Barack Obama au Ghana
Barack Obama au Ghana : Une prime à la démocratie.
26-05-2009
Le choix du Président Barack Obama de réserver sa première visite à l’Afrique au Sud du Sahara au Ghana ne relève pas du hasard.
Le choix du Président Barack Obama de réserver sa première visite à l’Afrique au Sud du Sahara au Ghana ne relève pas du hasard. Dans la politique, et encore moins dans la politique étrangère des Etats-Unis où la stratégie est le maître-mot, le hasard n’existe pas. Le hasard n’existe simplement pas.
Dans l’histoire de l’Afrique noire, le Ghana occupe une place centrale : c’est le pays de Kwame Nkrumah qui fut le leader des indépendances des pays du continent, au sud du Sahara. C’est le premier pays au sud du continent à avoir accédé à l’indépendance, et de ce fait à ouvrir la voie dès 1957. C’est pourquoi quand en pleine guerre froide l’un des plus grands intellectuels noirs américains, sinon le plus grand intellectuel de notre point de vue du continent comme de sa diaspora, W.E.B. Du Bois était menacé, faussement accusé de servir la cause de l’ennemi soviétique, persécuté dans son propre pays où le noir n’était pas encore citoyen, et s’est vu enfin confisquer son passeport, c’est au Ghana qu’il a choisi de se réfugier. Il a ensuite demandé à être dépossédé de sa ‘nationalité’ américaine pour devenir ghanéen. Et c’est au Ghana qu’il a choisi de finir ses jours. Cet homme est un exemple non seulement pour les intellectuels du continent comme de sa diaspora mais aussi et peut-être surtout pour les politiques qui bien souvent choisissent de passer leurs vieux jours ailleurs que sur la terre de leurs ancêtres… C’est tout cela qui fait que le Ghana est le pays d’Afrique au Sud du Sahara qui accueille le plus de visiteurs noirs américains, devant l’Afrique du Sud et le Kenya. Un grand nombre de noirs américains ont en effet choisi de s’y installer au point qu’il y existe une communauté noire américaine bien intégrée, qui s’y sent parfaitement chez elle aujourd’hui.
Aujourd’hui, le Ghana est l’un des pays les plus démocratiques du continent. Pour avoir réussi une alternance démocratique, sans avoir changé les règles du jeu démocratique, le Ghana est entrain de se faire une tradition démocratique, car il faut au moins une alternance démocratique à une alternance démocratique pour pouvoir commencer à parler de tradition démocratique dans un pays. Sinon l’alternance démocratique peut n’être qu’une exception et non la règle. Pourtant, le Ghana revient de loin, il y a tout juste moins d’une décennie, le pays subissait une dictature militaire des plus violentes sur le continent. Un peu d’histoire : En 1960, Kwame Nkrumah le père de l’indépendance devient Président, mais il est renversé en 1966 par l’armée. En 1981, Jerry Rawlings arrive au pouvoir par un putsch et instaure un régime de répression et de terreur. Il se fait élire et réélire jusqu’en 2000. C’est seulement en novembre 2000 que le pays réussit la première transition politique de son histoire : John Kufuor, leader du Nouveau parti patriotique (Npp) est démocratiquement élu président. L’homme est animé d’une volonté politique sincère : il commence par abolir la loi sur la diffamation criminelle par laquelle de nombreux journalistes avaient été jetés en prison. Les affrontements interethniques et politiques qui avaient fait plusieurs dizaines de morts et des milliers de réfugiés sont largement contenus. L’état d’urgence est levé et la paix sociale retrouvée. Kufuor est réélu en décembre 2004. Au bout de deux mandats de quatre années chacun, il a passé la main en décembre 2008 à John Atta-Mills du Congrès national démocratique (Ndc). Malgré quelques irrégularités observées dans le déroulement du scrutin, le candidat du Npp Nana Akufo-Addo, soutenu par le Président sortant, a reconnu sa défaite. Le passage de témoin s’est fait sans heurts et il est à mettre au crédit de la classe politique ghanéenne qui a joué franc jeu. En particulier le Président Kufuor qui n’a pas cherché à se maintenir plus longtemps que ne le lui autorisait la Constitution de son pays ni à chercher à imposer le candidat de son parti…
Sur le plan économique, le Ghana accuse un retard étant donné qu’au moment où il accédait à l’indépendance en 1957, le pays était du même niveau de sous-développement que des pays qui le dépassent de très loin aujourd’hui, comme la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan. Mais comme on le sait, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le drame pour un pays c’est bien de faire des reculs quand après un progrès décisif on n’a plus le droit de revenir en arrière.
Le Ghana est globalement sur la bonne voie. Deuxième producteur mondial de cacao, le pays est en plus devenu l’un des plus importants producteurs d’or sur le continent. Aussi, la prospection pétrolière se poursuit et les perspectives de découvertes font rêver. Le pays disposerait d’un fort potentiel dans ce domaine. Mais davantage que ses ressources minières et énergétiques, ou encore ses infrastructures fraîches, le pays est riche de ce que le politologue américain Joseph Nye appelle les ressources intangibles du pouvoir à savoir la culture démocratique et les institutions sans lesquelles toute gestion des ressources matérielles risque d’être faussée. C’est de ce fait que des pas importants ont été franchis dans la lutte contre la corruption et pour une bonne gouvernance effective. C’est pourquoi le pays a été classé dans le peloton de tête des pays les moins corrompus sur le continent par Transparency International. Face au Nigeria dont l’évolution est incertaine en raison des tensions latentes et des conflits ethniques et religieux, et face à la Côte-d’Ivoire dont l’évolution va dépendre des élections prévues en novembre de cette année, le Ghana nourrit de réelles et légitimes ambitions de puissance sur la scène africaine pour figurer parmi les pays à revenus intermédiaires d’ici à l’horizon 2020. C’est déjà demain et il faudra compter avec le Ghana !
C’est donc à ce pays marqué par son leadership dans l’histoire du continent, ce pays cher au cœur des noirs américains, et qui pourrait encore devenir leader par son économie, que Barack Obama, avocat, constitutionnaliste, légaliste, respectueux des droits de l’homme et homme politique ambitieux pour son propre pays a choisi d’aller symboliquement apporter son appui en juillet prochain, quand pour la première fois, il traversera l’Atlantique pour venir en Afrique au Sud du Sahara. Il y dévoilera la politique africaine des Etats-Unis pour les années à venir. Que nous étudierons alors. Si vous le voulez bien.
Abou Bakr MOREAU - Prof. d’Etudes américaines Flsh, Ucad - Dakar
Lambou Goolo ku diok danu goolo ya komome*
23-05-2009
«Ceux qui s’avancent trop précipitamment reculeront encore plus vite.»
Mencius
Les faits son têtus à l’image de ce que nous offre chaque jour notre Président avec un mépris sans précédent observé dans le champ et la culture politique sénégalaise. Chaque jour, il nous rappelle qu’il n’est pas là pour respecter le mandat qui lui avait été confié le 19 mars 2002.
L’état des lieux sur le Sénégal a été assez bien abordé à travers toutes les langues et toutes les images en cours illustrent la descente aux enfers de cher pays avec un Président qui se croit tout permis pour mériter le traitement des anciens combattants. Son souci premier aura été de traiter les Sénégalais avec mépris jusqu’à envisager de nous hanter outre-tombe avec son ombre de fils comme un digne héritier du Bour Saloum.
Les résultats obtenus par la Coalition Sopi lors des élections locales témoignent si besoin du fait que les Sénégalais ont voulu en finir avec un régime au sommet de son art dans la gabegie, la corruption et l’utilisation sans vergogne des relais maraboutiques à des fins de pérennisation d’un système fondé sur des repris de justice. Et il ne faut pas attendre longtemps pour les voir être rattraper par leur propre histoire de rapine. Il voulait reculer au maximum les élections pour éviter la sanction populaire au prix des subterfuges anti- démocratiques et des menaces permanentes.
