ériger une digue de protection contre les dér
Agressions contre Walf : ériger une digue de protection contre les dérives antidémocratiques.
Un vaste courant de solidarité doit s’exprimer en faveur du groupe Walfadjri victime de harcèlements qui ont, finalement, culminé avec des agressions d’une rare cruauté perpétrées contre le siège dudit groupe sis au Front de terre, vendredi dernier. Tous les démocrates sénégalais, de quelque bord qu’ils puissent être, doivent élever, comme c’est déjà le cas, une protestation énergique contre de tels actes barbares qui s’apparentent à des pratiques fascistes relevant d’une époque que l’on croyait définitivement révolue. Une hypothèque sérieuse pèse sur les conquêtes démocratiques et les libertés individuelles et collectives arrachées de haute lutte et dont la sauvegarde requiert la mobilisation consciente de tous les citoyens sénégalais sans considération d’appartenance partisane. Je suis de ceux qui pensent que nous avons encore besoin d’une Justice forte et suffisamment dissuasive qui joue véritablement sa fonction de dernier rempart pour les citoyens. Les actes commis ne doivent pas rester impunis car l’impunité est le meilleur encouragement à la récidive.
L’Etat, garant de la sécurité des personnes et des biens, doit jouer pleinement son rôle de régulateur démocratique et, ce, en procédant, dans les meilleurs délais, à la neutralisation des mains criminelles qui doivent répondre de leurs actes crapuleux devant les juridictions du pays. La violence appelant la violence, notre pays risque de basculer dans des convulsions incontrôlables si on laisse libre cours à des forces obscurantistes qui soldent des comptes par des modalités de nature violente et anti-démocratique.
L’exemple de la République du Congo, où la déliquescence de l’Etat avait provoqué l’occupation de l’espace politique par des milices armées, est révélateur du risque grave d’instrumentalisation de forces obscures qui peuvent mettre en péril les destinées démocratiques de notre pays. La justice expéditive n’augure rien de rassurant pour le devenir démocratique du pays. La situation a atteint la masse critique : la Patrie est en danger. La gravité du contexte interpelle aussi bien les démocrates membres du parti gouvernemental que les acteurs de l’opposition sénégalaise. L’enjeu existentiel du moment consiste à construire un large front démocratique qui transcende les clivages classiques gauche/droite et opposition/pouvoir et, qui plus est, sera de nature à constituer une véritable digue de protection pour arrêter les dérives autoritaires. Agissons vite car demain, il sera déjà trop tard.
Youssoupha BABOU - Enseignant en retraite à Mbacké - oubabou@yahoo.fr