Un pays malade de son président
Sénégal : Un pays malade de son président
Le Sénégal est une véritable république de cocagne dirigée par un président atypique qui n’a de pareil nulle part dans le monde. A l’image du parti au pouvoir, notre pays est comparable à un monstre à plusieurs têtes tellement le Sénégal a atteint un état avancé de déliquescence inimaginable. Personne ne sait finalement qui du Pds, de la Génération du concret ou des transhumants éteint réellement les rênes du pouvoir.
Il est désolant de constater que notre Sénégal est devenu un bateau ivre dont les destinées aventureuses échappent au contrôle de son chef qui n’a plus aucune maîtrise de la gestion des affaires. Les luttes de clans et de coterie, au sommet de l’Etat, s’ajoutent à la confusion entretenue par le chef de l’Etat lui-même. Tel un vieux lion édenté, le maître des lieux, assoiffé de pouvoir, se prélasse douillettement dans les lambris dorés des salons cossus du palais, à l’image de ces anciens dictateurs africains très éloignés des moindres soucis de leur peuple. Notre cher prési, par oubli ou par goût prononcé du pouvoir, a abandonné, en cours de route, les préoccupations de la population qui lui ont servi de leitmotiv pour accéder au pouvoir. Notre vieux pouvoiriste ne peut plus entendre raison, ne prêtant l’oreille qu’à des courtisans zélés et autres laudateurs qui le comparent à un demi-dieu.
‘Major dixit’ : le maître a dit, tel est le seul langage que le maître veut désormais entendre depuis son accession au pouvoir qui a révèlé la vraie nature de l’homme dont Ousmane Ngom disait, à juste raison, qu’il était ‘un démocrate en parole mais autocrate dans les faits’. Mais que notre maître garde les triomphes modestes et s’inspire du proverbe qui dit : ’Rit bien qui rira le dernier.’ Le réveil risque d’être brutal car le parti de la demande sociale (Pds), dont notre maître a trahi les aspirations, demeure encore plus actif et plus présent sur le terrain. Ce parti, dans lequel militent tous les Sénégalais, à l’exception de la couche aisée du pouvoir, continue de déployer son programme qui tient à des revendications simples et courantes : la baisse des prix des denrées de consommation courante, la baisse des coûts de l’électricité et de l’arrêt des délestages, le relèvement des prix des produits agricoles, la baisse des coûts des prestations des soins de santé, l’amélioration des conditions de travail à l’école, la distribution démocratique et équitable de la justice, la promotion de l’emploi des jeunes, la résolution définitive des problèmes d’inondation.
Un tel parti n’a cure de créations d’infrastructures de dernière génération ni d’un Sénat ou d’un Conseil économique et social dont l’avènement a coûté plusieurs milliards au contribuable sénégalais rien que pour des préoccupations politiciennes. Non seulement, le Pds (parti de la demande sociale) dispose d’un programme, mais il propose surtout des moyens pour arriver à la réalisation de ce programme pour autant que la volonté politique existe pour prendre les mesures suivantes : la fin de la corruption et de l’achat des consciences, le respect scrupuleux du bien public, l’arrêt de l’usage abusif sur l’argent public que l’on traîne dans des mallettes à travers le pays, la réduction du train de vie de l’Etat, le rapatriement, s’il en existe, des milliards planqués à l’étranger, le respect de l’Etat de droit et la restauration des principes républicains bafoués par l’Etat/Pdsl.
Birahim DIAGNE Responsable Aj/Pads Mbacké Birahime99@yahoo.fr
Le monument de la renaissance et de la… misogynie
Au Sénégal, au moment où le débat sur le Monument de la renaissance africaine n’est abordé que sur les plans religieux (certains parlent d’idolâtrie) et financier (un coût faramineux qui se chiffre à une dizaine de milliards de francs Cfa), on semble occulter le caractère misogyne de cette statue. En effet, cette œuvre gigantesque nous montre une femme dénudée qui se ‘réfugie’ presque derrière un homme qui l’enlace de ses bras vigoureux de mâle dominateur. Même l’enfant, également porté par l’homme, semble plus vigoureux que cette femme !
En ce début de 21e siècle, la femme africaine combative et travailleuse mériterait d’être mieux représentée quand on sait que la renaissance d’un continent noir, fier et fort de son passé et de son présent, ne peut s’accomplir en laissant en rade les femmes qui représentent une bonne partie de sa population. Représenter la femme africaine à moitié nue, dans une posture qui la défavorise et la dévalorise, ne traduit pas seulement le mauvais goût des initiateurs de ce projet, mais étale surtout devant nous, face à l’océan, l’image d’une femme sénégalaise que les mauvaises politiques du régime dit de l’alternance ont transformée en… poupée Barbie outrageusement maquillée et à la peau dépigmentée. Une femme qui, en général, est réduite à son… statut d’applaudisseuse dans les meetings politiques et de danseuse vulgaire dans les clips des musiciens. Sois belle et tais-toi, tel semble être le message que nous renvoie le Monument de la renaissance africaine.
Mais où est passé ce précieux legs que nous ont laissé d’illustres femmes comme Mame Diarra Bousso, Mame Fawade Wélé, Aline Sitoé Diatta et les héroïnes du village de Nder ? Comment avons-nous pu tomber si bas en si peu d’années ? Le comble est que, jusqu’ici, aucune militante féministe ou spécialiste des questions liées au genre n’a daigné relever le caractère misogyne et insultant de cette statue. Eh bien moi, citoyenne ordinaire, je lance un appel à toutes les femmes du Sénégal et d’Afrique : mobilisons-nous pour refuser que la gent féminine soit symbolisée de la sorte, c’est-à-dire faible et incapable de s’épanouir et de se définir en dehors du soutien des hommes.
Khadidja LO lokhadija@yahoo.fr