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le 23 décembre 2
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PAUVRE REPUBLIQUE

Le dérèglement constitutionnel à dessein dynastique 
Les motivations qui sous-tendent le énième tripatouillage de la constitution du 22 janvier 2001 sont apparues au grand jour une fois porté à la connaissance du public le projet de loi constitutionnelle instituant le ticket de l’élection simultanée, au suffrage universel, du président et du vice-président adopté par le Conseil des ministres le jeudi 16 juin 2011  
Si l’on se fie à l’objet de la réforme envisagée, l’on peut considérer cette réforme comme rentrant dans l’ordre normal du système constitutionnel sénégalais qui, depuis 2009, a intégré la vice-présidence. Restait toutefois à résoudre l’épineuse question de sa légitimité démocratique résultant de la participation du peuple à sa désignation. Le ticket présidentiel apporte une solution satisfaisante à cette équation.  
Dans un commentaire à chaud de la réforme publié dans les colonnes du quotidien Le Populaire du samedi 18 juin 2011, je ne m’inquiétais, pas outre mesure, de l’impact De la réforme sur une éventuelle stratégie de dévolution monarchiste du pouvoir présidentiel. A priori, des écueils juridiques étaient dressés contre un ticket présidentiel familial constitué d’un père et de son fils.  
 
Il en est ainsi de la loi N°2010.11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme dans les fonctions entièrement et partiellement électives. L’applicabilité de cette loi couronnant l’engagement personnel du Président Wade en faveur de la promotion de la femme dans la sphère politique, la promesse faite aux femmes de leur réserver le poste de Vice-président et surtout l’invite adressée à l’Observatoire national sur la parité, lors de la Conférence internationale sur la parité ouverte le lendemain de l’adoption du projet de révision constitutionnelle de veiller au respect de la parité homme/femme, sur les listes des partis politiques aux législatives de 2012, inclinaient tout naturellement à l’application de la parité à l’élection présidentielle au scrutin de liste.  
Au surplus, l’élection du Vice-président sur la base d’un ticket présidentiel, n’impactait nullement sur l’organisation de la succession présidentielle qui, conformément à la constitution, emprunte une forme élective après une suppléance provisoire assurée par le président du Sénat.  
Lisant le projet de loi constitutionnelle, je me suis rendu compte que ce «ticket présidentiel» sur lequel se focalise l’attention des acteurs et observateurs politiques cachait en réalité une stratégie pernicieuse de dévolution du pouvoir à un dauphin très vraisemblablement biologique. L’élection au suffrage universel du président de la République et de son vice-président n’est en réalité que la sève qui nourrit le sombre dessein de piétiner les fondements même du pouvoir républicain par des arguties juridiques aux antipodes de l’Etat de droit.  
La révision constitutionnelle, si elle est adoptée telle quelle, va singulariser davantage notre pays. Elle consacre un écrasement des principes fondamentaux de la démocratie constitutionnelle et un ébranlement des fondements mêmes du pouvoir républicain. Douze (12) dispositions constitutionnelles, initiées sans concertation et sans illusion approuvées par un Parlement constituant instrumentalisé, vont mettre en place un arsenal juridique permettant à un Président peu soucieux de l’irrecevabilité de sa candidature au regard de la constitution qu’il a initiée, d’imposer, au prix de distorsions juridico-politiques, son héritier au peuple.  
La stratégie de succession monarchique se décline en 4 points :  
1. La parité aux autres  
Dans le commentaire à chaud de la réforme, j’écartais toute hypothèse de succession dynastique en déclarant que la loi sur la parité qui est d’application au Sénégal, devrait conduire le Président Wade, dans l’hypothèse où il serait candidat en dépit des obstacles dirimants à sa candidature, à choisir une colistière. Le texte publié vient de nous rappeler la dure réalité machiavélique des calculs politiques car l’article 2 du projet de loi constitutionnelle modifiant l’article 6 de la constitution du 20 janvier 2001 ne laisse planer aucun doute sur la volonté d’appliquer une parité à sens. Ainsi que le met en relief l’exposé des motifs la «spécificité de la fonction exécutive, en particulier de la fonction présidentielle…. explique et justifie que l’on n’applique pas (la parité) au ticket présidentiel». L’article 26 modifié, «Le ticket présidentiel ainsi constitué n’est pas soumis à la contrainte paritaire» (les militantes de la parité apprécieront). Aussi, disposant ainsi du pouvoir de faire abstraction des contraintes paritaires, il pourra choisir son colistier et intégrer son fils à la liste des prétendants à la vice-présidence.  
2. Un scrutin à deux tours apparent face à un scrutin à un tour réel  
Des incohérences et contradictions manifestes sont révélées par la combinaison de l’article 2 du projet (modifiant l’art 26) et l’article 6 (modifiant l’article 33 en ses alinéas 2 et 3).  
L’article 2 dispose «Le président de la République et le vice-président de la République sont élus …. au scrutin majoritaire à deux tours assorti d’un minimum bloquant de 25% des suffrages exprimés». La vocation primordiale de ce mode de scrutin est de conférer une légitimité électorale incontestée à un candidat élu au premier tour par la majorité absolue du corps des électeurs. L’élu doit obtenir au moins la moitié des votes des électeurs ayant pris part au scrutin. A défaut, il y aura ballottage et un second tour de scrutin est organisé à l’issue duquel la majorité relative, c’est-à-dire le plus grand nombre de voix, suffit. L’exposé des motifs du projet avoue cette volonté de supprimer le scrutin majoritaire à deux tours en déclarant : «L’élection présidentielle en ticket exclut en principe un 2e tour»  
Dans cette logique confusionniste, l’exposé des motifs ajoute «mais le projet de loi maintient le 2e tour si la liste en tête au premier tour ne réunit pas un minimum de 25% des suffrages exprimés dit minimum bloquant». En réalité, le maintien du scrutin majoritaire à deux tours n’est qu’apparent. Il n’est envisageable qu’en cas d’atomisation des partis politiques dont aucun n’arrive à émerger du lot. En outre, il s’agit là d’une arme à double tranchant qui pourrait se retourner contre ses initiateurs. L’effritement de la majorité présidentielle dans les villes qui captent l’essentiel du corps électoral lors des élections locales de 2009 peut déboucher sur sa défaite électorale en 2012 si les partis de l’opposition et les acteurs engagés de la société civile s’entendent sur un candidat de consensus. A y regarder de près, le dispositif constitutionnel qu’on s’apprête à mettre en place est favorable à une véritable alternance démocratique en 2012.  
3. Un vice-président amphibologique  
Le projet de loi constitutionnelle vise manifestement à organiser, de manière abrupte, sans une once de subtilité ou de nuance, une succession dynastique au sommet de l’Etat. Le Vice-président, qualifié d’essentiel dans un processus d’approfondissement de la démocratie (exposé des motifs) est, comme Janus, une institution à deux facettes bien différenciées. Selon les circonstances, le Vice président porte des oripeaux ou des loques institutionnels.  
Seul le Vice-président majestueux et valorisé peut prétendre à la magistrature suprême. Elu en même temps que le président de la République, il jouit d’une garantie d’irrévocabilité dans la mesure où il est élu pour toute la durée du mandat présidentiel.  
Le Vice-président nommé, à la suite de la vacance du titulaire de la fonction, ne jouit que d’un traitement au rabais. Il peut être révoqué à tout moment par le président de la République.  
Ce traitement discriminatoire apparaît plus nettement dans l’organisation de la succession du président de la République. Là également, le projet aménage une dichotomie de régimes juridiques applicables au Vice-président.  
4. Une dichotomie des règles de la succession présidentielle  
La stratégie de succession dynastique est ancrée dans le projet de constitution qui instaure un système discriminatoire d’organisation de la continuité de la fonction présidentielle. Une même institution – le Vice-président - est selon, les situations, un acteur de la succession du président de la République dont il est le dauphin constitutionnel ou un spectateur d’une succession qui se déploie sans lui.  
L’article 10 du projet, modifiant l’article 39 de la constitution, fait du Vice-président le remplaçant direct du président de la République en cas de vacance suite à une démission, un empêchement définitif ou au décès en cours de mandat. Plus grave, il n’est même plus nécessaire d’attendre que la vacance intervienne en cours de mandat. Selon l’article 8 modifiant l’article 36, alinéa 2 de la constitution «au cas où, avant son entrée en fonction, le président élu décède, se trouve définitivement empêché ou renonce au bénéfice de son élection, le vice-président de la République élu est proclamé président de la République par le Conseil constitutionnel. Il nomme un vice-président de la République». Un candidat peut battre campagne pour son Vice-président, le porter à la magistrature suprême avant même la fin du processus électoral qui est clos par la décision du Conseil constitutionnel.  
 
Ce régime de la succession ne bénéficie pas au Vice-président au rabais. Les alinéas 3 et 4 du même article posent la règle selon laquelle le Vice-président nommé ne peut remplacer le président de la République élu en cas de vacance définitive. Les règles actuelles de la succession retrouvent leur vitalité avec la suppléance assurée par le président du Sénat en attendant l’organisation d’un nouveau scrutin soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus, après la constatation de la vacance par le Conseil constitutionnel. La suppléance est assurée par le président du Sénat.  
Qu’est-ce qui peut expliquer ce traitement discriminatoire affectant une institution en fonction de la personne qui l’incarne ? Le système politique américain appelé à la rescousse pour justifier le ticket présidentiel autorise bien le Vice-président nommé suite à la vacance de la Vice-présidence de remplacer automatiquement le président de la République sur la base du 25e amendement adopté en 1967. C’est en application de cette règle que le sénateur Gérard Ford, nommé Vice-président par le Président Nixon pour remplace Spiro Agnew, démissionnaire, accédera sans accroc à la magistrature suprême américaine après la démission de Nixon, emporté par le scandale du Watergate.  
Contrairement à leurs attentes, ce projet pourrait jouer en défaveur de ses initiateurs. Non seulement il met les acteurs politiques devant l’impérieuse nécessité de se structurer et de s’unir, mais il contribue à faciliter les alliances électorales pour la présidentielle. Un ticket présidentiel garantit la conservation des postes pendant la durée du mandat en ouvrant au Vice-président la possibilité d’accéder au pouvoir présidentiel.  
Pr El Hadj Mbodj Agrégé de droit public et de science politique. 
 
