Les limites du contrôle de constitutionnalité
Voter pour Macky Sall, un saut dans l'inconnu ?
L’aspiration de l’ensemble des populations de notre pays à un vaste changement, est devenue une évidence indéniable. Les difficultés de plusieurs ordres sont vécues par la plupart des citoyens : cherté de la vie, jeunesse insuffisamment employée, progrès timides de l’agriculture, une pauvreté amplement répandue, etc. Ainsi, il apparait comme une urgence de premier ordre, la modification rapide et profonde des politiques appliquées dans les différents secteurs.
Cependant, la question fondamentale demeure de savoir quel type de société les Sénégalais veulent construire : c'est-à-dire quelles valeurs doivent continuer d’irriguer les rapports sociaux ; quelle morale doit inspirer le droit ; si la religion, alliée à notre tradition, doit demeurer la référence commune à laquelle s’affilient les comportements.
Voilà pour nous, l’aune à laquelle doivent être appréciés les engagements des candidats qui restent en lice. Ensuite viendra l’option du régime politique, car ce dernier doit être au service des choix de la majorité de citoyens, concernant l’orientation du développement, mais surtout le type d’Etat de droit devant être mis en œuvre, pour régir les relations entre les différents sujets de droit : personnes physiques, personnes morales privées et publiques, et pour définir la structure des institutions.
Si nous avons posé la question figurant en titre, c’est que sous le rapport des valeurs, comme sous celui des institutions, nous avons de sérieux doutes quant aux intentions réelles du candidat qui semble recueillir le plus grand nombre de ralliements.
La question des valeurs
Comme chacun le sait, notre culture prend sa source dans la tradition et dans la religion.
Il est à signaler d’autre part, que le système de valeurs, élément- clé de la culture à côté des normes et croyances, se définit comme étant l’ensemble des «principes auxquels se réfèrent, communément, les membres d’une collectivité pour fonder leur jugement, pour diriger leur conduite.» (Dictionnaire Hachette)
Dans notre pays, à la base de la collectivité nationale, se trouve la famille, la cellule où s’expriment toutes les normes morales et spirituelles, qui donnent à l’éducation ses contenus. Et à partir de la famille, tous ces principes imprègnent de proche en proche, les relations au sein des autres cercles (quartier, villages et villes), jusqu’à intéresser toute la nation. Ainsi l’obéissance due aux parents se transforme en égard aux grandes personnes, quelles qu’elles soient ; la solidarité au sein de la famille devient compassion pour les nécessiteux où qu’ils se trouvent, incitant à la charité ; la pudeur qui conduit à éviter d’incommoder les parents, par la parole ou par les gestes, se hisse en public, au niveau d’une certaine recherche : dans le parler, pour écarter du langage tout vocable abrupt ou direct par excès, l’on préférera parfois la simple allusion ; dans les gestes toute posture devra refléter la capacité de la personne à contrôler ses émotions, ses états d’âme, mais surtout la conviction profonde que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut. Qu’on est soumis à des limitations d’ordre moral dans lesquelles on se reconnait parfaitement et qui constituent la marque d’appartenance au groupe.
Toutes les autres valeurs de courage, du sens de l’honneur, de la dignité, de la persévérance, s’enseignent dans le creuset familial. Et comme on l’a précisé plus haut, la religion et la tradition se concilient ; mais elles se différencient sur certains registres, assez nettement : il suffit de dire à cet égard que si nous sommes musulmans, nous ne sommes pas pour autant des arabes, et si parmi nous il y a des chrétiens, ils ne sont nullement des européens, les différences dépassant bien entendu le simple caractère racial. La tradition occupe des espaces que n’investit pas la religion, et c’est en cela qu’elle constitue un facteur indépendant de structuration de notre personnalité.
Mais, quoi qu’il en soit, le rôle que joue la famille dans la réception et la transmission de ces valeurs, est unique. Or quand on parle de famille aussi bien pour la religion que pour la tradition, il s’agit d’une cellule qui est formée à partir exclusivement du lien que crée le mariage entre un homme et une femme. Cet acte instaure d’une manière sécurisée, des droits et obligations entre conjoints, permet d’édifier la parenté, d’identifier les enfants grâce à leur filiation et d’offrir à ceux-ci un lieu d’affection propice à leur épanouissement, condition nécessaire au développement et à la pérennisation de notre nation
On le voit donc, les fonctions que remplit la famille au sein de la société sénégalaise sont vitales.
