MALHEUREUX ANNIVERSAIRE
Y en a plus que marre !
Beaucoup de Sénégalais se posent des questions sur la relative apathie de leurs compatriotes, y compris l’opposition et les syndicats, en face d’un régime et d’un clan qui se comportent avec une arrogance et un mépris qui défient l’entendement. Certes, la plupart se disent qu’ils ont leurs cartes d’électeur et qu’ils attendent le moment propice pour agir, mais cela justifie-t-il qu’on laisse une famille prendre en otage tout un peuple ? Si les tenants du pouvoir, malgré leur parti en lambeaux, osent croire que leur ‘candidat’ sera réélu, c’est qu’ils comptent ni plus ni moins sur cette indifférence coupable pour perpétuer leur règne, mais le réveil risque d'être brutal.
Jamais de mémoire de Sénégalais, on n’a eu droit à des promesses sans lendemain durant ces onze dernières années ; Senghor et Diouf promettaient très peu, leur hauteur d’esprit et leur qualité d’homme d’Etat leur interdisaient d'extravaguer dès qu’un micro leur était tendu. Depuis le 15 octobre 2006, date de la première promesse de la fin des délestages, suivie d’une autre à Sorano lors d’une cérémonie officielle, jusqu’en mars 2011, jamais le courant n’a autant fait défaut aux Sénégalais ; plus de cinq longues années de souffrances et d’endurance et pour toute récompense, on nous taxe d’intolérance ! A-t-on seulement pensé à ces milliers de tailleurs, soudeurs, électriciens, etc., qui font partie des happy few qui ont pu avoir un métier et qui ne comptent que sur l’électricité pour nourrir leurs familles ? Pourtant, l’on a préféré investir des milliards pour financer cet horrible monument, ’inutile et laid’, et organiser un festival futile plutôt que de régler le problème de l’électricité. On n’imagine pas un seul instant l’un quelconque de ces goorgorlus voter pour celui qui a fait le choix de les laisser végéter dans la misère. Ce ne serait rien de moins qu'un péché, comme l'a laissé entendre un chef religieux.
Et pourtant, on a entendu l’un des affidés du Prince, le symbole de la tortuosité, celui que le 19 mars 2000 a rendu tristement célèbre, et qui pourtant s’est autoproclamé acteur de l’alternance, nous dire, parlant des coupures de courant lors de sa rencontre avec un chef religieux, que ‘la situation est maîtrisée’ ! Quant à son acolyte, double transhumant, grand responsable à l’Ast, qui prétend défendre les intérêts des pauvres paysans mais qui assiste, complaisant, à la mise à mort du monde rural, il a osé proférer des menaces à l’encontre de patriotes déçus de l’alternance qui comptent manifester leur ras-le-bol le 19 mars 2011, anniversaire de cette alternance qui a enseveli les rêves de tout le peuple sénégalais. Et le ridicule ne s’arrête pas là ; dans une récente sortie, leur historien préféré, homme des grandeurs faramineuses et grotesques (souvenez-vous de ses deux millions de manifestants sur un tout petit parcours lors de l’anniversaire de l’alternance en 2005), ne s’est pas gêné de déclarer que le coût de la vie n’a pas augmenté au Sénégal, que les délestages existent depuis la nuit des temps et que les gens se sont toujours immolés au Sénégal, et particulièrement sous le régime socialiste !
Mais d’où sortent ces intellectuels malhonnêtes, hypocrites et sans foi ni loi qui n’hésitent même pas à mentir pour plaire ? Comment peut-on dire des choses si graves en sachant que ce sont des mensonges sordides ? Il est vrai que les transhumants, que le cinéaste Moussa Sène Absa compare à ’des animaux (le mot est trop faible pour cette engeance) qui quittent une zone pour aller dans une autre où il y a de l’herbe fraîche’, n’ont honte de rien. Dans le gouvernement de l’alternance, ils sont partout et contrôlent presque tout l’appareil du parti au pouvoir ; beaucoup d’entre eux dirigent les comités électoraux pour la prochaine campagne, notamment à Rufisque, Kaolack, Matam, etc., tous des vaincus de l'élection de 2000.
