l'Anoci : 258 milliards volatilisés !
Echec et mât pour l’Etat
Le Soleil : Samedi 27 Juin 2009
THIES : Marche contre la hausse de l’électricité et le manque d’eau
La section départementale de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs), dirigée par Yatma Guissé, a organisé hier dans l’après-midi une marche, pour protester contre le manque d’eau et la hausse annoncée sur le prix de l’électricité.
Environ 150 personnes ont pris part à la marche qui est partie de la Promenade des Thiessois, en passant par les avenues Léopold Sédar Senghor, général de Gaulle et Lat Dior. Elles ont protesté contre la hausse annoncée de 8% sur l’électricité, le manque d’eau dans l’essentiel des quartiers de la ville (Mbour I, Mbour II, Cité Senghor, Cité Lamy...)
Yatma Guissé a remis à l’adjoint au gouverneur chargé du Développement, Amadou Makhtar Cissé, un mémorandum destiné aux autorités de l’Etat. Le mémorandum exprime « toute la frustration des populations sur cette situation difficile qu’elles vivent ».
L’adjoint au gouverneur a salué le caractère pacifique de la marche et promis de transmettre à la hiérarchie le mémorandum.
African Global News : Vendredi 26 Juin 2009
Entre délestages et augmentation du coût de l’électricité, le ras-le-bol des Dakarois.
48 heures après l’annonce de la hausse de 8% sur le prix de l’électricité par le ministre de l’Energie et des Biocarburants du Sénégal, Monsieur Samuel Sarr, des Sénégalais, exaspérés par le retour des délestages crient leur ras-le-bol dans ce micro trottoir.
Codou Ngom, mère de famille à Fass-Casier
Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai failli rendre l’âme. Si j’avais une crise cardiaque, je ne serais plus là aujourd’hui. Cette augmentation me fait trop mal car au par avant, il fallait se décarcasser pour payer la facture d’électricité. Et maintenant que le prix de l’électricité hausse de 8%, qu’allons-nous faire ?
Niokhor Fallou Ndiaye, menuisier à Médina.
Nous allons fermer nos ateliers et retourner au village pour cultiver la terre. Avec le peu que nous gagnons, nous ne serons pas en mesure de payer l’électricité que nous ne voyons parfois pas. La Sénélec veut par là que nous passions des scies aux hilaires.
Mame Aïcha Gning, enseignante
Cette mesure plonge tout le monde dans le désarroi. Mais attendons de voir. Une augmentation des salaires s’en suivra peut-être. Sinon, voilà un véritable motif de grève des enseignants car, il est inadmissible d’augmenter les prix des denrées sans apporter quelques améliorations sur les salaires.
El Hadj Mor, retraité
Je vais débrancher mon compteur et le rendre à la Sénélec. Ma petite pension ne me permet vraiment pas de supporter un tel coût du courant. Je vais retourner à l’ère des bougies ou des lampes tempêtes.
Auteur: Edouard Touré
LE QUOTIDIEN :
PIT - Les camarades de Dansokho tracent la route d’un autre combat.
La transition et les nouveaux chantiers de l’opposition
Tout se résume au départ de Abdoulaye Wade chez Amath Dansokho et ses camarades. Pour le Pit, ce départ dans le court terme relève d’une salubrité publique et il n’entend pas transiger là-dessus. Seulement, il demeure convaincu que ce départ ne se fera que par les voies et moyens que le peuple a acquis de haute lutte et qui sont consacrés dans la Constitution.
Par Aly FALL
Le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) a largement mis en exergue, dans sa Déclaration, la problématique de la transition entre le régime hérité et le nouveau à mettre en place. Les camarades de Dansohko se disent conscients des dangers institutionnels qui pourraient découler de la nature du régime hérité de Wade. Déjà, se souviennent Amath Danso-kho et ses camarades, «avec Idewa (Initiative pour le départ de Wade), le parti (Pit) avait posé la problématique de la démission de Wade avant la fin de son mandat en 2007, en spécifiant clairement son choix pour le respect des dispositions constitutionnelles en cas de démission ou de décès du chef de l’Etat, pour barrer la route à toutes les forces qui seraient tentées par un coup d’Etat». Cette problématique demeure une préoccupation pour le Pit qui a encore fouiné dans les écrits de Sémou Pathé Guèye, alors n° 2 du parti pour orienter les prochains combats de l’opposition. En tous les cas, le Pit est formel : «Aujourd’hui, en cas de départ prématuré de Wade, il n’y a aucune raison pour que (nous changeons) de position sur la question de cette transition.» Cette position, selon le Pit, «devrait même être réactualisée en ajoutant à la réforme du système électoral, l’élaboration d’une constitution consensuelle sur la base des conclusions des Assises nationales». Pour Dansokho et Cie, cette réactualisation est d’autant plus obligatoire et pertinente «que les institutions issues des Assises nationales sont, en tous points, conformes à l’armature institutionnelle que nous avions proposée à la Cpa (Coalition pour l’alternative) dans le rapport de Sémou». Il s’agit d’un dispositif composé d’un président de la République, avec les prérogatives qu’il a dans un régime parlementaire et un Premier ministre, avec les prérogatives qui sont les siennes en régime parlementaire et son gouvernement, indiquait clairement Sémou Pathé Guèye.
En l’état actuel des choses, relève la Déclaration du Pit, «s’il est clair qu’en cas de départ anticipé de Wade la transition est de deux mois, combien de temps devra-t-elle durer en cas de son départ par le suffrage?» Et les camarades de Dansokho de se poser des questions : «Si dans le premier cas, le contenu de la transition est d’organiser des élections présidentielles sur des bases consensuelles, et éventuellement, un référendum sur les nouvelles institutions avant la présidentielle, dans le second cas, quel sort réservé aux conclusions des Assises nationales tant au plan du système électoral que de la réforme des institutions?» Donc, de l’avis de ce parti de Bennoo Siggil Senegaal, que Wade parte prématurément ou par la voie des urnes, la question de la transition est la problématique de fond qui se pose à l’opposition. Le règlement de cette équation devra permettre de donner «une direction politique à la lutte des élus locaux, des travailleurs, du monde rural, contre les conséquences néfastes de ses politiques en action, et à la lutte de tous les républicains et démocrates contre ses violations quotidiennes des droits et libertés des citoyens, et contre son projet de dévolution monarchique du pouvoir qu’il est en train de mettre en œuvre».
alyfall@lequotidien.sn
Jëf-Jël - Appel au dialogue politique: Wade veut «briser l’union sacrée de Bennoo».
Par S. DIOP
En réunion jeudi dernier, l’Alliance Jëf-Jël a livré sa position sur l’appel au dialogue lancé récemment par le Président Wade. Pour ce parti, «la volonté manifeste du Président Wade est de briser l’union sacrée de Bennoo». Ce que vise ce dernier, selon les camarades de Talla Sylla, c’est de «ralentir l’élan de la seule force capable de mettre en échec l’unique projet qui le retient au pouvoir, celui d’installer son fils à la tête d’un Etat républicain et démocratique». Voilà pourquoi, ils sollicitent la vigilance des «forces citoyennes et démocratiques», tout en les invitant à plus de solidarité afin que soit préservée «l’unité par la concertation et le consensus». Cela, pour une application de la charte de gouvernance démocratique et les conclusions des Assises. Une application, au besoin, par voie référendaire et très rapidement, soutient le Jëf-Jël qui «réitère sa volonté d’œuvrer pour l’unité des forces politiques et sociales soucieuses du devenir du Sénégal».
L’Alliance Jëf-Jël rappelle qu’elle est partie prenante du dialogue sincère, constructif et fécond ayant abouti aux conclusions des Assises nationales. Pour cette raison, elle «attire l’attention des Sénégalais sur les prétextes fallacieux brandis par un régime aux abois pour éluder des contentieux majeurs ayant trait à la sécurisation du processus électoral et au respect des droits inaliénables des citoyens». Le Jëf-Jël «exige le départ immédiat de Wade en vue d’abréger les souffrances du peuple sénégalais soucieux d’une paix sociale durable».
Sur un autre registre, le Bureau politique du Jëf-Jël «dénonce le bilan scabreux de l’Anoci qui ne peut faire l’impasse sur un audit externe et une audience publique transparente devant édifier les contribuables». Il a également désapprouvé les pénuries et la hausse envisagée du prix de l’électricité ; une situation qui va aggraver «les pénibles conditions de vie des populations».
sodiop@lequotidien.sn
La gestion de l'Anoci à l’Assemblée nationale : Karim Wade en comédie mardi .
27-06-2009
Député à l’Assemblée nationale et Secrétaire général du Parti social-démocrate/Jant Bi, Mamour Cissé n’entend pas cautionner le simulacre d’un passage de Karim Wade devant la représentation parlementaire pour s’expliquer sur la gestion de l’Anoci. Des conditions sont créées pour une scène de comédie face à des députés n’ayant pas reçu le rapport de l’Anoci et avec une répartition du temps de parole (1minute) entre 75 intervenants. De cela, Mamour Cissé ne veut pas être complice.
Propos recueillis par Daouda GBAYA
Karim Wade va passer devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Serez-vous présent ?