Wade rejoint le lot des dictateurs africains à l’image de Bon-go, Eyadema et des monarchies arabes du golf
Le remaniement ministériel intervenu le jour même de la fête du travail avec la désignation d’un Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et d’un adjoint au nouveau Pm à savoir Karim Meïssa Wade signifie que le peuple ne sera pas à la fête d’ici à 2012.
Les faits sont plutôt accablants pour un régime usé et démystifié qui a misé sur l’argent, la corruption, l’achat des consciences.
«Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré.»
Montesquieu
A ce stade, il y a plus qu’une urgence de poursuivre plus loin la mobilisation en érigeant les assises pour engager un véritable travail de mobilisation.
La question qui se pose à présent est, que faire après le remaniement ministériel ?
Faut-il attendre que la bande à Karim supportée par l’aile la plus réactionnaire du Pds s’empare de tous les leviers du pouvoir et de blanchiment de l’argent sale pour sonner la mobilisation générale à retardement ?
«A mesure qu’on s’avance dans la vie, on s’aperçoit que le courage le plus rare est de penser.»
Anatole France
A l’évidence, notre ex-vaillant opposant est dans cette phase de déliquescence et d’évanescence sans précédent avec ces faux retours d’anciens ministres redevenus ministres en l’espace de 4 jours qui témoignent d’un état pré Alzheimer.
La tenue des Assises nationales et les conclusions sont une bonne base pour envisager un meilleur futur pour le Sénégal. Les résultats des travaux doivent justifier la convocation de la constituante souveraine qui sera le creuset de toutes les couches sociales.
Essayons de bâtir sur des concepts plus fédérateurs comme l’exclusion sociale et la lutte contre les dirigeants corrompus en faisant appel à des avocats internationaux pour traquer les comptes bancaires où qu’ils soient. Il faut des brigades de surveillance des importants transferts de fonds faits par une caste vouée à la ripaille. C’est sur ce terrain combiné avec la mobilisation de tous les Sénégalais et une éducation face au péril des confréries.
Il faut que nous acceptions de nous interroger sur les tares de notre société qui sont dans une phase de coma.
Les angoisses d’un Sénégal en faillite politique, économique et sociale sont à la mesure de la nécessité de reprendre l’initiative politique pour soulager les familles qui ne savent plus à quel saint se vouer après avoir mis leurs bulletins dans les urnes. Changeons de voie dans l’opposition et soyons plus inspirés dans la construction d’un nouvel imaginaire sénégalais fondé sur des valeurs positives comme l’investissement sur soi au profit de la communauté, la lutte pour une répartition des ressources et sur un devenir hypothétique.
De l’homme à l’homme vrai, le chemin passe par l’homme fou disait Michel Foucault dans l’histoire de la folie à l’âge classique.
Aujourd’hui, tous les Sénégalais épris de volonté de transformation sont face à ce dilemme : faut-il sacrifier le pays avec un leadership meurtrier au nom de notre apparente stabilité cosmétique pour la consommation internationale ?
Nous avons la solution, il s’agit de trouver la direction politique capable de catalyser les énergies positives qui dorment dans chaque Sénégalais pour forcer Wade et sa clique familiale à la retraite politique anticipée au profit de notre cher pays.
Finie la recréation de la sénilité avérée avec les actes politiques récents
Samba NGONE / Missira2002@gmail.com - Libre penseur
*La lutte des singes à qui mieux mieux ?
LE FESTIN DES « VAUTOURS » DE L’ALTER-NOCE .
WebNews : Mardi 26 Mai 2009
Sénégal : l'opposition veut une gouvernance démocratique.
Alors que le Sénégal a les yeux rivés sur les ambitions du fils du chef de l'Etat, Karim Wade, les quotidiens revenaient largement hier sur les travaux des « Assises nationales » qui ont réuni pendant un an l'opposition et la société civile. « Assises nationales : Wade joue et perd », écrivait « L'Observateur ». Tandis que l'« As » évoquait « le camouflet du régime ».
Publiés dimanche, les résultats des Assises nationales dressent un diagnostic sans appel de l'Etat sénégalais, en le jugeant responsable d'avoir plongé le pays dans la crise. Ils en appellent à l'adoption d'une « charte de gouvernance démocratique » pour sortir le pays de cette situation et mettre fin à la trop grande concentration des pouvoirs aux mains du président Abdoulaye Wade.
Seneweb.com : Mardi 26 Mai 2009
LE FESTIN DES « VAUTOURS » DE L’ALTER-NOCE .
Quand Ali Baba plagie Mère Theresa
« Nos soucis d’argent sont terminés », aurait dit le père au fils d’emprunt. Le premier est d’une largesse inégalée dans les nominations et la distribution des deniers publics, alors que le second avec ses « versets sataniques », a fini par ravir la vedette à Bernard Madoff. A propos d’argent, le « Roi » et ses « courtisans » n’ont pas de tabou, ils y vont jusqu’au bout et se permettent tout. Entre eux, les « vautours » sont très généreux et n’hésitent pas une seule fois à se renvoyer l’ascenseur, à s’inviter mutuellement au festin, au nom des liens du sang.
Ces « oligarchies » qui ne disent pas leur nom
Le président Wade « souffre » d’une générosité incommensurable, et ce n’est pas son entourage qui nous démentira, à moins d’être ingrat. Un véritable copinage parfois « consanguin » a pris le dessus pour balayer en un tour de main le système méritocratique d’antan à l’échelle de la République. Il y a quelques années seulement, la nomination d’Alioune Badara Niang comme conseiller spécial du Président entraînait « progressivement » le parachutage de sa fille comme Vice Consul du Sénégal à Paris. Une caissière qui quitte le supermarché pour se reconvertir dans la diplomatie, c’est comme Farba Senghor qui prend sa carte d’adhérent au Synpics. Et surtout, ne demandez pas au frère ce qu’il a fait de la manne financière allouée au FNPJ.
Quant à Aminata Tall, elle n’a pas démérité, même si nouvellement « placardisée » et devenue indésirable dans la « cour » : une de ses filles s’est vue propulsée à la Bicis alors que l’autre se retrouve ambassadrice de la Francophonie. N’y trouvez aucune cacophonie, bien entendu, même si l’ex édile de Diourbel reçoit des mains du généreux donateur, 3 millions de Francs en guise de « diakhal », pour une famille loin d’être dans le besoin. Idem pour le frère du « sosie » de « Bombardier » (ex ministre des sports) qui se retrouve comme par enchantement à la RTS avec un salaire de 1 450 000 F, alors qu’il était au Prytanée militaire d’où il avait été exclu pour « excès » de résultats, même s’il a fini par avoir son bac au lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis. Y comprenez-vous quelque chose ? En tout état de cause, ce serait malsain de vous détailler les frais engloutis dans la construction du « petit palais » situé à côté du cabinet de Pierre Goudiaby Atepa et qui a coûté à l’ex ministre des sports 35 millions de Francs rien que pour les fondations. Evidemment, il y a de quoi douter de la bonne santé de nos finances publiques.
On ne vous dit pas tout
Retournons dans l’ancienne capitale pour rendre visite à Oussou Bébé, ce « domou Ndar » dont on se rappelle les difficultés immenses pour payer les 500 000 francs à la Sicap. Malgré tout, ce passé peu « glorieux » ne l’empêche pas de se « taper » 2 superbes « villas » à Saint-Louis dont l’une à 70 000 000 de Francs, sans mentionner qu’il a entièrement retapé la « résidence » familiale située sur l’avenue Macoudou Ndiaye. Même les riverains sont tombés des nues. Dorénavant, ils sont convaincus que monsieur fait de la magie le jeudi tout en jouant à « Euro million » le vendredi. A y voir de plus près, le Sénégal doit être l’un des rares pays au monde où les ministres sont aussi « bien payés » pour s’offrir tout ce luxe. Ajoutez-y son « asile familial » situé à quelques encablures de la Résidence de l’ambassadeur des Etats Unis, il y a de quoi crever de jalousie.