On a pu avoir une idée d'une autre facette de leur manque de démocratie quand leur directeur de campagne de 2012 a dénié au Parti socialiste le droit de reconquérir le pouvoir perdu en 2000. Quelle est cette démocratie ? Le Ps et l'Afp ont été traités de ‘revanchards’, mais le terme ne sied pas : le suffixe ‘ard’ est péjoratif et la conduite d'une action légitime dans toute démocratie (reconquérir le pouvoir perdu) n'a rien de péjoratif. Et ce directeur de campagne de nous inviter à voter pour le progrès, mais nous refuserons ce progrès-là qui consiste à nous faire reculer de 50 ans, c'est-à-dire à retourner à la bougie et au charbon de bois ; leur notion du progrès, c'est une école en déliquescence, une santé malade, une économie exsangue, sans parler de la déchéance morale ; ces onze années jonchées de cadavres, ont battu le record des grèves de la faim, des scandales financiers, des suicides et des manifestations interdites mais, demain, une aube nouvelle se lèvera sur le pays.
Yatma DIEYE Professeur d'anglais, Rufisque yatmadieye@orange.sn
Le défi de ma jeunesse : sauver le peuple de la tyrannie des WADE !
Thomas Jefferson n’a pas tout à fait tort : « Se révolter contre la tyrannie, c’est obéir à Dieu ». On n’arrête pas les sévices de son bourreau avec ses larmes ; si on n’organise pas sa riposte, on périt. Notre jeunesse trinque depuis 11 ans. Ça suffit ! « Toute génération est une génération de mise au défit » disait le poète, celui de notre génération est à la fois complexe et urgent : sauver notre peuple de la tyrannie des WADE. Ils ont tellement cherché hors d’eux-mêmes les réponses à leurs propres insuffisances au point de porter préjudice à notre patrimoine commun : la République. Elle souffre de leurs coups tordus guidés par leur mégalomanie. Elle en bave atrocement.
Nous entendons souvent dire que la jeunesse est l’avenir. Ce leitmotiv de certains adeptes de la « monotonie ensommeillée » semble exclure la jeunesse du présent. Nous refusons de vivre seulement entre nos souvenirs moroses et nos rêves d’un lendemain meilleur. Nous ne voulons pas être une jeunesse rêveuse mais une jeunesse responsable qui agit pour participer à la construction de sa nation, de sa République. Ce n’est point mettre en doute les vertus du rêve ; c’est seulement une façon de refuser d’être victime de ce genre d’anesthésie et de tout autre moyen utilisé par nos gouvernants pour nous endormir. Un Guide religieux le disait un jour, Serigne Moustapha SY si nos souvenirs sont bons : « Au Sénégal, la jeunesse a le droit de chanter, de danser, de jouer mais elle n’a pas le droit de réussir professionnellement sa vie. » Et portant, la jeunesse aspire à un niveau d’équilibre appelé développement, c'est-à-dire un système dans lequel, les structures économiques, politiques, culturelles et sociales… permettent de satisfaire les besoins fondamentaux des populations.
Chère jeunesse, Martin Luther King (1929-1968) prononça son célèbre discours « I have a dream » à Washington le 28 août 1963 devant des milliers de militants de l’égalité raciale alors qu’il n’avait que 34 ans. La réalisation de son rêve fut symbolisée le 04 novembre 2008 par l’élection de Bracke Obama à la tête des Etats-Unis d’Amérique. Stephen Biko (1946-1977), l’auteur de la fameuse citation « l'arme la plus efficace dont puisse disposer l'oppresseur est l'esprit de l'opprimé », fut nommé président honoraire de la coalition de plus de 70 organisations noires en Afrique du sud dénommée la Black People's Convention (Convention du peuple noir) alors qu’il n’avait que 26 ans.
26 ans, c’est l’âge qu’avait aussi Nelson Mandela au moment de créer la ligue de la jeunesse de l’ANC en 1944 en compagnie de Walter Sisulu et Olivier Tambo. Son combat contre l’Apartheid sera à l’origine de sa condamnation à perpétuité en 1964 ; il recouvre sa totale liberté en février 1990 et devient le premier Président noir de son pays après la victoire de l’ANC aux législatives de 1994. Patrice Lumumba (1925-1961) fonda, en 1958, le Mouvement national congolais (MNC), mouvement indépendantiste le plus radical de son pays qui remporte les premières élections en mai 1960. Il devint le premier ministre du Congo indépendant à l’âge de 35 ans. Thomas Sankara (1949-1987) impulsa la révolution Sankara. L’homme le plus populaire au Burkina Faso le fut à partir de 1983 à l’âge de 34 ans. Kwame Nkrumah débuta son action politique au Ghana en 1947 en devenant le secrétaire général du parti indépendantiste - la Convention unie de la Côte-de-l'Or (United Gold Coast Convention) à l’âge de 38. Les exemples de ce genre sont nombreux. Alors quel sens devons nous accorder à la notion d’âge dans la marche des nations et des hommes?
