DELESTAGES Un été chaud et noir
L’OBSERVATEUR :
LA SENELEC LOIN DE REGLER LES DELESTAGES Un été chaud et noir
Article Par FATOU BINTOU K. NDIAYE ,
Paru le Vendredi 19 Juin 2009
Les Sénégalais risquent de vivre un été encore et vraiment chaud cette année. D’après les prévisions des travailleurs de la Société nationale d’électricité, les délestages sont loin d’être réglés. Si l’Etat du Sénégal continue cette politique de népotisme au sein de cette structure.
Les travailleurs de la Société nationale d’électricité ont fait face à la presse hier. C’était l’occasion pour eux de crier au scandale et prédire un été d’enfer pour les Sénégalais. Car les délestages sont loin d’être réglés et les coupures d’électricité risquent de reprendre de plus belle, si le gouvernement continue cette politique hasardeuse de production de combustible. Selon les camarades de Aby Dieng Fall, secrétaire général du syndicat des travailleurs, la Sénélec traverse une profonde crise tant en trésorerie qu’en production. Selon eux, jusque-là, toutes les politiques menées n’ont pas permis à la Sénélec de sortir la tête de l’eau.
En effet, selon les travailleurs, la Sénélec doit environ deux milliards à Total et se permet de payer un combustible sur le marché international à des coûts plus chers. Ce qui explique, selon les travailleurs, le surcoût de 400 millions pour le trimestre 2008. «Alors que des principes de transparence voudraient qu’un appel d’offres soit lancé avec des quotas précis pour les distributeurs», estime Mme Fall. Elle estime que la libéralisation ne signifie pas la promotion de l’informel ni du gré à gré.
Toutefois, les travailleurs fustigent la seule responsabilité de l’exploitation des nouvelles centrales de la Sénélec à la société «Watsila» à raison de 213 millions par mois, nonobstant la prise en charge des frais du personnel. Pis, selon Mme Fall et Cie, la Sénélec s’évertue à une politique de mise en réserve froide de certaines de ses unités prétendument obsolètes et non rentables à chaque fois qu’une nouvelle centrale voit le jour. Et il est inconcevable, selon les travailleurs, que le contrat de concession entre l’Etat et la Sénélec oblige cette dernière à confier la gestion des nouvelles centrales à des privés, alors que la Sénélec dispose de ressources humaines ayant une expertise avérée. Toujours dans leur réquisitoire, les travailleurs de la Sénélec dénoncent les politiques tatillonnes de la société qui ne permet plus un recouvrement correct de leurs créances ni de juguler la vaste fraude.
D’ailleurs, pour eux, il est temps de faire face aux politiques pernicieuses et nocives appliquées dans le secteur de l’énergie.
COMME PRÉALABLE POUR LE DIALOGUE AVEC WADE Benno brandit les conclusions des Assises nationales
Article Par Latir MANE ,
Paru le Vendredi 19 Juin 2009
La rencontre d’harmonisation des positions des partis membres de la coalition Benno Siggil Senegaal, sur l’invitation au dialogue de Me Wade, a eu lieu hier chez Amath Dansokho. En présence de toute la presse sénégalaise, y compris la Rts, les leaders de cette large coalition de l’opposition, veulent définir d’abord un contenu, un schéma et un format du dialogue, mais aussi une position sur le «sort qui sera réservé aux conclusions des Assises nationales».
La question de l’application des conclusions des Assises nationales a été agitée à plusieurs reprises. Car le président de la République, Me Wade, et les leaders de partis de la mouvance présidentielle n’ont pas pris part à ces rencontres. Mais, l’invitation au dialogue politique que Me Wade a adressée à la coalition Benno Siggil Senegaal constitue une opportunité pour les organisateurs des Assises nationales. Et cette coalition de l’opposition compte saisir cette opportunité. Les leaders l’ont décidé hier lors de leur rencontre hebdomadaire. Par la voix de M. Madièyna Diouf, porte-parole du jour, les leaders de Benno Siggil Senegaal ont fait savoir que l’opposition n’a jamais refusé de dialoguer avec le président. Mais ils souhaitent qu’il y ait «un contenu, un schéma, un format et une précision sur le sort à réserver aux conclusions des Assises nationales» pour la tenue d’un dialogue.
