les vrais problèmes sont ailleurs
MARDI 06.05.2008
Seneweb.com : Mardi 6 Mai 2008
Les enseignants décrètent 10 jours de grève : l’année scolaire sérieusement menacée au Sénégal
L’intersyndicale enseignante du Sénégal, qui regroupe plusieurs syndicats de l’enseignement au Sénégal, vient de décréter 10 jours de grève, faisant planer la menace d’une année scolaire blanche. Sur un total d’une année normale de 750 heures, 300 ont déjà été perdue, soit près de la moitié de l’année scolaire. Si cette grève de 10 jours est menée à son terme, ce sera un total de 120 heures de perdu, soit 150 heures à ajouter aux 300 heures déjà perdues. Selon Ibra Diouf Niokhobaye, syndicaliste proche du Parti démocratique sénégalais, ce serait exagéré de parler d’année blanche. Ce n’est pas l’avis de la présidente de l’intersyndicale, Marième Sakho Dansokho, qui estime sur la base des nouveaux 10 jours de grève que l’année scolaire est sérieusement menacée. Dans les 20 dernières années, le Sénégal a connu une année blanche et une année invalidée du fait de la grève des élèves. Jamais une année invalidée n’a été le fait des enseignants. Le président de la République a accusé certains d’entre eux d’être des complices de ses adversaires politiques.
WalFadjri : Mardi 6 Mai 2008
Les élèves de l'élémentaire sacrifiés : Avec 230 heures perdues, les signes d'une année blanche se précisent
L’école s’embrase, des grèves cycliques à l’élémentaire, au secondaire et au supérieur perturbent l’année scolaire. Les syndicats des enseignants radicalisent leur position et multiplient débrayages et grèves. Depuis l’ouverture des classes, les étudiants de la Faculté de Lettres et Sciences humaines n’ont pas reçu plus de 45 jours de cours. A l’élémentaire, plus de 200 heures sont perdues. En cette période de l’année scolaire qui touche à sa fin avec le second semestre qui est en vue, tous les signes d’une année perdue, blanche, sont perceptibles.
De l’avis de Mamadou Diop ‘Castro’, secrétaire général de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal, présidant une réunion de l’intersyndicale à Rufisque, ‘si une solution n’est pas vite trouvée, il y a fort à parier que nous allons droit vers une année blanche’. Gounia Niang de l’Union des enseignants du Sénégal (Ues) embouche la même trompette. Selon lui, il est fondamental de trouver des solutions pour que ce qui reste de cette année soit valide. Devant la gravité de la situation, l’Etat reste toujours sourd à l’appel des syndicats qui exigent l’ouverture sans délai de négociations. A tort ou à raison, l’Etat de son côté brandit les arguments d’une politisation des revendications de ces acteurs. Les conditions de travail restent précaires et l’enseignement malade. Pourtant l’heure est grave.
Au Sénégal, les acteurs de l’éducation avaient l’habitude d’effectuer un quantum horaire moyen de 700 heures. ‘L’année dernière, les élèves n’ont reçu à l’élémentaire et au secondaire en moyenne que 500 heures de travail en raison des fêtes et des grèves’. Les enseignants ne sont pas parvenus à achever les programmes d’études. Néanmoins, les autorités étatiques se glorifient d’avoir injecté 40 % du budget dans l’éducation et le répètent à satiété. Paradoxalement, ces efforts tardent à donner des résultats probants, ou du moins, à infléchir le rythme des grèves interminables. L’école sénégalaise ne parvient plus, depuis plusieurs années, à respecter le minimum qu’elle s’est fixé. Comparé aux pays développés, on se rend compte de l’impact des perturbations sur la qualité de l’enseignement. Ce qui fait du Sénégal le mauvais élève en quantum horaire.
Selon les données de l’Organisation de coopération et du développement économique (Ocde) dans ‘Regards sur l’éducation en 2006’ , le Mexique est le premier sur le volume horaire des enseignements. Il a un quantum horaire de 800 heures en primaire et de 1 167 heures en secondaire. Toujours selon la même source, ‘au Mexique, l’année scolaire débute en septembre et s’achève en juin. Les cours commencent à 7 h et s’achèvent vers 14 h’. Devant une gestion judicieuse du temps, un tel résultat ne peut surprendre.
En France, à l’école maternelle et élémentaire, les écoliers suivent en moyenne 27 heures de cours par semaine. Les collégiens ont entre 25 et 28 heures de cours hebdomadaires. Au lycée, selon la série et les options choisies, l’enseignement oscille entre 30 et 40 heures par semaine. L’Uruguay, mauvais élève de la classe, vient avec 455 heures en élémentaires, un peu moins que chez nous. Le problème du quantum horaire a été évoqué par le ministre de l'Education au cours d’une rencontre sur l’école. Selon lui, le Sénégal n'est pas loin de la norme européenne. ‘Car, a-t-il dit, le quantum horaire du Sénégal est de 750 heures au moment où la norme en Europe est de 800 heures’. ‘On bloque sur des questions qui ne sont pas purement pédagogiques. Le volontaire sénégalais démarre plus qu'un titulaire de la sous-région’, a conclu Moustapha Sourang. Cette réponse du professeur Sourang ne colle pas avec la réalité sur le terrain aujourd’hui. Selon les estimations des techniciens de l’éducation, notamment du corps de contrôle, pour seulement sept mois de cours, l’école sénégalaise aurait perdu plus de 230 heures, que les enseignants ne pourront rattraper que par miracle.
Au Sénégal, l’année scolaire, qui démarre officiellement en octobre, n’est effective qu’en novembre et se termine difficilement en fin juin. Il faut donc soustraire les grèves cycliques et les fêtes interminables. Cette année, le mois de mars est catastrophique en raison des fêtes. La seule semaine de la tenue de l’Oci à Dakar, a coûté une semaine de vacances forcées aux élèves et étudiants. Face à ces perturbations de toutes natures, la situation de l’école sénégalaise semble être banalisée, mais laisse presque indifférent tout le monde. Les élèves de l’élémentaire de l’école publique n’ont étudié que deux jours au mois d’avril. Si rien n’est fait pour trouver une solution, la phase de non-retour sera bientôt atteinte.
Dans les autres ordres d'enseignement, notamment dans l'élémentaire et le moyen secondaire, l'effritement continu du quantum horaire, depuis l'avènement de l'alternance, suscite d'énormes inquiétudes. Car sur la moyenne des 900 heures requises annuellement, le système a accusé, selon des statistiques officielles, un déficit de l'ordre de 162 heures en 2007 et perdu 230 heures, pour seulement sept mois d’études. Et certains observateurs de se demander si, au rythme où vont les choses avec notamment les grèves perlées des enseignants, le déficit horaire ne risque pas de s'aggraver au point de compromettre la validité de l'année. Car depuis le début de l'année scolaire en cours, le système est confronté à de graves perturbations liées aux revendications des syndicats d'enseignants qui réclament des indemnités de recherche et de documentation (Ird).
L’Etat doit organiser ce secteur pour une solution définitive de tous les problèmes. Pour la validation de cette année scolaire, seul le pouvoir politique peut le décider. ’Aucune autre instance ne peut le décider’, souligne-t-on.
Crise scolaire et universitaire : A l’origine, la politisation des mouvements
La persistance de la crise de l’enseignement au Sénégal est surtout liée à la politisation des mouvements d’étudiants et des syndicats d’enseignants. La situation actuelle semble être le prolongement de l’année 1988 et celle invalide de 1994 où les observateurs ont vu des rapports très étroits entre acteurs politiques et syndicat d’enseignement.