Nous voulons que la jeunesse soit déterminée à faire bouger les choses dans le sens de la conservation de nos acquis démocratiques car, il existe de plus en plus, et c’est regrettable, l’irresponsabilité à « cheveux blancs ». Notre jeunesse n’est pas à l’origine de l’endettement indécent de notre pays, des détournements de deniers publics à coup de milliards, du bradage injuste de nos ressources maritimes, de nos terres, de nos forêts et minerais. Elle n’a pas saccagé nos valeurs politiques par des pratiques comme la transhumance. Ce n’est pas la jeunesse qui a plongé le monde paysan dans le chaos à force de mauvaise politique agricole. Elle n’est pas responsable de la déconfiture de notre tissu industriel ni des pénuries à la pelle.
Chaque jeune est libre de faire de la politique ou pas. Cependant, aucun citoyen responsable, qu’il soit jeune, adulte ou du troisième âge, n’a le droit de croiser les bras devant la décadence de son Etat de droit, devant le sabotage orchestré contre les leviers qui fondent sa République. Ce combat citoyen est la première marche vers le développement. C’est pourquoi, nous saluons l’appel lancé par le Mouvement « Y’en a marre ».
Nous sommes très à l’aise pour en parler car nous connaissons ce que ces jeunes peuvent apporter en matière de conscientisation au sein de leur génération. De 1998 à 2000, nous avions accompagné les rappeurs à travers le Sénégal par la création d’une structure de sonorisation pour les orchestres, depuis la rue 8 à Bopp dénommée à l’époque NGËM PRODUCTION ; car certaines structures de la place refusaient de courir le risque de sonoriser pour ces rappeurs révoltés qui disaient haut ce que le peuple pensait tout bas. Et, ce que des groupes comme Pee FROISS et tant d’autres ont apporté à l’avènement de l’Alternance, beaucoup de partis politiques de l’époque ne l’ont pas réalisé. Nous en parlons en connaissance de cause parce qu’il nous arrivait très souvent d’accompagner notre équipe sur les lieux. Nous nous souvenons d’ailleurs d’un spectacle du Pee FROISS à Kaolack lors duquel, ce groupe Keurgui était monté sur scène pour tirer à boulet rouge sur le régime de DIOUF. C’est vous dire que ce sont des jeunes qui ont une conscience précoce de leur mission dans leur société.
Au nom de quelle loi, le 19 mars 2011, des farfelus, des fainéants, des fous du roi, des fumistes et autres fritures peuvent manifester allégrement pour soutenir leur mentor qui pille ce pays et que d’autres qui sont d’honnêtes citoyens en soient priver pour dire leur rejet du régime? Qu’elle s’oppose sans réserve, avec tous les moyens légaux à sa disposition dont le Droit à la marche pacifique, à toute forme de confiscation des libertés individuelles et collectives consacrées par la constitution.
Notre jeunesse doit être conscient de sa force numérique et intellectuelle… être conscient de sa mission en tant que jeunesse, responsable du présent et de l’avenir de sa nation. Nous voulons d’une jeunesse qui ne « brûle plus en silence », une jeunesse qui siège dans les instances de prise de décisions et qui jouit de la satisfaction d’être utile à sa société. Une telle jeunesse n’hypothèque pas son présent et son avenir dans l’usage des pirogues de fortune. Qu’elle refuse de s’immoler par le feu.