Lettre à mon Président 
J’ai observé longuement mon pays avant de prendre mon stylo. 
Chinua Achebe avait écrit un roman intitulé Things fall apart, l’on avait traduit Le monde s’effondre, dans la même foulée, je vous dis, M. le Président, au Sénégal, le monde s’effondre. 
Où se trouve aujourd’hui celui qui se plaisait à recevoir ses militants dans son salon, vêtu de cet ensemble bleu si délavé que N’Da¬mouté Fall et Seynabou Ka menaçaient de le cacher tellement vous l’aviez porté, mais vous vous sentiez si bien dedans ? 
M. le Président, regardez autour de vous certains visages familiers, certains de vos in¬con-ditionnels, ceux qui osaient vous dire la vérité, ceux qui osaient vous dire que tout n’était pas rose, ceux-là sont aujourd’hui refoulés loin de vos yeux et de vos oreilles, ils ont été balayés pour frayer le passage large et clair à vos dé¬tracteurs d’hier, à ceux qui vous ont en ligne de mire, qui vous ont jeté des pierres, et qui vous ont poussé dans des guet-apens. 
 
Me Wade, je me rappelle votre fameux retour au Sénégal, nous avions marché de l’aéroport à la permanence du parti. Déjà à l’aéroport, les gendarmes avaient reçu l’ordre de dévier votre voiture, il y eut beaucoup de protestations et re¬mous, une militante jeta son mouchoir de tête sur l’asphalte, se coucha dessus et refusa de bouger ! Un gendarme zélé lui mit son fusil sur la tempe, on a frisé la catastrophe, l’atmosphère était électrique. Mme Wade a été témoin de cette scène… Cette militante était formateur-chercheur à l’Ecole normale supérieure (actuelle Fastef). Je revois encore votre voiture, il y avait Boubacar Sall, Ous¬mane Ngom, Ablaye Faye, Abdoulaye Bathilly, vous-même… J’ai eu peur. 
A la réunion du Secrétariat national qui a suivi, tout le monde était content, sauf moi ! Et au sortir de cette fameuse réunion, votre chauffeur est venu me chercher chez moi, et j’ai répondu à certaines de vos questions, vous m’avez écouté sur notre manque de stratégie, notre manque de communication, le danger de voir tous les ténors du parti dans une même voiture, etc., rien n’a été épargné, je vous ai dit la vérité sur tout ce que je pensais et vous m’avez dit que j’avais raison ! Ouf, pour une fois… 
 
Maître Wade, où se trouve donc celui que nous accompagnions à travers le Sénégal, dans la poussière, sous la pluie, la nuit, celui que les villageois interceptaient sur la route, à la lumière des lampes tempêtes et qui improvisait un meeting ? Nous étions à Semmé. Les calots bleus nous servaient de remparts. Vous étiez tout étonné de voir que Talla Sylla et moi-même tenions encore sur nos jambes, nous avions même étalé nos talents de chanteurs en entonnant Yimbeey ! Il y avait un feu de bois que les calots bleus alimentaient de temps à autre, ces jeunes dévoués qui ont sué sang et eau, qui ont eu des accidents graves dont certains ont gardé des séquelles, méritent toute votre considération. Ils vous ont consacré leur force, leur jeunesse, leur enthousiasme ; pour tout cela, vous leur êtes largement et personnellement redevable. Mais hélas ! Vous avez préféré rétribuer d’autres qui n’ont rien fait pour vous, à leur place. 
 
M. le Président, le front social est en pleine ébullition et la demande sociale est encore plus forte aujourd’hui, qu’hier. La santé, l’éducation, l’agriculture, la pêche etc., chuuut… Ne parlons surtout pas de l’énergie ! 
 
Bref tous les secteurs névralgiques, ceux qui sont sur le terrain le savent. Re¬cevez-vous les bonnes informations ? Si oui, vous n’en tenez pas compte alors ? 
 
L’évènement regrettable de Sangal¬kam n’aurait jamais dû arriver, pourquoi voulez-vous morceler, découper les communautés rurales ? Ce n’est vraiment pas la peine, vous ne ferez qu’ajouter à la grogne des populations, c’est inutile et mal à propos qu’elles qu’en soient les raisons. Celui qui vous a conseillé vous a aiguillé sur la très mauvaise voie, ne l’a-t-il pas fait exprès ? 
 
M. le Président, cela ne vous étonne-t-il pas de constater que tous ceux qui étaient proches de vous, qui vous considéraient comme leur père, qui vous respectaient par-dessus tout, ont dû se retirer par dépit ou par frustration, même si certains sont revenus pour ne pas céder la place aux opportunistes. Je pourrais citer Sophie Ndiaye Cissokho, feu Fara Ndiaye, Souleymane Ndiaye, Jean Paul Dias, Ous¬ma¬ne Ngom, Seynabou Ka Diallo, Aminata Tall, Idrissa Seck, Serigne Diop, et j’en passe… Et qui reste autour de vous ? Je vous donne ma réponse : ce sont ceux qui hier, quand nous collions nos affiches, nous envoyaient leurs nervis, ceux qui vous affublaient de prénoms tonitruants et désobligeants, irrespectueux et à la limite, indécents. Bref ceux qui vous vouaient aux gémonies, ce sont ceux-là au¬jourd’hui qui vous affirment que «tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles», car c’est ce que vous voulez entendre. 
 
M. le Président, M. le Secrétaire général du Pds, regardez autour de vous, jetez un regard circulaire sur votre Secrétariat national, sur votre Comité directeur, sur votre Conseil des ministres, discernez ceux qui vous veulent du bien (détectez ceux qui, après avoir rempli leur compte bancaire, hésiteront à voter pour vous une fois dans l’isoloir), parlez à ceux qui oseront vous dire la vérité, cette vérité est sur les lèvres des sans voix. «Le Sénégal s’effondre, et nous avec !» 
Mme Diallo Seynabou KA 
Formateur/Chercheur à la Fastef (Ucad) 
seynabou.ka.diallo@gmail.com 
 
Présidentielle 2012 : Attention !!!  
En 2001, la Droite française avait perdu la mairie de Paris au profit du Socialiste Delanoë suite à un mauvais coaching ; le Rpr préférant Phi¬lipe Séguin au maire sortant Tiberi pourtant crédité d’un bon bilan. Ce dernier se rebella, maintenant sa candidature et la Droite so¬ciolo¬gi-quement majoritaire à Paris alla à l’élection en rangs dis¬persés, ce qui lui fut fatale. 
A l’élection présidentielle qui suivit celle-ci, Jospin, Premier ministre en fonction avec un bilan fort apprécié, s’inclina devant Chirac et surtout Le Pen parce que simplement dans son camp, il y avait une pluralité de candidatures dont celle de Che¬vè¬nement. 
 
Quelques années auparavant, Jac¬ques Chirac initiateur de l’Appel des 43, avait provoqué la défaite du candidat du grand parti Gaulliste, au profit de Giscard leader d’un petit parti, celui des Républicains indépendants.  
 
Ces quelques exemples montrent d’une part qu’un bon bilan de réalisations ne suffit pas à lui seul à l’élection ou à la réélection d’un candidat ; et d’autre part que les divisions et les frustrations au sein des partis et des coalitions de partis sont souvent causes d’échec dans des compétitions électorales ; qu’un petit parti peut battre un grand parti. 
 
Mutatis mutandis, le bilan positif de maître Wade ne suffira pas tout seul à sa réélection. Il faudra en plus mettre fin aux divisions, aux frustrations, inventer un nouvel avenir au peuple sénégalais, redonner con¬fian¬ce, et réussir un bon coaching pour la direction de la campagne électorale. 
 
C’est indiscutable, Wade a changé le visage du Sénégal en dix ans de pouvoir. Il a construit des infrastructures de toutes sortes, chacune d’elle ayant généré de nombreux em¬plois et des revenus pour des fa¬mil¬les. Il a redistribué les fruits de la croissance en subventionnant les paysans, l’électricité, le gaz, en augmentant les salaires des travailleurs du secteur public, en octroyant des bourses et des aides à tous les étudiants, en créant le plan Sésame pour les personnes du troisième âge et ainsi de suite.  
 
Mais, l’homme étant un être de be¬¬soins, il reste un éternel insatisfait. Chaque fois qu’on lui règle un problème, d’autres surgissent, c’est pourquoi, on ne peut pas gagner une élection à partir de son seul bi¬lan de réalisations. Que faire alors ? 
 
