Non à l’impunité dans l’espace universitaire,
Non à l’impunité dans l’espace universitaire, que force reste à la loi
L’université ne doit pas être considérée comme une zone franche ou un territoire de non droit où les actes délictueux posés par les étudiants sont exempts de toutes poursuites.
Ainsi, l’équilibre de la terreur qui s’installe dans le campus social universitaire est devenu insupportable. En effet, par l’aura et la dimension internationale de l’université, la violence ne doit pas être érigée comme un système ou un mode de gouvernance ad vitam aeternam. En plus, l’ordre doit y régner à l’image du reste du territoire national. Quand le besoin se fera nécessaire pour restaurer l’autorité de l’Etat, on ne saurait invoquer les franchises universitaires pour se soustraire à l’application de la loi dans toute sa rigueur. Cette responsabilité première incombe aux autorités étatiques et plus particulièrement au Recteur de l’université et au Doyen des Facultés. D’ailleurs, l’argument brandi par ce groupe d’étudiants pour commettre cette forfaiture n’est pas convaincant, mais relève plutôt d’une farce de mauvais goût. Est-ce que l’exigence du renouvellement des amicales justifie-t-elle une démarche aussi maladroite comparable aux méthodes staliniennes ?
Après un diagnostic sans complaisance, il n’est pas judicieux de détruire un édifice public comme le Rectorat construit par l’argent du contribuable sénégalais. Par conséquent, les responsabilités doivent être situées, les fautifs traduits devant le conseil de discipline et les conséquences de droit doivent suivre.
Monsieur le Recteur, l’université est un patrimoine culturel national et international, vous avez l’obligation morale de préserver ce bijou qui sera légué aux générations futures. Trop c’est trop, Monsieur le Recteur. Si vous ne prenez pas votre responsabilité, des reproches, des critiques et des jugements de l’opinion publique ne manqueront pas cette fois-ci. Les gens diront que c’est sous votre magistère que l’université a sombré dans le chaos total. Par voie de conséquence, vous avez une responsabilité historique.
Par ailleurs, je suis un fervent défenseur des franchises universitaires dans la mesure où elles peuvent contribuer à la pacification de notre milieu et permettent au personnel administratif et aux étudiants de travailler dans les conditions optimales de sécurité. Mais, il faut lever cette équivoque qui veut que les franchises dédouanent aux étudiants tout acte de vandalisme.
L’heure a sonné pour organiser les assises de l’université avant la rentrée universitaire 2010-2011. Elles doivent regrouper tous les acteurs : autorités gouvernementales, partenaires stratégiques, collectivités locales, les amicales, les syndicats.
In fine, les étudiants doivent revoir leurs méthodes de revendication, car ils ont hérité d’un mouvement dont le fondement repose sur le combat d’idée, la force de l’argument et non la violence verbale ou physique. Sous prétexte de renouvellement des instances des amicales, il est inconcevable d’user de la force ou de la violence à l’endroit des personnes physiques ou de détruire les biens publics ainsi que des biens appartenant à autrui.
Moussa NIANG Doctorant d’Etat en Droit privé à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
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