arrêtons d’être passifs »
31 MAI 2009 |
Jean Zigler : « Wade comme Chef d’Etat, je ne comprends pas sa politique »
Invité à la Rfm, Jean Zigler, membre du Comité consultatif du Conseil des Nations Unies pour les droits de l’Homme, estime qu’il ya deux présidents Wade au Sénégal. « D’ abord, dit-il, il y a un Wade grand intellectuel, brillant universitaire et un Wade, Chef d’Etat ».
A Wade l’intellectuel et brillant universitaire, M. Zigler ne reproche quoi que ce soit. Au contraire. « Mais Wade comme Chef d’Etat, je ne comprends pas sa politique », s’est-il exprimé. Et pour cause, dit-il, « 7% du budget pour les intrants agricoles pour une population à 70% de ruraux, des spéculations foncières, de la gestion non transparente des finances publiques, des dépassements budgétaires,…, c’est qu’il y a problème ».
S’agissant des Assises nationales, M. Zigler estime qu’ « une journée comme celle-là, (restitution des conclusions des Assises), c’est au Sénégal seulement que cela peut se faire ». Il a aussi indiqué que « le document et l’inventaire des problèmes du Sénégal lors des Assises nationales sont pertinents. Car ils constituent la base d’un dialogue et de consolidation de la démocratie pour l’avenir ». Toutefois, il a laissé entendre que « ce sont les Sénégalais eux-mêmes de lutter pour l’application des conclusions des Assises nationales ».
Abdou TIMERA
LAs : Mardi 2 Juin 2009
MACKY SALL SONNE LA RÉVOLTE CONTRE WADE « Rebellons-nous et arrêtons d’être passifs »
Lors d’un meeting de ralliement de militants venus du Parti démocratique sénégalais(Pds), le leader de l’Alliance pour la République(Apr) s’en est violemment pris, samedi dernier, au régime de Wade. Après avoir appelé les Sénégalais à refuser l’inacceptable, Macky Sall a qualifié « les tripatouillages de la Constitution d’assassinat ». Aussi, a-t-il dénoncé le fait que, depuis plus d’un mois, notre pays, qui vit un long feuilleton du remaniement, dispose de deux ministres des Finances.
Son meeting de samedi dernier à Kaolack a été l’occasion pour le leader de l’Apr de tenir un discours de va-t-en-guerre contre le régime de Wade. Pour Macky Sall, « les nombreux tripatouillages effectués sur la Constitution ne sont ni plus ni moins qu’une sorte d’assassinat de la République ». Poursuivant, le maire de Fatick, qui dit ne pas comprendre que le remaniement gouvernemental dure depuis plus d’un mois, s’émeut de ce qu’il appelle l’existence, dans un même pays, de deux ministres des Finances, dont l’un s’occupe du monde arabo-asiatique, et l’autre du reste de la planète. Et d’ajouter : « Cela n’existe dans aucun pays, parce qu’une telle situation occasionne des cacophonies dans les orientations budgétaires et les droits de dépenses et de décaissement ». Enfonçant le clou, l’ex-président de l’Assemblée nationale, qui rappelle les dépassements budgétaires de l’année 2007-2008, a lancé un appel pressant à un sursaut national.
« Nanou Fipou, té bayi né yatchie » Très remonté contre ce qu’il qualifie de « déconstitutionnalisation » du pays, l’ancien Premier ministre en appelle au refus. « Il faut être vigilant et refuser l’inacceptable ». « Nanou fippou, té bayyi né yatchie » (rebellons-nous et arrêtons d’être passifs), tonne-t-il, non sans avoir vigoureusement dénoncé la manière de faire des autorités étatiques. Pour lui, le Sénégal a toujours été un pays de démocratie et il devra le rester, quel que soit le régime qui le dirige. Malheureusement, dit-il, les tenants du pouvoir, qui tiennent à la création d’une vice-présidence comme à la prunelle de leurs yeux, ont tristement fait de notre pays une particularité dans le sillage des régimes du monde. Comment comprendre, en plus d’un Premier ministre, d’une Assemblée nationale, d’un Sénat, que le poste de vice-président de la République soit créé ? s’interroge-t-il. Avant d’inviter les différentes forces politiques à se mobiliser comme un seul homme pour croiser le fer avec le pouvoir, histoire de le faire reculer. D’autant que ce poste ne cadre pas avec les priorités du Sénégal. « Celui-ci ne vit que de Tva. Une nation ne marche pas ainsi, et il faut que l’on sache que le développement se fera en priorisant l’agriculture.
« Si je ne passe pas au 1er tour en 2012, je soutiendrai le candidat de Benno le mieux placé »
Concernant ses ambitions politiques, Macky Sall dit toute sa volonté de demander le suffrage des Sénégalais en 2012. Pour lui, deux à trois candidatures au sein de Benno Siggil Sénégal ne peut gâter en rien la cohésion de ce bloc. « En tout cas, moi, si je ne passe pas au premier tour, je ne verrai aucun inconvénient à soutenir le mieux placé au sein de la coalition ». Le maire de Fatick était accompagné de Moutapha Diakhaté, Mbaye Ndiaye et de Diène Farba Sarr. C’était lors d’un meeting de ralliement de plusieurs militants venus du Pds. Ces derniers sont issus des départements de Guinguinéo, de Nioro et de Kaolack.
Auteur: Papa Samba SENE
Et si l’on feignait l’indifférence… ?
Amadou Gueye NGOM Lundi 1 Juin 2009
Contrairement aux apparences, l’Afrique donne bien plus qu’elle ne reçoit de l’Occident. Senghor, malgré la fâcheuse et fausse réputation de nègre-toubab que lui collaient ses détracteurs, avait popularisé la thèse appelée « détérioration des termes de l’échange ». A l’époque l’accent était essentiellement mis sur les échanges économiques. L’ancien président ne se doutait pas que la détérioration affecterait les biens culturels.
Commençons par les arts plastiques. De 1974 à 1985, le Sénégal a organisé, à travers le monde et presque entièrement à ses frais, une exposition itinérante d’ arts contemporains. Pour avoir eu le privilège de l’accompagner en Europe et dans les Amériques, je sais que, de cette tournée, notre pays espérait beaucoup de retombées. Diplomatiquement, nous avons laissé l’image d’un pays stable où il fait bon vivre. Mais « l’honneur sans argent… »
La dégradation des termes de l’échange se poursuit dans les rencontres internationales auxquelles nous participons, presque toujours avec nos propres moyens. Quand vient notre tour d’organiser des manifestations semblables, nous payons les étrangers pour qu’ils viennent nous « honorer de leur présence ».
Voyons ailleurs… La musique moderne qui semble tirer son épingle du négoce international se soumet, en fait, à la tyrannie du Disque d’Or, des Grammy Awards, c’est-à dire à un certain dégraissage pour se rendre digeste aux tripes occidentales
Le Jazz, le reggae se sont imposés nature, sans s’accommoder au goût des pays d’accueil. Pourquoi donc notre musique devrait-elle s’adoucir au tympan des « oreilles rouges » ?
C’est surtout dans la production intellectuelle que les termes de l’échange profitent le plus à l’Occident. Considérons «la littérature africaine d’expression française », le cas du Sénégal. De 1853 à 2009, c'est-à-dire, des « Esquisses sénégalaises » du franco-sénégalais Abbé David Boilat à « Mbëkk mi » d’Abasse Ndione, notre pays s’enorgueillit de plusieurs générations d’écrivains. Mais pour qui écrit-on ?
Quoique la mission de l’Abbe Boilat fût d’évangéliser les populations « païennes » de la Sénégambie, ses monographies littéraires furent d’un grand apport à la perception de la psychologie des noirs. Ce qui ne contribua pas peu à l’expansion militaire et commerciale de l’Empire français.
Avons-nous adopté la même démarche aux fins de tirer meilleur profit de la langue d’emprunt ? Le constat à notre détriment est que, bien souvent, l‘assimilation, à un certain niveau, de l’humanisme gréco latin nous altère et modifie nos comportements. Faut-il en déduire que les écrivains africains en langue occidentale s’éloignent plus facilement de leur propre culture que ceux s’exprimant uniquement en arabe ou dans leur langue maternelle ?
Certes, nous nous approprions la langue des toubabs après qu’elle nous ait été imposée-« obligation historique »-, selon l’expression de Fanon. Mais à travers nos fables, nos romans, nous livrons une somme considérable d’informations ethno-anthologiques au Toubab qui s’en sert aussi bien pour s’enrichir que pour apprendre à nous asservir autrement.
A l’instar de célèbres devanciers que furent Alfâ Ibrahîma Sow, Amadou Hampathé BaSerigne Moussa Ka et Serigne Mbaye Diakhaté auteurs d’ouvrages wolofs et peuhls en caractères arabes, des écrivains francophones ont senti l’impérieuse nécessité de produire des œuvres dans nos langues nationales. Mais combien d’entre nous ont lu, en version originale wolof, « Buur Tileen » de Cheikh Aliou Ndao, « Doomi Golo » de Boubacar Boris Diop ou bien « Goneg nit ku ñuul gi », traduction de l’Enfant noir de Camara Laye par Jean Léopold Diouf, le sérère qui s’est éreinté à assembler le dictionnaire wolof français, le plus complet à ce jour? Pourtant, souligne Arame Fal (*), « il est extrêmement important de cultiver le plaisir de lire par les œuvres de fiction… » Comme disait Père, « njaw desna aw xambin - reste encore à faire- Car non seulement nos compatriotes n’éprouvent nullement le besoin de se faire alphabétiser dans leur langue maternelle mais même les grands diffuseurs que sont les publicistes ou les stations de radio/télévisions rédigent titres de programmes, slogans en langues nationales, comme il leur plaît et sans que sévissent les services ministériels concernés.
Aussi longtemps que nous ne comprendrons pas que la souveraineté culturelle est le moteur de tout développement, l’Occident –et maintenant l’Asie- continueront d’inonder l’Afrique d’aliénantes futilités, tout en lui lâchant, avec parcimonie ce dont elle a véritablement besoin.
La parade ? Feindre l’indifférence ou disposer des moyens de reformuler les termes de l’échange Nord-Sud, à nos conditions.
Amadou Gueye Ngom
Critique social
*Arame Fal site OSAD http://www.osad-sn.com/article2
Le Soleil : Mardi 2 Juin 2009
EXTRACTION DU SABLE MARIN : Le littoral de Malika menacé par les eaux
La mer s’est encore signalée dans la zone côtière de Malika dans la nuit du vendredi au samedi dernier, occasionnant l’effondrement de murs d’une installation touristique. Le ministre d’Etat, Djibo Leyti Kâ, qui s’est rendu dimanche sur les lieux pour constater de visu les dégâts engendrés par l’érosion côtière, a promis d’agir.
Sur la zone côtière de Malika, la mer est en train de gagner progressivement les terres du littoral. Le constat est fait par le maire de la localité, Momar Talla Gadiaga, tout comme le chef de village Abdou Sène. Et pourtant, dans les alentours immédiats de la mer en furie, poussent des centaines de belles villas de Vip et des infrastructures touristiques dont les propriétaires semblent occulter la menace imminente des eaux.
Samedi dernier, c’est le campement touristique « Casa di Ibrahima » sis à la plage de Malika, qui a perdu son mur de protection, poussant ses pensionnaires à vider les lieux. « Casa di Ibrahima » n’est pas le premier campement à être englouti par les eaux. Le campement « Timtimol » est passé par là.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement Djibo Leyti Kâ, qui était sur les lieux du sinistre, a promis de prendre des mesures. De l’avis du ministre, « tous ceux qui exploitent le sable marin causent des dégâts graves à leur pays ». La visite de la carrière de sable marin, vide de ses occupants en cette matinée de dimanche, a donné une idée exacte de l’impact de l’extraction du sable sur la côte. Créée depuis 30 ans et gérée par le service des Mines, près de 200 camions sont mobilisés par jour sur le site, facilitant l’agression par les eaux du littoral et même de la bande à filaos protégeant la côte des influences marines. Pour M. Kâ, il faut prendre à bras le corps ce problème de l’extraction du sable marin, principale cause de l’avancée de la mer, notant qu’il existe des méthodes techniques permettant de diminuer la force des vagues.
