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quelle pertinenc
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Monsieur le prés
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WADE doit quitter le pouvoir, maintenant.

 
La question de l’heure : Abdoulaye WADE doit quitter le pouvoir, maintenant. 
La journée du 23 Juin 2011 restera une date historique, qui illustre qu’un peuple debout est, toujours, un peuple victorieux. La loi institutionnelle, qu’Abdoulaye WADE a voulu nous imposer, a été défaite par une forte mobilisation à l’échelle du pays devant laquelle le Président n’avait d’autre choix que de la retirer. Belle victoire, victoire touchante. Victoire fragile. Il convient de percevoir, sans se tromper, les vrais enjeux qui ouvrent la nouvelle situation.  
En ce mois de Juin 2011, les questions principales auxquelles le peuple sénégalais doit répondre sont de deux ordres : 
• Saisir la nature profonde de la crise que connait le Sénégal et celle du régime qui l’a engendrée, 
• Comment en sortir de cette crise par le départ imminent d’Abdoulaye WADE. 
L’Alternance, de par son incurie économique et son impéritie sociale, la mal gouvernance, la corruption et la spéculation foncière, a créé une situation qui a bloqué le pays en quelque domaine que ce soit. 
Pour mettre le Sénégal en ordre de marche, il convient d’identifier les forces sociales qui peuvent contribuer au départ de Wade. Comment faire pour rassembler ces forces ? C’est l’exigence du moment. 
Comme exprimé en Décembre 2009, dans un article intitulé « Dafa dooy, na deem » : « la tension qui sévit au Sénégal est le produit de la démesure, de la détestable et insupportable présidence libérale évanescente et bornée, aveuglée par sa puissance et ignorante de ses limites et de ses faiblesses, sans foi ni loi, autres que la cupidité et le cynisme ». C’était dans le contexte des attaques injustes contre la Communauté chrétienne. Abdoulaye WADE avait l’écrasante majorité de notre pays contre lui. Cette réflexion sur la démesure était isolée ; elle est, aujourd’hui, partagée par beaucoup de sénégalais. 
Au cœur de ce qui nourrit la montée de la colère et de la clameur qui a retenti le Mercredi 22 Juin et le Jeudi 23, à la Place de l’Indépendance, à la Place de Soweto et dans tout le pays, il y a une prise de conscience des conséquences devenues insupportables des dérives de l’Alternance. Le peuple résiste, l’Etat réprime violemment, comme à Sangalkam, à Mbane et à Kédougou, il y a deux ans... 
Pour les démocrates et patriotes sénégalais, qui, encore hier, semblaient résigner à une transmission dynastique du pouvoir, la mobilisation inédite du peuple, le Jeudi 23 Juin, est une nouvelle raison d’espérer. Le peuple est sorti, massivement dans la rue, pacifiquement. Mais la répression a été féroce. Le peuple a fait valoir son droit de manifester pour dénoncer une loi inique et scélérate. Ne pas permettre une telle manifestation ne laisse aucune issue au peuple. Il y aura un recours à la violence, cela aucun sénégalais ne le souhaite. 
Les violences, les morts d’hommes, les blessés pouvaient être évités. Mais le pouvoir en a décidé autrement. Pourtant, il a, piteusement, perdu. Donc, tout cela pour rien. 
Ces manifestations font penser à d’autres pages de l’histoire de triste mémoire. Se pose alors la question suivante : comment l’Etat, devant des manifestations populaires pacifiques, a paniqué, commis l’irréparable, et risque de précipiter sa propre chute. Les centaines de manifestants pacifiques sans armes, sous la conduite du prêtre Georges Gapone, fauchés un ‘’dimanche sanglant’’ de janvier 1905 en Russie par les soldats de Nicolas II, les révolutionnaires de Canton et de Shanghai précipités vivants, en 1927, dans les chaudières des locomotives, les manifestations des jeunes de Soweto en Juin 1976 lors desquels un enfant de 13 ans, Hector Peterson fut assassiné, les élections de Décembre 1963, dont le bilan se chiffre à 200 manifestants sans armes tués, sur ordre de Senghor, la révolution de Jasmin en Tunisie, la révolution du 25 Janvier en Egypte, « le printemps arabe » en général : tous ces événements racontent une histoire qui n’appartient pas aux historiens. C’est celle de la mémoire collective : une histoire tragique rythmée par les massacres, une histoire par nature défunte mais toujours digne d’être revisitée et méditée pour servir une histoire à venir. Le point commun de toutes ces manifestations est la volonté de l’autorité d’enrayer la poussée du mécontentement populaire et d’en conjurer la perspective, pour elle effroyable, qui est celle de sa chute. Mais on ne peut vaincre un peuple debout, comme nous le voyons tous les jours à Tunis, au Caire, à Damas, à Sanaa, à Mbane et à Sangalkam, et le Mercredi 22 Juin, à la Place de l’Indépendance et ce Jeudi 23 Juin, à la Place de Soweto. 
Et comme l’explique l’historien britannique Eric Hobsman : « La révolution française a révélé la puissance du peuple d’une façon qu’aucun gouvernement ne s’est jamais autorisé à l’oublier – ne serait ce parce que le souvenir d’une armée improvisée de conscrits non entrainés mais victorieuse de la puissante coalition formée par les troupes d’élite les plus expérimentées des monarchies européennes ». 
La loi constitutionnelle, maintenant défunte, que nous proposait Wade a failli être la goutte qui allait faire déborder le vase ; je laisse les constitutionnalistes le soin de nous éclairer en la matière. Ils l’ont fait, brillamment, et ont, largement, contribuer à son retrait. 
Le Gouvernement, contraint par la pression, a accusé une défaite sans précédent. Ce qui monte dans la société, c’est l’idée que cela ne peut continuer ainsi : « dafa dooy, dafa gueuna dooy, na gueuna deem ». 
Cette « démesure » se manifeste en tout et ne traduit que l’appétence du Président pour le pouvoir personnel, la situation de sujétion en laquelle il tient l’Assemblée Nationale illégitime parce que mal élue, ses rêves fous de gloire et de prestige, la peur d’une reddition des comptes devant la Nation une fois qu’il aura quitté le pouvoir. Tout cela le pousse à cette obscène et répugnante impudeur à faire fi la volonté populaire. Jugeant les sénégalais à son image, il pense que ce pays est un grand supermarché où tout s’achète ou se vend ; il suffit d’y mettre le prix. Cette pensée donne la pleine mesure du mépris dans lequel Wade tient les sénégalais. Ce mépris du peuple qui a déjà perdu des dictateurs plus puissants, dont Ben Ali et Hosni Moubarak, conduira Abdoulaye WADE à une chute inexorable parce que le peuple a décidé de résister. Pourtant, ces deux pays, la Tunisie et l’Egypte regorgent de ressources humaines. Mais, les élites prébendiaires qui font régner l’ordre social de l’époque des colons à celui des néo colons ont partout échoué. 
L’attente messianique d’un homme nouveau que Sartre avait espéré dans le préface les damnés de la terre de Frantz Fanon, ne s’est pas réalisée. Ainsi écrivait-il : « le colonisé se guérit de la névrose coloniale en chassant le colon par les armes ». Et Sartre de préciser : « ce fils de la violence puise en elle à chaque instant son humanité : nous étions hommes à ses dépends. Il se fait homme aux nôtres. Un autre homme : de meilleure qualité ». 
L’homme nouveau dont parle Fanon, cet ’’autre homme de meilleure qualité’’ ne s’est pas encore réalisé. Certes Fanon avait mis en garde contre le risque de confiscation des acquis de la lutte pour l’indépendance et avait dénoncé ceux qui, sous la peau noire, portait un masque blanc. Mais la réalité dépassa ces pires cauchemars. Les élites qui s’étaient réclamé du ’’socialisme scientifique’’ ou ’’de la révolution nationale et démocratique’’ de l’Ethiopie à Angola en passant par la Guinée et le Congo Brazzaville, se reclassèrent, sans état d’âmes, aux côtés de l’ordre libéral, pour le servir. Partout se créent de nouvelles classes aussi rapaces, parfois, que les anciens colons. Abdoulaye WADE est l’exemple le plus achevé de la faillite des élites africaines. 
N'est- il pas temps de « refonder » l'Etat sur de nouvelles valeurs de répondant aux questions suivantes : comment transformer la société dans laquelle nous vivons, conformément aux conditions du Sénégal et compte tenu du caractère de notre époque? Pour quels objectifs ? Qui doit s'unir et comment ? 
Hilary CLINTON, Secrétaire d’Etat américaine de dire devant l’Union Africaine, le 13 Juin : « Ce que nous voyons éclore dans les pays arabes a déjà pris racine dans les pays africains. Le message est clair ; le statut quo c’est fini. Les vieilles façons de gouverner ne sont plus acceptables. Il est temps pour les Chefs, de rendre des comptes, de traiter les peuples avec dignité, de respecter leurs droits et d’obtenir des résultats économiques. S’ils ne le font pas, il est temps pour eux de partir. » 
Abdoulaye WADE ne le fera pas. Ainsi pour les Sénégalais, il est temps qu’Abdoulaye WADE parte, s’il y a des sénégalais qui aiment Abdoulaye WADE, le meilleur conseil qu’ils puissent lui donner c’est qu’il parte. Et les vrais amis de Ben Ali et de Hosni Moubarak, sont ceux qui leur ont conseillé de partir à temps. Dans la solitude de leur résidence surveillée, en attendant la prison, ils savent maintenant qui étaient leurs vrais amis. Ceux qui disent à Abdoulaye WADE « Na deem », ce n’est pas par haine ou par méchanceté. C’est l’intérêt supérieur de la Nation qui l’exige. Je l’ai déjà dit et ne le répéterai jamais assez. 
« Na deem », pour nous permettre de bâtir une nouvelle société, au bonheur partagé et à la saveur humaine retrouvée, une société républicaine, réellement démocratique et souveraine, dans une Afrique solidaire, intégrée et ouverte. 
« Na deem », pour un Sénégal régi par une gouvernance fondée sur l'éthique, l'enracinement dans les valeurs morales, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions, des libertés individuelles et collectives. 