Au nom des miens
Quant à la fille du Président, elle pourrait peut-être éclairer notre lanterne et révéler un jour le nom du propriétaire de l’immense immeuble situé derrière la cathédrale de Dakar. Etant donné qu’elle a toujours eu des difficultés pécuniaires à s’amuser dans les rallyes réservés à une certaine « élite bourgeoise », le montant de 200 millions de Francs par an et pendant 3 années de suite devrait lui dire quelque chose. A moins qu’elle soit amnésique comme ce « vanneur professionnel » qui malgré ses tours de magie, a manqué de « réintégrer » le Sud dans le giron sénégalais en moins de 100 jours. Les neveux, cousins et nièces du Président ne sont pas en reste : Youga Sakho débarque à la Sapco, Ndèye Sakho, nommée conseillère à la présidence ; le regretté frère Moustapha Wade au conseil d’administration de l’Institut islamique, alors que l’insolent et autoritaire Doudou Wade rejoint le « bétail parlementaire » du Président et se permet grossièrement de mettre fin aux mandats de certains députés qui ne veulent plus danser la musique composée par le Palais. Oublions l’époux de la fille de feu Adama Wade (frère du Président) qui largue les amarres à l’ambassade du Sénégal au Yémen en 2005, cumulativement avec ses fonctions d’Ambassadeur du Sénégal en Arabie Saoudite. Ajoutez-y l’arrivée de la sœur du leader « folliste » à la direction générale de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), l’ascension plus que fulgurante des frères de Macky Sall : le premier, débarqué à la DRH du défunt CRAES et le deuxième à la Direction Régionale de la SDE à Fatick. Le troisième qui n’a pas le moindre diplôme relatif à la comptabilité se demande comment est-ce qu’il a pu atterrir au service comptable de la LONASE toujours à Fatick ? Et qu’en est-il du très généreux Malick Guèye que certains accusaient d’avoir légèrement déplacé 550 millions des caisses de l’ART, sans mentionner les 100 000 000 (cent millions) offerts comme prime de séparation à son secrétaire général ? On ne le saura sans doute jamais, comme on ne saura sans doute jamais rien à propos des 7 milliards que Taïwan aurait offerts à notre bien aimé Président.
« Get rich or die trying »
J’allais oublier l’ami préféré des journalistes, celui qui est allergique à la presse privée libre et indépendante. Le « Fou du Roi » comme le surnomment les plus téméraires, passe son temps à amuser le Roi et sa « cour ». Il rafle la mise : 4 mois seulement après sa première nomination dans un gouvernement, monsieur s’offre comptant, un « domicile » de plus de 100 millions de Francs, sans compter ses six autres « habitations » réparties dans le pays. La liste des « prédateurs » terriens et boulimiques fonciers est loin d’être exhaustive, et ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg cancérigène qui gèle les membres de ce grand corps malade : le Sénégal sous Wade. Ajoutez-y le scandale des ICS et de la défunte Sonacos, les journalistes mercenaires ou alimentaires, les « intellectuels » et « mare-à-boue » politiciens qui ont participé au festin, on comprend mieux les causes de la faillite d’un Etat déficitaire au point de vouloir brader un bijou de famille pour la bagatelle « minable » de 200 milliards de nos francs. Sans l’alternance, beaucoup d’arrivistes et de nouveaux riches continueraient d’arpenter les rues de la capitale sous une chaleur torride pour emprunter les mêmes « car rapides » que les citoyens lambda. Bravo Président, vous avez beaucoup trop de mérite. On comprend à présent ce que « Sopi » veut dire, et on y voit plus clair sur l’instauration d’une vice-présidence inopportune et qui n’est rien d’autre que la face cachée des vices d’une présidence sous perfusion élyséenne et soins soins palliatifs intenses.
mbayemomar@yahoo.fr
Auteur: Momar Mbaye
Le Soleil : Mardi 26 Mai 2009
ÉDUCATION DE BASE : Le retour des actes civiques à l’école prôné .
En lançant la Semaine de l’école de base à Kaolack, le ministre de l’Education, se référant au thème lié à l’éducation civique et à la morale à l’école, s’est engagé à restaurer le rituel des rangs avant la rentrée en classe, mais aussi la levée des couleurs et la journée citoyenne.
Les organisateurs de la cérémonie de lancement de la Semaine nationale de l’école de base s’étaient engagés à faire de cet événement un moment inoubliable de communion entre l’institution scolaire, la communauté éducative et les collectivités locales. Un pari réussi, si l’on se fie à la forte mobilisation hier, dans l’enceinte du camp militaire Sémou Djimith de Kaolack. Une occasion pour le ministre de l’Education, Kalidou Diallo, entouré de ses principaux collaborateurs, autorités administratives, municipales de Kaolack et de Kaffrine, d’insister sur l’importance du thème de cette année : « Education civique et morale à l’école : quelles stratégies pour l’émergence d’une conscience citoyenne ».
Un thème d’actualité qui, selon le ministre, entre en droite ligne des préoccupations du président de la République et du Premier ministre de faire de l’école un instrument de libération et de développement des ressources humaines, mais aussi de la recentrer dans sa mission éducative.
Pour M. Diallo, la problématique de la formation en matière de citoyenneté doit être au cœur des activités de la semaine. Pour lui, il y a eu trop de théories dans le domaine du civisme et de la citoyenneté. « L’heure est aujourd’hui aux actions concrètes à travers les comportements de tous, c’est-à-dire le respect des loi et des institutions, un attachement à la chose publique », a dit M. Diallo.
Le ministre s’est engagé à tout mettre en œuvre pour opérer les changements requis en instaurant le rituel des rangs, la levée des couleurs, les journées citoyennes, exhortant la communauté à s’engager dans cette nouvelle orientation.
M. Diallo, qui a rencontré les différents syndicats de la région, s’est félicité de l’excellence des rapports entre ces derniers, l’Ia et les Ide. Un partenariat qu’il qualifie de « fécond ». Il a enfin félicité l’élève Mariam Dior Ba de la région de Fatick sortie première du concours international de dictée au Canada. Auparavant, l’inspecteur d’Académie de Kaolack, Maurice Ndéné Warore, le maire de Kaolack, le président des parents d’élèves de la région, Waly Thiombane, ont insisté sur l’importance du thème et appelé les acteurs à conjuguer leurs efforts afin que l’école réussisse sa mission. La manifestation a été couronnée par un défilé ethnique, la présentation historique des régions du Saloum.
Auteur: Mamadou CISSE
LAs : Lundi 25 Mai 2009
AHMADOU MOCTAR MBOW SUR LA SITUATION DU PAYS « Il nous faut un Etat organisé, rompant avec l’improvisation »
Amadou Moctar Mbow, l’ex-Directeur général de l’Unesco demeure convaincu que le chef de l’Etat doit s’approprier les conclusions des travaux des Assises nationales. Des travaux qu’il préside depuis le 1er juin 2008 et qui ont pris fin hier 24 mai. Le jeu en vaut la chandelle selon lui d’autant que la gravité de l’heure est telle qu’il urge d’avoir un Etat organisé, rompant avec l’improvisation.