L’université de Dakar a, pendant les années d’effervescence sociale, été le lieu par excellence, de la contestation politique. Durant ces années, la plupart des mouvements estudiantins et enseignants étaient implicitement affiliés à des partis politiques de l’opposition. Dans ce contexte, les revendications syndicales et corporatistes se muèrent en revendications démocratiques tout court. Aujourd’hui, la nouvelle reconfiguration de la scène politique n’est pas de nature à apaiser les contestations au sein de l’école.
Auteur: Najib SAGNA
SudQuotidien : Mardi 6 Mai 2008
SITUATION DE CRISE DANS LE PAYS : La Ca 2007 invite Wade au dialogue.
La Conférence des leaders de la Coalition alternative 2007 (CA 2007) demande, dans une déclaration en date du 4 mai, de « changer enfin d’attitude, discute avec le pays et cesse de passer son temps à concevoir des ruses politiciennes pour tenter de conserver longtemps le pouvoir par des moyens antidémocratiques, ainsi qu’à dépenser sans mesure les deniers publics, s’obstinant en même temps, à refuser de revoir le train de vie de l’Etat ». Elle rappelle à Abdoulaye Wade que son premier devoir, en position de chef de l’Etat, est de s’attacher sérieusement à la recherche de solutions véritables aux problèmes majeurs du pays. Pour les leaders de la CA 2007, « seul le dialogue national, dans le cadre des Assises nationales proposées par le Front Siggil Senegaal et maintenant en préparation avancée, peut permettre aux Sénégalais de trouver les vraies voies de sortie de la crise multidimensionnelle qu’ils vivent. Il n’y a pas d’autre dialogue possible, notamment avec Abdoulaye Wade, pour résoudre les problèmes actuels du Sénégal ».
Les camarades de Moustapha Niasse, estiment le Président Wade doit « traiter avec sérieux les problèmes du Sénégal et cesser de privilégier ses objectifs politiciens de conservation du pouvoir ».
Ils soutiennent, par ailleurs, que les dissolutions de conseils ruraux, municipaux et régionaux auxquelles il procède, à un rythme de plan élaboré, « sont arbitraires, n’étant fondées sur aucun blocage des conseils concernés, et par conséquent, tout à fait inacceptables. Il doit arrêter ce processus qui méprise la démocratie et la légitimité républicaine ». La Conférence des leaders qualifie ces actes « de consécration de la violence caractéristique de sa gestion du pouvoir d’Etat. Wade doit savoir que l’exploitation des ressources minières dans la région de Kédougou ne se fera pas au détriment des populations même si, de manière antidémocratique, il enlève des élus pour une délégation spéciale à la mairie de Kédougou. Aucun pouvoir ne pourra se sentir assez sécurisé, par cette structure fondée sur un acte de violence institutionnelle, pour tenter une gestion prédatrice de nos ressources minières de l’est du pays ».
En outre, la Ca 2007 notent que, concernant les solutions pour le moyen et le long termes, le « fumeux plan GOANA est une chimère de plus, élaborée dans la précipitation, sans écoute d’un seul technicien qui se respecte, et constituée de chiffres fantaisistes sur les quantités de céréales à produire. Aucune considération pour les conditions et modalités de la production du riz, par exemple, ne rend crédible le plan GOANA ». Et de faire remarquer : « La même désinvolture sans souci pour la vérité, caractéristique de la déclaration affirmant un engagement de l’Inde à vendre, chaque année et pendant six ans, 600.000 tonnes de riz au Sénégal, caractérise aussi les chiffres des quantités à produire, en matière de céréales, selon le fantaisiste plan GOANA ».
Pour ce qui est de la crise scolaire, la Ca 2007 avance que « l’attitude de Wade constitue un sabotage sans scrupule de l’éducation et de la formation, par le refus entêté à la fois de discuter sérieusement avec les syndicats d’enseignants et de respecter les devoirs de l’Etat ainsi que les responsabilités des partenaires sociaux. L’école sénégalaise, à ses divers niveaux, doit échapper, au bénéfice de la qualité des différentes formations, au désastre d’une année blanche ou validée pour la forme et au mépris des dégâts »
Auteur: Bacary Domingo MANE
Ferloo.com
6 mai 2008 |
Diatou Cissé à Wade, le 1er avril dernier : « Malgré nos désamours ponctuels, malgré nos petits dépits amoureux, nous sommes condamnés à cheminer ensemble »
A l’occasion de la fête du Travail du 1er mai dernier, Mme Diatou Cissé Badiane, au nom de ses pair(e)s, s’est adressé au Chef de l’Etat. Ferloo.com vous livre sa déclaration intégrale.
"Excellence Monsieur le Président de la République , Monsieur le Premier Ministre Mme la ministre du travail et de la Fonction publique Chers camarades
Monsieur le Président, les journalistes ne sont pas forts en discours convenus, veuillez donc nous excuser par avance si nous ne resterions pas dans les termes conventionnels.
Monsieur le PDT, je viens au nom du SYNPICS, vous présenter le cahier de doléances des professionnels de la communication sociale, journalistes et techniciens confondus. Cet exercice survient cette année dans un contexte où nous ne filons pas le parfait amour. Cependant, malgré nos désamours ponctuels, malgré nos petits dépits amoureux, nous sommes condamnés à cheminer ensemble. Ce désamour s’inscrit du reste dans l’ordre naturel des relations presse pouvoir dans tous les pays du monde.
Nous allons donc dépasser cette tension tout à fait conjoncturelle, pour venir vers vous, vous présenter nos doléances mais surtout pour nous présenter en force de propositions alternatives en vue de mieux organiser le secteur de la presse au Sénégal.
Le SYNPICS, dans cette perspective, pour emprunter un terme très usité dans le jargon journalistique ne fera que « réchauffer son discours » de l’année dernière, nos doléances dans leur grande majorité étant toujours en l’état ».
Toutefois, le SYNPICS se félicite de la mise sur pied de la commission nationale de réforme des textes sur la presse où j’ai la lourde responsabilité de représenter la profession dans sa globalité.
Nous fondons un immense espoir en cette réforme, le SYNPICS n’a de cesse de plaider pour la réforme des textes, non pas pour accorder une liberté sans responsabilité à la presse, mais surtout pour mieux organiser un secteur essentiel dans le renforcement de notre démocratie. Aussi, le synpics demande :
La révision du Code de la Presse , particulièrement en ses aspects relatifs au statut du journaliste (évoquer la loi) et à la création d’une entreprise de presse.
Le SYNPICS soutient la mise sur pied d’une structure d’autorégulation avec des compétences transférées de sorte qu’elle puisse délivrer la carte nationale de presse avec bien sûr un pouvoir de la retirer lorsque des atteintes graves à l’éthique et à la déontologie de notre profession sont commises par les praticiens que nous sommes.
Cette instance d’autorégulation, Monsieur le PDT doit, pour être viable doit être subventionnée par l’Etat, à charge pour ses services compétents de l’auditer à la fin de chaque année. C’est une condition nécessaire pour placer notre métier dans les normes éthiques et déontologiques les plus élevées : un combat du SYNPICS, publiquement, assumé.
Monsieur le président, l’année dernière, je fais toujours du réchauffé, le Synpics, exactement, dans cette salle, demandait la révision de la loi portant sur l’aide à la presse. Nous pensons que cette aide doit être revue à la hausse mais concomitamment il faut en assurer la traçabilité. Pour le SYNPICS, il ne fait l’ombre d’aucun doute que, l’aide à la presse doit servir à renforcer l’outil de travail et non le compte personnel du patron de presse.
Par, ailleurs, le Synpics demande que les critères d’éligibilité à cette aide soient revus de sorte que seules les entreprises employant effectivement des professionnels et à jour de leurs cotisations sociales en soient les bénéficiaires.