Je n’y serai pas pour la bonne et simple raison que je n’ai pas reçu de document me permettant de m’imprégner de ce qu’on va me dire mardi. Les parlementaires que nous sommes, nous sommes habitués à travailler sur la base de documents. Les ministres passent à l’Assemblée nationale, parce que, préalablement, on a discuté en commission technique. A défaut de discuter en commission technique, on nous a au moins envoyé des documents pour nous imprégner du contenu du rapport éventuel qu’il va nous communiquer. Je suis désolé : si je dois être un simple spectateur, ça ne m’intéresse pas ; je n’y serai pas. Mon groupe parlementaire m’avait désigné ; j’ai décliné l’offre. Il s’agissait, au niveau de notre groupe parlementaire, de nous répartir le temps de parole. J’ai tenu à signifier au président de notre groupe parlementaire que je ne serai pas à cette rencontre. Je ne veux pas que l’on joue le rôle qu’on attend de nous. Si on nous respecte, on doit nous donner préalablement les documents.
Comment vous interprétez cet acte ?
Je ne sais pas quelle est l’interprétation à faire sur ce truc-là, mais je trouve simplement que c’est une manière encore une fois d’affaiblir l’Assemblée nationale. Une représentation parlementaire méritait plus d’égards étant entendu qu’on s’adresse à des représentants du peuple. Le minimum qu’on attendait d’eux, c’est de nous remettre les documents. Du moment où cela ne s’est pas fait, je ne me ferai pas le complice de ce qui se fera là-bas. Si je dois parler, ce sera sur la base de documents. Et dès l’instant où je ne suis pas dans les conditions de préparer cela, j’ai préféré avoir la modestie de rester chez moi.
Selon nos informations, il n’y aura que 75 députés qui vont s’inscrire pour un temps de parole d’une heure au total. Ne crée-t-on pas là les conditions d’un simulacre ?
Comme je vous l’ai dit, je n’étais pas à la conférence des présidents. Nous ne savons pas comment sont répartis les temps de parole, etc. Cela ne m’intéresse pas. Dès l’instant qu’on ne m’a pas donné la possibilité d’étudier le fond, la forme ne m’intéresse pas. Si on veut un dialogue, il faut donner la possibilité aux deux parties d’apprécier et de porter les questions pertinentes qu’il faut. Donc, vous ne pouvez pas venir faire votre discours liminaire et vouloir que je réagisse.
Au-delà de cette audition, pensez-vous qu’il y a une réelle volonté de tirer au clair la gestion de 452 milliards de l’Anoci ?
Si on veut qu’il y ait une transparence dans tout cela, il appartient, en premier lieu, aux experts, aux gens qui sont outillés pour ce travail, d’apporter un rapport contradictoire. 452 milliards ou 352 milliards, je pars d’un principe : dès l’instant qu’il s’agit de l’argent public, il faut justifier la part qui incombe à l’Etat du Sénégal, les emprunts pour les générations à venir qu’ils doivent payer. Alors, il faut que la transparence soit de mise ; et pour qu’il y ait la transparence, il faut un débat contradictoire, un rapport contradictoire.
Je ne désespère pas qu’on puisse, par la force des choses, avoir un débat contradictoire. On ne peut pas, hier, reprocher des choses à l’ancien Premier ministre -vous savez que j’étais le précurseur de ce débat- et adopter le profil bas devant l’Anoci. On est désolés, mais demain fera jour.
En tant que député, que comptez-vous faire concrètement pour que les Sénégalais sachent réellement où est passé leur argent ?
Ce que je peux vous dire, c’est comme on dit en Wolof «kouye yoot du sexët» («on ne dévoile pas toutes ses armes en temps de guerre»). Les jours à venir, nous ferons des propositions. Et vous aurez des surprises.
Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que vous déposiez une motion de censure ?
Actuellement, tout est possible, mais une motion de censure, c’est peut-être téméraire. Peut-être ce sera sur le principe. Aujourd’hui, il y a une majorité mécanique telle qu’aucune motion de censure ne peut passer. Ce que les Sénégalais souhaitent aujourd’hui, c’est qu’il y ait une gestion transparente de l’Etat. S’ils (les responsables de l’Anoci) le font, c’est tant mieux. Eux-mêmes ont intérêt à ce qu’il y ait une transparence dans tout cela. S’ils ne le font pas, les Sénégalais ne sont pas amnésiques ; ils auront à sanctionner demain, positivement ou négativement, tout cela.
dgaya@lequotidien.sn
Marche nationale contre la hausse des prix de l’électricité
Mademba Sock reprend le flambeau de la lutte et promet l’enfer à l’Etat
L’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) ne va pas rester les bras croisés face à la décision prise par le gouvernement de procéder à une hausse de 8 % sur les tarifs de l’électricité. Mademba Sock et ses camarades appellent à la mobilisation générale. Joignant le geste à la parole, ils ont, à travers une déclaration, appelé à une marche nationale et à l’organisation de sit-in dans tous les départements du Sénégal.
Pour l’Unsas, cette hausse annoncée fait suite aux injonctions du Fmi de supprimer des subventions sur le prix du gaz butane, de l’électricité et sur les denrées de première nécessité.
Mademba Sock et ses camarades avaient vu venir. Car, font-ils observer : «Le gouvernement avait annoncé la couleur dès le début du mois de novembre 2008 dans le cadre de l’examen de la Loi des finances 2009. Dans un souci d’équilibre budgétaire et de cadrage macroéconomique, il veut faire porter le chapeau des déficits et des dépassements budgétaires aux goorgoorlu sénégalais, c’est inacceptable !»
Ils soutiennent qu’ils avaient tiré la sonnette d’alarme «en mesurant toutes les conséquences et les effets nocifs que de telles mesures pourraient entraîner et affecter les conditions de vie des populations, freiner la productivité des entreprises et précariser l’emploi dans notre pays».
Pour l’Unsas, «il est indéniable de penser qu’à travers ces mesures, le gouvernement ne cherche qu’à renflouer ses caisses en utilisant la surtaxe sur les produits pétroliers pour l’affecter dans d’autres secteurs qui répondent à des préoccupations contraires aux exigences du développement.»
L’Unsas associe à son appel à la mobilisation générale tous les segments sociaux (syndicats, associations consuméristes et de défense des droits de l’homme, etc.).
Tous doivent, dans un même élan unitaire, «freiner les folies meurtrières du gouvernement qui, dans le souci de maintenir son train de vie dispendieux, vient de faire voter une loi mettant fin aux retenues opérées sur les salaires des ministres, députés, sénateurs et autres nantis du régime. C’est significatif, si nous mettons tous ces faits dans une même logique», estime la centrale syndicale que dirige Mademba Sock.
C’est pourquoi, l’Unsas demande à ses responsables des unions départementales de prendre contact avec les autres démembrements des centrales syndicales pour la mise en œuvre du plan d’actions qu’elle entend dérouler face aux hausses annoncées par le gouvernement.
Source : Nettali.net
Naissance de l’association des usagers de banques : Les clients fatigués d’être plumés.
27-06-2009
Les pratiques des banques du Sénégal n’encouragent pas les citoyens ordinaires à ouvrir un compte, car ils ont l’impression, le plus souvent, de se faire plumer sans risque. Une association a été mise en place d’ailleurs, pour en finir avec certains abus dont sont victimes les clients des banques.
Par Mohamed GUEYE
Amadou Diallo avait perdu son emploi. Pendant plus de six mois, son compte bancaire n’avait connu aucun mouvement, car son titulaire n’y avait gardé aucun sou. Amadou avait pensé que son compte ne connaissant aucun mouvement, la banque allait le suspendre. On peut imaginer sa surprise, quand il a reçu son relevé de compte, et constaté qu’il devait près de 25.000 francs Cfa en agios et taxes diverses, dont il ne comprenait nullement à quoi il les devait. «J’avais ouvert mon compte principalement pour héberger mon salaire. Et quand j’ai perdu mon premier emploi, j’avais avisé mon gestionnaire de compte que je risquais de ne pas pouvoir alimenter ce compte. Il m’avait dit que cela ne posait aucun problème, puisque je ne devais rien à la banque. Mais, il ne m’avait pas dit que je devais payer des taxes chaque mois.»
La situation de Diallo n’était pas particulière, et sa banque ne lui en voulait pas spécialement. Tout simplement, son gestionnaire avait «oublié» de lui expliquer certains détails au moment où il ouvrait son compte. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, un compte non alimenté pendant trois mois, n’est pas suspendu par la banque, et il continue d’être grevé d’agios, comme s’il enregistrait des opérations. Et lorsque, énervé, Amadou Diallo a voulu résilier son compte, le gestionnaire lui a expliqué que s’il ne régularisait pas sa situation financière en épongeant ces dettes, la banque allait porter son cas à la Commission bancaire de la Bceao, et il risquait d’être interdit d’ouvrir un autre compte, dans n’importe quelle autre banque. Le jeune homme, qui travaille dans une société privée à Dakar, avait le sentiment d’être victime d’une injustice, et il voulait savoir où il pouvait dénoncer pareille situation. Maintenant, il se sentirait peut-être consolé, ou même encouragé, avec la création de l’Association sénégalaise des usagers de la banque (Asub), qui a vu le jour pour, justement, dénoncer ce genre de pratiques.