Quand les opérateurs économiques nationaux décrient leur marginalisation dans le tissu économique, que les acteurs du monde rural souhaitent, depuis quatre ans, la tenue des états généraux de leur secteur ; lorsque des organisations de la société civile, de travailleurs et du patronat réclament une amélioration significative de la gouvernance, la transparence dans la gestion des affaires publiques, c’est parce que le pays se trouve à la croisée des chemins. Et, si des organisations syndicales demandent à être écoutées, parce qu’elles ont des idées pour la défense et la viabilité du service public, dans tous les domaines, mais sont royalement ignorées, la presse privée est mutilée, les médias publics monopolisés par le pouvoir d’Etat ; le dialogue politique inscrit aux abonnés absents, alors réfléchir sur le devenir du Sénégal devient un devoir national. C’est tout le sens qu’il faut donner à la tenue des Assises nationales, mais aussi à l’acceptation par le président de celles-ci pour piloter ce vaste rassemblement. « Je l’avais dit, le 1er Juin dernier, je le réitère aujourd’hui : ces Assises nationales ne sont pas conçues comme une conférence nationale souveraine déguisée. Il ne s’agit pas non plus d’une entreprise de subversion, ni d’un complot », a martelé Ahmadou Moctar Mbow. Mais, souligne-t-il, réfléchir autour des Assises nationales est un devoir national auquel on ne devait pas échapper. Alors, implore-t-il, tous les partis, y compris le Parti démocratique sénégalais au pouvoir, ainsi que l’ensemble de la Société civile pour qu’ils se joignent à la charte et à son application ». Motif invoqué : « Il nous faut un Etat organisé, rompant avec l’improvisation. Si nous le voulons, nous le pouvons, car, dans la vie d’un peuple, il n’existe pas de situation qu’on ne puisse pas changer ».
« Wade doit s’approprier les conclusions des Assises nationales »
À l’endroit des plus sceptiques qui croient que le malaise de notre pays a atteint un point de non retour, Ahmadou Moctar Mbow lance : « Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité. Notre avenir, nous le ferons dès à présent, en réglant nos problèmes d’aujourd’hui ». Pour lui, « au lieu de passer notre temps à nous invectiver dans un pays qui connaît des problèmes graves et qui vont davantage s’aggraver, j’ai la conviction que tous doivent se mettre autour d’une même table, pour trouver les solutions de sortie de crise. C’est pourquoi je reste convaincu que le président de la République doit s’approprier les conclusions de nos travaux, comme le ferait tout autre citoyen ». Quid d’une audience avec le chef de l’Etat pour lui soumettre les conclusions des travaux ? L’ancien boss de l’Unesco, qui n’a pas dit explicitement sa décision ou celle du bureau des Assises nationales a déclaré : « Je serais prêt à le rencontrer, si le président de la République me le demandait par le biais d’une audience ». Dans la foulée, Ahmadou Moctar Mbow précise que quel que soit celui qui est au Pouvoir, une pression de l’opinion peut être telle qu’il est possible de lui faire changer d’avis. Et, comme s’il voulait définitivement faire taire ceux qui lui taillent un costume de présidentiable, le président du comité de pilotage desdites Assises clarifie : « Compte tenu des postes que j’ai occupés dans ma vie, je ne me mêlerai jamais des disputes politiques ».
D. TH
Mbow à Bara Tall : « On est de tout cœur avec toi dans l’épreuve injuste que tu traverses »
Autant il a le sentiment d’être injustement étranglé dans sa propre patrie, autant le patron de l’entreprise Jean Lefebvre n’est pas seul dans le croche-pied du destin qui s’est abattu sur lui. Ahmadou Moctar Mbow, histoire de lui retourner l’ascenseur, lui a témoigné sa solidarité, ainsi que celle de l’ensemble du bureau des Assises nationales. « Je tiens, au nom de toute l’équipe des Assises nationales, à dire à Bara Tall qu’il a le soutien sans faille de tout le monde dans l’épreuve injuste qu’il traverse », tranche l’ancien directeur de l’Unesco. Suffisant pour que l’assistance plonge dans la joie et applaudisse le président des Assises nationales.
D.TH
LAs : Lundi 25 Mai 2009
LE KHALIFE DE DAROU MOUSTY À WADE ET À SON REGIME : « Jamais l’horizon national n’a été aussi bouché qu’aujourd’hui, et le Sénégal n’est la propriété de personne »
Wade et son régime ont essuyé une véritable volée de bois vert de la part du khalife de Darou Mousty, et pour cause. Serigne Abdou Mbacké, par la voix de Mansour Kama, s’est invité hier au Méridien Président, pour fustiger les tenants du pouvoir libéral, coupable, à ses yeux, d’avoir plongé notre pays dans le gouffre. Sur ce, il a rappelé que le Sénégal n’est la propriété privée de personne, histoire de filer du courage à certains compatriotes victimes d’un harcèlement sans précédent de la part du pouvoir pour le seul motif qu’ils ont pris part aux Assises nationales.
Les murs du Méridien Président bourdonneront encore pendant longtemps du discours de feu dans lequel le khalife de Darou Mousty a noyé le régime de Wade. Très amer, Serigne Abdou Mbacké, dont le message d’encouragement aux initiateurs des Assises nationales a été lu par Mansour Kama, s’en est vertement pris à nos gouvernants. Dans un vocabulaire guerrier, le marabout a déclaré à qui veut l’entendre que le Sénégal n’est la propriété de personne. Poursuivant, il ajoute que jamais l’horizon de notre pays n’a été aussi bouché par la faute de nos gouvernants. Très en verve, Serigne Abdou Mbacké, qui a listé les différents secteurs de la vie nationale en cale sèche, a tenu à filer du courage à certains de ses compatriotes. « À un certain moment de l’histoire d’un pays, quand les citoyens prennent leur courage à deux mains et cherchent à sauver leur patrie qui touche le fond, leur démarche relève d’un acte de dévotion », prêche-t-il. Certes, il a été le seul à avoir prononcé hier un discours, mais la quasi-totalité des confréries religieuses ont été représentées à la restitution des travaux des Assises nationales. En effet, Serigne Mansour Sy Diamil, Cheikh Khouraïchi Niass, Serigne Aliou Mbacké Ibn Serigne Cheikh Gaïndé Fatma, Abdoul Bass Laye, les islamologues Alioune Sarr et le Professeur Assane Seck, ainsi que le représentant du Cardinal Théodore Adrien Sarr, ont assisté à la cérémonie. Et s’ils ont pris part à celle-ci, c’est parce qu’il est impérieux de taire les divergences pour sauver le navire national qui prend eau de toutes parts.
Auteur: D.TH
Le Soleil : Lundi 25 Mai 2009
PERSONNEL ENSEIGNANT : Un vaste audit lancé sur l’étendue du territoire
Un vaste audit du personnel enseignant vient d’être lancé sur l’ensemble du territoire national. Il concerne les Maîtres contractuels (Mc), les Professeurs contractuels (Pc) ainsi que les volontaires.
Le ministre de l’Education chargé du Préscolaire, de l’Elémentaire et du Moyen secondaire, Kalidou Diallo, explique cet audit par le souci de disposer d’un fichier fiable. « L’objectif est d’avoir un fichier fiable et que les états de paiement correspondent au nombre d’enseignants sur le terrain », a expliqué M. Diallo joint au téléphone.
Il a rappelé que le gouvernement a signé une convention avec Ecobank pour que celle-ci puisse prendre en charge les salaires des Mc, Pc et Contractuels afin de pouvoir les payer dès la fin du mois, à charge au gouvernement de régulariser. Mais le problème, a expliqué le ministre, « c’est qu’il n’y a pas de fichier fiable », non sans préciser que les Académies ont été interpellées au début du mois de septembre, relancées en octobre, mais tout est resté sans suite. Aussi, cet audit cherche à corriger les incohérences entre le fichier des carrières géré par la Fonction publique, celui des salaires gérés par le ministère des Finances et le Dage du ministère et le fichier des enseignants utilisé réellement par le ministère, a indiqué Kalidou Diallo.
Le contrôle a été lancé en rapport avec les Pôles régionaux de formation (Prf), les Académies, les syndicats, les agents des Finances et les résultats seront remis à ces derniers dans un souci de transparence, a confirmé le ministre.