Monsieur le Président, la promotion de pratiques professionnelles plus conformes aux normes éthiques et déontologiques requiert d’autres actions que l’auto régulation pure et dure. L’année dernière, le SYNPICS, par ma voix, attirait ici votre attention sur la précarisation du personnel des médiats particulièrement les jeunes du fait essentiellement de la violation de la Convention collective des journalistes et techniciens de la communication sociale dans ses aspects salariaux par nombre d’entreprises de presse. Les salaires en cours dans la profession sont en deçà des minimas prévus et s’y ajoute l’absence de contrat de travail, de bulletins de paie, couverture sociale etc.
Le SYNPICS a sollicité la semaine dernière l’appui du Directeur du Travail pour l’application intégrale de la Convention collective, nous espérons qu’on sera entendu car il est du devoir des services compétents de l’Etat de veiller sur le droit des travailleurs y compris les journalistes et techniciens. Nous espérons Mme le ministre que notre requête sera fortement appuyée.
Vous n’êtes pas sans savoir Monsieur le PDT, que les conditions de travail qui intègrent un salaire décent peuvent influer positivement ou négativement sur la prestation du personnel de médiats. La Fédération Internationale des Journalistes, dont je suis la vice présidente, dit « qu’il n’y a pas de liberté de presse, lorsque les journalistes vivent dans des conditions de peur et de pauvreté ».
Je ne saurai terminer Mr le président sans vous dire que la presse sénégalaise commence à vivre des conditions de peur. Partout des intolérances voir des excès se développent à notre encontre, nous avons d’autant peur que l’Etat qui doit protéger tous les citoyens ne semblent pas nous protéger. Les menaces de morts et autres intimidations restent impunies cependant que les diffamations sont sévèrement réprimées.
Nous avons pour tradition de nous battre pour exister en lieu et place des complaintes, mais la situation devient préoccupante. Certes, il y a par ci et par là, des dérives regrettables, mais faut - il pour autant condamner la presse sénégalaise, elle qui a au moins, le mérite de reconnaître qu’elle traverse des turbulences et tente tant bien que mal d’y apporter des solutions.
Monsieur le Président, la devise du SYNPICS est Liberté et Responsabilité. Les propositions de Réforme que nous venons de formuler ci haut témoignent de notre volonté de conformer nos démarches et pratiques à notre devise, qui dans ce cas d’espèce, constitue notre âme.
La presse Sénégalaise s’attend, sous le règne d’un certain Abdoulaye Wade, opposant farouche, pourfendeur à l’époque de toutes les injustices, mais surtout, promoteur de presse, à plus de considération.
J’espère M. le Président que vous avez écouté et entendu le SYNPICS dans son plaidoyer pour une presse libre et responsable. Ensemble, Etat et syndicat, nous pouvons y arriver".
AD/FC
Quand vieillesse ne rime pas avec sagesse
Le Sénégal compte l’un des plus vieux présidents du monde. Sagesse et pondération sont les qualités d’un octogénaire ; propos amènes et pensées augustes, son credo. Or, il est établi maintenant que chaque fois que Me Wade ouvre la bouche, c’est pour sortir des incongruités énormes qui plongent les Sénégalais dans la consternation. En voulant désarçonner ses adversaires politiques par des attaques mesquines et perfides, ne s’est-il pas déshonoré lui-même ? Infantilisme politique ou sénilité rampante ? Certains thuriféraires de son régime le proclament comme étant l’homme le plus diplômé du Caire au Cap, de Dakar à Djibouti ! Lui-même enfonce le clou en déclarant péremptoirement qu’il fut un surdoué en Mathématiques à l’Université et qu’il a rédigé un livre de Maths. Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites. Lénine disait que les faits historiques sont têtus. Quelle est la réalité des faits dans la carrière universitaire de Abdoulaye Wade ?
D’emblée, il semble que son admission à l’Ecole normale William Ponty relève d’un «accident» au sens étymologique. Figurant sur la liste des suppléants, il n’aurait jamais appartenu à la prestigieuse génération des «Pontyns», n’eût été le désistement d’un Malien (Soudanais à l’époque coloniale.)
Sorti de Ponty, il est affecté comme instituteur à l’école urbaine de Thiès en 1946. La période de sa biographie, allant de son affectation à Thiès à son départ en France, reste marquée par un flou bien entretenu. Pourquoi ? Toujours est-il qu’à 26 ans, officiellement, Wade entame une carrière universitaire. D’ailleurs, à cet âge, Abdou Diouf qu’il brocarde lors de son meeting au siège du Pds, avait commencé sa carrière de haut fonctionnaire comme gouverneur du Sine Saloum.
Inscrit au lycée Condorcet, notre «vieil» étudiant prépare fébrilement Mathématiques supérieures. Pour lui qui rêve de devenir un éminent professeur de Maths, c’est l’occasion de déployer son génie. Pourtant, c’est l’échec retentissant. Dépité, traumatisé, il passe à la Sorbonne pour faire… Lettres et Sciences humaines. Où est passée la bosse des Mathématiques ? Nouvel échec. Il décide de quitter précipitamment Paris pour la province : Besançon. Au bout de 4 ans, il y achève sa licence en Droit et s’inscrit au barreau. Il passera son doctorat six ans plus tard. Auparavant, saisi par la boulimie des Certificats de spécialisation (Cs), il mettra dans son escarcelle ceux de Maths –ouf !, de Chimie, de Philosophie à Besançon et à Grenoble. Enfin, en 1970, à 44 ans, il devient professeur agrégé d’Economie, après deux ou trois échecs successifs, et avec l’intervention du Président Senghor auprès de M. Edgar Faure, selon M. Ousmane Tanor Dieng. Me Wade était à l’époque militant de l’Ups. Voilà comment des secrets jalousement gardés peuvent être éventés par la faute de l’interessé lui même… Trop parler nuit.
On le constate : ce Cv, en dépit de son parcours sinueux et laborieux, mérite le respect. Il est le fruit d’une farouche volonté. Toutefois, ce n’est ni le cursus d’un étudiant exceptionnel, ni celui d’un surdoué en Mathématiques et en Economie. Aussi ne confère-t-il aucun droit de dénigrer les autres diplômés quels qu’ils soient. Alors, sachons raison et sagesse garder.
Modibo Diarra est un savant émérite dont nul ne conteste le génie. C’est le père du programme «Pathfinder» de la Nasa. Quelle admirable leçon d’humilité et d’effacement de soi il donne à l’Afrique et au monde !
L’histoire nous offre, depuis toujours, des exemples édifiants de personnages que l’ivresse du pouvoir et l’âge ont rendus mégalomanes. Habib Bourguiba fut le père de l’indépendance de la Tunisie : ses frasques inénarrables, ses déclarations saugrenues ont conduit l’Armée à le déposer et à l’interner dans un «Palais» où il mourut dans la sénilité. N’est-ce pas que le pouvoir absolu rend absolument fou ?
Edgar Faure a écrit : «L’épreuve pathétique du pouvoir absolu, c’est la difficulté qu’il éprouve à assurer la transmission.» Tel est le drame de Me Wade. Le pouvoir qu’il avait conquis démocratiquement, il veut le transmettre de manière antidémocratique à Karim Wade, dont le seul mérite est d’être «le fils de son père».
Elhadj Alioune CISSE - Professeur, Rufisque / elcis@hotmail.com
SENEGAL-CRISE ALIMENTAIRE-ATTAQUES CONTRE LA FAO
Jacques Diouf renvoie Wade à "ses problèmes".
mardi 6 mai 2008
PANA - Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf a jugé "inopportunes" les chaudes déclarations du président sénégalais Abdoulaye Wade demandant la dissolution de l’agence spécialisée de l’ONU et renvoyé le chef de l’Etat sénégalais "à ses problèmes".