Car, au Sénégal, les pratiques abusives des banques ne se comptent pas sur les doigts d’une main. Ainsi, les clients de la Société générale savent par exemple que le fait, pour un client, de vouloir se faire tirer un chèque dans une agence autre que celle où son compte est domicilié, lui coûtera 1 500 francs Cfa de frais. Et si le chèque est tiré au bénéfice d’une tierce personne, cette dernière ne pourrait retirer plus de 190 000 francs Cfa dans une autre agence que celle de la domiciliation du titulaire du compte. Ici, la notion de compte unique dont se vantent les concurrents de la Cbao et Ecobank, est inconnue.
PRATIQUES ABUSIVES
Autre abus, parmi les plus courants, l’utilisation de la carte de crédit. Au moment où la Banque centrale, la Bceao veut encourager l’utilisation des cartes magnétiques, plutôt que de la monnaie fiduciaire, un usager qui ose opérer deux retraits d’argent dans un guichet automatique de banque (Gab), paie une pénalité qui va de 500 à 1 500 francs Cfa, selon les banques. Et pour ceux qui ont des cartes visa, si, client de la Bicis ou de la Générale, on s’aventurait à retirer de l’argent dans un guichet Cbao, la pénalité n’est pas de moins de 2 000 francs Cfa pour l’opération. Alors que le même usager pourrait par exemple, payer ses emplettes dans une grande surface avec sa carte de crédit, sans aucune facturation abusive. Comment alors expliquer cela ?
Dans le document annonçant la naissance de l’Asub, ses créateurs listent d’autres tracasseries. Et il y en a de tous les genres. Comme : «La facturation de ‘frais’ exagérément élevés pour l’obtention de simples extraits ou relevés de compte auprès de certaines banques ; les dates de valeurs qui permettent à certaines banques de bénéficier indûment de un à deux jours d’intérêts au détriment du déposant ou de l’emprunteur ; le prélèvement de frais ou remboursement en cas de remboursement anticipé de crédit.» Sur ce point, il y a une autre facette de l’histoire également. Un fonctionnaire avait emprunté environ 4 millions de francs Cfa à sa banque, afin de terminer la maison qu’il était en train de construire. Pour ce prêt, la banque lui avait souscrit d’office une police d’assurance, dont le montant était déclaré remboursable une fois la créance payée. Or, déclare le fonctionnaire, «au moment de me faire rembourser cet argent, il a fallu de peu que j’en vienne aux mains avec mon gestionnaire. C’était comme si je voulais lui faire les poches presque. Alors que je ne demandais qu’un droit contractuel».
CONCERTATIONS
L’Asub, qui liste bien d’autres pratiques litigieuses, affirme que «les correspondances échangées avec l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef), confirment le bien fondé de nos constatations. L’Apdef reconnaît en effet, de manière non équivoque, le caractère anormal et sans fondement de telles pratiques». Les usagers considèrent que ces pratiques des banques pénalisent lourdement l’économie, et sont également à la base du faible taux de bancarisation de la population sénégalaise. C’est pourquoi, M. Saliou Sarr, le président de l’Asub, ainsi que les membres de son équipe, veulent se concerter avec les structures bancaires afin d’y apporter une solution qui ne lèse aucune des parties. Mais, les solutions pourraient également porter sur «l’assistance juridique, la médiation» ou autres.
Dans leur document de présentation, les usagers des banques disent avoir mis en place un comité consultatif, comprenant des professeurs de Droit, des hauts fonctionnaires, ainsi que divers spécialistes, «qui ont accumulé une expérience riche et diversifiée dans les sphères les plus élevées de l’administration sénégalaise». De leur côté, les banquiers de l’Apbef se veulent sereins face à cette forme d’expression consumériste. Le président de cette association, M. Arfang Boubacar Daffé a indiqué qu’il s’apprêtait à rencontrer dans les plus brefs délais, le bureau de l’Asub et à écouter leurs revendications. Avant cette rencontre, il a néanmoins tenu à considérer que la venue de cette organisation est une bonne chose et «devrait servir à améliorer la qualité du service», puisque, comme toute autre organisation, les membres de cette structure sont composés de consuméristes, et qu’ils ont des revendications spécifiques à émettre.
Toutefois, cela ne préjuge pas que l’Apbef considère que tous les griefs de l’Asub sont fondés. «Nous allons les écouter et voir ce que nous pourrions faire ensemble, éventuellement», ajoute le président de l’Apbef.
mgueye@lequotidien.sn
Anoci, la maison hantée !
L’Anoci n’existe plus de fait – en attendant qu’un décret officialise cette disparition - mais elle va ressembler de plus en plus à une maison hantée dont les promoteurs ont décidé qu’elle devait être rasée sans être évacuée. Mais une fois cette demeure démolie, ceux-ci se rendent comptent que son sous-sol regorge de mauvais esprits qui, à intervalle régulier, remontent à la surface pour témoigner des pratiques peu orthodoxes qui ont émaillé son existence. Il faut être d’une moralité toute particulière, d’une roublardise sans gêne, d’une citoyenneté si précaire, pour demander à tout un peuple de fermer les yeux sur une méthode de gestion qui charrie un si haut degré de non transparence, à partir de stations de pouvoir taillées sur mesure, celles occupées par Karim Wade et Abdoulaye Baldé.
Les questions pertinentes que le monde des experts-observateurs ne cesse de relancer, restées sans réponse depuis 2004, ne recoupent pas seulement des préoccupations fondamentales liées à la bonne gouvernance. Elles sont également celles qui envoient Baldé et Wade devant un tribunal populaire virtuel où les récriminations de toutes sortes à leur égard ne font pas leur honneur. Or, nous croyions, nous, que l’honneur ne se monnayait point, que la dignité n’était pas une norme variable. Nous croyions que l’Etat savait défendre les intérêts de la collectivité nationale, que les magistrats représentants du peuple souverain étaient capables de sursaut pour dire non aux prédateurs insatiables de l’économie nationale. En réalité, l’expérience Anoci a simplement démontré que nous étions dans un système où la loi de la force écrase la loi, où les fonctionnaires du droit et de la loi sont au service de ceux qui détiennent et exercent les contraintes légales rendant possible la reproduction de leur clan. En réalité encore, et pour le malheur du Sénégal, nous avons été pris en otage par une équipe d’entrepreneurs politiques de petit vol qui, sur la base de leurs positions de pouvoirs et non grâce à leurs compétences spécifiques - voyez leurs cv seulement ! - ont pris possession du grand fromage de la décennie 2000 pour organiser la capture de l’Etat avec l’assentiment complice du président de la République.
Structure d’exception de son vivant, éternellement problématique, l’Anoci est l’entité qui aura plongé le Sénégal dans la plus grande supercherie financière en cinquante ans d’indépendance. Comme de coutume, l’on compte fébrilement sur l’étourdissante capacité amnésique des Sénégalais pour qu’à la fin personne n’en parle. C’est un pari sur le temps que l’on souhaite accompagné de cauchemars sans fin.
Par Momar DIENG - momar@lequotidien.sn
Mouhamadou Mbodj du forum civil prend à défaut l'Anoci : 258 milliards volatilisés.
- Le bilan de Abdoulaye Baldé en 2008
- 174 milliards dépensés, 73 milliards en caisse
Les conclusions du Conseil de surveillance de l’Anoci sont loin de convaincre les spécialistes avertis comme Mouhamadou Mbodj. Au cours de l’émission Pile ou Face de la 2Stv, le coordonnateur du Forum civil, entre autres sujets, a relevé des écarts de 258 milliards dans le bilan de Karim Wade et Abdoulaye Baldé.
Par Birame FAYE
Le coordonnateur du Forum civil a étalé hier au cours de l’émission Pile ou Face de la chaîne de télévision 2stv, toutes les insuffisances des conclusions du Conseil de surveillance de l’Anoci. Mouhamadou Mbodj a exigé «un audit technique externe» pour éclairer le gap de plus 258 milliards qui découle du bilan financier présenté le 16 juin dernier par le duo Karim Wade et Abdoulaye Baldé respectivement président et directeur du Conseil de surveillance de l’Agence pour l’organisation de la Conférence islamique (Anoci). Le coordonnateur du Forum civil fonde son interrogation sur la différence entre le montant de 174 milliards de francs Cfa annoncé par Abdoulaye Baldé l’année dernière au cours d’une visite guidée sur les chantiers et les 432 milliards annoncés en guise d’investissement global le 16 juin dernier. Et à l’époque, M. Baldé précisait qu’il restait dans leur caisse 73 milliards.
L’Anoci, dit-il, doit expliquer au peuple sénégalais pourquoi un tel dépassement du budget initial qui, en une année, est passé du simple au double. Pour étayer ses propos, il invoque le marché de 16 milliards proposé à l’époque par Bara Tall pour réaliser le canal de Soumbédioune, contrairement au coût final de l’ouvrage évalué à 32 milliards. Et de surcroit, il est de mauvaise qualité. Mouhamadou Mbodj réclame un audit technique qui, pour lui, est la seule alternative qui permet d’évaluer la valeur réelle et qualitative des travaux initiés dans le cadre de la Conférence islamique. Ce qui permettra d’interpeller les entreprises maîtresses d’ouvrages pour les défauts. A ses yeux, il n’a pas eu d’audit indépendant de l’Anoci. «Le cabinet qui a effectué l’audit est une structure interne de l’agence», regrette-t-il. Ainsi, se pose un conflit d’intérêts qui affecte lourdement la fiabilité des résultats des enquêtes.