La question de l’invitation au dialogue de Me Wade a été l’unique point inscrit à l’ordre du jour de la rencontre d’hier. A ce propos, les leaders de Benno vont adresser une lettre à Me Wade. Mais auparavant, Benno va envoyer à Amadou Mactar Mbow et au bureau des Assises nationales un comité ad hoc composé de leaders de l’opposition. Benno veut prendre contact avec ces personnes avec qui elle vient de finir de dialoguer, pour voir quel discours tenir devant Wade. Déjà Benno Siggil Senegaal a estimé que, pour l’intérêt du Sénégal, ce dialogue ne doit pas être politique. Ça ne doit pas se limiter entre le pouvoir et l’opposition, mais il doit être un dialogue national, avec la participation des politiques, de la société civile et des autres acteurs de la société sénégalaise. Madièyna Diouf a tenu à préciser, hier, que pour l’instant c’est la position qui a été adoptée par l’ensemble des partis membres de Benno Siggil Senegaal. Et que la réponse sera connue lors de la prochaine rencontre de la conférence des leaders de Benno Sigil Senegaal.
LE QUOTIDIEN :
Faisons de Abdoulaye et de Karim Wade des ennemis politiques.
La vision aveugle du Président vient d’être encore une fois démontrée par son obstination. Dans son discours du 3 avril, il nous affirmait qu’il avait compris le message des urnes. Nous commencions à espérer qu’il avait enfin compris que les Sénégalais avaient rejeté son dessein monarchique et qu’ils ne souhaitaient pas voir un autre Wade à la place du Wade actuel. Même pour gérer la mairie du Point E, ils n’en voulaient pas. La pensée déficiente du Président peut se résumer en ces termes : «Vous ne voulez pas de Karim qui est le meilleur d’entre vous, moi, je veux de lui et par mes pouvoirs de nominations, j’en fais le second personnage de l’Etat formellement en le nommant ministre d’Etat chargé de la Coopération internationale, de l’Amé-nagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures avec plus de pouvoir que le premier des ministres Souleymane Ndéné Ndiaye.» C’est cette posture de la vengeance et de la rancune qui se révélera de tous les dangers. En effet, l’homme le plus diplômé du Caire au Cap ne peut pas concevoir qu’avec tout ce qu’il fait ou plutôt défait pour les Sénégalais, ces derniers osent remettre en cause son choix de nous fourguer son rejeton. A la veille de la grande débâcle électorale, Karim déclarait pompeusement qu’il n’a jamais perdu de sa vie, nous attendons toujours qu’il nous dresse la liste de ce qu’il a gagné. Tout ce que nous savons de lui, c’est qu’il est le prototype le plus achevé d’un fils à papa et il le demeure, bien qu’étant quadragénaire. Cette limite suffit amplement pour en faire le plus illégitime des prétendants à la succession du vieillissant Président.
Ceci étant dit, nous appelons à un changement d’abord au niveau lexical puis au niveau symbolique pour une issue victorieuse de la confrontation opposant le Sénégal au clan des Wade et à leurs nombreux courtisans. Leur réussite étant notre perte, l’opposition doit se départir du jeu du caméléon l’ayant si souvent caractérisée. Nous ne sommes plus dans l’adversité politique où il faut bien respecter une certaine bienséance. Abdoulaye et Karim Wade sont nos ennemis politiques, ainsi considérés, il faut œuvrer sérieusement à leur mort…politique. Dans ce combat à mort, la symbolique politique prend toute son importance. Dans cette optique, j’en veux profondément à Khalifa Sall, le nouveau maire de Dakar. A mon avis, il n’a pas encore compris qu’il n’est pour le moment qu’un maire par défaut et non par adhésion. Il reçoit un coup de fil de félicitations de Karim après son élection, cela se comprend parce que ce dernier est le perdant et qu’il le lui doit bien, parce qu’il faut le reconnaître vous (la classe politique) avez pleinement participé à la réussite de la tragicomédie autour de la disparition de Aïda Marème Karine Wade. En revanche, la décence politique permettait-il au maire de Dakar de féliciter à son tour Karim ministre d’Etat ? Pendant toute la campagne électorale, Khalifa Sall et le Ps nous ont mis en garde contre une victoire de Karim Wade qui le mettrait dans une situation propice pour succéder à son père. Voilà que son père de Président lui octroie par son pouvoir discrétionnaire un super ministère avec beaucoup plus de pouvoirs que le maire de Dakar. Comment doit-on comprendre alors la lutte pour la sauvegarde de la République quand l’accession à une parcelle de pouvoir adoucit comme par magie le discours guerrier tenu à l’endroit de Karim quelques temps auparavant ? On peut se permettre d’avoir ce même ressentiment à l’endroit de Ousmane Tanor Dieng qui, lorsque Wade le traite de géomètre de bas de gamme, lui répond avec toute la diligence nécessaire pour lui rappeler son parcours universitaire chaotique. Cependant, lorsque ce même personnage lui décerne le titre de républicain, il apprécie silencieusement ce titre indu. Une réaction de sa part serait bienvenue pour montrer à ce Président que ce rôle est strictement réservé aux républicains et que les «rue publicains» en sont exclus.
