d'un Président ou d'un régime
Les incohérences d’un Président ou mieux d’un Régime.
"Il n’est pas permis au plus équitable homme du monde d’être juge en sa cause." B. PascalPar | | jeudi 3 mai 2007 | 347 lectures
Le Régime libéral issu de l’alternance est comme cet homme laid, qui se mire chaque jour, au lieu de voir sa laideur qui crève les yeux, il se croit le plus beau du monde. Pourquoi ? Parce que, il est justement cet homme que décrit Pascal, il est juge en sa cause. LIENS RECOMMANDES
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La révélation majeure de l’alternance, est le constat des innombrables incohérences dans tous les domaines et choix de la conduite des affaires du pays. Tant au plan économique, culturel que social, le régime de Me Wade tente vainement de masquer ses incohérences et échecs lamentables par des discours bilans et un matraquage médiatique à outrance. Ceux qui ont vécu le septennat de Me Wade, et qui vivaient du fruit de leur travail, sont en mesure de peser objectivement le poids du coût de la vie, qui n’a cessé de s’alourdir sur leurs frêles épaules. La vérité des prix et les faits concrets vécus divorcent naturellement avec le discours triomphaliste du Président, relayé par ses porte-voix pour qui, le Sénégal est « premier » partout même, si en réalité il est bon dernier. Ainsi, ils ne sont pas à une incohérence près, comme nous le verrons dans ce qui suit.
En effet, les troubadours peuvent chanter et danser car, face à la pauvreté des larges couches de notre pays, le camp du pouvoir et ses affidés vivent dans l’opulence sans état d’âme. Avec l’alternance, nous avons noté une baisse de qualité et de production intellectuelle et culturelle destinée aux citoyens libres. Et au-delà, une censure sournoise et une interdiction officieuse dans les média publics et librairies sous ordre, d’ouvrages critiques à l’endroit de Me Wade et son pouvoir, au profit d’une littérature laudatrice au service du pouvoir libéral et son chef. Notre pays sous Me Wade, avec l’Administration son bras armé, s’opposent aux libertés de manifestation, d’expression et d’appréciation des citoyens. Le Commandement territorial qui se considère de fait comme un détachement ou démembrement du PDS, en lieu et place d’agents de l’Etat au service de la république, interdisent toutes les manifestations des citoyens autres que celles commanditées ou avalisées par le Pouvoir. Et pourtant, tous ces Droits figurent en bonne place dans sa fameuse constitution personnalisée mais, malgré tout, le Pouvoir la viole allégrement. Dans la propre formation politique du Président, les transhumants ou antivaleurs reçoivent les honneurs à la place des militants de première heure du PDS. Comme si cela ne suffisait pas, il nous sert une création de ministère qui défie tout bon sens, comme celui de : ministre de la nouvelle capitale ! la nomination de ministres renégats pour le salaire de leur trahison ou reniement. Et le comble, Samuel Sarr Directeur général de la Sénélec qui a échoué lamentablement dans sa mission de fournir au pays de l’énergie électrique en quantité suffisante, au point qu’il a rendu sa démission, a été élevé contre toute attente au rang de ministre de l’énergie, en dépit du Premier Ministre et de l’ancien chef du même département qui était son patron. Au passage, signalons que Samuel n’avait aucune considération pour l’un et l’autre. A preuve, les piques qu’il leurs a adressées à son départ de la Sénélec en témoignent si besoin en est. Est-ce pour donner la preuve à tous, qu’au PDS, Me Wade est la seule constante ? On peut bien le croire.
