La paix, la paix, Quelle paix ?
La paix, la paix, Quelle paix ?
Au Sénégal, on a l’habitude de dire « niou ngi niane diam danxté diam ci lep xac ». C’est vrai sans la paix rien ne peut se construire mais il ne s’agit point d’une paix tributaire de l’hypocrisie ou de la fatalité. En effet, laisser un vieillard de plus de 86 ans, fut-il Président de la République se représenter pour un troisième mandat alors qu’il avait volontairement et de bonne fois inspiré dans une nouvelle constitution plébiscitée par le peuple une limitation des mandats présidentiels à deux, relève t-il d’une initiative pacificatrice ? En quoi une manifestation contre l’augmentation des prix des denrées de première nécessité va à l’encontre de la paix ? Comment, pour prétendre être des partisans de la paix, on peut accepter qu’un ministre dont le seul mérite est d’être le fils du président gère les ¾ du budget national ? Tous les citoyens qui appellent le plus souvent à la paix, sont pour la plupart intéressés ou opportunistes, qu’ils soient des artistes, des chefs religieux, des acteurs politiques ou des sportifs. Ils ne parlent jamais des difficultés liées à l’inflation, au chômage, à l’éducation ou la santé. A les entendre parler on a le sentiment que la paix économique ou l’égalité dans l’emploi, le désir d’entreprendre, l’acquittement des impôts n’existe que par la volonté divine. Il faut laisser au pouvoir en place le loisir de faire tout ce qu’il veut notamment, distribuer l’argent du contribuable aux personnes sans apport très signifiant pour la collectivité, voler les deniers publics et appauvrir la population car c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. C’est souvent cette posture fataliste que nos chefs religieux ou coutumiers – qui s’arrangent toujours à être du côté du pouvoir-nous ont longtemps entretenu sans soucier du vécu quotidien des populations. Pour eux la paix n’inclut pas leur implication dans le règlement de la crise scolaire voire leur désir de mettre la pression sur le gouvernement pour réduire le coût de la vie. Ils ont tout juste besoin de passeports diplomatiques, de terrains, de voitures rutilantes et d’autres facilités de la vie mondaine pour cautionner toute action du gouvernement et demander aux populations en proie à des frustrations de rester calme, de penser à Dieu. On ne les entend qu’en période électorale. A part les sorties du clergé, nous sommes vraiment sevrés d’une voix si rassurante d’un guide religieux depuis la disparition de Serigne Abdou Dabakh (RTA). Ce qui frise le ridicule c’est le comportement versatile de certains qui soutenaient mordicus le président Diouf en 2000 et qui, actuellement tentent laborieusement de convaincre sur la réélection de Wade comme gage de la paix au Sénégal. Seule l’église est à la hauteur de sa mission de régulateur social en interpellant sans cesse les principaux acteurs de la vie sociale, en prenant des positions justes, pertinentes et rassurantes.
La paix selon la conception sénégalaise est d’éviter l’affrontement physique que l’on soit animé de bonne ou mauvaise intention. Les pays voisins qui se battent pour garder leur dignité en somme leur paix sont peuplés d’abrutis, d’irresponsables, de personnes sans raison. On en parle ainsi avec une suffisance qui n’a d’égale que notre arrogance et notre esprit hautain qui nous valent parfois une méfiance de nos frères africains.
La paix est construite sur un esprit de fraternité, de dialogue, de partage mais avant tout sur le respect des règles qui encadrent la vie de tout un peuple. Elle passe par le respect des lois et règlements, l’importance accordée aux valeurs culturelles et religieuses (foi en Dieu, dignité, respect de l’autre et de la parole donnée, ngor, soutoura etc.), la transparence dans la gouvernance économique. Sans ces préalables une paix durable est impossible et les sénégalais doivent refuser toute position de fatalité visant simplement à maintenir un pouvoir et avantager une classe privilégiée, qui en fin de compte se nourrit de cette simulacre de paix. Le désir de manifester pour réclamer un droit, pour contraindre les gouvernants à mieux gérer doit se soustraire des sirènes des acteurs qui ne retrouvent la voix qu’en période électorale.
Mohamadou Lamine DIOUF
Silima31@hotmail.com
Quand la psychopathie s’empare de l’Ucad ! (Suite)
Oh Seigneur ! Où va le Sénégal si maintenant c’est sa matière grise qui est infectée ?
Assurément, l’Ucad présente aujourd’hui des signes de nervosité extraordinaire. Le seul poumon qui survit encore à l’Université tout en respirant un air pollué c’est la Faculté de Médicine, de Pharmacie et d’Ondoto-stamatologie.
Non !!! Cheikh Anta Diop ne mérite pas ça.