Voilà pourquoi, quand nous entendons un candidat à l’élection présidentielle, répondre de façon ambigüe, à une question qui lui est posée quant à son opinion sur la pénalisation de l’homosexualité, nous ne pouvons qu’être dans le doute concernant son orientation, à la fois culturelle et sociale. Nous savons que la tentation peut être grande de donner des gages à des milieux occidentaux, en affichant des attitudes soi-disant progressistes, par lesquelles on se déclare d’accord avec une certaine conception de la liberté de l’individu. Mais il doit être dit que le fait de se placer en porte à faux avec certaines valeurs auxquelles son peuple est profondément attaché, n’est pas éloigné de la simple trahison. De plus, peut –on vraiment faire confiance à un homme politique qui, pour satisfaire une opinion dont il espère un soutien international, se montrerait prêt à des compromissions aussi inacceptables ?
Que fera-t-il, alors, quand il s’agira de mettre en œuvre dans différents domaines, une politique indépendante, parce que visant en priorité la satisfaction des intérêts du pays, contre celui des multinationales étrangères ?
Quoi qu’il en soit, il faudra bien que l’Occident (comme le candidat en question) comprenne que si nous sommes des démocrates, nous n’en restons pas moins fidèles à notre culture. Elle qui fait que, à Dakar, tout comme à l’intérieur du pays où sévit un pseudo snobisme d’intellectuel, voulant tolérer «toute orientation sexuelle», il est extrêmement difficile de trouver un père de famille, à qui l’on annonce que son fils est homosexuel, sans qu’il se considère comme victime d’une grande malédiction, lui comme sa famille. En outre, en parlant d’une personne, la simple évocation de cette perversion, suffit à déclencher un féroce mépris ainsi qu’une profonde indignation.
Si, par ailleurs, la démocratie signifie l’exercice du pouvoir au nom du peuple, les lois qui seraient injustes parce que contraires aux aspirations de ce dernier, disqualifieraient le dit pouvoir et remettraient en cause la démocratie.
Les aspirations du peuple sont morales, avant d’être économiques ; c’est pourquoi le droit doit s’imprégner de la morale qui œuvre au sein de notre société et détermine notre identité.
Qu’en est-il des institutions ?
L’on doit aussi s’interroger sur les intentions du candidat au sujet des institutions. Ici, au demeurant, nous ne nous éloignons guère des valeurs, car toute réflexion tendant à améliorer les systèmes politiques, se fonde sur la revendication centrale exprimée par les citoyens vivant sous toutes les latitudes, pour le règne d’une justice à toute épreuve, dans leur société.
La démocratie est d’abord justice, c'est-à-dire égalité devant la loi, égalité de droits et de devoirs. Et c’est pour la mise en œuvre de ce principe, que différentes configurations institutionnelles sont recherchées et expérimentées à travers le monde. Au Sénégal, tout un chacun peut être convaincu, à la suite de l’expérience vécue depuis l’indépendance, que le régime présidentiel conduit au pouvoir absolu ; que pour réintroduire un équilibre entre les pouvoirs, il est indispensable que le pouvoir exécutif soit responsable devant le parlement. Cela n’est pas le cas dans le régime présidentiel, quand de surcroît, le chef de l’Etat est élu au suffrage universel et que de ce fait, il tire sa légitimité, comme les parlementaires, du vote du peuple. Il est donc d’une impérieuse nécessité, de revenir au régime parlementaire, combiné avec une dose de démocratie directe, qui écarte le danger des majorités mécaniques, susceptibles d’octroyer un pouvoir absolu au Premier ministre. Bien sûr, le Président ne sera pas confiné dans un rôle d’inaugurateur de chrysanthèmes, il est tout à fait concevable de lui attribuer la responsabilité des relations avec l’extérieur et celle de la défense du territoire.