La réparation de Sangomar qui ne devait coûter selon le Président aucun sou au contribuable sénégalais, grâce à la générosité de ses amis, a finalement frôlé les 30 milliards. Seulement 5 ans après, on veut jeter cet avion devenu dangereux à la poubelle, à cause d’un incident qualifié de mineur par le Président lui-même. En vérité, c’est plutôt un alibi servi aux courtisans pour proposer l’achat d’un avion flambant neuf au Président. Et pourtant, la région Sud du Sénégal, qui souffre de son enclavement, était privée d’un bateau pour assurer sa liaison avec le reste du pays, ceci depuis 5 ans à compter du drame du bateau le Joola. Et pourtant, il fallait juste à peu près 500 millions pour l’achat de 2 moteurs nécessaires pour éviter de sacrifier avec une négligence coupable sans état d’âme, près de 2000 personnes innocentes. Le tapage à travers les média fait autour de la lutte contre le Choléra est un non sens, pour ne pas dire de l’hypocrisie, dans la mesure où, cette maladie étant celle des mains, il suffit de nous débarrasser des ordures qui nous envahissent de toutes parts pour créer les conditions idoines d’une lutte efficace. Les populations ont mille fois de refuser de garder des ordures puantes dans leurs maisons exigües, où elles respirent déjà péniblement. Ensuite face à ces ordures, nous assistons à la construction d’infrastructures de prestige, inopportunes, mal conçues, coûteuses et grosses de danger pour les usagers. Pour elles, le pouvoir peut trouver tout l’argent nécessaire pour les financer mais, pas un sou pour la santé publique. Enfin, à quoi nous sert cet Etat finalement ? La santé publique n’est-elle pas de son ressort ? Le ramassage des ordures et leur enfouissement incombent bien à l’Etat et ses démembrements. Les citoyens payent justement un impôt indirect qui est la taxe pour les ordures ménagères. Il faut que nous cessions de culpabiliser les citoyens et de dédouaner un Etat prébendier incapable de nous alléger de nos peines. S’agissant des ordures, au nom de quoi, on enlèverait seulement celles de Dakar ville et centre avec du matériel de dernier cri, en laissant la banlieue et les environs de Dakar patauger dans les immondices, comme si on voulait faire la différence entre les populations d’une ville ou plutôt d’un pays qui forme un tout. N’est-ce pas là les prémices de l’apartheid ? Pourtant le budget de la Mairie de Dakar a triplé en cinq ans mais pour autant, les travailleurs d’AMA Sénégal courent toujours après des arriérés de salaire au moment où un contrat léonin qui frise le bon sens vient d’être signé avec une société étrangère Véolia, ce qui n’empêche pas Dakar d’être 2 fois plus sale. Mais où va donc l’argent de la Mairie de Dakar ?
Pour Me Wade, la satisfaction des préoccupations des siens et de quelques marabouts politiciens ou souteneurs passe avant celles de tout un peuple meurtri par sa gestion incohérente, irrationnelle et gabégique. Un peuple qui se débat depuis l’alternance dans des difficultés inouïes pour vivre à cause d’une hausse vertigineuse du coût de la vie. Hausse qui se traduit concrètement par : l’augmentation des denrées de première nécessité (riz, sucre, huile, lait, café etc..), des produits de grande consommation tels que : l’eau, l’électricité, le carburant, le gaz, le ciment sans parler des matériaux de construction, du transport, de l’habitat etc... En lieu et place ce sont des Hôtels et autres Palaces qui sont érigés pour les besoins de l’étranger. Le régime libéral dépossède les terres de leurs ayant-droits pour les vendre à des étrangers nantis ou céder à des tenants du Pouvoir et des marabouts. L’AIBD, un des grands travaux de Me Wade est vraiment le comble de l’incohérence. Il faut être vraiment naïf pour croire à ce montage financier abracadabrant de Karim Wade. Comment peut-on envisager sérieusement de financer un aéroport de clase internationale avec des prélèvements de taxes sur les passagers de surcroit nationaux ? Un Etat qui pressure ses citoyens et son économie par une fiscalité excessive pour financer soi-disant le développement du pays, n’a aucune chance de réussir. Ainsi toutes grandes sociétés du pays sont sous perfusion. La fameuse RDIA (Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires) verse ses recettes dans un compte domicilié à la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), comme si notre pays ne disposait pas d’établissement financier digne de confiance. Cette trouvaille, une véritablement aberration qualifiée de financement innovant est une incohérence criarde comme l’a si bien démontré avec pertinence Me Ibrahima Diawara dans sa contribution. L’autre facette c’est la recolonisation rampante du Sénégal par le Maroc ou le protectorat du Maroc sur le Sénégal, décidé par Me Wade, qui devrait inquiéter les Sénégalais en ce sens que, le Maroc occupe une part sans commune mesure dans l’économie nationale sénégalaise que rien ne justifie.
Comme il est aisé de le constater par tous les citoyens de bonne foi, la théorie économique de Me Wade n’est fondée que sur des incohérences. La précipitation, je dirai même la course de vitesse qu’il fait avec le temps, comme méthode de gestion le conduit toujours vers des échecs. C’est pourquoi j’ai l’intime conviction que Me Wade ne se trompe pas du tout, mais commet des fautes de gestion graves qui coûteront cher demain au peuple sénégalais, quand il aura quitté le Pouvoir. Dans tout cela, où le fameux NEPAD qui devait financer le développement de l’Afrique ou encore le système de financement BOT qui devait prendre en charge l’AIBD.