Cette reformulation des rapports politiques implique également de repenser la question du leadership au sein de l’opposition politique et sociale d’une manière générale. Nous entendons par leadership la capacité d’une personne à avoir une lecture politique intelligente permettant de ne pas rater le passage du train de l’histoire qui emportera ce régime. Attendre 2012 serait suicidaire, car la situation dramatique du Sénégal ne saurait respecter un calendrier électoral que Maître Wade a fini de décrédibiliser depuis fort longtemps. Avec un régime finissant, être sur la défensive et laisser aux Wade l’initiative serait la meilleure manière de perdre la face. Le dépeçage de la République ne peut plus être limité par une bataille politique formelle, il nous faut rapidement inventer une nouvelle manière de combattre les Wade pour abréger la souffrance des Sénégalais qui ne sont pas invités à la table de ripaille de l’Alternance. L’opposant qui saura porter les frustrations des populations et capitaliser la vacance du pouvoir prendra une avance considérable sur ses concurrents potentiels, car 2012 ne relève pas du dogme mais d’une extrême relativité.
Arona BATHILY -Gatineau / Arona.bathily@gmail.com
Position du Cercle de réflexion et d’action socialiste.
Les cinq conditions d’une participation
Par Amadou MBODJI
Réagissant à l’appel lancé par le Président Wade à l’opposition, le Cercle de réflexion et d’action socialiste (Ceras) brandit cinq points sur lesquels devrait s’articuler la discussion entre les deux parties. Ceux-ci concernent «les conditions d’organisation d’élections législatives anticipées», car «l’Assemblée nationale doit refléter la topographie politique du pays», «le partage du pouvoir avec un numéro deux de l’exécutif, dont le choix revient à l’opposition». Mais aussi, «la coopération entre Collectivité locale et le pouvoir exécutif, la coopération entre Collectivité locale et pouvoir judiciaire pour l’audit de certaines municipalités», (comme Dakar et Diourbel) et enfin, «la clarification au sujet de la provenance des fonds pour l’Organisation de la conférence islamique» ; donc, audit de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci).
Pour Babacar Touré qui vit en Suisse et qui est le coordonnateur du Ceras, «si tel ne devait pas être le cas, nous nous verrions dans l’obligation de mener une campagne d’information au plan international». Et d’ajouter : «Dans une démocratie, le pouvoir revient au peuple et le peuple depuis le 22 mars, c’est l’opposition.»
amadoumbodji@lequotidien.sn
DROIT DES IMMIGRES BAFOUES: dirigeants complaisants?
“kan j'ai vu ça j tellement pleuré... c comme si je connaissè le gars!!!! je ne peux pas imaginer k'en ce millènaire on arrive encore à traiter l'étre humain de cette façon, c seulement scandaleux!”, c ommente une Sénégalaise sur un forum.
On a tous ressenti la même peine que cette dame quand on a vu cette vidéo terrible d’un immigré sénégalais ligoté et bâilloné par des policiers espagnols à l’aéroport de Madrid. Son seul crime est d’être un sans papier. Cela n’est qu’une petite partie de ce que vive les immigrés sénégalais dans les pays occidentaux.
L’Etat a le devoir et l’obligation de défendre les Sénégalais où qu’ils soient sur terre. Mais au lieu de cela, il est le premier à leur compliquer la vie avec des tracasseries administratives à n’en pas finir. Combien d’immigrés ont vu leurs permis de séjour ou de travail non renouvelés parce que l’Etat était incapable de leur fournir un passeport? Combien d’entre eux ont perdu leur boulot à cause de ces problémes de passeport? Combien d’entre eux pensent se tourner vers nos représentations diplomatiques pour solliciter un soutien quand ils sont confrontés à des problèmes de racisme, de tracasseries administratives, de difficultés financières ou de problémes de santé? Qu’est-ce que nos représentations diplomatiques savent de leurs conditions de vie, de leurs difficultés, de leurs projets? QUE DALLE. Et pourtant la mission d’un consul ou d’un ambassadeur ne se résume pas à délivrer des papiers administratifs ou à assister à des soirées mondaines.
