Quand la vérité et toutes les denrées font dé
PRINCE KARIM, A L’ECOLE DE LA MONARCHIE Ils sont devenus fous, le père et le fils
par SUDONLINE.SN , jeudi 19 février 2009
« A raser les ânes, on perd son savon et son temps »
Si Abdoulaye Wade a pataugé pendant vingt six périlleuses années, au cours desquelles il a perdu tous ses cheveux avant d’accéder au pouvoir (par la voie démocratique), son fils Karim, lui, n’aura eu droit qu’à huit petites années pour être initié au bon fonctionnement d’un régime autocratique. Voldemort père et fils disposent d’incroyables talents qui leur ont permis de s’accaparer de la « pierre philosophale », pour ériger notre bien aimé République en monarchie. Nous ne sommes point obligés de leur faciliter la tâche. Si Abdou Diouf avait voix au chapitre, sur le choix de son successeur, Abdoulaye Wade serait, à coup sûr, la dernière personne pressentie. Et pourtant, ce n’est pas des Karim qui manquaient aux présidents Diouf et Senghor : ceux là au moins, avaient une idée de la « République », quoi qu’on puisse leur reprocher. A ce propos, Honoré de Balzac nous rappelle qu’ « il existe deux sortes d’hommes : ceux qui combattent leur père et ceux qui cherchent toute leur vie à le remplacer. » Que dire du Sénégal, avec tout le tapage médiatique, toute cette pollution sonore et visuelle autour du fils du président dont le père n’arrête pas de lui tresser des lauriers ? Mais de quoi Wade père a peur, au point de vouloir coûte que coûte chercher à se faire remplacer par son fils ? Fait-il semblant d’ignorer que nous avons toujours été un peuple digne et souverain, à qui on ne dicte pas sa conduite ? Le pauvre Karim Wade ne s’imagine pas le délire dans lequel son père est en train de l’entraîner. Le prince de la République ferait mieux d’aller apprendre l’histoire de nos fiers guerriers dans les savanes ancestrales, ces héros qu’on peut tuer certes, mais qu’on ne déshonore jamais.
« Sans le mensonge, la vérité périrait de désespoir et d’ennui. » Ces mots d’Anatole France ont le mérite d’éclairer l’opinion sur le recours au mensonge et la volonté de Wade Voldemort qui, malgré qu’on ne l’ait jamais entendu « dire quoi que ce soit, dans un sens ou dans l’autre », essaie de forger à son prince un passé et des mérites inconnus des Sénégalais. Ses délires autocratiques et son obsession au pouvoir l’ont conduit à faire de son fils « bien né » un « phénomène virtuel » dont les « compétences » sont loin de convaincre nos compatriotes qui attendent toujours d’être édifiés sur les chantiers de l’Anoci. Le « phénomène » Karim Wade existerait plus dans les médias que dans la vie réelle. Evidemment, les tonneaux vides font du bruit, beaucoup trop de bruit. Ils nous tympanisent, dans une pollution sonore dont se seraient bien passés les déçus et naufragés du bateau ivre de l’alternance, ce navire qui chavire sous le poids des dérives de la « tempête » libérale et des pirates et contrebandiers du Sopi.
Même aux âmes bien nées,
L’incompétence n’attend point, le nombre des années Si le sénateur Kennedy a adressé des « félicitations » à Karim Wade en août dernier, c’est sûrement au sujet des « rumeurs » de dépassements budgétaires, de surfacturation excessive et de l’inachèvement des travaux dans les délais, malgré l’immensité des moyens de l’Etat mis à sa disposition et les reports multiples du sommet de l’OCI. Il faut être aussi intelligent que le fils du président, ou disposer d’un Q.I. supérieur à la normale pour réaliser un tel exploit. Ce garçon semble obsédé par l’argent du contribuable qu’il tente de contrôler à tout prix, sans que la République lui ait confié un seul mandat, si ce n’est la volonté manifeste du père d’immiscer son fils dans la gestion de l’Etat et des deniers publics.
Quels que soient les procédés mis en place par le père pour hisser le fils au sommet de la gloire, la montagne semble accoucher d’une souris, d’une toute petite souris édentée et incapable de forer le moindre trou, fût-il dans un tunnel de près de cinq cents mètres, sans bandes d’arrêt d’urgence ni issues de secours…
« Le monde aura beau changer, les chats ne pondront pas. » Si Wade Voldemort Junior a les mains propres, il n’a qu’à « comparaître » illico-presto devant la justice ou l’assemblée nationale qui le réclame, afin de s’expliquer sur la gestion très controversée de la nébuleuse Anoci qu’il préside. Lorsque l’on gère près de quatre cents milliards du contribuable, le minimum de décence voudrait que l’on rende compte, au moins, avant d’entamer d’autres chantiers.
Lorsqu’on aspire à diriger 12 millions de personnes, alors qu’on n’est même pas « fichu » de se porter tête de liste aux municipales pour jauger sa popularité au niveau de l’opinion, on se dissimule discrètement derrière des poids-lourds qui vous servent de béquilles. La procuration électorale demeure le fort des faibles déjà convaincus de leur impopularité et de leur immaturité. Ces héros du dimanche sont en quête désespérée de légitimité et d’ascension sociale : voilà pourquoi ils font trop de bruit, comme cet arbre qui s’effondre, malgré le retour du fils banni. Ils constituent une menace pour la cohésion sociale, parce que prêts à tout pour accéder au sommet. Attention à la chute, elle risque d’être brutale, et certains risquent fort d’y laisser plus que leurs cheveux…
Quelque soient ses défauts, le père a quand même réussi à saper le moral inébranlable de bon nombre de nos compatriotes qui rêvaient de TGV, de rails à grand écartement, de tramways, ou d’un petit gagne-pain, ne serait-ce qu’à temps partiel. Ces rêves, comme bien d’autres, reposent en paix, dans le cimetière des promesses de l’alternance.
« Les enfants, petits, rendent leurs parents stupides. Grands, ils les rendent fous. »
Si le père vient de nous avouer avoir fait de la « maçonnerie » il y a cinquante ans, que peut bien nous avouer le fils dans les cinquante années à venir ?
Les propos tenus par le président de la République devant Serigne Bara frôlent même le ridicule. Il n’y a pas pire sot que celui qui s’efforce de croire à ses propres mensonges. Un peu de modestie ne nuit pas, président, à propos des « mérites » de votre fils. Lorsqu’on est juge et partie, le verdict ne peut être assimilable qu’à un tissu de mensonges. Votre fils peut bénéficier de votre entière confiance, vous y avez droit, et d’ailleurs, c’est ce que tout père attend de son fils. Prince Karim peut fréquenter les princes et monarques du Golf autant qu’il le souhaite : cela ne lui donne pas le droit d’assimiler notre République à une cour, où les fils sont mêlés à la gestion de la chose publique. Ces pratiques monarchiques sont malsaines dans une République qui se respecte.
Tel père, tel fils
Si le père a perdu la confiance du peuple, le fils, lui, a mille chances de ne jamais obtenir cette confiance, tant qu’il n’aura pas éclairé l’opinion sur les chantiers de la corniche. Nous ne portons d’accusations sur personne. Toutefois, nous avons le droit d’exiger que toute la lumière soit faite sur cette affaire, fût-il pour sauver les apparences. Le fils de Charles Taylor condamné récemment, n’aurait jamais pensé comparaître devant un tribunal pour des crimes commis avec la complicité de son père, sorti de l’histoire, non par la petite porte mais par une bouche d’égout. « Le mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour. » A analyser de près les manœuvres de nos deux « héros », il convient de se poser la question de savoir si Wade Voldemort et son fils jouissent de toutes leurs facultés mentales, au point de vouloir réécrire l’histoire du Sénégal qui ne date quand même pas des années 2000.
Des bavures policières, comme à Kédougou
Cheikh Tidiane Sy vient revaloriser de 50 pour cent, les salaires des policiers. Pour ceux qui savent lire entre les lignes, le ministre de l’intérieur et ancien conseiller du Maréchal Mobutu ne préparerait-il pas l’opinion, à des bavures policières-pardon-militaires dans les jours à venir, comme cela a été le cas à Kédougou, à la veille de Noël ? Nous ne sommes pas de mauvaise foi, mais les actes posés récemment par le régime en place ont fini de convaincre même les plus sceptiques, que des élections transparentes, libres et démocratiques ne les feront pas quitter le pouvoir.
D’ailleurs, tout porte à croire qu’ils n’ont pas l’intention d’organiser des élections : il leur manque un prétexte crédible pour justifier le report éventuel des locales. Tant qu’il leur restera « un souffle de vie », Wade Voldemort et sa cour s’accrocheront aux « tripes » du pouvoir qu’ils ne lâcheront pour rien au monde. Comme disait Souleymane Jules Diop, « l’ennemi de Wade, c’est le temps. » L’histoire politique du Sénégal retiendra les mésaventures d’un président élu démocratiquement, et qui, dans ses délires incontrôlés, voulait forcer son fils à la succession, sans se soucier des éventuels dommages collatéraux.
La liberté et la souveraineté, comme beaucoup d’autres valeurs républicaines, sont très précieuses. Elles ont un prix : seulement, sommes-nous prêts à le payer, devant la détermination du père et du fils, devant l’ascension fulgurante de la monarchie rampante ?
• Momar Mbaye
• mbayemomar@yahoo.fr
Comment Karim pourrait accéder au pouvoir ? Le scénario fou !
par SUDONLINE.SN , jeudi 19 février 2009
Le nouveau come-back de Idrissa Seck au sein de la famille libérale a beaucoup fait jaser et suscité de la part de la presse et des politologues une floraison de commentaires les uns aussi intéressants que les autres. Les commentaires faits dans la presse n’ont pas pour autant insinué le scénario fou que Abdoulaye Wade préparerait à l’opinion pour sa succession. Jusqu’ici, la peur de se voir reprocher du tripatouillage constitutionnel a forcé le président de la république à être moins absolu dans son idée de vouloir se faire remplacer par son fils.
Les récentes vraies ou fausses retrouvailles avec son ancien premier ministre donnent l’impression naïve de chercher la reconstitution des fibres libérales assez profondément défaites avec la vague de démissions et de renvois orchestrés pour des raisons stratégiques et égoïstes. Dans ce nouveau rebondissement, disons ce nouvel imbroglio, il y a plus de clair-obscur que de lumière vive. Rien ne présage ou ne laisse apparaître les signes d’une réconciliation sincère. A preuve, à peine a-t-on fini de médiatiser le non-événement que des deux parties les chiens de garde s’agitent et se mettent à manifester leur désaccord, en rase campagne. Y a-t-il un profond désaccord ou simplement un désaccord de façade dans un objectif de bluff ? Mais qui bluffe qui vraiment ?
Certains analystes présument que le président de « Rewmi » veut jouer toutes ses cartes de conquête du pouvoir, à l’intérieur du « Pds » et non hors de ce parti, et d’autres d’ajouter que le président Wade et Idrissa Seck sont compère et compagnon, donc inséparables. Et pourtant il existe un vrai danger pour Idrissa Seck d’asseoir sa démarche sur cette base ; car le vrai mobile du camp d’en face semble bien loin de cet alibi. Cette réconciliation de façade n’est que l’arbre qui cache la forêt des ambitions réelles du président Wade.
Nous avons été servis de multiples supputations qui ont une hypothèse commune : le fils du président travaille à son accession à la magistrature suprême. Les récentes déclarations et manifestations de ses lieutenants confortent cette hypothèse. Seulement, toute l’opinion y compris son père de président sait que la tâche ne sera pas facile à entreprendre dans les circonstances de contestation et d’expression d’antipathie massive.