La situation actuelle n’augure pas des lendemains meilleurs pour notre jeune Etat. L’inconfort pédagogique et social des étudiants est tel que même le plus intelligent et chanceux d’entre nous aurait sans doute, sous l’effet combiné de plusieurs facteurs bloquants, échoué en première année. Ce constat est d’autant plus inquiétant que même notre chère maman Hélène que nous aimons beaucoup et notre frère Mamadou Aliou n’ont aujourd’hui qu’une seule chanson à savoir ‘légui, université bi défa yakkou’.
Nonobstant ces conditions inadéquates à une formation académique de qualité, une autre histoire cocasse vient de perturber la quiétude de Cheikh : la grève du Saes. Cette grève se poursuit et persiste sans que la moindre perspective de lever le mot d’ordre ne se dessine. La situation est d’autant plus inquiétante que le ministre de l’Enseignement supérieur dit être prêt à assumer une année blanche. Cette situation nous rappelle les années noires de1988 et de 1993 (années électorales difficiles pour le Sénégal). Pour rappel, en 1988 la grève des étudiants avait conduit à une année blanche dont toute une génération paie encore les effets. En 1994 aussi, une situation marquée par la politisation du mouvement étudiant avait conduit à une année invalide. Cette année encore, si les mêmes causes donnent toujours les mêmes effets, le ciel s’assombrit au-dessus des têtes de ces milliers d’étudiants dont l’avenir reste sombre. Or, si une année blanche signifie qu’aucun étudiant ne passe à la classe supérieure, alors mes frères et sœurs du premier cycle surtout seront les grands agneaux du sacrifice.
Même la satisfaction totale de la plate-forme revendicative de nos enseignants ne règle en rien les problèmes actuels de l’Ucad. Je crois simplement qu’ils ont raté par omission leur ordonnance car c’est eux qui nous ont appris que pour étudier et comprendre un phénomène, il ne suffit pas de se cantonner à sa notion d’échelle mais il faut aller beaucoup plus loin ‘dans sa notion scalaire’ en essayant de comprendre les causes externes et lointaines du phénomène à étudier.Non Professeurs ! Il faut couper le mal à la racine.
Déjà l’avenir de plus de 10 000 bacheliers risque d’être hypothéqué faute d’orientation. S’il s’y ajoute l’exclusion de plus de 17 000 étudiants déjà en position de cartouche. On assistera alors au début de l’éclatement de cette bombe sociale qu’est l’Ucad. Cette situation prévisible, dangereuse et imminente aura des conséquences lourdes qui perturberont, pendant longtemps, la politique de jeunesse de notre pays déjà mal maitrisée par nos autorités.
Oui tant qu’il y a vie, il y a espoir. Mais sérieusement cette fois ci, à y regarder de près, l’espoir est trop faible car les projecteurs de l’avenir sont brouillés. Si la capacité d’un pays à se remettre sur les rails du développement passe nécessairement par ses Universités, si le développement de notre pays dépend, en grande partie, d’une jeunesse bien formée et consciente, il faut alors inverser automatiquement la tendance pour ne pas sombrer définitivement dans la misère des pays les plus pauvres de la planète. C’est inadmissible de former la jeunesse de notre pays par des enseignants non formés. Depuis presque une décennie, ce ne sont que des cartouchards ou des étudiants qui ont passé tout leur temps à l’Université qu’à graver des cd, qu’à photocopier, qu’à vendre du thé et du sucre, qu’à s’entrainer les muscles, etc. que l’on envoie dans les collèges et lycées du Sénégal pour former l’espoir de toute une nation. J’ai toujours dit que pour espérer de futures belles moissons, il faut impérativement des semences de qualité. Alors que les graines sont déjà semées, il faut amoindrir les conséquences par l’apport d’engrais chimiques efficaces au risque de connaitre une famine terrible dans les décennies à venir. Pour cela, une thérapie urgente et efficace s’impose puisque étant la condition sine qua none pour sauver le pays, sa jeunesse et son avenir. Il ne suffit plus d’apporter des actions correctrices en construisant des amphis et des restaurants au sein d’un espace déjà trop plein mais il faut impérativement délocaliser la faculté des lettres et sciences humaines.
Délocaliser cette faculté qui représente 53 % des effectifs de l’Ucad pour l’amener en dehors de Dakar parce qu’aussi tout ne peut pas demeurer dans la capitale. Cela permettra aux autres facultés de vivre dans un climat moins perturbé et redonner en même temps à Cheikh Anta Diop un nouvel élan vers le sommet. L’application précipitée du système LMD dans des conditions inadéquates n’a aucun sens ni intérêt dans l’état actuel de l’Université. Le système LMD est très efficace mais il n’est pas encore pour nous. D’ailleurs, rares sont les enseignants qui maitrisent correctement ce système. Conséquence : il y a jusqu’à présent des résultats de l’année dernière qui ne sont toujours pas sortis ; ce qui empêche aux cours de commencer alors que nous sommes au mois de janvier. Comme nous le disons en langue pulaar, ’il faut savoir qui on est, ce qu’on peut si on ne veut vraiment pas se fatiguer pour rien’.