« Na deem », parce que nous sommes déterminés à ne plus « subir », à nous regrouper, maintenant plus que jamais, à prendre parti. Nous le devons à notre peuple ; c'est la finalité de notre existence sur terre, comme nous l'enseignent le Coran et la Bible qui nous rappellent que la foi n'est ni évasion, ni fuite des réalités, mais engagement dans ce monde qu'il convient de rendre, à chaque instant, plus humain, plus juste, plus fraternel et donc plus divin. 
Le Sénégal n’est plus que l’ombre gigantesque de lui-même et l’avenir du pays est écrit en pointillés. Il va falloir créer une confiance nouvelle, envers les institutions, à la légalité anéantie par Wade, et réapprendre ce qu’est la démocratie. Tout le pays est à sa merci et à celui de son système, les ministres, les députés, les magistrats, les directeurs de société, d’écoles, des hôpitaux, les hommes d’affaires, les chefs religieux. Il s’y ajoute que, chaque jour, la presse révèle de nouveaux scandales : immobilier, financier, foncier, tourbillon sans fin, sur un fond de népotisme ignoble. 
On connait le sort de ses homologues en Tunisie et en Egypte : assignés à résistance ou à l’exil forcé, leurs avoirs gelés. Abdoulaye WADE ne semble pas en tirer les leçons. 
On se plait, souvent, dans les débats de salon, à la radio et à la télévision ou dans les conférences à fustiger la passivité du peuple et sa propension à tout accepter ; le silence des intellectuels ou la « trahison des clercs ». Le dégout pour la société accompagne, toujours, la haine du système. 
Les manifestations du Jeudi ont montré que tout est, désormais, possible. Une chose a changé, probablement, pour longtemps. La peur a disparu. La prison mentale est ouverte. Trois siècles de servitude et de soumission au pouvoir colonial et post colonial, et pour la première fois, une vraie mobilisation populaire, dans une diversité féconde rassemblant toutes les forces vives de la Nation. L’incompétence politique de Wade a permis d’accélérer les conditions de rassemblement de l’opposition. 
Nous ne nous rassemblons pas pour une révolution ; mais pour une rupture. Il convient d’en connaître les limites et d’identifier les forces capables de la porter. Les forces rassemblées dans le cadre du mouvement « Touche pas à ma Constitution » en sont la matrice organisationnelle. 
Nombreux sont les Sénégalais qui sont prêts à en « découdre » avec le régime actuel et contribuer à la lutte pour la satisfaction de leurs aspirations à la démocratie, la justice sociale, la paix civile, la cohésion nationale et la sécurité. Parmi ces Sénégalais, certains militent dans différents partis d'opposition ; mais l'écrasante majorité ne se reconnaissent pas encore dans ces aspirations ; d’autres, qui jadis ont passionnément milité, sont devenus sceptiques quant à la capacité de l'opposition de changer réellement les choses, mais ont gardé intact leurs idéaux de jeunesse. Ils sont dans les regroupements du Vendredi après-midi, les tours de thé dans la société civile, les dahiras, les clubs sportifs, les clubs de belote des vendredi et samedi soir, les ONG ou tranquillement, chez eux, à attendre l'émergence d'une structure crédible capable de les mobiliser. Donc il convient de se rendre à l’évidence que « l’opposition » est constituée de partis, de cadres et de « leaders » ; mais cette opposition ne se réduit pas à cela ; elle s’exprime, aussi, dans des actes individuels et des actions collectives à travers des identités sociales fortement différenciées par la presse et les techniques de l’information ; elle est faite d’expériences, de mémoires, de militants, d’intellectuels, d’indépendants. Le mouvement « Touche pas à ma Constitution » initié par la Raddho, en est une illustration concrète parce qu’il a réussi une mobilisation sans précédent. 
L’idée de ‘’Large rassemblement à construire’’ part de ces considérations, en prenant pleinement en compte la gravité de la crise nationale actuelle et les conséquences désastreuses qui pourraient en résulter. 
Reste un facteur qui en surdétermine bien d’autres et se résume ainsi : est-ce que les forces sociales qui aspirent au changement sont organisées et capables de s’entendre sur cet objectif et pour combien de temps ? 
L’espoir est permis après la victoire du 23 Juin. Cependant, au détour de cette interrogation légitime sur l’unité d’action on retrouve une question souvent posée et rarement résolue : comment faire porter, par les masses sénégalaises, les idéaux de progrès contenus dans les conclusions des Assises Nationales qui nous projette vers de nouveaux défis. 
Il faut rassembler toutes les forces capables de faire partir Wade et faire échouer ses projets funestes. Son projet de loi institutionnelle est défait. Mais, il faut qu’il retire tous ses décrets concernant les découpages administratifs, que les populations de Mbane et de Sangalkam ont rejeté avec force. Un tel rassemblement crée, dans la lutte, les bases de l’unité comme nous l’enseigne Cabral. « L’unité est un combat. Mais elle se forge dans la lutte et se renforce dans la lutte ». Cette belle unité, que le peuple appelle de ses vœux et qui s’est réalisée dans l’Assemblée constitutive du mouvement « Touche pas à ma Constitution », s’est illustrée dans les actions retenues dans le plan d’action dont le rassemblement devant l’Assemblée Nationale pour arrêter la dérive impudique de l’Exécutif et du législatif, tous les deux mal élus. 
A voir à la Place Soweto, tous ces jeunes et ces vieux, ces riches et ces pauvres, ces urbains et ses ruraux, ces femmes et ces hommes, avec la fierté et la dignité briller dans les yeux crédules de cette belle jeunesse, où demeure convaincu que le bennoo est possible. 
La présence massive de tous ceux qui veulent en découdre avec le régime, à l’instar des manifestants de la Tunisie et de l’Egypte, est le seul gage de succès pour qu’Abdoulaye WADE, enfin, dégage le plancher. 
Quand un soir du 11 Février 2011, la maison Moubarak chute, malgré les élections législatives remportées à 93%, la presse égyptienne, à coup de confidences, écrit la légende. Un quotidien Cairote Al Akhbar rapporte une dispute homérique entre les deux fils du Rais, derrière les murs de la Résidence présidentielle : « Tu as corrompu le pays quand tu as ouvert la porte à tes copains businessmen ; alors que notre père aurait du être honoré à la fin de sa vie. Tu as souillé son image », hurle Allaa. 
Un autre journal rapporte que Suzanne Moubarak s’évanouit horrifiée par la querelle. Et Hosni Moubarak se retourne vers Gamal (l’ancien héritier, frère de Allaa) : « Ta mère et toi, vous êtes responsables de tout cela. Vous avez détruit mon image devant l’histoire. » 
Que Dieu, en sa Grâce infinie, nous fasse tous témoins vivants, avant le 11 Février 2012, de la chute inéluctable de la « Maison Wade, Madame et fils ». Les mêmes causes, produisant les mêmes effets, on s’imagine tout à fait Sindiély hurlant sur Karim et Madame WADE s’évanouir, horrifiée, et Abdoulaye WADE se tournant vers Karim et dire : « Ta mère et toi êtes responsables de tout cela. Vous avez terni mon image devant l’histoire ». A cette différence près, dans le cas d’espèce du Sénégal, c’est Abdoulaye WADE qui a terni sa propre image, et ce faisant, a abimé l’image du Sénégal à travers le monde. 
Félicitation à toutes les forces vives et surtout la jeunesse et la presse, pour cette belle victoire qui illustre les propos de Michel Foucault : « Le mouvement par lequel un homme seul, un groupe, une minorité ou un peuple tout entier dit : « Je n’obéis plus » et jette à la face d’un pouvoir qu’il estime injuste le risque de sa vie – Ce mouvement me parait irréductible. Parce qu’aucun pouvoir n’est capable de le rendre absolument impossible. Et parce que l’homme qui se lève est, finalement, sans explication. Il faut un arrachement qui interrompt le fil de l’histoire et ses longues chaines de raisons pour qu’un homme puisse, réellement, préférer le risque de la mort à la certitude d’avoir à obéir ». 
« Quand le Gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ». Ces mots de Maximilien Robespierre nous rappellent notre devoir. 
Bes du niak, le mouvement citoyen pour la refondation nationale, quant à lui, a testé sa capacité de mobilisation à travers ses cellules dans Dakar, dans les régions et la Diaspora, grâce à l’internet. Il a réussi ce test. La mobilisation a été totale jeune, militante, combative, téméraire. Bes du niak tirera toutes les leçons de cette cuisante défaite, d’un régime qui détient une écrasante majorité au Parlement, mais défait par le vrai pouvoir, celui du peuple. Montesquieu disait : « Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Le pouvoir du peuple a arrêté celui des injustes et des corrompus. La « disposition des choses », dont il s’agit ici, a été le patient et exténuant travail d’éveil politique qui a été nécessaire pour rompre avec les anciens pratiques du clientélisme fondé sur l’argent ou la religion. Cette rébellion, sans précédent, ouvre devant Abdoulaye WADE un grand boulevard pour qu’il parte. Il faudra entretenir dans tous les domaines l’esprit du 23 Juin ou l’esprit de la place promonitoire de Soweto. 
Si Abdoulaye WADE était De Gaulle ou Senghor, il aurait démissionné. Mais, comme il n’est ni De Gaulle, ni Senghor, il veut s’accrocher, sans crédibilité et sans autorité aucune. 
Quant à la situation, à l’intérieur du PDS, après ce sérieux revers, bonjour les dégâts ! 
Quand l’essentiel est en danger, s’opposer est un devoir. L’essentiel, c’était la Constitution. Elle était en danger, on s’est opposé, on a gagné. Bravo ! Mais, attention ! La victoire est fragile, il faut la renforcer par d’autres luttes et aux attentes d’une population pour qui les questions socio-économiques qui ont la primauté sur tout le reste. 
 