Le directeur général de la FAO donnait la réplique à la sortie virulente du président sénégalais contre son institution, lundi sur la chaîne de télévision américaine CNN, rapporte la presse locale sénégalaise.
Alors qu’il prononçait un discours sur la crise alimentaire mondiale, dimanche soir, le président du Sénégal s’en était vertement pris à l’organisme mondial dirigé par Jacques Diouf, l’accusant de "gouffre à argent" pour réclamer sa dissolution. Un discours enflammé sur ton de règlement de compte, le patron de la FAO ayant déjà, une dizaine de jours plus tôt, rectifié le président Wade sur ses affirmations selon lesquelles l’agence spécialisée de l’ONU détournerait à ses propres comptes 20% des aides qui passent entre ses mains.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon a, quant à lui, réitéré le soutien de l’institution mondiale à la FAO , affirmant que l’ONU "compte travailler étroitement avec la FAO " pour trouver des solutions à la crise alimentaire mondiale.
La FAO organise dans un peu moins d’un mois, rappelle-t-on, une importante réunion internationale, à son siège à Rome (Italie) , sur la crise alimentaire mondiale.
TANOR : LA PEUR BLEUE
A l’heure où le bas-peuple se débat pour sortir des méandres de la famine, Wade, le faux jeton, n’a rien trouvé de mieux que de lui offrir un de ces spectacles de bas étage dont il a le monopole. C’était le samedi 26 avril, à l’occasion de la réunion du bureau politique de son parti. Il a ainsi gratifié son public d’un « one man show ». Le président du « fichier de Thierno Ousmane Sy » est bien parti pour détrôner Sa Ndiogou dans le cercle des bouffons. Faisant l’éloge de ses « cracks », il a tenté de décrédibiliser les compétences de ses opposants dans des propos calomnieux et inexacts.
La récurrence du nom d’Ousmane Tanor DIENG dans les discours bleus traduit une réalité que les libéraux n’avoueront jamais ouvertement : le Parti socialiste renaît de ses cendres avec une équipe dynamique, motivée et consciente de ses erreurs passees. Tanor, « l’apprenti géomètre qui, profitant de la politique, est entré à l’Enam où on lui a délivré un diplôme », serait-il une menace terrible au régime décadent de l’alternance ? Tout porte à le croire.
Rusé comme un Sioux, Abdoulaye Wade a voulu jeter le discrédit sur le Secrétaire général du Parti Socialiste : passer sous silence son riche parcours et ses diplômes universitaires relève d’une mauvaise foi et d’une malhonnêteté intellectuelle insultante à l’endroit des Sénégalais. Comme à l’accoutumée, Wade a encore balancé un os à ronger à la nation qui, le temps d’un week-end, a oublié ses vraies préoccupations pour rire des gâteries de son octogénaire de président. Contrairement aux allégations du Secrétaire national du PDS, Ousmane Tanor Dieng a obtenu sa maitrise en Droit à l’Université de Dakar (option relations internationales) et un DEA en Droit constitutionnel. Il est également diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), option diplomatie, et de l’Ecole supérieure des Travaux publics (ESTP). Son riche pedigree est incontestable pour peu qu’on soit de bonne foi. Même à supposer que Tanor puisse être si peu diplômé, le choix porté sur lui en 1978 par le président Senghor qui recherchait « un jeune énarque qui sache écrire », l’élève à un niveau au-dessus des cracks supposés de la « wadésie ». Sur le choix des hommes, il n’y a pas plus exigeant et sélectif que le poète-président. Lui, n’a jamais eu de ministres diplômés de la faculté de la Rue et encore moins des ministres qui s’adonnent à des querelles de femmes de quartier dignes d’un crêpage de « moussor », pardon de chignon à la borne fontaine. Avec les socialistes la classe et la hauteur étaient élevées au rang de sacerdoce. Avec l’alternance, les bévues sont en passe d’être érigées en règle d’Etat.
Vivement, un Nouvel Elan pour stoppez l’escalade
Maamkumba@Yahoo.fr
COMMENTAIRE
Cette « insupportable » presse !
Par Felix NZALE | SUD QUOTIDIEN | lundi 5 mai 2008
Les libéraux au pouvoir depuis Mars 2000 se sont particulièrement engagés dans une lutte de plus en plus violente contre une bonne partie de la presse fautive d’être un des fossoyeurs majeurs de la démocratie. De condition de cette démocratie, les médias en général seraient, aux yeux des néo-dirigeants sénégalais, en train de la détruire. Ce qui expliquerait, dit-on, l’aversion que le chef de l’Etat lui-même, Abdoulaye Wade, nourrit envers cette presse-là. Wade, il est vrai, s’est particulièrement investi, corps, âme et intelligence, dans une campagne de diabolisation de certains médias, véhicules selon lui de « contre-valeurs démocratiques ».
Le propos n’est pas tout à fait faux. Mais si la plupart des concitoyens lui accordent difficilement crédit, c’est sûrement parce que son ou ses auteurs auraient un réel problème avec la probité morale et avec l’intégrité éthique. N’est-il pas vrai que c’est le pouvoir libéral qui a institué au Sénégal une presse particulièrement injurieuse, conçue comme une arme à son service ? N’est-il pas vrai que sous Wade en particulier, semblent élevés au rang de valeurs suprêmes le prosélytisme, les amalgames, les catégorisations, les récupérations politiciennes, les uppercuts aux règles et procédures démocratiques ? N’est-il pas exact que sous l’ère libérale s’est instaurée l’impunité face aux malversations et aux détournements des biens publics ? Quid de l’achat des consciences ?
Le Sénégal traverse une période d’anomie à l’instar de la presque totalité des pays à l’échelle du monde, mais contrairement aux dirigeants qui sont, un tant soit peu, soucieux des formes et qui cherchent à juguler les crises et à restaurer les valeurs et la justice, les nôtres ne veulent toujours pas rompre les amarres de leur univers théocentré. Du président au plus petit ministron au Curriculum vitae falsifié, tous se pensent comme la Transcendance et ne manifestent absolument pas l’intention de faire le deuil de leur universalité. Dans ce contexte, la plus banale remarque de la presse (qui refuse d’intégrer le giron mental libéral) est aussitôt perçue comme un insupportable outrage. Un affront que les hautes autorités politiques et certaines de leurs affidés religieux préfèrent laver dans les eaux puantes de l’anathème, de la vindicte populaire, de la médisance et de l’amalgame manipulatrice.
Cela dit, le maelström médiatique sénégalais est une réalité et il est légitime, pour le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur au nom duquel on prétend écrire et parler, de questionner la responsabilité des médias dans le cadre de leur rôle de construction d’un espace démocratique qui rende possible la discussion à partir des éléments essentiels. Le propos est clair : au-delà de l’inacceptable qui règne dans les Rédactions, il s’agit, pour les journalistes, d’avoir de l’estime pour leur métier, de s’arracher des dogmes personnels pour se (re) connecter à des principes inconditionnés.
African Global News : Mardi 6 Mai 2008
Organisations Internationales | Après les attaques du président sénégalais : Ban Ki-moon " comprend " Wade et défend la FAO
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est une institution coûteuse et inefficace qui devrait s’effacer au profit d’aides et d’investissements innovants permettant à l’Afrique de parvenir à l’autosuffisance alimentaire, estime le président sénégalais Abdoulaye Wade. Dans un discours prononcé dimanche soir, Wade a présenté la FAO , créée en 1945 et basée à Rome, comme "un gouffre d’argent largement dépensé en fonctionnement pour très peu d’opérations efficaces sur le terrain".
Il a appelé de ses voeux une politique nouvelle fondée sur l’autosuffisance, de préférence à la charité, pour s’attaquer la crise alimentaire mondiale qui menace des millions de gens dans le monde, notamment en Afrique, le continent le moins développé.
