Pourquoi le président Wade doit demander pard
Pourquoi le président Wade doit demander pardon ?
La profanation de la zawiya El Hadj Malick de Dakar a suscité une levée de boucliers d’une grande partie de la communauté tidiane. Au-delà de cette confrérie, ce sont toutes les communautés religieuses du Sénégal qui ont marqué leur indignation face à cette bavure policière. Oui, car il s’agit bien d’une bavure policière qui n’aurait pas eu une ampleur aussi grande dans d’autres circonstances. Des circonstances qui exigent toutefois que le président présente ses excuses à toutes les Communautés religieuses du Sénégal.
En effet, le repli identitaire n’a jamais été aussi exacerbé que sous la magistrature du Président Wade à cause de sa posture de soumission à la confrérie Mouride induisant une fierté naturelle et justifiée de ses condisciples en voyant le premier des Sénégalais affirmer son appartenance à leur Communauté. Qui n’aimerait pas voir le président de la République clamer haut et fort son appartenance à sa communauté ? D’un point de vue psychosociologique, l’appartenance d’hommes de valeurs à sa communauté nous conforte dans nos convictions et nous donne un sentiment de légitimation des préceptes que nous prônons.
Mais, revers de la médaille, cette allégeance du président de la République à la Confrérie mouride a entrainé une frustration tacite des autres communautés religieuses du Sénégal. L’accumulation des frustrations a été nourrie et amplifiée par des déclarations inopportunes et malveillantes du président de la République clamant l’intérêt particulier qu’il porte à l’endroit de sa confrérie, comme ce fut le cas lors du dernier Magal de Touba. La profanation de la Zawiya n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, entraînant parfois des réactions démesurées mais qui s’expliquent durant ces périodes électorales où la passion l’emporte souvent sur la raison.
Pour avoir été à l’origine des brèches ouvertes au sein de la société sénégalaise et contribué à l’effritement du ciment social, gage de notre stabilité, le président doit présenter ses excuses au Peuple sénégalais sans distinction de religion ou de confrérie. Pour avoir profané un lieu de culte musulman, soit-il implanté par Seydi Hadj Malick, Cheikh Ahmadou Bamba ou Limamou Laye, Le président de la République doit demander pardon aux musulmans. Sourate 72, verset 18 : ‘En vérité, les mosquées sont la propriété exclusive de Dieu.’ Monsieur le président, demander pardon n’est pas un acte de faiblesse mais plutôt un signe de grandeur. Les excuses publiques de votre ministre de l’Intérieur n’ont fait qu’exacerber les frustrations, car perçues comme un manque de considération de votre part vis-à-vis des musulmans qui se sont sentis touchés dans leur chair. Les grands affronts doivent être lavés à grande eau.
L’occasion m’a été donnée de relire votre discours à la nation à la suite du naufrage du bateau le Joola. Les familles des victimes n’ont pas eu droit aux excuses du chef de l’Exécutif face à l’irresponsabilité des services en charge de la gestion du bateau. Le pardon sincère aurait peut-être permis de panser les blessures et fermer à jamais les plaies ouvertes. Le fameux mot ne fut jamais prononcé. L’exemple de Barack Obama est encore frais dans nos mémoires. Il a fait preuve de courage et de grandeur en présentant ses excuses au Peuple afghan suite à l’incinération d’exemplaires du Coran par un Officier américain, fut-il commis ‘par inadvertance’ comme l’a souligné un communiqué du gouvernement afghan.
Monsieur le président, il n’est pas trop tard pour demander pardon, même si vous considérez que vous l’avez déjà fait par personne interposée. Comme disait Paul Auster, ‘c’est compliqué de demander pardon, c’est un geste délicat, en équilibre entre raideur orgueilleuse et contribution larmoyante et si l’on n’ arrive pas à s’ouvrir à l’autre en toute honnêteté, toutes les excuses paraissent fausses et creuses.’ De grâce, Monsieur le président, faites un dernier effort en prononçant le petit mot ! Cela pourra peut-être vous réconcilier avec le Peuple.
Cheikh Ahmed Tidiane SY Banquier
Le Saes refuse d’être associé au sacrifice de bacheliers et d’étudiants !