Il est, de toute manière facile de reconnaitre, d’ailleurs, que toutes les autres questions liées au développement économique, social et culturel, se trouveront mieux prises en charge, dans un système où le pouvoir qui met en œuvre la politique du pays, est efficacement contrôlé. L’avenir du Sénégal est donc conditionné par la nature de ses institutions. La vertu des ses hommes politiques est certes une question importante, mais le caractère désormais alerte, engagé et réactif de l’opinion publique, peut être considéré comme une garantie des plus sûres, une fois que le rôle des différentes institutions est clairement défini par une nouvelle charte fondamentale.
Mais, précisément au sujet du régime politique, il nous est revenu que le candidat en question n’a pas clairement dit qu’il allait favoriser l’avènement du parlementarisme. On peut alors se demander jusqu’à quel point il fait siennes les conclusions des Assises nationales.
Que faire, au vu de toutes ces considérations ?
En ce qui nous concerne, nous ne voterons pas pour ce candidat. Nous sommes en effet de ceux qui appréhendent, sérieusement, que notre société soit dénaturée ; que, un jour, en Afrique, quand on dira qu’on est Sénégalais, le sentiment d’admiration fasse place désormais à une réaction de recul de l’interlocuteur, qui cherche vite un prétexte pour mettre un terme à la rencontre.
Nous préférons que notre peuple garde son identité, qu’il demeure une nation où les hommes sont des hommes, les femmes des femmes, c'est-à-dire assumant leur statut de mères de l’humanité, vivant avec leurs époux dans une complémentarité librement consentie et chaque jour fortifiée.
Mais puisqu’il n’y a plus que deux candidats, et qu’il est nécessaire d’opérer un choix, nous voterons pour Abdoulaye Wade. Néanmoins, nous attendons de lui, qu’il accepte de se prononcer solennellement, sur la réforme des institutions, qui instaurerait le régime parlementaire. Que, à cette fin, il annonce qu’il soumettra au peuple, dès le mois de mai 2012, une nouvelle constitution instaurant ledit régime. Un tel engagement gagnera à être écrit, signé et transmis à toute la presse pour diffusion.
Pour le reste, nous n’avons pas lieu de craindre d’Abdoulaye Wade, une quelconque dérive qui le conduirait à remettre fondamentalement en cause, le corpus des valeurs que nous avons évoquées. La réserve dont nous assortissons ce jugement, a trait au rôle qu’il fait jouer à l’argent, et dont maintes personnes déplorent l’effet pernicieux qu’il développe sur les mœurs politiques. Evidemment, l’usage ainsi fait de l’argent dans la politique, même s’il connait une réelle amplification, ne date pas seulement de maintenant. Depuis l’époque où des maires étaient élus à la tête des quatre communes, l’on assistait déjà à des distributions d’espèces conséquentes, pendant les campagnes électorales. Nous nous souvenons avoir entendu un ancien Président du Sénégal dire : «Au fond, si la Commission de Vérification des Comptes des services et établissements publics existait à l’époque de Mar Diop et autres maires de la ville de Saint Louis, tous ces hommes politiques auraient pu être inquiétés par la justice !»
Dans la situation que nous vivons, peut-être faudrait-il envisager une réforme profonde du régime des fonds secrets, pour mettre fin aux dérapages constatés.
En conclusion, nous dirons que la présente élection présidentielle ne répondra pas à toutes nos questions. C’est pourquoi les Sénégalais doivent considérer les prochaines législatives devant se tenir en juin prochain, comme un «troisième tour» de la présidentielle. Ils devraient veiller, à tout prix, à envoyer à l’Assemblée nationale une représentation profondément plurielle, et tenter par là d’éviter qu’une majorité pas trop importante, puisse «faire la pluie et le beau temps», et ruiner tous les espoirs d’une gestion vertueuse du pouvoir.
Par Sidy DIOP
“Convergence Patriotique-Le Sénégal d’abord”
Du prétendu vote ethnique en faveur de Macky Sall
Des mauvais perdants répandent le bruit infondé, nauséabond et dangereux pour l’unité nationale, d’un vote ethnique de la «communauté» pulaar en faveur de M. Macky Sall.