Serigne Mansour Sy Djamil 
 
 
 
Non Me Wade, vous n’avez pas le droit  
 
 
Comme si le cas de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et celui de Mamadou Tandja au Niger ne nous avaient servi à rien, voilà que le président Abdoulaye Wade du Sénégal, par son entêtement et sa boulimie du pouvoir, est sur le point de faire entrer le Sénégal dans la tourmente endémique dans la sous-région. Une tourmente aux conséquences incalculables, si l’on n’appuie pas vite sur le frein pour dire ‘stop’.  
Pourtant, pour le Sénégal et en premier lieu le président Wade - qui, au plus fort de la crise ivoirienne, se faisait le chantre de la démocratie en soutenant urbi et orbi que Gbagbo devrait ‘partir’, lui qui jouait au sapeur-pompier au Niger - les leçons ne manquent pas à tirer des cas nigérien et ivoirien. C’est donc le moment pour nous aussi de lui dire tout haut : Non, Monsieur le Président vous n’avez pas le droit.  
Non, Monsieur le président vous n’avez pas le droit, car, et au cas où vous l’auriez oublié, le peuple sénégalais ne vous a jamais élu pour que vous fassiez de ce pays votre propriété privée. Il ne vous a jamais élu pour cautionner des forfaitures, comme celle que vous avez voulu faire passer, appuyé par des zélateurs qui n’ont d’intérêts que personnels.  
Non, Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit.  
Ce peuple a été suffisamment tolérant et patient avec vous et vos partisans, au point d’être soupçonné d’être amorphe. Au moment où ailleurs, les peuples se soulèvent et les armes tonnent pour faire partir vos ‘amis’, ici on s’est contenté de vous rappeler paisiblement à l’ordre, de vous avertir, d’essayer de vous raisonner... Et pourtant que de raisons ce peuple avait-il pour imiter ce qui se passait ailleurs : vous avez dilapidé les fonds publics, favorisé des clans et des groupes religieux, fait régresser la démocratie, fragilisé les institutions, détruit le tissu industriel, bref violé votre serment. Malgré ce lourd passif, le peuple vous a regardé en se disant que le moment viendra pour lui de vous faire partir, dans le calme, par les urnes. Or, vous avez confondu cette patience à de la complicité passive, ou à de la peur ! Eh bien la preuve vient de vous être administrée par ce même peuple que vous vous trompez lourdement.  
Non, Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit.  
Vous n’avez pas le droit de faire souffrir davantage ce peuple qui, en 2000, vous a sorti de votre galère pour vous porter au pouvoir, espérant du coup consolider sa démocratie acquise de haute lutte et sortir des difficultés de la vie quotidienne. Mais vous l’avez trahi. Et pourtant, c’est stoïquement qu’il vous regarde faire, alors qu’ailleurs, comme en Egypte et en Tunisie, par exemple, des révolutions ont emporté vos semblables, balayés en quelques jours comme de vulgaires feuilles mortes.  
Non, Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit.  
Bien que vous considérant en grande partie très mal élu en 2007, le peuple sénégalais vous a laissé gouverner, espérant que, ‘de toutes façons’, ce serait là, votre ultime mandat. Et pour cette raison, il s’est encore une fois plié à vos desiderata.  
Non M. le président, vous n’avez pas le droit de faire couler une seule goutte de sang de ce peuple déjà suffisamment meurtri et qui, chaque jour qui passe, vous observe, vous, votre famille et vos courtisans, vous accaparer des maigres ressources de la nation, que vous avez fini de vous partager.  
Non, Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit.  
Vous n’avez pas le droit de continuer à berner ce peuple, qui vous a fait confiance et qui se retrouve aujourd’hui trahi devant les mille et une promesses non tenues : de l’emploi pour tous à un meilleur système éducatif, en passant par une économie performante. Rien de tout cela. Au contraire, vous avez promu les médiocres, enrichi votre fils et vos zélateurs et laissé le reste du pays dans le désarroi.  
Ne vous y trompez pas, Monsieur le Président, le peuple n’est pas dupe. Il ne vous laissera jamais faire l’ultime forfaiture consistant à vous laisser, vous et vos laquais incultes, continuer à gouverner ce pays. Que vous l’ayez compris ou pas, Monsieur le Président, il est temps pour vous de partir. Car, même dans le cas improbable où une quelconque institution voulant se discréditer davantage autoriserait votre candidature ou pire encore s’amuserait à vous déclarer vainqueur en 2012, vous n’auriez plus ni la légitimité, ni la stature morale qui permettent de gouverner un pays.  
Non, Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit.  
Vous n’avez pas le droit de rester au pouvoir. Sous aucun prétexte, ni légal, ni moral. Et plus important encore, vous n’avez surtout pas le droit de déchirer ce pays qui vous a tout donné. Bref, il est grand temps pour vous de partir.  
Hamadou Tidiane SY Journaliste fondateur Ouestafnews  
 
 
 
Les impromptus de l’Hémicycle  
 
 
C’est une défaite cuisante que la majorité libérale a subie, hier, lors de l’examen de la loi instituant la vice-présidence. Tout était pourtant en place pour que le président de la République et «ses» députés se tirent d’affaire brillamment. Une majorité de 131 députés sur 150. Un projet opposable au régime parlementaire que l’opposition veut instaurer en cas de victoire en février 2012. Une opportunité de procéder à une démonstration de force d’une telle ampleur que l’opposition en sera traumatisée pour longtemps. D’ailleurs, devant les jeunes du Parti démocratique sénégalais, Wade, qui avait par avance assuré de l’évidence de sa victoire, avait raillé ses adversaires. Il affirmait à un public, qui ne demandait qu’à le croire, que «le projet de loi les a tellement assommés qu’ils veulent aller se plaindre auprès d’Obama».  
Au final, c’est lui qui a été stupéfié par la tournure des choses au point de retirer cette arme fatale. Il est curieux que le président tienne si peu compte de la situation sociale du pays et du sentiment de frustration voire de colère qu’elle inspire à la population. C’est ce peuple qui est venu assiéger l’Assemblée nationale, pour s’assurer que ses représentants allaient faire bon usage des mandats qu’il leur a octroyés. Le déploiement du service d’ordre n’a pas impressionné les manifestants ni, non plus, la violence des charges policières. Il y avait quelque chose au-dessus de la peur. Par ailleurs, indépendamment de la détermination des manifestants, Wade savait qu’il jouait une partie risquée. Il ne pouvait pas faire de victimes après son voyage en Libye et le blâme qu’il avait adressé à Kadhafi, accusé d’être le bourreau de son propre peuple.  
 