Au sortir de ses assises sur la normalisation du fonctionnement de l’enseignement supérieur tenues du 1er septembre au 8 décembre 2010, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) avait invité les autorités politiques à mieux considérer le secteur scientifique. En effet, les participants, qui étaient de tous les segments de la société (Parlement, Ministère de tutelle, Patronat, collectivités locales, sociétés civiles, Conseil de la jeunesse, syndicats, Journalistes, etc) avaient noté que le système est mal gouverné, ses institutions mal administrées et les conditions de travail y sont exécrables. Mais, face à l’incurie des dirigeants de ce secteur, le Saes s’est trouvé dans l’obligation de changer de plan d’action. Il a déposé un préavis le 12 janvier 2011 et lancé, à son expiration, un mot d’ordre de grève qui avait paralysé l’université pendant cinq semaines.
Le 21 mars 2011, un protocole signé avec le gouvernement en présence de la Fenapes (Fédération nationale des associations de parents d’élèves et étudiants du Sénégal) avait obligé le Saes à suspendre son mouvement. Les accords contenaient des points à réaliser avant octobre 2011. Le gouvernement n’ayant pas respecté son engagement, les enseignants se sont révoltés et ont demandé la reprise de la grève le 7 décembre 2011. Aujourd’hui, voyant le spectre d’une année blanche poindre, l’inquiétude gagne des sénégalais. Des voix se lèvent de partout pour demander qu’on retourne aux amphithéâtres afin que l’année blanche soit évitée. Mais, quels étudiants voudrait-on sauver d’une année blanche ? Peut-on, en maintenant les universités en l’état, sauver l’année pour tous ceux qui ont un droit à la formation supérieure ?
A) Points d’accord Saes-gouvernement
Les accords signés avec le gouvernement contenaient dix sept (17) points, dont cinq à régler avant octobre 2011. Il y était retenu ce qui suit :
1) a)La finition, avant janvier 2012, des logements administratifs entamés depuis 2002, afin de satisfaire au moins 144 demandes sur les 1265. Ce qui est loin de permettre aux enseignants de résider dans l’agglomération de leur établissement comme le stipule la loi les régissant (loi 81-59).
b) La finition, avant octobre 2012, des blocs scientifiques ou pédagogiques entamés depuis 2005 dans tous les établissements du supérieur, afin que tous les bacheliers puissent être orientés et que les étudiants soient dans les conditions propices pour améliorer le rendement pédagogique des universités.
2) L’augmentation conséquente des budgets d’université, afin d’éponger les dettes des universités s’élevant à 14,7 milliards et de stabiliser le corps professoral en relevant la proportion d’enseignants permanents de 43,86 % à 50 % immédiatement.
3) La réactualisation des fonctions universitaires (réforme des grades) en modifiant les dispositions caduques de la loi portant statuts du personnel enseignant du supérieur. Il faut savoir que le respect strict de ces dispositions non seulement paralysera toutes les universités, mais dévalue aussi le doctorat en sous estimant ses détenteurs.
Le réajustement de l’indemnité de logement, en redistribuant aux enseignants et chercheurs non logés les 7 445 340 000, 00 F Cfa prélevés des salaires de leurs collègues logés de juillet 1997 à novembre 2011 conformément aux accords Saes-gouvernement de 1997.Le renouvellement de la direction de l’Ecole polytechnique de Thiès dont le mandat est arrivé à terme depuis plus d’un an.
B) Urgences préconisées par le Saes
Le Saes, constatant la mauvaise volonté du gouvernement pour le respect des engagements, pris le 21 mars 2011, multiplia ses demandes d’audience et démarches pour rencontrer le président de la République. Il est reçu, le 21 janvier 2012, par l’entremise du sieur Pierre Goudiaby Atépa et le 3 mars 2012 à la demande du sieur Abdoul Aziz Ndaw et l’Union nationale des étudiants du Sénégal(Unes).Ces rencontres ont permis au Saes d’exposer au président les urgences chiffrées du Saes. A savoir :
Bien réduire cette année les dettes des universités estimées à 14,7 milliards, Achever l’équipement des blocs scientifiques de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta DIOP pour une valeur de 400 000 000 Cfa, de Ziguinchor pour 200 000 000 Cfa et terminer l’Auditorium de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis pour 80 000 000 Cfa.Verser à l’entrepreneur le complément de décomptes nécessaires pour achever la deuxième cité avant fin février comme il le réclame. Diligenter l’adoption, par le Conseil des ministres, du texte relatif à la réforme des titres proposé par le ministre de tutelle et validé par toutes les universités depuis plus d’un an.