Le chef de l’Etat sénégalais a estimé que la FAO , dirigée par son compatriote Jacques Diouf, un technocrate, devrait être remplacée par une nouvelle agence de l’Onu, le Fonds international pour le développement agricole, qui serait basée en Afrique.
Dans un discours retransmis par la radio et la télévision publiques sénégalaises, il a proposé que l’aide alimentaire traditionnelle sous forme de dons, qu’il a qualifiée "d’aumône", soit remplacée par un "investissement innovant dans l’agriculture en Afrique". Il s’agirait de mettre à la disposition des agriculteurs graines, engrais, équipement, irrigation et formation spécialisée.
Wade est un critique habituel de ce qu’il a appelle la "vaste escroquerie" de l’aide alimentaire internationale traditionnelle qui, selon lui, est gaspillée à entretenir des hauts fonctionnaires internationaux au lieu de bénéficier aux plus pauvres.
Le Sénégal est l’un des principaux bénéficiaires africains de l’aide étrangère, en même temps que l’un des plus gros importateurs de nourriture du monde par rapport à sa taille.
Il fait partie de ces pays d’Afrique de l’Ouest avec la Guinée , le Cameroun et la Mauritanie où la récente flambée mondiale des prix alimentaires et du carburant a provoqué manifestations et émeutes de la faim.
ONG "GOULUES"
Tout en se félicitant de la vague de solidarité internationale provoquée par cette flambée, Wade estime que le monde a mis trop longtemps à prendre conscience du problème et qu’il faut le repenser à fond.
"Il faut qu’on arrête ce scénario d’exploitation de la fibre altruiste des populations du Nord et du thème de la misère de celles du Sud, où des distributeurs attitrés de l’aide, ou improvisés pour les besoins de la cause, ont réussi, par un intense lobbying de haut niveau, à s’intercaler entre les ressources et les destinataires et commencent d’abord par se servir largement", a souligné Wade.
S’il a stigmatisé particulièrement la FAO , Wade a dénoncé aussi "certaines ONG, goulues et dévoreuses de ressources d’aide qui en absorberont une bonne partie au moyen de toutes sortes d’artifices, en administration, voyages et frais d’hôtel luxueux de soi-disant experts, plutôt qu’en actions".
En dépit des manifestations dans son propre pays, Wade a affirmé qu’il n’y avait pas de famine au Sénégal et qu’il n’y en aurait pas, son gouvernement dépensant plusieurs centaines de millions de dollars par an pour subventionner les prix de la nourriture et du carburant.
Le mois dernier, il a annoncé une "Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance", jugée très ambitieuse par les experts, visant à multiplier par cinq la production de riz d’ici la prochaine saison afin de cesser d’importer cette denrée de base de l’alimentation sénégalaise.
Réagissant aux propos tenus par Wade, Ban Ki-moon a déclaré lundi comprendre les sentiments exprimés par le chef de l’Etat sénégalais compte tenu de la gravité de la crise alimentaire.
"Je peux comprendre et sympathiser avec les frustrations ressenties par nombre de dirigeants africains, y compris le président Abdoulaye Wade du Sénégal, et tout particulièrement par les populations de nombreux pays parmi les moins développés", a confié à la presse le secrétaire général de l’Onu avant une tournée en Afrique et en Europe.
Mais le diplomate sud-coréen a aussi pris la défense de la FAO qui, a-t-il fait valoir, est un acteur de premier plan dans les efforts visant à améliorer la productivité dans le domaine agricole depuis des décennies.
Reuters
WalFadjri : Mardi 6 Mai 2008
Reprise de l'émigration clandestine : Deux pirogues remplies de clandestins sont arrivées avant-hier en Espagne.
L’émigration clandestine a-t-elle repris ? On est tenté de se poser cette question, depuis que deux pirogues remplies d’émigrés clandestins ont échoué sur les côtes espagnoles, depuis avant-hier. C’est ce que nous a appris Yayi Bayam Diouf du Collectif des femmes pour la lutte contre l’émigration clandestine. Elle-même a été informée de sources sûres. ‘Je reviens de l’ambassade d’Espagne où l’on m’a appris que deux pirogues remplies de clandestins en provenance du Sénégal sont arrivées en Espagne. Ces deux pirogues sont arrivées aux Iles Canaries et bientôt, leurs passagers seront rapatriés au Sénégal. Je ne sais pas le nombre de clandestins qu’il y a dans ses embarquements, car j’ai reçu l’information très tard, hier. J’ai été informé par un comité de vigilance composé d’anciens rapatriés et passeurs qui sont au bord de la mer dans beaucoup de zones du pays’, informe t-elle, non sans faire remarquer que ’comme on n’est pas en sécurité, nous ne voulons pas dévoiler beaucoup de choses’.
Avec ces deux pirogues arrivées en Espagne, avant-hier, on peut se demander que fait le dispositif Frontex dont le mandat a été renouvelé, il y a un an seulement. Ce dispositif mixte de lutte contre l’émigration clandestine doit alors redoubler de vigilance avant que la situation ne devienne ingérable aussi bien pour le Sénégal, pays de départ, que pour l’Espagne, pays d’accueil.
Nettali : Mardi 6 Mai 2008
[ CONTRIBUTION ] Me Wade et le diplôme
PAR Ibrahima SOW
Me Wade croit-il au diplôme ? Cette question peut paraître plutôt absurde devant la fierté que manifeste l’intéressé quand on étale son CV, et surtout après sa récente sortie sur les « sous-diplômés » de l’opposition. À l’entendre regretter que Tanor, apprenti-géomètre, n’ait accédé à l’Enam que grâce à la politique, que Niasse n’ait qu’une licence en droit, que le diplôme de journalisme de Dansokho soit douteux, et surtout à voir l’emphase - sans doute simulée - qu’il met dans la présentation de ses maîtrisards et docteurs, on est tenté de croire qu’il attache un certain intérêt aux titres universitaires. Ce n’est pas si évident. Reste à savoir pourquoi.
Avant d’y revenir, sans doute convient-il de relever que sous d’autres cieux, ce serait tout à l’honneur de Tanor et des autres, par exemple Cheikh Tidiane Sy, Diakaria Diao etc. de gravir les échelons et de se retrouver aux cimes à force d’efforts, après avoir dû, pour une raison ou une autre, interrompre les études au niveau du Bepc/Bfem, ou même parfois du Cepe. Sous celui wadien, ces gens-là seraient des moins que rien. Pourtant, un sympathique gouverneur, ancien secrétaire dactylographe, très différent de notre président, aimait dire sa fierté d’être « monté par l’escalier », en tant qu’administrateur, admis à l’Enam par concours professionnel (comme, sauf erreur, l’actuel directeur de cabinet du président, Diakaria Diao, et d’autres célèbres hauts fonctionnaires qui ne valent pas moins que dix Me Wade réunis…), de n’avoir rien à envier à ceux qui étaient montés par l’ascenseur, et qui par conséquent étaient loin d’avoir son expérience. Les universitaires, les vrais, ont beaucoup de mérite certes, mais les « carriéristes » travailleurs, sérieux et consciencieux sont aussi dignes de respect.