Nos dirigeants ont signé, avec des pays Européens, des accords de rapatriement, moyennant des sommes d’argent minables qui ne servent qu’à remplir leurs comptes bancaires. Pour nous embarquer dans leurs plans, ils nous servent l’argument selon lequel ces signatures vont permettre aux jeunes d’aller travailler en Espagne; aux hommes d’affaires, artistes et étudiants d’obtenir facilement un visa français; aux étudiants sénégalais en France d’obtenir de petits boulots chez Mc Donald; aux jeunes diplômés de travailler en France pendant trois ans histoire d’acquérir de l’expérience. C’est bien tout ça. Mais depuis la signature de ces accords, où sont les contrats promis par les Espagnols? Est-il plus facile aujourd’hui pour un Sénégalais d’avoir un visa français? Les étudiants sénégalais vivent-ils mieux en France depuis lors? Quel est le pourcentage réel de Sénégalais ayant obtenu la carte de séjour compétence et talent par rapport aux objectifs fixés par l’accord avec la France?
Nos ONG, qui ne vivent que grâce à l’Etat et à l’Union européenne, ferment les yeux sur le traitement réservé à ces immigrés dans leurs pays d’accueil. C’est totalement absurde de les voir défendre avec ardeur la cause palestinienne, le mandat d’arrêt international contre Béchir, le droit à l’homosexualité, alors que juste sous leurs yeux des compatriotes sont victimes de racisme, de tracasseries, de violence physique et morale, d’assassinat et j’en passe.
Il est clair que les immigrés sénégalais ne peuvent que compter sur eux-même. A mon humble avis, ils ont les moyens de se défendre efficacement, car ils représentent une force financière et électorale non négligeable. S’ils sont unis, c’est-à-dire s’ils pensent d’abord à leurs intérêts communs et dépassent leurs clivages politiques, ils représentent une force de pression énorme sur nos gouvernants.
Combien de personnes au Sénégal sont entretenues en vivres, habits et bijoux en or par des immigrés? Combien de maisons et de terrains appartiennent des immigrés? Combien de personnes se soignent avec l’argent des immigrés? Combien d’emplois les immigrés ont-ils créé dans ce pays? Combien d’écoles, de dispensaires, de routes, de forages, ont été construits grâce à leur argent?
Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), en 2005, le montant global des transferts d’argent des immigrés vers le Sénégal était estimé a 823 milliards de FCFA soit 19% du Produit intérieur brut (PIB). Pour rappel, le PIB est un indicateur économique qui mesure le niveau de production d'un pays. Il est défini comme la valeur totale de la production interne de biens et services dans un pays donné au cours d'une année donnée par les agents résidant à l’intérieur du territoire national. C'est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un pays donné.
Tantôt, je disais que les immigrés représentent une force électorale. C’est moins vrai en terme de voix, mais en terme d’influence, ils représentent énormément. Qui n’a pas un proche à l’étranger? On sait que l’Etat ne subvient pas aux besoins en nourritures, en santé et en éducation de la population. Pour de nombreuses familles, se sont les immigrés qui le font. Pourquoi alors voter pour un candidat qui nous priverait du soutien financier des immigrés? Personnellement, si un proche parent à l’étranger me demande de voter pour un candidat qui pourrait améliorer ses conditions de vie, sans hésiter je le ferai, car il y va également de mon intérêt.
Comme je le disais également plus haut, les immigrés doivent arrêter de compter sur l’Etat qui n’est là que pour se faire de l’argent sur leur dos. C’est à eux de mener leur combat avec le soutien des familles. Quand un immigré est victime de violence ou d’injustice dans son pays d’accueil ni les ONG, ni les familles ne protestent alors qu’elles le font pour des causes qui ne nous concernent pas directement ou pour un pauvre politicien enfermé par le régime. Comme on dit en wolof « Oudé, ni mou la guissé, la lay euwolé ». Nous sommes responsable en partie des difficultés de nos compatriotes à l’étranger.
Aujourd’hui, avec le développement des médias et de l’Internet, on peut communiquer, dénoncer, s’entraider, sensibiliser, échanger des informations. Bref mener le combat pour défendre nos immigrés. Ces armes sont plus efficaces que les insultes, les machettes, les pierres et compagnies. Les pays occidentaux et nos gouvernants tiennent à leur fausse image d’ange, c’est à cette image qu’il faut s’attaquer.
