Questions focales autour d’un monument
Questions focales autour d’un monument
Le monument de la renaissance africaine est pour bientôt. Il aura fait couler plus d’encre que de béton en raison des dits et non-dits du projet qui est spécial dans les annales du monde non pas seulement pour son record en hauteur mais, parce que mettant en affaire deux actionnaires qui se confondent actuellement dans la temporalité : L’Etat du Sénégal symbolisé par son chef et le même chef à titre privé qui fait valoir sa propriété intellectuelle valorisée parait-il à hauteur de 35%. Dans le flou de ce montage, pour savoir si un chef d’Etat peut être coactionnaire avec le même Etat qu’il dirige, nous avons utilisé le seul projecteur qui vaille c'est-à-dire la constitution de la république du Sénégal.
L’article 38 de la constitution du Sénégal stipule « La charge de Président de la République est incompatible avec l’appartenance à toute assemblée élective, Assemblée nationale ou assemblées locales, et avec l’exercice de toute autre fonction, publique ou privée, rémunérée. Toutefois, il a la faculté d’exercer des fonctions dans un parti politique ou d’être membre d’académies dans un des domaines du savoir. ». Selon cet article de notre loi fondamentale, la fonction de chef de l’Etat serait donc incompatible avec toute activité publique ou privée rémunérée. La rémunération en règle générale se fait par le salaire, les avantages mais aussi avec des dividendes pour le cas de la rétribution de l’actionnariat. Nous savons tous que dans la réalité, la fonction de chef d’Etat n’est pas gratuite. Elle est rémunérée en termes de salaire et autres avantages pour l’exercice exclusif de la fonction. Elle ne se rémunère pas en termes de dividendes puisque le chef de l’Etat n’est pas actionnaire de la république mais premier fonctionnaire ou administrateur de l’Etat. Un chef d’Etat est payé en salaire pour réfléchir et agir pour la nation. Les fruits de sa réflexion et les projets qu’il met en œuvre pour la nation sont rémunérés par le salaire qu’il perçoit et les avantages liés à sa fonction. La constitution sénégalaise ici qui interdit « toute autre fonction publique ou privée rémunérée » ne parle pas de salaire mais de rémunération au sens large qui peut revêtir plusieurs formes y compris certainement la rémunération de l’actionnariat. La question morale et légale est de savoir si un chef d’Etat en exercice peut, à coté du même l’Etat qu’il dirige, être actionnaire à titre privé et individuel dans un projet par lui décidé ? En somme, faire les parts et choisir en premier comme dans un cadre léonin. Le cadre léonin n’est pas un standard démocratique.
Les juristes et autres spécialistes du droit et des affaires pourraient certainement répondre à cette question de la possibilité de partenariat entre un chef d’Etat et le même Etat qu’il dirige. Les termes du contrat dans le projet du monument de la renaissance africaine ne sont pas connus du public et devraient l’être pour voir avec quel subterfuge l’article 38 de la constitution a été interprété (pour ne dire contourné) pour en arriver à cet actionnariat spécial au monde. Mais le Sénégal est lui-même un pays spécial qui semble tenir en entier aux décisions de laboratoire d’un maitre qui trouvera toujours des esprits assez imaginatifs pour peindre à vide dans l’atmosphère et ensuite essayer de convaincre la masse que l’apparence n’est pas la réalité perçue.
On nous a expliqué et réexpliqué comme dans une démarche d’autojustification que la rémunération des 35% d’action (propriété intellectuelle) du chef ira au projet « case des tous petits ». Est-ce que cette destination vers la « case des tous petits » est bien verrouillée en terme contractuel ou est-ce un simple engagement verbal que demain les héritiers légitimes de l’actionnaire minoritaire pourraient remettre en cause en fonction de leur station future dans la galaxie publique ou privée ? Cette question importante doit être élucidée par l’actionnaire minoritaire mais aussi par l’autre actionnaire majoritaire qu’est l’Etat. Comment dissocier les deux le temps de faire la lumière sur cet actionnariat. C’est le casse-tête sénégalais pour ne dire chinois auquel certainement les juristes feront face. Le projet « case des tous petits » qui est une des rares idées géniales de l’alternance ne doit pas simplement servir d’eau pour faire avaler la pilule. Est-ce qu’il est écrit en termes clairs irréfutables et inchangeables qu’ad vitam aeternam, les dividendes issus des 35% de l’actionnariat « privé » iront exclusivement à la case des tous petits ?