Wade père a beau soutenir que cela n’a jamais été son ambition que de se faire succéder par son fils, pour autant il n’a jamais convaincu y compris dans son propre camp. Les derniers développements de l’actualité politique en disent plus clair. Les mouvements d’élagage qu’entreprend le président de la république au sein de « son parti » serviraient à quoi d’autre si ce n’est de baliser la voie pour son fils ! Il semble même s’asseoir sur notre bon sens en affirmant récemment depuis Addis Abeba sur RFI (sommet de l’Union africaine) ne pas promouvoir et n’avoir rien à dire sur les activités politiques de son fils. Toute la panoplie de projets repris à des ministères de tutelle et confiés au présumé « plus intelligent et plus diplômé des Sénégalais », s’inscrit dans une logique promotionnelle et propagandiste de ses qualités de pragmatique. « …Pas de fumée sans feu ». Le président veut absolument se faire remplacer par son fils ! Et la manière surprendra d’autant qu’elle sera incontestable ! Il y a des hypothèses et même des faits qui ne trompent pas dans cette mise en scène préparatoire. A quoi sert la récente visite à Touba, après l’investiture de Karim sur une liste proportionnelle pour convoiter la ville de Dakar à côté de Pape DIOP, l’actuel maire qui devrait s’effacer en sa faveur ?
« Lorsque je quitterai le pouvoir, s’il m’appartient d’organiser la transmission du pouvoir, ce sera par des élections libres et démocratiques. Tout le monde pourra se présenter. J’espère que le prochain président qui me remplacera sera issu d’un vote populaire sans aucune contestation même avec les observateurs étrangers ». Ces récentes déclarations du chef de l’Etat sur RFI ne sont pas à ingurgiter même par le militant ou l’électeur de son propre camp. Combien de fois l’homme nous a-t-il tenu des propos pour finalement les traduire par tout leur contraire ? On n’en est pas à lui refuser la moindre touche de sincérité. Tant s’en faut ! C’est dire que même si à l’avenir Abdoulaye Wade changeait d’avis ou variait dans son raisonnement, on ne devrait lui en tenir rigueur ; d’autant que d’un point de vue communicationnel, ses déclarations seront toujours à considérer dans leur contexte de production ; car la parole politique par essence reste contextuelle. C’est plutôt les prochaines échéances locales qui vont considérablement influer sur la manière dont le président en fin de règne va organiser sa succession. Un scénario fou se prépare. Du moins il est très probable.
Karim qui est bien placé sur une liste proportionnelle va certainement décrocher le poste de premier magistrat de la ville de Dakar, au détriment de Pape Diop qui a fini de s’accommoder du coup fourré. Ce nouveau galon politique du fils du président de la république sous la bannière de la « Génération du Concret » amènera les ouailles de Karim à s’autoproclamer nouvelle force politique, peut-être la deuxième après le PDS. C’est l’acte I.
Sans doute, vont-elles en profiter pour alimenter un débat sur la nécessité d’une reconsidération du paysage politique, bien évidemment avec la complicité du président en fin de règne qui va saisir l’occasion pour provoquer des législatives anticipées. L’assemblée nationale passe à la trappe de la dissolution, à la faveur d’un putsch constitutionnel. S’il en faut ! Ou alors le président, pour une fois, joue la carte de la transparence et donc attend que les deux premières années de législature soient consommées, au plus tard en 2010, au motif d’une nouvelle configuration de la scène politique. C’est l’acte II.
Comme dans l’acte premier, Karim dans une position très confortable s’aligne sur une liste de députation. On ne peut lui imaginer moins ! C’est dans la charnière du complot. Tel sur des patins à roulette, le futur successeur choisi de son père se fait élire député. C’est l’acte III.
Quand on sait comment et qui décide du choix et de la nomination de l’occupant du perchoir, il n’est point besoin de se faire mille et une idées sur l’identité du prochain président de l’assemblée nationale. Les pratiques coutumières du propriétaire de la « Maison Sopi » ne varieront pas d’un iota. Ses injonctions seront strictement observées. Et l’on ne peut s’imaginer que son choix soit porté sur un personnage autre que Karim Wade. C’est l’acte IV.
Evidemment dans ses disposition actuelles, la constitution ne permet pas au président de l’assemblée nationale de suppléer directement le président de la république en cas de démission ou d’empêchement définitif. L’article 39, accorde cette prérogative au président du sénat. Par conséquent, pour parfaire le complot, il faudra absolument que le président de la république soumette un projet de loi constitutionnelle au référendum. Seulement, la voie référendaire, pour deux raisons, n’aura jamais les faveurs de sa Majesté. D’abord, elle va nécessiter des dépenses lourdes dans un contexte de crise financière nationale très profonde. Ensuite, elle n’a aucune chance de connaître une adhésion populaire. Que faudra-t-il alors faire, si de plus, l’article 52 de la constitution dispose que le président de la république, même en vertu de ses pouvoirs exceptionnels, ne peut procéder à une révision constitutionnelle dans ces circonstances ? La seule alternative, du reste anticonstitutionnelle, demeure le coup de l’arbitraire auquel on a été habitué durant le premier mandat. Il pourrait ainsi supprimer le sénat. Il l’a déjà procédé à pareil acte avec le défunt Craes. D’aucuns parleront de tripatouillage, mais sans tort, puisque c’est le terme exact. Le seul but étant d’obtenir que désormais la suppléance soit assurée par le président de l’assemblée nationale, en l’occurrence le patron de la « Génération du Concret », Karim Wade. C’est l’acte V.
L’épilogue du scénario s’apparente quelque peu à la succession Senghor – Diouf, en décembre 1980. Senghor avait démissionné à deux ans du terme de son mandat pour introniser son dauphin par des arrangements politico-constitutionnels. Certes, les contextes différent, mais les manœuvres restent les mêmes, et l’actuel président n’en pense peut-être pas moins. Karim Wade pourrait bien se substituer à son père par ce biais et sans contestation.
• Daniel DIOUF
• Consultant / Communication des organisations
• Grenoble (France)
• danieldiouf@hotmail.com
WALF FADJRI
Mais où sont passés les enseignements légués par nos guides spirituels ?
En nous rappelant les enseignements légués par nos illustres figures spirituelles, aujourd’hui disparues, on peut bien affirmer sans risque d’être démenti, que les temps ont beaucoup changé au Sénégal et certaines catégories de personnes ont aussi dévié de leur mission spirituelle et historique. La perte des valeurs si décriée en ce moment dans notre pays, n’a pas épargné la classe maraboutique et, malheureusement, au plus haut niveau de celle-ci. Ce qui nous fait regretter la disparition de ces illustres marabouts qui sont, sans conteste, des hommes de Dieu. Pour eux, après Dieu, leurs principales préoccupations étaient la paix des âmes dans le pays et la fraternité entre les Sénégalais. Ils ne faisaient pas de parti-pris manifeste entre ceux qui concouraient pour le pouvoir temporel. Ils ne toléraient pas le mensonge et l’absence de vertu de qui que ce soit et d’où qu’ils provenaient. Ils disaient la vérité sans ambages à tout le moment, y compris à leurs propres talibés et proches. Pour eux, le pays et la paix des âmes comptaient plus que tout. En outre, ils étaient attachés à la terre et tout naturellement, à ceux qui la travaillent, c’est-à-dire le monde paysan pour qui, ils constituaient un bouclier protecteur face au pouvoir en place. Ils étaient aussi un allié sûr pour eux.
Bien que conscients de la force de leur pouvoir spirituel, ils n’en usaient jamais pour s’attaquer à qui que ce soit, ils s’en servaient plutôt pour se défendre contre l’envahisseur ou contre toute agression à leur personne ou leur communauté. L’argent, le plaisir et le luxe de ce bas monde leur étaient insensibles et avec juste raison, ils s’en méfiaient comme la peste car, ce sont là, les courroies de transmission par lesquelles, Satan se fraie souvent le chemin, pour pénétrer tous ceux qui sont avides de ces délices ou ont un faible pour eux.
Les enseignements précieux que nous avons hérités de Serigne Touba Khadimou Rassoul, El Hadji Malick Sy, El Hadji Ibrahima Niasse, Mouhamadou Moustapha Mbacké, Khalifa Ababacar Sy, Mame Limamou Laye, Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, Abdoul Aziz Sy Dabakh, Serigne Fallou Mbacké, Abdou Lahat Mbacké, pour ne citer que ceux-là, reposaient essentiellement sur les principes cardinaux de l’islam - une religion de paix - rappelés plus haut. Ils avaient suffisamment à faire dans le cadre de leur champ d’activité qui était le pouvoir spirituel. Un pouvoir, don de Dieu, fait de force immatérielle, considéré comme un sacerdoce et une charge sacrée liée à leur existence, pour ne plus vouloir régenter le pouvoir temporel qui, lui, est un mandat lié à un temps éphémère fixé par les hommes avec des règles précises.
La question fondamentale ne veut point dire que le marabout citoyen doit ou ne doit pas s’intéresser à la politique, non ce n’est pas cela ! Mais, il devrait tenir compte que les deux statuts, le spirituel et le temporel, sont antinomiques, même s’ils peuvent bien cheminer parallèlement vers un objectif commun. En effet, chacun d’eux doit contribuer dans son domaine réservé à la satisfaction des besoins spécifiques du peuple sénégalais. Il est bien établi et suffisamment démontré qu’à chaque fois que les deux pouvoirs ont été confondus, forcément, l’un d’eux sabordera l’autre. C’est ce que nos illustres figures citées plus haut, ont toujours compris et évité, leur existence durant.
L’Etat libéral, qui nous gouverne par l’informel, s’occupe de tout, sauf des affaires publiques qu’il devrait impérativement prendre en charge pour s’en acquitter au plus haut point. Par sa gouvernance hideuse, il a offert un environnement propice à tous les abus et aux atteintes des libertés des citoyens, que la Constitution leur confère. Par voie de conséquence, au lieu d’un Etat de droit stable, il nous installe dans un Etat où règnent l’anarchie, l’injustice, la tricherie, la déprédation, la cupidité, une dictature monarchique, en somme, une porte ouverte à des vices de toutes sortes, vices qui ont fini au demeurant de vider notre peuple de ses vertus d’antan. Alors, se fondant toujours sur son principe directeur de diviser pour mieux régner, qui est plus que jamais actif, Me Wade PGCD (plus grand commun diviseur) de notre nation est favorable à un pays divisé en clans de toutes sortes, afin de mieux naviguer, comme il le fait si bien dans son propre parti.
Dans ce pays souhaité uni et indivisible qu’est la République du Sénégal, nous constatons, depuis quelque temps, des faits insolites de nature très grave pour l’unité et la cohésion nationale d’une part et, pour la liberté, la citoyenneté et la démocratie d’autre part. Nous apprenons par moments, à travers les médias, qu’Untel marabout ou patelin, non content de l’Etat pour des raisons qui leur sont propres, s’érige en une autorité rebelle pour interdire ou empêcher momentanément dans sa localité toute activité politique. Ce qui est, en soi, une violation flagrante de la Constitution et de toutes les lois de la République, notamment le libre choix du citoyen, de s’installer où il veut, d’aller et de venir sur l’étendue du territoire national, d’y mener les activités politiques ou autres qu’il estime, selon les lois en vigueur dans la République sans aucune entrave de qui que ce soit.
