les limites de l’éthique et de la morale répu
Incohérences institutionnelles pour un projet politique.
La situation de néo patrimonialisation, de privatisation de l’Etat à laquelle le Sénégal est en train de faire face n’est que l’aboutissement d’un long processus enclenché depuis l’avènement de l’Alternance. Des scandales se sont succédés sans que Dame justice ne soit sollicitée objectivement. Une quinzaine de tripatouillages constitutionnels depuis le vote par référendum de notre Charte fondamentale il y a neuf ans de cela, nous renseignant à chaque occasion l’état de déliquescence dans laquelle est plongée la plupart de nos institutions (Conseil Constitutionnel, Cour d’appel, Cour de Cassation, Conseil d’Etat, etc.). Le Sénégal peut être aujourd’hui qualifié à un «laboratoire de recherche» grandeur nature pour tous ceux qui s’intéressent aux pratiques de mauvaise gouvernance sous nos tropiques. Rappelons que jusqu’à récemment, des Etats comme le Zaïre (devenu aujourd’hui République démocratique du Congo), l’Ouganda, la République Centrafricaine respectivement sous les présidences de Mobutu Sese Seko, Idi Amin Dada et Jean Bedel Bokassa servaient généralement d’exemple pour étayer les thèses des plus pessimistes quant aux allures monarchiques que prenaient les régimes africains. Le Sénégal peut légitimement aujourd’hui leur disputer ce qualificatif.
Il me semble toutefois important de relever quelques actes d’une incohérence notoire posés par le régime libéral. Pape Diop, alors président de l’Assemblée nationale fut également maire de Dakar. La seconde personnalité de l’Etat dépend en même temps du ministre des Collectivités locales ou de l’Intérieur. Une recherche effrénée du pouvoir ou des ressources de l’Etat, quelle qu’elle soit ne peut justifier une telle incohérence institutionnelle sauf si c’est fait à dessein.
Le régime dit de l’Alternance nous servira en même temps un Secrétaire général de la Présidence, Abdoulaye Baldé ayant sous ses ordres tous les Conseillers du Président dont Karim Wade, ce dernier étant en même temps le Président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique qui a pour directeur exécutif le premier. Bref, un sac de nœuds frisant le cocasse.
Last but not least, dernièrement, avec la crise traversée par la Sonatel, Thierno Ousmane Sy est monté au créneau pour éclairer la lanterne des citoyens, en tant que Conseiller du président de la République chargé des Tic. Rappelons qu’il représente l’Etat du Sénégal au sein du Conseil d’administration de la Sonatel. En même temps, il a son avis sur tout ce qui se passe chez les concurrents de la Sonatel. Une situation qui peut poser un problème de conflit d’intérêts, voire dans une certaine mesure de délit d’initié dans la mesure où il est censé détenir des informations stratégiques en la matière. Sa position, dans un Etat dit «normal» aurait commandé qu’il adoptât une posture de neutralité afin que les décisions qui seront prises à l’endroit d’opérateurs de téléphonie autres que la Sonatel ne soient perçues comme une volonté de nuire ou de discriminer.
La question qui revient est de savoir si tous ces actes ne sont pas posés à dessein ? L’étude scientifique du scandale nous apprend que dans certains contextes, le scandale permet au détenteur du pouvoir de se maintenir au pouvoir car surfant sur ces pratiques aux antipodes de la bonne gouvernance afin de mieux contrôler certains, de décourager d’autres et surtout d’alimenter une opacité, une nébuleuse certaine dans le mode de gouvernance pour se maintenir au pouvoir. Tout ceci explique la manière indécente dont le projet de succession est en train d’être mis en œuvre.
Mamadou SECK - Doctorant Science Politique - Sorbonne – France
ASSISES NATIONALES - Maintien de toutes les structures.
Le président Mbow accepte de rester aux commandes Le Comité de pilotage, réuni samedi 6 juin 2009, a décidé de maintenir en place toutes les structures des Assises nationales jusqu’à la mise sur pied prochaine du comité de suivi. Cette décision permet de parachever les différents documents des Assises, et, à la commission spéciale sur la Casamance, de terminer ses travaux. M. Amadou Makhtar Mbow, président des Assises nationales, a reçu et accepté un mandat pour mener les consultations nécessaires à la formation du prochain comité de suivi. Les membres du comité de pilotage ont tenu à lui présenter leurs remerciements et lui ont rendu un hommage.