Il ne faut pas que l’on laisse prospérer de telles assertions. Grâce à Dieu, nous avons jusqu’ici vécu en parfaite harmonie entre Sénégalais, sans connaître les affres des divisions, querelles et luttes ou guerres interethniques. Nous avons fait nôtres les paroles de notre hymne national : «Nous disons droit l’épée n’a pas une bavure (…) /... un peuple sans couture.» Des propos irresponsables, malheureusement relayés par la presse, risquent de mettre fin à un équilibre certes réel, mais toujours instable.
Mme Aminata Lô, peut-être bientôt ex-ministre de la Solidarité nationale, aurait déclaré (Le Quotidien du 28/02/2012, p. 3) qu’«il y a eu un vote ethnique en faveur de Macky Sall. La communauté pulaar a fortement voté pour Macky Sall. Il faut avoir le courage de le dire». Le Président Wade lui-même (L’Enquête du mercredi 29 février 2012, P. 2) aurait «taxé le candidat Macky [Sall] d’ethniciste».
Voyons les choses avec plus de sérénité. En 2000, en 1995, 1988, etc. il y a toujours eu des candidats haalpulaar, et on n’a jamais fait cas de vote ethnique des Haalpulaar et des Peulhs en général en faveur d’un candidat de leur ethnie. Au contraire, le Fouta-Toro, région d’origine des Haalpulaar, a toujours voté pour Senghor, pour Diouf et pour Wade. Ce que, du reste, on leur a souvent reproché. Ils n’ont jamais appliqué leur propre adage : «neddo ko banndum.»
Et qu’en est-il, en cette année 2012 ? Si Tanor a gagné la commune de Podor, Wade a emporté le département.
A Matam, Macky Sall aurait eu 27 977, devant Abdoulaye Wade (16 859). Près de dix-sept-mille voix contre près de vingt-huit-mille, ce n’est pas mal : Wade a eu souvent bien moins, en pourcentage dans des zones non pulaar !
A Kolda, région peulhs par excellence, Wade a fait 21 112, et Macky Sall, 8 387. A Médina Yoro Fula, il y a eu 8 850 (Wade) et 3 697 (Sall). A Ranérou, 4 365 (Wade) et 1951 (Sall). Et à Vélingara, 21 149 (Wade) et 14 015 (Sall).
Quelle que soit l’acception que l’on ait du mot ethnie, dans le cas d’espèce (peulh en général ? Haalpulaar ? «Tukuloor» ?), sauf dans des cas marginaux (localités isolées, comme la commune de Podor), il n’y a eu de quoi fonder l’assertion déplorable de quelqu’un qui cherche de mauvaises explications à une chute voulue et orchestrée par la Nation sénégalaise dans son écrasante majorité.
Dira-t-on que Bambey a fait un vote ethnique (près de 20 000 voix pour Wade, et près de 12 000 pour Sall) ? Et Guinguinéo ? Kaffrine ? Et Kébémer ? Koumpentoum ? Nioro du Rip ? Rufisque ? Saint-Louis ? (près de 26 000 à Wade, près de 15 000 pour Sall) Et Mbacké ! etc.
Dans toutes ces zones où dominent les wolof, Wade l’a emporté sans qu’on aille y voir un quelconque vote ethnique.
Et on a entendu M. Wade pratiquer publiquement des pratiques de deux poids, deux mesures entre confréries, déclarant favoriser la sienne au détriment des autres.
Par ailleurs, M. Wade lui-même a été très mal inspiré d’accuser M. Sall de faire de l’ethnicisme simplement parce que, s’étant retrouvé en plein Fouta Toro, celui-ci a eu le malheur de s’adresser aux siens dans leur langue. Il ne l’a fait ni à Dakar ni à Guédiawaye, ni à Fatick, mais au sein des siens ! Et M. Wade, douze ans durant, a parlé wolof en tous lieux, en toutes circonstances, ignorant royalement la loi (le français est encore aujourd’hui la langue officielle du Sénégal !) et donnant des dénominations exclusivement wolof à toute création ou à tout projet (Dem-Dik, Yekkalma, Jaxaay, Kër Goorgi, etc.).