Il faut rappeler qu’en 2007, le Président Wade avait obtenu au 1er tour de l’élection présidentielle un peu plus de 56%, donc quelques 7 points au dessus de la moyenne. C’est beaucoup et c’est peu si l’on tient compte aujourd’hui du départ de Macky Sall et de Aminata Tall. Ces derniers ont rejoint Idrissa Seck dans la rébellion. Ils sont trois leaders de région parmi les plus peuplées électoralement. Thiès avec 640 000 électeurs, Diourbel avec 411 000 électeurs et Fatick avec 220 000 électeurs. Si l’on y ajoute la région de Dakar avec à peu près 01 million 400 mille électeurs et dont le leader au Pds, Pape Diop semble être mis au frigo, il y a de quoi rester attentif et vigilant, être moins arrogant, moins sectaire et plus rationnel. 
 
Ces quatre régions avec presque 2 500 000 électeurs regroupent la moitié des 5 millions d’électeurs inscrits sur les listes. Combien ces leaders pèsent-ils électoralement dans leur région, seul l’avenir nous le dira mais on peut d’ores et déjà supposer que mis à part Pape Diop, les autres, Idrissa, Macky et Aminata sont décidés à se mesurer à maître Wade peut-être, espérant par ce geste acquérir une part de son charisme et s’ils ne parviennent pas à le vaincre de son vivant, le meilleur parmi eux lui succédera, captera son héritage qu’il modèlera à sa guise. C’est un calcul machiavélique certes mais non dénué d’intelligence et de malice politiques. De ce fait, ces leaders ne seront pas dans le camp de Wade au 1er tour d’une élection qui en compte deux. Mais leur intérêt en cas de 2e tour, est de faire voter Wa¬de, c’est pourquoi il faut savoir gérer la situation actuelle et ne pas injurier l’avenir. Les voix de leur élec¬torat pourraient beaucoup comp¬ter com¬me ce fut le cas des 17% de Mous¬tapha Niass à l’élection présidentielle de 2000. Et là, il faut rendre hommage à la clairvoyance de Dansokho qui avait su entretenir de très bonnes relations avant le 1er tour, avec le camp de Wade et celui de Niass. 
 
Cela dit, le camp présidentiel a intérêt à se pencher sur le cas du président du Sénat, Pape Diop. Il se dit qu’il est mis au frigo. Si c’est le cas, c’est une erreur grave qu’il faut rectifier. Deux raisons militent en sa faveur. La première, c’est qu’il est un militant authentique du Pds, ce qui est significatif dans la conjoncture actuelle. Deuxièmement, c’est un leader blessé après l’échec aux Municipales et qui brûle d’envie d’en découdre avec l’opposition. Il est aujourd’hui comme ces leaders animés d’un élan vital contagieux et capables de soulever des montagnes. Maître Wade a intérêt à le repositionner, à le rassurer et surtout à rassurer son électorat par des signes sans équivoque. Il ne faut pas laisser pousser à la sortie Pape Diop. Il est d’une grande utilité politique actuellement. 
 
Bien sûr qu’on ne peut pas ap¬prendre beaucoup de choses à Wa¬de sur son parti, il sait probablement qu’¬il lui faut à Pikine à côté de Ma¬ma¬dou Seck, une sorte de Joe Mba¬ye capable de réanimer la «Pikinité». Pourquoi ne pas démarcher ses anciens lieutenants ?  
 
Il sait qu’il lui faut à Thiès des leaders techniquement compétents et politiquement formés «à la ligne de masse» comme Abdou Fall et Marie Thérèse Diedhiou. Il sait probablement qu’il lui faut personnellement prendre en mains la région de Diourbel. Une région symbolique pour lui mais combien sensible et difficile du fait de la configuration confrérique et son corollaire, des intérêts personnels à manager. 
 
Il sait mais ce que nous ne savons pas, c’est pourquoi à quelques mois de l’élection, il exclut Idrissa Seck, laisse partir Aminata Tall après avoir laissé pousser à la sortie Macky. Pourquoi faire subir maintenant à Pape Diop des misères ? Est-ce pour les obliger à suivre une épreuve initiatique pour mériter d’exercer la fonction présidentielle ? 
 
Si c’est cela, c’est parce qu’il est sûr de sa réélection et qu’il prépare méticuleusement sa succession après l’élection de 2012. Seulement en démocratie, tout est possible ; De Gaule a été battu à la suite d’une élection référendaire. Il n’avait pas beaucoup de considération pour les partis politiques. Il est donc plus prudent de marcher sur ses deux pieds : le Pds et l’Ast. Le Pds a son chef, maître Wade, ses seigneurs de guerre, sa tradition et ses méthodes. L’Ast a un président, maître Wade et il lui faut un coordinateur exécutif. Mais pour être efficace, ce dernier doit être un proche du Président et de son entourage immédiat ; être un fin connaisseur des structures électorales du Pds, de ses méthodes ; être ouvert, respecté et respectueux à l’égard des partis de l’Ast, pour être en mesure de mutualiser à tout instant les forces du Pds et celles des partis alliés. 
 
En résumé, Wade a tous les atouts pour gagner. Il a une large coalition, il est populaire, il est plein d’idées innovantes, il sait susciter la confiance, et surtout son principal atout, c’est son âge. Car tous les leaders quadragénaires ou quinquagénaires ont intérêt à ce qu’il soit élu parce que leur vraie bataille, celle qui se fera à arme égale, c’est quand le dernier géant de la politique sénégalaise aura décidé de prendre sa retraite. 
 
Tidiane LY - Professeur de Philosophie 
 
La pauvre République 
La révélation faite par le Premier ministre relative à l’octroi mensuel de 30 millions de francs Cfa (excusez du peu) à Landing Savané me laisse pantois, me chagrine et me révolte en tant que citoyen, républicain et démocrate. En faisant cette annonce rocambolesque, le Premier ministre pensait affaiblir, décrédibiliser voire dévaloriser M. Savané. Mais à l’analyse, elle s’avère être un signe révélateur de la gestion clientéliste, partisane et patrimonialiste de nos maigres ressources par le régime libéral. Comment peut-on justifier de façon rigoureuse, rationnelle et efficiente cette libéralité faite à un seul homme ou son parti politique pour la simple raison qu’il soutient la mouvance présidentielle. En faisant un calcul rapide, cela fait 360 millions l’année et 3 milliards 600 millions en 10 ans. Avec cette rondelette somme, ce chiffre astronomique combien de problèmes d’intérêt général trouveraient-ils solutions ? Combien d’infrastructures socio-éducatives, sanitaires, routières pourrait-on construire pour le bien et le bonheur de toutes les populations surtout de l’hinterland ? A combien d’étudiants pourrait-on octroyer la bourse ? Combien d’associations de femmes, de jeunes pourrait-on financer pour les faire sortir de la pauvreté ? Quelle quantité de combustibles pourrait-on acheter pour sortir les populations des ténèbres même pendant un laps de temps ? 
 
Les questions me taraudent l’esprit. 
Cependant, cela me réconforte dans mon idée que le Pds et ses alliés (Ast, Cap 21) ou ex-alliés (Savané, Idy, Macky, Gadio) font ou ont fait la bamboula à l’insu, voire sur le dos des honnêtes citoyens qui, chaque jour que Dieu fait, s’arment de foi, de patience, de courage et de dignité pour lutter contre les vicissitudes de la vie, les méfaits du néolibéralisme et les contrecoups de la mondialisation. L’Alternance a travesti toutes les valeurs auxquelles nous étions attachés, a plongé le pays dans le chaos et l’amateurisme, dans la puérilité et la cupidité, dans l’exaltation des contre-modèles (lutteurs, chanteurs, danseurs…), dans l’insécurité et la pauvreté, dans la désolation et le désespoir. 
 
L’Alternance nous a trahis dans notre chaire et dans notre âme. Il urge donc de nous mobiliser en nous inscrivant massivement sur les listes électorales pour bouter hors du pouvoir cette cohorte de pouvoiristes, d’arrivistes, d’opportunistes et de laudateurs. 
 
Cette alternance de l’Alternance ne devrait pas être un slogan, un simple changement d’homme voire d’équipe, mais un changement de système, une révolution des mentalités pour créer un Sénégalais de type nouveau (nuovo homo senegalesis) imbu des valeurs et vertus cardinales de la société sénégalaise, des principes sacro-saints de la démocratie, des idéaux de la Ré¬publique pour emprunter la voie du développement afin d’être un pays émergent, prospère et intègre. 
 