L’audit a démarré il y a 5 jours et se poursuit jusqu’au 30 mai 2009 dans les régions. Pour Dakar, le contrôle débutera dans la 2è moitié du mois de juin. Le ministre a regretté que le sous-secteur de l’enseignement technique et la formation professionnelle ne fasse pas partie, alors que de « beaucoup de ses enseignants sont payés par le ministère de l’Education ».
L’OBSERVATEUR :
LA PRESSE SENEGALAISE A LA CROISEE DES CHEMINS Pape Samba Kane nettoie … Les Ecrits d’Augias
Article Par PAPA SOULEYMANE KANDJI,
Paru le Mardi 26 Mai 2009
Ecuries d’Augias. L'expression se réfère au cinquième des douze fameux travaux d'Héraclès (Hercule chez les Romains). Si Pape Samba Kane surfe sur les vagues du recul, pour jeter un regard froid sur la presse sénégalaise, c’est parce que ce corps de métier est, aujourd’hui, à la croisée des chemins. Et comme l’alerte ne pouvait venir que de l’intérieur, Psk a osé sauter le pas. Pour ne pas dire poser un débat de la plus haute importance qui a, entre autres mérites, celui de mettre les journalistes face à leurs responsabilités dans la société.
Le nettoyage des écuries d'Augias est l'un des douze travaux du Roi d'Élide, Augias possédait, comme son père Hélios, d'énormes troupeaux de bétail. Ses écuries étaient tellement sales qu'on ne pouvait plus y mettre les pieds, elles n'avaient plus été nettoyées, depuis plusieurs dizaines d'années. Il fut exigé d'Héraclès qu'il nettoyât leurs étables en une seule journée, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Il y réussit en détournant les fleuves Alphée et Pénée, si bien que leur cours traversa les lieux en entier. Placée dans le contexte de la presse sénégalaise, cette histoire de la mythologie grecque traduit tout le désarroi qui habite, pour diverses raisons, la «corporation» des journalistes dans notre pays. Et c’est pour toucher du doigt cette plaie qui risque, si le débat n’est pas posé avec courage, de conduire ce «quatrième pouvoir» à Canossa. Un risque calculé, pour ne pas dire périlleux, que Pape Samba Kane a osé prendre en écrivant un livre : «Les Ecrits d'Augias : Les pages sombres de la presse.» Quitte à s’exposer aux diatribes amicales d’un corps de métier, dont les composantes, d’ordinaire si enclines à ergoter sur n’importe quel sujet, ont curieusement une propension naturelle à se réfugier derrière leur petit doigt ? Une posture loin d’être confortable que le ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales, Aliou Sow, journaliste de formation, a très bien résumé : «Psk a eu l’audace et le courage de dénoncer les tares de la presse sénégalaise, s’exposant ainsi au réflexe corporatiste qui nous empêche de progresser.» Vu sous l’angle que voici, il ne serait pas exagéré, pour paraphraser le philosophe Mamoussé Diagne, de dire que Pape Samba Kane vient, là, d’apporter une contribution non négligeable au renforcement de la citoyenneté. Une évidence qui, du reste, n’échappe pas à l’auteur : «N’importe quel lecteur attentif de nos journaux aurait pu écrire ce livre qui débusque et fustige des pratiques professionnelles insupportables, ayant terni l’image des journalistes, affaibli la presse et risquent de l’achever pour de bon.» Si on y ajoute, à en croire Mame Less Camara, qui a préfacé le livre, «les faiblesses dans l’usage de l’outil linguistique comme instrument de travail et dans la qualité de l’information», force est de reconnaître que tous les éléments, «fragilisant autant le journaliste que sa profession», sont réunis. C’est à travers les béances, que sont ces deux lacunes, que Pape Samba Kane a cru devoir scruter les actes professionnels et les manquements, inquiétants ou négligeables, qui finissent par s’agréger en grands défauts. Des défaillances criardes qui ont fini par semer le doute parmi le public. Attisant, du coup, «la joie des contempteurs qui surprennent les médias en flagrant délit d’incompétence». Bref, il est loin le temps où l’expression des journalistes était élégante au point de frôler la préciosité. Cet essai de 190 pages est édité par la société de communication PolyGone de notre confrère Paul Mendy.
LE QUOTIDIEN :
26-05-2009
Quelle sera la concession forcée de Rewmi à la Coalition Sopi et à Bennoo dans le nombre de commissions à mettre en place pour le fonctionnement du Conseil régional ?
Par B.GNING
Quelle sera la concession forcée de Rewmi à la Coalition Sopi et à Bennoo dans le nombre de commissions à mettre en place pour le fonctionnement du Conseil régional ? Quelle part la formation de Idrissa Seck devra donner à ces deux groupes pour diriger ces commissions? C’est à cet exercice que cette formation devait répondre hier au terme de plusieurs heures de négociations. Jusqu’à 21h passées, aucun consensus n’était obtenu, occasionnant ainsi un certain blocage dans les travaux de la première session du conseil qui s’est ouverte avec l’annonce de la démission de Idrissa Seck et Alé Lô. M Seck, qui s’est fait remplacer par son premier adjoint à la mairie de Thiès, Yankhoba Diattara, n’a pas assisté à la chaude journée de ses «frères» de coalition à qui les deux autres groupes n’ont pas donné de répit aussi bien dans le débat sur le nombre de commissions à mettre en place que sur leurs occupants. C’est ce nombre de commissions à monter qui a bloqué les travaux en plénière jusqu’à ce que les responsables de groupes et leurs adjoints se retirent pour parvenir à un hypothétique consensus, vu la position affichée de part et d’autre et qui mettait Rewmi en fâcheuse posture.
Se référant aux textes sur la décentralisation, le président du conseil, l’ex-gouverneur Idrissa Camara, a voulu imposer les quatre commissions dites de droit au terme de l’article 44 de la loi en vigueur. Il aura comme appui dans son idée le gouverneur adjoint Matar Cissé, mais ne sera pas suivi par une bonne majorité de ses autres collègues. Ces derniers lui font comprendre cette sacrée notion de l’esprit de la loi qui peut faire créer d’autres commissions touchant notamment les domaines de compétences dévouées aux structures décentralisées. Là où Mamadou Faye de Rewmi opte pour onze commissions, Serigne Mboup du groupe Sopi pour seize. Pour défendre sa position, Idrissa Camara insiste sur la diminution des allocations au Conseil régional lestées cette année de 192 millions au titre des fonds de concours alloués par l’Etat. Une mesure qui, selon le gouverneur Camara, va plomber certaines initiatives du conseil, notamment la vie d’un pléthore de commissions. Mais rien n’y fit : le président ne réussira pas à convaincre dans la salle les conseillers de Sopi, manifestement soutenus par d’autres du Bennoo. Une revanche des Abdou Fall et autres par rapport au coup de l’installation du président était dans l’air. Tard, dans la soirée, on a appris qu’un consensus a été trouvé pour la mise en place de 15 commissions. Rewmi a proposé que les 8 reviennent à Bennoo, les 4 à Sopi et 3 restantes lui revenant. Mais, sur cette clé de répartition, il y a eu encore blocage avec la contre-proposition de Sopi qui veut s’octroyer 5 commissions, céder 10 commissions à Benno et rien pour Rewmi. C’est sur ce contentieux que tous sont retournés dans la salle. Aux dernières nouvelles, les conseillers de Sopi ont boudé en quittant la salle.