En outre, il urge également de soulager l’Ucad par le renforcement des capacités d’accueil de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis car, comparée à l’Ucad, l’Ugb apparait comme un grand lycée alors qu’elle possède un espace largement suffisant et inexploité. Il est tout aussi nécessaire de revoir notre système d’éducation et de formation en essayant d’adapter nos produits aux exigences du marché et de l’évolution du monde. Cela suppose d’abord un projet de société sérieux. Dans ce même sillage, la création d’une Université de l’eau dans la vallée du fleuve Sénégal demeure une urgence parmi les solutions. En effet, ne perdons pas de vue que l’une des conséquences les plus catastrophiques des changements climatiques en Afrique subsaharienne sera sans surprise un manque considérable de l’eau. Il nous faut alors nous préparer afin de prévenir notre pays de toutes les situations compliquées qui pourraient découler de ces conséquences.
L’université doit opter pour une politique de développement scientifique et intellectuel et y mettre le prix ; sa vulnérabilité excessive de ces dernières années est la conséquence d’une déficience technique, administrative et pédagogique. Le développement intellectuel est le moyen le plus sûr de faire cesser le chantage, les brimades et les humiliations, bref pour aller de l’avant.
Malheureusement, il y a toujours un décalage fou entre les discours de tous ceux qui prétendent être l’alternative à l’alternance et l’essentiel pour le pays. Les candidats ont tout dit mais personne n’a encore donné une offre politique valable et prometteuse. Personne d’entre ces derniers n’a encore parlé de la situation actuelle de l’Ucad alors qu’elle reste, malgré tout, la seule véritable pépinière des Sénégalais censés redresser le pays en cas de panne.
Enfin mon rêve le plus ardent aujourd’hui c’est de voir le Sénégal vaincre, malgré les périls, cette situation difficile que nous connaissons depuis quelques temps. Et que finalement, le président qui sera librement choisi par les citoyens puisse dire, en face de son peuple, ces termes qu’avait utilisé le Général De Gaulle quand il était revenu pour la seconde fois (mai 1958) à la tête de la République française : ‘L’étape que nous gravissons est la plus grande épreuve de notre histoire mais nous savons de quelle abime nous émergeons et vers quel sommet nous montons.’ (FIN)
Elimane Abdoul FALL, étudiant à l’Ucad Ancien syndicaliste à la Flsh Membre du Conseil National de la Jeunesse elifall@hotmail.fr
LE VIEUX POLITICIEN A KAOLACK - Les mêmes balivernes qu'à Thiès
Le vieux candidat poursuit ses randonnées électoralistes avec, en bandoulière, les mêmes promesses dont certaines, plus que démagogiques, frisent carrément le ridicule. Ainsi, après Thiès le jeudi 5 janvier 2012, il a fait une visite éclair à Kaolack et principalement à la famille Niassène de Médina Baay.
Comme chaque fois que l’opportunité lui est offerte, il s’est défoulé sur l’opposition et l’accuse de volonté affichée de brûler le pays. Il se laisse ensuite aller à son jeu favori : faire des promesses dont il est sûr qu’elles ne seront pas le moins du monde tenues. Pour convaincre le lecteur et l’électeur potentiel de la mauvaise foi de notre vieux président, reproduisons une bonne partie du discours qu’il a tenu devant le khalife de Médina Baay («L’Observateur» des samedi 21 et dimanche 22 janvier2012, page 6)! S’adressant à la foule venue l’accueillir, il déclare avec aplomb : «Je me suis entretenu avec le khalife et il m’a dit que sa préoccupation c’est Kaolack. Je lui ai dit que, autant que je me souvienne, personne ne s’est jamais occupé de Kaolack, personne n’a jamais voulu s’occuper de cette ville. Depuis 1978 (sic), lors de ma première législature à l’Assemblée nationale, j’ai toujours dénoncé cela.
Á l’assemblée, je m’en prenais souvent aux députés Kaolackois pour critiquer leur manque d’engagement pour cette ville-carrefour qui pourrait être la capitale économique du Sénégal. Kaolack pouvait être une belle ville, mais malheureusement, on n’y a rien investi.» Notre Waax waxeet ne s’arrête pas en si bon chemin. Il poursuit sans sourcilier son cinéma en ces termes : «L’avenir de Kaolack dépend d’abord des Kaolackois, mais personnellement, j’ai l’ambition de changer la face de cette ville comme je l’ai fait avec Ziguinchor où j’ai construit des dizaines et des dizaines de kilomètres de route. Mais, pour faire de Kaolack une ville moderne, il faut déplacer les gens qui habitent dans les zones inondables pour les recaser ailleurs.» Notre fabuliste national, se voulant plus convaincant encore, révèle : «Je discutais tout de suite avec le Premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et Me Madické Niang (…). Je leur disais que Kaolack était un ancien fort. Et avec le temps, les principaux canaux d’évacuation des eaux se sont bouchés et les eaux ont commencé à stagner dans certains coins de la ville.» Il fait état d’amis – encore ces fameux amis sans visage – qui lui avaient soumis leur aide pour curer les canaux d’évacuation mais qu’il estimait que ce n’était pas la bonne solution. «Ce qu’il faut faire, de l’avis notre «Monsieur connaît tout», «c’est rendre Kaolack plus attractif en y érigeant un grand port». «Et je sais comment le faire», affirme-t-il sans ambages. L’omniscient, l’ingénieur des ponts et chaussées expose donc sa solution : «Il faut construire un pont de 4 kilomètres pour que les bateaux puissent arriver à Kaolack et participer à faire de la ville le poumon économique du Sénégal. C’est la même chose que ce qui s’est fait à Singapour (et) ce sera une sorte de réplique du pont de Singapour». «Ce ne sont pas des promesses», rassure-t-il, puisque lui-même n’y croit pas le moins du monde. «Je peux commencer ce projet demain, demain», conclut-il enfin, gaillardement.