A mon avis, ce messie, cet hom¬me du changement radical est Cheikh Bamba Dièye. 
Ben Aboubacar DIAGNE - lesaintlouisien2010@hotmail.com 
PROJET DE LOI CONSTITUTIONNELLE : Monsieur le Président, de quoi les Sénégalais sont le nom ? Pour qui nous prenez-vous ? 
L’exposé des motifs - ou ce qui semble en tenir lieu - se lit plutôt comme l’extériorisation mal cachée de motivations individuelles d’un homme en fin de cycle politique et biologique hanté par le seul et égoïste souci de se protéger et de protéger sa progéniture propre en imposant au Sénégal et à son peuple une camisole de force constitutionnelle qui ne répond à aucune rationalité institutionnelle, politique, morale et éthique.  
Tant par la forme que par le fond, l’exposé des motifs - et le projet de Loi constitutionnelle – est inacceptable, dangereux pour la qualité des institutions constitutionnelles, la paix civile, la crédibilité du pays et sa sécurité nationale. L’exposé des motifs, par son style, relève de ce qu’on peut appeler du «Wolof traduit». Il est mal rédigé, avec une syntaxe boiteuse, un vocabulaire plat, une ponctuation malmenée; un élève de 3e secondaire ferait mieux que l’accoucheur de ce galimatias infect qui fait honte et pitié pour ses correcteurs de dernière heure. Le Sénégal a quand même une bonne tradition de rédaction de textes législatifs et réglementaires. 
Mais la raison de ces errements est toute simple : la cachotterie. Car, son concepteur initial a voulu dissimuler son coup et surprendre son monde; il n’avait donc pas d’autre choix que de se mettre à rédiger dans la solitude de son antre. Or, il est de notoriété publique qu’il ne sait pas écrire. Relisons ensemble les 2 premiers paragraphes de l’exposé des motifs : «Dans notre système actuel, le Président de la République est élu au suffrage universel direct mais le vice-président est nommé par le Président qui peut mettre fin à ses fonctions. En effet, la loi constitutionnelle 2009-22 du 02 juin 2009 a introduit dans le dispositif institutionnel du Sénégal, le poste de vice-président. D’un autre côté, l’article 26 de la Constitution dispose que le président de la République peut être assisté d’un vice-président. La contrainte qui pèse sur le Président de la République est la consultation du président du Sénat et du président de l’Assemblée nationale». 
De quel système actuel s’agit-il ? Qu’est-ce que ce ''mais'' vient faire ici? Qu’est-ce que l’expression ''D’un autre côté'' vient faire dans cette phrase? Quel est le premier côté? Quelle ''contrainte'' pèse sur le Président de la République pour consulter les deux autres Présidents d’institution? Les deux paragraphes ne veulent-ils pas informer sur la même chose : l’existence d’un poste de vice-Président, d’ailleurs artificiellement créé par la même Autorité sur la base de calculs politiciens bien compris, en procédure d’urgence, alors que depuis l’adoption de cette loi, elle n’a pas daigné respecter le vote de son Parlement en nommant un vice-président. A l’origine, dans le projet initial portant création d’un poste de vice-président, il n’était pas question de confier le poste à une femme ; il a fallu une levée de boucliers pour qu’elle se rétracte, par une tactique de diversion dont elle-seule a le secret, en parlant de femme et de parité et en faisant défiler dans son bureau des dames venues de Paris et d’ailleurs, aux seules fins de dérouter tous ceux qui soupçonnaient fortement un arrangement politicien avec le fils d’emprunt qui devait occuper le poste en attendant de monter de rang et pour le céder au fils biologique. Ce deal n’a pu marcher, faute d’assurances et de garanties suffisantes. 
Pour revenir au sujet, les deux paragraphes cités renseignent sur toute l’indigence intellectuelle de leurs rédacteurs finaux. Le 4e paragraphe, par sa texture et par son contenu, n’a pas sa place dans un exposé des motifs parce qu’étant sans objet et sans lien avec l’essence du projet : «L’utilité et même la légitimité d’un tel vice-président ont pu être l’objet de controverses et pourtant à l’analyse, cette institution peut être essentielle dans un processus d’approfondissement de la démocratie… ». Comment ne pas savoir qu’il y a des choses et des suppositions qu’on ne peut pas transcrire dans une loi ? Le 5eme paragraphe non plus, n’y a pas sa place. Le 6e est une addition de phrases insensées et dangereuses pour la démocratie ; la première phrase de ce paragraphe est un alignement de mots décousus : «le mandat donné s’inscrit dans une durée de mise en œuvre». De quel mandat s’agit-il ? Mise en œuvre de quoi ? 
Plus grave, il faut «éviter la fréquence d’élections», dit le texte, et permettre «un passage sans heurts». Le «passage sans heurts» (noter le pluriel) de qui, de quoi et vers où ? Par l’escalier de service, en évitant l’élection ! Dans quel régime sommes-nous, alors ? Celui qui parle ou écrit se révèle. C’est à la fois le degré zéro de la rédaction administrative dans un Etat de vieilles et riches traditions administratives et le degré zéro de la gouvernance démocratique. 
Plus grave encore, même élu, le vice-président n’aura pas de compétences ou de missions constitutionnelles mais des compétences et missions que le Président voudra bien ou pourra bien lui déléguer. Ce qui est inacceptable. Et s’il ne lui en délègue rien ? Car rien dans ce projet de loi constitutionnelle n’oblige le Président à déléguer quoi que ce soit. 
Le processus de «dynastisation» du régime devient ainsi limpide dès lors qu’il est question de faire remplacer le président élu pour 7 ans, pour la durée du mandat, «en cas d’empêchement, de décès, de démission ou d’une indisponibilité quelconque». De quelle indisponibilité peut-il s’agir? Voilà des mots fourre-tout qui, demain, permettront tous les abus. Celui qui a placé dans ce texte ce groupe de mots sait à quoi il pense; lui-seul peut en définir l’acception. Ici, on semble se délecter du pouvoir illimité de faire gober par les sénégalais que le vice-président jouit de la même légitimité populaire que le Président, alors que c’est absolument faux : on est dans une élection présidentielle; les électeurs qui ont voté pour le candidat-Président de leur choix sont obligés de voter également pour le vice-président qui peut ne pas être forcément leur choix; donc, le vice-président qui n’a pas été élu comme Président ne peut et ne doit en aucun cas s’imposer comme Président de la République, pour la durée entière ou restante du mandat du président; cette durée, comme permise par ce projet de loi, peut aller jusqu’à 6 ans 364 jours, si le Président décède ou décide volontairement de renoncer à son mandat, après sa prestation de serment ou au bout de quelques heures, jours, semaines, mois ou années. Le concepteur, en rédigeant son texte, se met lui-même en situation et tente de trouver des solutions pour se tirer d’affaire. Il ne dispose pas pour les 12 millions de citoyens, pour le pays, mais pour lui-même. Voilà ce qui constitue l’hérésie de ce projet et ce qui lui est sous-jacent qui ne fait que traduire l’aveugle volonté de se choisir un successeur sécurisé. Inacceptable dans une République démocratique. 
Par ailleurs, cacher un projet de loi à ses propres collaborateurs, à ses alliés/obligés, à son Premier ministre, à son Garde des Sceaux qui est chargé de le défendre devant le Parlement, à ses ministres qui ne le découvrent que le jour de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres (comme l’a révélé la presse, sans être démentie) relève d’un manque de confiance, de la paranoïa et d’une carence d’éthique républicaine inqualifiable. Rien que pour cela, le projet laisse penser à une machination savamment mûrie de longue date, précédée et préparée par des actes suspects comme la nomination du fils comme méga-ministre, l’introduction légalement frauduleuse du poste de vice-président dans la Constitution de 2001 adoptée par référendum, l’imposition de la parité pour amadouer les femmes intellos et capter le vote féminin. Sur la parité, la preuve est faite, à travers le projet de loi, que le Président n’y croit nullement. Relisons ensemble le paragraphe 11 de l’exposé des motifs : «La spécificité de la fonction exécutive, en particulier de la fonction présidentielle…explique et justifie que l’on n’applique pas au ticket présidentiel, la loi 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue prévue dans les fonctions électives. (Qui comprend quoi ?) Quelle est cette spécificité de la fonction présidentielle au moment où le Liberia est dirigé depuis des années par une Présidente de la République et le Brésil vient d’élire une femme à sa tête ? De qui se moque-t-on ? Voilà qui est pris qui croyait prendre. C’est le serpent qui se mord la queue. Le concepteur ne croît donc pas qu’une femme puisse être vice-présidente. Il vomit la loi nationale sur la parité homme/femme chantée sous toutes les déclinaisons, en écrivant textuellement, dans la suite, avec un langage qui manque de finesse et d’élégance que «Le Président et le vice-président peuvent ainsi être du même sexe». Justement, c'est parce que l’application des dispositions pertinentes de ladite loi est incompatible avec le projet successoral de loi constitutionnelle soumis à l’Assemblée nationale, en procédure d’urgence. Il lui faut absolument et impérativement un homme, un colistier et non une colistière. Il va se trouver confronté à un conflit de lois dans le temps qu’il veut résoudre par des artifices du genre «la spécificité de la fonction exécutive explique et justifie…». Qui croît-on duper par cet argumentaire spécieux, pitoyable et injurieux pour les femmes. Rien que pour cette fausse raison, toutes les femmes sénégalaises doivent combattre, à l’unisson, ce projet de loi qui les déshonore. 
On ne révise pas une Loi fondamentale pour résoudre les préoccupations d’un individu et de sa famille. Si par malheur, ce projet est adopté par le Congrès, c’est la succession dynastique qui sera légalement validée, car un individu élu vice- président, peut, du jour au lendemain, se retrouver Chef de l’Etat, pour 6 ans voire 7 ans (en cas de décès du Président, quelques secondes après son investiture, ou en cas de renonciation volontaire du bénéfice de son mandat, avant ou dès après son investiture) alors qu’il n’a pas été élu par les Sénégalais pour exercer l’éminente fonction de Président de la République. C’est important d’insister sur cet aspect du projet pour que les sénégalais en saisissent bien le sens et la portée. «Au cas où, avant son entrée en fonction, le président élu décède, se trouve définitivement empêché ou renonce au bénéfice de son élection, le vice-président de la République élu est proclamé Président de la République par le Conseil constitutionnel. Il nomme un vice-président de la République» De quelle expérience présidentielle disposera ce nouveau Président, dans ce cas de figure ? Car c’est cela que tente de justifier l’exposé des motifs pour faire accepter le principe du remplacement automatique du Président par le vice-Président. 
Par ailleurs, jamais, dans l’histoire de ce pays, un projet de révision constitutionnelle n’aura autant fait référence à la mort (cf. articles 7, alinéas 3, 4 et 5 ; article 8, alinéa 2, article 10, alinéas 1 et 2). Ce qui exprime une hantise et une angoisse de son géniteur : mort du président, mort du vice-président, mort du vice- président devenu président à la mort du président …Il s’agit là d’un projet personnel pour résoudre une grave équation personnelle et non nationalement urgente et impérative pour tous. 
En outre, ce projet de loi garantit l’impunité totale, par son article 12 qui modifie l’alinéa 1 de l’article 101 de la Constitution : «Le Président et le vice-président de la République ne sont responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions qu’en cas de haute trahison». Tous les autres actes illégaux et répréhensibles commis seraient ainsi acceptables et pardonnés. Inacceptable dans un régime démocratique. 
Enfin, ce projet anti-démocratique et aux relents dynastiques, supprime, de fait, le second tour en consacrant l’hypothèse de l’exercice de la fonction de Chef d’Etat contre la volonté de 75% des électeurs. Inacceptable. Et le plus puéril, c’est de faire accroire qu’avec ce projet, ce doit être la fin du « débat malsain » sur la dévolution monarchique ou dynastique du pouvoir. Tout le contraire : ce projet remet au plan premier ce débat. Mais, le plus ridicule c’est de tenter de mettre fin à un débat sur cette question en procédant à une profonde révision constitutionnelle comme jamais ce pays n’en a connue. Ce n’est pas en couvrant de sable les rayons du soleil qu’on les fait disparaître de la vue. 
Voter ce projet c’est prendre la responsabilité d’engager le pays dans l’instabilité et les violences inutiles. Laissons en paix notre Constitution et allons aux élections le 26 février 2012 dans la paix et que le meilleur gagne ! M. le Président, après vous, ce ne doit pas être le déluge. Honorables parlementaires, réfléchissez aux conséquences de votre vote, en pensant au pays, à ses filles et à ses fils, à sa stabilité et à son développement pacifique pour tous. 
 