Réajuster l’indemnité de logement conformément aux accords de 1997.Diligenter le renouvellement de la direction de l’Ept. Doter l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) de véhicules permettant de rallier ses quatre sites.Il faut savoir que l’achèvement de tous les chantiers scientifiques et pédagogiques ne nécessite au plus que 2 019 000 000 Cfa et que, sans ces infrastructures, un nombre important de bacheliers resterait en dehors des universités.
Année blanche ou année grise pour les étudiants!
Rappelons que le nombre de bacheliers du Sénégal est passé, entre 1999/2000 et 2009/2010, de 9205 à 29785, soit une croissance annuelle de 11,27%, ce qui nous fera 50 802 nouveaux bacheliers pour 2015 si la tendance se maintient (un taux de réussite au Bac inférieur à 45 %).Ajoutons à cela, la croissance sans cesse de bacheliers étrangers. Evidemment, face à cette demande forte d’accès à l’enseignement supérieur, la ‘solution’ la plus facile pour le gouvernement consiste d’abord à surcharger les universités existantes. Mais celle-ci a atteint ses bornes depuis quelques années. Pour exiger leur droit à une place au niveau supérieur, un groupe de bacheliers a entamé une grève de la faim l’année passée. Le Saes, constatant que les choses devenaient sérieuses -certains d’entre eux étaient évacués à l’hôpital sans qu’aucune autorité ne s’en émeuve alla à leur rencontre pour leur supplier de ne pas sacrifier leur état de santé. Ce qu’ils ont accepté sous réserve que le Saes prenne leur dossier en charge.
Alors, aucune association d’étudiants ou de parents d’étudiants, aucune coalition d’éducation, aucune bonne volonté de dernière minute, aucun autre syndicat ou cadre syndical, ne se souciait du sort de ces enfants du pays complètement désespérés.Voilà pourquoi le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur a intégré dans sa plateforme l’exigence d’orienter tous las bacheliers. Engageant sa crédibilité et prenant à bras le corps sa responsabilité, il décide de se battre pour qu’aucun des bacheliers retenus aux portes des universités (plus de 16 000) ne soit sacrifié.
Le Saes, réaliste à souhait, ne pourrait jamais être sourd à leurs cris de détresse et entendre seulement les vociférations de certaines âmes sélectivement sensibles. Il perdrait sa raison d’être si les égoïstes le poussaient à accepter l’injustice et la cautionner. D’ailleurs, aucun Sénégalais sensé n’admettrait, pour moins de 680 000 000 Cfa, qu’on laisse les bacheliers, sans parent à l’université, dehors !
Ajoutons à cela que la majorité des étudiants, du fait des mauvaises conditions de travail dans les universités, vivent effectivement des années grises. En effet, 64.5 % (soit environ 16 125 étudiants) des entrants à l’Ucad en sortent sans aucun diplôme, seuls 5.7% d’entre eux (1 425 étudiants environ) font un parcours sans faute (maîtrise en 4 ans).
En résumé, il faut savoir que seule l’amélioration des conditions de travail dans le supérieur mobilise les forces du Saes. Il poursuivra son combat pour un enseignement supérieur de qualité, accessible à tous les fils méritants du Sénégal. Il est plus que déterminé à lutter contre le sacrifice de bacheliers et étudiants. A cet effet, il assume pleinement et sa détermination à veiller au respect des engagements et son refus catégorique d’être associé à une quelconque entreprise de sabotage, de liquidation des établissements de l’enseignement supérieur. Il contrera toute entreprise visant la déconsidération des acteurs scientifiques. Aussi, aucune irresponsabilité ne pourrait lui être imputée. Enfin, il veillera bien à ce que le système soit sauvé et que les années qui le rythment soient tout simplement normalisées.
Mamadou-Youry SALL, Chargé des affaires scientifiques, Culturelles et sportives du Saes
WADE DEGAGE - Tous à l'assaut le 25 mars !
Voter Macky Sall, le candidat de Benno Bokk Yakaar au deuxième tour, est un Devoir patriotique, car la Patrie est en danger ! Il faut sauver le Sénégal des griffes des Wade (père et fils) et de leur clique. Ils ont littéralement compromis le bon fonctionnement de ce pays et durablement empoisonné la vie citoyenne.