Toutefois, Mouhamadou Mbodj a exclu l’idée d’un cabinet étranger pour effectuer cet audit financier, car «nous avons des institutions de contrôle capables de mener ce travail». Ceci devait se faire depuis que le ministre de l’Economie avait déclaré, lors du vote de la loi des finances 2009, la mort de l’Anoci devant les députés. Malheureusement, vu le décret portant la création de ladite agence, il précise que le président du Conseil de surveillance Karim Wade ne peut pas être poursuivi. D’après son analyse juridique, le nouveau ministre des Infrastructures et de l’Aménagement du territoire est obligé de quitter l’agence pour éviter un cumul de fonctions. Ainsi, le directeur exécutif fait actuellement office de manager de l’Anoci dans un contexte d’un Etat néo-patrimonial marqué par une gestion familiale du pouvoir, un clientélisme politique et religieux.
DEMANDE D’EXPLICATIONS AU PRESIDENT DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE CHEIKH TIDIANE
DIAKHATE
Par ailleurs, M. Mbodj a révélé aux téléspectateurs que le Forum civil est en train de rédiger un ouvrage sur la gestion de l’Anoci. Déjà, les enquêteurs sont confrontés à la rétention d’information comme ce fut le cas lors des chantiers de Thiès qui avait valu la prison à M. Idrissa Seck. Et dans cette affaire, s’offusque M. Modji, l’attitude du président de la Haute Cour de justice, Cheikh Tidiane Diakhaté est incompréhensible dans la mesure où l’accusateur Me Abdoulaye Wade et l’accusé Idrissa Seck, Premier ministre et maire de Thiès de l’époque ont fini d’avouer leurs responsabilités dans l’affaire. Le juge tarde à se prononcer sur la question «alors que c’est lui qui avait incriminé Idrissa Seck, l’a placé sous mandat de dépôt pour revenir lui accorder par la suite une liberté provisoire avant de le blanchir». Par conséquent, l’invité de Pape Alé Niang appelle le juge à se prononcer, mais pas comme leurs collègues du Conseil constitutionnel. Une juridiction qui a encore une fois brillé par son incompétence face au recours déposé par les députés de l’opposition pour annuler la loi portant création du poste de vice-président par le Parlement du Sénégal. Ce qui constitue un autre privilège accordé au chef de l’Etat qui est le seul à déterminer ses attributs.
A le croire, le Président Wade peut avoir recours à l’article 50 de la Constitution qui l’autorise à confier des pouvoirs à n’importe lequel de ses collaborateurs. Pour lui, la faute fondamentale commise par le Parlement réside dans le fait que la structuration de la vice-présidence a précédé sa mission.
Pour mettre fin à la faiblesse du Conseil constitutionnel, Mamadou Mbodj vante le projet de la Cour constitutionnelle proposé par «la Charte de bonne gouvernance» sortie des Assises nationales. Les réformes structurelles proposées par les Assises, affirme-t-il, doivent être combinées aux urgences de l’heure comme les inondations ou la hausse du prix de l’électricité. Toutefois, le dialogue semble inévitable au regard de M. Mbodj en ce sens que le pays vit aujourd’hui une période de transition avec deux majorités, celle du pouvoir et de l’opposition.
Stagiaire
SUD QUOTIDIEN :
PRENDRE EN CHARGE L’ECLAIRAGE DOMESTIQUE PAR LE PHOTOVOLTAIQUE
La SENELEC, par la mise hors service des équipements de certains de ces partenaires privés, accuse un déficit de production de 117,5 MW pour une demande de 392 MW. Cette situation intervenue en période de chaleur conduit à des délestages intempestifs aux conséquences incalculables.
L’énergie électrique est à l’économie, ce que l’oxygène est à la vie. Notre vie de tous les jours n’a jamais été aussi dépendante de l’électricité. Elle conditionne la presque totalité de nos activités économiques, sociales, politiques et culturelles. Ainsi la demande en électricité ne cesse de croître au fur et à mesure que nos sociétés se développent et se modernisent par la technique et la technologie. La technologie pour produire de l’électricité a subi ces dernières années des mutations importantes relatives à l’apparition de nouvelles sources d’énergie liée à l’émergence d’une nouvelle conscience environnementale.
Ces nouvelles sources d’énergie électrique, dites énergies renouvelables ou énergies propres ou énergies vertes, sont certes défavorisées face au rendement énergétique et financier très élevé des énergies fossiles et fissiles traditionnelles mais sont très appropriées et très recommandées pour la protection de l’environnement. La planète toute entière est menacée, à travers les émissions de gaz à effet de serre liées à l’utilisation des énergies écologiquement toxiques, par des risques de perturbations climatiques dont les effets et les influences sur nos conditions de vie, de travail et sur la biodiversité sont imprévisibles.
La question de la protection de l’environnement des catastrophes écologiques est, depuis la conférence de Kyoto de 1992, au centre des débats. L’existence du marché du dioxyde de carbone (CO2) à travers l’échange de permis d’émission de CO2 est une preuve de la volonté des autorités mondiales de réduire l’émission des gaz à effet de serre.
Les récentes déclarations et positions du président américain Barak H. Obama (pendant les élections présidentielles américaines de 2009) et du président français Nicolas Sarkosy (après les élections européennes du mois de juin 2009) en faveur de l’utilisation et de l’exploitation des énergies renouvelables remettent à l’ordre du jour l’intérêt grandissant que revêt la contribution des énergies vertes pour réduire la pollution de l’atmosphère qui perturbe l’équilibre biologique, pathologique et climatique de la terre.
L’accès permanent et peu coûteux à l’électricité qui constitue un facteur d’accélération des progrès sociaux, culturels et économiques doit demeurer un objectif principal. Ceci traduit l’intérêt que ne cessent de manifester les pays riches qui s’engagent à développer de plus en plus des stratégies et des concepts de production et de distribution de l’électricité dans l’effet de permettre à long terme son accès massif aux populations et sa disponibilité permanente.
Des stratégies et des dispositions visant à améliorer l’efficacité énergétique et à réduire la consommation de pétrole dans les pays de l’OCDE ont été adoptées pour juguler les effets de la hausse des cours du pétrole. Dans les pays pauvres, cependant, les gouvernements semblent ne pas prendre l’exacte mesure de ce fait. C’est pourquoi nous attirons l’attention des décideurs sur les conséquences positives d’une sécurité et d’une qualité dans l’approvisionnement de l’électricité en proposant une diversification des sources de production par une alternative photovoltaïque.
La solution photovoltaïque est néanmoins défavorisée par un concept des prix qui ne considère que les coûts financiers de l’utilisation et de l’exploitation des énergies en faisant fi des coûts de l’autonomie, des coûts sociaux, économiques, environnementaux, heuristiques, pour ne citer que ceux-là.
La prise en compte des coûts d’investissement, de maintenance, de gestion, d’administration, de combustibles, de transport de l’électricité, de disponibilité des groupes électrogènes, des coûts liés aux pertes dues au transport de l’électricité et à la volatilité des cours du pétrole, des coûts sociaux liés à la santé, des coûts environnementaux, sociaux et économiques liés aux déséquilibres écologiques (inondations, tempêtes, tsunamis, etc ...) et aux délestages se traduisant par de mauvaises conditions de vie et de travail et des pertes de profit surtout dans l’informel, des coûts heuristiques liés aux effets collatéraux positifs de la recherche appliquée et enfin des coûts de l’autonomie de l’individu, nous amènerait à modifier notre jugement en faveur de la solution photovoltaïque, qui ne semble coûteuse qu’au prime abord.
La solution photovoltaïque est la seule qui rend l’individu autonome relativement à son besoin en électricité. Autant pour être autonome par rapport à son besoin de mobilité, l’individu se paye une voiture, autant pour être autonome par rapport à son besoin de logement, il se construit sa propre maison, autant pour être autonome par rapport à son besoin d’électricité, il doit se payer une installation photovoltaïque domestique, donc produire sa propre énergie. Une voiture et une maison sont plus chères qu’une installation solaire mais nous les achetons pour satisfaire notre besoin d’autonomie. L’autonomie a un coût mais n’a pas de prix !
La consommation photovoltaïque des 711.558 clients de la SENELEC en 2007 (voir rapport annuel 2007 de la SENELEC) contribuerait à faire baisser la facture pétrolière de la SENELEC de plus de 7 milliards par an. La puissance prise en charge par le photovoltaïque relativement à l’éclairage domestique permet de stabiliser la disponibilité de l’énergie électrique pendant les heures de pointe de 19 à 23 heures, en faisant baisser la puissance de pointe de 57 MW.
La production et l’approvisionnement en électricité au Sénégal sont principalement assurés par la SENE.LEC, en partenariat avec des producteurs privés et des auto producteurs qui lui vendent le kWh ou lui louent des groupes électrogènes à un prix élevé par rapport au coût moyen de production de la SENELEC. La SENELEC a dépensé, en 2007, 44 milliards F CFA pour acheter de l’électricité, 107 milliards F CFA pour le combustible et a investi, en moins de 10 ans, 174 milliards F CFA dans l’acquisition de centrales électriques pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en électricité.