On savait tous que des immigrés se faisaient maltraiter et même tuer au cours des expulsions vers leur pays d’origine, mais le fait de l’avoir vu en image a réveillé beaucoup de gens sur cette réalité. J’ai été trés surpris de voir l’émoi et les réactions qu’a suscité cette vidéo, vue par des millions de gens à travers le monde en moins de 24 heures.
Personnellement, je n’apprécie pas beaucoup nos journalistes, mais il faut reconnaitre qu’ils sont parmi les rares personnes qui se soucient du sort des immigrés avec des reportages, des émissions télé et radio, mais aussi en dénonçant leurs conditions de vie à travers les journaux, les sites et portails web. Ils doivent redoubler d’effort. Chacun de nous doit faire de son mieux et selon ses moyens pour défendre ces braves gens. Il est injuste qu’ils nous mettent dans le confort alors que nous les regardons se noyer dans un océan de solitude et de haine.
Amadou Mahany Cissé Diplômé en Etudes Stratégiques et Politiques de Défense.
mahany1sn@yahoo.fr
NOUVEAU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE : Serigne Diop face aux dossiers du foncier.
la tête de la Médiature de la République, le professeur Serigne Diop fera face à de «pressants dossiers», notamment, ceux liés au foncier.
Le nouveau Médiateur de la République, le professeur Serigne Diop, a officiellement pris fonction, hier. Il sera contraint d’urgence de faire face à des dossiers difficiles, notamment ceux qui sont liés au foncier et aux domaines. Le Médiateur de la République sortant, Doudou Ndir, pense qu’il s’agit, là, des tâches urgentes auxquelles Serigne Diop doit s’attaquer en priorité «pour y remettre de l’ordre en proposant des solutions au président de la République».
Sur ce point, M. Ndir se dit confiant car, estime-t-il : «Serigne Diop va profiter de sa position de Médiateur de la République et de son expérience de responsable au niveau de l’Etat pour réfléchir sur l’ensemble des problèmes et proposer des solutions de sortie de crise.» Comme autre nouveau chantier, le nouvel Ombudsman travaillera à instaurer le dialogue entre l’administration et les administrés pour une véritable complicité, une compréhension. «Nous considérerons que chaque dossier est un dossier urgent et prioritaire. Nous essayerons de mériter la confiance du chef de l’Etat et de gagner l’estime de nos concitoyens, en apportant notre pierre à l’édifice», précise Serigne Diop. Il entend tâter le pool de l’ensemble de la situation pour enfin décliner, dans les prochains jours, l’action qu’il compte mener à la tête de l’institution.
Le médiateur sortant a réussi à faire en sorte qu’il y ait une plus grande confiance des usagers en vers l’administration et que celle-ci soit consciente de ses responsabilités. Doudou Ndir soutient, cependant, que tout au long de son mandat, il a voulu placer l’institution sous le signe de la loyauté, de la justice et de la transparence. «Nous œuvrons en définitive à asseoir les conditions pour la réalisation et la consolidation d’une société réconciliée avec elle-même, confiante en son administration et en ses dirigeants», déclare M. Ndir. Mais, parmi les difficultés auxquelles M. Ndir et son équipe ont été confrontés, il y a la «réticence de l’administration à appliquer les recommandations du Médiateur de la République» qui n’ont pas une force contraignante.
Doudou Ndir a souligné la nécessité de dialoguer de plus en plus avec l’administration. Et le Médiateur de la République servira d’interface pour amener cette dernière à bien prendre en compte le fait que le service public doit être tourné à l’avantage de l’usager et non à son détriment. «Depuis que j’ai été à la tête de la Médiature de la République, j’ai réglé plus de 3 000 dossiers. Je pense que, dans une certaine mesure, nous avons fait avancer l’Etat de droit et la démocratie», s’est réjoui le Médiateur sortant.
Source: L'OBSERVATEUR
« Barça, Barsax ou Baaxaat ? » « Quelle destination pour Notre Pirogue : Emigration, Naufrage ou Ressourcement ? »
La perte des repères, l’angoisse devant des lendemains incertains sont parmi les états d’esprits les plus largement partagés par les sénégalais du temps présent. Le mal a pris une ampleur et une acuité telles qu’il s’impose l’ardente et urgente nécessité que notre société, dans son ensemble, s’attèle sans faux fuyants ni retards, à la recherche de ses causes ainsi que des remèdes qu’il faut y apporter.
