dans l’abime,
Lorsque le Sénégal tombe dans l’abime, des hommes valeureux comme Bara Tall ne vont pas se laisser faire
Ce que j’appelle République,c’est plutôt une énergique résistance à l’e- sprit monarchique, d’ailleurs nécessaire partout. Honoré de Balzac
Considérant que le contexte peut déterminer le sens d’un engagement citoyen et devant la déroute systématique de l’état de droit, sur fonds d’une impasse politique qui pèse sur la paix civile et la stabilité du pays Personne ne peut s’exonérer des exigences citoyenne et responsabilités patriotique.Voila les motifs qui poussent le cercle des soufis à s’engager sur la voie de redressement morale et de la restauration des valeurs républicaine.Lorsque le Sénégal s’écroule sous le poids de trois pauvretés : la pauvreté sociale, marquée par le délitement du pacte social, la pauvreté économique, marquée par l’exacerbation de la gronde sociale et par la précarité du travail et la baisse des revenues.
La troisième pauvreté étant celle de la politique, marquée par la faible participation des citoyens dans la conception des stratégies, des pro- grammes et des priorités. Vecteur de la fragilité des institutions Lorsque le Sénégal tombe dans l’abime, je pense que des hommes valeureux, pétris du patriotisme comme BARA TALL, adossés qu’ils sont aux valeurs puisés aux tréfonds de notre culture, ne vont pas se laisser faire. Vue que les esprits valent ce qu’ils exigent et tout le monde vaut ce qu’il veut selon Paul Valérie, nous voulons la justice et l’équité.
Donc dans une dynamique affinitaire, le cercle des soufis cherche dans le, mouvement Yamale un lieu de reconstruction de l’idéal démocra- tique et républicaine.
Serigne Fallou Dieng,
Cercle des Intellectuels soufis
Serigne Fallou Dieng, Cercle des Intellectuels soufis
Lettre ouverte aux candidat/e/s à la présidence de la république
Répondez aux exigences de l’Etat de droit et de la démocratie en assurant le respect de la Constitution, rien que de la Constitution mais de toute la Constitution (Suite)
La protection, la promotion et le respect de la diversité linguistique, à tous les niveaux de l’Etat, dans l’enseignement formel et dans les services publics favorisent la compréhension mutuelle et donc la paix. Le rapport mondial sur le développement humain du Pnud (Programme des Nations Unies pour le Développement), de 2004 énonce que : ‘ …La source la plus fréquente d’exclusion généralisée, même dans les démocraties bien établies, est la politique de la langue unique.’ L’écrivain Moussa Konaté s’indigne, lui aussi, de la discrimination par la langue que l’on fait subir si injustement, si inutilement et avec tant de conséquences néfastes aux populations africaines : ‘Le maintien des langues occidentales comme vecteur essentiel de l’instruction exclut la majorité des populations paysannes, qui ne les parlent pas. (…) Comment peut-on espérer établir une démocratie véritable dans ces conditions ?’ (Konaté, L’Afrique noire est-elle maudite ?, Préface d’Erik Orsenna, Fayard, Paris, 2010, p. 211). Il renchérit, quelques lignes plus loin : ‘Et quel développement envisager quand les forces de production sont ainsi marginalisées ? (…) De quel droit se permet-on de sacrifier des millions d’individus relativement peu doués pour les langues étrangères, mais qui excelleraient dans l’usage de leur langue ?’ (op. cit. loc. cit.)