La réponse à cette question, sans donner tout le crédit à cette forme d’actionnariat en mettra certainement un tout petit peu pour ne serait-ce qu’en atténuer la senteur léonine. La fin fut-elle noble ne doit pas justifier tous les moyens surtout quand on donne l’impression d’écorcher la loi fondamentale qui restreint la fonction de chef de l’Etat dans les limites de la république.
Demain, le premier gouvernement post alternance ne va certainement pas dynamiter ce monument qui est déjà là et avec lequel il faudra faire mais, sans doute, cette formule d’actionnariat bizarre sera remise en cause en toute légitimité. Il y aura conflit au niveau des actionnaires.
Ce conflit peut être évité si la sagesse fait que les 35% soit versé tout de suite dans le patrimoine de la république quitte à verrouiller par une législation claire sur les clefs de répartition des bénéfices du monument pour assurer la pérennité du projet « case des tous petits » qui, géré en totale transparence, doit faire partie des consensus dynamiques.
Cette sagesse là qui verserait les 35% de l’actionnaire privé dans l’escarcelle de la république est une nécessité morale et légale si tant est que les motivations sont et ne sont que pour la république.
Il n’est pas sensé de signer ou de faire signer un contrat avec soi-même. Mais en levant un peu plus le voile sur cette forme spéciale exclusivement sénégalaise d’actionnariat, il y aura certainement de la matière à débat pour les juristes et les politiques.
Je crois qu’au-delà de la question d’opportunité du monument, le problème de l’actionnariat est plus focal. Le bissap est tiré, il faut le boire maintenant. Mais comment ?
Si la question de l’actionnariat n’est pas réglée tout de suite, la brèche sera béate de voir demain un chef d’Etat valoriser le fruit de sa réflexion contrairement à l’esprit de l’article 38 de notre loi fondamentale.
Ce point mérite plus d’attention que bien d’autres. C’est un point qui interpelle le droit et la morale qui, ici, se confondent pour dresser les limites de l’infranchissable.
Mamadou NDIONE
Mandione15@gmail.com
Lettre ouverte à Maitre Abdoulaye Wade, Secrétaire Général National du P.D.S :
« Le poète est ainsi dans les landes du monde lorsqu’il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu’il ait au cœur une entaille profonde pour épancher ses vers, divine larme d’or »
Théophile Gautier
L’annonce de la candidature de Me Wade pour les élections présidentielles de 2012 signifie sans équivoque la fin de la récréation et remet tout le monde dans les rangs.
Actuellement des stratégies sont en train d’être élaborées pour la réussite de cet objectif. Dans cet ordre d’idée, des rencontres, des contacts et des réconciliations tous azimuts sont observés fouettant du coup les ardeurs de toute la classe politique.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les enseignements des locales de 2009 doivent sérieusement servir d’avertissement pour éviter de tomber dans les mêmes travers.
La spécificité de ce scrutin nous amène à faire une analyse de la situation dans notre localité.
Un soir du 10 février 2009, alors que les militants libéraux s’attendaient à une reconduction logique de Mohamed Fadel Gaye comme tête de liste, le PDS nous imposa une liste honteuse et méconnaissable, ne reflétant pas l’électorat du plateau. C’est pour cela qu’en tant que jeune militant, j’ai eu le cœur meurtri et déchiré. Le sentiment le plus partagé est le découragement qui installe une léthargie destructrice alors que la section communale du Plateau était jadis fer de lance du parti.
Elu en 2002 à la station municipale du plateau avec 58%, Mohamed Fadel Gaye a fait des réalisations concrètes et palpables sur tous les plans notamment sur la santé, le sport et l’éducation.