Exceptionnel !
Source : lagazette.sn.
Exceptionnel ! Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce que tous ceux qui ont assisté à la cérémonie officielle de restitution des résultats des travaux des Assises nationales, ce dimanche, 24 mai 2009, ont vécu à l’hôtel Méridien Président. La rencontre l’a été par la profondeur, l’ampleur des idées exposées et par la nature phénoménale de la réflexion globale qui propose au Sénégal un nouveau cadre et une approche intelligente et novatrice de son projet démocratique et de son développement. Un rapport général qui s’étale sur pas moins de trois cent pages n’occulte aucun aspect de la vie publique, de la démocratie et du développement. Un tout complet !
L’innovation majeure des Assises nationales réside dans l’élaboration de cette charte démocratique à laquelle à souscrit la totalité des parties prenantes. On peut difficilement trouver dans les vestiges de l’histoire ancienne et contemporaine africaine une charte de cette nature. Mettons nous maintenant au travail pour rendre opératoire et opérationnelle toutes les idées et les propositions présentées dans les conclusions des Assises nationales. Travaillons, en oubliant nos chapelles respectives et nos égoïsmes qui nous ont si souvent éloignés de l’essentiel.
Les Assises nationales marqueront de façon décisive l’évolution de ce pays. Rien ne sera plus comme avant. Même ceux qui ont combattu cette formidable initiative ne peuvent plus faire comme si celles-ci n’ont jamais eu lieu. Elles sont devenues un référentiel incontournable dans toute approche tendant à donner une perspective d’avenir à cette Nation.
Par Abdou Latif COULIBALY
LA REUSSITE DES ASSISES NATIONALES EST UNE AUBAINE POUR LE PRESIDENT WADE ET POUR LE SENEGAL !!! PAR Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE
Xalimasn.com
Si on est tant soit peu objectif, on ne peut pas ne pas saluer la réussite des assises nationales organisées par l’opposition et une importante frange de la société civile. Les organisateurs ont fait preuve d’une grande maturité, de sagesse et de responsabilité, sans compter leur sens de l’organisation et de la méthode. Et donc, pour un coup d’essai, c’est indéniablement un coup de maître. C’est un jalon important vers la paix et la concorde nationale qui vient d’être posé ; en effet, canaliser les mécontents dans des organisations responsables permet d’éviter les débordements très regrettables qui sont toujours le fait d’éléments incontrôlés. Ainsi perçu, les chefs charismatiques d’une opposition républicaine travaillent pour le Chef de l’Etat - qu’ils le veillent ou pas ; oui, même ceux qui sont virulents dans leurs propos ‘’roulent’’ pour lui, car ils constituent les porte-voix des plus extrémistes et tempèrent leurs ardeurs qui pourraient déboucher sur la violence ; ils jouent ainsi le rôle de véritables ‘’gourous’’ et donc de psychothérapeutes pour des gens dans le désespoir et la désolation et qui considèrent le discours triomphaliste des tenants du pouvoir comme une véritable provocation. Dans ces moments de crise, la presse indépendante joue souvent ce rôle et le fait bien. Vu sous cet angle, on peut dire que les assises nationales constituent une aubaine pour le Président WADE. N’est-il pas meilleur d’avoir un interlocuteur unique que d’en avoir plusieurs dont les intérêts pourraient diverger ? A l’évidence, toutes les conditions sont actuellement réunies pour engager le dialogue politique réclamé depuis lors par tous les patriotes. La balle est donc dans le camp du Président. Que Dieu l’illumine et l’assiste dans cette tâche de réconciliation nationale ! Oui, telle est la mission de l’heure et on ne peut que la servir ou la trahir.
Awf Ibn Malik (Qu’Allah l’agrée) rapporte : j’ai entendu le Messager d’Allah (PSL) dire : « Les meilleurs de vos chefs sont ceux que vous aimez et qui vous aiment, ceux à l’endroit de qui vous formulez des prières et qui formulent à votre endroit des prières ; les pires de vos chefs sont ceux que vous haïssez et qui vous haïssent, ceux que vous maudissez et qui vous maudissent.
Il (le rapporteur) dit : nous dîmes : « Ô Messager d’Allah ! Est-ce qu’on les combat par l’épée ? ».
Il (le Prophète) répondit : « Non ! Tant qu’ils appliqueront la prière parmi vous ! Tant qu’ils accompliront la prière parmi vous, vous formulez des prières à leur endroit ».
(Rapporté par Muslim) (*)
Personnellement, je n’ai pas la même vision que celle qui a été déclinée dans les conclusions des assises, mais je m’y associe parce que c’est le fruit d’un large consensus ; oui, dès l’instant qu’il y a consensus, il faut apposer son cachet et envisager, peut-être, d’approfondir ultérieurement le débat pour faire évoluer le consensus. Oui, en toute chose - et plus particulièrement en démocratie – tout consensus doit être dynamique. Oui, personnellement, je n’ai pas été satisfait de la place réservée à la religion dans la politique et de ses relations avec l’état, car persuadé que c’est la laïcité qui est véritablement à l’origine de tous nos maux. Comment pourrait-on me convaincre qu’on peut mettre Dieu entre parenthèses et réussir ? Et malheureusement, telle est l’idéologie de la République dans notre pays, musulman à plus de 95%. Nous restons persuadés qu’on ne pourra jamais inculquer aux citoyens les valeurs d’éthique et de transparence dans la gestion des affaires de la cité, en dehors de la religion. Oui, l’instruction civique (la morale laïque) a montré ses limites ; elle n’a jamais véritablement discipliné un peuple, en dépit de l’arsenal législatif contraignant qui l’accompagne souvent.
Au demeurant, il est bon de savoir qu’un peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite ; et donc, de par son comportement, il conditionne le choix même de ses dirigeants. Ainsi, leurs travers, dérives et insuffisances doivent nous inciter à une introspection, en vue d’un changement de comportement. Voilà donc, à l’évidence, ce qu’un parti d’inspiration confessionnelle pourrait apporter dans le débat confessionnel, mais hélas, notre constitution en interdit la formation. C’est antidémocratique !!! Il est grand temps de se persuader qu’il ne peut pas y’avoir une alternative crédible en dehors d’un retour à Dieu. En vérité, la condition d’un peuple ne changera pas tant que les comportements ne seront pas changés. Et les comportements ne pourront pas être effectivement changés tant que le peuple n’aura pas réellement pris conscience de cette exigence et d’être sous le regard permanent d’Allah ; c’est cela ‘’bienfaisance’’ (al-ihsâne).
(11) Il (l’être humain) a par devant lui et derrière lui des anges qui se relaient et qui veillent sur lui par ordre d’Allah. En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que (les individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. Et lorsque Allah veut (infliger) un mal à un peuple, nul ne peut le repousser : ils n’ont en dehors de lui aucun protecteur. (13. Le Tonnerre : 11 ; Ar-Ra’d)
Voilà donc, à l’évidence, un rappel et un appel à plus de clairvoyance et d’humilité. Il ne peut pas y’avoir de salut en dehors de Dieu. Un défi coranique !
Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle « la Sagesse » de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan-Bienfaisance (Thiès).
(*) Dits et écrits de Son Eminence Serigne El Hadj Madior CISSE – Qu’Allah l’agrée. (Interview sur « l’Islam, la laïcité et le terrorisme »).
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Vendredi 01 May 2009 Plan A et plan B d’un projet monarchique relancé par voie de contournement
Pour Abdoulaye Wade l’ambition reste la même, la volonté demeure : faire de Karim le quatrième Président de la République du Sénégal. L’humiliation qu’à connu son fils, lors des récentes élections locales à Dakar, n’a pas été suffisante pour faire basculer la fibre paternelle dans le champ de la raison et ainsi l’amener à revoir la trajectoire tragico-politique naguère tracée pour sa progéniture. En se basant sur la configuration du nouveau gouvernement « fruit d’une remise en question » nous dit-on, on peut se rendre compte que rien n’a changé dans son souhait d’inscrire « sa dynastie » dans les annales de l’histoire.
Il reste, cependant, clair que les derniers développements marqués par le refus affiché des sénégalais à souscrire à ce projet moyenâgeux ont poussé Wade à changer de processus devant permettre de hisser son fils au sommet de l’Etat. Pour arriver à ses fins, deux plans se dessinent : Un plan (A) qui joue sur le court-moyen terme et un plan (B) qui prend en compte le long terme.
PLAN A
Wade sait que le parachutage à partir du sommet a montré ses limites à travers les élections locales du 22 Mars dernier. Karim était très loin des populations. Les intermédiaires sur lesquels il comptait (Marabouts, chefs religieux, chefs coutumiers, hommes politiques, journalistes…) n’ont pas pu freiner le courroux des populations face à une attitude dédaigneuse d’un citoyen à part. Ces souteneurs n’ont pas eu une grande influence sur la décision de l’électorat
En dénichant le slogan « en route vers le sommet », les experts de la gc ont (peut être inconsciemment) voulu jeté le regard des sénégalais vers le sommet où était déjà perché le fils. Ces cibles auraient, sans doute, souhaité partir avec lui vers le sommet et non le maintenir au sommet sans l’avoir jamais vu prés d’eux, à la base. Wade cherche à rectifier le tir en attribuant à son fils le poste d’un ministère. La gestion d’une agence ne l’aurait pas aidé à remplir la grosse mission de reconnaissance qui doit chapeauter le projet de survie. Il lui donne un ministère puisqu’un ministère lui permet d’aller au Baol, au Fouta, au sine, au Cayor. Un ministère lui donne la possibilité de serrer la main de la jeune fille victime de l’excision, du chômeur de niarry tally, du grand marabout de fongolémy…
Parallèlement Wade garde, pour son fils, un cadeau plus intéressant qu’un poste de Premier ministre et de premier des ministres d’Etat : il lui garde le parti, le pds. Il voudrait que son fils s’appuie sur ce parti pour accéder au pouvoir. Le travail de préparation du terrain semble avoir été déjà fait. Aucune personnalité du pds, en dehors de Karim ne peut prétendre à une posture de numéro 2 devant prendre la relève. Son père a déjà écarté tous les prétendants et fragilisé les éventuels prétendants au poste. Il voudrait livrer le pds, pieds et points liés, à son fils, en vue de la prochaine élection présidentielle dont l’organisation sera confiée à son administration. Wade à déjà expérimenté avec succès, en 2007, la portion magique de passage forcé à dose de fichier manipulé et d’achat de consciences. L’essentiel pour lui est de voir son fils accéder au sommet. Cependant, ces procédés antidémocratiques, déjà connus et détectés peuvent ne pas fonctionner comme sur des roulettes. La légitimité usurpée est donc une éventualité dont l’imposition peut poser des difficultés, d’où l’existence d’un plan B qui se dessine
PLAN B
En cas de défaite du fils lors de la prochaine élection présidentielle, Wade compte assurer à sa progéniture deux situations indispensables à sa survie : l’immunité et la continuité de son action politique. Wade et son fils ont posé, ces temps-ci, beaucoup d’actes d’apaisement à l’endroit de l’opposition traditionnelle et plus précisément envers le parti socialiste. Ce jeu de charme n’est pas étranger à une volonté manifeste de jouer à la décrispation et à l’instauration de rapports civilisés entre les Wade et leurs adversaires politiques. Tanor qui avait déclaré, après les élections du 22 mars, qu’il n’y aurait pas d’audits contre les autorités locales du pds évincées est sans doute la personne la plus ciblée. C’est Wade qui loue sa posture de républicain, Karim qui appelle, au téléphone, un de ses plus grands lieutenants (Kalifa Sall) et un de ses plus grands partenaires (A.Bathily) sans compter les rumeurs distillées dans la presse comme quoi, Karim serait très agréablement surpris de la présence de Barthélemy lors des obsèques de sa femme. Il s’y ajoute que les responsables femmes du PS se sont vues déroulées le tapis rouge pour être consultées sur le poste de la vice présidence au moment où leurs adversaire du pds sont snobés par les Wade.