Cheikh Anta Diop a fait, dès l’aube des indépendances, le même constat (cf. Les Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique Noire, Présence Africaine, 1re édition 1960, Paris). Les Nations Unies aussi ont produit une étude allant dans le même sens (cf. le rapport du Pnud précité). L’Unesco n’est pas en reste dans la demande faite aux Etats de prendre en compte la diversité linguistique dans le secteur de l’éducation. En outre, la convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant pose le droit à l’éducation en termes qui englobent expressément le droit au respect de la langue maternelle et des valeurs culturelles de l’enfant (article 29 de la Cde)
Pour prévenir l’argument fondé sur le coût élevé de l’enseignement multilingue, c’est-à-dire fondé sur l’apprentissage dans la langue maternelle et l’introduction progressive d’autres langues nationales et internationales, Olabiyi Babalola Joseph Yaï, président du Conseil exécutif de l’Unesco, assène une vérité indéniable : ‘Pour être prise au sérieux, toute notion de coût devrait d’abord évaluer ce que, par exemple dans chaque pays africain, nous a coûté l’exclusion de la langue maternelle et l’usage hégémonique des langues de colonisation, et ce pendant près d’un demi-siècle après les indépendances. On peut supputer que ce coût en serait non seulement exorbitant, mais simplement monstrueux, surtout au vu des résultats attendus et obtenus, et de la paucité des moyens des populations qui ont consenti ces sacrifices.’ (allocution à la Conférence internationale sur le thème ‘Mondialisation et langues - mettre à profit notre riche patrimoine’, Université des Nations Unies, Tokyo, les 27 et 28 août 2008). Dans le même texte, Yaï souligne la nécessité de prendre en compte ‘une conception intangible, non chiffrable de la notion de coût induite par la non-utilisation des langues maternelles et la signaler à l’attention des Etats membres et des décideurs : aliénation, identités ébréchées ou négativement oblitérées, fuite des cerveaux, perte parfois irréparable des savoirs et savoir-faire, etc.’ (Yaï, Unu, 2008)
Notons, par ailleurs, que la persistance du mythe de la langue de cohésion nationale fait partie des éléments qui empêchent d’apporter toute l’attention qu’il faut aux vrais outils de cohésion sociale que sont : la promotion et le respect des droits humains de tous et toutes quelle que soit leur langue, leur religion, leurs croyances, leur ethnie, leur sexe, leur statut social, leur âge ...
C’est de cette manière que nous ferons de chacun de nous des citoyen(ne)s informé/e/s et, partant de là, capables de prévenir toute atteinte à nos droits, mais aussi capables de nous mobiliser en pleine connaissance de cause pour les réformes que nous jugerons appropriées. Savoir c’est pouvoir prévenir, guérir, anticiper, proposer, participer ! Car c’est aussi cela la démocratie et l’Etat de droit : c’est faire savoir à chacun de nous, quel que soit son âge, son origine, ses croyances, son sexe ou… sa langue maternelle, qu’elle est une personne humaine digne de respect et lui donner, en conséquence, et de manière effective et non fictive, les armes légales pour défendre ce statut ainsi que les droits et le pouvoir de changer ce qui doit l’être.
Au Sénégal, la société civile a déjà pris l’initiative en la matière, mais sans les moyens de l’Etat elle est limitée dans la diffusion de ses efforts. Pour n’en donner que quelques exemples, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples, le Protocole relatif à la Charte Africaine et relatif aux Droits de la Femme en Afrique ainsi que la partie du Code électoral (alors en vigueur) portant sur les techniques de vote ont tous été traduits dans six langues nationales par l’Association nationale pour l’alphabétisation et la formation des adultes (Anafa). La Constitution du Sénégal de 2001 tout comme la précédente a été intégralement traduites en wolof par la linguiste Aram Fall et le magistrat Ahmeth Diouf, et publiées par l’Organisation sénégalaise d’appui au développement (Osad). C’est dans le but d’encourager et d’amplifier cette dynamique que le Centre de recherche ouest africain (Warc) a organisé (26-28 juin 2007), en collaboration avec le Centre d’éthique et de la vie publique de l'université américaine Brandeis un atelier dénommé ‘Know your rights ! / Connais tes droits !’ qui a mis en relation des linguistes, des juristes, des représentants de la commission africaine des droits de l'homme, des représentants d'Ong et des représentants de nos principaux médias publics et privés tous acquis à la nécessité de traduire nos textes de lois dans nos langues nationales et d’en assurer la vulgarisation. Le/la candidat/e qui décidera de se lancer elle/lui aussi dans le combat pour l'accès au droit et à la justice dans nos langues nationales ne manquera donc pas d'appui, ni de relais.
Le droit à l’égalité des femmes et des hommes devant la loi
La hiérarchie des sexes est à combattre avec autant de vigueur que la hiérarchie des races car, partout où la présentation du genre humain en termes de hiérarchie a été faite, les conséquences ont été une violation exacerbée des droits de la catégorie humaine classée comme étant inférieure avec, comme corollaire, une déshumanisation pernicieuse de la catégorie ‘supérieure’ et donc de la société tout entière. C’est ce qui a permis la traite des Noir/e/s, la colonisation et les massacres qui les ont accompagnés ainsi que les statuts infâmes de l’indigénat.