C’est bien Abdoulaye Wade qui s’exprimait ainsi, sans état d’âme. Il s’intéresse au sort de Kaolack depuis 1978, et voilà qu’il promet, qu’il promet seulement aujourd’hui, de faire de cette ville une ville attractive, la capitale et le poumon économiques du Sénégal, alors qu’il est président de la République depuis douze ans ! Le khalife de Médina Baay est quand même un homme de raison. Il n’est surtout pas né de la dernière pluie. Malgré le respect pour le président de la République que sa charge lui impose, il ne fait aucun doute qu’il sait que son «illustre» hôte lui raconte des bobards. Il sait parfaitement que Touba et Tivaouane attendent encore leurs 100 milliards, que la Mosquée Guy Masaalik al jinaan dont il s’engageait publiquement à prendre en charge le financement n’a jamais dépassé le stade de la pose de la première pierre de ce mercredi 30 novembre 2005. Touba a encore soif, malgré son engagement à régler définitivement le problème de l’eau dans la ville sainte, en faisant venir le liquide précieux du Lac de Guiers, grâce au Canal du Baol. Á l’occasion du grand Magal de 2011, nous apprenons du Président de la République et de son Ministre d’État Madické Niang, que ce projet a cédé la place à un autre : l’exploitation de la très étendue nappe de Touba Bogo, qui «peut alimenter une ville de six millions d’habitants pendant cent ans». Touba attend aussi son assainissement. Lors du dernier hivernage qui n’a pas été pourtant particulièrement pluvieux, la ville sainte était noyée dans les eaux de pluie. Si Médina Baay, son khalife et ses populations comptent donc sur les promesses volatiles du «Père Noël» sénégalais, ils attendront très longtemps.
Le vieux candidat compte toujours sur notre naïveté et sur notre penchant à vite oublier. Sinon, il n’aurait jamais eu le courage de faire encore des promesses à Kaolack. Rappelons quand même, malgré notre amnésie que, à l’occasion de l’une de ses rares tournées à l’intérieur du pays en dehors des campagnes électorales, il est reçu à Kaolack, en juin 2004. Il s’engage fermement à assainir la ville puisque, en bon politicien, Il sait que la première priorité des Kaolackois et des Kaolackoises, c’est l’assainissement de leur ville. Et il s’adresse aux populations en ces termes 1 : «Il faut que Kaolack devienne une ville moderne. Toutes les zones d’inondations, excepté les lieux où on récolte le sel, doivent être transformées en zones de pisciculture.» Il ajoute, à l’intention des familles qui habitent dans ces localités : «Il faut déplacer ces familles parce que cette ville a besoin d’un programme d’assainissement extrêmement important. Les zones inondées, il faut absolument les enlever. Les plans d’eau seront alors transformés en lac artificiel au lieu de les laisser dans cette pourriture. »
L’élection présidentielle de février 2007 n’étant plus très loin et rien n’ayant été réalisé de ses promesses de juin 2004, il revient à la charge et reconnaît encore publiquement que Kaolack était «une ville oubliée et mal structurée», et qu’il ferait appel à son «ami» français François Léotard (ancien ministre des Forces Armées du Gouvernement Balladur reconverti dans les affaires et ayant eu maille à partir avec la Justice française), «pour résoudre définitivement le problème de l’assainissement et de l’insalubrité de la ville». Rien ne sera pourtant fait, même après sa réélection en 2007. Quelque temps après, Monsieur Salif Ba, alors Ministre de l’Habitat, de la Construction et du Patrimoine bâti, revient sur cette «priorité» du chef de l’État dans une conférence publique présentée au quartier général du Pds, et qui avait pour thème : «Kaolack face au défi de l’assainissement, de l’environnement et du cadre de vie. La vision du chef de l’État Me Abdoulaye Wade.»