Ce jeudi 23 juin 2011, les populations ont payé le prix pour établir un nouveau rapport au droit à la manifestation. Désormais, les interdictions souvent arbitraires de l’autorité administrative ne retiendront plus grand monde. Le peuple apprend à travers sa propre expérience. Et il apprend vite. De manière générale, le rapport aux institutions risque de changer en profondeur. Hier, tout le monde a compris que le député devait des comptes à la population qui l’a élu pour défendre ses intérêts. (En vérité, des députés ont également découvert que l’élu est au service de l’électeur et non du parti ou du leader auquel il fait allégeance). Demain, le Conseil constitutionnel qui se prononcera sur la recevabilité de la candidature de Wade devra aussi se rappeler qu’il rend la justice au nom du peuple. Le gouvernement sera jugé au résultat et à son utilité.  
Toutes les institutions vont de plus en plus faire l’objet de la même vigilance citoyenne. Il ne s’agira pas d’instaurer une dictature de la foule, mais de témoigner au citoyen les égards auxquels il a droit. À cet égard, l’histoire de la Constitution est édifiante. Votée massivement en 2001, elle était séduisante et comprenait des dispositions qui, à bien des égards, promettait des ruptures avec des pratiques que l’on considérait comme anciennes. Mais une fois adopté, le texte fondamental est placé hors de portée des électeurs qui l’ont voté. Désormais ce sont des députés affiliés à des partis politiques qui ont eu l’exclusivité de cette tâche. Commence alors un travail de démembrement du texte, vidé de sa substance et reformaté pour servir un régime, un homme, jusque dans ses ruses et ses techniques de reconduction au pouvoir.  
C’est ce qu’auraient fait, comme à l’accoutumée, les députés de la majorité qui, pour la plupart, s’en seraient donné à cœur-joie. Mais trois intrus se sont invités aux délibérations et ont fourni l’ordre du jour véritable de la session. La rue a imposé sa volonté en assiégeant l’Assemblée nationale et en exprimant clairement ses exigences. Les Assises nationales ont alimenté certaines diatribes par le biais de leur projet de Constitution devenue subitement digne de critique et d’attention. Enfin, l’opposition accusée d’avoir instrumentalisé ce chambardement a été abondamment interpellé. Un retour au sens des réalités.  
Mame Less CAMARA 
 
 
VIVE LE PEUPLE 
 
Le monstre est à terre. Il faut l’achever avant qu’il ne soit trop tard. Wade et son régime doivent dégager, ils ont atteint leurs limites.  
 
La bataille pour le retrait du mort-né est gagnée, il faut maintenant passer à une autre étape : Le combat pour l’irrecevabilité de la candidature de Wade afin d’anéantir à jamais ses chances de rebondir. 
 
Le retrait du mort-né n’est qu’un repli stratégique, il recule pour mieux sauter, pour endormir le peuple. La vigilance s’impose. 
 
La journée du 23 juin a fini d’édifier le régime sur la position du peuple face à sa politique d’une part, et sur la capacité de réaction d’un peuple longtemps taxé de peuple amorphe d’autre part. Elle est aussi symptomatique d’un mal vivre et d’une mal gouvernance insondables. Cette journée a fini de démontrer que le peuple ne croit plus en son messie. 
 
Le jeudi noir doit être un signal fort à tous les prétendants à un quelconque poste de la magistrature, qu’ils soient du pouvoir, de la société civile ou de l’opposition doivent se rendre à l’évidence que l’on ne joue pas avec son peuple, qu’on ne touche pas à la constitution surtout quand c’est pour satisfaire un fils déjà rejeter depuis les élections locales de 2009.  
 
Le jeudi de Feu à fini d’envoyer un signal fort aux autorités religieuses : il n y a plus de place pour le ndiguël et il n y a plus d’oreilles pour les religieux qui s’expriment après que le mal a été commis dans le but de revendiquer quoique se soit. Que des autorités religieuses ou politiques attendent qu’il ait mort d’homme avant de sortir de leur mutisme est un scandale. 
 
La date du 23 juin a permis à nos gouvernants de descendre de leur piédestal et de se frotter à la réalité. De leur piédestal, ils rêvaient déjà de 2012, depuis hier (jeudi 23) ils sont obligés de se regarder les yeux dans les yeux comme l’a du reste fait Wade à Khadafi et de se dire : On a échoué, débarrassons le plancher. Le Sénégalais ne croit plus au sopi. Sopi sapi na rewmi. 
La peur et l’affolement changent de camp pour gagner le camp du pouvoir. 
 
La victoire du 23 juin ne doit souffrir d’aucune paternité. C’est la victoire du peuple. Elle n’appartient ni aux religieux, encore moins aux hommes politiques aux syndicats ou aux mouvements de soutien. Seul le peuple peut revendiquer cette victoire. 
Ceux qui n’avaient pas pris position pour le retrait de cette loi avant sa mise à disposition à l’assemblée et ceux qui se sont prononcés après la victoire du peuple, par respect pour le peuple doivent se taire à jamais.  
 
La cour constitutionnelle a fini de décrypter le message défi que le peuple a fini de lui lancer après la flèche décochée en direction de l’exécutif et du législatif depuis ce jeudi noir prendra certainement en compte cette nouvelle donne dans la décision suspendue aux lèvres de ses membres sur l’irrecevabilité de Wade. 
VIVE LE PEUPLE, LE MONSTRE EST A TERRE, IL FAUT L’ACHEVER. 
 