Au Sénégal, depuis l’avènement du Code la Famille qui n’a fait que reprendre la plupart des règles du Code civil applicable à l’époque coloniale aux citoyen/ne/s des colonies (règles attentatoires aux droits de la femme et aux droits de l’enfant dont la France s’est débarrassée progressivement avec les mouvement féministes et les injonctions de la Cour européenne des droits de l’homme), la femme sénégalaise est une citoyenne de seconde classe, tant il est vrai que ce qui se passe dans la famille s’étend au reste de la société.
Pourtant, la famille est considérée par la Constitution comme étant ‘la base naturelle et morale de la communauté humaine’ (article 17 alinéa 1er). Toutefois, en faisant de la famille un espace où le mâle domine sans complexe ni autre justification que son sexe, le législateur viole la Constitution (en un nombre si important d’articles qu’il faut des heures de cours pour en faire le tour). En outre, en érigeant la suprématie mâle ou le privilège de masculinité en norme, le Code de la Famille consacre une idéologie sexiste qui est la source de tous les maux dont souffre la société sénégalaise.
Le sexisme conduit inévitablement au non-respect de soi et des autres Le viol en constitue la conséquence la plus aiguë et néanmoins la plus banalisée. En effet, le viol - une des pires formes de négation de l’humanité de l’autre - est complaisamment justifié par la tenue ‘indécente’ des victimes et par le fait que les êtres humains de sexe masculin ne sont ‘que des hommes’. Dire d’un homme qui se conduit d’une manière bestiale qu’il n’est ‘qu’un homme’ revient à lui nier ce qui distingue l’être humain de l’animal sauvage (car il faut aussi distinguer ce dernier de l’animal domestiqué, c’est-à-dire capable de vivre en bonne entente avec les êtres humains dans l’espace social), à savoir le pouvoir de maîtriser ses pulsions. La tradition africaine en la matière se transmettait par l’initiation (étape fondamentale de l’éducation africaine). Elle est résumée dans les adages wolofs suivants :
- ‘Nit, sago’, (traduction : ‘Ce qui fait l’être humain (homme et femme) c’est sa capacité de maîtrise de soi /ses pulsions’
- ‘ Nit, nité ’ (traduction, ‘Ce que l’on attend d’un être humain c’est le comportement d’un être humain’. ‘Nité’ ou ‘se comporter en être humain’ s’entend d’un comportement conforme à celui d’une personne qui a été socialisée dans le culte du respect de soi-même et de son prochain (les vertus traduites en wolof par les termes : jom, fulla, ngor). Etant entendu que, dans la plupart des langues africaines, comme le wolof, le prochain, l’étranger/e, l’inconnu/e et a fortiori le proche parent est d’abord et avant tout (quel que soit son habillement), un frère, une sœur, un père, une mère, un grand-père, une grand-mère, un fils, une fille.
En consacrant la puissance maritale et les privilèges exclusivement réservés à l’homme qui vont avec, en consacrant la puissance paternelle et le mépris intrinsèque de la mère que ce principe sous-tend, le Code de la Famille foule aux pieds non seulement la Constitution mais aussi les valeurs africaines énoncées plus haut (et développées et démontrées dans mon ouvrage co-écrit avec Saliou Kandji, paix à son âme, L’union matrimoniale dans la tradition des peuples noirs, L’Harmattan, Paris, 2000, 310 pages).
La Constitution du Sénégal énonce dans la première phrase de son Préambule que : le peuple du Sénégal est ‘profondément attaché à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l'unité nationale’. Il est temps que les candidat/e/s à l’élection présidentielle nous disent clairement si ces valeurs culturelles fondamentales consistent à promouvoir des valeurs opposées à celles qui, en wolof, s’énoncent sous la forme des adages suivants : ‘Goor baax na jigeen baax na gore rekk a am solo’ (Il n’y a pas de hiérarchie entre l’homme et la femme ; seule l’honnêteté intellectuelle et la reconnaissance de ce que l’on doit à soi-même et aux autres comptent.’
L’Etat et celui ou celle que nous allons porter à sa tête ont l’obligation juridique et éthique de garantir aux citoyens et aux citoyennes sénégalais/es qui ne parlent pas le français d’avoir accès à l’éducation formelle, à la connaissance des lois de leur pays et à l’interaction avec tous les services publics de leur pays dans les langues nationales.