D’emblée, M. Ba lance : «François Léotard viendra à Kaolack dans les prochains jours. Une mission française a déjà effectué une visite de prospection des lieux en avril 2007.» Et notre Ministre de préciser alors que les travaux de ce projet du Chef de l’État sont estimés à plus de 10 milliards de francs Cfa, et que le financement est entre les mains du Président qui va suivre les travaux (sic). Le Ministre égrènera ensuite un chapelet de maladies épidémiques causées par l’insalubrité. Voilà donc dans quelle situation se trouvait Kaolack, «Kaolack (qui) a atteint aujourd’hui un niveau d’insalubrité et de dégradation très difficile à relever et qui a fini d’installer les populations dans un environnement malsain et dans un profond malaise», reconnaît le Ministre Ba («Le Quotidien» du lundi 29 octobre 2007).
La priorité pour la ville de Kaolack ne faisant donc point l’ombre d’un doute et malgré les promesses qui ont été faites, le Ministre Salif Ba et son Président-magicien ont préféré se lancer dans un gros projet dit d’embellissement : la réalisation d’un «Cœur de ville», pour 6 milliards de francs Cfa. Nous sommes à quelques jours de 2012 et le chantier coûteux de ce fameux «Cœur de ville» dont M. Ba était le maître d’œuvre, est loin d’être encore terminé. Ce «Cœur de ville» de Kaolack est un autre gros scandale de la détestable gouvernance des Wade. Ce texte étant déjà long, je ne peux malheureusement pas développer le scandale ici. Je renvoie donc le lecteur intéressé au chapitre VIII de mon dernier livre (pp.203-228).
Pour revenir au «messie» français qui devait assainir Kaolack, il s’est purement et simplement volatilisé. Les pauvres Kaolackois risquent de ne plus jamais en entendre parler. Le «Père Noêl» sénégalais arrive à Kaolack avec un tout nouveau lièvre dans sa besace. Nous sommes le vendredi 26 février 2010, jour du Maouloud. Il se rend à Médina Baay, pour marquer de sa présence l’important événement religieux et le fêter avec la famille Niassène. Dans sa déclaration, il se désole que la destination de Kaolack soit invendable à l’étranger et annonce aux populations qu’il compte remettre cette fois-ci, la gestion de l’assainissement de la ville aux Coréens, quand ils auront terminé la construction du Monument de la «renaissance» africaine. La construction du fameux et coûteux monument n’est-elle pas terminée depuis deux ans au moins ? Où sont les fameux Coréens ?
En attendant, il continue son jeu favori de promesses sans lendemain. Après Madina Baay, il va procéder à l’inauguration officielle du «Pôle industriel et textile de Kahone (Politexka)». Il magnifie le travail déjà abattu par le Gouvernement qui a pris la ferme décision de relancer la filière textile du pays. Et il se lance, avec l’emphase qu’on lui connaît, dans le développement de tous les atouts dont recèle le pays pour réaliser cette relance. «Ces atouts tournent, entre autres, autour d’un marché textile local et régional immense et dynamique, un parc industriel en état de marche et technologiquement d’actualité, un coton sénégalais de qualité et compétitif». Ce serait intéressant, si l’espace le permettait, de poursuivre la présentation alléchante de ce tout nouveau «Pôle industriel et textile», à laquelle le «traître repenti en service commandé», Me Ousmane Ngom, alors Ministre d’État, Ministre des Mines, de l’Industrie et de la Transformation des produits agricoles, ajouta son gros grain de sel. Nous connaissons la suite.
Le rêve des populations et des travailleurs de Kaolack et de Kahone s’est terminé en cauchemar. L’unité industrielle «ressuscitée» n’a «fonctionné» que pendant trois mois. Entre temps, le Directeur (de nationalité française) Jean-Marc Secondi a pris la clé des champs, en laissant sur place quatre à cinq mois d’arriérés de salaires. L’usine sera reprise par Serigne Mboup, patron de la Ccbm et président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Kaolack. Face à une situation qu’il considère comme intenable et un «passif qui ne (le) concerne guère», il a voulu jeter l’éponge mais les travailleurs ne l’ont pas entendu de cette oreille et, aux dernières nouvelles, avaient exprimé leur volonté de se battre jusqu’à la mort.
Comment l’homme a-t-il donc eu le courage de venir encore devant les Kaolackois, pour leur faire les promesses du vendredi 20 janvier 2012, pratiquement les mêmes depuis juin 2004, lui qui s’en prenait déjà depuis 1978 aux députés kaolackois, pour critiquer leur manque d’engagement pour leur ville ? On a beau me reprocher mon «acharnement» sur l’homme, je ne peux pas rester indifférent aux contes et légendes qu’il nous raconte depuis douze ans, depuis exactement le 8 août 1974, date de la création de son Parti de contribution ! Celui que l’on appelle wax waxeet depuis le 23 juillet 2011 n’est plus dans la peau d’un président de la République. Il ne l’a jamais été d’ailleurs. Il donne l’impression de n’avoir de respect pour aucun d’entre nous, sauf peut-être pour sa famille nucléaire.