En considérant les prix du combustible, des permis d’émission du CO2, le coût de l’investissement d’une centrale électrique classique et enfin le prix d’achat de l’électricité aux producteurs privés et aux auto producteurs, l’amortissement des coûts de l’investissement photovoltaïque pourrait être suffisamment minimisé.
Le coût d’un montant de 490.000 FCFA d’une installation photovoltaïque pour prendre en charge l’éclairage domestique composé de 10 lampes baisse considérablement et deviendrait économiquement acceptable.
Pour faire face aux difficultés liées à l’approvisionnement en produits pétroliers, aux coûts supplémentaires liés au développement et à la réhabilitation du réseau et à la flambée des factures d’électricité des ménages, il urge pour notre pays de mettre sur pied des stratégies et des concepts visant à sécuriser la production et l’approvisionnement en électricité.
La solution photovoltaïque que nous proposons fait partie d’un concept national de production et de distribution de l’électricité pour réduire la dépendance de la production électrique aux produits fossiles et pour contribuer à la lutte contre la pauvreté en réduisant les factures d’électricité des ménages sénégalais situés en milieu urbain et périurbain mais aussi et surtout les pertes économiques des petites entreprises liées aux fréquents délestages. Il s’agit de prendre en charge l’éclairage domestique des ménages par des systèmes photovoltaïques isolés et les autres appareils à forte consommation électrique tels que réfrigérateurs, climatiseurs, etc.... par le réseau thermique traditionnel.
La mise en œuvre de ce concept permet de réduire la dépendance au pétrole et le poids de la facture pétrolière qui grève le budget national à cause de la hausse vertigineuse et imprévue des cours du pétrole brut. Elle permet également de stabiliser à long terme les prix de l’électricité, d’améliorer les conditions de vie et de travail des abonnés et aux ménages de maîtriser leur consommation électrique.
Les technologies du solaire domestique sont efficaces et éprouvées. Le solaire photovoltaïque est propre, ne dégage pas de gaz à effet de serre et ne produit ni de déchets toxiques ni de pollution sonore.
• Dr. Abdoulaye Taye
• Enseignant à l’Université de Bambey
• Coordonnateur du Forum Solaire de l’UB
Le Port du Voile
par , vendredi 26 juin 2009
Louange à Allah qui a créé la beauté et les moyens de l’apprécier avec des yeux privilégiés de plaisirs. Que cette grâce de la création soit perpétuelle sur le modèle de la chasteté, le prophète Mohammed et sur tous les Gens de la Droite.
Chers frères et sœurs musulmans !
Le port du voile apparaît dans les textes sacrés sous le cachet du Hijab qui est un mot arabe signifiant étymologiquement la défense. Rien que cette appellation laisse le cœur serein et l’esprit en alerte contre le mal.
C’est pourquoi le choix de ce thème fait à la fois office de félicitations à l’endroit des musulmanes au rendez-vous de cette obligation et d’encouragement envers celles qui sont préoccupées par l’application de ce devoir.
En plus le port du voile ne touche pas uniquement les femmes. L’intérêt de cette pratique interpelle les deux sexes parce qu’il est protecteur de ces derniers. Dans le schéma complet de l’extérieur du musulman, il est au centre de son accoutrement. Il est au-delà d’un point important de cette identité mais une garantie de la piété.
Le musulman doit incarner de la tête aux pieds les valeurs islamiques. Une partie de celles-ci laissée à côté remet en cause toute la conduite prompte à la protection. Ceci dit le port du voile vient s’ajouter à l’obligation de se départir de l’habit court ou serré ou transparent. Il n’y a pas de demi-mesure dans le devoir musulman. Souvent, on voit l’application du voile avec la négligence des autres normes de l’accoutrement décent. Dans un cas pareil ; il ne faut même pas
s’attarder à des polémiques, car des gestes de ce genre sont dans les comptes de la mode. Et, ce phénomène peut être sérieux s’il émarge dans l’œuvre de Satan.
Le Seigneur impose Sa loi sur Son serviteur pour le protéger des tentations du démon. Cependant il n’est pas exclu que ce dernier trouve la cible dans son propre terrain. Cette stratégie est une façon, à la fois, de profaner l’ordre divin et de détourner des adeptes de la foi vers la légèreté de leurs actions. C’est pourquoi le musulman doit être vigilant et rigoureux.
L’image que donne le port du voile est sacrée parce que le commandement vient du Seigneur. Le Saint Coran dit : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux » sourate 33 verset 59.
Si l’on permet le questionnement dans le sens du voile ; loin d’une simple contrainte, le souci d’éviter des bavures s’installe. Le Créateur par Sa miséricorde a prêté une partie de Sa beauté à la personne et particulièrement à la femme. Il l’a fait pour l’honorer et pour offrir une source de plaisir au couple. Il dit : « Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous jouissiez avec elles et Il a placé entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » Sourate 30 verset 21.
Nombreuses sont des parties de la femme qui offensent. On verra chez certaines : ce sont les cheveux ou le cou, d’autres ce sont les tours de reins ou de fesses etc.
Ainsi le port du voile est une protection et non un asservissement. Chacun de nous peut revenir sur ses expériences pour appuyer ce commandement de Dieu.
Le Seigneur demande le port du voile dans un cadre général pour ne pas s’attarder aux critères et détails qu’exige cette prévention, sans autant oublier les sujets faibles pour qui le sexe féminin suffit pour se sentir homme. Allah dit : « … Car l’âme est incitatrice au mal » Sourate 12 verset 53. Ainsi seule la femme déprimée par l’âge peut bénéficier d’une dérogation.
Tout le corps doit être caché. Le voile ne doit tomber que devant les proches tel Allah dit : « Nul grief sur elles au sujet de leurs pères, leurs fils, leurs frères, les fils de leurs frères, les fils de leurs sœurs, leurs femmes et les esclaves qu’elles possèdent. Et craignez Allah car Allah est témoin de toute chose. » Sourate 33 verset 55.
Même dans la contemplation de la fiancée le voile reste maintenu. Le Prophète (PSL) obéissait à cette règle dans les conseils aux musulmans qui avaient des intentions de mariage. Car à partir du visage on pouvait avoir la beauté et des mains la fraîcheur du corps. Si toutefois des exigences sont nourries, l’homme peut envoyer une autre femme pour avoir une idée de tout le corps afin d’apprécier les endroits qui aiguisent la vie conjugale.
Le prophète (PSL) avait envoyé Ummu Sulaym chez une femme pour avoir une idée de sa stature et de son odeur.
Un péché engendre un autre. Autrement dit l’absence du voile réduit à un état animal qui s’ouvre au désordre social où la passion et l’égarement sont maîtres du jeu. C’est pourquoi Allah dégage cette dégradation dans ces termes : « ou bien penses-tu que la plupart d’entre eux entendent ou comprennent ? Ils ne sont en vérité comparables qu’à des bestiaux. Ou plutôt, ils sont plus égarés encore du sentier. » Sourate 25 verset 44.
Le devoir de la chasteté est dans le désir du respect de soi-même. C’est-à-dire de rester humain dans les privilèges légués par Allah.
Le port du voile est un choix de s’abstenir du péché, parce que le geste est un éloignement des sources du mal. C’est une application de la Parole de Dieu suivante : « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! » Sourate 17 verset 32.
Cependant si la société véhicule la perversité, il ne faut jamais se laisser emporter par la contemplation du mal. Une telle conduite rouille le cœur. L’Islam conseille la vigilance surtout face aux péchés des yeux. Le ramassage de ceux-ci tient une école et dresse des leçons dans un esprit prisonnier des vices. Allah nous prévient ainsi : « Dis aux croyants de baisser leurs regards, de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne
montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines… » Sourate 24 versets 30 et 31. Les interdits du Seigneur veillent sur l’intérêt de Son serviteur. La liberté sexuelle n’est qu’une dévaluation de l’intimité du couple et des plaisirs. La joie des yeux est mieux appréciée dans la légalité. Le St Coran révèle ceci : « Et qui disent : « Seigneur, donne nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous un guide pour les pieux » sourate 25 verset 74. Cette appréciation du modèle musulman par la prière veille à la vigilance de partager ce don. Par un exposé dégageant l’essentiel des raisons du Hijab, suivant les textes sacrés et les réalités vivantes qu’exige une communauté mixte équilibrée, le port du voile est loin d’une coercition plutôt une protection et une invitation au bien. L’Islam, généralement, dans ses démarches assure l’ordre dans la stratégie de limiter les offenses et les tentations malsaines. L’application de ses commandements n’a pour oppression que le freinage des mauvaises intentions.
Que le Seigneur nous donne la clairvoyance et la compréhension d’être de cœur et d’esprit, connectés à Sa volonté pour une paix sur terre et une réussite dans l’au-delà.
Gloire au Seigneur qui connaît mieux que nous le bon chemin et les obstacles de celui du Démon. Que Sa Lumière soit davantage sur la lampe de la planète terre, le prophète Mohammed et sur tous les Gens de la Droite.
Bismillahi Rahmani Rahim.