Une telle jeunesse n’inscrit pas son gagne pain dans la prostitution assumée ou clandestine ni dans l’homosexualité et le mariage mixe téléguidés par le souci du gain facile. Une telle jeunesse fuit la tentation du vol et de l’agression. Une telle jeunesse ne s’adonne pas au trafic illicite de la drogue ni à son usage pour raccourcir le chemin qui mène à un bonheur illusoire et dangereux. Une telle jeunesse n’encourage aucune tendance à la facilité et à la passivité ; elle n’est pas une jeunesse qui vieillit autour de sa tasse de thé en critiquant la gestion de sa cité par les adultes. Elle s’inscrit sur les listes électorales, sensibilise son peuple sur la nécessité de changer le système qui l’étrangle et s’érige en rempart de feu face aux armées d’hyènes ennemies en cas de besoin. Elle ne sert pas de bras armés à des brigands politiques égoïstes qui sèment la violence et la mort dans son pays contre les intérêts de son peuple. Chère jeunesse du Sénégal, l’issue du combat démocratique pour renverser ce régime en février 2012 est entre tes mains. Ce combat commence dès maintenant. C’est un combat utile à la préservation de notre République et c’est ton combat. Vive le Sénégal !
Tafsir Ndické DIEYE
Auteur de polars et de poésie dont :
Odeur de sang (Polar) Silence ! On s’aime (poésie)
Éditions Le Manuscrit Paris mars 2008
Horreur au palais (polar) Coédition Nouvelles éditions ivoiriennes/
Centre d’édition et de Diffusion Africaine Abidjan Novembre 2010
E-mail :ndickedieye@yahoo.fr
La décennie satanique
Finalement, le grand soir libérateur n’aura pas lieu. Porté au pinacle pour alléger les souffrances, le messie attendu avec grand espoir, a servi à la place un enfer de feu, de sang, de tourmente et de violence, d’épouvante et d’horreur, de misère et de désolation. Il a la joie et l’amour satanique. Depuis dix ans qu’il règne en Maître absolu, il souille les consciences et dévore les âmes pures pour forger, comme à son image diabolique, des rapaces voraces à la chasse de festins macabres.
- Il est l’esprit maléfique qui jette le sort, s’empare des corps et sème la mort ;
- Il est survenu pendant son règne, le naufrage le plus meurtrier de l’histoire humaine ;
- Il arme le démoniaque qui tue de sang froid, découpe ses victimes qu’il offre aux génies ;
- Il possède le malheureux suicidé qui s’est pendu ou calciné de désespoir ;
- Il habite l’esprit du violeur qui soudain se déchaîne, devient bestial et barbare ;
- Il surprend en mer le pêcheur que les eaux houleuses happent et emportent ;
- Il culbute les engins sur les tortueuses routes et les occupants tragiquement disparaissent ;
- Il est l’esprit affreux qui aliène l’indigent, le tourmente le jour et le hante le soir ;
- Il est l’esprit satanique comme ce monument titanique qui trône haut et nargue ses détracteurs ;
- Il est l’esprit ténébreux, adepte de l’obscurantisme qui confisque la lumière pour répandre le noir, troquant le savoir contre l’ignorance ;
- Maestro cynique, il rythme la danse endiablée des prix avec sa baguette magique ;
- Esprit odieux et immonde, il accable, torture et attriste ; s’amusant de la détresse et riant des misères ;
- C’est l’esprit porte-malheur qui donne la guigne et répand la poisse ; - Il est le cruel qui affame et exile, puis rattrape en pleine mer, pour offrir aux requins, le fugitif qui souffre d’inanition ;
- Il est l’esprit cupide et déprédateur qui pille et exproprie les âmes sans défense ;
- Il est l’esprit implacable qui abandonne dans les eaux fétides, les otages des déluges qui crient leur détresse ;
- Il est l’esprit dévastateur qui effondre sur l’infortuné, le bâtiment qui l’abrite ;
- Il est l’esprit tyrannique qui mâte et embastille ceux qui se dressent contre l’arbitraire ;
- Il est l’esprit du mal à exorciser dans une thérapie collective pour se libérer de cette situation infernale de désespérance, de feu, de sang, de violence et de pertes humaines.
Abdoulaye BADIANE p-abadiane@lycéelimamoulaye.org
Les conclusions des Assises nationales : Une alternative pour le Sénégal aux changements violents en cours dans le Maghreb
‘Il y a crise parce que les peuples partout refusent d’être dans Soweto face à Johannesburg’ (Thomas Sankara)
Le monde traverse en ce moment une grave crise dont les manifestations sont visibles à travers la remise en cause des paradigmes qui ont pendant longtemps marqué la gouvernance des Etats et du nouvel ordre mondial. Crise au niveau du système mondial dominé par le capitalisme, mais aussi crise à l’intérieur des Etats nation, récemment affranchis du joug colonial. Partout à travers l’Afrique, l’on constate de plus en plus des sociétés profondément divisées. D’un côté, des élites s’accaparant des leviers de l’Etat pour s’enrichir de façon arrogante. Et de l’autre, des populations africaines de plus en plus appauvries, manquant de tout, et ceci dans des espaces souvent privés de toute liberté démocratique. C’est à travers un tel prisme, qu’il faut saisir les récentes vagues de protestation en cours au Maghreb et au Moyen Orient, avec la remise en cause de régimes longtemps illégitimes, mais ayant souvent utilisé l’appareil répressif des Etats pour se maintenir au pouvoir.