L’Etat et celui ou celle que nous allons porter à sa tête ont l’obligation juridique et éthique de garantir aux citoyens et aux citoyennes sénégalais/es quelle que soit leur appartenance religieuse, quel que soit leur âge et leur degré de scolarisation le respect de tous leurs droits d’êtres humains dans tous les domaines, à commencer par la famille qui ne saurait être un domaine de non droit pour les femmes et les filles.
La paix et le développement durable, le rétablissement d’une conscience citoyenne, la restauration des valeurs de l’Afrique du temps de sa splendeur et de son autonomie (cf. Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, Présence Africaine, Paris 1981, 526 pages) sont à ce prix. (FIN)
Fatou K. CAMARA, Docteure d’Etat en droit, Chargée d’enseignement à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Appel aux citoyens sénégalais pour un avenir meilleur pour le pays
Les récentes péripéties au sein de Bennoo Siggil Senegaal ne constituent pas une surprise pour tous les acteurs avertis de la chose politique. En réalité, depuis le début, les politiques n’ont pas tenu un langage de vérité aux Sénégalais. En effet, l’expérience, lors des élections locales, a été très bénéfique, mais il est clair qu’élections locales et présidentielle n’ont pas les mêmes enjeux, et aussi surtout pour les partis de Gauche ou les militants de Gauche, il était hors de question de proposer le candidat du Parti socialiste qui a dirigé ce pays pendant 50 ans et qui a montré ses limites objectives dans la possibilité de diriger le Sénégal vers un avenir meilleur. Pour tous ceux qui ont vécu douloureusement les plans d’ajustement structurel (Pas) et les Nouvelle politiques industrielle (Npi) et Nouvelle politique agricole (Npa), il serait illusoire de porter le Ps à la tête du pays. Même s’il est vrai que ce que nous vivons aujourd’hui avec Abdoulaye Wade et son clan est pire.
Il faut une autre alternative. Et en cela, les politiques doivent comprendre que ce dont le Sénégal a besoin, c’est d’une gestion éthique et transparente, tournée exclusivement vers l’intérêt supérieur des populations. Et, à notre humble avis, cela ne peut être incarné par le Ps. Par conséquent, Tanor devra s’effacer au profit de Moustapha Niasse, ce qui permettra de sauver l’unité autour des conclusions des Assises nationales.
Aujourd’hui, il est clair que nous, Sénégalais, traînons beaucoup de tares, particulièrement en ce qui concerne notre rapport avec l’argent public et il est fondamental de changer cette carence pour parvenir à un Sénégal meilleur. Et là, la responsabilité des citoyens est plus qu’engagée. Si nous voulons des dirigeants honnêtes, il faut commencer à éduquer nos enfants dans la droiture et la simplicité africaine non orientée vers le modèle décadent de l’Europe et de l’Amérique. Ne pas être obnubilé par le matériel et les bric brac de l’Occident. Pour cela, il faut avoir des dirigeants propres et fiers d’être sénégalais, de vrais nationalistes qui croient en leur pays et aidés par des citoyens aussi enracinés dans nos valeurs de jom, de solidarité.
Par conséquent, la responsabilité est partagée et pour en revenir aux élections de 2012, il est important, au 1er tour, d’avoir une pluralité de candidatures pour casser l’électorat de Wade et permettre à l’opposition d’aller au 2e tour. Egalement, il est plus qu’urgent de s’organiser pour la campagne, de lutter contre la fraude en investissant massivement les bureaux de vote (par une présence dans tous les bureaux de vote) au lieu de perdre du temps dans les conciliabules et les invectives entre particulièrement Rewmi, l’Apr et les jeunes du Ps. La contradiction principale, c’est Abdoulaye Wade et son clan, ce n’est autre chose pour le moment, si on n’est pas mu par des intérêts purement personnels. L’heure est à l’organisation pour bouter dehors les fossoyeurs du Sénégal.
Qu’Allah, dans sa miséricorde infinie, nous guide tous sur le droit chemin pour un Sénégal meilleur et nous gratifie d’un président croyant et vrai nationaliste à l’image de Mamadou Dia (qu’Allah l’accueille dans son paradis).
Biba Yoff