Quant aux Dansokho et Niasse, c’est le Sénégal qui a de l’estime pour le premier, tel qu’il est, avec ou sans diplôme, y compris dans les rangs du Pds, n’en déplaise à la seule constante, « Frère Suprême », celui-là qui, ridiculisant aujourd’hui la petite licence du second, en a apprécié autrement le poids des 17% un jour de mars 2000 ! Me Wade, pour revenir à lui, entretient avec le diplôme un rapport compliqué. Sans doute a-t-il aimé collectionner, et a-t-il effectivement collectionné de nombreux certificats, licences et autres titres qui ne tiendraient pas dans une cantine. Mais, en même temps, il affiche mépris et dédain à l’égard de tout autre diplômé que lui. Les diplômes différents des siens ne sont rien ; ceux qui ont les mêmes diplômes que lui ne sont de toute manière pas à sa hauteur. Quelle logique ! Parlez-lui de Senghor, et vous êtes surpris de sa réaction, très éloignée de l’admiration vouée à ce grand Monsieur, autant au Sénégal qu’à l’étranger : « celui-là, ce n’est qu’un poète qui ne connaît rien à l’économie… »
Deux explications pourraient être retenues à cela. D’abord, Me Wade ne peut admettre que quelqu’un brille quelque part. Personne n’a oublié comment il a privé notre pays du poste qu’occupait Moussa Touré à l’Uemoa. C’était plus fort que lui ; un Sénégalais, qui ne lui doit rien de surcroît, être à cette station, le désappointe. Tout le monde se rappelle aussi combien il a souffert, et continue sans doute de souffrir, de l’élection de Abdou Diouf à la tête de la Francophonie. Ainsi , ce qui compte pour notre président, ce ne sont point les titres ou les compétences, mais le rapport de dépendance des « sujets » à Sa Majesté. Vous pouvez tout avoir, encore faut-il lui faire sentir, avec dévotion, que vous lui devez tout, et qu’elle - Sa Majesté - a sur vous droit de vie et de mort, pour vous avoir « créé ». Qu’on ait des aptitudes avérées ou qu’on n’en ait aucune, c’est pareil. Si on sait acquiescer quand il discourt, relayer ses « goanas » (promesses mirobolantes incroyables et sans lendemain), vanter sa « vision » et contenir sa colère, on a les principales qualités pour être son collaborateur. Ce qu’il ne peut supporter, c’est qu’on ait sa personnalité, son style propre et sa dignité, en plus de qualifications reconnues.
La deuxième explication pourrait être liée aux diplômes mêmes de Me Wade. C’est connu, le président est avocat ; c’est aussi connu qu’il est économiste et a enseigné à l’Ucad. Or, comme avocat, un de ses grands défenseurs actuels a eu à soutenir que « durant sa longue carrière, il n’aurait pourtant jamais remporté de procès d’envergure ». À vrai dire, on n’entend pas beaucoup parler de Me Wade comme d’un grand ténor d’aucun barreau. Quand il a été concerné par de grands dossiers, il y a rarement - sinon jamais - joué les grands rôles. Comme économiste et professeur, très peu nombreux sont les étudiants qui vantent son enseignement. Aussi rares sont ses maîtres, professeurs ou condisciples qui ont témoigné sur le brillant élève ou camarade qu’il aurait été. En plus, qu’a-t-il à se donner tant de mal à sortir des livres et des formules maintenant qu’il a tant à faire, ayant le pays sur les épaules ?
Évidemment, on s’expose moins à la critique de pairs et d’étudiants à la présidence qu’à l’université. Ainsi, malgré ses diplômes, Me Wade serait-il aussi brillant qu’il veut bien le faire croire ? Quoi qu’il en soit, l’homme, lui, se connaît. Au fond de lui, il sait ce qu’il vaut. Me Wade est seul à savoir pourquoi, élu selon une constitution et des lois, donc on ne plus formellement, et bardé de diplômes, c’est-à-dire de « reconnaissances formelles » de niveau de qualifications, il se proclame « le premier informel du pays ». Quelqu’un qui le connaît moins que lui-même, mais qui lit entre les lignes ou « entend entre les mots », peut voir là un stratagème pour cacher ou excuser des carences. Chaque diplômé sait comment il a obtenu ses titres. Le respect qu’il leur voue est proportionnel à ce « comment ». Si c’est au bout d’un travail soutenu et honnête, sans triche, ni « taaba-taaba », aucun problème. Au cas contraire, le diplômé n’a en réalité aucun respect pour ses titres, même s’il ne peut pas le clamer tout haut ; un tel sujet vit constamment une situation peu enviable : il aura tendance à classer les diplômés dans deux catégories :
celle de ceux qui peuvent avoir fait comme lui, et qu’il assimile au « tappalekat » qu’il est lui-même,
et celle des sérieux, honnêtes et travailleurs, donc nécessairement meilleurs que lui.
Les psychologues ou autres psychiatres pourraient sûrement donner un nom à un tel cas. Pour un profane, si cela n’est pas un double complexe de culpabilité et d’infériorité, ç’en n’est pas éloigné. Osons simplement souhaiter que notre président ne souffre pas d’une telle pathologie. Thiès, mai 2008
Auteur: Ibrahima SOW
Dissolution de collectivités locales : Conjurer le totalitarisme bleu
Depuis l’accession de Me Abdoulaye Wade à la magistrature suprême, le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités locales est violé, de façon récurrente, pour des motivations politiques de mauvais aloi. Il existe des exemples, de plus en plus nombreux, où l’Etat a été pris en flagrant délit d’ingérence dans le fonctionnement intérieur des collectivités décentralisées pour des raisons subalternes d’adversité politique. Le premier acte de forfaiture a été consacré en 2001, par ‘l’amendement Moussa Sy’, d’inspiration libérale, qui corsait les dispositions antérieures du code des collectivités, en rendant désormais possible le recours à la délégation spéciale par voie de mesure générale. A l’époque, personne ne se faisait d’illusion sur le sens de cette disposition scélérate de circonstance, dont l’objectif inavoué et inavouable était de dépouiller les élus majoritairement socialistes de leurs prérogatives de contrôle des collectivités locales consacrées par le verdict des urnes.
La révocation du maire libéral de Kaolack, El Hadji Daouda Faye ‘Vava’, qui jouissait encore de la confiance de la majorité du Conseil municipal, procède également de règlements de comptes à fortes connotations politiques. La dissolution du Conseil régional de Diourbel résulte des mêmes dérives politiciennes transférées au sein des institutions républicaines. Il faut aussi mettre au compte du lourd passif du régime libéral le grave précédent relatif à l’emprisonnement d’un maire de commune pour des considérations strictement politiciennes, tout à fait situées aux antipodes des textes de loi de la décentralisation qui garantissent l’immunité aux présidents de collectivités locales dans l’exercice de leurs fonctions.
Loin de se défaire, l’étau du totalitarisme libéral continue de se resserrer inexorablement autour de présidents de collectivités locales dont le seul tort est de professer des convictions différentes de celles du chef de l’Etat et de son parti. Après la dissolution du Conseil régional de Dakar et du Conseil municipal de Bambey, la lame de fond liberticide de l’ordre libéral inique vient de broyer dix autres collectivités locales, dont les municipalités de Thiès, de Kédougou et d’autres conseils ruraux réputés être, pour l’essentiel, entre les mains d’élus de l’opposition. Ces dérives anti-démocratiques précarisent davantage le fonctionnement libre et autonome des collectivités locales au-dessus de la tête desquelles est suspendue l’épée de Damoclès d’Abdoulaye Wade qui se croit investi de prérogatives de droit divin sur les institutions locales dont il décide souverainement de la vie et de la mort.
Cette pratique, unanimement condamnée par des pans entiers de l’opinion, vide de sa substance réelle le droit constitutionnel des citoyens à disposer librement, par leurs suffrages, de dirigeants de leur choix au terme d’élections qui sont les seules modalités démocratiques de dévolution et de retrait du pouvoir et de tous les pouvoirs. Pis encore, Abdoulaye Wade prend la décision arbitraire de substituer au pouvoir local qui est l’émanation de la volonté populaire (le Conseil municipal est élu au suffrage universel) une gouvernance d’exception, libre de tout contrôle citoyen, qui va gérer de manière discrétionnaire et désinvolte les affaires de la collectivité sans devoir rendre compte à personne.