Karim compte sortir, en cas de défaite, avec un score honorable qui devrait lui permettre de participer aux jeux d’alliance et lui octroyer une immunité politique car il serait mal vu, dans un pays démocratique dirigé par des républicains, qu’un des leaders de l’opposition soit emprisonné. Il prépare déjà le terrain et compte sur des déclarations du genre de celle faite par Khalifa Sall à l’endroit de Pape Diop : « vous pouvez partir la tête haute. » Ce qui lui permettra de se positionner en vue des prochaines échéances.
Cependant en décidant de renvoyer son fils vers les populations, Wade en fera un personnage de cirque. Il suscitera la curiosité et drainera peut être des foules mais les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. La dévolution monarchique du pouvoir est un vœu pieux. Wade et son fils se sont trompés d’époques. La génération Eyadéma est derrière nous. Ils n’ont malheureusement pas tiré les enseignements du scrutin du 22 Mars dernier. Ils s’entêtent à vouloir déplacer des montagnes avec la forces de leurs bras. Wade a déjà du mal à faire adhérer tout son parti au projet familial à plus forte raison l’électorat sénégalais. Les lambris dorés du pouvoir semble éblouir ses pensées. Le réveil risque cependant d’être brutal.
Fatou Diop
ftouivon@yahoo.fr
www.fatouivon .blog.com
LUNDI 1ER JUIN 2009 - MOUHAMADOU MBODJI DU FORUM CIVIL, SUR LES COMPETENCES DU MINISTERE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE
"Les pays affectés à Karim Wade sont des plus corrompus au monde"
NETTALI.NET- Le coordonnateur du Forum Civil Mouhamed Mbodj pense que le contrôle de la Coopération Internationale (particulièrement dans la partie Asie et pays arabes) confié à Karim Wade présente un sérieux problème de transparence. Dans un entretien avec Sud Fm, M. Mbodj a estimé que le transfert des compétences souffre d’un manque de cohérence dans l’action gouvernementale et est en contradiction avec la substance du droit communautaire établi par l’Uemoa.
C’est un Mouhamadou Mbodj qui laisse percevoir dés l’entame de l’émission, un sentiment de frustration née des retouches notées depuis le changement de gouvernement intervenu le 1er mai dernier qu’il qualifie de « remaniement le plus long de l’histoire du Sénégal ».
« On dirait que l’on est face à un costume mal taillé qu’on retouche de jour en jour. C’est le remaniement le plus long de l’histoire du Sénégal. Ça renvoie à une non-maitrise des questions. Je donne un exemple : le ministre de l’économie n’a pas la même fonction que les autres ministres dans un gouvernement. Il a une fonction transversale. Les spécialistes en management parleront de fonction staff et de fonction line. Cette fonction fait qu’elle est habilitée par le droit communautaire », analyse-t-il.
Pour conforter ses arguments, il convoque la législation des structures communautaires : « beaucoup des prérogatives du ministère lui sont conférées par l’Uemoa. Il est l’ordonnateur national du budget. Avant le traité de l’Uemoa, cette fonction relevait du président de la République. L’Uemoa l’a remise au ministère de l’Economie. Il est donc difficile de modifier certaines compétences du ministère de l’Economie sans toucher à la substance du droit communautaire. Cette fonction de rechercher, de mobiliser et de gérer le dispatching des ressources nationales qui se composent des ressources internes et externes revient au ministère de l’Economie. Si on touche à la substance de ce ministère, on en déconstruit la cohérence. Cela n’a pas de sens. C’est une fonction transversale qu’elle assume pour tous les ministères du Sénégal. Si on prend une partie de ces prérogatives, on perturbe la cohérence de cette distribution des prérogatives au niveau du gouvernement » tranche nettement Mouhamadou Mbodji. Sans fioritures.
Le coordonnateur du Forum Civil, une organisation de la Société civile sénégalaise, est également inquiet quant aux risques de corruption que présentent les pays destinés à entretenir des relations de coopération avec le ministère dirigé par Karim Wade. « Cette délimitation géographique présente un risque de transparence pour le Sénégal. Les pays identifiés dans ce champ de coopération sont des pays émergents comme la Chine, l’Inde, la Malaisie et certains pays arabes. Ces pays ferment le tableau du classement des pays les plus corrompus au niveau mondial. Ils vont transférer la corruption dans ce champ de coopération. Ce sera la grande nébuleuse autour des projets qu’ils vont financer. C’est des taux de corruption de 10 à 20% qu’ils appliquent ».
Selon lui, il ne sert à rien de préciser dans le décret qu’il y a une zone des compétences géographiques distinctes car l’argent collecté revient dans le trésor qui relève des compétences du ministre de l’économie.
« De ce point de vue, explique Mbodji, quand on va chercher de l’argent, le ministère de l’économie dans sa zone géographique et le nouveau ministre de la Coopération Internationale dans la sienne, cet argent récolté va dans les caisses du trésor public. Dès lors on revient à la compétence du ministre de l’économie parce que c’est le principe de l’unité de caisse que Wade a défendu farouchement dans les années 1990 en face de l’ancien premier ministre Habib Thiam ».
Il note par ailleurs une redondance dans le décret présidentiel portant transfert des compétences relatives à la coopération internationale : « Parler de l’Asie et des pays arabes, déjà c’est redondant car la plupart des pays arabes se trouve en Asie ».
Lire aussi : Karim, une ascension à marche forcée
Un bien trop grand gâteau pour le fils du Président
- Par Béatrice L. -
Karim, une ascension à marche forcée.
Etrange coïncidence entre la date du remaniement ministériel et celle de la fête du travail. Si ce n’est une volonté manifeste de la part du gouvernement de noyer la menace de boycott du défilé et de la remise du cahier de doléances par certaines centrales syndicales, ça y ressemble fort. Mais, ce qui a le plus capté l’attention des médias, c’est le déroulement de cet énième remaniement ministériel sous l’ère Wade. Le chef de l’Etat a nommé un nouveau Premier ministre, non sans enrober la démission du PM sortant. Le départ d’Aguibou Soumaré a quelque peu été annoncé, avec une certaine mise en scène. Aguibou Soumaré qui démissionne avant que le Président ne lui propose à nouveau de former son gouvernement. Et le premier de le remercier, prétextant la fatigue. Normal. C’est pour donner un peu plus de piquant à l’histoire. Mais enfin, c’est du Wade ! Ces scénarios de notre cher président sont dignes de Hollywood. Sauf qu’à tout le temps faire dans la mise en scène, les choses finissent par perdre de leur saveur et le suspense qui y est attaché en perd son attraction.
Aguibou est parti, mais on ne le regrettera pas. C’est un homme qui a sans doute ses qualités, mais qui laisse indifférent, de par sa réserve et son côté un peu terne. On ne l’aura pas senti passer, ni par sa présence, ni par son activisme.
Et Souleymane Ndéné le remplace. Ce polygame, natif de Guinguinéo et militant de la première heure du Pds, est l’un des rares ministres à avoir gagné dans son fief lors de ces élections locales calamiteuses pour le Pds. Cet ex-ministre de l’économie maritime qui a remplacé Djibo, le « républicain », c’est bien Jules, mais pas César. Il est l’un des rares à avoir osé braver publiquement Karim Wade, déclarant avoir plus d’expérience que lui et refusant de se ranger derrière le fils du Président. Sincérité et dignité ; cela se respecte à une époque où rares sont les ministres qui préfèrent s’épargner des déclarations qui, au fond, ne peuvent que leur nuire. Mais enfin, il l’a dit et il est en quelque sorte le supérieur hiérarchique de Karim, du moins officiellement, tant le contenu du ministère de ce dernier est tout aussi prolifique qu’hybride : ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. Karim n’a pas tout, mais, il a tout ce qu’il peut y avoir de plus alléchant possible et imaginable pour concocter un grand met bien délicieux, c’est-à-dire ministre du ciel et de la terre !
Pour en revenir à Jules, le choix porté sur lui n’est point fortuit. Il a quand même gagné dans son fief, là où presque tous les autres ministres du Pds ont perdu : Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Sy, Farba Senghor, Ousmane Masseck Ndiaye, Awa Ndiaye, etc. Le nouveau Pm est, secret de Polichinelle, assez proche de Macky Sall et pas si ami que cela avec Omar Sarr, autre vainqueur dans son fief, pressenti pour remplacer Hadjibou à la Primature. Sans doute une manœuvre de plus pour affaiblir davantage Macky Sall et reconquérir le Bassin arachidier, tombé dans l’escarcelle du Benno.
Mais à y regarder de plus près, n’importe qui aujourd’hui peut prétendre au poste de Premier ministre. Farba Senghor n’a-t-il pas été un ministre si puissant que des bruits ont même couru un moment, selon lesquels il était « Premier ministrable ». A cette époque, il cherchait noise à l’Asecna, se mêlait de tout et marchait sur les platebandes de Sourang. La fonction de Pm est à ce point désacralisée qu’il faille s’interroger sur l’utilité d’en nommer un. Que cela amène t-il de plus ? Après tout, c’est Wade qui décide.
Un petit rappel historique sur cette fonction : de 2000 à 2009, 5 Premiers ministres se sont succédé à la primature. Faisons un peu de mathématiques : en considérant 9 années divisés pas 5 ministres, on aboutit à une moyenne d’1 an et 8 mois par Premier ministre. Que peut franchement réaliser un Pm en 20 mois ? Entre le moment où il fait sa passation de service, s’enquiert des dossiers et commence réellement à travailler, il peut être limogé. Voilà ! Les sénégalais tout assoiffés de pouvoir qu’ils sont, ont fini de trouver ce poste si angoissant que certains ont redouté d’être consultés pour ne pas avoir à dire non à Wade ou à partir très vite à la retraite politique. Moustapha Niasse a été Premier ministre de 2000 à 20001 et cela lui a valu une certaine inimitié du Président. Mame Madior Boye a, à son tour, dirigé le gouvernement de 2001 à 2003 et le Diola l’a emportée au fond des eaux tumultueuses de la Casamance. Quant à Idrissa Seck, Premier ministre de 2003 à 2004, il a connu plus de déboires qu’autre chose, dont 6 mois de prison. Il est devenu maintenant maître dans l’art des calculs politiciens. Chef du gouvernement de 2004 à 2007, Macky Sall a certes échappé au délit de blanchiment d’argent qu’on a cherché à lui coller à la peau, mais il s’est retrouvé bouté hors du Pds, après une errance de la primature à l’Assemblée nationale. Et le dernier, Aguibou Soumaré, de 2007 à 2009, semble aujourd’hui bien soulagé d’avoir quitté le gouvernement.