Exposé par Mourchid Souleymane Sy, Guide spirituel de AYA, à l’occasion de la clôture des activités annuelles de la cellule Mougharabône de l’Université Gaston Berger de Saint Louis. 2008/2009
ASHABOUL YAMINE (Les Gens de la Droite)
GESTIONS DES INONDATIONS ET AUTRES CATASTROPHES NATURELLES Le Parti de Souty Touré pour des contrats-plans
par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN , samedi 27 juin 2009
Le Bureau national de liaison (Bnl) du Parti socialiste authentique (Psa) propose des contrats-plans entre l’Etat central et les collectivités locales dans le cadre de la gestion des inondations et autres catastrophes naturelles. Le parti de Souty Touré fait la suggestion dans un communiqué et soutient que le débat sur qui a compétence pour gérer les inondations, est "inutile puisque le principe de subsidiarité est consubstantiel à la décentralisation et s’applique aux deux catégories d’institutions (Etat central et collectivités locales"
Le Bureau national de liaison (Bnl) du Parti socialiste authentique (Psa) de Souti Touré, suggère , pour le cas des inondations comme pour des problèmes récurrents où des programmes d’une certaine dimension sont mis en œuvre, que "l’Etat central, les collectivités locales, qui en sont des démembrements, et d’autres catégories concernées, élaborent des contrats-plans, tel que prévu dans le code des collectivités locales".
C’est pourquoi les camarades de Souty Touré considèrent le débat sur la gestion des inondations comme "inutile puisque le principe de subsidiarité est consubstantiel à la décentralisation et s’applique aux deux catégories d’institutions (Etat central et collectivités locales)". Ils considèrent que la gestion de ce fléau, comme celle des risques et catastrophes naturels et accidentels relève de la responsabilité première de l’Etat central.
Le parti de Souty Touré de rappeler que "la gestion des inondations n’est pas une compétence d’attribution transférée des collectivités locales, ni au plan juridique, ni au plan des moyens et ressources budgétaires prévues à cet effet". Le principe pour les compétences transférées étant que tout transfert de compétence entraîne celui des ressources y afférentes inscrites dans le budget de l’Etat, et la mise à disposition par une convention des services chargés de leur exécution, renseigne le communiqué.
Ainsi, la clause de compétence générale qui n’interdit à une collectivité locale d’apporter son concours à ce qui permet d’améliorer le cadre et les conditions de vie des populations doit être comprise, expliquent les camarades de Souty Touré, comme une possibilité et non une responsabilité obligatoire dans des secteurs non transférés.
Par ailleurs, se prononçant sur la situation du monde rural, le Bnl du Parti socialiste authentique "a noté avec espoir la volonté des autorités dirigeantes d’améliorer les capacités, moyens et modalités d’organisation du monde rural, en vue d’accélérer son développement". Il invite cependant les responsables chargés de la définition et de la mise en œuvre de ces objectifs à associer l’ensemble des acteurs, des opérateurs et des organisations existantes, comme le CNCR en raison de son expérience et de son expertise, cela sans exclusive, lit-on dans la communiqué.
S’agissant des élections locales, le BNL du Psa a noté avec satisfaction" les résultats louables obtenu par le parti dans les différentes collectivités locales des cinq régions où il était en lisse, sous sa propre bannière ou en coalition. A cet effet, il adresse ses sincères remerciements aux populations et aux électeurs qui ont fait confiance aux candidats du Psa, et félicite le Comité électoral national chargé du suivi du processus électoral, et les élus du parti".
Par conséquent, le parti de Souty Touré engage les élus à ne rien ménager pour assurer la sauvegarde des intérêts des populations par l’essor d’un développement local répondant aux aspirations de leurs mandants. Pour ce qui est du déroulement du processus électoral, le Bureau national de liaison du Psa a noté, selon la même source, des manquements sérieux dans le déroulement de ce scrutin du "fait de décisions et actes de l’administration territoriale, illustrés par les cas de Tambacounda, Ndindy, Ndoulo, etc".
Et d’ajouter : " la sincérité et la régularité des élections passent nécessairement, à défaut d’une Commission électorale nationale indépendante (Ceni), par le renforcement des pouvoirs et des moyens de la Cena (Commission électorale nationale autonome)"
WALF FADJRI :
Mamour Cissé (Leader du Psd/Jant bi) : «J’en veux à Alex Segura d’avoir passé sous silence le scandale des terrains de l’aéroport»
Une commission d’enquête parlementaire, c’est ce que réclame le député Mamour Cissé pour faire la lumière sur les parcelles de l’aéroport Léopold Sédar Senghor bradées à des gros bonnets qui vont amasser des dizaines de milliards sur le dos de l’Etat.N’empêche, malgré sa rupture avec la mouvance présidentielle, le secrétaire général du Psd/Jant bi demeure l’un des rares hommes politiques de l’opposition à être convaincu de la sincérité de l’appel au dialogue lancé par Me Wade. Entretien.
Wal Fadjri : Vous avez refusé de voter, lundi dernier, la loi de finance rectificative. Que reprochez-vous au ministre des Finances ou au gouvernement ?
Mamour Cissé : Pas grand-chose. Je n’ai pas de problèmes personnels avec le ministre de l’Economie et des Finances. Je trouve d’ailleurs normal que chaque fois qu’il y a lieu de réviser à la hausse ou à la baisse un budget, qu’il faille faire recours à une loi de finance rectificative. Pour le cas qui nous était soumis lundi dernier, et par rapport à la conjoncture, j’attendais des autorités qu’elles couplent cette loi de finance rectificative avec une politique de relance. Il se trouve, après le vote de cette loi, qu’on est resté sur notre faim. Heureusement que le ministre des Finances a reconnu devant l’Assemblée nationale, qu’il n’avait pas les moyens de relancer l’économie, or c’était la chose la plus adéquate à faire.
En fiait, face à cette crise, bon nombre de pays qui se respectent, ont adopté une politique de relance face à la baisse des recettes. Ce n’est pas seulement en Europe ou aux Etats-Unis. Même en Afrique, on peut citer le cas de la Tunisie et du Burkina Faso. Qu’on ne puisse pas aujourd’hui nous donner une politique de relance, cela pose problème parce qu’une chose est de confectionner un budget, une autre est de devoir l’exécuter. En effet, pour exécuter un budget, il faut avoir des ressources. Et il se trouve que celle qui en crée et qui doit être au cœur de l’activité économique, c’est-à-dire l’entreprise, peine à payer ses impôts. Le recouvrement de l’impôt sur les sociétés pose problème. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’on avait diminué cette fiscalité de 33 à 25 % et cela a des conséquences. Ensuite, on peine à recouvrer cet argent simplement parce qu’on assiste à des fermetures d’entreprises.
L’autre problème, c’est qu’il y a eu des coupes sombres qui vont toucher des secteurs stratégiques. Je pense à l’Aser qui est - je ne dirai pas la seule réussite de l’Alternance - mais une réussite que tout le monde a saluée. Avec cette loi de finance rectificative, il y aura des coupes sombres sur l’électrification rurale, sur les secteurs sociaux, la subvention du gaz par exemple.
Par ailleurs, à l’heure où l’Etat peine à trouver des ressources, il y a un scandale qui s’est annoncé à l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Il s’agit de terrains qui ont été bradés à deux gros bonnets du régime qui se vont se faire 67 milliards avec ces terrains mal acquis. Si l’Etat avait réalisé cette opération à son profit, il aurait pu avoir des ressources exceptionnelles pour venir en aide à l’économie du pays. Malheureusement, on a préféré enrichir des gros bonnets du régime. Voilà donc autant de choses que j’ai constatées et que je reproche au gouvernement du Sénégal.
L’autre reproche que je fais contre la loi de finance rectificative, ce sont les avances de trésorerie.
Wal Fadjri : Pouvez-vous être plus explicite à propos de ces terrains vendus ?
Mamour Cissé : C’est notre collègue, le député Imam Mbaye Niang, qui nous a révélé le scandale. N’oubliez pas qu’Imam Mbaye Niang était un cadre de l’Asecna qui est bien au fait de tout ce qui se passe au niveau de l’aéroport. Il se trouve qu’avant-hier (lundi dernier, l’entretien a eu lieu le mercredi : Ndlr), il a interpellé le ministre des Finances sur deux ventes. La première concerne l’Ipres à qui on a vendu 5 ou 6 hectares à 20 milliards et semble-t-il ces gens ont déjà encaissé l’argent. Et ce n’est même pas l’Etat du Sénégal, car le ministre a déclaré que ce n’était pas lui qui a été à la base de cette transaction. Il s’agit, selon lui, de privés. Comment l’Etat du Sénégal peut-il donner à des privés la possibilité de s’enrichir pendant que le pays peine à trouver des ressources. J’en veux d’ailleurs à Alex Segura, le représentant résident du Fmi, qui a tenu récemment une conférence de presse sans parler de ce scandale qu’il n’ignore certainement pas.
L’autre scandale, c’est qu’après avoir vendu une partie de ce terrain, ces ‘promoteurs’ vont construire des villas vendues à 150 millions de francs Cfa l’unité. Et selon les révélations de notre collègue Imam Mbaye Niang, ces deux ‘promoteurs’, de gros bonnets du régime, vont empocher 57 milliards. Pendant ce temps, on vient nous parler de loi de finance rectificative avec un trou de 137 milliards. C’est très grave. Et j’ai décidé de saisir mon groupe parlementaire pour demander une commission d’enquête sur ces terrains de l’aéroport afin de voir un peu plus clair sur ce qui se passe. Et je demande à mes collègues députés de la majorité de bien comprendre la gravité de ce scandale. L’aéroport est un patrimoine national qu’aucun privé ne saurait aliéner à son profit. Surtout au moment où l’économie va mal.