En réalité, c’est pour sa propre personne qu’il n’a aucun respect. S’il avait le don de pénétrer jusque dans nos cœurs et dans nos esprits, il se rendrait compte à quel point le général de Gaulle avait raison, quand il tenait les propos qui suivent : «Il vaut mieux partir cinq ans trop tôt qu’une minute trop tard.» Il prendrait alors la seule décision raisonnable qui lui reste, pour sauver encore ce qui peut l’être des meubles : renoncer à sa candidature et nous laisser reconstruire notre pays, qu’il a mis en lambeaux pendant ses longues douze années de gouvernance meurtrie. Il n’est malheureusement pas donné à tout le monde d’être le général de Gaulle. Encore moins à un Abdoulaye Wade, ce (presque) nonagénaire dont la parole ne vaut plus un seul copeck
1 Le Quotidien des 19-20 juin 2004, page 3.
Par Mody Niang - E-mail : modyniang@arc.sn
La culture : Des délices aux affaires !
La marche de l’Humanité a prouvé, plus d’une fois, que les ruptures intelligentes avec le conformisme rituel ont bien souvent été victorieuses.
Les Indépendances des pays d’Afrique, la chute du mur de Berlin, le triomphe des idées nouvelles, la force ravageuse des concepts novateurs face au statisme d’opinions dépassées et éternisées par des auteurs nostalgiques ou leurs héritiers, sont autant d’exemples qui montrent qu’il suffit de vouloir pour pouvoir.
Toutes les victoires des sociétés humaines conçues - en solo ou en groupe - peu importe, ont été le résultat d’une action concertée et élaborée en équipe.
Ainsi, par une détermination collective sans faille assortie d’une volonté politique généreuse, mue par le don et le devoir, l’on viendra assurément à bout des imperfections de l’action humaine et des insuffisances constatées dans sa démarche.
Et, dans un contexte de bouil¬lonnement culturel, à ce jour ja¬mais égalé, vécu dans les contrées lointaines du Sénégal profond, les taudis, les banlieues, les salons, les cafés, les jardins, les usines, les marchés, les cités d’affaires, sous les feux ardents des lampions, sous la morsure du vent glacial des plages, j’allais dire partout, partout, mêmes dans les milieux les plus insoupçonnés ou ceux jadis réservés à l’élévation de l’âme, il est de toute nécessité que l’on convoque le génie sénégalais.
Les gens épris de progrès social au rang desquels figurent en tête des artistes et militants de la culture, c’est à dire des femmes, hommes et jeunes de toutes conditions choisis sans aucune forme de discrimination, ceux-là sont les dignes plénipotentiaires, pour inspirer la réflexion sur cette question de brûlante actualité.
La culture doit-elle rester l’éternelle Reine des Délices ?
N’est-il pas temps qu’on érige, chez nous, la culture en dignitaire dans la loge des métiers et passions qui génèrent les ressources du vrai pouvoir économique ?
Pourtant elle a donné aux hommes et à leur société ce qu’aucune autre passion terrestre ne leur a encore apporté.
La culture est au début et à la fin de tout développement, pour paraphraser Senghor.
Le modèle américain a imposé au reste du monde sa force. La musique, l’accoutrement Yankee et le cinéma hollywoodien ont fait le tour de la planète et élevé le pays de l’Oncle Sam en puissance économique mondiale. Au temps de l’Egypte antique, l’Afrique était une éminente référence culturelle dont il fallait préserver le rang pour la traduire en force économique.
Loin de verser dans un procès, qui d’ailleurs ne mènerait nulle part si je tentais de m’embourber dans la voie vaseuse du défenseur solitaire, je laisse en toute modestie à mes compatriotes, la grande famille culturelle, plus nantie en l’espèce, le soin de trancher en toute rigueur la question et répondre avec générosité à l’attente des acteurs et des populations.
Car à l’heure présente, où le formatage des citoyens et la restructuration des administrations constituent la toile de fond des réformes populaires et institutionnelles, la donne doit changer.
C’est tout le sens du modeste appel que je lance à l’ensemble de la communauté artistique, aux passionnés des arts, au premier protecteur des arts, à l’Etat, aux collectivités locales ; bref au peuple sénégalais pour s’engager résolument dans cette lutte qu’il faut mener pour la bonne marche des affaires.
Mamadou SY - Secrétaire général de l’Observatoire national des arts (Ocart)
E-mail : mmdousy@yahoo
ocartsunuculture@yahoo.fr
Un autre destin pour le Sénégal
Avec le temps qui va, tout s’en va ; le feu chanteur nous rappelle. Pour des millions de Sénégalais cependant, l’impression est plutôt une sédimentation du fiasco sociopolitique, avec son corollaire de misères économique et culturelle. Cela fait plus de dix ans que ça dure.