Les Sénégalais sont fatigués de la démagogie, de la mégalomanie, de l'arrogance, du mépris, du népotisme, du wax waxeet !
Les Sénégalais en ont marre des priorités et des choix politiques erratiques et désastreux, des Institutions de la République bafouées, de ces « nuls et de ces médiocres » qui les gouvernent, des chantiers inachevés, des biens mal acquis, de l'énergie toujours défaillante, des prix des denrées qui ne cessent de grimper …
Il faut mettre un terme au régime d'un Président sortant trop vieux pour rempiler une troisième fois et qui sera dans l'incapacité de dénouer l'imbroglio dans lequel il a plongé le pays !
Citoyens sénégalais, debout, allons à l'assaut des urnes. Il faut battre Wade, le dégager politiquement, le pousser à la sortie.
Au deuxième tour, il ne s'agit plus de se poser des questions sur Macky Sall ou d'hésiter pour des raisons idéologiques. Il n'y a pas de choix cornélien : il faut VOTER UTILE. C'est la condition sine qua non pour marquer le pas et remettre le Sénégal sur les rails, c'est-à-dire recréer les bases d'une Nouvelle République fondée sur les valeurs de l'honnêteté, de la dignité, du travail, de la discipline, de l'égalité des chances, de la justice, de l'Excellence …
Le développement du pays doit être repensé à la lumière des consensus politiques et socio-économiques obtenus lors des Assises Nationales.
Macky Sall a compris le message du peuple citoyen et c'est pour cela qu'il a donné des gages et signé une plateforme politique avec l'ensemble des parties prenantes. L'ère des Messies et des démiurges est enterré. Macky Sall sait qu'il sera comptable devant le peuple citoyen qui l'aura élu pour « Servir et non se servir ». La victoire est certaine car le ras le bol a atteint ses limites objectives et subjectives ! Il faudra être vigilants, ne pas se laisser divertir par les pseudo pratiques mystiques, les retournements de veste, les tentatives de fraudes … Il faut Tous aller voter et sécuriser le vote !
Et que les thuriféraires du régime se calment : Wade est démystifié et il sortira par la petite porte de l'Histoire ! C'est un colosse aux pieds d'argile qui va s'effondrer et avec lui les mythes qu'il a forgés. Wade n'a jamais été concerné par le bien être des populations, tous ses projets et chantiers pharaoniques ne servaient qu'à satisfaire son Ego insatiable.
Chaque jour, il lui fallait démontrer qu'il était le premier de la classe. Et sans peur du ridicule, il a asséné aux Sénégalais médusés, les projets les plus fantasques : « Yékhelma », TGV, la voiture à 4 millions, les trains à grands écarts, faire du Sénégal un Dubai, la nouvelle capitale, le Monument de la Renaissance, les hotels et villas de l'OCI jamais construits, le Fesman qui traine encore des casseroles, etc ... etc …
Toutes ces maquettes qu'on lui produisait en 24 heures et qui gonflaient son Moi, moi, moi !!!
A contrario tous les projets à vocation sociale ont été progressivement délaissés : plan Jaxay, la case des tout-petits, REVA, banque régionale de crédit, la maison de la presse, les bassins de rétention, etc ... C'est un personnage qui vit dans le moment : l'idée la plus originale qui va impressionner, mais sa réalisation c'est un autre sujet et un autre moment laissés à des personnages véreux, qui ont vite fait de se servir sans vergogne !
Wade ce fut et la caricature et l'imposture !!! Toutes ses réalisations sont inachevées : la plupart de ses chantiers, des écoles et des universités mais sans moyens et sans encadrement adéquat, des projets agricoles mais pas au profit des vrais paysans. Des infrastructures impressionnantes mais mal finies et qui ne règlent ni la circulation, ni le désenclavement, etc …
Au soir du 25 mars, nous avons le devoir et la responsabilité historique de dire à Wade : ça suffit, bonsoir et bye bye Mister President !
Par Marie Angélique SAVANE, Sociologue
SECOND TOUR DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE 2012 AU SENEGAL
L'heure du choix ou coup d'arrêt au processus de dévolution monarchique du pouvoir ?
