Enfin, l’Afrique fait du solaire une priorité
Mieux vaut tard que jamais : Enfin, l’Afrique fait du solaire une priorité
Face aux délestages et coupures intempestives de courant, apparaissent du coup une détérioration des appareils électroménagers ainsi qu’une baisse de rentabilité des entreprises, provocant ainsi leur manque de compétitivité dans un commerce mondial des services et des biens si implacables. Il s’y ajoute que nos Etats étant non producteurs de pétrole, la production d’énergie électrique reste largement tributaire du pétrole importé. Aussi, la hausse vertigineuse du prix de ce dernier explique-t-il, pour l’essentiel la forte hausse de nos factures pétrolières. Le potentiel énergétique (hydrocarbures, biomasse, énergie solaire,...) de l’Afrique en général, notre sous-région (Cilss/Uemoa) en particulier, est considérable mais cependant sous exploité avec de très faibles consommations. L’Afrique est dotée d’un fort potentiel d’ensoleillement, plus de 3 000 heures/an, peu exploité, d’où une nécessité de promouvoir l’énergie solaire photovoltaïque qui reste très marginale dans les systèmes de production d’électricité.
Enfin, une décision intelligente et très réaliste. C’est pourquoi, «l’Afrique doit s’engager dans la bataille du solaire non seulement parce que c’est l’énergie la plus abondante, la moins chère, mais aussi parce que c’est une exigence pour rendre l’industrie africaine plus concurrentielle et plus résistante face aux chocs exogènes». Raison pour laquelle, à notre avis, il faut se réjouir du récent mandat donné par la Cedeao au Président Wade «pour réaliser des centrales solaires qu’il proposera en faveur de l’Afrique de l’ouest afin de lui assurer l’autosuffisance en énergie solaire et très bon marché». Ouf
; à la face du Sénégal sa volonté de changer le pays et de l’installer sur la voie du développement durable, n’en déplaise à ses détracteurs. Le Président Wade, faut-il le rappeler, pendant plus de cinquante ans, n’a cessé de marteler le thème du panafricanisme doublé d’une vision économique. Il parlait alors du Tennessee valley authority qui avait joué un grand rôle dans la mise en valeur et l’industrialisation d’une région des Etats-Unis. Que dire aussi de la croisade qu’il mène contre la fracture numérique pour rattraper notre retard technologique sur l’Occident. Il a montré, aussi
Dans tous les cas, l’occasion lui est, de nouveau, donnée pour mettre en pratique cette nouvelle initiative afin de booster nos économies.
Qui plus est, la maîtrise de l’approvisionnement en énergie et la protection de l’environnement restent parmi les enjeux majeurs du troisième millénaire. Il s’y ajoute que même les Européens ont compris l’importance de cette forme d’énergie dans l’optique d’un développement durable. Ainsi, à la barbe et au nez des Africains, l’Europe a initié un ambitieux projet appelé Desertec, sis dans le désert du Sahara, qui va leur permettre de produire de l’énergie solaire en grande quantité, sur cette partie du sol africain, pour ensuite l’acheminer vers le vieux continent par des câbles.
Rappelons-le, l’énergie est un facteur essentiel pour relever les défis de la Stratégie de croissance accélérée (Sca), d’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et de lutte contre la pauvreté,plombant du coup notre développement économique et social. Outre le fait que l’énergie solaire peut pallier ces insuffisances, elle peut surtout contribuer, en milieu rural, à libérer les femmes des corvées ménagères pour se consacrer davantage à d’autres activités génératrices de revenus susceptibles d’améliorer leurs conditions d’existence et de réduire sensiblement la pauvreté. L’Europe a développé son agriculture d’abord, ensuite son industrie. Pour sortir du «monde lent» afin de basculer dans le «monde rapide» pour paraphraser A. Toffler, nous devons absolument, régler au plus vite nos problèmes énergiques. Or, le contexte actuel est, non seulement marqué par une morosité dans le secteur des hydrocarbures, mais aussi, nos réseaux traditionnels de distribution d’électricité sont obsolètes. Pis, ils ne couvrent même pas la majeure partie des usagers
L’Afrique est conservatrice, gaspilleuse de temps et d’énergie, j’ai bien peur que dans ce sottisier, encore une fois, cette belle initiative si prometteuse ne soit simplement oubliée dans les tiroirs.
Aly MANGASSA - mangassaa@yahoo.fr