Mais, quelque peu important que puisse être le poste de Pm, Jules Ndéné a quand même formé son gouvernement, et le fils du Président s’y est taillé la part du lion. Il est élevé à la dignité de ministre d’Etat dès sa première entrée dans un gouvernement. Fait d’autant plus inédit que rien que le titre de ministre d’Etat revient seulement à ceux qui se sont fait remarquer par leur comportement exceptionnel. Avec ses nouvelles attributions, Karim Wade grignote une grosse part du gâteau d’Abdoulaye Diop, dont le département finance qui s’est toujours occupé des conventions de financement avec des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux (Fonds monétaire international, Banque africaine de développement, Banque mondiale, Banque Ouest africaine de développement, UE, etc.). A moins que Karim ne s’occupe que des partenaires autres que classiques ? En tout cas, le ministère de M. Diop a été amputé de l’économie, à son insu, le ravalant à la 5ème place dans l’ordre protocolaire. Il n’est pas content et l’a fait savoir à Wade. Mais bon, ce n’est plus le problème, le sort en est déjà jeté.
En tout cas, Karim ramasse le gros lot : les aéroports, l’Asecna, Air Sénégal International, etc. Les Infrastructures, sorte de prolongement de l’Anoci ou chantiers non encore exécutés, si l’on s’en tient aux déclarations d’Abdoulaye Baldé, répondant aux questions sur un éventuel audit de l’Anoci ? Wade nous le dira avec sans doute plus de clarté.
Toutefois, ce ministère de demi-majesté n’est pas le seul qui suscite curiosité et interrogations. Et celui d’Aïda Mbodj ? Ministre de la Transformation alimentaire des produits agricoles. On est tenté de dire qu’il y a des ministères que tout politicien moyennement ambitieux devrait refuser, à moins que le besoin de devenir ministre soit si ardent. L’Institut de transformation alimentaire (ITA) suffit à cette fonction. Mais bon, Aïda Mbodj peut bien se contenter de cela. Un autre ministère, celui de la santé, ne semble pas important aux yeux de Wade, tant il est caractérisé par une grande instabilité. 9 changements de ministre en 9 ans ! Quelle politique de santé viable et pérenne peut être sérieusement menée dans un secteur aussi mouvementé ? Que penser du ministère de la culture confié à un vétérinaire dans un pays sans réel projet culturel digne de ce nom. Ah ! Le fesman (Festival mondial des arts nègres) doit se tenir en décembre 2009, et voilà le ministère qui a piloté le projet jusqu’ici qui vient d’être débarqué.
On a beau épiloguer, spéculer, discourir, un fait demeure : les gouvernements de Wade se succèdent et se ressemblent, tant dans la mixture des intitulés que dans l’incohérence des morceaux qu’on semble vouloir coller, à la greffe incertaine. Ce dernier gouvernement concocté par Jules Ndéné est-il l’amorce de quelque chose qui se trame, qui semble dépasser le commun des analystes et qui augure du partage du pouvoir ? Sans doute ! Karim est en tout cas en pôle position.
Karim se fond dans la masse
Karim Meïssa est bien en selle. Après le clin d’œil à la presse, on l’a vu se pavaner dimanche soir au combat de lutte, sport le plus populaire avec un tréfonds culturel fort au Sénégal. Les caméras de la Rts toujours promptes à aller chercher la famille Wade, là où elle se trouve, n’ont pas raté Karim en compagnie du Pm, celui qui se considère comme son grand-frère et du ministre de la jeunesse, des sports et des loisirs, Mamadou Lamine Keïta. Karim recommence à tisser sa toile et se rapproche subtilement du peuple. Il aura assisté à la chute de Moustapha Gueye, venu chercher de quoi arrondir sa retraite.
Le parcours de ce dernier est riche en enseignements, il a vite fini de montrer que dans la vie, les choses ne sont pas si linéaires que cela. Moustapha était à son apogée, il attaquait cognait et gagnait, mais depuis, c’est la descente aux enfers. Balla Gaye 2 l’a envoyé planer dans les airs en 1 minute et quelques secondes, avant qu’il ne s’écroule par terre. Donc, on peut bien tomber et se relever – en bénéficiant d’un coup de pouce comme celui de Gaston Mbengue, et retomber quand même. Clin d’œil destiné cette fois à Karim : qui veut aller loin ménage sa monture, et le chemin vers le succès est toujours parsemé d’embûches. Gare à une nouvelle chute, elle peut être d’autant plus douloureuse.
PS : aux dernières nouvelles, on apprend qu’Abdoulaye Diop a repris son « économie » et maître Ngom, ses « mines ». Pauvre Ibrahima Cissé, ministre d’ un week end ! Du jamais vu !
KARIM WADE NOMME MINISTRE D’ÉTAT, MINISTRE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE, DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DES TRANSPORTS AÉRIENS ET DES INFRASTRUCTURES
Un bien trop gros gâteau pour le fils du président
NETTALI.NET - Jusque là, président de l’Anoci, Karim Wade vient de faire son entrée dans le gouvernement avec un ministère hyperbolique. En effet, le fils du chef de l’État prend désormais en charge le poste inédit de ministre d’État, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. En un mot, un ministère « touche-à- tout ».
Un super ministère, un hyper département… on a beau épuisé les superlatifs, on n’arrivera pas à bien qualifier le portefeuille que Karim Wade vient de décrocher dans le nouveau gouvernement dirigé par Souleymane Ndéné Ndiaye. En lui confiant le ministère bien nommé de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, le tout couronné par un rang de ministre d’État, le président de la République vient de surprendre encore une fois son monde en créant un super ministère composé de départements que rien ne lie.
En plus de son domaine réservé des infrastructures et des transports aériens, Karim Wade s’adjuge de prérogatives réservées aux ministères des Affaires étrangères et de l’Economie.
Avec le département de la Coopération internationale, ses relations privilégiées avec les émirats du Golfe sont ainsi légitimées et seront maintenues, voire renforcées. Il pourra aussi avoir une ouverture plus large à l’Elysée, chez Sarkozy et pourquoi pas à la Maison Blanche de Barack Obama. Bref, les Affaires étrangères ne sont plus une affaire exclusive de Cheikh Tidiane Gadio. Tout comme l’économie et les relations avec les bailleurs de fonds seront rudement disputées à Abdoulaye Diop.
Aussi, tous les Grands chantiers du chef de l’État tombent dans l’escarcelle de son fils. L’évolution que connaitront les chantiers de l’Aéroport international Blaise Diagne, l’autoroute à péage, le prolongement des chantiers de l’Anoci pour ne citer que les plus importants projets, seront associés au nom de Karim Meïssa Wade qui hérite aussi du brûlant dossier d’Air Sénégal International.
En outre, l’aménagement du territoire permettra au nouveau ministre d’État de s’occuper de l’intérieur du pays et peut-être de rivaliser avec les collectivités locales dont les plus importantes sont entre les mains de l’opposition. Le développement économique des régions, les politiques sociales spécialisées, le logement, le développement des infrastructures, notamment de transport et de communication, la disponibilité des ressources en eau et leur gestion intégrée, la préservation et la mise en valeur de l’environnement sont autant de domaines qui entrent dans le cadre de l’aménagement du territoire, à moins que le gouvernement sénégalais ne lui trouve une définition spécifique.
Autant dire que Karim Wade pèse bien lourd !
- Par Jaraaf S. -
Le philospohe écrivain Hamidou Dia commente le dernier livre de Latif Coulibaly
Le dernier livre de Latif Coulibaly - Une démocratie prise en otage par ses élites - rompt avec la veine des précédents : il ne s’agit pas d’un énième pamphlet mais d’une réflexion sur la responsabilité de nos élites. Il vient à son heure, au moment où, comme à la veille de chaque élection, notre pays est comme saisi de fureur et où justement les logiques binaires - qui n’est pas avec moi est contre moi - font fureur décourageant ainsi toute pensée lucide qui essaie de se déprendre de la clameur d’autant plus bruyante qu’elle est complètement inane.
Les élections à venir devraient être précisément l’occasion d’une réflexion sans complaisance sur le rôle de nos élites. Or, comme Le Doyen C H Kane l’a déjà si bien souligné, le Continent, particulièrement notre pays, a un réel problème avec ses élites, toutes ses élites (politiques -surtout politiques-, intellectuelles etc.), il ne s’agit pas de ne pas s’ouvrir au monde, « une civilisation à se replier sur elle-même, s’étiole et meurt ». S’ouvrir au monde ne veut pas dire tourner le dos au lieu à partir duquel on parle. L’universel abstrait n’existe pas ; il s’origine toujours du particulier. Or, il est incontestable que nos élites sont, en plus d’être corrompues - pas toutes heureusement - extraverties : il n’est de vérité pour elles qu’occidentale reconnaissant ainsi implicitement le discours de l’anthropologie coloniale : notre Continent est une tabula rasa, au moment même où l’Occident est arrivé au bout de ce qu’elle peut pour s’installer dans une logique de réitération sur fond de crise de valeurs, de sens et de repères. Au moment même où ces valeurs et repères font l’objet d’une rhétorique incantatoire et obscène pour mieux masquer la profonde crise éthique dans laquelle nous sommes plongés.
Prenant ainsi nos frêles démocraties en otage, différant ainsi leur marche vers une démocratie majeure et apaisée. Partant du cas singulier du Sénégal Latif le montre admirablement. Peu importe ici que les citations soient parfois longues, que l‘approche soit phénoménologique et ne nous donne pas toujours les outils conceptuels permettant de rendre plus intelligibles les réalités décrites. Peu importe de n’être pas toujours d’accord avec le propos tenu qui, justement, est fait pour provoquer un débat qui pourrait être salutaire et non pas d’assener des vérités définitives, évangéliques. J’en accepte l’augure et en relève d‘ores et déjà le défi ! il s’agit de lire lucidement et d’entendre dangereusement, et je poursuis :Ce qui importe c’est la mise en évidence d’une fascination dont il faudrait se déprendre, une métamorphose « qui parfois ne s’achève même pas ; qui nous installe dans l’hybride et nous y laisse », ce sont les logiques d’évitement et de ponce-pilatisme : c’est toujours la faute à l’Autre. L’Autre qu’il faut clouer au pilori. Parce que cela n’arrive qu’à l’autre. Interminables procès en sorcellerie réciproque. Ce qui inquiète c’est la périlleuse inertie de nos Etats qui ont l’air de se contenter des proclamations, des incantations, des principes et de leur pétition.
« Qu’aux abus anciens forts détestables on ait substitué de nouveaux plus exécrables. » Ce qui inquiète c’est le redoutable silence des hérauts, des porte-voix, si tant est que les mots intellectuel (parfois captif) et société civile (souvent serve), aient, sous nos tropiques ahuris, quelque signification autre que verbale, nominale. Certes, pour arriver au bout de la violence pour laquelle notre continent semble éprouver un attrait morbide et qui fait ricaner les autres, il faudrait sûrement en produire l’étiologie ; en examiner les causes, les formes et les effets, en connaître les divers avatars. Mais en attendant, rien n’interdit de tirer les conclusions des prémisses que nul n’a probablement souhaitées. Et parer au plus pressé. Et d’abord en parler sérieusement. Loin du bruit et de la fureur. Loin des passions politiciennes. Avec comme seule boussole le souci et la querelle de nos peuples. Il nous faut retourner à la sagesse de nos racines communes, à nos irréductibles et universelles valeurs de solidarité, de fraternité, réapprendre à nous aimer, à nous parler, au-delà des nos adversités et de nos divergences légitimes : il y va du destin de notre Continent.