Décidément, la plupart de nos hommes politiques, porteurs de voix et autres hommes d'influence n'ont toujours pas compris que le peuple ne les suit plus et qu'il a pris sa destinée en main depuis qu'il a fini de se rendre compte qu'ils sont et demeurent les mêmes rouages d'un système périmé… Le système (PS -PDS) ne règle et ne règlera jamais les problèmes tant que leurs acteurs ne se seront pas rendu compte que c'est désormais le peuple, les moutons de jadis qui a repris en main le bâton du berger… Cette nouvelle disposition de notre démocratie s'est assez bien illustrée le 23 juin 2011…
Suite à cet uppercut assené par un peuple debout et déterminé, Maître et ses acolytes ont rectifié leur garde… Depuis cette date, chaque sortie devient une occasion pour les sénégalais de se rendre compte du jeu de ces gens qui nous gouvernent…
Le vendredi de meeting de contre attaque, de démonstration de force en réplique à la mobilisation du 23 juin, un ministre d'État propose d'ouvrir la séance par une prière sur le Prophète de l'Islam (SAAWS), en faisant fi de la période sacrée de prière du vendredi et de la foi des militants non musulmans… Faux dévots !
Aussi, à cette même occasion, lendemain de l'attaque de la mairie de Barthélemy Dias à Mermoz, une minute de silence y est observée à la mémoire de l'un des nervis, tué dans cette attaque et dans des conditions non encore élucidées par l'enquête…Une minute de silence pour un nervis en lieu et place des soldats de la Nation descendus en pleine mission en Casamance à la même période ! Il est vrai qu'il faut du respect pour les morts et leurs âmes, quoi qu'ils aient pu faire de leur vie, mais tout de même !
Ils sont perdus et ne ratent pas une occasion de montrer qu'ils ne croient en rien d'autre qu'à leurs intérêts et aux moyens de les préserver au détriment du peuple… La Res publica est leur « Res Wadista»…
Le maître du « Sopi », violeur récidiviste de la constitution depuis son accession à la magistrature suprême, arrivé au deuxième tour par son forcing constitutionnel, mendie des consignes et monnaye à coups de millions, de milliards et de véhicules 4x4, des voix des candidats malheureux du premier tour… On donne l'impression d'avoir oublié que la candidature de Wade était le problème de cette élection présidentielle… Aller au combat aux côtés d'un candidat constitutionnellement disqualifié et reconnu comme tel au départ mais tacitement accepté ensuite par des politiciens sans scrupule, est une image qui n'est pas digne de notre grande démocratie !
J'ai toujours annoncé qu'il fallait voter pour le candidat qui arrive au second tour face à Abdoulaye Wade et quelle que soit sa couleur politique, unique moyen de freiner ce processus de dévolution monarchique du pouvoir qui ne dit pas son nom…
Chaque camp se vante de vider, à la saignée, le camp adverse, au mépris d'une réalité manifeste… Le peuple s'est mobilisé pour tout reprendre en main en faisant partir Wade et compagnie le soir du 25 mars…
N'ont-ils toujours pas compris que le peuple, le vrai peuple, ne suivra et n'appliquera aucun « ndiguël » et consigne de vote d'où qu'ils puissent venir ? Les derniers événements politiques en Casamance entre les deux tours et la récente déclaration de Wade en faveur d'Abdoulaye Baldé à qui il promet le pouvoir après ses trois premières années sur un mandat de sept ans qu'il sollicite, ont fini de confirmer ses talents en « Wax Waxeet »… Cette nouvelle promesse est une façon pour lui de mieux attacher et engraisser l'agneau du sacrifice !
Le réveil risque d'être brutal pour la coalition FAL 2012 qui peut dorénavant se rebaptiser « Folli en 2012 ». Ils ne peuvent pas prétendre à un pourcentage plus élevé que celui qu'ils ont eu au premier tour. Et si toutefois la mobilisation et le taux de participation arrivaient à dépasser ceux du premier tour, le président sortant, compte tenu bien entendu, des « variables d'ajustements » (les présumées fraudes et électeurs fictifs), arrivera à peine à atteindre les 40 % !
Un logiciel indien qui a failli au premier tour, assisté de féticheurs indiens à la rescousse au second tour, encore moins les électeurs fictifs, ne peuvent rien face à la détermination du peuple qui s'est levé, déterminé, pour crier en chœur « Y' A EN MARRE » !!!
A la tête de l'État, c'est évident, rien ne sera plus comme avant…
Le 25 mars 2012, une autre date événement, consacrera une fois pour toutes, la maturité politique du peuple sénégalais qui refuse et refusera toujours d'être du bétail électoral.