Ainsi, malgré les propos d’Alex Segura et du ministre des Finances, je doute qu’on puisse atteindre un taux de croissance de 3 %. Pour moi, c’est à peine si nous pourrons faire un taux de croissance de 1 %. Je crois plutôt à une stagnation de l’activité économique. La raison est toute simple. Et je l’ai dit au ministre des Fiances : Entre janvier et juin, quels sont les investissements qui ont été réalisés dans le cadre du Budget consolidé d’investissement (Bci) ? Je n’en ai pas vu. De juin à décembre, le budget risque d’être exécuté à 50 %. Donc où est-ce qu’on va tirer cette croissance 3 % dont on nous parle.
Force est de reconnaître que l’Etat du Sénégal n’a aucune politique économique claire. C’est du pilotage à vue. Pendant que les autres pays s’arment par rapport à la stratégie de croissance accélérée, le Sénégal se cherche.
Wal Fadjri : Vous venez de dresser un tableau peu reluisant sur nos finances publiques et comme pour en rajouter, on annonce la hausse du prix de l’électricité…
Mamour Cissé : Cette hausse est inéluctable parce que nous n’avons pas atteint le seuil critique du baril du pétrole. Tout le monde sait que 70 %, ce n’est pas le prix du baril. D’ici décembre, je le pense et tous les analystes et les observateurs avertis le pensent, le prix du baril ira jusqu’à 100 ou 108 dollars. Aujourd’hui, le raffermissement du dollar conjugué à la raréfaction des ressources fait que le Sénégal est obligé d’appliquer la politique de la vérité des prix.
Wal Fadjri : En tant que membre de l’opposition parlementaire, quelle position adoptez-vous face à l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat ?
Mamour Cissé : Le Sénégal a besoin de décompresser après des années de tensions politiques. Même la majorité présidentielle sait qu’il y a un malaise profond. Décompressons le pays en prônant un dialogue franc et sincère. Le Sénégal a atteint un niveau où le dialogue est devenu un impératif. Il faut dialoguer avec tout le monde. Les problèmes de ce pays font que Me Wade est obligé de calmer le jeu, d’écouter tout le monde. Il doit penser à un dialogue inclusif. Les patriotes sont aussi bien dans le camp de la majorité que dans le camp de l’opposition et de la société civile. Nous sommes tous des Sénégalais. Mais je dois avouer que je suis convaincu de la bonne foi du chef de l’Etat. Je pense, jusqu’à preuve du contraire, que cet appel de Me Wade est sincère. Il m’en avait parlé du temps où j’étais dans le camp de la majorité. Il m’a reçu pour me dire qu’il allait appeler à un dialogue au lendemain des élections locales, quand il aurait fini de mettre en place toutes les institutions. Même si certains ont toujours douté des appels au dialogue lancés par le chef de l’Etat, ils doivent se dire que cette fois-ci, il veut vraiment dialoguer. Son appel est sincère. Il reste maintenant à trouver la personne devant conduire ce dialogue. Il faudra une personne crédible.
Wal Fadjri : Comment appréciez-vous alors la position de Benno Siggil Senegaal qui exige la prise en compte des conclusions des assises nationales comme préalable de tout dialogue ?
Mamour Cissé : Au fait, il ne saurait y avoir de garde-fous dans ce dialogue. On doit laisser libre cours aux acteurs pour donner les termes de référence de ce dialogue. On ne peut quand même pas venir à une discussion avec des œillères en disant : ‘Je discute de ça, et ne me parlez pas d’autre chose’. Il faut avoir cette capacité de dépassement. Si au cours du dialogue, l’opposition pense qu’il faut prendre en compte les assises nationales, je ne vois pas pourquoi la majorité va fermer les oreilles ou bouder. Vous savez, si notre parti, le Psd/Jant bi, a revu sa position sur les assises nationales, c’est qu’entre l’ouverture de ces concertations et l’atelier de restitution, il y a eu les élections locales du 22 mars. Une partie des Sénégalais par leur vote ont montré qu’il fallait être sensible à ce qui se passait aux assises nationales. C’est la raison pour laquelle mon parti qui est toujours du côté de la population, a décidé de rallier les assises nationales. Nous sommes arrivés à la conclusion que ces assises nationales ne sont pas l’affaire de quelques politiciens. Il ne s’agit pas de cela, mais d’une frange très importante de la société sénégalaise. Et c’est ce que les populations ont démontré le 22 mars. Ne pas tenir compte de ces assises, c’est faire la politique de l’autruche.
Wal Fadjri : Vous dites avoir revu votre position sur les assises nationales. L’avez-vous clairement signifié aux organisateurs ?
Mamour Cissé : J’ai déjà eu des contacts avec certains initiateurs des assises. Je compte rencontrer le président Amadou Matar Mbow. Je ne l’ai pas fait jusque-là parce qu’il était absent du territoire national quand je l’ai appelé pour solliciter une audience. Après le président, je vais adresser une demande d’audience à certains collègues de la classe politique comme Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et Amath Dansokho. Ensuite, je vais rencontrer la société civile qui a joué un rôle très important dans la tenue de ces assises nationales. Nous n’avons ni appréhension ni a-priori.
Wal Fadjri : On a parlé d’une fusion entre votre parti le Psd/Jant Bi et le Ptp de Me El Hadji Diouf. Où en êtes-vous ?
Mamour Cissé : Il s’agit plutôt d’un souhait. Il n’y a pas encore de fusion. El Hadji Diouf est un ami et un frère avec lequel je partage beaucoup de points de vue. Nous étions tous deux dans la mouvance présidentielle. Mais il est arrivé un moment où on ne se sentait plus à l’aise, on n’avait plus nos places dans ce camp. Nous tendons vers une alliance, mais on n’en est pas encore là, car nos deux partis ont quelques divergences. Je donne l’exemple des assises nationales. Mon ami El Hadji Diouf est farouchement opposé à ces assises alors que notre parti a décidé de revoir sa position pour s’approprier ce travail. En tous cas, notre objectif est de cheminer ensemble.
Wal Fadjri : Qu’envisagez-vous en tant qu’opposition parlementaire, maintenant que le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent sur le recours introduit pour annuler la loi créant la vice-présidence ?
Mamour Cissé : D’abord, je n’étais pas surpris par la décision de Conseil constitutionnel. Cette juridiction nous a habitués à cela. Et dommage quand on voit ce qui se passe au Niger. Le recours déposé par mes collègues était plutôt un acte politique qu’autre chose. Ils ne s’attendaient pas à un miracle. Un projet pareil qui tenait à cœur le président de la République ne pouvait pas courir le risque d’être bloqué par le Conseil constitutionnel. C’est pour vous dire que les urgences étaient ailleurs, mais pas déposer un recours.
Wal Fadjri : Etes-vous d’accord avec certains de vos collègues qui suggèrent des manifestations dans les rues pour barrer la route à ce projet ?
Mamour Cissé : Si je dois descendre dans la rue, ce ne sera pas pour barrer la route à ce projet. Ce sera une perte de temps. Si je descends dans la rue, ce sera pour dénoncer les agressions multiformes constatées ces temps-ci contre les populations sénégalaises. Je veux nommer les hausses des denrées de premières nécessités, le chômage, la crise qui sévit dans les hôpitaux, les écoles et les universités etc…
Wal Fadjri : Il a été décidé de bloquer certains projets pour financer les travaux de l’autoroute à péage. Etes-vous d’accord ?
Mamour Cissé : Sur ce sujet, je suis d’accord. C’est une excellente chose puisque cette autoroute contribuera grandement à améliorer la mobilité urbaine. Les embouteillages nous coûtent annuellement des milliards par année. Cette autoroute à péage va participer pour beaucoup au désengorgement de Dakar. J’entends certains dire qu’on ne mange pas les infrastructures. Oui ! Mais sans infrastructures dignes de ce nom, on ne mange pas non plus. C’est vous dire que les 55 milliards affectés aux travaux de l’autoroute à péage sont d’une importance capitale.
Propos recueillis par Georges Nesta DIOP
Notes de lecture
Les écrits d'Augias les pages sombres de la presse*
Appel à une prise de conscience des insuffisances des journalistes
En se penchant sur les tares de la presse sénégalaise, qui font les délices de rieurs pas toujours forcément bienveillants et donnent du grain à moudre aux pourfendeurs intéressés des journalistes, Papa Samba Kane n’entend pas lui exiger une quelconque perfection, encore moins la condamner définitivement. Il s’agit d’un appel à une prise de conscience des insuffisances des journalistes, qui s’appuie sur la mise en lumière de leurs fautes professionnelle quotidiennes, massives et systématiques.