Certes, je comprends le silence des intellectuels qui contrairement à ce que semble penser Latif ne relève pas forcément d’un renoncement coupable mais parfois d’une prise de conscience douloureuse que leur parole n’est ni attendue ni entendue. Jean Baptiste aussi a prêché dans le désert mais aujourd’hui son propos retentit partout. Donc les clercs et les scribes doivent continuer de parler, ils finiront bien par être entendus - ne fut -ce qu’au prix d’une longue rumination, surtout au moment où l’Afrique est à la croisée des chemins. Quelque soit la relation extrêmement sophistiquée de la triade scribe-prince- journaliste. Car il y a urgence ! Hypothéqué par un passé -dont les effets continuent de se faire sentir - qui l’a sorti de son processus normal de développement endogène, handicapé par un contexte international chargé de lourdes menaces, le continent, en proie à tous les démons, semble apparemment être voué à toutes les calamités : économiques, politiques, sociales et même naturelles. Or, aujourd’hui il s’agit de défendre la République contre ceux qui rêvent de plaies et de bosses et qui l’ont prise en otage. Contre les tentations autoritaires, contre ceux qui prennent nos pays comme une sorte de Wall Street où il s’agit d’acheter et de vendre des actions pour récolter des dividendes, faisant du peuple un moyen, et non de son épanouissement le but de la politique, contre ceux qui portent Dieu en bandoulière, contre eux qui communiquent sans informer, contre ceux qui font de la politique l’unique moyen de promotion économique : il s’agit de mettre un terme à la lutte des places qui a dévoyé la politique de sa noble tâche de construction de la Cité. Il faut refuser de céder à la peur, au découragement, à la suspicion inquisitoriale et au chantage. A la loi des suspects. Aux logiques de salut individuel. Il faut résister. Etre debout. C’est de l’avenir de nos pays dont il s’agit. Contre tous les pêcheurs en eaux troubles et de tous bords qui exposent nos pays à de redoutables dérives dont on vu ce dont elles peuvent accoucher (Côte d’Ivoire, Congo, Rwanda, Libéria etc.).
Cette dangereuse engeance est perceptible à travers des signes qui ne trompent pas : Violence économique sur fond de corruption et de mal gouvernance, violence du contrôle social, tentations de repli communautaire, velléités ethnicistes, tensions sociales de toute sorte, exacerbations religieuses, recherche frénétique de l’argent facile - celui -là qui corrompt et pourrit les consciences - , mauvaises passions, agressions verbales répétées, incivilités renouvelées, impudentes et banalisées dans nos comportements, monologues croisés et terroristes sur fond d’anathèmes et d’excommunication qui font litière de tout dialogue ; logiques obliques de salut individuel recouvertes d’aphorismes frauduleux, bruyants et vains sont en passe de devenir notre lot quotidien. Sans qu’on ne puisse leur assigner une unique origine. Il s’agit de réfléchir et d’agir, ensemble, en participant activement à la construction de nos pays, pour en faire des pays prospères, démocratiques et stables dans une Afrique unie, apaisée et en voie de développement. Il s’agit de construire une nation, édifier un peuple et consolider un état. D’autant que nos démocraties sont fragiles, nos citoyennetés rétives et nos Républiques chétives. Il nous faut donc renouer les fils du dialogue et du débat fécond ; renforcer la République et ses institutions, la démocratie et ses principes ; épouser fermement et résolument la Querelle de nos peuples, en étant généreux et ouvert avec nous-mêmes, loin des querelles partisanes, des litanies et des jérémiades sans fin. Or, notre Continent a un problème avec ses élites. Il s’agit de rompre avec les mimétismes et avec les gesticulations, car si nous voulions, pour paraphraser Fanon, faire de l’Afrique une nouvelle Europe, il eût mieux valu confier les destinées de nos pays aux Européens, ils sauraient mieux le faire que les plus doués d’entre nous. « Mais si nous voulons que l’humanité avance d’un cran »’, si nous voulons portons le problème de la condition humaine « à un niveau incomparablement supérieure de celui où l’Europe l’a manifestée, alors il nous faut faire peau neuve, inventer un homme neuf », promouvoir une pensée neuve. Puisse ce livre susciter un débat de l’intelligence, un débat de haute facture dans une sereine et ferme confrontation d’idées. Je suis preneur. Puisse - t-il préluder à un sursaut salutaire ! Hamidou Dia Philosophe écrivain
- Par Nettali -
L’OBSERVATEUR :
« Barça, Barsax ou Baaxaat ? » « Quelle destination pour Notre Pirogue : Emigration, Naufrage ou Ressourcement ? »
Article Par Cheikh Amidou Kane, Vice-Président des Assises National,
Paru le Lundi 1 Juin 2009
La perte des repères, l’angoisse devant des lendemains incertains sont parmi les états d’esprits les plus largement partagés par les sénégalais du temps présent. Le mal a pris une ampleur et une acuité telles qu’il s’impose l’ardente et urgente nécessité que notre société, dans son ensemble, s’attèle sans faux fuyants ni retards, à la recherche de ses causes ainsi que des remèdes qu’il faut y apporter.
Faute de cette mobilisation et de cette remise en cause radicale de nos fondamentaux, aucun segment de notre communauté, nos populations au large pas plus que les élites dirigeantes modernes ou traditionnelles, ne sera épargné par les conséquences qui pourraient découler de notre irresponsable et commune démission. Cependant, ceux qui sont interpellés au premier chef par cette situation de péril, ce sont les derniers nommés, c’est à dire les élites dirigeantes, modernes et traditionnelles.
Pour diriger, c’est elles, en effet, qui ont été investies d’espoir, de confiance et de responsabilité par notre peuple, les unes du fait de leurs savoirs, de leurs expertises modernes, et de leur désignation par le suffrage électoral, les autres en raison de leur exemplarité supposée dans l’observance des valeurs religieuses, morales et culturelles qui constituent les fondements de notre communauté.
C’est à cette clameur d’angoisse issue de nos profondeurs que tente de répondre l’organisation de ces Assises Nationales dans lesquelles se retrouvent tous les sénégalais, populations et élites, militants politiques, syndicalistes, société civile, laïcs, religieux de toutes confessions, groupements de corporations et initiatives individuelles. A l’exception notable du parti au pouvoir et de ses alliés, tout le pays, de ses niveaux départementaux et locaux à ses populations émigrées en Europe et aux USA y prend part. Entendons-nous bien, cependant. Il ne s’agit pas de seulement jeter la pierre aux équipes dirigeantes actuelles, quoiqu’elles soient en première ligne des jets de pierre du fait de la confiance dont elles ont été investies par le suffrage des électeurs. Il s’agit, plus fondamentalement, de procéder à notre examen de conscience et à notre autocritique, élites et peuple, sur la manière dont nous nous sommes acquittés de la tâche de nous conduire et de nous gouverner depuis un demi-siècle que les étrangers qui nous colonisaient nous ont laissés à nous-mêmes. Cette autocritique n’est pas une entreprise d’autodénigrement et de flagellation. Elle est à vocation thérapeutique. Elle vise à nous guérir de notre angoisse, de notre égarement, et à nous remettre sur le droit chemin, pour la conquête d’un futur dont nous sommes capables et dignes, « yes, we can !», nous les sénégalais, et avec nous, tous les peuples d’Afrique Noire. Ce devoir de remise en cause concerne, en effet, tous les quarante six (46) pays de l’Afrique Noire. Bien des traits communs nous lient et nous vouent à un destin commun. Ces pays appartiennent à la même « classe d’âge » en quelque sorte, pour utiliser une notion connue de tous, ayant accédé à l’indépendance et à la souveraineté à la même époque, il y’a un demi-siècle. Ils partagent une même communauté de destin historique ayant tout à la fois, tous ensemble, subi la ponction démographique de la traite négrière et la marque au fer rouge qu’elle a laissée sur notre sensibilité. Ils ont tous vécu l’asservissement de la colonisation. Ils appartiennent à une civilisation orale où la parole, la palabre et le consensus, offraient souvent une alternative fiable au recours direct et primaire à la violence.
La thérapie recherchée par l’exercice sénégalais, si elle est performante et pertinente, sera nécessaire et comminatoire à tout l’espace de l’Afrique subsaharienne.
Pourquoi devrait-il en être ainsi, à quoi notre pays doit-il ce rôle d’éclaireur, d’ouvreur de voie ?
Il le doit à sa spécificité, laquelle ne relève pas de l’essence mais résulte de la convergence de facteurs d’ordre géographique, démographique et historique. Il y a, dit Souleymane Bachir Diagne, « une spécificité sénégalaise qui est la suivante : si nous regardons la géographie de notre pays, nous sommes un pays Finistère, c'est-à-dire le dernier point du continent s’avançant sur la mer. Ce qui revient à dire que notre démographie a été constituée par des apports de population fort nombreuses et nous sommes au carrefour de beaucoup de cultures. Et cela donne une sorte de spécificité sénégalaise que je verrais dans le pluralisme ».
Notre pays est en effet le lieu de convergence de populations et d’influences venant de l’espace mauritano-saharien musulman au Nord, de l’espace culturel soninké et manding, entre les bassins des fleuves Sénégal et Niger à l’Est, de l’espace guinéo-forestier au Sud, et enfin de l’espace européo-atlantique, colonisateur, porteur de valeurs de civilisation chrétienne et de modernité de type occidental.
De la sorte, l’identité sénégalaise tire ses origines de trois sources : la culture traditionnelle du monde noir, de nature orale, les valeurs religieuses, musulmane, chrétienne et animiste, et la modernité de type occidental. De tous les pays de l’Afrique de l’ouest, le Sénégal est un de ceux qui ont été le plus précocement soumis à ces trois influences et qui a le plus longuement interagi avec elles. Il a, de ce fait, réussi le degré de conciliation, de fusion et d’appropriation le plus achevé de ces divers apports. C’est en cela que réside sa spécificité. Prenons deux exemples illustratifs, concernant son appropriation des influences religieuses, et de celles de la modernité de type occidental. Entre l’introduction de l’Islam par les Almoravides dans le Tékrour sous le règne de War Jabi au Xe siècle et l’Islam confrérique sénégalais actuel, en passant par les prédications dans tout l’ouest africain jusqu’au nord du Nigéria actuel par le Jurisconsulte Ousmane Dan Fodio et le Prédicateur jihadiste Oumar Tall du Fouta Toro, par la révolution islamique Torodo de Souleymane Bal, les enseignements de Ahmadou Bamba, de Malick Sy, de Abdoulaye Niasse et bien d’autres, on peut voir à l’œuvre à la fois une appropriation de l’Islam par les sénégalais et une inculturation de cette religion par les valeurs et les outils de la culture traditionnelle qui lui étaient compatibles. On peut observer cette inculturation aux plans de l’usage des langues nationales, des outils pédagogiques traditionnels, des étapes de la formation par classe d’âges, des règles de la gouvernance publique.
Il est possible d’observer aussi le même processus d’appropriation, bien que ce soit à un degré moindre, de la modernité de type occidental par les sénégalais. S’agissant par exemple des règles politiques de la gouvernance citoyenne, depuis l’époque des pénétrations coloniales anglaise, hollandaise et française, depuis l’époque des Compagnies à Chartes jusqu’à l’Alternance survenue en l’an 2000, notre pays s’est initié progressivement à la représentation citoyenne et à la gouvernance pratiquées à la manière de la modernité de type occidental. Depuis les Etats Généraux de la Révolution française, l’érection de Gorée, Dakar, Rufisque et Saint-Louis en Communes de plein exercice, celle de la participation aux Assemblées Françaises des 3ème, 4ème et 5ème République de Blaise Diagne, Ngalandou Diouf, Lamine Guèye, Senghor, Mamadou Dia, et leur participation, depuis la 3ème jusqu’à la 5ème République dans les gouvernements français. C’est ce qui a permis que, s’agissant du leadership politique au Sénégal, l’Alternance survenue le 19 Mars 2000 n’a été que la 5ème, après celles qui ont vu Blaise Diagne succéder à Carpot, Ngalandou Diouf succéder à Blaise Diagne, Lamine Guèye à Ngalandou Diouf, Senghor à Lamine Guèye, Abdou Diouf à Senghor et, donc, Abdoulaye Wade à Abdou Diouf, pour son mandat à la tête du Sénégal. donne raison à ceux qui, arguant de ce que Abdou Diouf. Notre pays peut s’enorgueillir d’avoir réussi six alternances politiques en 80 ans de vie politique, dont 48 en tant qu’Etat indépendant. On lira par ailleurs, dans un des encadrés de ce rapport, de quelle manière la gestion de l’économie selon les règles du modèle occidental de la modernité a plus ou moins réussi à intégrer les règles du modèle économique et social qui a inspiré les sociétés africaines, qui met en exergue « l’importance des valeurs culturelles et sociétales dans le développement, car l’économie est ‘‘enchâssée’’ dans le social ».