En effet, ses réalisations multiples doublées de son humanisme, sa générosité débordante, son ouverture d’esprit, son sens du partage et surtout son humilité lui ont permis d’être dans le cœur de l’écrasante majorité de la population du plateau qui voit en lui le seul homme apte à conduire pendant longtemps la destinée de leur localité.
Mais hélas en 2009 (le 22mars), le PDS a décidé d’investir deux présumés commanditaires de scandales : celui de l’AS et de 24heures chrono et celui du stade Assane Diouf, respectivement Farba Senghor tête de liste majoritaire et Demba Diop alias Diop Sy tête de liste proportionnelle de la coalition sopi, avec le soutien destructeur du « frère » Abdoulaye Faye Administrateur Général du PDS.
Pourtant, la direction du parti avait été avertie que si cette liste ignominieuse et éhontée était maintenue, la Coalition Sopi enregistrerait la défaite la plus cuisante de son histoire politique au Plateau.
Toutefois, cette situation irresponsable bardée de clientélisme et de théâtralisation politique avait fini par créer des remous, troubles, bouillonnements, et effervescences sociale et la population avait décidé de sanctionner avec la dernière énergie, la Coalition Sopi et de voter massivement pour Benno Siggil Sénégal avec quinze(15) voix de plus que la Coalition Sopi.
D’ailleurs, ce faible écart s’explique et se justifie par le fait que Mohamed Fadel Gaye, une semaine avant la fermeture de la campagne, est entré dans certains quartiers du plateau et est parvenu à convaincre une bonne partie de militants frustrés qui ont fini par accepter de voter pour la Coalition Sopi 2009.
Sinon la défaite aurait été humiliante.
Mais même étriquée, une défaite est toujours amère. Malgré tout, nous refusons de croire (beaucoup de jeunes du Plateau avec moi) que tout le travail remarquable de ce leader puisse passer par perte et profits et osons encore croire sinon espérer que le parti, dans un sursaut de réalisme, réhabilite ce militant incontournable s’il souhaite avoir une chance en 2012 maintenant que les masques sont tombés ; que les menteurs et les manipulateurs sont connus ; qu’on sait qui a une base et qui ne l’a pas ; que la vérité a éclaté au grand jour.
Seydou Diouf Membre du C.L.C de Plateau.
Secrétaire Général du Conseil local de la jeunesse
Trésorier Général du Club Génération NEPAD
Diouf.seydou26@yahoo.fr
RÔLE DE L’ISLAM AU SENEGAL CONVIVIALITE CITOYENNE ET SAUVEGARDE DES EQUILIBRES
Article Par Wagane FAYE, Professeur d’Anglais ,
Paru le Lundi 7 Déc 2009
Il est très réconfortant de constater, au cours de la célébration de la Tabaski 2009, l’intensité de la teneur des sermons délivrés par les Imams. Qui, de jour en jour, abordent une thématique qui renfonce, heureusement, la dimension de la communication en Islam. L’Islam devenu, en ce monde gagné par la turbulence ou la violence, un rempart et un recours.
D’ailleurs, l’intérêt de cette approche est que le niveau de l’obscurantisme et du fanatisme se réduit au bonheur des fidèles musulmans. C’est aussi, le lieu de se féliciter, vivement, de la structure des sermons et de l’usage des TIC qui ouvrent des perspectives heureuses aux croyants musulmans sans exception. Faudrait-il insister sur le caractère pluriel de la culture islamique et, également, sur l’apport fécondant de la communication musulmane qui libère le citoyen et renforce ses capacités en tant qu’acteur social, souvent agressé par le gain, le profit et les prédateurs sociaux?
La Tabaski 2009 est venue sanctionner, positivement, la pratique de la démultiplication de la théologie islamique et a démontré, avec un positif discernement et avec une grande finesse, la valeur des moyens dont se sert la Religion musulmane pour l’émancipation citoyenne et l’humanisation sociale.
Il convient de saluer, après la célébration de la Korité, de la Tabaski et l’attente des pèlerins des lieux Saint de L’Islam, la ferveur que caractérise le déroulement de ces événements religieux. Certains ne cessent de s’étonner sur la nature des coûts découlant, souvent, du financement des charges générées par les dites fêtes. Certains autres estiment, souvent, que cela relève que de la parade. Peut être !