Cette attitude qui est discriminatoire, en ce sens qu’elle ne vise pas le parti au pouvoir et son chef, est un parti-pris manifeste, qui n’honore pas ses auteurs. Cet état de fait n’est différent en rien du tout, d’un Etat dans un Etat, ce qui est inadmissible au regard de la République, si nous appelons les faits par leur nom. Devant de tels faits et dans de pareils cas, l’Etat se trouve dans l’obligation républicaine d’intervenir pour rétablir l’ordre et dire à qui de droit, où commence et s’arrête la liberté de chaque citoyen, fut-il un marabout ou un groupe de citoyens, ils ne devraient en aucune façon enfreindre la loi sans coup férir, parce qu’ils ne sont pas, aux yeux de la loi, plus que des citoyens. A moins que nous ayons alors, dans notre République, deux types de citoyen, ceux de première classe et de seconde zone. C’est là, les effets néfastes de la connivence entre le pouvoir spirituel et temporel qui s’exerce en un système de vases communicants. Ou comme disait l’autre : si l’Etat te donne un franc aujourd’hui, il te privera de ta religion et de ta liberté autant demain.
Dans notre pays, il a toujours existé, même du temps de la colonisation, la cohabitation entre le pouvoir spirituel ou traditionnel et celui temporel avec une délimitation précise des champs d’action de chacun d’eux. Jusqu’à l’alternance, toutes proportions gardées, ces champs d’activité ont été plus ou moins respectés, pour permettre à chacun de vaquer à ses occupations sans accroc.
Mais à l’heure actuelle, tout ce passé semble révolu avec l’arrivée de Me Wade au pouvoir. Nous avons l’impression d’assister à un marché aux enchères des marabouts. Ils sont devenus des objets à la merci du plus offrant, quelle que soit la moralité de l’individu ou du passé maçonnique de l’organisateur de ce marché, pas du tout innocent. Qui aurait imaginé cela à l’époque de nos illustres disparus ? Me Wade, étant adepte de l’achat des consciences, est à l’aise pour se payer tous les marabouts qui désertent les lieux de culte pour se mettre à son service et qui ont tendance à considérer l’argent sonnant et le luxe, plus importants que les souffrances que Me Wade fait subir au peuple sénégalais. Dieu omnipotent et omniscient nous observe et saura rétribuer à chacun selon ses mérites le moment venu.
On peut noter certes, qu’à l’époque, les devanciers de nos marabouts actuels faisaient toujours montre de tolérance et preuve d’équité à l’égard de leurs talibés qui pouvaient se retrouver dans des partis politiques, soit au pouvoir ou à l’opposition, mais ils ne se départissaient jamais de leur intransigeance et de leur fermeté sur les principes orthodoxes de la religion. Même si parmi eux, certains ont eu une préférence pour tel ou tel acteur de la scène politique, jamais, ils n’ont empêché le libre jeu dans leurs localités concernées. Et ils ont toujours recommandé à tous, la mesure dans les actes à mener et le non recours à la violence physique ou même verbale ; ils insistaient particulièrement sur le respect des religions et de ceux qui les incarnaient, la sauvegarde des lieux de culte et des symboles religieux.
Leurs interventions pour régler les conflits et autres différends entre communautés ou individus se faisaient dans la discrétion et à l’insu du public. Leur maître mot était la paix par la non-violence. Ils se voulaient justes et, la justice commence d’abord par l’impartialité et l’équité envers tous les antagonistes, ce qui équivaut à se départir de tout parti-pris, surtout manifeste. Ils intimaient la droiture à tous et mettaient également en garde, ceux qui usurpaient ou jouissaient des biens illicites ou des biens d’autrui. Le bien du peuple appartenant à tous, il n’est donné à personne n’en user comme lui semble.
Pour tout dire, Me Wade et son régime sont un mal profond qui gangrène notre pays tout entier. Soyez-en sûrs, son but ultime est de transformer, à défaut de considérer les Sénégalais, exceptée sa famille, comme des moins que rien et tous à la portée de sa bourse - plutôt l’argent du peuple. Toutes ses tentatives les plus machiavéliques ayant toujours abouti à leur terme, il tente de donner le coup de grâce à notre peuple, en voulant installer son fils comme successeur par des combinaisons et subterfuges, sans passer par le peuple souverain, de peur d’un échec cuisant. Ne riez surtout pas, car l’homme ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins. Le fait d’arroser les marabouts et autres dignitaires qui ont perdu toute vertu, avec de l’argent du contribuable combiné avec des biens mobiliers et immobiliers, doublé de sa latitude de modifier la constitution à sa guise, constitue une des armes de son plan de succession par son fils.
Faut-il le rappeler, notre peuple tient pour complices, tous ceux qui auront aidé Me Wade dans cette entreprise, consciemment ou inconsciemment, qu’ils répondront demain devant l’histoire, surtout si ces derniers l’ont fait en contrepartie de privilèges juteux. A cet effet, nous devons garder à l’esprit, dans toutes nos actions, cette recommandation de notre créateur : Soyez juste en tout temps et en tout lieu entre vous. Et si toutefois, vous êtes appelé à trancher un différend, faites-le en âme et conscience, en vous fondant strictement sur la droiture pour ne léser personne. Il rappelle aussi que ceux qui jugent sur terre les hommes ou conduisent les peuples seront eux aussi jugés demain au tribunal exceptionnel, présidé par notre créateur.
Mandiaye GAYE
La parole aux gestes*
L’expression courante : joindre le geste à la parole signifie accompagner ou faire suivre une déclaration d'une action immédiate. Il me plaît de renverser la formule aux fins de justifier le titre de cette chronique.
Enfant, j’ai été affecté par un bégaiement pitoyable dont je fus guéri, à l’Ecole normale, par le prof de français, Mme Weiss, qui trouvait malheureux que mon élocution - à grands renfort de gestes - ne soit pas à l’avenant de mes compositions écrites. Chaque jour, après classe, elle m’apprenait à respirer en parlant. La thérapie consistait également à alterner parole et chant. Ce qui m’a permis de comprendre, bien plus tard, pourquoi le bègue chante sans la moindre trace de son handicap.
Cette introduction me sert tout juste de prétexte pour parler de l’importance ou non des gestes dans la parole. Italiens et Sénégalais ont en commun, dit-on, de gesticuler en parlant. Pourquoi ? Allez savoir…
Selon le célèbre anthropologue américain Edward T. Hall, ‘lors d’une discussion entre deux personnes, moins de 35 % de la communication se transmet par les mots…’ Ce qui veut dire que 65 % concernent le canal non verbal. Du côté des orateurs de métiers, avocats notamment, la théâtralité du geste - effets de manches - ajoute à l’intensité dramatique dune prestation verbale. Aux fins de séduire et rassurer, des politiciens s’exercent, devant un miroir, à parler avec une gestuelle réduite à sa plus simple expression. Par mimétisme corporatif, les professionnels de la haute finance apprennent presque tout naturellement à ne pas parler avec les mains. Leurs gestes semblent aussi bien calculés que leurs affaires.
Ailleurs, il arrive que le geste redimensionne l’Art… Quand le saxophoniste Issa Cissokho s’exprime dans son instrument, le reste du corps l’accompagne, comme pour donner forme et couleurs à ses notes. Même constat lorsque Doudou Ndiaye Rose, baguette de chef aux doigts ou entre les dents, syncope harmonieusement des pieds et de la tête la polyrythmie d’une centaine de percussionnistes. Avec le musicien aveugle de naissance, par contre, le geste semble conflictuel, voire désarticulé. N’ayant jamais eu le souvenir visuel du mouvement, il possède son propre registre gestuel qui paraît manquer de coordination ou d’harmonie, au regard des voyants.
Il existe des personnes sobres de gestes, avares de paroles. Considérons deux cas extrêmes. De l’épique sénégalaise, nos chanteurs évoquent Birima Ngoné Latyr Fall, ce monarque du XIXe siècle, aussi célèbre pour ses largesses que par la rareté de son propos qu’il adresse à ses sujets, dit-on, une fois l’an : ‘Bu waxee ren ba laa waxati dewen’. Vrai ou faux, peu importe. L’on sait avec plus de certitude que la vie ou la mort des gladiateurs romains dépendait d’un seul geste du pouce levé ou pointé vers le bas de l’Empereur.
Il demeure que la maîtrise d’un sujet servi par un riche vocabulaire ne s’embarrasse pas de gestes qui ne serviraient qu’à combler un déficit lexical. L’observation de nos communicateurs traditionnels dont l’un vient à l’esprit, met en évidence que chez ces orfèvres des mots, tout geste serait comme un alliage avilissant la noblesse de la parole. La raison, sans doute, est qu’en milieu wolof, le trait de caractère fort prisé est décrit par le mot ‘yiw’ qui allie distinction et sobriété en tout. ‘Yiw’ contraire de ‘yiwadi’, c’est avoir le sens de la mesure dans le port, la parole et le geste. C’est dire que nous n’avons pas attendu Sénèque ou Talleyrand pour savoir que tout excès est insignifiant, voire méprisable. Parler en gesticulant - comme l’énergumène - peut préjuger d’un caractère agressif, sanguin ou nourrir le sentiment d’avoir affaire à quelqu’un qui manque de pondération.
Outre son acception courante, le dicton wolof ‘Nit nitay garabam’, l’homme est le remède de l’homme suggère que l’homme est également agent prophylactique de son semblable ; avoir conscience des défauts de l’autre aide à ne pas y succomber.
Au regard de toutes ces considérations sur le geste et la parole, l’on peut se demander si notre dauphin national ne serait pas quelque extra terrestre venu d’Outre Cieux. Autant son engeance se caractérise par l’exubérance vocale et gestuelle, autant il se veut inaudible et rigide. Sauf peut-être une fois, en expédition banlieue où il testait son sens de l’humour avec des pantomimes de rappeur. Contredisant, du même coup, son auguste Pater qui clame haut et fort que les gesticulations et propos du brave petit ne sont que fables de Media People. A moins que, disciple de Saint Mathieu qui refusait de jeter des perles aux pourceaux, le cher bambino trouve prématuré de révéler ses dons uniques à la piétaille qui ‘ne brille ni par le goût ni par l’esprit’. De quoi rire à se fendre… ‘Ree ba xar’, comme diraient les polissons de Seneweb.
Amadou Gueye NGOM Critique social
* A la suite d’une erreur d’envoi, nous avions publié, dans notre livraison d’hier, la mauvaise version. Toutes nos excuses à nos lecteurs.
Les parleries d’Abdoulaye Wakh
Souleymane Jules Diop Jeudi 19 Fév 2009
« C’est toujours l’attachement à l’objet
qui amène la mort du possesseur »
Marcel PROUST
Les cambistes de Sandaga ne manquent décidément pas d’humour. Ils ont affublé le chef de l’Etat du surnom peu glorieux d’Abdoulaye « Wakh » et rebaptisé son ministre des Finances, qui s’appelle désormais Abdoulaye « Dette ». Le premier, il est vrai, excelle dans la parlerie. Le 17 novembre 2008 précisément, il avait mis des chiffres sur le mystère qui entourait jusqu’ici l’endettement du pays, en parlant de 174 milliards. On s’était mis à espérer que le Docteur Folamour était enfin devenu honnête homme. Mais il a aussitôt embrayé contre ceux qui s’en offusquent injustement, en soulignant que cette dette ne représentait que 1% du budget de l’Etat, qui est de 1700 milliards. Un élève de la classe de CM2 aurait pu corriger le professeur d’Economie. Même si nous lui pardonnions une improbable « confusion » entre Budget de l’Etat et PIB, le compte serait encore largement « déficitaire », puisque 174 milliards, c’est plus de 10 % de 1700 milliards. L’économiste se trompe toujours, mais le professeur est encore pire. Il ne reconnait jamais ses erreurs.