Par Dr. Abibatou Baba Anta Boye 
Militante libérale 
Droit et liberté du citoyen Sénégalais. 
Depuis quelques années est notée, au Sénégal, une croissance fulgurante des manifestations spontanées, marque de mécontentement et d’insatisfaction des populations. Celles-ci souvent en petit nombre finissent par être rejointes par d’autres partageant avec elles le désenchantement et la frustration.  
Leur rancœur les propulse dans la rue, dans un déchaînement total sans contrôle de leurs pulsions ni respect des lois et de leur foi. 
Cette situation somme toute est légitime, car nous sommes dans un Etat de droit et les gouvernants ne respectent pas leurs engagements envers les populations. Mais chaque être humain possède des droits et devoirs. Parmi lesquels le droit à la liberté d’expression. 
Cependant, face à l’individu qui réclame ses droits se trouve un autre dont ses droits doivent être respectés et non violés. 
Ce qui mérite d’être souligné c’est la place de l’autre lors des manifestations des populations. De plus en plus l’on s’installe dans un individualisme déconcerté. De plus en plus, l’on pense que le droit à la liberté d’expression doit nuire à celui du concitoyen. 
Par exemple, le 02 Juin dernier vers les coups de 21H sur l’axe Bourguiba, les jeunes manifestants contre les coupures intempestives ont lancé des pierres sur un Bus Tata. Ces jets de pierre ont occasionné des dégâts notamment la cassure des vitres et des égratignures auprès de quelques passagers, d’autres plus chanceux ont pu les éviter. Les résultats de ces actes auraient pu être tragiques. 
Encore une fois la liberté d’expression individuelle ou collective ne peut entraver le bien être ou compromettre la vie du citoyen. 
 
Les manifestants, une fois, en butte aux forces de l’ordre, deviennent encore plus dangereux et courageux car celles-ci ont été démystifiées depuis fort longtemps. A coups de jets de pierre à leur encontre, les populations sont prêtes à en découdre avec ces hommes de tenues bravant lacrymogènes ou fils électriques. Ces hommes de tenues, naguère, respectés et craints sont devenus la proie de jeunes gens déchainés qui les méprisent ou les haïssent. Hélas ! Nous ne sommes plus au temps ou les forces de l’ordre faisaient frémir et fuir. Aujourd’hui l’on n’a pas peur de récriminer ou de riposter devant un homme de loi. Cette situation nous amène à nous interroger sur le déclin de l’image et de la place de cette autorité. 
Si ces derniers sont arrivés a ce stade c’est entre autre du au fait qu’ils briment plus qu’ils ne défendent dans certaines situations. Que cela soit à l’université ou dans la rue, elles usent de force et d’agressivité. Les hommes de tenue doivent être recadrés dans leur mission régalienne. 
Quel qu’il en soit, il est urgent que toutes les forces vives travaillent afin de redonner aux forces de l’ordre leur place d’antan et qu’elle puisse être traitée avec déférence. Il est évident que l’Etat doit être le premier garant de cette politique. 
 
La défense de la population les incombe et doit se faire dans le respect de l’individu, dans le respect des droits fondamentaux de l’Etre humain notamment dans son droit d’être traité dans n’importe qu’elle situation dans la dignité et le respect. Or souvent, dans leur intervention, ces deux vocables sont peu importants. 
 
C’est ce non respect de la dignité humaine, qui révolte, frustre les individus qui oublient qu’ils sont en face de l’autorité. 
Ce n’est pas parce qu’elles sont dotées de pouvoir qu’elles doivent en abuser en traitant les honnêtes citoyens comme des infâmes ou des impies. 
Il est temps alors que les plus hautes autorités en collaboration étroites avec les organismes de défense de droits de l’homme mettent l’accent sur la protection et la défense du citoyen sénégalais dans le respect et l’application de ses droits fondamentaux. 
 
De son côté, l’Etat doit œuvrer au respect scrupuleux de ses engagements envers les populations. C’est le seul gage d’un Sénégal pacifique où les individus se sentiront protégés et la force de l’ordre respectée et compétente dans ses prérogatives. Autrement, la paix tant chantée et priée dans ce Sénégal sera un vain mot. 
Fatou NDIAYE 
Diplômée Supérieure en Travail Social 
Email : faboudha@yahoo.fr 
 
Organiser les résistances et faire face aux Wade : Le temps des actes  
 
 
Le président de la République compte envoyer à l’Assemblée nationale le projet de loi instituant l’élection simultanée d’un président et d’un vice-président de la République à la prochaine élection. Une fois à l’Assemblée, ce projet devrait être voté sans problème en procédure d’urgence par un groupe de politiciens tout acquis à sa cause individuelle.  
Ce projet de loi, celui qui l’a inspiré et proposé ainsi que ceux qui devraient le voter n’ont, à mes yeux, aucune légitimité pour engager notre peuple dans une telle voie. Il est inacceptable, en effet, que les règles du jeu soient changées au cours du jeu, sans concertation ni dialogue. Le processus électoral est déjà lancé. Le président de la République n’a aucun pouvoir pour choisir son successeur. Et c’est bien de cela qu’il s’agit. De plus, il lui suffirait, aux termes de ce projet de loi, d’obtenir 25 % des suffrages exprimés pour passer au premier tour. Sachant qu’un président sortant a au moins toujours une chance raisonnable d’obtenir ce score, cela apparaît comme une suppression à peine déguisée du second tour.  
La prérogative de choisir les dirigeants et leur succession à la tête de l’Etat appartient au seul peuple sénégalais qui l’exerce à des moments datés, conformément à l’organisation de la loi fondamentale. Même drapé dans un semblant de légalité, ce projet de loi n’en est pas moins une forfaiture indigne des régimes les plus abjectes.  
Je refuse, pour ma part, de parler de légalité quand les actes fondateurs qui sont posés au sein et autour de nos institutions ne sont entourés d’aucune morale. Beaucoup d’observateurs se trompent en affirmant que le président Wade est un ‘génie politique’. C’est une insulte à cette science noble. La pratique politique, lorsqu’elle est guidée par les intérêts matériels et moraux immédiats et futurs d’un peuple, est l’exercice le plus sublime qui soit. Le président Wade n’est qu’un joueur machiavélique, rétrograde et despotique. Du point de vue de sa pensée, de ses actes comme de ses intentions, rien ne le distingue de Mouammar Kadhafi qu’il vouait, il n’y a guère longtemps, aux gémonies. Lorsqu’aucune morale ne vous arrête, vous pouvez facilement vous jouer de vos adversaires et de votre peuple, pour peu que ceux-ci aient un minimum de conscience du bien et du mal, de la sagesse et de l’éthique.  
Abdoulaye Wade est devenu le mal suprême pour notre pays. Il doit partir et le plus tôt sera le mieux. Seul le peuple tout entier, debout comme un seul homme, peut désormais l’arrêter. La résistance à son système de perversion des mœurs politiques et de la morale sociale est un acte patriotique. C’est pourquoi je voudrais joindre ma voix à celles de millions d’autres citoyens pour appeler notre peuple à la résistance déterminée et farouche, jusqu’au sacrifice suprême s’il le faut, pour arrêter la spirale destructrice qui mine notre société et jette une ombre sur notre futur.  
De tous les coins de notre pays, de toutes les classes sociales, on entend la même clameur, la même volonté de changement, la même ambition pour construire un futur différent. J’appelle les leaders de partis politiques, les chefs religieux, les syndicats, les associations de la société civile, les organisations communautaires, les mouvements de jeunes, de femmes, tous les citoyens et citoyennes, à mutualiser leurs ressources et à faire converger leurs communes aspirations pour bâtir une force sociale et politique capable de faire face à l’arbitraire du pouvoir. Seul le pouvoir peut arrêter le pouvoir.  
J’appelle l’armée nationale, la police, la gendarmerie et tous les corps de l’Etat à bien faire la part des choses. Soyez du bon côté de l’histoire. Soyez du côté de votre peuple. Rien ne vous oblige à exécuter un ordre manifestement illégitime. Vous serez seuls à en rendre compte devant le tribunal de Dieu et des hommes. J’appelle les amis du Sénégal, corps diplomatiques et institutions internationales, à rester attentifs aux volontés du peuple sénégalais et à s’opposer à tout usage de la force contre le peuple lorsqu’il se mettra en ordre de marche pour aller à la conquête de son destin.  
Nous ne devons plus laisser les députés décider de l’avenir de notre République, car ils n’en ont ni l’étoffe, ni la légitimité, ni la sagesse. Nous ne devons plus laisser le président de le République manipuler notre constitution et la tailler à sa guise pour résoudre des équations personnelles et partisanes, comme s’il s’agissait d’un vulgaire bout de tissu entre les mains d’un tailleur. Une modification constitutionnelle d’une telle importance ne peut être décidée que par le peuple sénégalais tout entier saisi par voie référendaire. Il ne saurait y avoir aucune exception ou raison, avouable ou inavouable.  
Se taire, c’est se rendre complice de la destruction programmée de nos institutions, de l’affaissement de notre République et de la dislocation de l’Etat. La résistance est patriotique. La résignation est trahison. Nous devons nous organiser au-delà des camps et des partis. Organisons les résistances pour que les rivières et torrents de frustrations, de privations, d’humiliations et de meurtres convergent pour donner naissance à un Tsunami qui déferlera pour balayer le système despotique mis en place par les Wade et leur alliés.  
J’appelle tous les patriotes sincères, les démocrates convaincus, les citoyens engagés à se joindre à l’appel du peuple.Chaque voix compte.Chaque bras compte. Protégeons notre pays, car c’est notre bien commun.Qu’on ne s’y trompe. L’élection présidentielle se joue déjà. Si cette loi passe, tout le reste passera. Le président Wade n’est ni éligible, ni ne peut décider de quoi que ce soit concernant notre constitution.Le combat est politique et citoyen. Notre détermination à l’arrêter doit être au dessus de sa volonté de s’accrocher.  
Nous avons les moyens de sauver notre pays et lui rendre son honneur et sa souveraineté aujourd’hui capturées par une famille, un parti et un clan. Un homme sage a écrit ce qui suit : ‘Là où croît le danger, croît également ce qui sauve’.Nous sommes tous une partie de ‘ce qui sauve’.Levons-nous et marchons ! Ce projet de loi ne doit jamais devenir une loi.  
Cheikh Tidiane DIEYE Docteur en Etudes du développement Membre du Forum civil dieye3@hotmail.com  
Ticket présidentiel : Acte 1 du projet de dévolution dynastique 
 