Les musulmans, au contraire, s’affirment, en confirmant par des charges (qu’ils assument) afférentes à la célébration des fêtes religieuses, leur volonté de garder, sans discontinuité, la corrélation qui doit exister entre leur conviction et les nécessites islamiques.
Nous, musulmans du Sénégal, entendons consolider notre foi en l’islam qui, bien que talonné par l’universalisme occidental et ses corollaires, comme la globalisation et la mondialisation, avance sans détour. Dans un monde où certaines idéologies sont, sans répit, battues en brèche pour que, enfin, le capitalisme domine et aliène.
Heureusement, les populations musulmanes de notre pays ont échappé à l’acculturation, à l’assimilation et au règne des contre valeurs. Du fait de leur ancrage à l’Islam. Mais aussi, de la patence de leurs us et coutumes qui partagent, avec la théologie musulmane, des règles sociales définies pour une très bonne sauvegarde de sécurité humaine.
Egalement, l’islam confrérique démultiplié par des guides religieux de dimension universelle, aura permis aux populations musulmanes du Sénégal d’évoluer sans être victimes d’arabité ou d’un quelconque mimétisme culturel destructeur. Sans oublier, surtout, leur capacité d’indignation qui a renforcé leur résistance au diktat des idéologies, aux nuances très fines des obédiences philosophiques. Des influences qui proviennent de l’éternelle cohabitation d’avec certaines religions qui d’ailleurs, évoluent vers une consistance et une communion que rien n’ébranle. Bien que de nouveaux démons s’amusent avec de grandes effusions, à théoriser une intégration politique et citoyenne par le biais de la religion. Attention ! Parce que des plaies ouvertes et qui sont restées béantes ont débouché, malheureusement, sur une complication à essence irrédentiste. Avec une victimisation qui n’a pas, au plan politique, entamé l’unité nationale. Mais a atteint, dans sa chair la Nation Sénégal.
Notre Etat devrait, sans complexe aucun vis-à-vis de la laïcité et de la Démocratie, intégrer la donne Islam. Parce que son esprit, sa lettre et sa pratique sont une offre qui humanise le social, efface les situations de classes et combat l’inégalité et le partage inégal. Des exemples éloquents et contemporains ont démontré le fait que les peuples musulmans résisteront au choc sous toutes ses formes. Et ne seront, en aucun cas ébranlés par les diverses résurgences guerrières initiées et entretenues, à suffisance, par les puissances d’argent...
Pourquoi penser que l’Islam demeure antinomique à l’économique ? Au lieu de retenir que son souci reste la liquidation de l’illicite et du règne de la tyrannie. Bush, Obama et leurs satellites ne comprendront, jamais, les approches musulmanes. Parce que leurs lignes d’action s’opposent, à tous points de vue, aux nôtres qui ne visent pas que le profit illicite et qui ignorent l’hégémonisme devant la prééminence d’Allah.
Il est important de noter, qu’en ce XXIe siècle, le fait que les musulmans avanceront sans visée expansionniste et n’entendront, en aucune façon, bâtir une puissance militaire. Mais développeront, comme l’Iran des voies d’approche notables pour que la paix au sein de la Umma ne soit bradée comme au XXe siècle. Le sursaut musulman est, effectivement, culturel, spirituel et devient, linéairement, politique.
Construire un minaret en Suisse devient, par exemple un souci politique majeur au point de susciter l’organisation d’un référendum. C’est heureux car l’Islam, se fondant sur ses principes fondateurs et directeurs, prohibe le recours à l’épreuve de force. D’autant que patience et persévérance font partie des vertus cardinales les plus essentielles dans notre religion. La Umma se réjouit, en cette période de pardon et de transcendance, de la détermination des pays musulmans à participer aux efforts pour la promotion de la technologie et de sa socialisation. Et à la consolidation de la paix.
