Qui pour freiner l’élan de la famille Wade
Wade prépare 2012, il a besoin d’un élan et d’un sang nouveau, pour cela il faut qu’il se tue pour pouvoir renaître. Le Pds disparaît et le Pdsl apparaît. Cependant, rien ne change dans ses ambitions les plus obscures. Il fait juste ce choix parce qu’il n’a plus le choix. Dans son schéma Idy est incontournable, il cherchera à l’utiliser pour arriver à ses fins, revenir en 2012, lui ou son fils. Mais le chemin sera long, car Idy attendait ce moment depuis toujours, le moment où il sera à la tête du parti. Va-t-il respecter pour longtemps les compromis qu’il aurait fait avec Wade lors de leurs multiples dialogues au dessous du peuples ? En tout cas il a compris qu’un compromis avec Wade ne vaut pas grand-chose car à plusieurs reprise ce dernier l’a piégé. Si Idy en est conscient, des remous marqueront le futur de ce nouveau parti.
La famille Wade n’est pas prête à lâcher le pouvoir. Se faire succéder par son fils et continuer à s’approprier des biens de ce pays est l’unique rêve de Wade. En effet, Souleymane Jule Diop nous apprend que le monument de la Renaissance africaine est à son nom et l’hôtel de l’indépendance sera racheté par ses proches. Aujourd’hui, les terres de ce pays sont distribuées à ses collaborateurs et des milliards encaissés, des institutions inutiles comme le Sénat demeurent, le train de vie de l’Etat monte crescendo, et Wade fait sa propre promotion avec ses multiples voyages en utilisant les biens de ce pays au moment ou les Sénégalais souffrent. Il est clair que Wade n’est pas prêt à changer mais veut changer de tactique.
Mais que fait l’opposition ? Wade, qui a tous les moyens prépare déjà les échéances de 2012. L’opposition qui attend certainement la veille des élections pour s’organiser et se concerter risque elle aussi de sombrer dans une querelle de leadership sans précédant. Il était en effet facile pour les élections locales d’aller ensemble sans problèmes majeurs, mais l’élection présidentielle demande un compromis autour d’un candidat. Il est bien possible que Benno gagne les élections mais à condition que ses membres choisissent le bon leader. Il est donc temps d’y travailler, resserrer les liens, revoir les discours et éviter les querelles internes qui menacent certains partis comme le Ps.
Le choix de cet homme ou de cette femme ne se fera pas forcément sur la base du nombre de voix obtenu par les partis ni sur l’ancienneté... Le Ps aura un rôle décisif à jouer dans ce combat mais le candidat de Bennoo ne viendra pas forcément de ce parti. Les Sénégalais ne sont pas prêts de revivre l’épisode du Ps même si ses leaders affirment avoir changé. Macky Sall ne fera pas l’unanimité, il vient fraîchement du Pds et son discours est moins fédérateur ainsi que sa stratégie qui consiste à compter d’abord sur un groupe ethnique ; ce qui ne convient pas pour un Sénégal à unifier.
Le Sénégal a besoin d’une race nouvelle de leaders. Un homme ou une femme qui a la foi et qui est soucieux de la loi pour amorcer un changement de comportement et instaurer la légalité afin que chaque Sénégalais retrouve la confiance et que chaque citoyen soit apprécié à sa juste valeur. Le Sénégal a besoin d’un homme ou d’une femme sérieux(se) qui au delà des appartenances politiques, ethniques et religieuses, choisira à l’image de l’approche de Obama les hommes qu’il faut pour redresser le Sénégal. C’est seulement en ce moment qu’on pourra dépasser ces querelles politiciennes et voir s’apaiser cette tension entre le pouvoir et les médias. C’est seulement en ce moment qu’on pourra faire renaître l’esprit entrepreneurial du Sénégalais qui comptera d’abord sur ses propres capacités et s’appuiera sur un Etat de droit pour participer efficacement au développement du pays. C’est seulement dans un climat de paix, de transparence et du respect des droits humains que les investisseurs pourront valablement s’intéresser à notre pays et que les entreprises déjà présentes pourront prospérer.
L’opposition a donc une grande responsabilité car c’est du comportement de ses leaders que dépendra l’avenir du pays. Devant les manœuvres de Wade, la victoire de Bennoo dépendra du choix de son leader.
Lamine GUEYE - Sociologue - Assistant du coordonnateur du Pdif
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