Plutôt que de renforcer les pratiques et la conscience démocratiques à la base, Abdoulaye Wade pose des actes qui consacrent la régression de la politique de décentralisation à la grande déception des professionnels du secteur qui se désolent de constater que les textes dont ils sont les concepteurs sont l’objet de manipulations grotesques pour consolider des positions indues de rentes politiques. Naturellement, la loi confère au président de la République des pouvoirs de dissolution de conseils de collectivités locales et même de révocation, par décret, d’un président de Conseil rural, d’un maire et d’un président de Conseil régional. Mais, de telles prérogatives sont circonscrites dans un champ bien limité par des dispositions réglementaires.
Les textes de loi de la décentralisation prévoient, au moins, trois cas de figure qui peuvent entraîner la dissolution d’une collectivité locale par décret. Le premier cas est relatif à un cumul de déséquilibres financiers non résorbés au terme d’exercices budgétaires successifs. La loi habilite également le président de la République à prononcer, par décret, la dissolution provisoire de conseils de collectivités locales en cas de circonstances exceptionnelles dues à un contexte de guerre ou de calamités graves. Dans ce cas d’espèce, la mesure suspensive est révocable, de plein droit, quand les circonstances de sa publication ne prévalent plus. Le dernier cas se rapporte à l’article 52 fourre-tout du Ccl qui dispose : ‘Quand le fonctionnement d’une collectivité locale s’avère durablement impossible, le président de la République , après avis du Conseil d’Etat, peut prononcer, par décret, la dissolution du conseil de la collectivité locale.’ La controverse gît ici, sur ce qu’il faut comprendre par ‘fonctionnement durablement impossible’.
En tout état de cause, il ne devrait pas s’agir d’un fonctionnement plombé par une minorité de blocage politiquement instrumentalisée, mais plutôt d’un blocage interne qui procède de l’incapacité durable de délibérer valablement faute de quorum. Autrement, la voie de l’instabilité des collectivités locales serait ainsi largement balisée parce que n’importe quelle coterie politique en conflit avec un président de collectivité locale pourrait ainsi faire usage de ces formes artificielles de blocage. Sous l’autre rapport, l’article 146 du Ccl énumère les huit infractions qui peuvent valoir l’application des dispositions punitives de l’article 141 sur des élus indélicats qui sont passibles de suspension par arrêté ministériel qui ne peut pas dépasser un mois et de révocation par décret présidentiel. Enfin, les articles 59 et 61 peuvent également valoir la révocation immédiate à un président de Conseil de collectivité locale pris en flagrant délit de commission de fautes lourdes (vols, crimes, etc.)
Plutôt que de ‘jeter le bébé avec l’eau sale du bain’ en confondant dans la même mesure injuste de révocation, le conseil municipal (qui jouit d’une légitimité populaire directe consacrée par le suffrage universel) et le maire (qui bénéficie d’une légitimité indirecte conférée par le conseil municipal), le président de la République devrait distinguer la bonne graine de l’ivraie en appliquant les sanctions aux seuls exécutifs locaux qui ont commis des fautes pour autant qu’elles (ces fautes) sont avérées. Les organes locaux ne doivent pas payer à la place des édiles fautifs d’autant que, parmi les conseils dissous, la plupart l’ont été sans motifs apparents valables qui justifient la mesure de dissolution.
La triste réalité est que le chef de l’Etat porte des positions partisanes, contrairement à son statut qui suppose un minimum de neutralité et d’équidistance par rapport à toutes les sensibilités politiques. A l’occasion des élections législatives de 1998, Abdoulaye Wade, comme il en a le secret, avait lancé des piques acérées au président Abdou Diouf en déclarant : ‘Abdou Diouf ne porte pas des positions de neutralité dans l’exercice de ses fonctions de chef d’Etat. Il est descendu dans l’arène politique et a pris fait et cause pour son parti : le Parti socialiste.’ Dix ans après cette tonitruante déclaration, force est d’admettre que sur ce terrain et sur d’autres encore, Abdou Diouf a fait mieux que Wade qui est, en même temps, le lutteur et l’arbitre qui siffle l’arrêt du combat à chaque fois qu’il est placé dans une mauvaise posture. Qui disait encore : ‘Les propos de campagne n’engagent que ceux qui y croient.’
Youssoupha BABOU Conseiller municipal à Mbacké Email : youbabou@yahoo.fr
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Les organisations patronales divisées : Le point de vue d’un citoyen
A la page 6 du Quotidien, L’Observateur dans son édition du 21 avril 2008, sous la plume de M. M. Nd. Ndoye, j’ai lu et apprécié la quintessence de la déclaration de M. Mbagnick Diop, président du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) et les points de vue de certains de ses collaborateurs chefs d’entreprises. Le prétexte étant la tenue de la 8e session des Assises du Meds. Je voudrais, en tant que citoyen sénégalais très intéressé de la chose sociale et macro-économique, me prononcer sur ces idées avancées.
Le président du Meds es qualité fustige la multiplicité des organisations patronales qui ne milite pas, selon ses propres termes, en faveur d’un patronat fort qu’il appelle de tous ses vœux. Une vision responsable dirais-je ; même si cette conviction est largement partagée par l’écrasante majorité des composants des structures patronales et même d’autres qui sont distants de ces sphères de décideurs ou de donneurs d’avis, le mérite est qu’elle soit dit. Je crois qu’au-delà du discours, c’est une invite qu’il faut percevoir et noter. Et comme qui reprenait le ballon au rebond, mon sentiment est qu’il urge de mettre des garde-fous pour empêcher une prolifération des organisations patronales à l’image des partis politiques ou groupes de rap dans notre pays. Ne serait-ce que pour une question de crédibilité. Tout ceci m’amène, en tant que citoyen épris de la bonne santé de l’entreprise sénégalaise, à penser comme M. Diop du Meds à une unité patronale. Pour ce faire, le bon sens accepterait que cette unité se fasse autour d’un noyau dur ; c’est-à-dire de la structure patronale la plus représentative.
Aujourd’hui, ce serait une lapalissade de dire que c’est le Conseil national du patronat (Cnp) qui demeure la structure la plus représentative. Cette confédération de près d’une trentaine de groupements patronaux dans divers secteurs d’activités, avec une couverture de l’ordre de 85 % des activités du secteur moderne, pour près de 90 000 emplois salariés et 4 000 milliards de chiffre d’affaires, corrobore cette thèse et me permet de dire sans ambages qu’elle pèse très lourd. En sus de ce ‘poids’, le Cnp, de par sa hiérarchisation et sa structuration (huit commissions) s’est forgé une notoriété telle, qu’il est toujours consulté sur les questions de partenariat public/privé. Il s’est avéré que l’essentiel des recommandations qu’il a eu à proposer soit pour une meilleure compétitivité de l’entreprise, soit pour asseoir des mécanismes de sortie de crise ou d’assistance aux entreprises en difficultés, sont appliquées. Seulement, tout dirigeant averti de la complexité de la gestion des agrégats macro-économiques devra s’accorder sur le fait que si cette organisation patronale participe avec succès à des négociations, des conciliations ou des discussions dans le cadre de la défense de l’intérêt de l’entreprise, il le doit non seulement à sa représentativité quantitative, mais surtout à la qualité des ressources humaines qui le dirigent.
Me considérant être en phase avec le président du Meds par rapport à son argumentaire, je me dois de rappeler qu’il paraîtrait qu’au Cnp, l’accès est ouvert à tout groupement professionnel d’employeurs régulièrement constitué. Par conséquent, son vœu peut effectivement se réaliser autour de ce noyau. Leur capacité de promouvoir l’entreprise et l’esprit d’entreprise ne sera que renforcée au bénéfice du Sénégal. ‘L’Entreprise a besoin de moins de politique et d’une plus grande réhabilitation de la valeur travail’, le président du Cnp dixit.