Le monde continue de payer les hérésies d’Hitler, les dérives de la rencontre de Yalta. Et d’étouffer, sans répit, du fait du mercantilisme. L’Islam reste à la fois, le recours et le rempart si l’on veut éviter un embrasement mondial. Pauvreté et fléaux sociaux sont, maintenant, les nouvelles guerres qui menacent l’Univers. Mais les musulmans, s’inspirant du Message du Prophète Muhammad (PSL), refusent de naviguer dans un navire sans boussole, sans ancre, sans capitaine, sans cap et sans port.
A Al Azhar, Obama, dans son discours qui a versé dans un conservatisme archaïque et profond, a estimé définir un nouveau code de conduite. Alors qu’il sait, bel et bien, que les musulmans se comportent en fonction des prescriptions définies par Allah. Et que notre constitution reste, au demeurant, le Coran qu’aucune législation ne saurait égaler hier, aujourd’hui, demain.
Qui pourrait faire la guerre à l’Islam si...?
Des puissances financières, militaires, politiques, philosophiques, même, religieuses ont entrepris de faire la guerre à l’Islam depuis l’Hégire. Seulement notre religion continue sa marche et triomphe avec panache. C’est pourquoi la déclaration du Président Obama en Egypte afférente à la nature des rapports des USA avec l’Islam n’émeut aucun musulman. D’autant que l’Islam ne cherche que l’épanouissement de l’être sur terre et ne vise aucune suprématie à finalité pécuniaire.
Que la rentabilité financière constitue la seule vocation du capitalisme et que le profit reste, en effet, la seule ligne d’horizon sont un projet noble. Mais que le capitalisme et ses succédanés soient l’unique raison d’être de l’universalisme occidental peut être, naturellement, inquiétant, voire alarmant et risqué. Le Sénégal est devenu, compte-tenu de la vision de génie de ses guides musulmans, un sanctuaire et une source d’inspiration de l’Islam confrérique.
Il est, aussi, utile de différencier le musulman des autres car sa détermination majeure demeure, sans conteste, Allah et le Message de Son Envoyé Muhammad (PSL). Accumuler, aliéner et recourir à la violence sont prohibés par l’Islam. Mais le Jihad, sous toutes ses forme, existe mais elle est, seulement, autorisée sous forme de guerre quand l’existence des croyants est, réellement, menacée.
Certes, le nombre important des courants, des écoles, des sensibilités et des tendances n’est pas nuisible. Dans la mesure où Allah reste le Seul Constant et Son Messager demeure, assurément, Muhammad (PSL). La démultiplication des enseignements divins peuvent varier, véritablement, selon la géographie et les époques mais l’essence et l’orthodoxie continuent et rester fideles à l’esprit et à la lettre du Coran. L’Unique Miracle
Les musulmans du Sénégal, sans être une exception, entendent consolider, avec zero férocité et zéro fanatisme ou intégrisme, les acquis du progrès. Mais rejettent, de manière ferme, toute velléité expansionniste ou idéologiste. Trois siècles de colonisation, cinquante ans, bientôt, d’indépendance et de coopération multilatérale n’ont pas réussi à aliéner ses populations. Bien que le règne des contre-valeurs tente le déracinement et de les plonger dans la dépravation.
C’est le moment de se féliciter de l’unité communicationnelle musulmane pendant la célébration de la fête du Mouton. Parce que, cette fois, le sermon a reflété les préoccupations des musulmans. Et l’Etat du Sénégal a reçu, de la part des autorités musulmanes, des recommandations inhérentes au renforcement de l’efficacité dans la pratique de la gouvernance publique. Pour, enfin, améliorer le quotidien des populations et les préserver, à jamais, des affres de la précarité sociale et du poids des incertitudes d’un futur difficile à gérer. Enfin, surtout, enfin parce que les citoyens musulmans du Sénégal cheminent avec l’Etat. En respectant les lignes de la gouvernance confrérique musulmane et en s’éloignant de tout carcan laïciste et confessionnaliste. En gardant toute la rigueur islamique sans verser dans un éclectisme inadapté.