Faute de cette mobilisation et de cette remise en cause radicale de nos fondamentaux, aucun segment de notre communauté, nos populations au large pas plus que les élites dirigeantes modernes ou traditionnelles, ne sera épargné par les conséquences qui pourraient découler de notre irresponsable et commune démission. Cependant, ceux qui sont interpellés au premier chef par cette situation de péril, ce sont les derniers nommés, c’est à dire les élites dirigeantes, modernes et traditionnelles.
Pour diriger, c’est elles, en effet, qui ont été investies d’espoir, de confiance et de responsabilité par notre peuple, les unes du fait de leurs savoirs, de leurs expertises modernes, et de leur désignation par le suffrage électoral, les autres en raison de leur exemplarité supposée dans l’observance des valeurs religieuses, morales et culturelles qui constituent les fondements de notre communauté.
C’est à cette clameur d’angoisse issue de nos profondeurs que tente de répondre l’organisation de ces Assises Nationales dans lesquelles se retrouvent tous les sénégalais, populations et élites, militants politiques, syndicalistes, société civile, laïcs, religieux de toutes confessions, groupements de corporations et initiatives individuelles. A l’exception notable du parti au pouvoir et de ses alliés, tout le pays, de ses niveaux départementaux et locaux à ses populations émigrées en Europe et aux USA y prend part. Entendons-nous bien, cependant. Il ne s’agit pas de seulement jeter la pierre aux équipes dirigeantes actuelles, quoiqu’elles soient en première ligne des jets de pierre du fait de la confiance dont elles ont été investies par le suffrage des électeurs. Il s’agit, plus fondamentalement, de procéder à notre examen de conscience et à notre autocritique, élites et peuple, sur la manière dont nous nous sommes acquittés de la tâche de nous conduire et de nous gouverner depuis un demi-siècle que les étrangers qui nous colonisaient nous ont laissés à nous-mêmes. Cette autocritique n’est pas une entreprise d’autodénigrement et de flagellation. Elle est à vocation thérapeutique. Elle vise à nous guérir de notre angoisse, de notre égarement, et à nous remettre sur le droit chemin, pour la conquête d’un futur dont nous sommes capables et dignes, « yes, we can !», nous les sénégalais, et avec nous, tous les peuples d’Afrique Noire. Ce devoir de remise en cause concerne, en effet, tous les quarante six (46) pays de l’Afrique Noire. Bien des traits communs nous lient et nous vouent à un destin commun. Ces pays appartiennent à la même « classe d’âge » en quelque sorte, pour utiliser une notion connue de tous, ayant accédé à l’indépendance et à la souveraineté à la même époque, il y’a un demi-siècle. Ils partagent une même communauté de destin historique ayant tout à la fois, tous ensemble, subi la ponction démographique de la traite négrière et la marque au fer rouge qu’elle a laissée sur notre sensibilité. Ils ont tous vécu l’asservissement de la colonisation. Ils appartiennent à une civilisation orale où la parole, la palabre et le consensus, offraient souvent une alternative fiable au recours direct et primaire à la violence.
La thérapie recherchée par l’exercice sénégalais, si elle est performante et pertinente, sera nécessaire et comminatoire à tout l’espace de l’Afrique subsaharienne.
Pourquoi devrait-il en être ainsi, à quoi notre pays doit-il ce rôle d’éclaireur, d’ouvreur de voie ?
Il le doit à sa spécificité, laquelle ne relève pas de l’essence mais résulte de la convergence de facteurs d’ordre géographique, démographique et historique. Il y a, dit Souleymane Bachir Diagne, « une spécificité sénégalaise qui est la suivante : si nous regardons la géographie de notre pays, nous sommes un pays Finistère, c'est-à-dire le dernier point du continent s’avançant sur la mer. Ce qui revient à dire que notre démographie a été constituée par des apports de population fort nombreuses et nous sommes au carrefour de beaucoup de cultures. Et cela donne une sorte de spécificité sénégalaise que je verrais dans le pluralisme ».
Notre pays est en effet le lieu de convergence de populations et d’influences venant de l’espace mauritano-saharien musulman au Nord, de l’espace culturel soninké et manding, entre les bassins des fleuves Sénégal et Niger à l’Est, de l’espace guinéo-forestier au Sud, et enfin de l’espace européo-atlantique, colonisateur, porteur de valeurs de civilisation chrétienne et de modernité de type occidental.