Depuis que sa famille lui a demandé de faire moins dans la parlote et de ne parler à ses sujets qu’à travers des communiqués, son ministre des Finances assure la suppléance, plus ingénu encore. Il avait lui aussi annoncé sa « dette », pardon sa date, qu’il n’a jamais été capable de respecter. L’argentier haletant vient de trouver cent milliards, alors qu’il ne lui en fallait pas tant. Mais à quoi sert tout cet argent si l’Etat continue de mentir au sujet du montant réel de la dette ? Le Fonds monétaire international vient d’annoncer, à la suite d’une mission officielle, que la dette intérieure est de 225 milliards de francs Cfa. Il faut ajouter à ce montant les 74 milliards pudiquement appelés « dépenses hors budget ». Le président de la République s’est défaussé sur ses ministres, mais ce sont des dettes contractées par ses « agences », à l’insu d’Abdoulaye Diop, il faut préciser. Il s’agit principalement de l’Aatr et de l’Anoci. Abdoulaye Wade a puni l’ancien ministre du Budget Ibrahima Sarr, quand il devait demander des comptes à son fils. Même si la dette était fixée au montant communiqué par le président de la République, la somme due serait au moins égale aux 100 milliards annoncés par le ministre des Finances comme résultat de sa « Quête ». Puisqu’aux 47 milliards qui restaient à être payés à la date du 31 octobre 2008, sont venus s’ajouter 53 autres milliards, représentant de nouvelles factures en souffrance. C’est donc servir un autre mensonge aux populations que de leur faire croire qu’il y en a tellement pour payer la dette intérieure qu’il en resterait encore dans les caisses de l’Etat. Si c’est faux, c’est grave. Si c’est vrai, c’est ridicule puisqu’il n’y a aucune gloire à se réjouir de son propre endettement.
Abdoulaye Diop s’était justifié, en expliquant avoir fait face à des dépenses de « sécurité et de souveraineté », assurant avoir payé 75% de la dette intérieure. Au mieux, les entrepreneurs assurent qu’ils n’ont reçu que 10% de ce que l’Etat leur doit. L’Etat procède à des acomptes systématiques avec une honteuse discrimination. Ceux qui, comme Bara Tall, se sont opposés à leurs vils marchandages sont écartés et persécutés. Le régime utilise parfois des méthodes de grand bandit pour faire taire ceux qui n’obéissent pas à sa loi de l’omerta. Depuis qu’il a décidé de rompre avec la langue de bois, le représentant du Fmi a été plusieurs fois menacé d’expulsion. Le régime a franchi un nouveau pas il y a deux semaines, en lui rendant une visite nocturne. Le message était très clair : « Nous pouvons vous atteindre à tout moment, malgré les deux policiers postés chez vous ». Les deux policiers attachés à la sécurité d’Alex Segura sont malheureusement les employés de celui-là même qui lui reproche sa liberté de ton.
Ce qui est choquant dans les émulations du ministre des Finances, ce n’est pas le fait de célébrer notre endettement permissif. C’est le profil des signataires de la Convention que je trouve offensant et outrageant pour notre souveraineté. Il s’agit d’une banque nigériane et d’une banque marocaine. Elles en disent long sur la perversion et l’extraversion de notre paysage financier. Senghor et Abdou Diouf avaient œuvré pour l’émergence d’une bourgeoisie nationale et de grands banquiers bien de chez nous. Depuis qu’il est arrivé au pouvoir, Abdoulaye Wade s’est attaché à démanteler cette classe d’hommes d’affaires pour la remplacer par des étrangers accrochés aux basques de son fils. Nos banquiers nationaux qui faisaient notre fierté sont réduits à l’état de vulgaires employés de succursales. Dans certains cas comme celui d’Abdoul Mbaye, le régime a tenté la suprême humiliation, en voulant le mettre en prison. Dans ce pays très attaché à sa dignité, il est désormais plus indiqué de s’appeler Abou Jaber ou Abou Kalil. Tout le patrimoine foncier de l’Etat est bradé à vil prix. Après avoir livré nos plages aux espagnols, Abdoulaye Wade s’en prend à notre patrimoine historique. Le stade Assane Diouf est bradé aux chinois, l’Ile de Gorée aux pétroliers du Golfe qui veulent transformer le site historique en un centre de villégiature.
Ce que je trouve plus affligeant encore, c’est que la Banque nationale du Mali vienne au secours de l’Etat du Sénégal, et que l’on trouve des énergumènes assez culottés pour célébrer cette parade honteuse. Ils pensent tous que quand nos enfants et petits enfants seront en train de payer cette dette, ils seront déjà dans un des nombreux paradis fiscaux pour finir leurs jours tranquilles.
Le mensonge et la dissimulation vont encore leur permettre de passer le cap des prochaines élections locales, mais le pire est à venir pour nous. Les recettes de l’Etat ont baissé de 30 milliards au dernier trimestre de l’année 2008. Les prévisions budgétaires annoncées seront certainement revues à la baisse. L’économiste Abdoulaye Wade déclarait pompeusement que l’Afrique ne serait pas touchée par la crise mondiale quand son conseiller Moustapha Kassé affirmait le contraire. Mais les envois des sénégalais établis à l’étranger vont, eux, baisser de façon certaine et plonger une partie du pays dans la misère sociale. Quand le pays va aussi mal, Abdoulaye Wade fait ce qu’il fait le mieux, il voyage. C’est ce qui me fait dire que nous n’avons pas élu un président de la République, nous avons élu un roi fainéant. C’est un autocrate qui additionne tous ses privilèges et qui se soustrait à tous ses devoirs. Alors que nous prions Dieu de nous débarrasser de ce monstre, il fait tout pour se faire remplacer par son rejeton. Il a déclaré lundi à un de ses visiteurs du soir qu’après calcul, il est sûr de battre l’opposition aux prochaines élections, et « on verra pour Karim ». Il compte sur les forfaits commis par les préfets et les 60 circonscriptions dans lesquelles, a-t-il assuré, l’opposition est battue d’avance, puisqu’elle est « absente ». « Si je n’ai pas encore installé mon fils, c’est par l’effet de ma volonté, pas celle des sénégalais », a-t-il fini, glauque, affalé sur son fauteuil Louis XIV.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
Seneweb.com : Mercredi 18 Fév 2009
Pour la reconstruction du stade Assane Diouf : Halte à la spéculation foncière.
Il leur a fallu attendre le Magal de Touba de l'année passée, moment où l'attention des sénégalais est caporalisée par ce grand événement religieux pour procéder et en pleine nuit à la destruction du stade Assane Diouf.
Le lendemain aucune autorité de la république n'a voulu endosser cette responsabilité. Et pourtant cette opération s'est faite sous la fenêtre du président de la république et du ministre de l'intérieur.
Une vilaine opération de spéculation foncière dont la trame de fond est simplement spolier la collectivité pour offrir à un ou des particuliers des terrains de premier choix afin qu'ils puissent sous le manteau de la république s'enrichir sans bourse déliée.
Le mode opératoire est le même. Il a réussi sur le pourtour de l'aéroport de Dakar, au niveau de la foire et sur les réserves foncières du stade de l'amitié. Ce procédé a échoué pour le cas de l'hôpital Le Dantec et le lycée Lamine Gueye grâce à la vigilance et à la vaillance de citoyens engagés en attendant que les spéculateurs trouvent une nouvelle parade pour endormir les sénégalais et les spolier en bonne et due forme.
Aucun pays n'a construit son développement sur la spéculation foncière surtout lorsqu'elle est boulimique et n'a d'autre vocation que de condamner les citoyens dans une précarité chaque jour plus profonde, parce que de bons viveurs auront délibérément consommés sans vergogne la part des citoyens d'aujourd'hui et ceux de demain.
Ils reviennent aujourd'hui encore en période de Magal, comptant sur l'effet de surprise et le manque d'attention des sénégalais pour sévir. Le sort de Assane Diouf semble scellé parce que l'Etat bouc émissaire veut y construire des immeubles.
Un Etat n'a pas vocation à agir de la sorte, il doit avoir le droit avec lui. Il n'y a qu'au Sénégal ou l'Etat agit comme un voleur, un agresseur qui surprend pour chiper le bien de ses citoyens.
Il faut que le gouvernement du Sénégal nous explique qu'elle est la rationalité économique qui guide ses choix ? Qu'est ce que le Sénégal y gagne ? Qui est le promoteur sénégalais tapis derrière le buisson et quelle est la contre partie pour les populations de la Médina et de Reubeuss qui vont perdre un stade ?
En tout état de cause le seul stade du plateau ne doit pas être détruit. Le tout bâtiment n'a jamais fait le charme d'une ville. Pour vivre les sénégalais ont besoin d'habiter, de circuler et de s'épanouir par le sport.
Interpellé en public par le collectif pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf, par le président Lamine Diack et par moi-même via la presse, l'examen du budget 2009 et par une question d'actualité sur le bureau de l'Assemblée Nationale, le gouvernement n'a pas réagi pour ne pas dire qu'il est resté muet.
Il compte comme d'habitude sur le temps et l'oubli espérant ainsi nous faire avaler cette pilule amère.
Devrons nous les regarder passifs après avoir ruiné notre économie saborder toutes nos chances pour le futur de nous réorganiser et de reconstruire ce pays?
Hier s'était avec un pakistanais, aujourd'hui des chinois, il me plait à ce titre, d'interpeller le Président de ce grand pays qui a et va encore gracieusement financer la construction de nombreuses infrastructures sportives dans le pays pour qu'il refuse de cautionner un tel acte qui est en contradiction avec la politique de développement du sport qu'il a initié avec le Sénégal.
La Chine ce géant devenu incontournable par le génie de son peuple, sa foi en son avenir et la rigueur de ses dirigeants ne doit pas accepter d'être l'alibi d'un vulgaire marchandage sur fond de spéculation foncière dont l'unique perdant est le sénégalais et son patrimoine sportif.
Tous les sportifs de ce pays sont interpellés, nous devons absolument réagir car l'inacceptable a été franchi depuis des lustres.
Cheikh Bamba Dièye
Député à L'Assemblée Nationale
Auteur: Cheikh Bamba Dièye
L’OBSERVATEUR :
PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES COLLECTIVITES LOCALES AU SENEGAL Lettre ouverte aux citoyens du 21E siècle
Article Par Amsatou Lo, Directeur de l’Ecole Cheikh Demba NIANG de ,
Paru le Jeudi 19 Fév 2009
Chers citoyens
Contribution à la gestion des collectivités locales en général et des municipalités en particulier. Ce texte n’est pas un cours exhaustif. C’est une mise au point, un rappel car l’homme oubli vite.
Nous connaissons les principes directeurs qui fondent la gestion administrative et budgétaire des collectivités locales.
Nous savons que «dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire, les collectivités locales de la République sont la Région, la Commune, et la Communauté rurale».
«L’Etat conserve les fonctions et tâches de souveraineté, la coordination du développement à l’échelle de la Nation.»
«Les Communes et les Communautés rurales assurent la gestion courante de la collectivité dans le sens d’une plus grande proximité avec le citoyen». Inutile de rappeler l’organisation financière des collectivités locales. (De la préparation du budget à son exécution).