Enfin, je n'ai pu résister à la tentation de conclure par ce proverbe wolof : « Sanqualën you bari men nañoo watat janax ju dee » ; ce qui veut dire en français « l'union fait la force » et « many hands make light work » en anglais…
Ahmadou Fall
Le tragique agenda politique de Wade
L’histoire est un grand maître qui sait récompenser ceux qui savent en tirer les leçons, ses leçons. Ses bons élèves sont ceux-là qui savent apprendre de leur expérience personnelle. Mais cela demande de la sagesse. Le Président Wade a aujourd’hui 87 ans, un vieillard au vrai sens du terme. A cet âge, on incarne la sagesse même. Il a fait presque 60 années de pratique du pouvoir. In et out (l’opposition politique est une forme de participation ou de gestion du pouvoir).
Près de 20 ans de militantisme dans l’UPS/PS, 12 ans comme Président de la République. 26 ans d’opposition (avec bien sûr deux flashs dans des gouvernements de majorité élargie sous le Président Diouf). Parcours politique ne pouvait plus brillant et plus élogieux que le sien. Avec un tel parcours, on doit naturellement avoir acquis un trésor d’expériences qui doit servir. Hélas ! L’homme a aujourd’hui un problème pour lequel il n’a pas de solution parce qu’il semble n’avoir rien tiré de sa longue carrière politique. C’est pourquoi il n’a aucune autre perspective pour la situation actuelle que par l’élection dont l’issue est presque certaine contre lui. C’est peut-être ce qu’il mérite comme récompense.
Abdoulaye Wade avait probablement voulu mettre fin à sa carrière politique en se retirant en France après les législatives de 1998. Mais le sort en a décidé autrement. Il a été élu Président de la République en 2000. En réalité, son parcours politique devait s’arrêter en 2007, comme il l’avait promis en 1999 à Bathily et à Dansokho. A la Mandela. Mais il a manqué de sagesse et il est en train d’en faire les frais. Pourtant Senghor l’avait prévenu en disant «nguur, kenn dou ko gnoddi». Les jeunes de «Y’en a marre» lui avaient aussi conseillé par le slogan «faut pas forcer». Lui a forcé le destin. Celui-ci est en train de le sanctionner par une série d’ironies, avec des leçons qui lui viennent de la Jeunesse qui avait été pourtant la pièce maîtresse de son élection en 2000.
Il y a d’abord le mouvement «Y’en a marre» créé en Janvier 2011 par un groupe de jeunes rappeurs auquel la société sénégalaise ne semblait pas avoir prêté beaucoup attention. Ce mouvement a cependant inspiré. Il a été parmi les forces d’avant-garde fédérées contre le projet de modification de la Constitution, le 23 Juin 2011. De mon point de vue, c’est l’échec du vote de ce projet de confiscation du pouvoir qui a véritablement signé la fin de la carrière politique de Wade. Si ce projet avait été adopté ce jour-là, Wade aurait été réélu dès le premier tour de la présente présidentielle.
Il y a aussi le fait que l’élection démocratique, libre et transparente de 2000 lui avait servi de carte de visite, ce sésame qui lui avait fait ouvrir les portes des palais et châteaux à travers le monde. Elle lui a également permis de participer à des rencontres au sommet qui lui ont donné l’occasion de côtoyer les dirigeants des grands pays de ce monde. Sommet de Davos, sommet du G8, etc., auxquels il était invité de façon presque assidue et à titre personnel, comme il aimait s’en glorifier. Il se trouve que le monde d’aujourd’hui est géré par ces personnalités. Mais qui, faut-il le reconnaître, sont relativement jeunes. Ils sont dans la quarantaine ou quinquagénaires. Sur les photos de famille des sommets, Wade fait figure de patriarche. J’ai lu dans un document quelqu’un qui les a qualifiés de presque «gamins», eu égard à leur âge. Barack Obama, Nicolas Sarkozy, David Cameron, Vladimir Poutine et le Président Chinois. Ils sont puissants, certes, mais ils n’ont pas l’épaisseur charismatique de Senghor, De Gaulle, Nkrumah, Mao, Mandela, Hassan II, Houphouet Boigny, Cabral, Sankara, Selassié, Kennedy, Castro, Lula, etc., ces monuments que Wade a la prétention de faire ses alter egos. Ces jeunes leaders du monde ont simplement la grandeur conférée par la puissance de leurs pays dans le concert des nations. Ce sont ces «quasi-gamins» qui, aujourd’hui, lui enjoignent de quitter le pouvoir, comme ils l’ont fait aux dirigeants des Etats non démocratiques. Il est aujourd’hui presque banni par la communauté internationale qui l’avait pourtant adulé. Ne l’a-t-il pas mérité, lui qui, au début de l’alternance disait qu’il pouvait nommer son chauffeur comme Ambassadeur ?