SAMBOU Jean Collin 
samboujeancollin@yahoo.fr 
 
Fortunes et infortunes d’un parachuté politique  
Le parachutage politique n’est pas un phénomène nouveau, surprenant, illégal ou illégitime. Les expériences de parachutage politique sont nombreuses, si l’on retient la définition qu’en donne «le Petit Robert», c'est-à-dire «la présentation de quelqu’un comme candidat dans une circonscription où il est inconnu». Le cas Karim Wade peut être appréhendé à l’aune de ce concept puisqu’il incarne l’archétype du parachuté politique par excellence ; donc un objet d’étude scientifique et non un sujet de plaisanterie politique. Karim Wade n’est pas inconnu ni méconnu, même s’il n’est sorti de l’ombre, pour se mettre sous les lumières du pouvoir qu’à la faveur de l’arrivée de son père, à la Présidence de la République en 2000. Illuminé par les délices du pouvoir et ébloui par les caprices de l’autorité qu’incarne le chef de l’Etat, il s’est progressivement imposé comme une personnalité politiquement incontournable. Ses ambitions démesurées mais légitimes ont été savamment orchestrées pour le hisser à la magistrature suprême. C’est en cela qu’il peut être considéré comme un parachuté politique qui devra encore se défoncer à devenir un combattant électoral. Il est, malgré tout, devenu bien connu, trop connu, sans forcément être populaire. L’échec de sa candidature aux élections locales de 2009 est une parfaite illustration de l’apathie dont il est l’objet, compromettant ses chances d’accéder à la Présidence par les voies de l’élection. Il reste apparemment politiquement incontournable au sein de l’Etat, bien que contesté déjà à l’échelle des instances du Pds, le parti fondé par son père et qui l’a mené au pouvoir avec l’aide déterminante de l’Afp, du PIT, de la Ld/Mpt et de bien d’autres partis de l’opposition. Ce n’est pas la première fois en politique qu’un fils de président cherche à suivre les pas de son père. De la Tunisie en Egypte, de la Libye au Togo en passant par le Gabon, des Etats-Unis en France, de telles pratiques sont courantes, menant à la constitution de véritables dynasties politiques familiales. Dans les royaumes, on hérite du pouvoir de père en fils. Le Sénégal n’étant pas un royaume, cette possibilité d’acquisition du pouvoir par hérédité est par définition constitutionnellement exclue, même si au quotidien toutes les symboliques royales caractérisent la gestion de l’Etat par les pouvoirs surdimensionnés du chef de l’Etat. En République, rien n’interdit à un chef d’Etat de nommer son propre frère, son fils, sa mère ou même son père à un poste de responsabilité politique ou administrative. C’est juste une question d’éthique. Mais le parachutage de Karim Wade est particulièrement problématique en ce qu’il participe à susciter des inquiétudes, avec notamment le risque justifié de dévolution monarchique du pouvoir comme peuvent en attester les multiples précédents historiquement observés au niveau de certains pays africains où d’anciens chefs d’Etat ont réussi à hisser leur progéniture à la magistrature suprême. Certes, comparaison n’est pas raison ; mais comparer permet de voir des différences et des similitudes, sources d’enseignements politologiques précieux. Le parachutage crée autant d’opportunités que de contraintes, de fortunes que d’infortunes. Il participe aussi à nourrir des contestations et des divisions au sein de son propre camp, avec le risque que la greffe (Karim) soit rejetée au niveau de la base, donc susceptible d’aboutir à l’expression d’un vote-sanction. (Exemple des élections locales de 2009). Karim Wade n’a pas été l’artisan de la victoire du Pds en 2000, mais il est fort probable qu’il sera l’artifice de son implosion possible et prévisible avec les scissions et divisions que son parachutage forcé a participé à créer en son sein. La majorité, contrairement à l’image qu’elle donne faussement, manque de cohésion, de solidarité, d’impartialité, en partie, en raison à ce parachutage subi entraînant des trahisons, des radicalisations, des exclusions et des reconversions politiques dans l’opposition. Karim Wade est un prétendant à la succession politique de son père qui ne revendique pas l’héritage du parti ; mais l’appareil du pouvoir au nom de la paternité. Les liens du sang seraient-ils pour le Pds beaucoup plus importants et déterminants que ceux de l’idéologie au fondement du parti ? Est-on dans une confrérie ou dans un parti libéral républicain ? La primauté de la paternité a-t-elle détrôné celle de la fraternité partisane ? N’ayant pas emprunté les itinéraires classiques qui mènent au pouvoir, à travers les sentiers battus du parti politique, son parachutage dans des fonctions importantes a pour but de lui permettre de s’habituer aux arcanes du pouvoir et de tisser un tissu de relations au niveau international. Il a bien grandi. Ses ambitions aussi. Le cercle de ses amis aussi. Au début, personne n’y croyait, puis la rumeur s’est propagée. Elle s’est transformée en une ruée vers l’enfant prodige à porter au pouvoir. Sans base électorale, sans militantisme actif et sans légitimité électorale, il se retrouve parachuté dans les sphères de décision du pouvoir politique, gênant même au passage nombre de militants actifs du Pds auquel il a pratiquement voulu substituer la Génération du Concret, cette sorte de machine de conquête du pouvoir entre ses mains. La Gc a été présentée comme sa machine de guerre politique pour conquérir le pouvoir. En tout cas, il est devenu, par la force de l’arbitraire, un lieu de sélection du personnel politique attirant nombres d’ambitieux réfractaires aux voies classiques de la méritocratie. Les masques du pouvoir ne cachent pas assez sa démarche étalée dans l’antichambre du palais où il joue sa partition. Il ne joue pourtant pas en solo. Des «lieutenants», exhibant, à travers des codes vestimentaires ostentatoirement identifiables, leur appartenance au Gc, sont sur la sellette, prêts à initier des stratégies, à solliciter des soutiens, à confectionner toute une stratégie de communication et de séduction en vue d’une conquête du pouvoir. Le concret est leur slogan. Le sommet du pouvoir est leur destination. L’argent sera leur allié de taille. Mais y arriveront-ils ? Le scénario pourrait se dérouler comme suit : créer une Vice-présidence (acte I). S’assurer d’une victoire de Wade (père) en 2012 (acte II) ; puis offrir la Vice-présidence à Wade (fils) qui exercera le pouvoir face à «un Président qui a fini et qui est fini» (pour reprendre l’expression de Moustapha Niasse) (acte III). Nommé et non élu. Il sera de fait l’homme fort du régime à côté d’un père qui se contentera d’être au-dessus de la mêlée, cantonnée dans une retraite politique officiellement active mais concrètement passive. Sans fournir les preuves de ses compétences politiques avérées, sans sortir victorieux d’une quelconque bataille électorale, il a hérité de grands dossiers de l’Etat et de ministères regroupant diverses responsabilités. Les fortunes de ce parachuté politique se situent à ce niveau où les largesses qui lui sont injustement accordées (Anoci et ministères disproportionnés) visent à lui ouvrir les voies de la consécration politique, au mépris des vraies règles de fonctionnement de l’Etat et au détriment des professionnels de l’administration et grands commis de l’Etat, relégués à un second plan. Pourquoi avoir créé, par exemple l’Anoci, au moment même où il existe une Direction chargée des conférences internationales au ministère des Affaires étrangères ? Quelle est la pertinence fonctionnelle de réunir autant de secteurs d’activités dans ce gigantesque ministère qu’on lui a confié ? En effet, l’ambition non avouée publiquement de succéder à son père, le chef de l’Etat, est bien réelle. Toutes les manœuvres de sa consécration sont orchestrées subtilement. Et tous ceux qui, dans la majorité, ont gêné ouvertement ou indirectement cette ambition ont été écartés des lieux du pouvoir. Tous ceux qui sont accusés de s’opposer à cette prétention ont été combattus, à l’exception du Premier ministre actuel qui avait eu le courage de manifester ouvertement sa désapprobation contre une telle éventualité. Les infortunes de ce parachuté politique viendront d’abord des surprises au sein de Pds. L’échec aux élections locales est un avant-goût de l’amertume politique qui l’attend inévitablement. Il est clair que les caciques, éléphants et autres requins du parti ne peuvent que lui en vouloir de ce trop plein d’espace politique occupé, d’avoir privilégié ses adeptes de la Génération du concret, de l’obstacle qu’il constitue à leurs prétentions et ambitions politiques légitimes, mais sagement refoulées si l’on veut encore jouir des bonnes œuvres de la majorité qu’il contrôle, lui et ses hommes de mains. Ses infortunes viendront ensuite de la détermination avec laquelle ces détracteurs le combattront sur le champ politique. Son père a connu la cruauté de l’engagement politique. Il en a vécu certes les épreuves, avec les arrestations et les emprisonnements qu’il a dû confronter avec beaucoup de courage. Mais, saura-t-il faire face aux situations extrêmes, attaques, complots et confrontations de la vie politique ? La déchéance involontaire viendra de l’intérieur du parti. Aura-t-il le courage et l’envergure de résister politiquement ? Les moyens financiers suffiront-ils même si bien souvent l’argent est le nerf de la guerre ? Tout semblait avoir été mis en orchestration pour le mener jusqu’au palais de la République. Aujourd’hui, il affiche une grande impression de lucidité à ne pas se risquer aux urnes après avoir été incapable de gagner les élections locales, désavoué qu’il est dans son propre quartier du Point E et environs. Une ministre de la République, poussée par l’envie de participer à l’entreprise de dévolution monarchique du pouvoir, s’est déjà prononcée en criant qu’ils l’accompagneront jusqu’au palais, escomptant un retour sur investissement. On ne peut pas lui reprocher d’être le fils de son père de Président de la République, ni d’avoir des ambitions d’occuper la plus haute fonction de l’Etat, même s’il lui faudra chercher à maîtriser toutes les dimensions culturelles et morales de la société et de la culture politique sénégalaises pour éviter tout faux-pas qui lui serait fatal. Il lui faudra notamment arriver à inspirer confiance pour se réjouir d’une éventuelle admiration. Une élection se gagne aussi sur le terrain des émotions et de la passion. La Constitution lui garantit la légalité et la légitimité d’une ambition présidentielle. Karim Wade est un « vrai faux candidat » à côté de son père le « candidat d’emprunt » qui, s’il gagne en 2012 (éventualité à ne pas exclure) pourrait faire de lui un Vice-président, donc un vrai faux président de la République, en toute légitimité et légalité, même s’il est nommé plutôt qu’élu. S’agit-il là d’une tentative programmée de «blanchiment électoral» que les fraudeurs et faussaires de la démocratie ne se gêneront pas de cautionner, puisque leur survie professionnelle en dépend ? Faut-il craindre – et donc le plaindre – de la revanche politique probable des citoyens indignés, sous le regard amusé de ses partisans de circonstance qui l’ont privé de ces indispensables biens que sont la vérité et la sincérité, quand on entreprend de se jeter dans l’arène politique ? Il aura du mal à réussir une vie politique au Sénégal, susceptible de le mener à occuper ce fauteuil, tant convoité, si proche, si attrayant. La réussite en politique, c’est la rencontre entre une volonté et un destin. Les sociétés ont, malgré tout, pris l’habitude de choisir ceux qui les dirigent parmi des êtres ni exceptionnels ni irréprochables.  
 
 
Ibrahima SILLA  
Enseignant-chercheur en science politique  
à l’Ugb de Saint-Louis  
Ibrahima SILLA 
 