De la sorte, l’identité sénégalaise tire ses origines de trois sources : la culture traditionnelle du monde noir, de nature orale, les valeurs religieuses, musulmane, chrétienne et animiste, et la modernité de type occidental. De tous les pays de l’Afrique de l’ouest, le Sénégal est un de ceux qui ont été le plus précocement soumis à ces trois influences et qui a le plus longuement interagi avec elles. Il a, de ce fait, réussi le degré de conciliation, de fusion et d’appropriation le plus achevé de ces divers apports. C’est en cela que réside sa spécificité. Prenons deux exemples illustratifs, concernant son appropriation des influences religieuses, et de celles de la modernité de type occidental. Entre l’introduction de l’Islam par les Almoravides dans le Tékrour sous le règne de War Jabi au Xe siècle et l’Islam confrérique sénégalais actuel, en passant par les prédications dans tout l’ouest africain jusqu’au nord du Nigéria actuel par le Jurisconsulte Ousmane Dan Fodio et le Prédicateur jihadiste Oumar Tall du Fouta Toro, par la révolution islamique Torodo de Souleymane Bal, les enseignements de Ahmadou Bamba, de Malick Sy, de Abdoulaye Niasse et bien d’autres, on peut voir à l’œuvre à la fois une appropriation de l’Islam par les sénégalais et une inculturation de cette religion par les valeurs et les outils de la culture traditionnelle qui lui étaient compatibles. On peut observer cette inculturation aux plans de l’usage des langues nationales, des outils pédagogiques traditionnels, des étapes de la formation par classe d’âges, des règles de la gouvernance publique.
Il est possible d’observer aussi le même processus d’appropriation, bien que ce soit à un degré moindre, de la modernité de type occidental par les sénégalais. S’agissant par exemple des règles politiques de la gouvernance citoyenne, depuis l’époque des pénétrations coloniales anglaise, hollandaise et française, depuis l’époque des Compagnies à Chartes jusqu’à l’Alternance survenue en l’an 2000, notre pays s’est initié progressivement à la représentation citoyenne et à la gouvernance pratiquées à la manière de la modernité de type occidental. Depuis les Etats Généraux de la Révolution française, l’érection de Gorée, Dakar, Rufisque et Saint-Louis en Communes de plein exercice, celle de la participation aux Assemblées Françaises des 3ème, 4ème et 5ème République de Blaise Diagne, Ngalandou Diouf, Lamine Guèye, Senghor, Mamadou Dia, et leur participation, depuis la 3ème jusqu’à la 5ème République dans les gouvernements français. C’est ce qui a permis que, s’agissant du leadership politique au Sénégal, l’Alternance survenue le 19 Mars 2000 n’a été que la 5ème, après celles qui ont vu Blaise Diagne succéder à Carpot, Ngalandou Diouf succéder à Blaise Diagne, Lamine Guèye à Ngalandou Diouf, Senghor à Lamine Guèye, Abdou Diouf à Senghor et, donc, Abdoulaye Wade à Abdou Diouf, pour son mandat à la tête du Sénégal. donne raison à ceux qui, arguant de ce que Abdou Diouf. Notre pays peut s’enorgueillir d’avoir réussi six alternances politiques en 80 ans de vie politique, dont 48 en tant qu’Etat indépendant. On lira par ailleurs, dans un des encadrés de ce rapport, de quelle manière la gestion de l’économie selon les règles du modèle occidental de la modernité a plus ou moins réussi à intégrer les règles du modèle économique et social qui a inspiré les sociétés africaines, qui met en exergue « l’importance des valeurs culturelles et sociétales dans le développement, car l’économie est ‘‘enchâssée’’ dans le social ».
Nous voici donc parvenus à la fin d’une tentative de description du panorama de la société sénégalaise telle qu’elle a été façonnée, le long des âges, par la convergence des trois sources de valeurs fondatrices que nous avons évoquées.
Cet édifice subtil est en danger de mort.
La commission des Questions sociétales des Assises a tenté de procéder à l’identification de la chaîne des dangers qui menacent cet édifice, puis d’identifier leurs origines, de formuler ensuite quelques recommandations pour parer à ces dangers et enfin de proposer un cadre d’opérationnalisation de la mise en œuvre de ces recommandations.
Nous avons retenu une douzaine, parmi les dangers majeurs identifiés. • Il y a un conflit qui s’approfondit entre les valeurs traditionnelles endogènes, culturelles et religieuses, et les valeurs globalisées.
• De très larges segments de la population sont exclus des circuits modernes de production et de redistribution.