Aujourd’hui, toutes les portes de la communauté internationale semblent fermées à celui qui avait fait du ski aérien son sport favori. Ceci est dommageable pour notre pays car il est le Président de la République. Or, malgré la situation actuelle que nous vivons, le Sénégal est et reste un Etat démocratique. Cette situation est une douloureuse parenthèse qu’il faut fermer rapidement. Notre pays est respecté à travers le monde non pas grâce aux minerais, au pétrole et autres matières premières qu’il n’a pas, mais grâce à la qualité de ses ressources humaines. C’est le résultat de décennies d’effort de notre diplomatie, elle qui a fait que notre pays est devenu comme une sorte de cabinet d’expertise, de consultance pour le reste du monde.
Il y a enfin, la belle ironie et la revanche de l’histoire. Son challenger n’est autre qu’un certain Macky Sall, l’homme dont il se plait à déclarer que c’est lui qui l’a créé. C’est cet homme-là, qui peut même être son petit-fils, qui l’a contraint à un second tour. Ça sent déjà l’humiliation.
Wade semble abandonné par le destin. Et tout le monde commence à se lasser de lui. Au premier tour, il avait bénéficié, de façon implicite des consignes de vote de la part de certaines familles religieuses. Mais pour le second tour, le mot d’ordre semble être la neutralité au sein de ces familles. C’est pourquoi il est dans une posture de mendiant qui sollicite prières et soutiens auprès des chefs religieux de seconde classe et des marchands ambulants. Il fait presque pitié quand, par exemple, on le voit solliciter secours auprès d’un homme qui a l’habitude de confesser en déclarant «man diangou ma». Quelle décadence ?
Doit-on s’en étonner? Sa manière de faire ne donne-elle pas raison à Abdou Latif Coulibaly ? Rien qu’avec le titre de son livre intitulé «Wade, un opposant au pouvoir ou l’alternance piégée». Wade est-il véritablement conscient de son statut de président de la République et de la nature de l’institution que ce statut incarne ? Après deux mandats, il court encore derrière le pouvoir alors qu’il est déjà Président de la République. Son attitude renvoie à celle de quelqu’un qui est à la recherche effrénée (réélection coûte que coûte) de quelque chose qu’il n’a jamais eu. Ou qui a pris conscience que l’on veut lui prendre ou même arracher cette chose qu’il croit lui appartenir en propre. Cela relève bien de sa conception patrimoniale du pouvoir. On peut en faire ce que l’on veut, en user et en abuser comme il le fait depuis l’alternance.
Cette élection est très importante pour lui dans la mesure où il a maintenant la claire conscience qu’il est sur le point de perdre le pouvoir, alors qu’il ne s’y attendait pas. Sa volonté était de rester au pouvoir aussi longtemps que possible. Le projet de modification de la Constitution entre dans cette logique. Il est toujours dans cette logique quand il dit qu’il n’a besoin que de trois ans, juste le temps de terminer ses travaux. Ces travaux qui ne sont en fait que deux, l’autoroute à péage et l’aéroport de Diass, sont en réalité ceux de son fils. Ils s’identifient à la famille du Président. Tout le reste du programme de campagne des Fal2012 est basé sur des promesses. Est-il raisonnable, responsable et sérieux de la part d’un Chef d’Etat de demander un troisième mandat de sept ans pour achever seulement deux chantiers? Décidément, Tanja a fait des émules avec son fameux Nzatche (je ne suis pas sûr de la prononciation) qui signifie continuité. Cela ne lui a pas porté bonheur. Est-il moralement acceptable qu’il ose regarder le peuple sénégalais, en lui disant «je suis le seul à pouvoir faire ceci cela» ? Ou plutôt que «mon fils est le seul à pouvoir faire telle ou telle chose» ? Cette élection n’est tout simplement qu’une manière détournée de réaliser ce que la coalition des forces lui a empêché le 23 Juin 2011 et que le peuple semble confirmer, c'est-à-dire, le refus de la conservation et de la confiscation du pouvoir par voie électorale.