Cette année qui s’annonce offre à mes compatriotes l’opportunité de choisir un autre destin, nonobstant une atmosphère pourrie par les compromissions d’un leader à qui on avait accordé une occasion unique de mettre le Sénégal sur les rails du progrès dans ce XXIe siècle.
Il me souvient d’un coup de fil que je reçus le 20 mars 2000. Il provenait d’un journaliste de Radio France internationale. Je me trouvais à Copenhague. C’était le lendemain de l’élection présidentielle au Sénégal ; élection qui sanctionna la première Alternance politique au travers des urnes dans ce pays mien. Ce jour-là, le suffrage universel se manifesta avec allégresse dans cette Nation des Damels et Bourbas, de Aline Sitoe et de Mame Coumba Bang, des intellectuels reconnus et respectés, des figures historiques qui transcendent ethnicité et religion, sans oublier Yandé Codou la diva. On voulait tous reprendre possession de notre destin à l’orée du XXIe siècle. De Ziguin¬chor à Saint-Louis, de Gorée à Kédougou.
Le journaliste voulait recueillir mes impressions sur cet évènement charnière pour une jeune démocratie comme le Sénégal, et par extension tout le continent africain, dans ce siècle naissant.
Je me rappelle encore mes propos. «L’Alternance n’est pas une fin en soi, juste une étape dans un processus perpétuel de perfection de la vie politique nationale. Attendons de voir comment ceux en qui les Sénégalais ont placé leur confiance vont s’atteler à la tâche ; toutefois il faut rendre hommage au peuple entier pour cette démonstration civique magnifique.»
Une décennie plus tard, beaucoup d’eau - parfois tachée de sang - a coulé sous les ponts ; des espoirs légitimes, nourris par un peuple à qui on avait promis monts et merveilles se sont évaporés. Ils se sont évaporés, ou dans les embruns de l’Atlantique, ou dans les rues congestionnées de la capitale, ou dans les paysages sinistres et livides de nos campagnes. Ils se sont finalement évaporés dans le huis clos des dirigeants hermétiques au bon sens. Le Sénégal avait l’habitude d’être le pays des grands hommes.
Il serait expéditif et inconséquent, il est vrai, de tout mettre sur le dos de nos dirigeants politiques à la tête desquels, le président de la République ; mais force est de constater qu’ils ont la part léonine dans la distribution des responsabilités.
Après 40 ans d’une vie politique dominée par un seul parti, il est hélas normal que des réflexes se développent et des habitudes s’installent dans la conscience collective. Ces ré¬flexes ont pour noms : népotisme, corruption et incompétence, sans oublier le déficit visionnaire des dirigeants dans leurs actes quotidiens. Ce qui me réconforte, c’est que ces tares susmentionnées ne représentent point l’essence du peuple sénégalais. En revanche, elles ont caractérisé la pratique politique nationale depuis que nous sommes devenus un état indépendant.
Vous conviendrez avec moi que les dirigeants, quelle que soit leur tribune, disposent d’une plateforme privilégiée pour influencer le discours social. Leurs actions et propos, attitudes et projections déteignent sur le peuple tout entier. La parole du chef dans ce contexte a presque force de loi, d’autant plus que le chef dispose, sans contrôle réel, des moyens financiers, coercitifs et médiatiques de la Nation.
Je respecte le président de la République en tant que personne, conformément à la tradition immémoriale de mon pays où les personnes âgées sont à juste titre révérées. Néanmoins, sa Prési-dence nous offre des éléments crédibles pour aboutir à une conclusion sur l’état regrettable de notre vie politique qui s’appliquerait à rebours et à des degrés variables aux Présidences de Senghor et de Diouf. N’oublions pas que Wade déclarait en 1991 «(qu’il était) le prolongement de Diouf.»
Ainsi, je le vois comme la preuve vivante de tous les excès, les manquements et les erreurs de ce qui a constitué la panoplie de nos dirigeants depuis l’Indépen¬dance. Il en représente aussi toutes les promesses perdues. Cet individu a poursuivi le pouvoir durant 3 décennies. Il magnifia le concept du Sopi au Sénégal, qui allait encapsuler les attentes d’innombrables Sénégalais et Sénégalaises prêts à s’investir pour leur pays, spécialement les jeunes.
On est jeudi le 25 février 1988 ; la campagne électorale pour la Présidentielle vit ses dernières heures. Je suis adolescent et me trouve à Thiès - la fière - à la tête d’une petite délégation de jeunes élèves qui décident de rendre visite à feu Boubacar Sall. Il nous reçoit dans la chambre à coucher de sa maison sise au beau quartier de l’Aiglon. Il discute par téléphone avec Wade qui se trouve à Tivaouane, en route vers la ville siège du Gmi. C’est un moment historique où la jeunesse défie ouvertement le pouvoir en place. Elle exprime son soutien innocent à un candidat au changement qui n’en était pas un. Nous croyions en lui. En définitive nous perdîmes et entrâmes inexorablement dans ce qui, a postériori apparaît comme les premières années de l’ère des désillusions
Souvenez-vous de l’épisode du mois de mars 1989 où Abdoulaye Wade, tenté par un potentiel partage du pouvoir, embrassa avidement les propositions tactiquement motivées par le gouvernement de Diouf. Il nous offrit la mesure de sa vision en balisant le chemin qui allait nous conduire à l’émergence de l’entrisme et de sa perversité dans le paysage politique au Sénégal, deux ans plus tard.