Nos guides religieux, placés à la tête des confréries, ne développent aucun prosélytisme. Ne mettent en relief, dans leurs rapports avec le pouvoir politique, leur représentativité, leur réputation et, surtout, leur fascinante influence. Mais préfèrent participer, sans surenchère et sans éclats, au travers des matraquages par media ou par sermons et messes, à la construction nationale. Le contrat de confiance qui lie l’Islam au Sénégal à l’Etat est bâti sur la convivialité citoyenne et sur la sauvegarde de tous les équilibres qui caractérisent la bonne marche d’une nation.
MODIFICATIONS SUR LE CODE ELECTORAL Zoom sur les 24 pages de propositions de Benno
Article Par NDIAGA NDIAYE,
Paru le Lundi 7 Déc 2009
Un nouveau Code électoral profondément retouché ! C’est ce qu’on risque d’avoir si les propositions faites par Benno Siggil Senegaal sont retenues à l’issue de la révision du texte dont les discussions démarrent demain.
C’est aujourd’hui la date limite fixée aux différentes formations politiques pour le dépôt de leurs propositions sur la révision du Code électoral et dont les discussions démarrent demain, mardi. Du côté de Benno Siggil Senegaal, c’est un document de 24 pages qui a été produit par la Commission technique de revue du Code électoral. Dans le document, dont l’Observateur détient une copie, c’est le Code actuel qui est disséqué, article par article et au bas desquels des annotations et propositions de modifications ont été apportées. La recommandation globale faite par Benno au sujet du fichier électoral, c’est l’exigence de son audit. Le document suggère que «les dispositions qui organisent cet audit soient désormais prévues dans le Code électoral». La demande d’audit du fichier électoral est d’autant plus fondée, selon Benno, que «le président de la République s’était engagé, dans son discours à la Nation du 31 décembre 2008, à faire recours à des experts de l’Union européenne pour un tel audit».
Sur le processus de préparation et d’organisation du scrutin, la Commission technique de la revue du Code électoral de Benno recommande que «la photo et la signature électroniques de l’électeur soient portées sur la liste d’émargement des bureaux de vote comme moyens supplémentaires d’identification de l’électeur au moment du vote». Sur ce même registre, une modification de l’article 8 est ainsi préconisée. «Veiller à ce que les candidats à l'élection présidentielle, les listes de candidats et la Cena reçoivent, sur support papier et sur support électronique, la liste des électeurs par bureau de vote, deux semaines au moins avant la date du scrutin», tel est le libellé proposé par les experts de Benno. Dans le texte actuel, le mode de transmission des listes n’est pas spécifié. Le choix du «support papier et support électronique» fait par Benno est bien motivé : «Dans un contexte où le financement public des partis politiques et des campagnes électorales n’existe pas, l’Etat doit prendre en charge directement le maximum de dépenses liées à la participation des partis et coalitions aux élections. Une application sincère de la loi commande que ces listes soient remises sur support papier.»
Des modifications sont aussi proposées aux alinéas 1 et 3 de l’article L64 du Code. Il est suggéré que la liste des bureaux de vote et le nombre d’électeurs par bureau soient revus. Un maximum de «500 électeurs par bureau de vote dans les communes et communes d’arrondissement et 300 par bureau de vote dans les communautés rurales», c’est le vœu des alliés de Serigne Mbaye Thiam. Cette proposition, si elle est retenue, réduit les chiffres de 900 et 500 électeurs fixés par le texte en cours de validité.
De même, une rallonge sur le temps d’arrêt et la publication des bureaux de vote sur le territoire national est ainsi sollicitée. Actuellement fixé à 40 jours avant le scrutin, les experts de Benno veulent qu’il soit porté à 60 jours, pour différentes raisons évoquées dans le document déposé au ministère de l’Intérieur.