A ce propos, il faut dire que l’une des plus grandes tares de Wade, c’est que dans la conduite des affaires de la nation, il manque souvent de perspectives, de stratégies et de bonne foi. Il aime mener, sans conviction, des actions dont la finalité ou l’utilité économique ou sociale n’est pas évidente. L’essentiel est que leur réalisation porte sa marque. Pour cela, il a plutôt une propension à la ruse et à l’argent. C’est là aussi une autre tare de lui, sa grande naïveté. Car le sénégalais est rusé. Il peut volontairement se laisser abuser ou faire croire, pourvu que cela l’arrange. On lui sert ce qu’il veut. C’est pourquoi son régime a été pendant une douzaine d’années, un gigantesque casino, un jeu de dupes avec son entourage. C’est ce qui explique la série d’échecs qu’il a connus depuis 2000 avec ses travaux inachevés, qui sont presque tous des gouffres à deniers publics.
Cette attitude du Président m’amène à douter de sa volonté de quitter le pouvoir. C’est pourquoi je partage le pessimisme de l’analyste-politologue Babacar Justin Ndiaye qui disait, lors de l’émission «OPINIONS» du dimanche 11 Mars 2012 de Walf TV, qu’il avait le sentiment qu’après le 25 Mars prochain, Wade ne bougera pas du palais. De ce point de vue, Wade me donne plutôt l’impression d’un homme qui semble avoir des relations pathologiques avec le pouvoir. Quelqu’un qui se trouve dans une situation d’accoutumance. Il n’en a pas encore assez du pouvoir, il n’en aura jamais assez. Le perdre le mettrait dans une situation de manque. Aussi, n’est-il pas disposé à le quitter, du moins pour l’instant. Il n’a pas le même agenda que le calendrier institutionnel. Il a le sien propre qu’il veut dérouler en l’imposant au peuple. C’est ce qui le met dans une posture de hors-la-loi vis-à-vis des institutions du pays. Dans une République, quand on termine son mandat, on quitte le pouvoir et c’est au peuple de faire son choix. Par le scrutin. C’est ce qui fait qu’en démocratie, une élection est comme une fête, un carnaval, dans une ambiance bon enfant. Regardez bien ce qui se passe présentement aux Etats Unis, en France et au Mali voisin, ces pays qu’on aurait dû considérer comme «sougnouy nawle». C’est la situation que nous avions vécue lors de la présidentielle de 2000. C’est pourquoi la défaite d’Abdou Diouf avait été en même temps comme le chant du cygne à son honneur. Il avait organisé une élection démocratique, libre et transparente. C’est en quittant le pouvoir de cette manière qu’il est véritablement entré dans l’histoire, au Panthéon des illustres dirigeants africains. Par la grande porte. L’histoire retiendra. Le peuple sénégalais le lui reconnaîtra et le lui en revaudra.
Il est trop tard pour Wade d’avoir une sortie honorable à l’instar de ses prédécesseurs. Son goût démesuré du pouvoir l’a irrémédiablement conduit à une élection qui n’est pas la sienne. Mais qui n’en est vraiment pas une non plus. Car Wade a gâché la fête avec sa candidature. Cette élection est plutôt une tragédie pour notre nation qui a pourtant une longue tradition en la matière. Dans notre histoire politique, elle aura été l’élection la plus longue, la plus meurtrière, la plus violente, la plus onéreuse, la plus affligeante. Et l’issue est toujours incertaine. Pourtant, opposant, Wade se plaisait à dire qu’il ne marcherait pas sur les cadavres pour entrer au palais. Mais aujourd’hui, avec la longue liste des morts et les sacrifices humains qui sont devenus un effet de mode, c’est comme s’il est en train de quitter le pouvoir sur des cadavres. Sa candidature est comme un défi qui s’apparente à une aventure dans laquelle il a voulu entrainer toute la nation sénégalaise. Toutefois, il y a une fin à toute aventure. Pour la sienne propre, le premier tour a sonné le tocsin. Quels qu’en seront les résultats, il restera le grand perdant.
Doudou MANE
Consultant
Email : doudoumane@hotmail.com