Correspondant
WALF FADJRI :
Kaolack et ses députés qui nous déshonorent
‘Nous sommes des députés de Abdoulaye Wade’, El Hadji Malick Guèye dixit. Pour ceux qui ne le savent pas, ce dernier est le (…) marabout de Kaolack vivant à Latmingué et élu malheureusement par les Kaolackois pour les représenter à l’Assemblée nationale. C’est vrai, certains me diront que Moussa Sy, le maire politicien professionnel des Parcelles Assainies l’a déjà dit. Mais, journaliste de formation, j’aime bien interpréter les propos en changeant d’angle et ces propos de Malick Guèye, vus sous l’angle de la ville qu’il représente, on peut constater et affirmer que Kaolack mérite mieux. Mes arguments, je vais les défendre suivant une logique comparative et pour cela, donnons quelques exemples d’hommes politiques qui doivent leur ascension politique et sociale aux Kaolackois et qui, malheureusement, ont déshonoré, humilié, terni l’image de Kaolack.
On commence par Malick Guèye car en tenant ces propos, il ternit l’image de Kaolack, mais aussi celle de Latmingué, un terroir qui a toujours vu grandir de vaillants fils de ces pays. J’en suis sûr, Fouad Wardini, Rose Wardini et le colonel Antoine Wardini ont envie de changer de terroir d’adoption à cause de Malick Guèye.
Avant ce dernier, Abdoulaye Diack, celui-là qui a dirigé la mairie de Kaolack pendant des années et qui logeait à l’hôtel de Paris, pour dire qu’il était le seul maire qui n’avait pas de maison parmi ses administrés, lui avait tenu des propos qui avaient surpris bon nombre de Sénégalais mais pas les Kaolackois de ma génération puisqu’ayant reconnu avoir volé l’argent du pays (…)
Passons aux Niasse, je veux parler d’Ahmed Khalifa, celui-là qui confond le respect que les Kaolackois ont pour sa famille et son nom de famille et une aura politique. Jeunes Kaolackois, en classe de terminale en 1993, on était nombreux à aller écouter le candidat Diouf au stade Lamine Guèye, jour où Abdoulaye Diack n’a pu prononcer son discours à cause des huées. Il n’empêche que Khalifa Ahmed Niasse qui a pu prendre la parole, disait : ’Il paraît que Khamane sera là, mais ne l’accueillez pas à Kaolack’, avant de préciser que Khamane représentait le candidat Wade. Heureusement que, président, vous avez compris.
Autre personnage politique de Kaolack qui n’a rien servi à sa ville, Ousseynou Goumbala, l’actuel directeur des bourses qui, pendant des années, croit que gérer la Direction des bourses, c’est faire plaisir au Premier ministre d’alors Idrissa Seck. Résultat, le fils de Kaolack, impopulaire jusque dans son quartier, a inondé les universités françaises d’étudiants thiessois et pourtant les potaches du lycée Valdiodio Ndiaye, baptisé lycée des paysans, ne manquent pas de mérite, mais plutôt de chance d’avoir des représentants comme Goumbala à la Direction des bourses.
Kaolack a aussi été représentée par Aïda Diop Demba Thioro. Last but least par Mor Maty Sarr et Baba Ndiaye. Ces deux méritent le même chapitre (...), car n’ayant aucune conviction politique, sinon que leur conviction dépend de leurs intérêts. Baba Ndiaye, c’est ce jeune de Kaolack originaire du quartier dit Ndiollofène, situé derrière Ndangane, qui a eu à diriger le Mouvement des élèves et étudiants socialistes (Mees) et qui pense que la politique, c’est un métier, un raccourci pour réussir dans la vie. Lui et Mor Maty Sarr ont tellement valsé entre le Ps et le Pds au point qu’on ne sait même plus à quel camp, ils appartiennent. Ces gens qui ont tellement dit du mal de Wade sont aujourd’hui ceux qui parlent au nom de Kaolack dans certaines instances (….)
La liste de ces contre modèles, loin d’être exhaustive, passons à présent au risque que représente le fait d’avoir Malick Guèye, Abdoulaye Diack, Ousseynou Goumbala, Baba Ndiaye et Mor Maty Sarr comme les porte-voix de Kaolack qui a toujours été respecté de par la richesse et le talent de ses hommes politiques (….) Pour commencer, citons Valdiodio Ndiaye, le parrain de notre lycée, celui-là qui, quand Senghor a usé de son absence diplomatique de Dakar, a lu le discours de la place Prôtée pour réclamer l’indépendance du Sénégal. Valdiodio, les Kaolackois sont fiers de vous.
Kaolack, c’est aussi la ville de Djim Momar Guèye, l’ambassadeur très respecté des Kaolackois et père d’Amy Toubab Guèye, avec elle la politique, c’est une affaire de personnalité. Kaolack, c’est aussi Ibrahima Seydou Ndao. La ville de Mbossé Coumba Djiguéne s’est aussi vue représentée par Thierno Bâ dans le gouvernement de Senghor, et cela a fait la fierté de bon nombre de Kaolackois. Il fut des moments où être originaire de Kaolack était un passeport, dans tous les états-majors politiques et cela était l’œuvre des prédécesseurs. Il y avait un effet de faire valoir partout où on allait, car le Kaolackois, hormis son caractère de self-made man, était réputé très courageux et digne pour défendre ses idées. Cependant, force est de constater que la jeune génération ne manque pas de références. Et pour cela, on décerne une mention spéciale au député libéral El Hadj Wack Ly, celui-là qui met toujours en avant ses propres convictions aux intérêts de son parti. Wack, sachez que l’histoire retiendra vos faits et vous méritez le titre d honorable député, car vous aviez dit non au vote de la loi Sada Ndiaye pour le renvoi de Macky de l’Assemblée. Vous avez encore dit non pour le vote de la loi pour une vice-présidence au Sénégal. Kaolack est fier de vous, car vous participez à la moralisation de la chose politique au Sénégal.
Kaolack a aussi eu de dignes fils comme le Premier ministre Mamadou Lamine Loum, l’homme d’Etat qui n’a jamais troqué son manteau d’homme d’Etat à celui de dinosaure et Souleymane Ndéné Ndiaye devrait bien aller à son école car la politique, c’est avant tout défendre l’image de son terroir. Souleymane, Lamine et votre oncle Valdiodio sont des références. Fais tout pour suivre leurs pas et l’histoire vous jugera.
Moussa THIOR Journaliste Moussathior72@yahoo.fr
Le Festival culturel panafricain d'Alger face au Festival mondial des arts nègres : Enjeux idéologiques et géopolitiques
L'étude des rapports culturels entre le Maghreb et l'Afrique noire (1) démontre que les échanges en matière d'art et de culture entre les deux univers se caractérisent par une inertie palpable. En effet, si l'on prend les festivals comme baromètre du niveau de ces échanges, on constate que seulement trois festivals sont dédiés au Nord à la culture africaine : deux au Maroc (Festival du cinéma africain de Khouribga, Festival international des musiques africaines ‘Magic Draâ’ à Zagora), et un seul en Algérie (Festival arabo-africain de danse folklorique de Tizi-Ouzou). Au sud, aucun événement n'est organisé dans le but de se rapprocher du Maghreb : les festivals dits ‘africains’ sont réservés presque exclusivement aux artistes noirs. D'autre part, les échanges et les conventions culturelles interarabes ou inter musulmanes pour les pays du Maghreb, et intra Afrique noire pour ceux du Sud fleurissent.
Il y a là support problématique pour une réflexion susceptible d'aider à comprendre ce constat paradoxal, tant les discours officiels des pays du Maghreb revendiquent une composante identitaire ‘africaine’ infaillible, et que les pays de l'Afrique subsaharienne se disent pleinement convaincus que leurs ‘frères blancs’ sont africains à part entière. Une explication généraliste considérant le Maghreb comme une entité politique homogène serait fondamentalement erronée. Les trois pays du Maghreb qui sont l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, de par leurs parcours historiques et leurs politiques culturelles souveraines, maintiennent des rapports singuliers avec l'Afrique subsaharienne. Nous tenterons dans cet article de traiter du seul cas de l'Algérie tout en évoquant quelques aspects intéressants des deux autres pays.