Le Peuple 
Il faut être atteint de cécité intellectuelle pour prétendre « gagner » contre le peuple. Avait-on besoin d’en arriver là ? Forcément oui ! L’instinct de conservation. Chez toutes les espèces animales, la motivation à se conserver en vie se manifeste par les comportements agressifs, la recherche de nourriture et de satisfaction sexuelle. Chez l'être humain, les motivations peuvent se trouver au niveau social, la raison de vivre jouant un rôle fondamental. 
Depuis fort longtemps maintenant, le Président Abdoulaye Wade semble s’inscrire dans une logique du rester sourd aux supplications, demandes, craintes, bref à la voix du peuple, persuadé qu’il était que l’enfer, c’est les autres ! A défaut d’être au chevet de la « rouspette » populaire, sans cesse ravivée par le black out quotidien du jus électrique, le panier de plus en plus lourd de la ménagère, le tripatouillage loisible des institutions, lois, bref, les vraies urgences, les locales de 2009 ne lui ont pas servi non plus de livre… de chevet. Mais à force d’être sous pression, une cocotte finit par exploser.  
Une explosion populaire qui ne doit rien à la majorité parlementaire et qui l’a fait reculer dans sa énième tentative de forcing institutionnel. Cette majorité parlementaire qui a déjà avalisé la création, en 2009, d’un poste de Vice-président dans un pays qui n’en a que faire. Un poste encore vacant. Cette majorité parlementaire qui, en 2005, a donné un blanc seing à la loi Ezan portant notamment amnistie des faits liés à l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel, Maître Babacar Sèye. Cette majorité parlementaire ne s’est encore qu’évertué à jouer une pièce savamment écrite par le scénariste Wade et mise en scène par son Ministre de la Justice (encore lui). 
La décision de retrait de cette loi scélérate était en fait déjà prise malgré des pseudo-amendements et la trame consistait alors à faire suspendre la plénière, histoire de marquer le suspens et de réapparaître en « responsables » conscients des enjeux qui se jouaient dehors, dans la Rue Publique. Ce n’est donc guère cette majorité parlementaire qui confisquera la victoire du peuple souverain et déterminé, qu’elle est pourtant censée représenter. Celui-là même devant lequel les forces de l’ordre sont apparues plutôt « timides » par rapport à leur force de frappe. Cela cacherait un certain malaise devant la réaction lé-gi-time du peuple dont elles sont au demeurant, que l’on ne s’étonnerait pas.  
Une explosion populaire, disions-nous, qui doit encore moins aux chefs religieux. Disons-le ! 
Où étaient-ils donc lorsque les sirènes du pouvoir sonnaient la charge ? N’en déplaise, mais excepté Théodore Adrien Cardinal Sarr qui, dès les premières heures, avait pris ses responsabilités et martelé qu’ « il faut respecter la constitution », les chefs religieux se sont jusque-là singularisés par leur mutisme par rapport à ce projet de loi. Comment alors ne pas être nostalgique de l’époque d’Abdoul Aziz Sy Dabakh dont on a jugé bon de rediffuser les adresses responsables sur les ondes. 
Passons sur le silence et l’absence coupable de Idrissa Seck à la Place Soweto. C’est connu, les « charognards » s’invitent toujours au festin, jamais à la battue ni à la chasse. 
S’il en doutait encore, le scénariste Wade doit désormais comprendre que dans son entourage, le « bleu » n’est que de façade et lui-même s’est trompé sur la couleur du peuple. 
Ce peuple qui l’a élu et contre lequel il ne cesse d’utiliser l’instrument sacré de la constitution, vient, après l’avoir énergiquement désavoué, de lui adresser un ultime message, audible et clair : « On peut écraser une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps mais on ne peut pas écraser tout le peuple tout le temps. » 
Le temps pour lui, sans doute de fourbir d’autres armes pour se « venger » (l’homme est rancunier et a de la suite dans les idées) de ce peuple, quand bien même, avoir un tantinet tort est une preuve de bon goût. Alors, attention ! 
Celui-ci (le peuple) devra alors comprendre qu’il a remporté une bataille mais pas la « guerre ». Il devra alors rester cohérent et vigilant afin de ne pas laisser les fenêtres ouvertes. Une brèche est encore ouverte à la Cour Constitutionnelle relativement à la validation d’une candidature aussi anticonstitutionnelle que le défunt projet de loi. 
Parallèlement, le chantier de la bataille sur les décrets instituant le saucissonnage administratif est là. A moins que force ne revienne à la loi. Mais dans un pays, qui détient la force ? La réponse est dans le titre… le comprendre, c’est être saisi de clairvoyance intellectuelle. 
par Malick NDAW 
Wade, ne devrait-il pas démissionner ? 
D’aucuns avancent que le chef du gouvernement devrait démissionner après le fiasco national du projet de ticket présidentiel : il devrait bien démissionner mais pour la bonne raison que les ressources du pays ont été dissipées en vain. Le principal défenseur de la thèse est l’avocat du régime. Ils y sont nombreux d’ailleurs, ès-qualités experts politiciens, à commencer par le chef du parti et, par ailleurs, chef de l’Etat et leur échec n’en est que plus cuisant. Echec du régime nanti d’un pouvoir conféré par le peuple mais surtout, victoire du peuple et du peuple seul.  
Après cet énorme gâchis, ces conseils devraient quand même procéder à un débriefing et voir ce qui n’a pas fonctionné dans leur affaire. Ce qui n’a surtout pas fonctionné, c’est que le chef du parti, chef de l’Etat, était convaincu de son état de grâce permanent et aucun de ses experts n’a été en mesure de lui démontrer qu’il avait tout faux : ce sont de piètres politiciens. Ils se suffiront de ce constat irrévocable de leur incompétence politique parce que le projet pouvait quand même être génial, dans le sens de doter le pays d’institutions fortes… 
Alors, la question est : Wade, ne devrait-il pas démissionner ? 
La question n’aura surtout d’intérêt que pour ceux d’en face, ceux de l’opposition dite significative, qui s’échinent depuis un long bail sur l’équation Wade. Cependant tout n’aura pas été vain dans cette affaire. On peut noter que le projet de ticket présidentiel aura été le révélateur d’une vérité essentielle concernant notre classe politique : l’entrepreneuriat politique est la principale cause du dévoiement de notre société. Quand l’élite s’égare dans les chemins de travers, le petit peuple ne peut que vivre d’expédients. 
Que Wade ait beaucoup plus songé à la prochaine élection qu’à la prochaine génération, à l’intérêt national, est révélateur de ce qui, selon l’autre, n’est pas l’apanage d’un homme d’Etat. Mais, c’est assurément la démarche d’entrepreneuriat politique qui l’a conduit à faire du projet de ticket présidentiel un coup de Jarnac funeste comme ont pu le qualifier certains : se faire élire par le peuple avec le plus faible nombre de votes exprimés, ce qui est simplement antidémocratique et qu’il n’aurait jamais dû imaginer. 
Ce projet de ticket présidentiel a aussi été le révélateur de ce que les autres politiciens comme ceux du pouvoir n’ont aucune considération pour le peuple : les appels adressés à l’armée par certains ténors de l’opposition est tout simplement honteux et ceci doit être dénoncé avec autant de force. Ces appels pour une alternance via l’armée étaient déjà récurrents dans le discours de responsables de certains partis souvent qualifiés de « petits partis » : discours de faibles pouvait-on se dire impuissants devant l’équation Wade qu’ils étaient pressés de voir passer à la casserole. 
Or donc, la question de la démission du chef de l’Etat n’a d’intérêt que pour les politiciens mais surtout pour Wade …et fils. 
Si Wade est encore capable d’utiliser son intelligence à autre chose qu’au prochain coup à porter à l’adversaire, il devrait surtout se consacrer à ce qu’il peut encore faire du sursis dont il dispose. L’enfant prodige du père devrait maintenant essayer de cogiter la question pour se tirer d’affaire et tirer le père d’un mauvais pas : Wade a fini de dévoyer le libéralisme économique qu’il prône comme les autres hier, leur socialisme. 
Ses conseils politiques ne devraient plus avoir beaucoup de difficultés pour l’en convaincre : les événements vécus ce jeudi sont un sondage grandeur nature et la sanction sera sûrement la même en 2012 que celle des autres en 2000. 
Et tout le monde devrait chanter le peuple sénégalais, dans toutes ses composantes, qui a su se mettre debout pour dire sèchement : çà suffit !!! 
Momar Gassama 
Dakar 
Organiser le peuple, engager une lutte de longue haleine pour la démocratie 
Le projet de loi constitutionnelle adopté par le Conseil des Ministres du Jeudi 16 Juin 2011continue de susciter de vives réactions dans l’opinion publique. En première ligne, l’opposition politique et la société civile ont condamné diversement cette initiative qualifiée à juste titre de « forcing politique », « forfaiture », « viol de la constitution », « coup d’Etat »… la question qui se pose maintenant est de savoir comment prolonger conséquemment la virulence des propos par une lutte tout aussi déterminée. Auparavant, il est essentiel de saisir pleinement les enjeux de cette lutte, notamment en clarifiant le sens et la portée de l’initiative que vient de prendre Wade.  