CONTRE LE POSTE DE VICE-PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE Des députés déposent un recours devant le conseil constitutionnel
par Assane MBAYE | SUD QUOTIDIEN , mercredi 10 juin 2009
La loi instituant le poste de vice-présidence de la république n’a pas fini de parler d’elle-même. Avant-hier, un recours en constitutionnalité a été formulé devant le conseil constitutionnel par quinze députés de l’Assemblée nationale qui désapprouvent cette loi qu’ils qualifient « d’anticonstitutionnelle ». La révélation a été faite hier par le cercle de ces députés dont Me Ndéye Fatou Touré, Imam Mbaye Niang et Ousmane Sow Huchard. La rencontre a été pour ce trio de montrer leur désapprobation face à cette loi et le « danger » qu’elle peut engendrer.
En se fondant sur les dispositions des articles 74 et 92 de la constitution Sénégalaise, une quinzaine de députés à l’Assemblée nationale a formalisé avant-hier un recours auprès du juge du conseil constitutionnel pour manifester sa désapprobation de la loi instituant le poste de vice-présidence de la république.
L’information a été donnée hier, mardi 9 juin, par les porteurs de voix du cercle des quinze députés qui sont contre le poste de vice-président de la république et qui ont par ailleurs apposé leurs signatures dans ce recours dont il est question. Selon Me Ndéye Fatou Touré, député non inscrit, « la création anachronique et intempestive du poste de vice-président de la république est en même temps une profanation et une dénaturation des institutions constitutionnelles ».
A cela, s’ajoute « la violation de l’article 6 qui dit que les institutions de la république sont la présidence de la république, l’Assemblée nationale, le gouvernement, le conseil constitutionnel, la cour suprême, la cour des comptes et les cours et tribunaux ».
Aussi, selon toujours le député du mouvement tekki, « cette loi viole-t-elle l’article 26 qui est le premier du titre 3 de notre charte fondamentale consacrée à l’institution qu’est le président de la république ». En effet, c’est ce même article qui définit le mode d’élection et du scrutin du président de la république. Ce qui fait que « l’alinéa qui y est ajouté est un cheveu sur la soupe ». « il y a une opposition bien encrée à l’Assemblée nationale qui désapprouve l’orientation de la politique du gouvernement », a-t-elle dit en dernier mot.
Quant à Imam Mbaye Niang, il considère que le président de la République n’a pas encore cédé à l’idée de léguer à son fils le pouvoir. « Cette loi instituant le poste de vice-président de la République est une ruse du président de la République pour installer son fils Karim Wade à la tête de l’Etat », martèle-t-il avant de déclarer « c’est la quinzième fois que Abdoulaye Wade et son régime modifie notre constitution. Et ceci pour déplorer ce tripatouillage qui ne fait que salir notre démocratie ».
Après ces propos d’Imam Mbaye Niant, Ousmane Sow Huchard décide de lui emboîter le pas. Ce dernier estime que ce lot de députés qui est contre la politique gouvernementale fait toujours l’objet de marginalisation. « Le rouleau compresseur n’arrête pas de passer sur nous parce que nous sommes minoritaires », tient-il à préciser. « Mais nous ne baisserons jamais les bras », déclare-t-il.
Cependant, comme pour mettre en garde les autorités compétentes « si le conseil constitutionnel n’arrive pas à freiner cette loi « budgétivore » et qui ouvre les portes du palais au fils du président, nous allons appeler à une mobilisation des populations pour descendre dans les rues ». « Que le conseil constitutionnel prenne ses responsabilités », dit-t-il.
WALF FADJRI :
Paradoxes de la scène médiatique : Le printemps des ‘politologues’
Qu’est-ce qu’un politologue ? Au Sénégal, la politologie s’apprend et se pratique spontanément dans les médias sans qu’on ne sache véritablement quels sont les règles et les principes sur lesquels se fondent les analyses et conclusions de ceux qui se réclament des spécialistes de cette ‘science’! L’opacité qui entoure cette discipline est justement une porte ouverte à toutes sortes de magouilles intellectuelles : on abuse de la crédulité du peuple en s’arrogeant un statut qu’aucune institution académique n’a conféré ni authentifié. Les grands intellectuels de ce pays sont quasiment noyés par le tapage et l’émergence de nouveaux politologues mystérieux, dont les analyses ne vont guère plus loin que l’écho de la clameur populaire.