Une autre proposition contenue dans la flopée faite par Benno est relative au mode de publication des résultats et au format des procès-verbaux. Dans le document, il est constaté que «des présidents de bureau de vote refusent à des représentants de candidats ou listes de candidats de porter leurs observations sur le procès-verbal. L’obligation qui est faite à tout membre du bureau de vote de signer le procès-verbal doit avoir pour corollaire le droit, qui lui est garanti, d’y porter ses observations. L’article L.81 fait de la signature du procès-verbal par tous les membres une obligation, alors que l’Alinéa 3 de l’article R.63 prévoit le cas de refus de signature». Ce constat est suffisant pour que Benno propose qu’il soit déclaré «nul tout procès-verbal qui ne porte pas la signature de deux membres, au moins, du bureau de vote désignés par l’autorité administrative et du contrôleur de la Cena».
L’incohérence de la revue du Code électoral
Du 1er au 5 décembre, s’est déroulée à l’Ecole nationale de Police et sous l’égide du ministère de l’Intérieur, une rencontre entre les partis politiques, portant sur une revue du Code électoral. En premier lieu, on pourrait se demander quel est le processus qui a abouti à la décision d’organiser cette revue ? Les partis politiques ont-ils été associés à ce processus ? Pourquoi devrait-on répondre à des questions préparées par le ministère et pas par d’autres d’un commun accord ?
A mon avis et en toute logique, l’opposition réunie dans le groupe Bennoo ne devait pas participer à cette rencontre. Pour la raison majeure qu’il n’y a eu aucune évaluation objective des scrutins précédents, notamment ceux de la présidentielle et des législatives de 2007, ce qui a d’ailleurs toujours été une des revendications de Bennoo. Ce sera donc, une fois de plus, l’occasion de parler français et de verser dans des juridismes insensés et incompréhensibles pour, au finish, entériner les décisions savamment préparées du ministère avec des coquilles volontairement introduites dans le texte préliminaire afin de contourner le vrai débat. En d’autres termes, le ministère s’apprête à enfariner l’opposition, avec sa caution.
Que va-t-on faire avec un code qui ne garantit pas des élections libres, transparentes et régulières, où un ministre peut décréter la prolongation d’un scrutin au-delà de l’heure limite et sur l’ensemble du territoire, où l’envoi aux partis politiques des listes d’électeurs, bureau de vote par bureau vote, se fait selon le bon vouloir du ministère, où une Cena dispose de prérogatives qu’elle ne peut mettre en œuvre, etc. ? Cette Cena, ayant largement montré ses limites et désormais sans président depuis peu, devrait être dissoute au profit d’une institution indépendante qui dessaisirait, de facto, le ministère de l’Intérieur et ses services de l’ensemble du processus électoral.
De plus, le fichier audité en 2007 et 2009, nous l’avons déjà dit ailleurs, ne peut être ni revu, ni corrigé, encore moins amélioré et un troisième audit, organisé cette fois-ci, avec des experts de la communauté européenne, ainsi que suggéré par le président de la République, le 3 avril 2009, aboutirait aux mêmes conclusions. En réalité, le Sénégal ne dispose pas d’un fichier électoral, mais d’un fichier hybride erroné, servant aussi bien à l’impression de cartes d’identité que de cartes d’électeur, et sur lequel, toute sorte de manipulation est possible. Notre conviction est que nous devons nous atteler au plus vite à confectionner un nouveau fichier exclusivement dédié à des élections avec des cartes d’électeur totalement différenciées des cartes d’identité, afin d’éviter toute confusion et que l’encre indélébile invisible figure en bonne place dans le Code électoral pour l’identification de l’électeur au moment du vote.
Ce n’est qu’une question de volonté politique et cela peut prendre fin en décembre 2010, si l’on s’y prend tôt. Une solution pourrait être envisagée en prenant comme noyau dur, les électeurs de mars 2009, mais puisqu’il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie, mieux vaut tout reprendre, en se basant sur les lieux de vote pour les certificats de résidence des électeurs. Et qu’on laisse les cartes d’identité aux agents assermentés de l’Etat, c’est-à-dire les services de police et de gendarmerie, aptes à savoir dans quelles conditions délivrer ce type de document !
Nous n’avons rien à gagner avec un désordre à la suite d’élections contestées et il est grand temps que les uns et les autres reviennent définitivement à la raison afin d’éviter à notre pays des convulsions inutiles.
Iba GUEYE