 
Avec le projet de loi portant création d’un ticket présidentiel, Abdoulaye Wade vient de poser le premier jalon de son plan de dévolution dynastique du pouvoir auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux. En tout cas, une chose est certaine : le pouvoir libéral exprime, à tort ou à raison, une trouille noire des lendemains de défaite qui sonnent souvent comme des moments tragiques pour les vaincus obligés de se soumettre à la loi d’airain des vainqueurs. Ce sentiment, refoulé dans le subconscient de ceux qui nous dirigent, affleure dans le discours des représentants du régime qui entrevoient, et pour cause, des scénari catastrophes en cas de perte du pouvoir à l’élection présidentielle du 26 février 2012.  
Cet état d’esprit ambiant justifie l’activisme débordant du président de la République qui use de tous les moyens possibles et imaginables pour faire aboutir son projet de succession dynastique de façon à sécuriser et à protéger ses propres arrières. Sous toutes les coutures, le projet de loi, soumis à l’examen des députés, jeudi prochain et en procédure d’urgence, paraît pour le moins suspect et même pernicieux en ce qu’il porte les germes d’une violence qui risque de mettre en péril les fondements durables de la paix civile. Contrairement à la précédente disposition, qui organise la succession du président de la République par le président du Sénat où la période intérimaire est fixée à 6 mois, la nouvelle loi dispose : ‘En cas de démission, décès et empêchement définitif, en cours de mandat, le président de la République est remplacé par le vice-président qui prête aussitôt serment devant le Conseil constitutionnel. Le nouveau président nomme un nouveau vice-Président pour remplacer un vice–président’ (qui tire sa légitimité du suffrage universel - souligné par nous).  
Le même schéma est appliqué quand il s’agit d’une incapacité qui frapperait le vice–président. Ainsi, le décor est planté pour baliser ‘la route vers le sommet’ pour un homme prédestiné à la fonction présidentielle sans devoir se soumettre à l’épreuve des urnes dont il en a déjà eu un avant goût amer.  
Il s’y ajoute que le nouveau projet de loi dispose que la loi sur la parité ne s’applique pas au ticket présidentiel en raison du caractère spécifique de la fonction exécutive. Mais, en quoi la fonction présidentielle est-elle spécifique au point d’être soustraite du champ d’application de la loi sur la parité dans l’accès aux mandats électifs dont le président de la République en est un ? La preuve est alors établie que la loi sur la parité n’était rien d’autre qu’une opération de séduction déployée en direction de la gente féminine considérée seulement comme une masse de manœuvre électorale tout juste bonne pour la casse après usage.  
Mais, la plus grande forfaiture, qui constitue la face cachée de l’iceberg, est, sans aucun doute, l’institutionnalisation de la majorité relative de 25 % des suffrages valablement exprimés requise pour être élu au premier tour de l’élection présidentielle. Après avoir bu le calice de la honte jusqu’à la lie, le régime libéral moribond se permet encore de se gausser des Sénégalais en jurant, la main sur le cœur, qu’il ne touchera pas au second tour de l’élection présidentielle déjà vidé de sa substantifique moelle par le projet de loi scélérate. De qui se moque-t-on ? De quelle légitimité pourrait alors se prévaloir un président de la République boudé par 75 % l’électorat, soit un rapport de trois électeurs sur quatre ?  
Ainsi, après la suppression du quart bloquant, le président de la République, conscient de la profonde défiance populaire à l’égard de son régime, vient de commettre la grave bourde de faire sauter le dernier rempart de la majorité absolue de 51 % qui, naguère, crédibilisait l’élection présidentielle.  
Le projet de loi fait également cas de la modification des dispositions de l’article 27 qui revêt la forme suivante : ‘Le président et le vice-président sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Cette disposition ne peut être modifiée que par loi référendaire.’ De mon point de vue de profane en la matière, cette nouvelle modification semble procéder d’une violation flagrante de la constitution qui dispose, dans l’ancienne mouture de l’article 27 : ‘Le président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de sept ans’. Cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire.  
En tout état de cause, ce projet de loi, cousu de fil blanc, est concocté pour porter au pinacle ‘un Prince héritier’ sans vécu politique dont le seul mérite (s’il en est un) est d’être le fils du deus ex machina. Même le signal fort donné par le ‘Printemps arabe’ qui a sonné le glas des régimes monarcho-républicains ne paraît pas entamer la détermination du président de la République de faire aboutir son projet de succession monarchique qui semble procéder d’un enjeu existentiel.  
Les parties politiques, les organisations de la société civile, les organisations démocratiques de masse, les chefs religieux de toutes les obédiences doivent oublier leurs divergences du moment pour organiser, en rangs serrés, une forte résistance pour stopper le cours autoritaire imprimé au pays par Abdoulaye Wade qui fait courir à la nation tout entière le risque d’une ‘gbagbotisation’, dont les graves conséquences seraient de nature à mettre en péril les bases même de la stabilité, de la paix civile et de la cohésion nationale.Si ce n’est déjà tard, le président de la République devrait encore méditer la profonde pensée du Général De Gaulle qui disait : ‘Il vaut mieux partir cinq ans trop tôt que de partir cinq minutes trop tard.’ A bon entendeur ! Salut.  
Youssoupha BABOU Adjoint au maire de Mbacké Instituteur principal de classe exceptionnelle Email : youbabou@yahoo.fr  
 
 
La fast- politique et la misère du génie politique sénégalais 
Le récent sprint diplomatique qui a mené Wade à Benghazi est révélateur d’une façon de faire la politique qui exprime une profonde misère de la vision dans l’engagement politique aujourd’hui. Cette misère s’exprime sous la forme d’une instantanéité incompatible avec le sérieux et le décryptage profond que requiert l’engagement politique authentiquement crédible. Ce n’est pas un ha¬sard d’ailleurs si les politiciens de l’instantané sont contemporains aux intellectuels de l’instantané qui se bousculent dans les médias pour raconter des évidences avec un les contours du discours scientifique. Tout ce malaise est l’expression d’une époque de la vitesse qu’on a travestie en précipitation et en empressement toujours stériles. 
Cette inutile et périlleuse pérégrination de Wade dans un pays en guerre civile n’est que le symptôme de la platitude de la vision politique de nos hommes politiques. Une diplomatie de saltimbanque n’est guère viable, il faut revenir sur terre. Rien ne justifie cette espèce de cirque diplomatique faite à l’intention d’une communauté internationale hypothétique : un tel geste n’ajoute ni ne diminue rien dans la dé¬termination des puissances occidentales à détruire Kadhafi ; et c’est une fanfaronnade incompatible avec la démarche d’un panafricanisme cohérent et rigoureux. On ne peut pas s’adosser à un pilier et entreprendre des actions qui, à terme, le déboulonnent. Il faut sacrifier le Moi politique (ou la politique du moi) et le chauvinisme patriotique pour construire une unité africaine. L’unité diplomatique de l’Afrique doit être plus à portée de main que l’intégration politique définitive. 
 