Si, en effet, la politologie est l’étude systématique des faits politiques du point de vue social et étatique, quelles sont les démarches scientifiques et les méthodes de validation des analyses du politologue ? Où se trouve la frontière entre le spécialiste des sciences politiques qu’on apprend dans les universités et la politologie ambiante et informelle qui assène ses verdicts dans les ondes des radios, dans les colonnes des journaux et dans les écrans de télévisions ? La politologie, telle que définie dans la langue française, requiert des connaissances en anthropologie, en sociologie, en histoire et sciences politiques, or ceux qui se réclament de cette discipline, ont-ils vraiment tout ce background ?
Les notions de consultant et de politologue sont, dans notre pays, le manteau de tous ces intellectuels, dont la formation académique n’a guère permis une promotion exceptionnelle : ceux qui ne sont spécialistes de rien (parmi les disciplines académiques traditionnelles), sont précisément les plus enclins à s’autoproclamer politologues ou consultants en ceci ou cela. La vérité historique est qu’il s’agit, pour la plupart, d’intellectuels sans œuvre, et parfois même désœuvrés, qui abusent de l’élasticité de la morale et du relativisme axiologique pour s’imposer en directeurs de consciences ou en grands théoriciens de l’impératif politique catégorique. Leurs certitudes chimériques et leurs élans dogmatiques répugnent tous les esprits éclairés qui savent par expérience que le monde humain se laisse malaisément cerner dans des catégories figées. Le mal est pourtant plus général que cela, car tous ceux qui rêvent de célébrité sans mérite se faufilent sournoisement dans les méandres du marketing tous azimuts. Ainsi, comme le disait Gilles Deleuze : ‘Il faut qu’on parle d’un livre et qu’on en fasse parler plus que le livre lui-même ne parle ou n’a à dire. A la limite, il faut que la multitude des articles de journaux, d’interviews, de colloques, d’émissions radio ou télé remplacent le livre, qui pourrait très bien ne pas exister du tout. (...) Les intellectuels et les écrivains, même les artistes, sont donc conviés à devenir journalistes s’ils veulent se conformer aux normes. C’est un nouveau type de pensée, la pensée-interview, la pensée-entretien, la pensée-minute’.
En réalité, le terme politologue dans notre pays n’est rien d’autre que le nom emphatique d’une ruse permettant à certains ‘intellectuels’ qui se croient nantis de facultés supérieures à celles de la moyenne, à des intellectuels sans véritable rayonnement et à une catégorie de politiciens non engagés, de prendre une certaine revanche sur les hommes politiques et sur la société, tous les deux coupables de ne pas reconnaître des ‘valeurs’ qui ne valent que dans la tête des concernés. Un politologue digne de ce nom doit s’efforcer de s’adapter aux exigences minimales de scientificité et d’éthique scientifique : l’objectivité, la rigueur dans l’analyse des faits, le sens aigu de l’observation, le souci de coller à la réalité, au lieu de donner une primauté à ses convictions sur les faits, la neutralité en termes d’équidistance entre les acteurs politiques.
On ne peut pas être politologue et résumer ses analyses et conclusions en critiques systématiques des seuls faits et gestes d’un régime ou d’une opposition, à l’exclusion de toute autre considération que le parti-pris. Un politologue ne peut et ne doit être un ‘ventrilogue’, en laissant son cœur penser et parler à la place de sa raison, on ne peut pas s’ériger en politologue en ne se fondant que sur des sentences d’ordre moral. C’est donc à la fois inquiétant et suspect de constater l’émergence intempérante d’une nouvelle race d’intellectuels sur l’espace public qui réclament tous un statut de ‘politologue’, alors qu’ils n’en ont pas les qualités. N’ont pas suffisamment doté le Sénégalais de productions bibliographiques permettant d’identifier un fil conducteur dans leurs idées et de comprendre le fondement théorique des vérités qu’ils assènent dans l’espace public. La médiatisation outrancière ne rime pas avec le sérieux de l’analyse, ni avec le détachement que requiert une recherche perpétuelle de la vérité et du sens.
Malheureusement, nos intellectuels d’aujourd’hui réfléchissent sur la place publique, dans le public, trouvent leurs vérités avec le public et prétendent faire un travail de spécialiste ! En quoi le fait de dire ce que le peuple veut qu’on dise est-il un travail de spécialiste ?