La presse, sous tous les cieux, fait partie de ce que l’on appelle l’intelligentsia. L’ensemble des intellectuels d’une communauté dit le Larousse. Or, à son allure, la presse sénégalaise ne donne même plus l’impression de vouloir compter parmi ceux qui pensent ce pays, orientent ses choix, pèsent sur son destin. Les journalistes semblent s’inscrire dans une démarche du genre ‘va comme je te pousse’, et c’est rageant de se rendre compte que ce problème n’est pas pris en charge par personne de manière rationnelle. Alors des gens, aussi responsables que les journalistes dans la déliquescence frappant leur métier, décidés à faire leur bonheur à leur place, concoctent dans leurs officines ce que Papa Samba Kane appelle des fausses solutions. Or, il leur revient à eux d’assainir leurs mœurs professionnelles, par la mise sur la table des problématiques abordées dans ce modeste ouvrage, et que l’on évacue entre bouchées lors de déjeuners entre eux. L’auteur reprend dans cet ouvrage - en l’opposant à leurs postures molles face aux insuffisances – un florilège représentatif de la vivacité des controverses entre les journalistes autour de ce métier qui s’est toujours regardé dans les yeux depuis sa naissance au 17e siècle. Il redit son souhait de voir cet essai susciter un débat, des confrontations du même type. P. S. Kane souhaite que la critique soit, en toute justice, critiquée. Avec véhémence, au besoin, mais il faudrait lui répondre aux plans du texte et des idées, ne pas jeter sur elle de suspicion idéologique ou morale, ne pas lui faire de querelles de légitimité, de toute façon improbables et inutiles. Car n’importe quel lecteur attentif des journaux aurait pu écrire ce livre qui débusque et fustige des pratiques professionnelles insupportables ayant terni l’image des journalistes, affaibli la presse, et risquent de l’achever pour de bon. La qualité du travail des journalistes sénégalais, dans tous ses aspects, est aujourd’hui plus que jamais, il faut en convenir, l’objet d’un scepticisme généralisé, et c’est un euphémisme. Dans tous les milieux sociaux, dans tous les cercles, la critique est unanime : ’Le travail des journalistes laisse à désirer’. Le gros des critiques est souvent soutenu par des arguments dont il ressort que c’est la jeune génération des journalistes qui est en cause du ‘déclin’ de la qualité de la presse.
‘La qualité déplorable de la presse sénégalaise relève de l’air du temps’ P. S. Kane a emprunté ce titre Ecrits d’Augias à un épisode de mythologie gréco-romaine, la légende des Douze Travaux d’Hercule dont le cinquième, à nettoyer les écuries du roi d’Elide, dans le Péloponnèse, Augias. La leçon à tirer du mythe des Ecuries d’Augias est qu’il indique que rien n’est acquis tant qu’il ne demande aucun soin ; et lui paraît applicable à la presse sénégalaise, laquelle, en ses heures de gloire, fut considérée, à l’instar de la démocratie sénégalaise, comme une vitrine en Afrique et qui est peut-être, a pu se croire inoxydable. Elle indique aussi que l’ampleur de la tâche requiert une solution pas ordinaire, herculéenne.
Selon un confrère remarquablement doué pour l’écriture, Ibou Fall, révélé par sa fameuse chronique ‘Le billet de Ibou’ dans l’hebdomadaire Le Témoin, qui a dirigé les quotidiens Tract et Frasques Quotidiennes, la qualité déplorable de la presse sénégalaise d’aujourd’hui relève de ‘l’air du temps’. Il pense qu’il ne faut pas trop s’en alarmer et que tout sera bientôt qu’un mauvais souvenir. S’il partageait son optimisme, il ne serait pas en train d’écrire ce texte, mais l’encadreur généreux qu’il a vu au quotidien Le Matin se dévouer à réécrire les papiers de journalistes débutants poussifs, les coacher à toutes les étapes du travail de collecte, de rassemblement et de vérification de l'information a ses arguments. Ibou Fall, avec qui il a travaillé quand il dirigeait ce quotidien, donc, situe le point de départ de la pagaille professionnelle qui justifie ce travail à la survenue de l’alternance, mais sur son imputabilité, renvoie dos-à-dos les nouvelles autorités – avec leurs pratiques dont il parle ailleurs – et les dirigeants des journaux à la veille de l’alternance. L’erreur que les journalistes auraient commise en 2000 serait d’avoir choisi des jeunes inexpérimentés, des stagiaires et des débutants, pour couvrir la campagne électorale de Wade, futur vainqueur de la présidentielle. Dès lors, selon lui, il était prévisible qu’arrivé au pouvoir, le nouveau président se tournât vers des gens avec qui s’étaient construits des liens affectifs et de confiance que la proximité et les épreuves physiques et émotionnelle d’une rude campagne électorale n’ont pu que consolider. A leur avènement, les nouvelles autorités ont renvoyé la balle aux journalistes avec lesquels ils ont partagé les épreuves de campagne, qu’ils ont certainement aussi pensé pouvoir contrôler. Ces derniers, avec deux, trois, au maximum cinq ans d’expérience seulement pour certains, étaient tout contents de se trouver ou proches conseillers du président ou directeurs de journaux, rédacteurs en chef, voire administrateurs et propriétaires d’organes de presse.
A quelques rares exceptions, El Hadj Kassé pour diriger le quotidien national Le Soleil, Chérif Elvalide Sèye, Conseiller en communication du président de la République, Mamadou Koumé, nommé à la direction de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), le nouveau pouvoir s’est entouré officiellement de jeunots et a financé, ici ou là, ouvertement ou pas, des organes tenus par ces jeunes loups aux dents rendues plus longues que la proximité avec le pouvoir était forte. D’autres conséquences de cette nouvelle donne sont moins visibles, notamment la désertion des rédactions par les journalistes expérimentés, ce qui ne peut que rendre celles-ci moins performantes. Désertion due au fait qu’ils ne peuvent décemment pas être dirigés, encadrés, par les nouveaux patrons de la presse, ces derniers n’ayant peut-être pas, non plus, de leur côté, très envie de cohabiter avec des employés plus compétents. P. S. Kane ne sait d’ailleurs, s’il ne faut pas mettre les départs de Kassé du Soleil et de Sèye de la Présidence sur le compte, au moins en partie, de l’inexpérience des gourous de la communication au sommet de l’Etat, conseillers du prince en une matière si grave. La Convention collective des journalistes et techniciens de la communication ne prévoit aucun mécanisme qui puisse porter un journaliste à la rédaction en chef d’un journal s’il n’a pas dix ans d’expérience. La pratique, avant la survenue de l’alternance, respectait assez ces dispositions même si ce n’était pas toujours le cas.
Un relâchement grammatical national
La réalité d’aujourd’hui est inquiétante Dans un contexte lourd, historiquement chargé, où l’alternance est vécue par certains comme une révolution, où chaque ligne dans un journal est considérée comme une arme, où, quand Madiambal Diagne sort de prison, Souleymane Jules Diop part en exil, la presse quotidienne est entre des mains de journalistes inexpérimentés, pour la plupart, et la même catégorie gère la relation du pouvoir d’Etat à la presse. Les conséquences d’une telle situation sur la gestion de la lourde responsabilité qu’est le contrôle de qualité sur l’information dépassent le cadre de cet essai modeste. D’autres raisons s’ajoutent certainement à celles qui sont invoquées tantôt pour expliquer la déliquescence professionnelle de la presse sénégalaise. P. S. Kane pense à l’évidente régression qui frappe l’éducation et l’enseignement en général, qui a produit ce qu’il nomme un relâchement grammatical national, et à l’attachement plus fort de bon nombre de gens aux valeurs matérielles plutôt qu’aux vertus professionnelles, culturelles et morales Jadis sous la coupe réglée d’un parti unique, mais veillée par Senghor, le professeur de français obsédé par la langue, la presse a produit des journalistes sans révolte, peu tumultueux mais talentueux.
Que ce fût à Radio Sénégal, la voix de son maître, ou dans Dakar Matin, puis Le Soleil dont certaines réunions de rédaction se sont tenues au Palais de la République, crayon en main, face à Senghor, ces pionniers ont assuré l’élémentaire mon cher Watson : sujet, verbe, complément plus quelques gnamagnamas (ornementations), qui rendaient leurs textes agréables, beaux, parfois exceptionnels. On pouvait trouver dans ces organes de presse, des niches où l’on trouve d’excellents journalistes si on s’arrête aux critères que sont la clarté dans l’expression et la maîtrise de la langue. Puis vint le successeur de Senghor, un homme réaliste, connaissant ses limites mais quelque peu visionnaire. Son maître l’avait certes un peu aidé en préparant le terrain avec son ouverture politique limitée à ‘quatre courants’, et ses timides ouvertures pour une presse indépendante, en tolérant l’existence de titres tels que Lettre fermée de feu Abdourahmane Cissé, Promotion du doyen Boubacar Diop. Senghor encouragea même, sinon il suscitera, retiendra l’histoire, la création d’un journal satirique Le Politicien de Mame Less Dia. Ce livre écrit dans une belle langue est une autocritique de la presse sénégalaise. Il pose un diagnostic et prescrit une médicamentation. Son souhait est manifestement l’amélioration des performances de la presse sénégalaise et africaine, selon le préfacier Mame Less Camara.
* Les écrits d’Augias Les pages sombres de la presse : Revue de la paresse intellectuelle, Des négligences grammaticales Et autres dérives des journalistes Par Pape Samba Kane PolyGone Editeur 2009 188 pages
Amady Aly DIENG