A l'époque des mouvements africains de résistance armée et intellectuelle, le fossé idéologique et culturel séparant une grande partie de l'Afrique noire de l'Algérie existait déjà : c'est qu'à l'origine, la définition de la résistance à la colonisation pour l'une et pour les autres n'avait pas la même signification. Dans l'Afrique de Léopold Sédar Senghor, la ‘négritude’, notion qui fait référence à l'homme de couleur noire, était l'essence de tout combat, qui doit être de préférence intellectuel plutôt qu'armé. En Algérie, c'est au nationalisme arabe mélangé au communisme et à l'Islam que les dirigeants s'abreuvaient principalement pour mener leur lutte armée. Le sentiment d'appartenance au continent africain n'est venu qu'à l'indépendance : aucun des trois textes fondateurs de la République Algérienne rédigés avant 1962 ne faisait allusion directe à l'appartenance du pays au continent africain. C'est une fois libérée que l'Algérie a connu et reconnu sa composante identitaire africaine en la constitutionalisant en 1963.
La libération du joug colonial acquise, essentiellement à partir de la fin des années cinquante du siècle passé, les pays africains font plus ample connaissance entre eux et les divergences quant à la définition de la notion de résistance n'allaient pas tarder à se transformer en différend idéologique profond qui divisa le continent en deux blocs : une Afrique exclusivement noire qui faisait de la ‘négritude pacifiste’ son cheval de bataille, et une Afrique plus diversifiée, révoltée et indomptable, qui ne se reconnaissait pas dans l'idéologie cultivée par Senghor. Le mouvement de la ‘négritude’, avec une longueur d'avance sur ses détracteurs, car appuyé par la France, organisera son premier Festival mondial des arts nègres à Dakar en 1966 et l'inscrit dans le thème : ‘Fonction et importance de l'art nègre et africain pour les peuples et dans la vie des peuples’. La manifestation se voulait être un événement historique pour inscrire la négritude dans les courants culturels mondiaux.
Le Maroc et la Tunisie étaient, avec les Emirats Arabes Unis, les seuls pays arabes à avoir participé au festival. Le Maroc, en conflit sur les frontières avec l'Algérie, ne pouvait que soutenir un événement qui ne plaisait pas à son ‘frère ennemi’. Cependant, les intellectuels marocains, en majorité de tendance communiste à l'époque, étaient farouchement hostiles au festival de Dakar. Les contemporains de l'événement se rappellent bien de la diatribe du journaliste Abdallah Stouky parue dans la revue ‘Souffle’ en 1966, une revue qui sera d'ailleurs interdite quelques années plus tard et son fondateur jeté en prison par le Roi Hassan II.
La Tunisie, quant à elle, par son président El Habib Bourguiba, soutenait Senghor dans son projet de francophonie internationale. La complicité entre les deux hommes cachait en réalité un rapport d'intérêt. En effet, c'est le projet francophone qui intéressait Bourguiba et non Senghor. Georges Lapassade, dans un entretien avec Olivier Barlet, révèle une discussion avec Senghor où ce dernier avait affirmé que dans les yeux de Bourguiba, il n'était que ‘son petit nègre’ (3).
L'Algérie n'était pas présente au festival de Dakar. Seule la chanteuse Taos Amrouche, qui résidait à Tunis, avait représenté son pays contre vents et marées et recevra le prix de la musicologie. Elle sera privée de participation au Festival panafricain d'Alger en 1969.
En Afrique noire, le boycott viendra par la Guinée d'Ahmed Sékou Touré. Sur le plan international, c'est Cuba de Fidel Castro qui fera de même. Les deux pays étant communistes, ils manifestaient de fait leur solidarité avec le parti d'extrême gauche sénégalais Pai (Parti africain de l'indépendance), interdit, et ses partisans malmenés à l'époque par Senghor. A l'instar de l'artiste noir américain Paul Robeson et de la chanteuse sud-africaine Myriam Makeba, plusieurs autres personnalités refusaient de participer au festival. Les voix s'élèveront à l'intérieur même du Sénégal quand l'Union générale des étudiants de l'Afrique Occidentale (Ugeao) et ceux de l'Union générale des étudiants sénégalais (Uges) appelleront au boycott.
Les raisons de l'absence de l'Algérie étaient certes accentuées par le fait que Senghor réprimait les communistes (le pays étant profondément socialiste), mais les raisons principales sont ailleurs. En fait, la négritude ne correspondait pas à la vision que l'Algérie avait de la nature des relations que l'Afrique se devait d'entretenir avec les anciennes puissances coloniales. Sous le patronat du général de Gaulle, le premier Festival mondial des arts nègres de Dakar était considéré par le pays ‘d'un million et demi de martyrs’ comme une insulte à l'ensemble des peuples qui ont souffert du colonialisme. Ainsi, l'Algérie devenue modèle de décolonisation et de résistance, découvrait soudainement son appartenance africaine. Mais elle ne pouvait se reconnaître dans un mouvement de négritude ethnocentriste et, de surcroît, asservi à la France.
L'Algérie décide alors de ressusciter un mouvement qui correspondait à ses orientations. De tendance dure vis-à-vis du colonisateur et appelant à regrouper toutes tendances africaines au-delà des pigmentations, le panafricanisme constituait le mouvement idéal qui lui permettait d'attirer l'attention et d'asseoir son leadership sur les pays tiers-mondistes. Alger dépoussière le mouvement et lui conçoit un festival sur mesure : le premier Festival culturel panafricain d'Alger, appelé aussi ‘Opéra du tiers-monde’. Il est organisé en 1969 sous le signe de ‘Réalités de la culture africaine et rôle de la culture africaine dans la libération nationale, dans la consolidation de l'unité africaine et dans le développement économique et social de l'Afrique’.
La manifestation était une réponse à l'exclusion ressentie par l'Algérie de la part des organisateurs du Fesman, mais aussi une réponse à la France pour lui signifier que l'indigène qu'elle a cru incapable de prendre son destin en main, est désormais capable de la concurrencer sur l'ensemble d'un continent. Les mécontents du Festival mondial des arts nègres affluaient de tous bords vers Alger pour argumenter leur opposition à l'idée de la négritude. De la sorte, Henri Lopes, Stanislas Adotevi, Wole Soyinka, Amilcar Cabral, René Depestre et d'autres intellectuels encore feront du festival une tribune pour régler leur compte avec Senghor. A Dakar même, la conférence de Pathé Diagne, intitulée ‘La négritude au Festival panafricain d'Alger’, au lendemain du festival, déconstruisait sans ménagement la notion de ‘négritude’.
L'intellectuel sera menacé de mort et s'exilera en France, puis aux Etats-Unis (4).
Aujourd'hui, le Festival panafricain continue d’être une référence de politique culturelle en Algérie en général, et dans la capitale en particulier. Cette brève plongée de type synchronique révèle qu'une partie de l'origine du problème de l'incompréhension entre l'Algérie et le continent noir prend sa source dans une dialectique historique complexe liée à une confrontation idéologique entre les tenants de la ‘négritude’ au Sud et les partisans du ‘panafricanisme’ situés au Nord mais aussi dans le Sud.
L'antagonisme est accentué par l'incapacité, pour la plupart des pays d'Afrique noire, d'imaginer le continent autrement que ‘noir’, et pour les pays du Maghreb de se détacher de leur complexe de supériorité dans leurs rapports avec l'autre partie. L'Europe, à travers ses programmes sectoriels destinés à l'Afrique qui distinguent le Nord du Sud, appuie les disparités.
On aurait pu en rester là, mais seulement voilà : presque quarante années plus tard, et au moment où tout le monde pensait que les vieux démons idéologiques séparant l'Afrique avaient disparu, voici que le gouvernement algérien décide d'organiser en juillet 2009 le deuxième Festival culturel panafricain d'Alger. Quelques mois plus tôt, Abdoulaye Wade avait annoncé la tenue, à Dakar, de la troisième édition du Festival mondial des arts nègres dans la ville qui l'a vu naître, après une deuxième édition organisée à Lagos en 1977, mais qui n'a pas suscité un grand intérêt.