L’analyse politique de l’exposé des motifs de la loi et de la rédaction des modifications apportées aux différents articles de la constitution, dévoile que le pouvoir cherche manifestement à focaliser les controverses et les spéculations sur l’élection de ce qu’il appelle un ticket. Celle-ci occupe l’essentiel de l’argumentaire de l’exposé des motifs du projet de loi et constitue, tout au moins en quantité, la substance du texte modifié. Il s’agit, ainsi, avec la stratégie de communication à l’appui, d’orienter les joutes vers des questions de diversion du genre : 
Qui va être le colistier de Wade ? Quelles conséquences son choix aura-t-il sur la cohésion et l’unité des rangs du PDS ? Cela met-il fin ou non au projet de dévolution monarchique ? Comment alors Wade compte-t-il régler sa succession ? Pourquoi la loi sur la parité ne s’applique-t-elle pas au ticket présidentiel ? En fin de compte, n’est-ce pas une opportunité offerte à l’opposition pour résoudre son problème de candidat de l’unité ? 
Sans vouloir sous-estimer ces questions, elles me semblent secondaires par rapport à ce qui est subrepticement introduit dans le texte et présenté comme un simple effet du ticket. Autrement dit, Wade a lancé un os pour détourner l’attention de l’enjeu principal du texte : la suppression de facto du deuxième tour de l’élection présidentielle et la fixation d’un seuil minimal de 25% en fonction de l’estimation de ce que devrait être la performance électorale de Wade en 2012. 
Or, ticket ou pas, la justification du deuxième tour de l’élection présidentielle dans un système de pluralisme politique intégral est précisément de fonder, sans contestation raisonnable, la légitimité du Président élu sur l’expression majoritaire du suffrage universel. L’exemple des Etats-Unis d’Amérique que le pouvoir convoque à son secours n’est guère pertinent dans la mesure où il s’agit d’un régime quasi-bipartite. Ce qui assimile le tour unique dans ce dernier cas à un second tour dans le premier cas. C’est pourquoi la représentativité du Président élu aux Etats-Unis n’a jamais fait l’objet de doute quant à la majorité obtenue lors du vote des électeurs. Or, en fixant le seuil minimal pour être élu à 25% des votants, Abdoulaye Wade se situe aux antipodes de cette exigence démocratique de base. Il commet en même temps un double crime contre la démocratie sénégalaise. Il supprime de fait un deuxième tour considéré comme garantie de légitimité dans notre système démocratique dans le cas où le choix des citoyens au premier tour ne se porte pas majoritairement et de manière absolue sur un candidat. Car, la réalité africaine dans les régimes comparables à notre système politique, démontre à suffisance que le président sortant se classe toujours premier au premier tour et avec un score qui dépasse 25%. L’histoire électorale de notre propre pays est assez édifiante à ce propos. Donc nous nous trouvons bien en face d’une suppression de facto du deuxième tour. 
Le second crime de Wade contre la démocratie sénégalaise s’articule au premier. Il met entre parenthèses toute possibilité réelle d’alternance à la tète du pays avec pour conséquence l’institution d’un Président à vie. Evidemment, il n’est guère besoin de le dire, il suffit de le faire. Et c’est précisément ce qu’il fait car, encore une fois dans des pays tels que le notre, tout président sortant, fût-il un minus, dispose suffisamment de leviers et de ressources pour s’assurer un noyau de fidélité électorale d’un minimum de 25% des votants et gagner les élections à tous les coups. Abdoulaye Wade aurait été un opposant à vie, si Abdou Diouf avait institué le même mode de scrutin aux élections présidentielles. 
Rendre de facto l’alternance impossible, c’est déjà l’enterrement de la démocratie. Donner, à travers le projet de loi constitutionnelle, à une petite minorité de citoyens, le droit et le pouvoir de choisir le Président de la République contre l’avis de la forte majorité nous conduit tout droit à un régime dictatorial. Wade y va au mépris des principes démocratiques, constitutionnels et de la souveraineté du peuple, car sa minorité de décision, il la fixe au plus possible : un votant sur quatre, un électeur sur sept si l’on compte les électeurs qui ne votent pas habituellement, un électeur sur dix si l’on prend les citoyens en âge de voter et que le pouvoir veut actuellement exclure de l’inscription sur les listes électorales. 
Du point de vue politique, cette hérésie démocratique constitue un aveu et révèle le casse-tête qui occupe les nuits blanches de Wade, depuis l’élection truquée de 2007 : comment rester Président de la République tout en sachant que la majorité des électeurs ne voteront pas pour moi ? 
Les options de Wade face à cette question ne sont pas aussi nombreuses que l’on pourrait le penser. 
La première, c’est le changement des règles du jeu comme le fait ce projet de loi visant à le faire élire par une petite minorité de citoyens. 
La seconde est aussi en marche : la manipulation du processus électoral de manière à pouvoir en inverser les résultats. 
La dernière serait de provoquer une situation de crise à l’ivoirienne, afin de s’en servir comme prétexte de report des élections et de prolongation de son mandat présidentiel. 
Evidemment, ces options de base peuvent être combinées ou traduites sous différentes versions en fonction du contexte. 
A cet égard, ce n’est pas la ruse de Wade qui en fait le maître du jeu, mais ce sont plutôt son audace ou, comme dirait l’autre, son inconscience et son irresponsabilité qui surprennent ceux qui pensent qu’il n’ose pas franchir les limites de la raison, voire de la simple décence 
Avec ce projet de loi, il est temps pour toutes les forces attachées à la survie de la démocratie au Sénégal, d’ouvrir les yeux et de se convaincre que : 
1) Wade considère que l’Etat c’est lui, et qu’il s’autorise tout, absolument tout, y compris le droit de vie et de mort sur les citoyens ; comme il aime à le dire : j’ai tous les pouvoirs et aucun compte à rendre à personne. 
2) Wade a une relation morbide avec le pouvoir et il est prêt à tout pour le conserver ; 
3) Wade est engagé dans une stratégie de passage en force et est déterminé à balayer tout obstacle qui se dresse sur son chemin, quitte à assassiner encore. 
La dernière démonstration de tout cela, c’est le redécoupage des collectivités locales qu’il a certainement préparé comme un test et une répétition générale de sa stratégie de passage en force. Parce qu’il est l’Etat, il confisque les collectivités locales des mains de ceux que les populations avaient élus pour les affecter à ses hommes. En réaction, les populations décident de résister et on tire sur elles pour tuer. Puis il poursuit son chemin comme si de rien n’était en se disant certainement : « Le peuple oublie vite ses morts » 
Alors que faire face à cette spirale liberticide? La laisser prospérer ou la stopper ? 
L’initiative de Wade nous place dans un tournant où chacun doit prendre, ici et maintenant, ses responsabilités, ne serait-ce que pour épargner plus tard au peuple sénégalais le terrible coût humain d’une révolte populaire contre un régime minoritaire à tendance dictatoriale à l’instar de ce qui se passe dans certains pays arabes. 
L’opposition politique, notamment son pôle le plus significatif le BSS, et le mouvement citoyen sous le leadership légitime du Bureau des Assises nationales, sont les plus fortement interpelées. Le peuple attend qu’ils hissent la lutte à la hauteur du péril que les agressions de Wade font peser sur la survie de la démocratie dans notre pays. 
Dans ce sens, les combats médiatiques et les actions ponctuelles qui limitent à l’immédiat et enferment l’opposition à Wade dans une posture réactive, ne sont plus suffisants, s’ils l’ont jamais été. L’opposition doit adopter une posture prospective, se doter d’objectifs de mobilisation de masse et construire une stratégie de lutte offensive de masse et de longue haleine. 
Wade représente un danger mortel pour la démocratie sénégalaise et il doit impérativement quitter le pouvoir en 2012. Les objectifs qui informent les mots d’ordre de mobilisation de masse concernent, au-delà des partis politiques et des organisations de la société civile, l’ensemble des citoyens. Ils s’opposent naturellement aux actions et projets funestes de Wade en s’inscrivant dans la lutte pour la sauvegarde de la démocratie : 
1) Empêcher Wade de se présenter pour un troisième mandat parce que la constitution le lui interdit explicitement 
2) Rejeter le projet de loi constitutionnelle et toute autre modification de la constitution qui se ferait en dehors d’une consultation du peuple qui, seul, peut la légitimer 
3) Exiger la neutralité de l’organisation et de l’arbitrage des élections afin d’en garantir la transparence et la sincérité (notamment un Ministre de l’Intérieur neutre ou l’exclusion du Ministère de l’Intérieur du processus électoral, compositions de la CENA et du Conseil constitutionnel négociées et acceptées consensuellement par toutes les parties prenantes de la compétition électorale) 
4) Exiger le respect du calendrier électoral et la levée de tous les blocages, y compris ceux liés à la délivrance des cartes d’identité, à l’inscription de 1 300 000 citoyens sur les listes électorales, à l’application des recommandations sur le fichier électoral… 
Rassembler les citoyens autour de ces objectifs de mobilisation pour développer la nécessaire lutte de masse, suppose au moins deux conditions à réaliser. 
 