L’éruption des lamentations politiques dans ce pays est, en réalité, orchestrée et entretenue pour nourrir les acteurs de cette entreprise de fourberie à grande échelle : les titres et les mérites sont décernés sur la place publique, à la radio ou à la télévision par des hommes de média et non par les universités normalement compétentes. En retour, ceux qui sont fabriqués par ces mêmes médias sont tacitement chargés de faire la promotion médiatique de certains hommes politiques, de défaire l’aura d’autres en même temps qu’ils font office de légitimateurs et de caution intellectuelle aux arguties de n’importe quel homme de média ou homme politique ; la frontière entre les deux étant devenue insaisissable ! Tout cela consiste en une gigantesque entreprise de mise en scène où les politiciens, les journalistes et les pseudo politologues sont à la fois les metteurs en scène et les interprètes de rôles stéréotypés.
Les affaires les plus anodines sont traitées avec une habileté de manipulatoire dénuée de vergogne et parfois de tout souci déontologique. Ici comme ailleurs, c’est le principe de la liberté de la presse qui est détournée de sa vocation pour servir plutôt à museler toutes les voix qu’on juge discordantes dans la mélodie mystificatrice orchestrée par les hommes de média et/ou politiques. Une sorte de tyrannie de la médiacratie est en train de s’abattre sur les consciences citoyennes en réduisant, avec un fascisme redoutable, la vie sociale à la seule sphère politique, l’information et le débat à la seule communication politique. Entre ces trois acteurs : l’homme politique, l’homme d’affaires et l’homme de média, il y a le fameux politologue dont la problématique vocation se résume bien souvent à celle d’un entremetteur. C’est rare de voir un entremetteur faire des analyses qui lèsent les intérêts, ‘l’honorabilité’ et la notoriété des parties dont il assure la connexion silencieuse. Sous ce rapport, ces pseudos politologues sont des affairistes de seconde zone ou de simples ‘preneurs de positions’, comme le disait fort justement le journaliste El Hadji Kassé, plutôt que des analystes rigoureux désintéressés et dont le savoir débouche sur un constat clair et sans équivoque.
C’est toute cette armée de personnes aux motivations diverses qui inondent l’espace public de problèmes et de préoccupations politiques et puisque ‘le petit ver ne ronge que le bon bois’, les sages et les vrais héros meurent dans l’anonymat ou sont simplement voués au feu d’une critique journalistique ou politologue qui est devenue une simple intrigue pour s’emparer de dividendes et de notoriété tout à fait sortie de l’illusion mystificatrice d’un discours pseudo intellectuel. Certains politologues s’érigent comme tel, parce que seulement, ils sont inaptes à supporter l’altérité que requiert l’engagement politique manifeste : sous ce voile, ils se cachent pour troquer le monologue savant au périlleux débat politique ou intellectuel. En fin de compte, dans les débats, ils mystifient tout le monde, car leur intervention n’est purement politique ni purement scientifique : leur conviction politique parasite les concepts et théories grandiloquents sans que l’auditeur ou le téléspectateur non averti sache discerner la science de l’idéologie partisane.
Ce phénomène est caractéristique des sociétés technocratiques qui sont malheureusement des sociétés de consommation. Le problème dans les sociétés technocratiques est que quiconque dispose d’une expertise plus ou moins avérée dans un domaine aussi large que celui de la science, est tenté de devenir ce que Florence Khodoss appelle un ‘despote éclairé’. Despote éclairé, parce que la pseudo-scientificité de son discours met le technocrate à l’abri de l’inquisition du profane : les hommes ont tellement confiance en la science que, dès qu’un discours a l’allure d’une science, ils démissionnent et acquiescent. Ce mythe de la perfection ou de la véracité de la science est justement ce sur quoi jouent les technocrates pour assouvir des desseins despotiques. La ruse est que, par la technocratie, on cherche et obtient souvent une légitimité imprenable telle une forteresse parce que précisément, cette légitimité n’est ni politique, ni scientifique. L’astrophysicien français, Michel Kasset, a dit dans ce sens une chose qui mérite d’être constamment méditée : ‘Si le savoir est confisqué, il ne nous reste plus qu’à être esclaves’. Le problème dans nos sociétés technocratiques, c’est justement qu’il y a une caste de pseudos intellectuels, qui prétendent détenir un savoir mystifié dans un discours ésotérique, mais vide.
Pape Sadio THIAM Journaliste thiampapesadio@yahoo.fr
AFP - A propos des arguments du régime sur la gestion des inondations.
Réunie hier en Bureau politique, l’Alliance des forces de progrès (Afp), en l’absence de son Secrétaire général Moustapha Niasse, est revenue sur les arguments du pouvoir actuel en matière de gestion des inondations. Pour l’Afp, les textes que le régime a convoqués constituent une manière d’«aménager une porte de sortie».