Nous voici donc parvenus à la fin d’une tentative de description du panorama de la société sénégalaise telle qu’elle a été façonnée, le long des âges, par la convergence des trois sources de valeurs fondatrices que nous avons évoquées.
Cet édifice subtil est en danger de mort.
La commission des Questions sociétales des Assises a tenté de procéder à l’identification de la chaîne des dangers qui menacent cet édifice, puis d’identifier leurs origines, de formuler ensuite quelques recommandations pour parer à ces dangers et enfin de proposer un cadre d’opérationnalisation de la mise en œuvre de ces recommandations.
Nous avons retenu une douzaine, parmi les dangers majeurs identifiés. • Il y a un conflit qui s’approfondit entre les valeurs traditionnelles endogènes, culturelles et religieuses, et les valeurs globalisées.
• De très larges segments de la population sont exclus des circuits modernes de production et de redistribution.
• Le système éducatif en vigueur est inadéquat, faute d’avoir su concilier réalités et valeurs endogènes et modernité de type occidental.
• Il y a une dangereuse tendance à instrumentaliser l’Etat et la Religion, au risque de déchirer la société en des factions en compétition.
• Il y a un renversement de la hiérarchie des valeurs.
• Pour les conduites individuelles et collectives, les repères et cadres moraux se perdent, sont brouillés ou deviennent inopérants.
• Il est noté une propension des sénégalais à désobéir aux normes. • La gouvernance telle qu’elle est pratiquée par l’Etat postcolonial est décriée, cet Etat lui-même est contesté, contourné, suppléé.
• Les solidarités s’essoufflent en même temps que se développent l’individualisme et les égoïsmes.
• Est en œuvre un processus de déstructuration de la famille et d’amenuisement de son rôle.
• On observe un déficit de solidarité agissante en dehors des groupes identitaires.
Tels sont quelques uns des dangers. Quels en sont les origines, les causes, les responsables ? On pourrait en énoncer, de façon non limitative toutefois, de quatre sortes.
➢ L’école et le système éducatif au sens large.
➢ La démission parentale, à différents niveaux.
➢ Les contrevaleurs convoyées par les leaders sociaux, culturels et gouvernementaux.
➢ Les contrevaleurs importées via la globalisation.
Telle est la double invasion des dangers, venus d’en haut ou remontant d’en bas, qui menacent notre société. Devant de tels défis, devons-nous désespérer ? Ce n’est pas ce que nous avons décidé de faire, nous les Sénégalais qui avons choisi d’initier et de mener à leur terme les Assises Nationales. Hommage à notre peuple !
LE QUOTIDIEN :
Le projet présidentiel combattu de tous côtés : La banque verte de Wade décriée en Conse.
Le projet du Président Wade de créer une banque des paysans sur les cendres de la Cnca ne rencontre pas une grande approbation de la part des différents acteurs. Même le ministre de l’Agriculture a été obligé de rapporter les critiques en Conseil des ministres.
La banque verte de Wade décriée en Conseil des ministres
Par Mohamed GUEYE
La banque verte du Président Wade verra-t-elle jamais le jour dans un avenir proche ? Les réactions de plus en plus négatives qui s’expriment principalement du côté des paysans, les principaux concernés, permettent d’en douter fortement. Et même dans le communiqué du Conseil des ministres, publié hier, on a été obligé d’en tenir compte. Rendant compte de l’intervention du ministre de l’Agricul-ture, le communiqué indique, à la fin : «A l’occasion de la réunion hebdomadaire du Comité national intrants et matériels agricoles, et suivis des campagnes, tenue le 27 mai 2009, le Ministre a rappelé que les producteurs ont exprimé leur souhait pour la sauvegarde de la Cnca et son renforcement. Ils estiment que cette banque pourrait, moyennant une réforme, s’adapter aux exigences de la banque verte.»
Il est vrai que le rejet est franc et massif. Comme le souligne le document, il ne s’agit pas tellement d’un rejet de la fameuse banque verte, que de celui de la disparition de la Cnca. Les employés de la banque, dans un document publié dans la presse, avaient indiqué leur refus de voir disparaître un outil qu’ils jugeaient performant. Ils ont été soutenus par les représentants des organisations paysannes, qui jugent qu’au lieu de supprimer, il faudrait plutôt ajouter. Ainsi, lors de la conclusion de l’atelier sur la formation agricole et rurale, organisé en partenariat avec la coopération suisse, et qui a pris fin le mercredi dernier, le président du Conseil national de coopération et de concertation des ruraux, M. Samba Guèye, a estimé qu’il fallait plutôt mettre en place un fonds de garantie au sein de la Caisse nationale de crédit agricole, qui permettrait de financer la campagne agricole, mais également, le matériel.
«L’idée du Président de la République de créer une banque verte est bonne et noble. Il nous appartient maintenant, à nous et à d’autres, de nous concerter pour voir comment la matérialiser, pour que cette banque, en complément avec la Cnca puisse régler les problèmes de l’accès au crédit dont souffrent les paysans dans le monde rural», considère M. Guèye.
Le président du Cncr a été plus indulgent que le chercheur Jacques Faye, qui n’a pas été loin de considérer les déclarations du chef de l’Etat comme des simples radotages. Le sociologue rural a affirmé que la vraie question du monde rural sénégalais, au-delà de l’accès au financement, était plutôt une orientation claire et précise. Comme disent plusieurs acteurs, à Dakar aussi bien qu’à l’intérieur du pays, il faut une véritable politique agricole pour le Sénégal. Et certains considèrent que ce n’est pas la présentation du communiqué du Conseil des ministres qui fera lever ces doutes.
Sans faire le bilan de la campagne écoulée, alors que l’hivernage a déjà démarré dans les parties sud du territoire national, le gouvernement annonce la mise en place -enfin ?- des intrants et des engrais : «Le ministre de l’Agriculture, conformément à la volonté du Chef de l’Etat, a pris les dispositions pour l’augmentation du stock semencier arachidier de 30 000 tonnes à 50 000 tonnes et la baisse du prix de cession au producteur. Il a évoqué la répartition des quotas de semences d’arachide par Communes rurales et Communautés rurales faite de manière participative, avec l’implication des directions régionales du développement rural, puis validée au cours d’une réunion de synthèse et de lancement des activités de suivi de la campagne agricole tenue le 27 mai 2009. La dite répartition a tenu compte des potentialités de chaque région pour la culture de l’arachide d’une part, et des nouvelles Collectivités locales (communes et communautés rurales) d’autre part. Les opérations de mise en place des semences d’arachide sont en cours sur toute l’étendue du territoire national avec un niveau de réalisation satisfaisant à la date du 25 mai 2009.» Après cela, le ministre a fait également état de la situation sur la disponibilité et les mises en place des engrais au 25 mai 2009.
Beaucoup craignent que cette seconde phase ne soit que le clone de la première, c’est-à-dire, un echec que les gens vont camoufler derrière des chiffres ronflants, que la réalité du terrain ne viendra pas étayer. La preuve, toutes ces belles déclarations sur la mise en place des engrais, ne disent rien sur la disponibilité du crédit. Car ces intrants sont loin d’être gratuits.
mgueye@lequotidien.sn
Nouvelles trouvailles pour une «révolution agricole» ou aveu d’impuissance ?
Aux nouvelles trouvailles du régime libéral pour cette présente campagne hivernale consistant à révolutionner l’agriculture (le mot n’est pas trop fort), après presque une décennie d’entreprenariat dans ce domaine stratégique de l’économie sénégalaise.
Aux nouvelles trouvailles du régime libéral pour cette présente campagne hivernale consistant à révolutionner l’agriculture (le mot n’est pas trop fort), après presque une décennie d’entreprenariat dans ce domaine stratégique de l’économie sénégalaise, s’ajoutent de multitudes annonces antérieures aussi singulières et différentes les unes que les autres. Le constat amer reste que nous nous trouvons devant une profusion d’étranges mesures, non durables, sans liaison aucune, avec un net recul de la croissance des productions agricoles et, souvent même, une régression du niveau de certaines spéculations ; si bien que, l’accroissement de la pauvreté dans le monde rural, au vu de la croissance démographique qui croit plus que proportionnellement, devient la constante. A chaque période de l’année, au moment même où les pluies commencent à s’installer dans la partie méridionale et orientale du Sénégal, nous entendons, le même refrain d’un éternel recommencement, sous la trame de nouvelles promesses sans un début d’exécution, comme si le secteur rural devrait se contenter pour son développement révolutionnaire que de promesses sur promesses.
Or, dans ce domaine stratégique du secteur rural ainsi que dans tous les autres domaines de la vie économique, seules les options durables, dans les filières viables, peuvent produire à terme des résultats probants pour un développement réel et l’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations immergées dans une extrême précarité, ne sachant que faire de leur seul moyen de production, dès lors que la terre ne puisse même pas leur procurer le minimum vital.
La réalité demeure que le secteur rural, occupant plus de 60% de la population sénégalaise, devrait constituer une «surpriorité» dans un contexte d’une crise alimentaire mondiale qui ira crescendo avec l’amenuisement des terres arables et l’augmentation de la population mondiale. En lieu et place, nous assistons à un dépérissement du monde rural au profit d’infrastructures de prestige dans la capitale, entraînant le niveau faible de la contribution de ce secteur stratégique au Pib autour de 15% (agriculture, forêts, élevage, pêche).
A cet égard, nous voudrions faire observer que si le taux de croissance dans le secteur rural connaissait une progression annuelle régulière, la contribution du secteur rural au Pib qui était de 23,8 % en 2000 pourrait atteindre l’objectif de 30% qui nous aurait permis, avant terme, en 2009, d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement à savoir la réduction de moitié de la pauvreté au Sénégal. Atteindre 30% du Pib pour la contribution du secteur rural, c’est injecter une masse monétaire d’environ 1 200 milliards de francs Cfa contre, de nos jours, la moitié seulement, autour de 600 milliards pour l’agriculture, l’élevage, la pêche et les produits forestiers. Il y a lieu de faire observer le peu d’importance accordé au secteur rural durant tout le magistère des libéraux qui décrètent subitement, sans en prendre les mesures idoines, une révolution agricole, comme si la révolution nous tomberait du ciel, après les mirages de la Goana1 et de la Goana2. La révolution, c’est sur la durée et non sur l’événementiel. Comment révolutionner l’agriculture sans évoquer le relèvement de la productivité du travail, l’amélioration des capacités humaines, l’augmentation des surfaces arables, la maîtrise de l’eau, la pratique de prix incitatifs et la réduction du coût de l’argent pour favoriser l’investissement, la réorganisation et l’extension des circuits de commercialisation, la valorisation des produits agricoles, etc. Comment parler de révolution, sans la constitution d’un capital semencier et le développement de la recherche, si l’on sait que seulement 50 000 tonnes de semences non sélectionnées vont de nouveau, tardivement, être distribuées dans le monde rural, cette présente campagne hivernale.