Parfois dans les collectivités locales, la démocratie est en panne. Aujourd’hui, «nous assistons à la professionnalisation du métier de représentant du peuple qui apporte aux élus un emploi non seulement bien payé, mais aussi nanti de nombreux avantages. Pas étonnant donc que les «meilleurs menteurs» aient plus de chance d’être élus que celui qui a une vocation naturelle à s’occuper de l’intérêt public plutôt que de ses propres intérêts». Pierre Gevaert dans Alerte aux vivants p.109
Ainsi, la Politique, je veux dire la gestion en général est dépourvue d’éthique. Nous assistons à une véritable mascarade dans certaines collectivités locales – manipulation du budget mal exécuté bien que bien préparé avec rigueur ; le marché de gré à gré est instauré au détriment de la compétence et du travail bien fait (symbole de piété) ; surfacturation etc.
L’Elu doit respecter ses engagements vis-à-vis des populations en fonction du programme qu’il a défendu lors des campagnes électorales. L’Elu doit s’armer de vision futuriste pour se métamorphoser en un véritable agent de développement durable – c'est-à-dire étudier à fond les problèmes, d’aller voir là où telle ou telle politique réussit, enquêter objectivement sur les échecs afin d’éviter le même sort.
Prenons par exemple le cas de Mbour.
- En matière de mobilité urbaine, Mbour a besoin de routes reliant les 30m afin d’éviter les embouteillages (faire appel au service compétents pour une étude d’impact d’un projet et aux investisseurs étrangers avec l’appui de l’Etat)
- L’électrification doit être globale (pour mieux assurer la sécurité)
- Mbour a besoin de cadre de vie plus sain où il fait bon vivre ; revoir le marché central qui offre parfois un spectacle désolant ; revoir le quartier Escale (poumons de la ville) qui se dégrade de jour en jour (les autres quartiers doivent subir le même diagnostic)
- Refaire le quartier «Bay Dëkk» qui pourra abriter un lycée technique ou un camp de Groupement Mobile d’Intervention (GMI) pouvant recruter plus de 1000 éléments. Les anciens occupants devront être indemnisés
- Mise sur pied d’un abattoir supra moderne (comme en Europe) propre et sain où la viande traitée pourra être consommée sans risques.
- Redoter l’hôpital de grands moyens en fonction de la médecine moderne en vogue. De ce fait les patients ne subiront plus les déplacements prématurés à Thiès ou Dakar avec tous les risques que cela peut engendrer.
Je rappelle que le personnel médical est très compétent ;
- Penser à l’élaguassions de «HAYY» qui présentent désormais un danger environnemental ; repenser un nouveau plan de reboisement - Revoir le rond point qui est un bon projet ; prévoir un dauphin bleu qui le surplombe à la bouche ouverte d’où jaillit un jet d’eau arrosant un gazon fin. Ce gazon ne devant pas gêner la visibilité des chauffeurs.
- Faire revenir les panneaux de signalisation au bord de la route
- Le Maire et son équipe doivent s’ouvrir à l’Extérieur avec l’aide de l’Etat ; pour préparer des projets fiables concernant les domaines de son intervention.
- La planification, l’aménagement du territoire, l’urbanisme et l’habitat, la gestion et l’utilisation du domaine privé de l’Etat, du domaine public et du domaine national, l’environnement et gestion des ressources naturelles, la santé et l’action sociale l’alphabétisation, la promotion des langues nationales et de la formation professionnelle ; la culture, la jeunesse et les sports.
- Revoir la canalisation et prévoir un grand projet d’évacuation des eaux usées (proposer les projets aux Chinois ou aux Coréens)
- Accélérer la modernisation des écoles élémentaires qui ont besoin de beaucoup de fournitures scolaires (cahiers, stylo, craie), d’ordinateurs…………, prendre en charge les factures d’eau , d’électricité et de téléphone des établissement scolaires
- Promouvoir l’Art et la Culture par la mise sur pied du Quai des Arts
- Mettre sur pied une grande troupe théâtrale communale et en instituant le Festival des Arts et de la Culture de Mbour
- Prévoir un plan objectif de distribution des parcelles à habiter au bénéfice des citoyens, au lieu qu’un groupuscule se cache dans un bureau obscur pour se partager de manière illicite et illégale les dividendes de la localité ; créant des moments de suspicion, de litige, de vente de parcelles non-conforme à la loi, pouvant déstabiliser des familles entières et même la foi religieux
Chers compatriotes
Mbour doit dépasser le stade où il se trouve actuellement et devenir la 3eme ville du Sénégal où des compétitions internationales pourront être convoquées à la grande joie des Mbourois et de la jeunesse. (Renouer avec les stades) La liste est longue….
Chers citoyens songez à ceci
1. Celui qui veut aider le Président de la République à atteindre ses objectifs nationaux ne doit jamais détourner les deniers publics.
2. Celui qui veut concrétiser la vision futuriste du Président de la République doit aider son terroir ou sa localité à se développer et prendre en charge les problèmes des populations
3. Celui qui a déjà participé à la destruction de son terroir pour détourner sans scrupules les dividendes que recèle sa localité, ne doit plus revenir aux commandes
4. Dépolitiser la municipalité pour ne mettre en relief que la notion de compétence, de rigueur, de droiture et de sincérité 5. Tout poste de responsabilité obtenu par la médiocrité se maintient par le larbinisme et ceci étouffe le génie créateur et bloque les grandes réalisations à suivre.
Nous remercions au passage la délégation spéciale de Mbour.
CONTRIBUTION Franc-maçons ou Rosicruciens, de qui se moque-ton ?
Article Par Papa Amadou NDIAYE, leconsulteursa@yahoo.fr,
Paru le Mercredi 18 Fév 2009
Moi, qui suis sans qualité, je suis outré d’entendre à la radio et dans certaines télévisions des débats stériles et sans aucun intérêt pour le devenir de notre nation. Débats orchestrés par je ne sais qui, et je ne sais pourquoi, pour dénigrer Monsieur le Président de la République, Maître Abdoulaye Wade pour qui je n’ai pas voté en l’an 2000, mais que le peuple et surtout la jeunesse entière a porté sans triche à la direction de notre pays. Le monde entier en convient.
Son ministère comme tous les magistères du monde est critiquable, mais l’on ne peut pas dire qu’il est régressif. Le paysage de Dakar et du Sénégal (infrastructures et autres) en témoigne déjà manifestement ; dans une conjoncture mondiale extrêmement difficile. Ensuite, l’amour que l’homme a pour son pays et son désir intense d’en faire le phare de l’Afrique argumenteront éternellement en sa faveur. Cependant, « nul n’est prophète dans son pays ». Les longs voyages sont toujours pénibles, mais quelque soit leur longueur, il faut commencer par faire un pas. Aujourd’hui, alors que nous sommes bien avancés dans ce voyage, une certaine gente essaie de miner la conscience et la tolérance des sénégalais en empiétant sur l’honneur et la liberté de leurs concitoyens ; certains s’insultent même sur les ondes (entre frères) et intentent d’arracher l’estime méritée que le peuple a pour quelques uns de leurs concitoyens en leur taxant de franc-maçons ou de je ne sais quoi encore. Or donc, certaines personnes références ont été toutes leur vie ou pendant une certaine partie de leur vie franc-maçon sans s’en cacher, sans nuire à personne, et n’ont mérité nul opprobre de l’autre. Blaise Diagne s’entendait bien avec les musulmans et les chrétiens de son époque qui l’ont vivement soutenu. Il disait « allez faire Salam, je suis franc-maçon, je suis franc-maçon ». Son appartenance à la maçonnerie n’a pas empêché l’Islam de progresser et de s’émanciper davantage dans notre pays. Aujourd’hui, sur le front de la plupart des jeunes gens, on voit le stigmate (tâche noire) occasionnée par la prosternation à terre pendant la prière, ce qui jadis ne se voyait que sur le visage des vieilles gens. Les écrits de l’Emir Abdelkader Djaza iri font référence dans le monde islamique malgré son appartenance momentanée à la franc-maçonnerie. De lui, l’histoire retient sa lutte farouche et patriote contre l’invasion coloniale française et son soufisme sans faille (« vainqueur ou vaincu, Abdelkader fut toujours grand »).
Ancien franc-maçon, rosicrucien ou adepte de Ramananké, les sénégalais ont choisi leur Président pour son amour pour la patrie, son programme pour développer le Sénégal, et sa lutte sans relâche pour asseoir les démocraties et les libertés en Afrique et de par le monde. Intellectuels du Sénégal, ou êtes vous ? Qu’est-ce qui vous empêche de réagir à ces débordements pestiférant ? La seule fois que Dieu s’est adressé directement aux infidèles dans le Coran (toutes les autres fois, il l’a fait indirectement) Coran, sourate 109 v 5-6-7 il a dit :
« Dis …Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez,
-Vous n’êtes pas adorateurs de que ce que j’adore,
-A vous votre religion, à moi ma religion »
Je ne suis ni du PS, du PDS, ni d’aucun parti, mais je suis sûr que certaines radios et télévisions qui organisent ce type de débat sont pires que la police de l’inquisition, et le jour où ils réussiront à bâillonner ceux qui ont des vérités à dire, le jour où ils parviendront à installer dans le cœur des citoyens et des savants la peur de parler librement, d’enseigner, d’instruire, les honnêtes gens fuiront le pays comme des lapins sauvages. Pour aller où ? - …. Cependant, empêcher cette terrible dérive est une des missions du Président de la République tel que le lui rappelle notre hymne national : «Rassembler les poussins
A l’abri des milans» A bon entendeur salut !
APUREMENT DE LA DETTE INTÉRIEURE DU SENEGAL Le Ps défie Abdoulaye Diop de publier la liste des entreprises payées
Article Par HAROUNA FALL,
Paru le Jeudi 19 Fév 2009
Le bureau politique du parti socialiste s’est réuni hier à la maison du parti. A l’issue de cette rencontre, une déclaration a été rendue public dans laquelle les socialistes défient le ministre de l’Economie et des finances de publier la liste des entreprises payées dans l’apurement de la dette intérieure.
La dette intérieure a occupé une bonne place dans la rencontre du bureau politique du Ps. Dans la déclaration rendue après cette rencontre, les socialistes indiquent que personne n’accorde du crédit à la somme de 131 Milliards de FCFA avancée par le Ministre de l’Economie et des Finances comme déjà apurée au titre de la dette intérieure, à commencer par les organisations patronales et le Représentant résident du FMI qui ont démenti les chiffres indiqués par le Gouvernement. Le Parti socialiste estime que le Ministère de l’Economie et des Finances doit prouver l’apurement de la somme de 131 Milliards et, en outre, montrer que la transparence et l’équité ont prévalu pour les paiements dérisoires déjà intervenus en publiant, par antériorité de la créance, la liste exhaustive des règlements effectués. Le Parti socialiste défie le Gouvernement de procéder à une telle publication, avec indication des noms des entreprises, des montants reçus et de la date de paiement afin de comparer cette liste à l’état des créances des entreprises du secteur privé sur le secteur public non marchand.