Le pouvoir se débine pour aménager une porte de sortie
Par Soro DIOP
Les arguments développés lundi dernier par le chargé de la communication de la présidence de la République, Sitor Ndour, pour dire que la gestion des inondations relève des Collectivités locales, n’ont pas du tout convaincu l’Afp. Pour Moustapha Niasse et ses camarades, le pouvoir actuel a convoqué des textes, «pour se soustraire à ses obligations face aux inondations». Une telle posture, pour le Bureau politique de l’Afp, «relève d’une médiocrité crasseuse, au milieu d’une cacophonie gouvernementale, savamment orchestrée pour aménager, en temps utile, une porte de sortie en démentant le bouc émissaire du jour». Les «progressistes» trouvent «scandaleux, pour un gouvernement responsable et digne de confiance, d’attendre l’appel de détresse d’un élu local, pour voler au secours de populations victimes de catastrophes naturelles».
En ce qui concerne le projet de révision du Code de l’Urbanisme, l’Afp juge que, sur «ce dossier précis, ce qui est en jeu également, c’est la satisfaction de cette boulimie foncière monstrueuse pourvoyeuse de fonds pour une clientèle insatiable». Avec le règne de Wade, estime ce parti, le Sénégal et ses populations ont fait les frais de «cet appétit dont les frontières dépassent les limites de l’éthique et de la morale républicaines». Le Bp de l’Afp appelle ses militants à la résistance en synergie avec les élus de l’opposition et les populations. Il s’agit, pour les «progressistes», de faire ensemble face à une «agression inqualifiable contre la souveraineté du peuple et l’intérêt général». Ils sont persuadés qu’au seuil de l’hivernage, les «mêmes manquements» du régime de «pseudo libéraux» vont se manifester, alors que les paysans, «abandonnés à eux-mêmes», réclament vainement «des semences de qualité en quantité suffisante, des engrais à des prix accessibles et du matériel agricole naguère distribué abusivement à des parasites, dans le cadre de la sinistre Goana».
L’Afp s’est fortement émue de la situation sociale que traverse le pays, surtout dans le secteur de la santé marqué par l’existence d’hôpitaux dans un piteux état de délabrement.
sodiop@lequotidien.sn
DEUXIEME PLAN DE CONTINGENCE NATIONAL Pour une gestion participative des catastrophes naturelles
par Aïssatou Diop NDIAYE, Youssouph BADJI | SUD QUOTIDIEN , mercredi 10 juin 2009
Prévenir les risques et accidents naturels au Sénégal. C’est l’objectif de l’atelier d’actualisation du deuxième plan de contingence pour la prévention des catastrophes naturelles tenu hier dans un hôtel de Dakar. La rencontre présidée par le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, des collectivités locales et de la décentralisation en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour Développement (Pnud), se veut un prétexte pour lancer un appel à l’implication de tous les acteurs.
Les accidents majeurs, calamités et catastrophes naturelles survenues au Sénégal ces dernières années ont fini par montrer que le pays n’est pas à l’abri de tels phénomènes. Le ministère de l’intérieur, des collectivités locales et de la décentralisation en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a présidé l’ouverture hier, mardi 9 juin à Dakar, d’un séminaire pour l’élaboration d’un plan de contingence.
Cet atelier a pour but d’identifier et de programmer des réponses rapides, appropriées et efficaces face aux situations de catastrophes et des crises susceptibles de se produire.
Ces phénomènes naturels non moins présents dans tous les domaines d’activités économiques et sociales constituent des menaces graves qui peuvent, en cas de survenue, compromettre les efforts de développement.
C’est dans cette optique que le gouvernement du Sénégal a décidé de faire un processus participatif de la prévention et gestion des catastrophes. Selon le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur des collectivités locales et de la décentralisation, Cheikh Tidiane Sy : « la rencontre revêt une double signification elle constitue d’abord un moment privilégié avec les acteurs, le bilan de la mise en œuvre du plan Orsec de 2008 et d’en tirer les enseignements majeurs pour la gestion de prochaines crises ».
Car, a-t-il poursuivi, « elle nous donne également l’occasion d’entamer de larges discussions autour de la planification des crises probables pour les mois prochains, mais aussi profiter de l’occasion pour lancer un appel à l’implication de toutes les populations ».
A en croire le ministre de l’Etat, ministre de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de la Décentralisation, le gouvernement du Sénégal a pris des mesures avec l’appui du Pnud pour prévenir les risques majeurs et atténuer l’impact des catastrophes sur les personnes, les biens et l’environnement. Ce qui passe par le renforcement du cadre institutionnel à travers la mise en place d’une plateforme nationale et sa dynamisation, l’intégration de la réduction des risques de catastrophes dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté.