Il est difficile de trouver dans le parcours de Wade des indications d’une personne mue par une mission transcendante. Un bilan récapitulatif de ses 11 ans à la tête de l’Etat offre une collection de querelles de cuisine centrées autour de sa personne ou de ses acolytes de tous bords. On en oublie que le peuple du Sénégal avait parlé en 2000 pour se faire entendre et comprendre. Ce Président - peu importe ce que disent ses laudateurs d’ici ou d’ailleurs - ne semble ni à la hauteur ni disposé à entendre. Il est clairement incapable de guider, d’imaginer et de rassembler.
Rassembler est une exigence cardinale pour assurer une opportunité viable à un peuple qui n’est pas uniforme ni homogène, mais qui a tissé à travers l’histoire des liens solides entre les ethnies et les confessions. Quelque solides qu’ils soient au demeurant, ces liens ont besoin d’être continuellement revitalisés et entretenus. Car unis nous n’échouerons jamais, mais il n’y a aucune garantie. Wade ne m’a pas personnellement déçu, car je n’ai jamais nourri de grands espoirs dans sa capacité à sortir le pays du gouffre. Non pas par cynisme ou mauvaise volonté, mais parce qu’il n’a jamais exhibé l’étoffe d’un leader transformatif.
Lorsque le peuple regarde le chef et que son regard s’arrête sur ses atours, il y a un problème.
Lorsqu’il regarde le chef et se voit distraire par la manifestation de sa grandeur, dans ce cas il a failli à sa mission.
Lorsque le peuple regarde le chef et se souvient, nostalgique, des temps passés, il a des questions à se poser.
A l’opposé, le peuple peut contempler son leader et apercevoir un horizon qui se dégage. Il peut regarder le leader et percevoir le boulevard des promesses qui prennent corps et appellent au redoublement de l’effort au double niveau individuel et collectif. C’est ce genre de leaders dont le peuple est assoiffé.
Alors que nous nous apprêtons à entrer dans une année électorale, la tension est palpable et des scénarii presque catastrophiques participent désormais de l’ordre du commun dans un pays qui a toujours su naviguer les méandres sociopolitiques sans coup férir. Mais cela était vrai au siècle dernier et n’est plus le cas sous le règne de Wade. L’existence de milices et autres organes en dehors de toute légitimité politique ou institutionnelle se fait jour et sème la panique. Pour couronner le tout, il ose secouer les fondements de la République tels que formulés dans la Cons¬ti¬tution en voulant imposer une candidature illégale. Cela ne passera pas. Les Sénégalais ont la possibilité de changer cette dynamique en se réappropriant les valeurs républicaines modelées sur nos traditions ancestrales de respect, de travail, de dignité et de courage. Ils ont la chance de déterminer le genre de politique qui correspond à leurs vraies valeurs et aux exigences du monde actuel. A cette fin, un mouvement citoyen élargi et vibrant doit voir le jour.
Les leaders qui vont prendre en charge les destinées du pays au terme des prochaines élections sont obligés de formuler des stratégies conçues pour développer le socle citoyen. Ceci suppose, en retour, une ouverture démocratique rendue possible par un investissement massif et pluriforme dans l’éducation. Il est temps de comprendre et d’accepter une fois pour toute que les meilleures solutions aux problèmes chroniques de notre pays viendront des hommes et des femmes qu’on appelle Séné-galais et Sénéga¬laises. Ja¬mais elles ne viendront des politiques qui ont fait à plusieurs reprises la preuve de leur incompétence, leur incapacité et la petitesse de leur vision. Au moins ils peuvent œuvrer à mettre les Sénég¬a¬lais dans les conditions minimum d’exercice de leurs prérogatives de citoyens.
Il nous faut reconquérir un but, notre but. Un but indépendant de la conviction religieuse, de l’appartenance ethnique ou du statut so¬cial, mais enraciné dans ce qu’il y a de plus sénégalais : l’honneur et la culture de l’effort dans le respect.
Oui le chanteur a raison : avec le temps qui va, tout s’en va ; y compris le règne de Wade qui, à son corps défendant fait son chant du cygne. Il est temps que le pays de la steppe, de la savane et de la forêt entre de plain-pied dans l’odyssée universelle du nouveau millénaire. Il doit exister à nouveau. Et il aspire à un leadership de type nouveau.
Aziz FALL - Ancien président de la communauté sénégalaise au Danemark