Le premier jalon d’un élan panafricaniste doit être pris sur le terrain diplomatique et ce, au moins pour deux raisons. La première raison est que la faiblesse du poids diplomatique du continent devrait inciter à une synergie pour plus de force et de fonctionnalité. La deuxième raison est que l’unité culturelle de l’Afrique nous semble constituer une base suffisamment solide et crédible pour amorcer une démarche diplomatique authentique et affranchie des paradigmes ou choix diplomatiques occidentaux. Il y a une prétendue communauté internationale certes, mais le réalisme politique et la lucidité intellectuelle doivent nous inciter à comprendre que nous n’y sommes invités qu’à titre d’ornement ou de supports arithmétiques. Tant que nous continuerons à être des appendices diplomatiques de l’Occident ou de simples cobayes diplomatiques de la communauté internationale, la marginalisation dont nous sommes victimes s’amplifiera.  
 
Tout le monde sait que malgré la force du cordon ombilical qui lie les Etats-Unis à certains pays européens, l’Europe (de la Cee à l’Ue) s’est battue pour une identité diplomatique différente de celle de l’Amérique. De Gaule durant et après la deuxième Guerre mondiale, et Chirac lors de la guerre du Golf, sont des exemples frappants de la détermination française à sculpter une identité diplomatique affranchie de la tutelle de l’Amérique. Au regard de toutes ces considérations, nous pensons qu’après avoir eu la largesse de reconnaître le Cnt, Wade aurait dû se contenter d’inciter les membres de cette organisation de faire preuve de leur volonté d’intégrer l’Ua dans leur agenda diplomatique en s’efforçant de dialoguer sérieusement avec les institutions de celle-ci. Le Cnt doit un minimum de respect à l’Ua, et c’est aux pays africains de faire preuve de fermeté à son égard pour qu’il accorde plus de crédit à la voix et à la ligne diplomatiques de l’Afrique.  
 
L’accueil et le traitement que le Cnt a réservés à la voie de sortie de crise proposée par l’Ua nous semblent relever du mépris, et c’est inacceptable. Il y avait bien une autre voie que l’instrumentalisation impudique de la résolution de l’Onu par la France et ses alliés. En allant de façon si précipitée à Benghazi, Wade a, sciemment ou inconsciemment, fait preuve d’une servilité diplomatique à l’égard de l’Occident, et de docilité insupportable à l’égard des rebelles du Cnt. La précipitation qu’exige l’ins¬tantanéité a définitivement abî¬mé les ressorts de la quête d’une vision politique saine et généreuse, indépendante du bouillonnement de l’actualité. Les hommes politiques sont malheureusement à la quête d’un statut d’acteurs d’une comédie de la superficialité incompatible avec l’originalité et la profondeur du jugement. Ils surfent sur les évènements sans la moindre bonne foi ; l’essentiel pour eux, c’est d’être des stars de l’évènement. Il faut dire que l’opportunisme de nos hommes politiques a atteint un niveau de dévergondage absolument inouï. Ils n’hésitent pas à jouer le rôle de charognard de l’actualité au lieu d’en être la locomotive. Le propre d’un charognard c’est de ne jamais aller à la chasse, de se contenter des carcasses de dépouilles abandonnées par les véritables prédateurs.  
 
C’est exactement de cette façon qu’agit l’homme politique actuel : quand les médias et les syndicats ne créent pas l’actualité, nos hommes politiques sont au chômage. Ils ne peuvent plus mobiliser parce qu’ils sont improductifs : face à une mondialisation de plus en plus dévorante et une opinion publique de plus en plus exigeante et prête à s’indigner pacifiquement sur les places publiques, il ne leur reste plus qu’à squatter les nids d’actualité pour exister. La subite affluence des opposants vers Sangalkam à l’occasion du drame qui s’y est produit est rebutante parce qu’elle traduit une sorte de cannibalisme ostensible. La décence et l’attitude républicaine devraient pourtant suffire pour amener ces politiciens à s’abstenir de faire un envahissement politique éhonté d’une mort aussi injuste et tragique. La récupération politique est une attitude quasi-normale en politique, mais il y a des frontières qu’un homme politique doit s’astreindre à ne pas dépasser. Il faut un minimum de loyauté dans l’adversité et un peu de cohérence dans la démarche politique. L’atrocité de cette mort, son caractère injuste, sa commission dans un contexte politique pollué, doivent nous infléchir à l’interpréter de façon exclusivement politique ou politicienne. Que ce drame soit le fruit d’une bavure policière ou d’un dynamisme politique, l’éthique voudrait qu’on fasse un peu de retenue dans la façon de l’apprécier.  
Cette ronde des opposants à Sangalkam est tellement ridicule que les populations concernées n’ont pas manqué de le souligner. En agissant de la sorte, ils s’inscrivent dans la même dynamique que Wade à Benghazi : la politique spectacle et fast.  
 
 
Alassane K. KITANE - Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck  
Thiès 
La délégation spéciale : qu’en est-il réellement ?  
Aujourd’hui, la décentralisation sénégalaise se résume malheureusement et malencontreusement à la délégation spéciale. Ce terme est si banalisé, si galvaudé qu’il en sera difficile de lui redonner toute son essence, toute sa signification et toute sa raison d’être. En effet, même le paysan qui se trouve dans la zone la plus reculée, même l’illettré le plus ignorant, même la ménagère la moins instruite savent les contours artificiels de ce mot, de ce vocable juridique et technique.  
En réalité, il devrait en être autrement car la délégation spéciale est une exception et non un principe de la décentralisation. Autrement dit, la délégation spéciale fait partie de la décentralisation, mais la décentralisation ne se résume pas à la délégation spéciale. 
 
Mais qu’est-ce que la délégation spéciale ? Quelles sont ses conditions et quels en sont ses effets ? En effet, il serait intéressant de cerner tous les contours de la délégation spéciale, de voir ses conditions de mise en œuvre et de dégager les effets qu’elle pourrait produire. 
 
La démarche juridique recommande de définir les mots dans l’introduction, mais pour une meilleure lisibilité nous avons volontairement choisi, à nos risques et périls, d’en faire une partie entière, autonome au niveau du développement. 
 
1 ) La signification ou l’essence de la délégation spéciale 
La délégation spéciale n’a pas été expressément définie dans le Code des collectivités locales de 1996. On a prévu seulement les modalités à partir desquelles on peut instituer une délégation spéciale dans une collectivité locale donnée. On pourrait la définir comme une modalité par laquelle on substitue les autorités élues par des autorités nommées par le pouvoir central. Ainsi l’article 53 du présent Code dispose : «En cas de dissolution du Conseil régional, de démission de tous ses membres ou d’annulation devenue définitive de l’élection de tous ses membres, une délégation spéciale de sept membres est nommée par arrêté du ministre chargé des Collectivités locales. Cette délégation spéciale, présidée par le représentant de l’Etat, a les mêmes attributions que le Conseil régional.» 
Pour la commune, ce sont les articles 173, 174, 175 qui en font état ; alors que pour la communauté rurale, c’est l’article 236 du présent code. 
Il ne serait pas superflu de voir concrètement les conditions de la délégation spéciale avant de mesurer ses effets. 
 
2) Les conditions de la mise en œuvre de la délégation spéciale 
Elles peuvent être divisées en deux grandes catégories, à savoir les conditions conjoncturelles et les conditions structurelles. 
Les conditions conjoncturelles 
Parler des conditions conjoncturelles signifierait voir les différentes circonstances, conjonctures ou différents évènements à la survenance desquels une délégation spéciale peut être instituée. 
Il en est ainsi en cas : 
- de dissolution d’un organe délibérant lorsque son fonctionnement se révèle durablement impossible 
- de démission de tous les membres en exercice 
- d’impossibilité de constituer un Con¬seil régional, municipal ou rural. 
La survenance de l’une de ces circonstances peut justifier l’institutionnalisation d’une délégation spéciale. Ces conditions sont donc alternatives et non cumulatives. 
Les conditions structurelles 
Les conditions structurelles sont relatives aux délimitations ou modifications spatiales et éventuellement nominatives d’une collectivité locale donnée. 
Pour coller à l’actualité, on va s’intéresser exclusivement à la communauté rurale. Ainsi l’article 193 alinéa 2 dispose : «Les changements de nom des communautés rurales et les modifications de leurs limites sont prononcés par décret, après avis des Conseils ruraux intéressés.» Et le même article, en son article 3 ajoute : «Lorsqu’il s’agit de fusionner une communauté rurale à une autre ou lorsqu’une portion de communauté rurale est rattachée à une autre communauté ou à une commune, ou érigée en communauté distincte, l’avis des Conseils ruraux, du Conseil municipal, et du ou des Conseils régionaux intéressés, est requis.» En cas de fusion ou de fractionnement des Commu¬nau¬tés rurales, les Conseils ruraux sont dissouts de plein droit et on doit instituer une délégation spéciale et procéder à des élections dans les six mois à compter de la date de la dissolution. 
Cela préfigure un peu les effets de la délégation spéciale. 
 