A cela, s’ajoute la mise en œuvre des priorités du cadre d’action de Hyogo ratifié par le gouvernement du Sénégal et enfin la formulation d’un programme national de réduction des risques de catastrophes.
Dans son allocution, le coordonnateur du système des Nations Unies, M. Buri Jean Victor Sanhouidi a insisté sur le fait que tous les acteurs doivent être imprégnés, pour pouvoir partager l’expérience du sommet à la base, parce que, a-t-il conclu : « il s’agit de tirer les insuffisances de l’expérience précédente (plan orsec 2008) pour mieux faire »
WALF FADJRI :
Position du gouvernement sur les inondations : ‘L’Etat-Pds a bel et bien déclenché la guerre contre les collectivités locales contrôlées par l’opposition’, selon l’Afp
La position du gouvernement sur la gestion des inondations ressemble aux yeux de l’Afp à une déclaration de guerre du pouvoir à l’endroit des collectivités locales contrôlées par l’opposition. L’Afp trouve scandaleux pour un gouvernement responsable et digne de confiance, d’attendre l’appel de détresse d’un élu local, pour voler au secours de populations victimes de catastrophes naturelles.
La récente visite de courtoisie de Karim Wade à Moustapha Niasse n’a en rien changé le discours au vitriol de l’Afp contre le pouvoir en place. Bien au contraire le Bureau politique dit avoir constaté que ‘la débâcle subie par Me Wade et ses affidés n’a, en rien, modifié son schéma de succession monarchique, avec une architecture institutionnelle parasitée par une obsession suicidaire’. Mieux, les progressistes affirment que l’allocution du 3 avril que le président de la République a adressée aux Sénégalais n’était, en fait, qu’une profession de foi de plus et que les actes posés au fil des semaines sont en train de contredire. ‘L’Etat-Pds a bel et bien déclenché la guerre contre les collectivités locales contrôlées par l’opposition démocratique’, accuse le parti de Moustapha Niasse. Puis d’expliquer que la convocation des textes par le pouvoir actuel, ‘pour se soustraire à ses obligations face aux inondations, relève d’une médiocrité crasseuse, au milieu d’une cacophonie gouvernementale, savamment orchestrée pour aménager, en temps utile, une porte de sortie, en démentant le bouc-émissaire du jour’. Il est scandaleux, de l’avis des progressistes, ‘pour un gouvernement responsable et digne de confiance, d’attendre l’appel de détresse d’un élu local, pour voler au secours de populations victimes de catastrophes naturelles’.
L’Afp signale, par ailleurs, que le projet de révision du Code de l’Urbanisme s’inscrit dans la même veine politicienne de mauvais goût. ‘Sur ce dossier précis, ce qui est en jeu, également, c’est la satisfaction de cette boulimie foncière monstrueuse, pourvoyeuse de fonds pour une clientèle insatiable’, renseignent Niasse et ses camarades. ‘Sous l’ère des Wade, notre pays et ses populations ont déjà payé un lourd tribut à cet appétit dont les frontières dépassent les limites de l’éthique et de la morale républicaine’, ajoutent-ils. C’est pourquoi, le bureau politique de l’Afp invite tous les élus du parti à engager la résistance, aux côtés des autres élus de l’opposition et des populations, pour faire face ‘à cette agression inqualifiable contre la souveraineté du peuple et l’intérêt général’.
L’Afp relève, pour le dénoncer, que pendant que le régime de Me Wade s’adonne ‘à son sport favori qui se résume à la ruse dans la gouvernance nébuleuse’, les grands dossiers de l’Etat ayant des incidences directes sur la vie des Sénégalais sont toujours en souffrance. ‘Au seuil de l’hivernage, les mêmes manquements auxquels nous ont habitué les pseudos libéraux se manifestent. Abandonnés à eux-mêmes, les paysans exigent en vain des semences de qualité en quantité suffisante, des engrais à des prix accessibles et du matériel agricole naguère distribué abusivement à des parasites, dans le cadre de la sinistre Goana’.Ce n’est pas tout puisque l’Afp rappelle que le secteur névralgique de la santé continue également d’être en ébullition avec de nombreux préavis de grève. Il en est de même du secteur minier qui, selon les progressistes, ‘est étouffé par ce même manque de transparence, malgré le vacarme organisé autour du premier (?) lingot d’or sorti de Sabodala’.