A ma jeunesse… hantée par les démons de sa g
Un naturaliste américain dit : «Un patriote doit toujours être prêt à défendre son pays contre son gouvernement.»Tous ceux qui dans l’histoire qu’elle soit ou non africaine ont pu traverser les générations et laisser leur nom gravé au panthéon des immortels, ceux-là ont construit leur légende à travers les actes posés et leur positionnement en faveur d’une société meilleure. Combien sommes-nous aujourd’hui encore fascinés par le courage du personnage Nelson Mandela ou admiratifs devant la vie de Thomas Sankara pour ne citer que ces deux personnes ? J’ai presque envie de répondre tout Noir qui se respecte. Cependant, la question ne se pose plus en ces termes aujourd’hui mais plutôt : combien sommes-nous à vouloir suivre leurs traces ?
Ceci dit, il ne s’agit plus pour notre génération de rentrer dans ce cercle vicieux qui appelle à la revendication d’idéaux propres à la race noire : «Je suis noir et fier de l’être», ou encore au culte de ses valeurs intrinséques.Ce serait tout simplement pour nous, continuer de cultiver la politique de l’autruche longtemps ancrée dans nos comportements et qui n’a contribué qu’à endormir notre esprit créatif et nous rendre vulnérables face à un monde de plus en plus exigeant.
A ma génération : «On n’est pas condamné à l’échec.» N’oublions pas qu’étant enfants, nous écoutions les récits de nos grands-parents contant les luttes de résistance pour l’émancipation qui consacreront bien tard plus la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen avec son fameux article 1er : «Tous les hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité.» N’oublions pas qu’en grandissant, nous avons vécu aux premières loges les rêves et les espoirs de nos pères et mères de voir émerger une nouvelle génération de jeunes africains ; pour qui le travail serait une seconde religion, le besoin d’action un acte de profession et l’envie de se battre pour réussir tout en participant au développement une priorité.
Hélas, quand nous nous projetons en arrière dans le but d’avoir un regard critique et une vision objective des choses, nous découvrons le triste et misérable tableau peint de notre manque d’engagement face à nos responsabilités en tant que forces vives de la Nation.
Cette dernière me permet de jeter un regard objectif et individuel sur les derniers événements qui ont secoué le paysage médiatique de notre cher pays. Les journalistes encore et toujours en victimes expiatoires. Mais cette fois-ci, c’est le pouvoir temporel qui est indexé. Et en ligne les talibés de Mame Thierno Birahim Mbacké dit «Borom Darou». Ce nom fait rejaillir en moi un flux et reflux de souvenirs de prêches de ce dernier lors de la nuit du destin 2009 à la Gueule Tapée, avec comme triptyque amour-solidarité-tolérance.Un homme humble au port altier qui mettait en garde ses talibés contre la drogue, l’alcool et toutes formes de dérive morale. Rhéteur et bretteur à souhait. Ce témoignage n’enlève en rien à la gravité des faits. Et comme le disait Oscar Wilde : «L’expérience, c’est le nom que chacun donne à ses erreurs.»
La jeunesse désœuvrée a besoin d’actes forts qui parlent forts. Emploi, éducation, sécurité, épanouissement, voilà les grands défis de nos gouvernants. Leur incurie est manifeste.
Alors laisser la place aux hommes compétents. Le Sénégal pleure déjà Gadio. Des hommes comme Bara Tall, Youssou Ndour ou encore Abdou Latif Coulibaly sont des personnalités qui agissent d’abord en sachant que les idées qu’ils prônent pourront influencer positivement ou mieux encore inspirer. Les actes posés et les valeurs qu’ils incarnent, profitent de manière directe ou indirecte à toute la population. Car comme le disait Patrice Lumumba au représentant de la force coloniale : «Que dirons-nous à nos enfants ?» Heureux de savoir que de tels Sénégalais existent, se battent, s’opposent et sont pour le peuple face à des députés soi-disant du peuple. Ainsi que Henry David Thoreau l’affirme : «Il est plus désirable de cultiver le respect du bien que le respect de la loi.»
En d’autres termes, le 4e pouvoir que constituent les médias, doit jouer le rôle de régulateur social et de canal d’information juste et utile, afin de conscientiser la population contre les atteintes à la démocratie et aux libertés. Hélas, comme le dit mon professeur en relation presse et public, bien des journalistes «ne s’occupent pas du train qui arrive à l’heure mais de celui qui déraille». Le sensationnel peut entraver le travail journalistique aux bénéfices de la recherche de profits. Aussi, comme l’a si bien dit Yaxam Mbaye avec emphase et courage à Walf tv au soir de ce fameux vendredi : «Plus jamais ça !» Depuis mars 2000, les journalistes sénégalais sont des héros et méritent tous les honneurs. Notre plus grand problème aujourd’hui est d’avoir des pensées justes.
Une question me taraude l’esprit : à quand le jugement des affaires Kambel Dieng-Kara Thioune, le commanditaire de la casse de l’As et 24h Chrono, de l’agression de Talla Sylla ?
Voilà le simple message fait d’honnêteté et d’humilité que je veux faire passer. Nous réussirons, nous en sommes convaincus, car la difficulté de réussir ajoute à la nécessité d’entreprendre. Et chaque étape à franchir, chaque difficulté à surmonter ne nous fera pas baisser les bras, au contraire transcendera notre motivation. Ceci est une révolution : Celle de l’audace face à l’adversité, celle de l’action.»
El Hadji Oumar SOW - Master en communication - Rue 18x3 Médina-Dakar