De toute évidence, le Gouvernement ne s’est jamais inscrit dans une logique de règlement de la dette intérieure alors que de jour en jour le stock des arriérés de paiement intérieur s’accumule par l’approfondissement de la crise de gabegie. En effet, entre octobre 2008 et février 2009, des dizaines d’autres milliards se sont ajoutés aux 225 Milliards, sans compter les 74 Milliards de dépenses hors budget, les 29 Milliards dûs aux opérateurs évoluant dans le monde rural, les 15 Milliards dûs aux hôpitaux ainsi que les centaines de Millions représentant une année de retard de paiement de loyers pour les logements conventionnés. Pour tenter de justifier ce énième reniement de la parole donnée par Abdoulaye Wade, le Ministre de l’Economie et des Finances s’est livré à des explications les plus laborieuses, mais qui sont révélatrices de la manière cavalière dont les finances publiques de notre pays sont gérées : au jour le jour et suivant les appétits du roi et les caprices du prince. D’ailleurs, les explications du Ministre de l’Economie et des Finances soulèvent une question incidente car si le produit des emprunts bilatéraux et obligataires a servi à financer des dépenses de souveraineté et stratégiques, le Gouvernement doit éclairer l’opinion sur l’usage qui a été fait des ressources normalement affectées à ces dépenses dans le budget.
MANOEUVRES AUTOUR DU MÉRIDIEN ET DE LA SONATEL Abdoulaye Diop file du mauvais coton
Article Par LA REDACTION,
Paru le Jeudi 19 Fév 2009
Actions Sonatel
Surveillez bien la Sonatel car il s’y passe des choses pour le moins bizarres. Non pas que la boîte soit en crise, bien au contraire, mais il s’agit plutôt d’un projet de vente des actions de la Sonatel. Après avoir monnayé ses actions flottantes à la Sonatel à 48 milliards Cfa, l’Etat pense mettre sur le marché le «bloc stratégique» qui devrait rapporter, selon nos satellites, 400 milliards de Fcfa, si l’on se fie aux estimations fouillées de nos satellites. L’Etat va-t-il vendre toutes ses parts ou une partie seulement de ses actions ? Nous n’en savons que dalle pour le moment. Sauf peut-être qu’un dossier a déjà été monté dans ce sens et qu’il est quelle que part traité par des experts en la matière. Dans cette opération, le gardien des sous, Diop Laye, aurait adouci sa rigueur. Du moins, pour le moment. Selon des rapports zyeutés par nos satellites, M. Diop ne serait pas opposé à cette transaction. Peut-être qu’il a mesuré l’importance de la manne financière. Que ne ferait-on d’ailleurs pour éteindre le feu qui se déclare un peu partout ?
Méridien Président
Autre sujet important, le Méridien-Président. Ça ne sent vraiment pas bon dans ce que l’Etat veut faire dans la vente du Méridien Président. Nos satellites qui ont doublé leur capacité de captage ont filmé des choses pas trop orthodoxes dans la procédure de mise en vente de ce bijou national. Non seulement les autorités ont montré leur allergie à l’appel d’offres, mais un mystère enveloppe l’affaire. Le plus bizarre dans ce dossier, c’est que l’argentier du pays, Diop Laye, est devenu subitement méconnaissable, lui qui crie urbi et orbi qu’il se bat pour la transparence dans les procédures de passation de marchés. Nos satellites ont senti les pressions exercées sur lui pour faire tomber le joyau dans les mains de groupes d’intérêts. Ceux-ci se sont mués en vautours pour faire la ronde autour du Méridien qu’on veut dépecer et en faire une seule bouchée. Et curieusement, Diop Laye ne fait pas trop dans la résistance. Xana les menaces contre sa personne ont commencé à faire effet ?
Méridien Président (Bis)
D’ailleurs, les langues se délient sur les dessous de cette opération pour le moins douteuse. Car, tout porte à croire qu’il risque de s’agir d’un «tong-tong» en haut lieu où beaucoup de Vip seront bien servis. Alors que le motif évoqué pour vendre ce bijou de famille était de faire face à la dèche nationale. D’ailleurs, des hommes d’affaires venus surtout d’Europe ont dernièrement beaucoup défilé à Dakar, pour tester la brillance du bijou. Que sont donc devenues ces tractations ? Mystère et boule de gomme. En tout cas, au rythme où se dessinent les choses, ça sent du « jalgati » (mic-mac) à mille lieues. À moins que Diop Laye remue ses «xarfa xoufa» (gris-gris) pour retrouver ses esprits et exiger la transparence.
Népotisme ?
On n’a pas encore fini d’épiloguer sur la nomination controversée du Secrétaire général de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, Aly Mboup, que des cris d’orfraie nous proviennent du ministère de la Santé et de la Prévention pour dénoncer «les limogeages tous azimuts» du Dr Safiétou Thiam. Que d’aucuns présentent, à tort ou à raison, comme une «protégée de Mme…». Et nos satellites de faire un «listing non exhaustif» de ses «victimes» : le directeur de la Prévention, Dr Pape Coumba Faye, le directeur des Ressources humaines, Yankhoba Sow, le directeur de l’administration générale et de l’équipement, Youssou Ndiaye, le médecin-pilote de l’hélicoptère médicalisé, Patrick Corréa (passé depuis à Air Sénégal International, laissant son poste toujours vacant), le directeur des établissements de santé, Mame Abdoulaye Guèye, et le directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé Racine Talla. Et l’on passe…
Népotisme ? (Bis)
Mais, le plus cocasse, c’est que leurs remplaçants sont, selon nos satellites, soit estampillés Génération du concret ou, tenez-vous bien, promotionnaires de Cheikh Issa Sall, le «tout puissant» directeur de Cabinet du ministre Safiétou Thiam, un administrateur civil coopté comme magistrat à la Cour des Comptes, «qui fait la pluie et le beau temps dans ce département qui a le second budget du Sénégal». Retenez les noms, respectivement, des «heureux élus» au ministère de la Santé. Il s’agit du Dr Aboubacry Fall, de Gallo Bâ, de l’administrateur civil précédemment en service à la direction du Budget Aliou Sow, du Dr Balla Mbacké Diop et du journaliste et « expert en communication » Abdoulaye Sèye (ancien directeur de Radio Sénégal et actuel Conseiller en communication du Dg de la Rts, il fut chef du Desk politique du Soleil).
LE QUOTIDIEN :
BANQUE -Ressources humaines de qualité : La formation des cadres, un gage de développement.
19-02-2009
La formation de ressources humaines de qualité, rompues à la maîtrise des outils de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et de la Finance moderne, demeure une préoccupation constante de cette structure selon Jean-Baptiste Compaoré, vice-gouverneur de la Banque qui présidait avant-hier, l’ouverture du premier salon de la Banque et de la Finance.
Par Dialigué FAYE
«Nous devons garder en mémoire, le souci permanent du maintien de la solidité du secteur financier, pour en garantir la stabilité. Ainsi, la formation de ressources humaines de qualité, rompues à la maîtrise des outils de la Banque et de la Finance moderne, demeure une préoccupation constante.» Une déclaration faite, avant-hier, par Jean-Baptiste Compaoré, vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), lors de l’ouverture du premier salon de la Banque et de la Finance, organisé par le programme Master en banque et finance (Mbf) au Cesag. «La Banque centrale a, d’ailleurs, très tôt perçu l’importance de la qualité de la formation dans le domaine bancaire et financier. Cette exigence, du reste, prise en charge par les pères fondateurs de l’Union monétaire ouest africaine (Uemoa), s’est traduite par la création en 1977 du Centre africain de formation et d’étude bancaires (Cofeb)», souligne M. Compaoré.
«La Bceao demeure persuadée que l’on ne peut pas faire l’impasse sur la formation des cadres de nos administrations publiques et privées et espérer gagner le combat du développement économique et social dans nos pays», poursuit-il. Alors en 2001, la Bceao a pris l’initiative, en concertation avec la Banque de France et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) de mettre en place le Programme master en banque et finance, avec le concours des partenaires financiers dont la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (Acbf), l’Agence française de développement (Afd) et l’Union européenne. Les principaux objectifs du Mbf consistent à réduire la dépendance du secteur bancaire et financier régional vis-à-vis de l’expertise internationale en matière de formation de haut niveau ; d’augmenter la présence des professionnels de haut niveau en finance, ressortissants de l’Afrique subsaharienne, pour faire face aux besoins de modernisation du secteur financier afin de répondre aux besoins de transformation induits par la globalisation des marchés financiers.
Pour s’offrir les meilleures chances de succès dans le domaine bancaire et financier, le vice-gouverneur juge «nécessaire de mener des réflexions approfondies sur des initiatives complémentaires à entreprendre». A cet égard assure-t-il, «les expériences d’autres régions du monde, de par leur diversité, pourraient nous instruire sur les axes à privilégier pour qu’un partenariat fructueux s’établisse entre les institutions financières et le Mbf. L’objectif de cette démarche est d’assurer la participation des établissements de crédit à l’offre de formation et d’emploi des jeunes intégrant ce cursus».
Quant au directeur général du Cesag, Mady Kanouté, il estime que «la crise qui a secoué le monde financier met à nu la nécessaire maîtrise des instruments financiers par des spécialistes africains rompus aux techniques les plus modernes pour mieux comprendre, anticiper et conseiller les dirigeants d’entreprise et des Etats. Et, la formation reste l’incontournable passage pour atteindre cet objectif. Elle est d’autant plus adaptée qu’elle s’intègre aux préoccupations de l’heure».
Le 1er salon Banque et Finance du Mbf qui prend fin aujourd’hui, vise à promouvoir les produits et services offerts par le secteur financier. Une occasion d’informer les opérateurs économiques des opportunités offertes par le système financier, de faire la promotion des innovations de produits et services bancaires et financiers entre autres.
dialigue@lequotidien.sn
Pour quelle décentralisation après le 22 mars au Sénégal ?
19-02-2009
Pour ceux qui ont vécu en Occident, on constate que c’est l’individualisme qui est à la base de l’organisation sociale. En effet, depuis des lustres, l’individu est devenu le centre de gravité des relations humaines à la place du groupe, et le groupe n’existe que par l’individu. Autrement dit, ce sont les individualités qui forment le groupe. Tout le contraire de l’Afrique où, l’individu n’existe que par le groupe, où l’individu n’est rien en tant que tel. Sa véritable reconnaissance se retrouve dans le groupe, la société.
Ceci est vrai, par exemple, pour la gestion des ressources naturelles comme la terre qui est un bien inaliénable pour l’individu et l’éducation de l’enfant qui incombe à la société. Même si celle-ci ne se manifeste pas de la même manière qu’en Occident où, les individualités qui forment le groupe se retrouvent sur un élément intégrateur dans lequel tous les membres du groupe se reconnaissent fondamentalement et respectent l’intérêt général. Or chez nous, on pourrait se demander si cette question de l’intérêt général a encore un sens, notamment dans les relations entre individus et des rapports avec la chose publique, comme c’était le cas autrefois ? En effet, à y regarder de près, il semble que toutes les règles sociales qui faisaient que le groupe primait sur l’individu sont en train de partir en décrépitude. Peut-être que cette introduction va surprendre quelques lecteurs à la vue du titre mais, ils comprendront en poursuivant la lecture.
Ce qui s’est passé à Ndindy, Ndoulo et dans d’autres localités du pays ainsi que les plaintes déposées contre les représentations de l’Administration territoriale, sont un précédent très dangereux qui vient alourdir un tableau, déjà sombre, dans un pays qui plonge dans les ténèbres d’une paupérisation croissante. Cette situation est d’autant plus dangereuse que ce sont ceux qui sont chargés d’appliquer «la Justice» qui sont les premiers à la piétiner, et ceci, au nom d’intérêts particuliers. Par ailleurs, on constate qu’à travers les gesticulations et malgré les discours d’intention, aussi bien des autorités en place que des partis d’opposition, la politique va encore primer sur toutes les questions de développement dans la gestion des nos collectivités locales. A quelques rares candidats, Lamine Bâ aux Parcelles Assainies et Abdoulaye Matar Diop à Dakar, c’est à se demander si, ceux qui prétendent diriger les collectivités locales du pays savent la raison première qui les pousse à se porter candidat.