Lors du Conseil présidentiel sur l’agriculture tenue le 19 mai 2009, le président de la République venait de reconnaître qu’il n’y a pas de changement dans le monde rural en dépit des multiples plans et programmes et s’empresse de déclarer une nouvelle trouvaille, la révolution verte. Nous nous souvenons de la Goana 1, de la Goana2, du plan Reva, des programmes maïs, niébé, manioc, sésame, nous faisant penser à une panoplie d’initiatives théoriques, dans un univers présidentiel théorique, en déphasage avec le réel. Le domaine de l’agriculture est le domaine le plus malmené de tous les secteurs économiques du Sénégal. Si l’inflation de projets agricoles pour le Sénégal des inventeurs de la roue pourrait se limiter que sur des schémas théoriques sans toucher aux structures existantes, entraînant des disfonctionnements et des pertes énormes d’argent, nous pourrions affirmer qu’il ne s’agit que d’un amusement de la galerie d’un régime dépassé par les événements et développant un empirisme tatillon ; toutefois, force est de constater qu’il s’agit bien, ici, d’une tragi-comédie, au regard de la souffrance des paysans et de l’accentuation de la pauvreté. Gouverner, c’est prévoir, c’est également être responsable pour ne pas toujours vendre du vent aux citoyens sénégalais et de ce monde en faisant semblant de prendre le taureau par les cornes afin de se donner bonne conscience, devant l’ampleur des dégâts et des périls. L’enfer, c’est toujours les autres, point d’autocritiques.
La particularité de l’exercice de cette année du conseil Présidentiel sur l’agriculture, en dehors des promesses sans fin, s’articule sur les dissolutions : dissolution de la Cnca pour une banque verte, dissolution des structures de regroupement des paysans et acteurs du monde rural, comme si les libéraux avaient la manie de détruire pour détruire, sans alternative crédible. Souvenons-nous encore de la dissolution de la Sonagraine tout au début de l’alternance et de celle de la Sonacos qui faisaient les beaux jours de bonnes campagnes agricoles.
En effet, nous avons connu les affres du système carreau usine avec les bons impayés, la fixation tardive des prix après récolte, l’absence de semences sélectionnées, le contingentement de la production arachidière, les débuts tardifs de la préparation des campagnes hivernales, la diminution per capita du revenu des paysans, pasteurs et pêcheurs.
Le moins qu’on puise dire est que le régime libéral a sérieusement affecté la vie économique globale et le monde rural en particulier par la provocation d’une baisse sensible des revenus des paysans dans un contexte inflationniste, par l’introduction d’un affairisme commercial avec la dissolution de la Sonagraine et son cortège de désagréments sur l’organisation des campagnes de commercialisation et la reconstitution du capital semencier, par le contingentement des productions agricoles et l’absence de financement et , de nos jours, par l’annonce de la dissolution de la Cnca et des structures de regroupement des paysans et acteurs du monde rural.
Il est temps que cessent les diversions, atermoiements et tâtonnements afin d’éviter que notre sounougaal se retrouve au fond des océans à l’instar du bateau Le Joola ; il se fait tard
Kadialy GASSAMA - Economiste Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
Au nom de l’Université.
Longtemps considérée comme le temple du savoir, de la lumière, l’université Cheikh Anta Diop est en train de perdre sa réputation d’antan. Longtemps considérée comme le temple du savoir, de la lumière, l’université Cheikh Anta Diop est en train de perdre sa réputation d’antan. Ce désenchantement de l’université traduit, de manière générale, le malaise de l’éducation nationale sénégalaise. Cette dernière qui est en crise depuis des années avec des grèves répétitives des élèves, des étudiants et des enseignants mérite plus de considérations, car nous restons convaincus que l’éducation est le pilier fondamental du développement durable. Nous ne saurions faire un diagnostic objectif en vu de résoudre définitivement les crises de l’éducation sans une réflexion sérieuse sur les acteurs de base.
Aujourd’hui, ce rassemblement des acteurs est nécessaire pour combattre ce fléau. Nous espérons qu’ensemble, nous pouvons collaborer pour assurer au Sénégal, une amélioration de son éducation en faisant des efforts supplémentaires pour la revalorisation des conditions pédagogiques et sociales des étudiants. Pour ce faire, il est essentiel et urgent de corriger la dislocation du mouvement estudiantin. Donc, le regroupement de l’ensemble des amicales de facultés s’impose pour faire valoir nos opinions et poser nos revendications. Il est temps de faire l’union sacrée et de condamner avec la dernière énergie, la présence policière autour de l’université.
Les événements du 17 février 2006, n’avaient épargné ni étudiants en Médecine encore moins ceux qui sont en Droit et Sciences. Donc l’université est une et indivisible. Tout ce qui touche à une faculté ou à un département engage forcément les autres. Chers camarades, l’heure est grave et le moment historique comme vous avez l’habitude de le dire dans l’accroche de vos discours d’Assemblées générales de facultés. Ainsi, l’heure n’est plus à la prise de conscience, mais à l’action. Il est aussi temps de comprendre que cette université est la nôtre, elle est celle de la basse classe. Parmi les ministres et députés de ce pays, il n’y a pas un dont le fils est à l’Ucad. Ce qu’il faut comprendre à travers cet exemple, c’est que cette université est celle des pauvres, et en réalité, ceux qui nous dirigent se moquent de la qualité de l’enseignement qui y est dispensée et des conditions sociales dans lesquelles évoluent les étudiants.
Une bonne politique d’éducation est un droit que les populations en général et les étudiants en particulier exigent du gouvernement. Si ce dernier est incapable d’assurer cette mission régalienne, nous devons lui tourner le dos et nous préparer à la lutte pour l’acquisition de ce droit élémentaire. Nous nous rappelons de ce 17 février 2006, lorsque des étudiants manifestant pacifiquement pour une amélioration de leurs conditions sociales furent durement réprimés et humiliés. Aujourd’hui, ils ont repeint, nettoyé, ils ont essayé de nous faire oublier ce jour historique, lorsque venant avec leur force de l’ordre semer le désordre au temple du savoir. Certes, nous avons pardonné avec beaucoup de philosophie et sans rancune, mais nous n’avons pas oublié.
Des soldats cagoulés, armés jusqu’aux dents avaient transformé l’université Cheikh Anta Diop en un véritable champ de bataille qui nous a rappelé le décor de Nairobi après l’élection présidentielle, de Karbala sous les bombes ou de gaza sous l’occupation israélienne. Une situation jusque-là inconnue des jeunes générations sénégalaises. Hélas, un désordre insensé et inopportun occasionné par les éléments du Gmi et leurs collègues de la Lgi. Ces derniers sont certes responsables, mais nous sommes assez matures pour comprendre que dans les corps militaires et paramilitaires, c’est l’ordre qui prévaut et qu’il est toujours donné par les supérieurs. En ce moment, nous avions incriminé, sans équivoque, monsieur Ousmane Ngom qui fut le ministre de l’Intérieur et avait ordonné de fait cette répression. Ce mardi 5 mai 2009, l’histoire s’est répétée sans surprendre les esprits avertis, car l’histoire récente a fini de montrer que l’actuel ministre de l’Intérieur et son prédécesseur ne constituent pas des modèles pour cette jeunesse. Nous nous garderons de citer des exemples par respect à la République qu’ils sont censés représenter.
Mais, au delà de cet acte, il faut y voir l’incompétence et la brutalité de tout un système qui se sont encore manifestées par l’incompétence des ministres de l’Education incapables de régler les problèmes de l’éducation. Regrettable système de diversion qui n’a fait qu’escamoter les problèmes des populations. Soyez sérieux et respectez ce pays, car il le mérite.
L’Etat, dans sa mission régalienne, a le devoir de réagir pour une véritable amélioration des conditions socio-pédagogiques de ses étudiants. L’Ucad compte plus de 55 000 inscrits, même l’Armée, avec sa discipline qu’on lui connaît, ne saurait gérer convenablement ce nombre pléthorique d’individus dans un même camp. Donc, la création de nouvelles universités s’impose, mais de vrais centres universitaires capables d’accueillir des étudiants dans de bonnes conditions au lieu de construire des «cases des grands».
Devant leur échec, les autorités fondent toutes leurs stratégies sur l’éclatement du mouvement étudiant. L’union dans la confiance s’impose pour prendre en compte l’avenir de ce pays qui est dialectiquement lié à notre avenir. Rejetons nos illusions et préparons nous à la lutte pour paraphraser Mao. Nous devrions continuer de croire que la faculté a produit et continue de produire des étudiantes et étudiants comme nous, capables d’aimer cette faculté et de s’engager honnêtement pour le bien-être des étudiants ; des personnes capables de gérer avec les réalités pour améliorer la situation de nos facultés.
Nous pouvons et devons travailler à cela ; notre faculté ne progressera jamais tant que ce slogan Rien pour nous, tout pour tous ! ne sera pas effectif. Bien sûr que la tâche sera difficile, mais elle est toujours possible, car c’est un travail ardu que d’assurer des conditions d’études convenables à des milliers d’étudiants, de transformer cette faculté anachronique en un véritable centre d’étude performant, puissant et doté de culture hautement développée. Et c’est pour mieux assumer cette tâche, et pour mieux travailler avec tous les hommes de bonne volonté en dehors de l’université déterminés à faire aboutir les transformations que nous devons à présent comme dans l’avenir apporter un mouvement de rectification et corriger, sans relâche, ce qu’il y’a d’erroné dans les facultés.
Mes chers camarades, ni les difficultés, ni les lenteurs, ni l’incompétence des autorités aussi bien étatiques qu’universitaires ne doivent nous décourager d’agir. Agir parce que c’est de notre responsabilité à l égard de nos petits frères et petites sœurs, de nos enfants, car si nous ne faisons rien, ce sont eux qui payeront la facture éducative. Agir dans la mesure où nous avons les éléments pour le faire, car les événements que nous avons connus durant l’année académique 2008/2009 doivent bien nous inspirer. Agir enfin parce que ce pays a besoin de son université pour espérer un avenir radieux. Cela est possible. Tout est une question de volonté placée au service d’une philosophie de l’éducation. Une éducation qui reconnaît la place centrale de l’étudiant et de l’étendue de ses responsabilités. Il nous faut une réforme audacieuse de notre système éducatif pour la formation de grands intellectuels, de docteurs, de techniciens au service de leur Nation pour qu’enfin le slogan du Sénégal émergent soit une réalité.
Sahir NDOYE - Licence de géographie Ucad / onclesah@yahoo.fr
SUD QUOTIDIEN :
AU SECOURS !!!! MALIKA SE MEURT
Tristesse et désolation. C’est le spectacle qui s’offre aux yeux des personnes qui ont eu l’habitude de fréquenter la plage de Malika, village de plus de soixante mille habitants situé dans la banlieue de Dakar. Cette belle plage de plus de cinq kilomètres, qui jadis faisait la fierté des estivants en période de canicule, est maintenant grignotée dangereusement par l’érosion marine, jusqu’au déracinement des filaos, à tel point que le village risque d’être englouti dans cinquante ans selon les scientifiques.
C’est l’occasion de saluer le très beau reportage paru dans un quotidien de la place, qui ne fait que confirmer les inquiétudes des riverains de cette plage. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Il est temps que les autorités ayant en charge l’environnement dans ce pays qui est le notre, se penchent sur le cas de Malika, dont le Maire n’a cessé de dénoncer cette avancée de la mer due à l’extraction du sable. Mais notre désarroi a été encore plus grand quand le ministre de l’Environnement a omis Malika dans la liste des localités les plus touchées, lorsqu’il parlait de cette usine de fabrique de grosses pierres pouvant peser jusqu’à trois tonnes, qui devront être jetées dans l’océan. C’est la nouvelle trouvaille des autorités pour stopper l’avancée de la mer.