La première est que les partis politiques et les organisations de la société civile acquises à ces objectifs démocratiques aillent systématiquement vers la base pour rencontrer les populations et échanger avec elles afin qu’elles s’approprient les objectifs de lutte et développent au niveau local les combats appropriés. Aucune localité du pays ne devrait être laissée pour compte. 
 
La seconde est d’assurer la cohérence et l’efficacité de ces combats, donc leur impact et leur réussite, dans un cadre organisationnel doté d’une direction de lutte. La multiplicité et la diversité des organisations impliquées qui sont nécessaires à l’enrichissement et à la force de la lutte ne doivent pas être pour autant des facteurs de lenteurs, voire de paralysie. L’efficacité d’une direction de lutte exige qu’elle soit restreinte tout en animant le dialogue avec toutes les parties prenantes. 
C’est une question cruciale que le BSS doit prendre à bras le corps s’il veut être à même de diriger avec succès la lutte du peuple sénégalais pour la sauvegarde de la démocratie et la construction d’une véritable alternative au pouvoir autocratique de Wade dans la perspective de la Charte de gouvernance démocratique issue des Assises nationales 
 
Mamadou Ndoye,  
Ancien ministre, 
Responsable politique LD 
La souveraineté du peuple (re)affirmée 
 
 
Le Sénégal n’a peut-être pas connu son printemps arabe. Mais en ce jeudi 23 juin 2011, un vent violent et sec a très fortement soufflé sur Dakar, et sur toutes les autres régions du Sénégal. La loi scélérate de l’instauration d’un ticket président-vice-président qui pouvait être élu dès le premier tour avec 25 % des voix a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Un combat vient d’être gagné. La bataille, quant à elle, ouvre des chantiers encore plus grands. On ose espérer que le message fort qui vient d’être lancé, sera compris par les autorités de ce pays.  
Les politiciens sont minoritaires dans ce pays ; mais des patriotes, on en trouve partout. Ce sont ces mêmes patriotes qui ont fait entendre leurs voix, devant la surdité montante des élus. Que n’a-t-on pas accepté ? A quel sacrifice n’a-t-on pas consenti, espérant toujours que les élus attendront raison ? Tant de sacrifices que ceux qui n’y ont rien compris, ont toujours pris le peuple pour des demeurés, des éternels inactifs. Ce fut une grosse bourde de jugement.  
On avertissait déjà à travers ces colonnes et dans le contexte du printemps arabe : ‘Le peuple peut parfois donner le sentiment de dormir ; mais c’est avec une détermination rageuse qu’il peut aussi arracher son pouvoir, recouvrer son dû. George Orwell est encore d’actualité ; les portraits de ses nombreux animaux dans la ferme trouvent toujours leurs pendants chez les hommes. La révolte est par excellence une prédisposition de l’homme et c’est par elle qu’on peut clairement voir les parts animales et humaines à l’épreuve.’ Les réveils peuvent être brutaux. Un tour chez Ben Ali et Hosni Moubarak peut nous convaincre que seul le peuple est détenteur du pouvoir qu’il délègue à des personnes qu’il aura choisies en toute liberté et toute souveraineté. Les révoltes des peuples sont toujours des révoltes légitimes. En tant que dépositaires, les autorités doivent être en permanence à l’écoute du peuple. Mais ce qu’il nous a été donné de voir ces dernières années ressemble à un sabotage organisé et un pillage savamment orchestré des institutions de la République. Or la marque du Sénégal a toujours été le symbole qu’il représentait et qu’il devait à son histoire, ses institutions et ses nobles gardiens du temple. Que n’a-t-on pas vu, entendu, éprouvé et souffert ces derniers jours ?  
En effet, hier, c’était encore les nombreux tripatouillages de la constitution. Hier, c’était les audits restés vains, et les zones de non-audit. Hier, c’était la révélation de l’achat par le président de la République d’un terrain de plus d’un milliard. Hier, c’était le show de Deauville. Hier, c’était Benghazi. A quoi faudra-t-on s’attendre ? A tout et à rien. A tout, car, aux sommets de leurs arts, ceux qui nous dirigent ne montrent aucun signe de repentance et de raison. A rien, car on a tellement vu et vécu qu’il serait difficile de nous étonner et de nous surprendre. Mais ce qui est sûr c’est qu’entre le ‘que nous arrivera-t-il ?’ des Argiens et le ‘que faut-il faire ?’ des Achéens, un choix s’impose, qui décidera inéluctablement de ce qui sera notre pays dans les années à venir. Les premières expressions de ce choix ont été dévoilées en ce jour du 23 juin, car le peuple a réaffirmé sa souveraineté qui a été confisquée par les autorités du pays en tête desquelles le président de la République. La voie que le peuple veut suivre est celle du respect et de la restauration des principes et fondements démocratiques et institutionnels. Percevoir un autre message serait une erreur et faire de ces évènements une interprétation politicienne, une bourde fatale.  
Hier, ce fut la traque de ceux qui s’attachent à dire la vérité et la protection des adeptes des ténèbres. Hier, ce fut le culte de la condescendance ; hier, ce fut l’oubli absolu des limites et de la faiblesse des hommes et de leur pouvoir. La prouesse de ce régime, c’est de se créer des problèmes inexistants et d’être incapables de trouver des solutions aux problèmes réels. Enfin, hier, ce fut le show inélégant et inopportun de Benghazi. Le sage Epicure nous conseillait de nous détourner des plaisirs inutiles et non nécessaires. Avec Benghazi, un autre interdit s’ajoute au tableau, celui des peines inutiles et non nécessaires !  
Hier et aujourd’hui c’est la répétition de tout ce auquel on avait dit non il y a une dizaine d’années. Hier, c’était Malick Bâ de Sangalkam, cet arbre qui cache la forêt d’un projet d’incarcération de notre volonté populaire par l’infâme acte de la redistribution des collectivités locales. De peuple souverain de fait et de droit, nous avons été réduits en vils encaisseurs de coups malsains et immondes. Aliou Ndiaye de l’Observateur a dressé l’analogie de l’acte du ministre des Collectivités locales avec le partage du gâteau de la Conférence de Berlin. Mais je crois qu’il y a encore ici quelque chose de plus moribond, car il y a un phénomène triple : la trahison, le viol et la confiscation. Sangalkam, c’est aussi la révélation crue du crime et du mensonge d’Etat, marques de régime totalitaire.  
Quand la coupe est pleine, ceux qui l’ont remplie ne peuvent rien augurer. C’est le drame lié à l’hybris : son sujet n’est plus en mesure de juger, encore moins jauger. Pourquoi ? Parce que c’est un sujet ‘de peu’ qui nage dans une insatiabilité qui ne lui permet plus de se retenir. Nos dirigeants en étaient arrivés là. Hélas ! Rousseau, dans Emile (Livre 4), ne croyait pas si bien dire quand il déclarait que les rois ne peuvent éprouver de pitié pour leurs sujets, car ils ne pensent ne jamais être eux-mêmes des sujets. Il faut avoir une mémoire courte et un sens dépravé et inapproprié de l’existence humaine pour penser ainsi, que les destins humains sont figés et donnés une fois pour toutes. Ceux qui nous dirigent ont perdu la tête, leurs projets étant inscrits dans le court terme, et toujours dans le jardin exclusif et restrictif de la jouissance personnelle et personnalisée. Cette jouissance à la carte - un projet individuel qui relègue au second plan les exigences de l’intérêt général - est le propre des régimes qui s’effilochent, mourant lentement de leur propre mort. Ces régimes qui pratiquent l’auto-immunité, pour emprunter cette expression que Derrida a utilisée dans un autre contexte.  
Le chantier de la restauration est encore immense. Car à côté des garanties formelles de la tenue d’élections libres et transparentes, c’est toute une batterie de mesures et de pratiques qui doivent être mises en place pour au moins rétablir la confiance entre le peuple et les élus. Quand le président Obama s’adressait aux Africains à partir d’Accra, il disait que l’’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes’. Cependant, le message qu’il a laissé transparaître entre les lignes, c’est que ces institutions fortes doivent être mises en place par des hommes forts, soucieux seulement de la bonne marche de leur peuple vers des lendemains surs, sereins, et meilleurs. Dans le processus de la mise sur pied d’institutions fortes, trois choses seront essentielles : des hommes forts, le dialogue et la concertation, le projet de servir l’intérêt du peuple.  
Le message que vient de lancer le peuple sénégalais, doit être entendu par les élus dont la réponse ne devrait être pas moins que l’adoption de mesures concrètes et immédiates allant dans le sens de la consolidation des acquis démocratiques et l’ouverture de nouveaux chantiers - comme celui de la séparation effective des pouvoirs - qui viendront enrichir notre capital institutionnel. Cela prendra du temps certes ; mais le coût de la démocratie n’a pas de prix. Et ce qu’il faut surtout éviter, c’est la chasse aux sorcières et les envolées rhétoriques politiciennes qui effleureront les problèmes sans adresser les réelles questions. Ce qu’il faut éviter, c’est de jouer avec le temps pour inventer des subterfuges qui s’avéreront à la fin inopérants. Ce qu’il faut éviter, enfin, c’est penser que suivre le peuple serait un signe de faiblesse. La grandeur d’un homme ne se mesure pas dans le fait qu’il ne commet pas de fautes ; mais seul est grand celui-là même qui est capable de reconnaître sa faute pour se donner les moyens de ne plus la commettre.  
Message ne saurait être plus clair que celui d’hier. Et les auteurs de ce message ne sont personne d’autre que ceux qui avaient rempli les stades en 2000 pour fêter l’investiture du troisième président du Sénégal. Ce sont les mêmes hommes qui ont marché avec l’opposition, sous le soleil ardu ; ceux qui ont bravé les coups des forces de l’ordre ; ceux qui ont croupi dans les prisons ; ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la dignité du peuple. Ces hommes n’ont pas changé, leur ambition et projet de société non plus. Ce qui s’est profondément métamorphosé, c’est la manière dont leurs biens ont été managés et leurs destins conduits. Il n’est peut-être pas trop tard d’accéder aux demandes du peuple, pourvu que prévalent la sagesse et l’amour de la patrie !  
Dr Cheikh Mbacké GUEYE http://cheikh-m-gueye.blogs.nouvelobs.com/  

 

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Modifié en dernier lieu le 27.06.2011
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