Présenté auprès de l'Union africaine (Ua) en Afrique du Sud le 17 novembre 2007, le projet d'organiser une deuxième édition du festival panafricain a été révélé quelques mois après le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, discours qui a suscité l'émoi en Algérie. Déjà, à l'époque du Festival mondial des arts nègres en 1966, le discours d'André Malraux à Dakar avait provoqué un tollé à Alger et le Manifeste du Festival panafricain émis 3 ans plus tard n'était qu'une réponse directe à ce discours. Aussi, est-il intéressant de constater que le Maroc, n'étant pas membre de l'Union africaine et toujours en conflit avec son voisin algérien, fait partie du comité d'organisation du Fesman 2009.
La coïncidence de l'organisation des deux festivals en 2009, et à quatre mois d'intervalle, ne laisse pas de doute pour affirmer que l'Algérie ne voulait pas rester les mains croisées face à un Fesman 2009 où elle allait être mise à l'écart. Un Fesman sous le signe de la francophonie alors qu'elle ne fait toujours pas partie de l'organisation internationale de la francophonie. Avec son ‘contre festival’, Alger veut réaffirmer son refus de l'hégémonie française sur l'Afrique, au moment même où l'ancien colonisateur refuse toujours de reconnaître ses crimes commis pendant la colonisation.
Même si le président Wade a vidé le Festival mondial des arts nègres 2009 de sa ‘négritude’ pour en faire une ‘Renaissance de l'Afrique’, le festival demeure le protégé de la France qui participe, avec le Maroc, à son orientation et à son organisation. La production et la direction générale du Fesman 2009 sont assurées par deux Français : Jean-Pierre Bloch et Gad Weil.
Le Festival culturel panafricain d'Alger ne pourra inviter des panafricains convaincus comme autrefois, étant donné que la plupart ont disparu ou se sont convertis par la force des choses en théoricien au bord des facultés européennes et américaines. De ce fait, le conflit idéologique d'autrefois qui opposait le mouvement de la négritude au mouvement du panafricanisme s'est considérablement affaibli. Le conflit s'est transformé en enjeu géopolitique entre l'Algérie d'un côté, le Maroc et la France de l'autre.
Ammar KESSAB Chercheur en ingénierie culturelle, Spécialiste des politiques culturelles africaines (www.pambazuka.org)
NOTES
1 - Maghreb-Afrique noire : Quelles cultures en partage, Cultures Sud, n°169, avril-juin 2008.
2 - La Proclamation du 1er novembre 1954 ; la Déclaration du congrès de la Soummam de 1956 ; la Déclaration du congrès de Tripoli en juin 1962.
3 - Entretien d'Olivier Barlet avec Georges Lapassade. Paris, octobre 1998.
4 - Entretien personnel avec Pathé Diagne en 2009 à Yaoundé, Cameroun
Revalorisation du corps des inspecteurs du travail : Le ministre Habib Sy veut arrêter la saignée vers le privé
Le directeur général de l'Ena a lancé un appel du pied au ministre de l’Emploi, Habib Sy, pour la revalorisation de l'Inspecteur du travail. L’idée est de mettre ces agents dans des conditions de travail optimales afin de réduire le taux de désertion.
Le directeur général de l'Ecole nationale d'administration (Ena) invite le gouvernement à revaloriser la fonction de l'inspecteur du travail et de la sécurité sociale. Abdoulaye Camara, qui s'exprimait hier lors de l'ouverture d'un atelier national de formation des formateurs en normes fondamentales du travail et en droit international du travail, s'est montré inquiet du fait que les inspecteurs du travail, formés dans son institution, ne restent pas dans l'administration, faute de bonnes conditions de travail. ‘Les inspecteurs du travail, formés à l'Ena, ne restent pas longtemps dans l'administration. Ils sont débauchés par le secteur privé qui leur propose un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail. C'est une perte énorme pour l'Etat, parce qu'ils ont été formés avec l'argent du contribuable’, déplore-t-il.
Interpellé au premier chef, le secteur privé n'a pas tardé à réagir. Et c'est par la voix du président de la Cellule tripartite de suivi (Cts) du Projet d'appui à la mise en œuvre de la déclaration de l'Organisation internationale du travail (Oit) relative aux principes et droits fondamentaux du travail (Pamodec), Charles Faye. ‘Le secteur privé a toujours plaidé pour des rapports transversaux entre l'entreprise et l'école. Les inspecteurs du travail trouvent généralement leur avantage dans le privé qui leur garantit un futur. C'est-à-dire la sécurité de l'emploi. Ils ont des compétences en ressources humaines qui sont la première richesse de l'entreprise’, souligne-t-il.
Le ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail et des Organisations professionnelles, s'est montré, lui aussi, sensible à cette interpellation du directeur général de l'Ena. ‘Le corps des inspecteurs du travail enregistre le taux le plus important de désertion dans l'administration. J’ai été frappé négativement, si j’ose dire, par les conditions de travail des inspecteurs et des contrôleurs du travail. Ils sont dans des conditions extrêmement difficiles du point de vue matériel, des locaux, de la rémunération’, reconnaît Habib Sy. ‘Il est de mon devoir de relever les conditions de travail des inspecteurs et des contrôleurs du travail’, avoue-t-il.
Le ministre entend ainsi travailler ‘pour qu'on revalorise davantage les conditions de ces inspecteurs du travail. Je suis, moi-même, dans ces conditions. Les conditions de travail du ministère sont difficiles. C'est inacceptable. Je m'emploierai à changer les choses’, promet-il. Selon lui, ce corps de la fonction publique connaît une saignée parce que ces fonctionnaires sont de plus en plus recrutés par le secteur privé. ‘Aujourd’hui, le problème le plus crucial auquel le monde est confronté, c’est celui de l’emploi. Il faudrait que ces ressources humaines soient dans de meilleures conditions’, soutient Habib Sy.
Le ministre de la Fonction publique invite, en outre, l' Etat, les employeurs et les employés à réfléchir ensemble sur d’autres formes de revendications, pour que les grèves récurrentes ne conduisent pas à une paralysie de l’économie du pays. ‘Malheureusement, le brassard rouge a été dévoyé. Je crois qu’il nous appartient nous Etat, employeurs et employés, de réfléchir sur d’autres formes de revendications qui ne participeraient pas à paralyser le processus de développement de notre économie’, déclare-t-il. ‘La question que je me pose depuis que je suis à la tête de ce ministère, c’est de savoir si les travailleurs doivent adopter les mêmes principes de revendications que les pays développés’, lance Habib Sy.
Pour lui, des pays sous-développés comme le Sénégal ne doivent pas adopter les mêmes formes de lutte que les pays développés. ‘La réalité, c’est que les pays développés ont atteint le plafond du développement. Même avec un taux de croissance de 1 %, ils sont satisfaits. Ce n'est pas notre cas, nous qui sommes sur la voie de l’émergence’, fait-il savoir. ‘Si nous voulons atteindre un taux de croissance à deux chiffres, soutient le ministre, il ne nous est pas permis d’arrêter de travailler ; même si l’entreprise n’a pas respecté ses obligations, même si l’Etat n’est pas en mesure de satisfaire toutes les revendications des travailleurs’.
Cet atelier de cinq jours entre dans le cadre de la seconde phase du Pamodec. Lancé en décembre 2006, ce programme inscrit parmi ses objectifs prioritaires la formation des futurs décideurs, par l’intégration des normes internationales du travail dans les curricula de formation des écoles nationales d’administration, des universités et autres centres de formation dans les pays couverts par le programme.
Ndakhté M. GAYE