Aujourd’hui, la Fonction publique n’existe plus moins encore un fonctionnaire. Dans l’ère Me Wade, le salaire et la promotion ne sont plus sur la base du diplôme et de compétence mais, selon la tête du client (corps) et ce qu’il représente dans le dispositif de l’Etat pour permettre plus facilement la caporalisation des institutions et la licence à tout faire pour le Président. La législation et le Code du travail n’en parlons pas, ils n’existent que de nom. Les travailleurs sont abandonnés à eux-mêmes ainsi, aucun conflit social n’a eu un dénouement heureux en faveur des employés, depuis l’alternance, même les affaires jugées sont gelées.
Aujourd’hui, l’exercice du pouvoir dans notre pays, ressemble à un cirque de comédiens qui amusent des populations hypnotisées, regardant leur pays spectacle, aller à la dérive sans réagir.
La violence policière sous le régime libéral prend des proportions inquiétantes dans la mesure où, au lieu de protéger les populations, leur tire dessus à la première occasion. Les bavures policières ne se comptent plus de nos jours. Où sont les médiateurs qui prétendent œuvrer pour le dialogue, la paix et la réconciliation nationale ? Les avez-vous entendus élever la voix ou vus lever le plus petit doigt pour condamner et dénoncer ces bavures ? Où sont aussi nos marabouts qui disposent de nos milliards indument, dont les plus infimes besoins sont satisfaits avant même qu’ils en expriment le désir. Mais attention, Dieu est clément mais réserve un châtiment terrible pour demain, à tout homme croyant qui dispose à sa guise d’un bien d’autrui « le riba », l’équivalent de se nourrit du sang de son prochain. Faut-il le rappeler, Dieu n’a ni père, ni fils et juge tout le monde sur la base des faits et des intentions de chacun de nous. Il voit tout, est donc témoin du partage des richesses de notre pays entre les hommes du pouvoir et certains marabouts.
Quand Me Wade se considère comme le premier informel du pays, il n’y a alors rien d’étonnant, on peut parfaitement bien comprendre ses incohérences engendrées par son régime. Il est évident que, dans toute activité humaine où l’organisation et la méthode sont absentes, son aboutissement est voué à l’échec, à plus forte raison, quand celle-ci se situe au sommet de l’Etat. L’indifférence et la docilité des citoyens encouragent le Président à se comporter ainsi et même poursuivre davantage ses incohérences sans aucune crainte d’être sanctionné. La preuve, tous les drames qui se sont abattus sur notre peuple durant son septennat, ne lui ont fait aucun effet, pour l’amener à prendre conscience et des mesures radicales pour parer et prévenir aux éventuelles catastrophes.
Enfin, les multiples prorogations du mandat des institutions, des modifications de la constitution, des violations incessantes des Lois, du simple fait de la volonté du Chef de l’Etat Secrétaire national du PDS, montre bien que nous sommes dans une république monarchique où les institutions et les lois sont à son image et selon sa volonté. Comme nous en donne la preuve, la loi sur la parité qui était une arnaque de plus comme d’habitude, pour épater l’électorat féminin. En vérité, si les choses se passaient dans les règles, beaucoup de lois auraient dû subir le même et celle-là. Alors, même débouté par le Conseil Constitutionnel, le Président n’en tire aucune conséquence.
La dernière incohérence du Président est de demander aux syndicalistes de renoncer à leur raison d’être, en s’abstenant durant 3 ans de ne faire aucune revendication et moins encore une grève, pour lui permettre de réaliser son rêve. Nous osons espérer que les intéressés sauront apporter une réponse appropriée à cette demande si bizarre.
Mais, quand est-ce que le peuple sénégalais sera-t-il, ce qu’il prétend être ? Un peuple réveillé et majeur qui jugera désormais ses dirigeants sur la base des faits concrets et non plus selon des discours et des intentions qui sont plus, des effets d’annonce et de sensation qu’autre chose. Je vous invite à cet effet, à méditer cette citation de GOYA. "Le sommeil de la raison engendre des monstres" GOYA
Mandiaye GAYE
BP 1600 Dakar
Gaye_mandiaye@hotmail.com