Hormis, bien entendu, le fait de trouver une petite poche où pour s’occuper de son ventre ? La décentralisation se trouve ainsi, à l’image de la gestion du pays depuis l’Indépendance, piégée et vidée de son sens. Par décentralisation, on entend d’abord et avant tout, favoriser le développement local qui n’est pas seulement un mot vide de sens, mis à toutes les sauces, à travers les colloques, séminaires et autres rencontres. Un mot imaginé pour regrouper les mêmes personnes, avides de perdiem et autres primes de participation, indifférentes aux conditions de vie des populations et encore moins à l’amélioration de leurs quotidiens. Les mouvements de contestations et les réactions de populations face à des décisions, de ceux qui devaient d’abord les écouter avant d’agir, et d’agir uniquement pour défendre leurs intérêts, comme défini dans le Code des collectivités locales.
«La gestion des affaires locales», notée ça et là semble ne pas revêtir tout son sens pour ces derniers. En effet, le tout politique qui a prévalu, jusque-là, dans la gestion des collectivités locales a complètement occulté les vraies raisons de la décentralisation et ses principaux objectifs. On s’est retrouvé ainsi, piégé dans une situation où ce sont les politiciens qui doivent dicter leur façon de voir et, que les administrés-électeurs ne peuvent et ne doivent être, que de passifs spectateurs de leur histoire et de leur destin qui s’écrivent sans eux.
Encore une fois, le manque de moyens ne justifie pas l’état actuel de nos collectivités locales et par ricochet, de notre décentralisation. Non, loin de là. Les ressources existent réellement. Mais, c’est simplement l’usage que l’on en fait qui est déplorable. La vraie question est est-ce que l’intérêt général a encore un sens dans nos sociétés où, l’individualisme «sauvage» que nous remarquons en Occident a pris le pas sur toute autre considération ? L’individualisme occidental est structuré par des règles sociales acceptées de tous et auxquelles on est soumis les citoyens, par contre, notre contrat social ne semble pas être le cas. Alors, n’y a-t-il pas lieu de se demander est-ce qu’il existe encore un contrat social chez nous, au nom de quoi et pour qui, il s’applique ? Certes, il n’est pas simple de trouver des réponses à ces questions. C’est pour dire à quel point, le contrat social qui servait de ciment dans notre société est devenu méconnaissable. Malheureusement, cette situation va en s’accentuant et personne ne semble vraiment saisir la dimension du mal. Mais aussi, ses conséquences pour notre existence et celui de nos enfants dans ce monde où, les repères identitaires sont fondamentaux pour «exister» au sens philosophique du terme. Au-delà de ces questions existentielles, il faut se nourrir, il faut se loger, il faut satisfaire, en un mot, ses besoins primaires. Pour cela, ne faut-il pas se demander, si notre façon de voir le monde et de faire pour participer à ce monde, nous accorde-t-elle une chance de survie sur cette Terre ?
Au vu du bilan de la gestion de nos collectivités locales ces huit dernières années, pour se limiter uniquement au mandat des élus sortants, qu’est-ce qui a vraiment été mis en œuvre pour que les questions élémentaires de développement ne viennent pas se poser à nouveau aux élus qui vont prendre le relais à partir du 22 mars prochain ? C’est-à-dire, l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, l’éducation, l’alimentation etc.? Sans être pessimiste, je suis certain que ces enjeux seront d’actualité dans les cinq années à venir, la préoccupation majeure de 6 Sénégalais sur 10, sans qu’aucune solution ne soit trouvée. Alors, à quoi ça sert de décentraliser si les maigres ressources sont dédiées à l’entretien d’une élite.
Comme les conseillers régionaux qui ne se soucient point de l’intérêt général, des souffrances de millions de compatriotes. La base élémentaire de (pour comprendre) la décentralisation, c’est une meilleure répartition des ressources en fonction de la population, une solidarité que la collectivité nationale décide «volontairement» de faire, pour aider les plus vulnérables de ses membres, à vivre dignement et à mieux s’identifier à cette dernière. Malheureusement, la pratique nous démontre tout le contraire de cette philosophie. Vous conviendrez parfaitement avec moi que le groupe, la société, qui était autrefois au centre de toute notre organisation interrelationnelle n’a plus de correspondance dans notre vécue actuelle et surtout dans la manière dont nous interagissons et nous nous voyons individuellement, dans notre collectivité nationale. Dès lors, ne devient-il pas pertinent de s’interroger, après tant d’années de décentralisation, notamment depuis la responsabilisation des collectivités locales avec le transfert de compétences à ces dernières, est-ce que c’est cela que nous cherchions ou pas ? Si non, qu’est ce que nous devions faire pour aller vers ce que nous cherchions avec ce processus ?
Djibril DIOP
djibril.diop@umontreal.ca
Chargé de cours
Université de Montréal
Le Sénégal à l’épreuve de l’apostasie et des pénuries.
19-02-2009
Quand la vérité fait défaut, toutes les denrées font défaut
Le cycle de pénuries que connaît notre pays depuis quelques années a fini de plonger bon nombre de nos concitoyens dans un scepticisme politique qui frise le nihilisme et le désespoir total. Pénurie d’hydrocarbure (gaz, gas-oil), pénurie d’électricité, pénurie de riz… Les raisons d’un contexte économique et financier mondial difficile, évoquées ça et là, ne sont pourtant pas suffisamment plausibles pour convaincre les Sénégalais de la fatalité de ce qui leur arrive. Le dénuement du marché sénégalais est en contraste flagrant avec la position de notre pays dans la sous-région et avec ses potentialités en matière de ressources humaines qualifiées. Les difficultés du contexte économique étant les mêmes partout ailleurs dans la sous-région, la récurrence des pénuries au Sénégal ne peut plus être seulement imputée à la morosité du climat économique international. C’est curieux, d’ailleurs, d’entendre le président de la République se vanter d’avoir réalisé tout ce qu’il avait promis en 2000, comme s’il n’était pas au courant de ce qui se passe réellement dans son pays ! Certes le régime libéral a fait de grandes choses, mais il en a également défait beaucoup d’autres, non moins essentielles pour les Sénégalais. Qu’est devenu, d’ailleurs, le Sopi qui résumait le désir et le projet sans ambiguïté de changement de méthode de gouvernance ? Où est l’indépendance de la Justice après le feuilleton ridicule de l’affaire des chantiers de Thiès ? Où est la séparation des pouvoirs, lorsqu’un président de l’Assemblée nationale est destitué avec des méthodes aussi scandaleuses que celles qu’utilisait Mussolini pour comploter contre la démocratie ?
La présupposition de laquelle nous partons est que c’est la pénurie de vérité qui est la cause, dans notre pays, de toutes les autres pénuries : quand le mensonge et la duplicité sont exaltés et idéalisés dans une société, il n’y a plus de raison d’espérer une quelconque abondance pour cette société. La vérité n’est pas seulement une norme du discours, ni même une simple exigence morale : elle est la valeur cardinale qui rend possibles toutes les autres valeurs, l’exigence fondamentale pour toute entreprise rationnelle, pour tout acte posé par un être rationnel ; bref, la vérité est le fondement de toute vie sociale viable. Sous ce rapport, c’est paradoxal de constater que les citoyens d’un pays où 90% de la population est musulmane se disent scandalisés par les aveux de leur président sur son passé franc-maçonnique, alors qu’ils acceptent de vivre dans un régime dit laïc ! Les intellectuels sénégalais refusent systématiquement de poser et de solder le débat sur la contradiction manifeste qu’il y a entre la laïcité et la conscience de la société sénégalaise. Notre société est-elle, par nature et par mœurs, laïque ou sa laïcité lui est-elle imposée du dehors par un souci de faire des concessions honteuses à la fausse et sournoise communauté internationale ? Un président franc-maçon ou ayant un passé franc-maçonnique n’aurait jamais pu être élu dans un pays où l’écrasante majorité de la population est musulmane si, dans un tel pays, l’Islam était le fondement et le ciment de la société. L’hypocrisie dans la foi, l’apostasie, la mystification religieuse et le défaut de transparence dans la gestion d’un pays sont intimement liées parce qu’elles sont des variantes du contraire de la vérité, à savoir le mensonge. Comment pouvons-nous prétendre être musulmans et tolérer que dans notre pays le président prête serment sur autre chose que le Coran ? Cette faiblesse historique, ce complexe originel que nous, musulmans sénégalais, nourrissons à l’égard du mythe et du dogme de la laïcité sont la source de nos malheurs et de nos tourments. Les principes pseudo-philosophiques de la séparation entre le spirituel et le temporel ne sont que les succédanés d’un athéisme inconséquent et roublard qui repousse le dogme religieux pour ériger le dogme laïc ou rationaliste.
De toute façon, si on est fidèle aux principes humanistes qui fondent et guident l’idéologie rationaliste, on doit accepter qu’un peuple ait la liberté de choisir le type de Constitution qu’il souhaite, même si une telle Constitution est aux antipodes de la rationalité. Dans L’Aventure ambiguë, Cheikh Amidou Kane fait une réflexion qui nous semble très intéressante dans l’optique de ce débat : «La liberté d’aimer ou de haïr Dieu est l’ultime don de Dieu que nul ne peut enlever à l’homme.» Si donc des hommes, sur cette terre, ont la liberté de choisir de se gouverner en ex-cluant Dieu de leur Constitution et de leurs lois, ils doivent logiquement reconnaître à d’autres hommes sur cette même terre d’aimer follement Dieu au point de s’abandonner à sa Lumière, même si celle-ci apparaît aux apôtres de la raison omnidirective et infaillible comme l’obscurité. Ces intellectuels borgnes qui se réclament de la laïcité me rétorqueraient sûrement que la maxime que je viens de poser m’interdit implicitement de rejeter la laïcité ! Certes, mais justement nous ne rejetons pas la laïcité, car nous reconnaissons à tout homme le droit de se gouverner même suivant des principes absurdes. Ce que nous rejetons, c’est plutôt le dogmatisme laïc ou, plus exactement, la laïcité dogmatique qui clôt prématurément le débat sur la légitimité de la laïcité pour notre pays et sur sa prétendue supériorité naturelle sur la société islamique ou autre. Tant que ces questions préjudicielles ne seront pas posées et réglées au Sénégal, nous persisterons dans cette pénurie de la vérité qui est la mère de toutes les pénuries. Notre société souffre d’un déficit chronique de vérité et cela ne peut qu’être préjudiciable à notre épanouissement collectif. Quelle est la vérité sur les audits commandités au lendemain de l’Alternance et restés jusqu’ici séquestrés dans les méandres de la frontière nébuleuse entre l’Exécutif et le Judiciaire ? Quelle est la vérité sur le scandale des chantiers de Thiès ? Quelle est la vérité sur les dépassements budgétaires et sur les dépenses extrabudgétaires ? Quelle est la vérité sur l’affaire des sièges de groupes de presse saccagés ? Aujourd’hui, les langues se délient et nous nous engageons opiniâtrement dans une dynamique dangereuse de délation et de dénonciations généralisées au sujet de la franc-maçonnerie ambiante dans la classe politique sénégalaise, alors que les germes de la franc-maçonnerie sont quotidiennement semés de part et d’autre. Wade est ou a été franc-maçon, tel autre l’est : ce n’est pas cela le vrai problème. La question est de savoir qu’avons-nous réellement fait pour barrer la route à la franc-maçonnerie dans notre pays ?