Monsieur le Président, Madame le ministre, cherchez s’il vous plaît d’autres arguments pour vous relancer, si la chose est possible. Gagnez au second tour, dans l’élégance et avec des arguments plus sains, plus crédibles ; ou alors, perdez et partez dans la dignité ! Allez en paix, et ne jetez pas la discorde dans notre Nation ! Les Sénégalais ont, dans leur grande majorité, dépassé cet ethnicisme de caniveau que vous alléguez pour justifier la déroute de votre camp. Comme on dit en wolof, «Ay waxu ku daanu ci saret rekk la !» Et, comme vous le dites, Madame, «cela n’est pas à l’honneur du Sénégal». Où irions-nous, si on écoutait des gens comme vous ?
Le soutien dont bénéficie Macky Sall n’est pas seulement politique. Un document fait par le Syndicat des architectes dessine les contours des audits promis par le candidat de coalition «Macky2012».
Les coalitions politiques et mouvements citoyens se donnent la main pour précipiter la chute du régime libéral au soir du 25 mars prochain. Le Syndicat des architectes du Sénégal (Synas) pense déjà à l’après-Wade. Après avoir lancé un appel à l’ensemble des corps de métier partenaires des architectes dans le secteur des Btp à soutenir la candidature de Macky Sall au second tour au nom de son engagement à la cause des conclusions des Assises nationales, le Synas a lancé ses offres pour l’audit des chantiers aux dessous nébuleux. Dans un document élaboré et cosigné par le Président Ousseynou Faye et le Secrétaire exécutif, Idrissa Ndiaye, le Syndicat des architectes dit attendre, du prochain Président, «un audit objectif des grands travaux dont l’exécution ne respecte pas les règles de l’art» compte tenu du rapport qualité/prix. Le document du Synas justifie l’audit des chantiers des ouvrages par la nécessité de faire la lumière sur le montage financier et l’exécution financière de ces réalisations faites entre 2007 et 2010 et dont le coût a dépassé largement la somme de 1 000 milliards FCfa. Le Synas a listé 14 ouvrages qui méritent d’être passés au peigne fin. Il s’agit des projets alors logés à la défunte Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), alors dirigée par Karim Wade. Ces projets incluaient la construction des villas présidentielles dont l’argent avait été décaissé alors que les constructions n’ont jamais été faites, l’aménagement de l’hôtel Méridien Président, les travaux de la Corniche Ouest, entre autres. D’ailleurs, en 2007, les collègues du Secrétaire exécutif Idrissa Ndiaye avaient produit un rapport sur les erreurs et bizarreries techniques dans l’exécution des travaux d’aménagement de la Corniche Ouest.
Autres réalisations dont l’audit doit être effectué par le prochain président de la République, ce sont les travaux de construction du Monument de la renaissance africaine, le Grand théâtre national, l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass, l’autoroute à péage, le Plan Jaxaay, les aménagements du Port de Dakar… Outre ces audits techniques, le Syndicat des architectes du Sénégal propose aussi l’audit financier pour déterminer le niveau d’engagement de l’Etat et les conditions d’attribution des marchés.
Dans son document, les architectes ébauchent aussi des solutions à certains problèmes qui relèvent de leur compétence. Le Synas propose «une réorganisation totale de l’espace urbain et rural» dans les domaines du «transport», de la «circulation piétonne», la «redéfinition rationnelle des lotissements à usage d’habitation», entre autres. Aussi attire-t-il l’attention du prochain Président sur la nécessité d’une nouvelle orientation des lois 78/43 et 78/44, portant l’architecture sénégalaise et l’exercice de la profession d’architecte. Laquelle loi stipule, rappelle le document, que «pour toute construction ancienne ou nouvelle, le recours à un architecte inscrit au Tableau de l’ordre est obligatoire», «qu’un architecte étranger ne peut exercer que sur dérogation exceptionnelle du président de la République»…
En outre, le Synas plaide pour «le remboursement de la dette intérieure de certaines entreprises Btp qui étranglent leurs structures et leurs familles jusqu’au dépôt de bilan».
NDIAGA NDIAYE l'observateur