3) Les effets de la délégation spéciale 
Les effets de la délégation spéciale peuvent être mesurés sous un diptyque, à savoir la nomination de nouvelles autorités et l’organisation de nouvelles élections. 
La nomination de nouvelles autorités 
La nature a horreur du vide ; l’institution doit être occupée en relation avec les principes de continuité et de pérennité. Pour la région on doit instituer une délégation de sept membres nommée par arrêté du ministre chargé des Col¬lectivités locales. Pour la commune (art. 175) le ministre désigne le président et le vice-président. Le nombre varie de trois à sept suivant la taille démographique de la commune. 
Pour la Communauté rurale, le nombre de membres est fixé à trois. 
Cependant, toutes ces autorités délégataires ne sont pas compétentes pour un certain nombre d’actes surtout à incidence financière (aliéner ou échanger les propriétés de la collectivité locale, créer des services publics, augmenter l’effectif budgétaire, contracter ou voter des em¬prunts). 
La délégation spéciale n’est pas éternelle, elle est limitée dans le temps et dans l’espace. 
L’organisation de nouvelles élections 
En principe, dans les six mois qui suivent la dissolution de la collectivité locale on doit procéder à de nouvelles élections pour une légitimation populaire.  
Ces élections montrent à souhait que ce sont les populations qui doivent choisir elles-mêmes leurs propres dirigeants. Cela est une composante essentielle et incontournable du principe de la libre administration des collectivités locales. 
La délégation spéciale est une mesure qui doit être exceptionnelle mais non principielle. Les autorités doivent l’appréhender «avec tact et mesure» pour ne pas en faire une arme purement et hautement politique voire politicienne. Le principe de la libre administration des collectivités locales et le respect de l’expression du suffrage universel doivent être les pierres angulaires sur lesquelles doit se reposer toute politique de décentralisation. La délégation spéciale ne doit être instituée qu’en cas de nécessité absolue répondant à la satisfaction de l’intérêt général. 
Bertrand De Jouvenel dit avec justesse et un brin de sagesse : «La majorité est toute autre chose qu’un droit des plus nombreux ; c’est la recherche du vrai et du juste par le recours à la lumière naturelle dans tous les esprits.» 
Souhaitons donc que la «lumière naturelle», à savoir la raison, prédomine sur l’ombre sur la déraison, la sagesse sur l’insouciance, la retenue sur la passion, l’intérêt général sur les intérêts partisans, partiels ou individuels. 
 
Ousmane DIAGNE -ousmanediagne55@hotmail.com Sor Saint Louis 
Discours de Wade à Benghazi : Sans états d’âme ni scrupule  
Si dans la catégorisation des humains il m’est permis de ranger le chef de l’Etat dans la classe des sous-hommes, ce n’est pas par incorrection car mon éducation le récuse. Seulement, par l’indignation et le dépit de voir notre pays, par la voix du président de la République subir cette déliquescence, j’ose. Même si Kadhafi est au bout du rouleau, ce qui s’est passé à Benghazi sort de l’ordinaire ; et écouter Me Wade dans sa diatribe faite de frivoles calomnies contre le Guide libyen m’est resté en travers de la gorge. 
Ce discours est lamentable pour deux raisons évidentes. Lamentable par le fait qu’il constitue l’ace 1 d’un deal, pour ne pas dire de la pièce de théâtre «écrite» par quelqu’un que tous les réfléchissants considèrent comme nase : Nicolas Sarkozy. Lamentable aussi parce que celui qui le prononce peut être considéré sans risque de se tromper, comme le plus fidèle chambellan de celui sur qui il s’acharne aujourd’hui, en l’occurrence le Colonel Kadhafi. La preuve manifeste du téléguidage est qu’il a été se faire «noter» par son mentor, après son habituel zéro pointé. 
 
Seulement, mon humble avis me dicte de situer plus loin cette histoire de deal dont l’aboutissement est, à ne pas en douter, la dévolution monarchique que Wade, sans le laisser entendre, est en train de tisser. Un rappel des propos qu’il a tenus à Paris lors de sa visite d’avant les élections locales de 2009 nous édifiera mieux sur la véracité que cet homme est un manipulateur accompli. Le pire est qu’il veut nous ancrer dans sa candidature virtuelle, nous distraire et nous détourner de l’essentiel qui n’est autre que son départ du pouvoir. Il se sait fini et ne veut, ni ne peut l’admettre. Mais n’adviendra que ce que décidera le peuple. Manipulant ou s’adressant au Président français - c’est selon - il lui disait : «Je suis venu discuter avec la France de nos relations, mais aussi du Sénégal. J’ai décidé de me retirer, je ne me présenterai pas aux prochaines élections.» Et c’est cela la vérité ; et bien qu’inconnu au bataillon des véridiques, je crois ces propos pour conformes à la réalité du moment.  
 
Pour ceux qui souhaitent le voir rempiler, désamour ne peut être plus évidente que de l’accompagner dans ce sens. Si c’est par amour du pays, le Sénégal est une entreprise nationale où tout le peuple est employé et on ne confie pas un si vaste projet à un vieillard de plus de 85 ans. Si c’est par sentimentalisme à son égard, nul d’entre nous n’accepterait que son père travaille à cet âge. Et lui-même le dit en évoquant dans cet entretien, l’objectif de «mettre en place un processus de succession qui conserverait la stabilité du Sénégal et permettrait à mon successeur de continuer le travail que j’ai entamé». Et il dit plus loin : «J’aurais souhaité continuer pour parachever mes chantiers, mais compte tenu de mon âge, ce sera difficile.» Pourquoi maintenant, si ce n’est pas de la manipulation, entretenir ce flou sur sa dévolution monarchique du pouvoir. Toujours répondant aux questions de son examinateur lui demandant s’il avait conçu le profil de son remplaçant, il lui confiait : «J’envisageais de trouver quelqu’un parmi mes plus proches collaborateurs, mais avec ce qui s’est passé avec Idrissa Seck, j’ai perdu toute confiance. Au-delà de ce qui m’oppose à lui sur le plan politique, c’est l’argent qu’il a transféré à son compte qui me contrarie. Même le peuple ne comprend pas mon in-dulgence envers lui. Je n’ai pas non plus été heureux avec Macky Sall.»  
 
Le Rubicon est presque franchi. Et même si ses deux précédents directeurs de campagne : le jardinier de ses rêves, et le meilleur Premier ministre ayant sorti ses chantiers de terre lui ont fait preuve de fidélité en lui offrant la Présidence en 2000 et 2007, lui ne leur doit que de porter des soupçons sur eux et les écarter au profit de son fils. Il le confirme en confiant à Sarkozy : «C’est mon fils qui est le mieux placé», et comme pour conforter sa «vérité», il s’épanche sur ce qu’il y a de plus faux en révélant que «Karim est aimé des Sénégalais ! Ils me forcent même la main pour qu’il me remplace, il est le plus brillant». Quel élégant «républicaniste !»  
 
Dans ce pays qu’il a sillonné de 1974 à nos jours sans l’ombre de sa famille, Me Wade ne voit que son fils dans la foultitude d’intellectuels du Sénégal. Est-ce que cet homme est sérieux ? Et quelle ingratitude vis-à-vis de ceux qui ont bravé toutes les brimades et incarcérations pour le conduire à la station qu’il considère aujourd’hui comme génétique !  
 
Plus loin poursuivant son utopie, il dira au Président français : «Karim a un mouvement qui déborde dans tout le Sénégal. Même le Pds ne fera pas le poids devant son mouvement. Pour vous le confirmer, il va gagner la mairie de Dakar.» Ce dernier sera humilié jusque dans son propre bureau de vote, au grand bonheur des Dakarois qui l’ont bouté en freinant les ambitions toutes taillées de ce garçon qui nous doit toujours des explications sur nos ressources dilapidées dans l’Anoci. Ne reculant jamais et toute honte bue, Wade re¬tournera rendre compte à Sar¬ko¬zy en ces termes : «C’est ma pro¬pre majorité qui a saboté les élections, mais je mettrai mon fils au Palais en respectant toutes les règles démocratiques.» Com¬prenant l’ampleur du rejet de son parti, il concocte le plan de liquidation du Pds en mettant sur pied un espiègle dosage avec la Gé¬né¬ra¬tion du concret. Celui-ci devant conduire à un congrès consacrant Ka¬¬rim comme chef de parti sous le giron d’un nouveau parti : le Pdsl.  
 
Maintenant qu’il a la certitude du mépris qu’il engendre chez les citoyens sénégalais, il s’en va se faire la marionnette de Sarkozy en usant de courbettes et espérant trouver chez ce plus qu’impopulaire, l’onction miracle de sa succession monarchique. C’est en fait un signe patent de sa sénescence et nous pouvons sans aucun doute nous attendre à plus de bourdes de sa part. Celle commise à Benghazi est déshonorante et, au-delà, très grave pour la sécurité de nos compatriotes qui vivent dans ce pays. Mais aussi pour nous, puisque le Guide libyen s’accroche au pouvoir et on ne sait pas de quoi demain sera fait. Il est temps que nous comprenions que le Président Abdoulaye Wade est un danger pour ce pays. Il ne s’est jamais soucié que de son accession au pouvoir et, aujourd’hui, comment y demeurer même après sa mort qui est inéluctable. Nous devons nous rallier au seul mot d’ordre qui vaille : Le départ de Wade. Car s’il y a un problème dans ce Sénégal, c’est sa faute. Ainsi, seule son éviction du pouvoir est salutaire. Faire mieux que Wade relève d’un jeu d’enfant et ceux qui prétendent au pouvoir ont déjà un programme citoyen en la Charte de bonne gouvernance démocratique. Faisons en sorte qu’elle soit nôtre et défendons-la avec l’énergie du désespoir pour que germent à partir de la prochaine Présidentielle, les graines d’une démocratie pérenne mais surtout ancrée dans une stabilité économique durable, seule facteur de développement. 
 
Sidy DIA - sidyja@hotmail.com 
 
 
 
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 22.06.2011
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