Mamadou Mansour NDIAYE Email : monass85@yahoo.fr
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De grâce, plus de considération pour les enseignants
Depuis très longtemps, la lutte pour l’amélioration des conditions de travail et de vie a été une des préoccupations majeures des travailleurs. Cette lutte ne fait que s’accentuer au Sénégal, pays des hommes paisibles, au fil des ans. Des syndicats de travailleurs, surtout des enseignants, continuent toujours de revendiquer. C’est la raison pour laquelle, beaucoup de syndicats n’ont pas remis leurs cahiers de doléances au président de la République lors de la fête du 1er mai 2008, car les revendications ne sont pas traitées depuis quelques années ! Or, à la lumière du fonctionnement de ce monde moderne, le secteur de l’enseignement est incontournable pour tout pays qui se respecte et qui veut se développer. La technologie de haute pointe est ‘créée’ par les intellectuels (savants, chercheurs, ingénieurs…). Toutes ces catégories de travailleurs ont été formées par des enseignants. Et ce sont ces intellectuels qui détiennent le savoir, grâce à leurs enseignants de l’élémentaire d’abord, car l’enfant à l’élémentaire est un produit brut que ses maîtres ont forgé, modelé, façonné, avant de le donner à ceux du moyen secondaire et même universitaire. Donc, il est très important de rendre à César ce qui lui appartient, car ces enseignants doivent être réhabilités dans leurs droits. Ils doivent être mieux rémunérés que les députés, les ministres... Les vaillants inspecteurs de l’éducation ne sont pas en reste, car ils sont dépositaires de la matière grise qu’ils inculquent aux enseignants.
Tous les corps émergents doivent avoir un statut car un volontaire ou un maître contractuel, un professeur contractuel ou un vacataire qui décède en laissant une famille n’aura absolument rien de l’Etat ; sauf les 100 000 F que la mutuelle des volontaires donne à sa famille en guise de capital décès.
Pour une meilleure prise en charge des enseignants et des inspecteurs de l’éducation, l’Etat doit diminuer le nombre de ministres, de députés et dissoudre le Sénat ! Notre pays n’a vraiment pas besoin d’une centaine de députés, d’une pléthore de ministres, de ministres conseillers et un train de vie élevé des gouvernants.
Les indemnités de recherche documentaires peuvent bel et bien être données aux vaillants combattants de l’obscurantisme si et seulement si l’Etat accepte de faire des réductions du nombre de députés et de ministres et de dissoudre le Sénat !
Je lance un appel solennel aux parents d’élèves, aux chefs religieux, à l’opinion publique nationale et internationale pour que l’Etat rétablisse dans leurs droits les enseignants de tous les corps confondus (volontaires, maîtres contractuels, vacataires, professeurs contractuels, instituteurs, professeurs titulaires) et les inspecteurs qui les forment, car les mêmes revendications demeurent chaque année et c’est l’école sénégalaise qui en pâtit.
Fassaly KEITA Enseignant à Bakel
IDIOVISUEL LA CHRONIQUE MEDIA DE NETTALI.COM
Political journalism !
samedi 3 mai 2008
Le journalisme est un métier passionnant mais qui rend rarement millionnaire. On travaille à l’américaine, on est commandé à l’allemande, payé à la française et jugé à la... sénégalaise. Pour la fête du 1er mai, le président de la République a encore redit ce qu’il pensait de la presse de son pays. Le refrain est connu.
Il a été le premier journaliste de ce pays, comme il l’a rappelé jeudi lors de la remise des cahiers de doléances des syndicats lors de la fête du travail au palais de la République. Dès 1947, alors à l’Ecole normale William Ponty de Sebikotane, il avait créé un canard intitulé "A l’ombre du baobab." Si à vingt et un ans, suivant la biographie officielle à propos de son âge, il entretenait un journal, indibutablement, c’était plus qu’avec les tares qu’il reproche aux journalistes Sénégalais de 2008.
Ensuite, des décennies plus tard, quand vinrent les années politiques et de la recherche du pouvoir, il y eut "Le Democrate", "Takkussan" et le fameux "Sopi". Tout cela pour dire que le chef de l’Etat observe bien la presse de son pays. Devant les syndicats, il a dit, à l’antenne de Canal Infos ( la Rts , par pudeur, ayant décidé de sucrer cette partie de la sortie de Gorgui), qu’il n’a pas "encore rencontré la presse Sénégalaise telle qu’il la conçoit !" Il a ensuite révélé qu’il n’avait point besoin de "journaux qui le flattent, mais qui critiquent objectivement son action."
Ayant une connaissance très pointue dans le domaine de la gestion des médias, il a décreté que "l’indépendance financière des médias était impossible", d’où leur assujetissement à des groupes politiques. Devant les caméras, il a demandé à son Premier ministre, Haguibou Soumaré, de convoquer dare-dare, "dès la semaine prochaine", une commission paritaire Etat/journalistes pour remodeler la loi sur le statut de la presse. Tiens, tiens, l’Etat qui parlerait à des gens dont la plupart ont juste le certificat d’études primaires !
Dans tous les cas, une information de taille est ressortie de la salle des banquets du palais de la République. Textuellement , le "Pape du sopi" a dit ceci, pour dire qu’il s’en tamponnait de ce que les radios et journaux pensaient de son action : "ma réputation est faite, personne n’y changera riern !" Voilà qui est bien dit. Me Wade est un monstre médiatique.
Volià un autre "copain" de Wade qui se prend pour un journaliste. Il s’agit de... Abdou Diouf. Mardi soir, après la frénétique demi-finale de la Ligue européenne des champions de football remportée par Manchester United, le prédécesseur de Me Wade était l’invité de l’émission de la Rtbf , "Planète Métisse", animée par Laurence Breck, dans les locaux du musée du Quai Branly à Paris. Un topo repris par Tv5 qui a permis au secrétaire général de la Francophonie de se laisser à ses confidences habituelles. Du genre, comment faire pour être enterré aux côtés de Elisabeth, "mon épouse", alors qu’ils sont de confession différente. "C’est un gros problème pour nous car au Sénégal, c’est seulement à Ziguinchor que je connais un cimetière mixte où chrétiens et musulmans cohabitent", lâche celui qui a passé tout son magistère à ferrailler contre le Mfdc. A un moment de l’émission, on lui demande de jouer le rôle du journaliste en commentant des expositions culturelles. Décevant. Ndiol, son fort, ce sont les notes administratives et la préssidence de conseils des ministres. Par contre, il lâche une phrase terrible que lui arrache la journaliste ; il dit : "quand on exerce le pouvoir, on doit être ferme sans cruauté coupable !"
Décidément, nos grandes personnalités, toutes très âgées (le Sénégal, une République gérontocratique ?), ont le vent en poupe ces temps-ci. Devant la situation sociale tendue que vivent les "Goorgorlu", et ayant été choisi par l’opposition pour présider la préparation des assises nationale qu’appelle de ses voeux le "Front Siggil Senegal", Ahmadou Makhtar Mbow s’est lui aussi aller à l’antenne de la chaîne franco-allemande "Arte". L’ancien patron de l’Unesco a évoqué des rsiques d’accroissement de la tension sociale au Sénégal. Il dit qu’on ne "propose rien aux jeunes à qui on sert uyniquement des banalités ; il faut poser des actes au lieu de se contenter de déclarations d’intention", a déploré l’ancien dirigeant du Pra/Sénégal. Si ce n’est pas du "Garouwalé" à l’endroit de qui vous savez, cela y ressemble fort.