Ce sont de tels régimes qui viennent d’être secoués de façon violente en Tunisie, Egypte, Bahreïn, Lybie et Yémen… Pour paraphraser Thomas Sankara, nous dirons dans le cas précis du Sénégal : ‘Il y a crise parce que notre peuple refuse d’être dans les eaux nauséabondes des inondations dans la banlieue, dans l’obscurité totale face aux autres dans leur bungalow aux Almadies, au bord de la mer, les pieds dans l’eau’. Notre population est très jeune, mais elle est aussi mieux informée. Cependant, ses perspectives de vie décente dans son propre pays sont de plus en plus réduites. Face à des élites prédatrices qui s’accaparent de façon illicite les maigres ressources nationales, le risque d’implosion de nos formations sociales n’a jamais été aussi grand.
L’issue des révoltes populaires en cours dans le Maghreb est encore incertaine. Déboucheront-elles sur des révolutions qui, à terme, vont contribuer à refonder ces Etats sur des bases démocratiques, avec plus de justice sociale ? L’avenir nous édifiera.
Le Sénégal, notre cher pays, a une chance relative de disposer des instruments qui pourraient éviter d’aller dans le sens de changements violents pour assainir la gouvernance démocratique de notre jeune Etat-nation. En effet, la charte de bonne gouvernance démocratique, élaborée par les différentes parties prenantes à l’issue des Assises nationales à la suite de deux ans de consultations citoyennes, jette les bases d’une refondation de la République avec de nouvelles institutions et des réformes dans divers secteurs prioritaires telles que les institutions politiques, la santé, l’éducation, et la restauration de la paix en Casamance... Elle propose, entre autres, des solutions novatrices pour l’implication de la diaspora dans la gestion du pays. Une telle démarche, inédite dans l’histoire politique du Sénégal, gagnerait à être vulgarisée davantage pour permettre aux populations de prendre connaissance de ces conclusions.
L’atmosphère sociale et politique tendue que nous vivons est en effet porteuse de tous les dangers. Au-delà de l’impératif de changement de régime en 2012 pour l’application des conclusions des assises nationales, l’intérêt collectif commande que cette réflexion d’une haute portée historique soit restituée aux populations qui doivent se l’approprier. Pour une plus grande accessibilité, cette charte a été traduite dans plusieurs langues nationales du Sénégal.
La première journée de restitution au Sénégal a été organisée dans le département de Rufisque, où M. Amadou Mactar Mbow, le président des Assises nationales, a souligné que ce document constitue la synthèse de différentes propositions et réflexions des Sénégalais. ‘Il a été élaboré à partir des études et des rapports présentés par tous les départements et par les différentes commissions techniques à la suite d’une grande réunion tenue à Saly pendant trois jours’, a-t-il indiqué. M. Mbow estime que ‘nous sommes dans un monde nouveau où le savoir devient un élément essentiel de transformation et de progrès de nos sociétés’. C’est dans le contexte d’un monde en pleine transformation que les conclusions des assises constituent pour le Sénégal, l’alternative la plus sûre pour éviter à notre pays de sombrer dans la violence. Il faut cependant répondre à la question de savoir, ‘qui pour porter ce programme élaboré par les assises ?’. Tous les patriotes dans Benno et la société civile, ayant contribué à son élaboration sont interpellés. Février 2012, c’est déjà demain.
Comité de Pilotage de la Diaspora des Assises nationales/Section Canada Contact : ans.comitecanada@gmail.com
Notes : Le bureau des Assises nationales du Canada organise le samedi 30 avril à Toronto et le 7 mai à Montréal, des séances publiques de restitution des conclusions. A cet effet, tous les citoyens de la diaspora sénégalaise du Canada y sont vivement invités.