Il y a lieu de rappeler à Monsieur le ministre qu’il y a vingt ans à la plage de Malika, il fallait marcher une centaine de mètre avant d’atteindre l’eau. Maintenant les vagues viennent buter sur les dunes. Ainsi les premiers téméraires qui ont osé braver le ressac en construisant leurs maisons à quelques mètres de la rive sont entrain de le regretter amèrement.
L’édile de la Commune n’a cessé de le rappeler chaque fois que l’occasion se présente. Malika, ce beau et saint village fondé par SEYDINA LIMAMOU LAYE dont le lieu d’exil NGUEDIAGA jouxte la plage, Malika qui naguère était le fief de Monsieur le président de la République et Madame Viviane WADE, ne mérite pas ce sort. Malika a besoin d’aide pour endiguer ces deux fléaux que sont : l’extraction du sable marin et le dépotoir de Mbeubeussé dont des promesses de fermeture ont souvent été annoncées par les différents ministres qui se succédé, mais toujours renvoyées aux calendes grecques.
Sur un autre registre, on sait que la plage de Malika est classée dangereuse. C’est vrai. Mais aucun Malikois ne s’y est jamais noyé. A notre humble avis, des mesures hardies pourront être prises, avec la limitation d’une zone de baignade, l’installation de bouées de sauvetage et le recrutement de surveillants de plage parmi les jeunes de la localité qui sont par ailleurs d’excellents nageurs. C’est la clé pour solutionner les noyades. Mais c’est vraiment une hérésie que de dépêcher quotidiennement une escouade de gendarmes alors que ces derniers ont d’autres préoccupations plus importantes.
ARRET DEFINITIF DE L’EXTRACTION DE SABLE ET FERMETURE IMMEDIATE DE LA DECHARGE DE MBEUBEUSSE, tel est le souhait de tous les habitants du village de Malika dont des membres du parti écologiste RES siègent au Conseil municipal. Nous espérons que cet énième appel sera entendu.
• El Hadji Libasse KEBE
• Délégué du quartier SAM 1 à Malika
• E-mail : kebelibasse@yahoo.fr
WALF FADJRI :
Ne pas franchir le Rubicon des inondations
Le prétexte d’une rencontre entre le Premier ministre et les nouveaux pouvoirs locaux de Dakar a été l’occasion de poser la question de la prise en charge des inondations. A un mois de l’hivernage, on a eu l’impression que le gouvernement issu d’un régime bientôt décennaire semble mettre en avant sur une question aussi complexe les élus notamment de l’opposition installés seulement depuis deux mois. Que peuvent faire ces élus dans moins d’un mois eux qui, pour l’essentiel, ont trouvé des situations financières désastreuses du fait de gestions précédentes opaques. Les nouveaux élus locaux n’ont pas encore dit la vérité aux populations sur l’état des lieux de la gestion des équipes sortantes. Cela permettra déjà à la puissance publique d’en tirer toutes les conséquences de droit, s’il est vrai que nous ne sommes pas sous le règne de l’impunité. Sans dédouaner les nouveaux élus, nous devons à la sincérité de dire qu’ils ont trouvé des budgets en cours d’exécution avec des engagements qu’ils n’ont pas pris. Ils auront, ces nouveaux élus, un état de grâce tolérable pour juger de la révolution locale dont ils seraient porteurs. Ils n’ont pas le droit de faire comme leurs prédécesseurs enfermés dans un système opaque et limitatif. Leurs pouvoirs et leurs moyens sont limités et le risque est grand que toutes les demandes populaires leur soient adressées dans une totale confusion. Alors, pourquoi cette communication bizarre de l’exécutif central sur les soi-disant responsabilités locales dans la gestion d’une affaire assimilable au cas de force majeure pour ne dire de la catastrophe naturelle ou du sinistre ?
Nous savons tous que les inondations, notamment dans l’agglomération dakaroise, sont le résultat final d’une série de questions relevant de plusieurs paramètres qu’il n’est pas donné de régler en deux temps trois mouvements. La cause principale du problème est un manque de réseaux d’assainissement dans des zones au niveau desquelles les lits naturels de drainage des eaux ont été habités par des populations durant la longue période de sécheresse. Aujourd’hui que les populations sont bien établies sur place, il n’y a que deux solutions définitives majeures : le relogement massif dans d’autres zones habitables ou bien un investissement tout aussi massif dans des infrastructures artificielles de drainage des eaux. En attendant l’une ou l’autre des deux solutions qui demandent une planification cohérente au moins dans le moyen terme, l’urgence est à l’amortissement des conséquences de ces calamités sur les populations qui sont bien là et qui souffrent. Il est illusoire de prétendre trouver une solution dans un mois à cette question que l’alternance n’a pas résolue depuis près de dix ans. Des populations pataugent encore aujourd’hui dans les eaux verdâtres de l’année dernière.
Par quelle baguette magique, les nouveaux élus pourront régler ce problème à un mois de l’hivernage ? Exposer ces élus et faire jouer à l’Etat le simple rôle de soutien logistique n’est pas cohérent quand on sait que l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) dépend du même Etat central.
Dans la loi n° 96-02 du 22 février 1996, et le décret 96-667 du 7 août portant création et organisation de l’Onas, les missions de cette dernière sont, entre autres, la gestion en amont et en aval des installations d'assainissement d'eaux usées et pluviales, le développement de l'assainissement autonome, la valorisation des sous-produits des stations d'épuration et, toutes opérations se rattachant directement ou indirectement à son objet, dans la limite des zones urbaines et périurbaines. L’Onas doit être au centre de la question des inondations même si elle soutient avoir trouvé en 1996 la banlieue dakaroise pour l’essentiel sans réseau. Elle doit intervenir et devrait même voir son domaine d’intervention aller au-delà des zones urbaines et périurbaines pour prendre en compte la question de l’assainissement à l’échelle nationale. Le Sénégal n’est pas seulement le milieu urbain.
En réalité, les nouveaux élus locaux ne sont pas les magiciens pouvant régler du tic au tac la question des inondations mais ils doivent quand même s’impliquer pour aider à en atténuer les conséquences humanitaires. Ils doivent dans le moyen et le long terme être aux côtés des populations pour poser le débat en vue de solutions définitives en relation avec l’Etat.
Les inondations ne sont pas dans la liste des neuf compétences transférées par la loi 96-07 du 22 mars 1996. Certes, des questions comme l’environnement, l’aménagement du territoire, l’urbanisme et, l’habitat qui sont bien transférés, constituent des ingrédients pouvant impacter sur les inondations mais, on ne peut pas en moins d’un mois régler ces questions pour influer sérieusement sur l’irréversibilité des inondations. En vérité, les inondations interpellent l’Etat central d’abord avec ses moyens logistiques. Les élus locaux devant s’impliquer pour atténuer les effets et s’organiser avec l’Etat pour mettre en place un plan gradué et transversal de règlement définitif de cette question. Leur démarche doit être de faire ce qu’ils ont à faire et d’insister aussi pour que l’Etat fasse ce qu’il a à faire. Déjà dans le court terme, ces élus doivent prendre des mesures énergiques dans le sens d’une implication des populations qui n’accepteront plus d’être des spectateurs. Ces nouveaux élus pourraient, par exemple, mettre sur pied des collectifs de jeunes volontaires pour agir sur des problèmes de salubrité, d’environnement, de santé etc. Ces collectifs pris en charge directement par les communes pourront travailler à côté des acteurs publics et privés. Dès après l’hivernage, une réflexion sérieuse sans calculs politiciens doit être menée avec l’Etat pour envisager des solutions globales et nationales.
En définitive, le transfert des compétences ne signifie pas pour l’Etat central un désengagement dans les secteurs transférés. Dans l’attelage gouvernemental actuel, pas mois de 12 ministères ont des compétences au niveau national qui croisent les compétences transférées au niveau local. Cela veut dire qu’un Etat ne peut pas ne pas être responsable.
Le ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de la Décentralisation doit accompagner objectivement les élus locaux sans coloration politique. Le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels doit aussi jouer un rôle à la mesure de ces larges attributions textuelles. A quoi servira le super ministère d’Etat en charge entre autres de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures ? Ira-t-il aussi au charbon des inondations ? Quid du ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’Assainissement ? Assainissement. Le mot est enfin lâché. Ce ministre d’Etat est responsable au premier chef dans un mois quand les inondations seront là. Il devra plus agir que polémiquer. Et que dire du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé des Collectivités locales et de la Décentralisation ? Sera-t-il un missionnaire anti-Benno Siggil ? Les actes que posera ce ministre très polémiste les jours à venir nous édifieront.
Aujourd’hui avec quatre ministres d’Etat, plus un ministre délégué à plein temps, et pas moins de six autres ministres à cheval sur les neuf compétences transférées, nous pensons que l’Etat, à un mois de l’hivernage, ne se dérobera pas en mettant les nouveaux élus locaux à l’épreuve sur une question aussi vitale et sensible que la gestion des inondations.
L’article 6 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 dispose : ‘Les transferts de compétences par l'Etat doivent être accompagnés au moins du transfert concomitant aux régions, communes et communautés rurales des moyens et des ressources nécessaires à l'exercice normal de ces compétences dans les conditions prévues par le Code des Collectivités locales… Dans les cas où l'insuffisance des ressources financières des collectivités locales risque de compromettre la réalisation et l'exécution des missions des services publics, l'Etat peut intervenir par l'octroi de dotations spéciales aux collectivités locales concernées’. Les maigres budgets des collectivités locales ne peuvent pas régler la question des inondations. L’Etat ne peut pas se dérober et ne doit pas être la roue de secours qui viendrait après avoir mis les nouveaux élus notamment de l’opposition à l’épreuve.
Nous savons que 2012 vaudra pour certains, tous les calculs et intrigues politiciens. Nous savons aussi que 2012 semble être la seule préoccupation centrale mais, faut-il pour autant jouer avec la vie des milliers de populations pour qui l’hivernage à venir n’est pas forcément sous le signe de l’espoir.
Le Rubicon des inondations ne doit pas être franchi par la politique politicienne. Dans le confort des salons douillets, les hommes politiques doivent savoir que les populations attendent et n’attendent que des solutions. Les inondations sont des questions vitales qui nécessitent des solutions totales. Et justement la totalité c’est l’Etat. Que l’intérêt supérieur des populations prime sur tout ! Tout voulant dire simplement tout.
Mamadou NDIONE Mandione15@gmail.com
L’Afrique debout !
De la politique, des fortunes fabuleuses sont bâties sur son dos
Cessons de rêver, de nous payer des mots !
L’Afrique est bien lotie mais désunie
Ses fils dans le besoin, ce qu’ils sont marris !
Et ceux d’ailleurs éperdument ravis
A bas la dictature ! A bas la dictature !
Comme les autres, nous sommes des durs
L’unité du continent noir, nous devons en avoir cure
Pour faire face à nos détracteurs
Avec une énergie accrue, la plus grande fureur
Refusons d’être les baïonnettes de l’Extérieur
L’épanouissement, ce n’est pas chose interstellaire
Nous pouvons faire quelque chose de grand, ce n’est pas piqué de vers !
Et sortir des fléaux aussi haineux que la misère
Le développement de l’Afrique, qu’elle reste notre préoccupation la plus tenace
Pour faire montre aux yeux du monde notre face
Et dire adieu au temps où tout nous agace
Finissons avec les velléités
Cela seul, mettra fin à toute maniabilité
Pour une Afrique qui file droit vers le chemin de la liberté
En ce siècle nouveau, qu’elle fasse bonne moisson
Fils d’Afrique, unissons-nous !
A tout ce qui sépare, disons un non !
Ibrahima NGOM Damel Journaliste-Ecrivain Tel : 76 580.68.10 / 70 100 01 87 Email : yboupenda@yahoo.fr