Relais 2/5 :Un demi siècle de dépendance
Relais 2/50 : Un demi siècle de dépendance
«Ceey fuunu jeem»
Le 4 avril 1960, Léopold Sédar Senghor s’engageait, à porter le dossard du Sénégal, pour la première étape du relais des 50 ans d’Indépendance. Un Président qui avait tous les moyens à son bord, avec un héritage colonial vraiment abondant ; des routes goudronnées, chemin de fer international, écoles primaires, secondaires, militaires, université, centres de formation technique, hôpitaux, industries, systèmes administratives et juridiques. Même, la France avait identifié tous les sites qui couvrent les ressources naturelles du pays. Il avait une équipe qualifiée composée de patriotes, tous debout pour l’avenir de la nouvelle République. Le peuple dans l’ambiance et la confiance absolue, vivait l’espoir et le rêve de 2010. Malheureusement, Senghor ne croyait pas en l’intelligence de l’homme noir. Pour lui un développement en Afrique sans l’intervention de la culture française est impossible. Senghor aimait dire : «L’émotion est Nègre et la raison est Hélène.» Cheikh Anta Diop, lui répondait : «Le métissage culturel est un fait humain pas une solution pour régler les problèmes politiques d’une Nation.» Senghor passait son temps à écrire des poèmes, écouter de la musique d’opéra et nous tympanisait nuit et jour avec des discours en français, pour une population composée à 98% d’analphabètes. La pensée culturelle et philosophique de Senghor ne répondait pas à celle de ses camarades de la nouvelle République. Par ce mal entendu, La communication ne passait plus, et automatiquement une rupture de confiance s’établit et la foire des accusations commence. Senghor savait bien que ses partenaires étaient plus Sénégalais que lui, une bande qui maîtrisait tous les secteurs sociaux : les cultures, les langues, les ethnies, les religions et l’intérieur du pays. Ces hommes ne croyaient pas tellement à la civilisation française pour faire décoller le Sénégal. Pour Senghor, avant de parler d’économie, de diplomatie ou de discipline politique, il faut d’abord l’assimilation à la culture et la langue françaises. Le peuple naturellement rejetait cette philosophie, et le surnommait Toubab bu niuul Monsieur blanc/noir.
En 1962, Senghor accuse ses camarades de complot ou coup d’Etat et les mène en prison. Les preuves données par Senghor étaient fictives et avec la complicité de certains marabouts et dignitaires, le peuple reste sans réaction. Les militaires, les députés et même la France savaient que les accusations contre le camp de Mamadou Dia n’avaient pas de sens. Senghor voulait seulement se débarrasser de ses rivaux, pour gouverner à sa manière. Le vrai problème qui avait amené Senghor, à jeter l’éponge était le refus catégorique des Sénégalais à la culture occidentale. En 1980, il quitte le pouvoir volontairement au profit de son Premier ministre Diouf.
Abdou Diouf reprend la course, sans élections, ni referendum, une action antidémocrate, mais tolérée par les populations. Pour ne pas être seul sur le terrain, le Président Diouf s’associe avec les marabouts, une partie de l’opposition et des paysans. Diouf était bien accueilli au début par les Sénégalais, mais malheureusement, les rivalités explosent dans son propre parti. Les guerres froides, les clans et les scandales se succédaient, mais l’intouchable Diouf maintient toujours sa rigueur et sa personnalité, jusqu’au jour où, il a appelé Wade pour le féliciter. Les syndicats, l’opposition, la presse, et les mécontents se regroupent autour d’une Alternance et font partir Diouf en 2000. Il faut le reconnaître, Diouf avait laissé un héritage important à Maître Wade, des réserves d’argent, une maquette d’Etat et des Institutions. Le pauvre Wade, en 2000, au nom de l’Alternance, sans aucune évaluation de sa crédibilité ou de son état psychologique, ses compatriotes lui cèdent le témoin. Un vieil homme, malade, en banqueroute, perdu dans les rêves et le désespoir, secrètement en refuge à Paris. Sans tarder, le buurba Wade, les met à l’écart, sans aucun complexe, déclare sa monarchie, et gouverne avec sa famille. Pour maintenir le contrôle, le vieux recrute une nouvelle bande dans les poubelles de l’opposition et de l’université. Pour le Buurba Wade, rien n’est possible dans la vie sans argent. Senghor lui pensait qu’il fallait s’appuyer sur la culture française. Avec l’argent du contribuable, Wade achète les marabouts, notables de quartier, et des politiciens sans conscience pour asseoir son règne. La corruption devient une branche primordiale dans les affaires du pays, et de la société sénégalaise, tout le monde parle de milliards. «Moo ko yoor ; une expression en wolof, très populaire au Sénégal.» Les fonctionnaires commencent à vider les caisses publiques, les marabouts se transforment en politiciens, la jeunesse s’embarque dans les pirogues de fortune et les intellectuels changent de mentalité. Wade revient avec un système inconnu par les Sénégalais, une monarchie à sa façon et la force de l’argent.
Tout ce qui l’intéresse : sa femme, ses deux enfants, les terres et l’argent du contribuable sénégalais. Il devient automatiquement un Buur (Roi), et sa famille roule le pays dans la tranquillité. Les ministres ne sont que des figurants, ils ne décident de rien, ils mangent en longueur de journée du Caaf (arachides) dans leurs bureaux. Karim, le super ministre et le polyvalent commande le navire. Même le Premier ministre vit dans le vide, blotti à l’ombre de Karim. Dans le Pds, Karim crée son propre mouvement, la Génération du concret, pour l’élection présidentielle de 2012, mais aucun membre du parti n’ose contester son sa volonté. La fille et la maman en vacances durant toute l’année : la facture sur le dos du Trésor public, sans inquiétude. Abdoulaye Wade boucle les 50 ans de dépendance dans la poussière, et aligne le Sénégal dans la liste des 16 pays les plus pauvres du monde. Pourtant, le Sénégal épaulait en 1960 le Taïwan, la Corée et les pays magrébins et nous voici au bas du tableau en 2010. Nous voilà encore à l’entame du second départ, qui mènera à un siècle d’indépendance par le même vieillard sans souffle. Le monde s’interroge : comment les Sénégalais peuvent responsabiliser un vieillard d’un jugement supplétif de 84 ans pour définir l’avenir de leur pays ?
Chaque chose à son temps et sa génération, les peuples du monde se posent la question sur la démission de la jeunesse sénégalaise de la responsabilité républicaine. Ils ne croient pas que, le bon Dieu descendra du ciel pour balayer le sol du Sénégal ou exposer des miracles.
Le pauvre Wade débute mal la dernière étape du siècle d’indépendance, par l’inauguration de son monument. Des milliards dans le vent, des avions pour ses invités de l’étranger, beaucoup d’argent pour corrompre les infidèles, et une super foire de mensonges à la population locale.
Croyez-vous que le Sénégal a pris la bonne direction pour 2040 ?
Ma réponse est Non, le Buurba prépare un Sénégal pour Karim Wade, pas pour les Sénégalais, mais nous l’attendons au bout du tunnel avec des pilons.
Prêt pour la révolution des mentalités.
Vive le Sénégal libre.
Vive l’Unité fédérale et révolutionnaire des Etats d’Afrique
Ousmane DRAME / Monarchie.non@gmail.com