La démocratie des «Tontons macoutes
La démocratie des «Tontons macoutes»
Nous disons : «Non !» à la peur qui fait fuir !
(Senghor - Niani. Hymne de la jeunesse sénégalaise)
Le Sénégal est en passe de devenir une République Duvaliériste avec ses tontons macoutes prêts à trancher la tête des citoyens qui ne sont pas de la mouvance présidentielle. On se souvient que Jean Claude Duvalier alias Papa Doc avait institué en Haïti des milices parallèles à la Police d’Etat pour perpétuer son règne dans la terreur jusqu’à l’avènement de son fils au pouvoir.
Le Pds (que d’aucuns appellent avec humour le Parti Dolécratique Sénégalais) contribue chaque jour à ternir notre aura démocratique. Talla Sylla a été agressé. Des sièges de journaux sont régulièrement saccagés par des nervis. Il y a, depuis l’Alternance, un recul de la démocratie et une recrudescence de la violence érigée en méthode de gouvernement.
L’Amérique, championne de la démocratie, a boycotté en 2009, notre pays dirigé par un vieux qui prend la Constitution pour un cahier de brouillon où il peut gommer comme il veut les passages qui ne lui conviennent pas. C’est la République du monarque absolu qui peut défaire à tout moment la Loi fondamentale du pays.
Aux violations chroniques de la Constitution s’ajoute la violation des droits de l’Homme. Les libertés publiques sont comprimées dans ce pays où les marches sont interdites et les politiciens menacés de mort. L’architecte Pierre Goudiaby qui a voulu être maire de Dakar a été menacé au téléphone et il a bien raison de dire que nous sommes gouvernés par des bandits.
Le Sénégal est «un pays remuant» comme l’a noté De Gaulle dans ses mémoires en souvenir des porteurs de pancartes qui lui réclamaient l’indépendance en 1958, mais il n’a jamais été une terre de violence. Le Sénégalais a un côté très intellectuel et pacifique. Il aime les débats et les palabres où se cultivent la convivialité, le respect et l’amour de l’autre.
Du sang a coulé à Walfadjri. On veut faire fuir ceux qui défendent la liberté d’expression. Les journalistes de notre pays doivent demander au ministre de l’Intérieur un permis de port d’arme car ils doivent se défendre. C’est une question de survie. Quand un citoyen est menacé dans son existence, on peut l’autoriser à porter une arme par-dévers lui. La liberté de la presse est le baromètre d’une Nation civilisée. Au Sénégal, on retombe dans la barbarie primitive avec les baye-fall et autres tontons macoutes qui sèment impunément la terreur. J’ai honte d’être Sénégalais !
Mahamadou M. FAYE / mahamadou3@hotmail.fr