La vérité est que si la franc-maçonnerie s’est imposée au Sénégal, c’est parce que notre «islamité» a échoué d’une certaine façon. Il ne faut pas fausser le débat en prenant pour cible les effets et non les causes : nous ne gagnerons rien en nous accusant réciproquement de franc-maçonnerie. Ce serait un très mauvais service rendu à l’Islam et même à la démocratie que de transformer la question de la franc-maçonnerie en une arme politique dont on se sert pour abattre des adversaires. L’on se rappellera, sous ce rapport, que n’eut été la clairvoyance du général De Gaulle au lendemain de la libération, la victoire sur les Nazis aurait très vite tourné en cycle de règlements de compte : tout le monde se méfiant de tout le monde et tout le monde accusait tout le monde d’avoir été collaborateur. Si l’on n’y prend pas garde, le débat actuel sur la franc-maçonnerie sera perverti de cette même façon par les politiciens eux-mêmes.
Au regard de toutes ces considérations, l’on retiendra que même si ça peut être utile de chercher la vérité sur le passé et le présent franc-maçonniques du président, il est encore plus impérieux de chercher la vérité sur notre choix de la laïcité. L’assurance dogmatique avec laquelle nous fermons le débat sur la nature de nos institutions nous aveugle de sorte à nous aliéner toute lucidité face aux périls de l’unilatéralisme occidental qui sert de terreau fertile à la franc-maçonnerie. L’essence même de la franc-maçonnerie est jsutement de parasiter toutes les valeurs de l’humanisme de sorte qu’on ne peut revendiquer l’humanisme sans être rationnellement infiltré par la pratique et la croyance franc-maçonnes. Ce faux humanisme dont Claude Lévi-Strauss disait qu’il est «corrompu aussitôt né» à cause de son unilatéralisme est le prétexte et le moyen de la franc-maçonnerie. Le problème n’est plus donc de savoir si, pour s’imposer, la franc-maçonnerie a capturé la rationalité philosophique et économique occidentales (elle l’a bien réussi et depuis longtemps), le problème est plutôt quelle est l’alternative pour faire face à la franc-maçonnerie ?
Alassane K. KITANE - Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck Thiès
SUD QUOTIDIEN :
Crise financière Mondiale : Réveillons-nous !
par , jeudi 19 février 2009
Aucun continent, aucun pays développé ou émergent n’a été épargné par les conséquences dramatiques que charrie la crise économique et financière. La plupart des gouvernements des pays développés, Etats-Unis, Royaume-Uni, Japon, France, Allemagne, Russie etc…ont entrepris des initiatives pour venir au secours, qui à des Banques, qui à des Entreprises stratégiques, qui pour des Investissements Publics à fin de relancer la production , l’Emploi (FORD , Madoff , aux EU…), limiter les dégâts et éviter le crash. Hélas les perspectives en termes de croissance, de seuils de pauvreté, de volume des échanges, d’accessibilité et de disponibilité des produits de base, d’ Emploi, annoncées dans tous les rapports annuels des institutions internationales, BM, FMI, ONU, FAO, OIT,OMC, sont toutes alarmantes.
Même par rapport aux mesures prises par –ci et par là, celles-ci ne semblent pas satisfaire et tous tirent ensemble sur la sonnette d’alarme, craignant un éventuel retour au protectionnisme. Pourtant, le remède est partout le même, c’est l’interventionnisme d’Etat naguère prohibé, ils se recroquevillent sur eux-mêmes et protégent les secteurs stratégiques de leur économie. Qui cherche à tromper qui ? Pour l’histoire, quel est le pays Développé au Monde ou devenu émergent qui n’ait eu à protéger d’abord son industrie, sa production pour consommer et exporter ?
Pire encore, les défenseurs du Libéralisme, refusant de reconnaître l’échec patent de ce modèle de Développement, continuent à faire croire au reste du Monde, les bienfaits du libre échange, malgré le désastre provoqué par l’iniquité dans ces rapports commerciaux, et ils pressent les Etats Africains de signer les APE alors que nombre d’entre eux traînent les pieds à finaliser le cycle de DOHA. Faut- il le rappeler ces négociations ont échoué en Juillet dernier par l’intransigeance de ces pays développés vis à vis des pays du SUD pour ce qui concerne les mécanismes spéciaux de sauvegarde devant permettre à ces derniers de se prémunir contre d’éventuelles distorsions commerciales.
En vérité avec cette crise gravissime, conséquence d’une libéralisation excessive des Marchés, c’est tout le cargo libéral qui traverse une zone de turbulence avec un message codé de l’équipage qui s’emploie à un jeu de dupes peu rassurant.
Malheureusement dans nos pays en Développement, particulièrement en Afrique l’on ne semble pas prendre conscience de la complexité et de la gravité de la situation. Pourtant il urge de prendre en compte toute la dimension structurelle de cette crise financière, de mesurer l’impact économique et social et de voir comment y faire face. Mais nous attendons toujours des solutions des Autres. Dans le cas d’espèce, l’argument le plus commode qui est servi est que cela se passe chez les Autres, que nos banques ne sont pas concernées par les causes directes de cette crise. L’on oublie ainsi que celles les plus significatives, comme d’ailleurs beaucoup de sociétés (sociétés pétrolières) sont de simples succursales de multinationales étrangères. L’on ne mesure pas les risques imminents de ralentissement des investissements étrangers, de réduction de l’Aide Publique au Développement, de l’apport précieux des émigrés, d’un éventuel décrochage de la parité de la monnaie arrimée à l’Euro, de la baisse de l’épargne bancaire, de la réduction de la consommation, de la chute des exportations en direction du Nord et par voie de conséquence du renforcement du déséquilibre de la balance commerciale et de la balance de paiement. Notre part de la récession économique en cours risque d’être aussi brutale qu’inattendue avec toutes ses conséquences sur des économies déjà déstructurées, sur l’Emploi déjà précaire et le social..
Les préoccupations semblent être ailleurs et l’attitude la mieux partagée, aussi bien par les pouvoirs que la société civile est l’expectative, sinon une attitude défaitiste. La preuve la plus patente reste la faible audience et le peu d’intérêt suscité par un événement aussi important et opportun que le Forum Social Mondial qui vient de se tenir à BELEM au BRESIL. Le mérite de cet événement dont il faut saluer la pertinence des analyses qui y ont cours, la justesse des prises de position mais surtout la sagacité et la perspicacité dans l’engagement de ces animateurs, réside dans le fait mémorable qu’il a constamment alerté sur les dérives de la Mondialisation Néo-libérale. Un tel événement devait servir de prétexte cette année, bénéficier d’une attention particulière des Dirigeants et peuples des pays exploités et revêtir un cachet exceptionnel tant au point de vue participation, mobilisation, médiatisation. En effet l’histoire vient de donner raison aux Alter mondialistes contre leur gré. Les Ultra de l’idéologie Néo-libérale par leur turpitude viennent d’apporter de l’eau aux moulins de leurs détracteurs, en plongeant l’économie Mondiale dans l’abysse, par cette crise sans précédente dans l’histoire.
D’ailleurs l’on est tenté de penser que c’est pour ces raisons que BELEM a été vécu, en pleine crise financière, économique, commerciale, alimentaire, énergétique, donc dans un contexte d’échec de civilisation pourrait –on dire, dans l’indifférence quasi totale sinon dans une torpeur assourdissante. Cependant au même moment on jouait les casseroles à DAVOS avec le Forum Economique des Maîtres de ce Monde. Les Presse nationale comme Internationale, n’ont pas fait focus sur ce forum social qui posait pourtant les véritables problèmes : son Agenda, en sus de la crise, a posé d’autres problèmes cruciaux liés au travail décent, au Développement Durable, au changement climatique avec les Emplois verts, la protection des forêts, de la biodiversité, mais aussi les droits Humains et particulièrement ceux des minorités (populations indigènes) ; l’attention a porté plutôt sur le Forum économique de DAVOS qui cherchait de fausses solutions aux problèmes du Monde.
Le paradoxe dans ce black out réside surtout dans le fait que le Forum social de BELEM s’est tenu à un moment crucial du devenir de l’Humanité qui est aujourd’hui à la croisée des chemins :l a mort du socialisme a été décrétée après la chute du Mur de BERLIN mais l’autopsie de la mort subite et naturelle du Capitalisme financier ou capitalisme de Casino vient également d’être faite à NEWYORK et dans les capitales occidentales.
C’est pourquoi, à la lumière de cette crise et pour un nouveau départ et une alternative à la gouvernance Mondiale, le Forum social Mondial qui s’est mobilisée jusques-là contre la Mondialisation, ses conséquences néfastes avec une déréglementation économique, financière et sociale ayant conduit à la situation actuelle, devrait être érigée en tribune des peuples et des Chefs d’Etat des pays en Développement..
L’objectif ultime serait de construire un grand pôle alternatif, un contrepoids à la boulimie de l’oligarchie capitaliste et aux instruments internationaux qu’ils ont mis en place pour pérenniser leur mainmise sur toutes les économies. Moment ne saurait être plus favorable pour créer la synergie des Pauvres, des Opprimés et des Exploités de la Planète , pour faire entendre leur voix à l’heure où ces pays Développés organisés en cartels, refusent de se rendre à l‘évidence de l’échec de leur idéologie et cherchent à tous prix à maintenir le cap. Les rencontres discriminatoires sur les stratégies de sortie de crise du G20 à Washington en Novembre dernier et prochainement à Londres en Avril, le récent Forum de DAVOS, la rencontre restreinte du 5 FEVRIER de Berlin entre un groupe de pays riches et les Institutions internationales convoquée par MERKEL, celle convoquée du G20 Européen et de l’OCDE toujours à BERLIN, s’inscrivent dans cette dynamique non inclusive de repositionnement, qui laisse en rade les économies faibles.
Aussi l’heure n’est pas pour les pays en Développement de revendiquer une place d’observateur dans ces rencontres (G8, G20, DAVOS) sans la possibilité de se faire entendre et de pouvoir infléchir le cours des choses. La place des Gouvernants de ces pays est de plus en plus à côté du mouvement social mondial comme l’ont fait cinq Chefs d’Etat Latino Américains à BELEM (LULA, CHAVEZ, MORALES, CORREA, LUGO), pour un plaidoyer universel conséquent, capable de provoquer un changement d’attitude pour la construction d’une autre Mondialisation, plus juste, plus humaine.
IL se fait tard et la nouvelle trame de l’économie mondiale se tisse, la symphonie mondiale se compose sans que l’Afrique y soit associée pour apporter soit son fil soit sa note. Les organisations de la société civile, les syndicats mais plus particulièrement les affiliés de la CSI sont interpellés et doivent se montrer plus perspicaces dans l’analyse des enjeux, plus mordants dans leur position pour une meilleure balise du chemin du progrès et un meilleur éclairage de l’action des pouvoirs Publics. Réveillons nous ! C’est le sursaut attendu pour un nouveau départ, face à la crise financière pour des initiatives nationales de sortie de crise, mais aussi, face aux défis des APE, pour des accords nettement avantageux avant toute signature et enfin, face à la question du financement du Développement, pour une Réforme de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International et pour une meilleure gouvernance distributive des richesses de ce Monde.
• WALY NDIAYE
• réseau des syndicalistes Africains chercheurs
• e-mail : ndiayecouraw@yahoo.fr