• Le système éducatif en vigueur est inadéquat, faute d’avoir su concilier réalités et valeurs endogènes et modernité de type occidental.
• Il y a une dangereuse tendance à instrumentaliser l’Etat et la Religion, au risque de déchirer la société en des factions en compétition.
• Il y a un renversement de la hiérarchie des valeurs.
• Pour les conduites individuelles et collectives, les repères et cadres moraux se perdent, sont brouillés ou deviennent inopérants.
• Il est noté une propension des sénégalais à désobéir aux normes. • La gouvernance telle qu’elle est pratiquée par l’Etat postcolonial est décriée, cet Etat lui-même est contesté, contourné, suppléé.
• Les solidarités s’essoufflent en même temps que se développent l’individualisme et les égoïsmes.
• Est en œuvre un processus de déstructuration de la famille et d’amenuisement de son rôle.
• On observe un déficit de solidarité agissante en dehors des groupes identitaires.
Tels sont quelques uns des dangers. Quels en sont les origines, les causes, les responsables ? On pourrait en énoncer, de façon non limitative toutefois, de quatre sortes.
➢ L’école et le système éducatif au sens large.
➢ La démission parentale, à différents niveaux.
➢ Les contrevaleurs convoyées par les leaders sociaux, culturels et gouvernementaux.
➢ Les contrevaleurs importées via la globalisation.
Telle est la double invasion des dangers, venus d’en haut ou remontant d’en bas, qui menacent notre société. Devant de tels défis, devons-nous désespérer ? Ce n’est pas ce que nous avons décidé de faire, nous les Sénégalais qui avons choisi d’initier et de mener à leur terme les Assises Nationales. Hommage à notre peuple !
Par Cheikh Amidou Kane, Vice-Président des Assises National,
BONNE GOUVERNANCE : Les comptes nationaux seront trimestriels d’ici 2 ans
En 2008, le Sénégal a initié un projet-pilote devant aboutir à l’utilisation des comptes nationaux trimestriels. Cette initiative, qui entre dans le cadre de la Norme spéciale de diffusion des données (Nsdd) du Fmi, sera opérationnelle dans deux ans. L’atelier de présentation des résultats provisoires s’est tenu mardi à Dakar.
Dans deux ans, les comptes nationaux annuels retraçant l’évolution de l’économie vont céder la place aux comptes nationaux trimestriels. L’annonce est faite par Babakar Fall, le Directeur général (Dg) de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). C’était mardi à l’occasion d’un atelier de présentation des résultats provisoires des comptes nationaux trimestriels du Sénégal. Notre pays s’était engagé à élaborer des comptes trimestriels. Selon Monsieur Fall, le projet-pilote, commencé en 2008, a bénéficié du soutien du Fmi, de l’Institut national français de la statistique et des études économiques (Insee), de la Direction de la comptabilité nationale du Maroc et du Projet d’appui au programme national de bonne gouvernance (Papnbg).
Le calcul de comptes trimestriels fait parties des exigences de la Norme spéciale de diffusion des données (Nsdd) du Fmi. Celle-ci, qui est établie en mars 1996, est la norme spéciale de diffusion des données. Elle exige la diffusion dans des délais réguliers et avec une périodicité établie, un certain nombre d’indicateurs économiques dont le Produit intérieur brut (Pib) trimestriel. Ce dernier est actuellement utilisé dans des pays de l’Ocde et de l’Union européenne. Des pays asiatiques et latino-américains ont commencé aussi à l’utiliser. En Afrique, le Maroc et la Tunisie sont les pionniers. En l’adoptant, soutient Babakar Fall, le Sénégal souhaite se hisser rapidement aux standards internationaux, mais aussi assurer une meilleure cohérence dans le suivi de la conjoncture économique.
Pour le chef de l’Unité de la coopération technique internationale à l’Insee, Alain Tranap, « l’intérêt particulier que présentent les comptent trimestriels tient essentiellement au fait qu’ils constituent le seul ensemble cohérent d’indicateurs qui soit disponible à bref délai et apte à fournir une vue globale de l’activité économique récente ». Il souligne qu’il y a « une longue route à faire » et préconise une approche méthodique, une base de données trimestrielles ou encore un partenariat avec les producteurs de données. Bakary Sacko, du volet statistique de la composante économie du Papnbg, a salué l’élaboration des comptes trimestriels du Sénégal permettant d’améliorer les produits statistiques et donner ainsi beaucoup plus de visibilité.
Aly DIOUF(le soleil)