Un peuple dans la tourmente
Un peuple dans la tourmente : Banqueroute ou fiasco de nos gouvernants
Dans notre cher pays, certains grands hommes, bien que n’étant plus parmi nous, continueront à vivre éternellement dans le cœur de leurs semblables. Ces hommes, qui ont fait l’histoire avec leurs réalisations grandioses, avaient comme traits communs : la détermination dans le travail, la bonté dans le cœur, l’abnégation et la synergie dans l’effort, l’harmonie dans la démarche et le don de soi. Ces hommes repères nous ont quittés en nous léguant certaines valeurs sures comme la dignité, la sincérité, l’honnêteté, la fierté, la franchise et l’esprit de partage. Malheureusement, il est renversant de constater à nos jours que ces valeurs, vertus cardinales, ont volé en éclat pour faire place à la forfaiture, à l’ignominie, à la tortuosité et à la cupidité.
Malheur à ce peuple déçu par la façon dont sa chère nation est gérée ! Un pays où le sectarisme et l’ostracisme sont érigés en règle de traitement des questions politiques, où les imposteurs et colporteurs ne sont pas châtiés, où les intérêts des partis priment sur ceux de la République n’est pas viable. Quand les clients politiques sont mieux considérés que les compatriotes méritants, le culte de l’excellence a cédé sa place à la médiocrité, le peuple est égaré dans des calculs mesquins et les sentiments des uns et des autres cachent une certaine dose de haine, de mépris et de rancune. Ainsi la transparence qui devrait être la règle en matière de gestion de deniers publics est torpillée par la mal gouvernance, la gabegie et la gestion dispendieuse ont pris le dessus sur la gestion rationnelle. La dévolution monarchique jamais pensée est d’actualité, la charte fondamentale est tripatouillée et les constitutionnalistes divisés sur la recevabilité de la candidature du président aux élections présidentielles de 2012. Le civisme est en deuil quand un préfet de département ose boxer un élu du peuple dans son bureau pendant que des autorités de l’éducation s’acharnent sur des syndicalistes honnêtes.
Il est paradoxal de constater que face à cette situation de déchirement, d’inquiétude, de désarroi, de tourmente et de chaos total, des autorités qui ont accumulé chemin faisant des fortunes colossales en un temps record, vivent sans être inquiétées dans une opulence jamais égalée. Elles tiennent toujours à rester dans les arcanes du pouvoir sans se soucier de la préoccupation des populations les plus démunies. La cherté de la vie, les problèmes des inondations, les coupures récurrentes d’électricité, ont brisé l’espoir de celles-ci.
Force est de reconnaître que notre cher pays regorge de grands patriotes (en minorité) intellectuels chevronnés, hommes honnêtes devant l’éternel, qui ont une hauteur de vue de ceux qui n’ont pas ‘le nez sur le guidon’, dont le seul souci est d’œuvrer pour une bonne gouvernance et une bonne marche des institutions. Au demeurant, il est nécessaire de saluer leur esprit de volontariat et d’initiative, tout en appréciant leur effort généreux au service de l’intérêt général ainsi que leur contribution à la consécration des valeurs du bien et de la solidarité parmi les citoyens. Un penseur disait : ‘Aimer et servir son pays, c’est adorer Dieu’.
Nonobstant la situation cahoteuse dans laquelle se trouvent beaucoup de compatriotes, si nos gouvernants font leur propre introspection et reconsidèrent certaines valeurs fondamentales de notre société comme le travail, seul gage de réussite, l’effort soutenu, la solidarité, le volontarisme affirmé, le courage et le culte de la persévérance tels que nous les ont enseignés nos anciens, tout en bannissant le favoritisme, le copinage, l’opportunisme, la partialité, la confiance sera retrouvée et l’espoir permis. Galilée ne disait-il pas : ’Enseigner, c’est rappeler aux autres ce qu’ils savent déjà’.
Ce faisant, pour éviter le pire, il est du devoir de nos gouvernants de ne pas non seulement mettre en avant leurs intérêts crypto-personnels et leurs petites ambitions au profit de l’intérêt général, mais surtout de restaurer la confiance, en pensant à résoudre le faisceau de maux dont souffrent les Sénégalais. Un grand psychologue a dit : ’Considérez le contraste qui existe entre l’intérêt que vous portez à vos propres affaires et la tiède attention que vous accordez à vos semblables.’
El Hadj Mansour NGOM Professeur de Maths au lycée J.F.K
Monsieur Abdoulaye WADE, arrêtez !
Trois ans après votre fantomatique réélection en 2007 à la tête de notre pays déjà meurtri par un septennat d’Alternance trop controversé, le Sénégal demeure plus que jamais sous une dictature. Un de vos anciens adversaires (pour ne pas parler d’ennemi juré), devenu aujourd’hui votre laquais, n’avait-il pas raison de clamer haut et fort, à la veille de l’Alternance, que vous « parlez en démocrate et agissez en monarque » ? Vous avez fini par faire du Sénégal un imbroglio où tout s’entremêle. D’abord des ressources humaines de qualité mondialement reconnues que vous avez complètement laissées en marge du pouvoir. Ensuite, vous avez promu une majorité de « nouveaux riches » devenue très minoritaires, du fait des conditions d’existence catastrophiques des Sénégalais. Vos partenaires ont manifestement pour noms : « flagorneurs », « menteurs », « voleurs »…
L’imbroglio que vous avez créé c’est la crise morale généralisée consécutive à l’irruption massive de la « classe religieuse » dans le champ politique ; c’est un Sénégal sens dessus-dessous que les prochaines générations auront du mal à redresser. Ainsi, au plan institutionnel, les intellectuels de ce pays peuvent s’épancher en s’indignant de ce que votre régime aura fini de faire du Sénégal en 2012. Comment peut-on concevoir, au moment où il est question de la nette séparation des pouvoirs, pour le renforcement de la démocratie, qu’on se mette à perpétrer des scénarii pour bâillonner la liberté d’expression en général ? Le cas du Journaliste-Ecrivain Abdou Latif COULIBALY en est un exemple patent parmi tant d’autres. Cet expert hors-pair de la presse sénégalaise, qui fait la fierté du Sénégal, est aujourd’hui la cible du Régime Libéral qui le traîne en justice.
Encore un paradoxe : au moment où tout un monde d’opportunistes s’agglutine autour de vous, dans une insolente opulence, de pauvres citoyens handicapés et démunis sont la cible de répressions policières aux proportions jamais égalées dans l’histoire du Sénégal. Les conditions d’existence de la majorité des Sénégalais sont le reflet de l’extrême pauvreté à laquelle vous avez confiné bon nombre de Sénégalais. Qu’est-ce qui justifie la précipitation inhumaine du déguerpissement des mendiants des rues de Dakar ? Qu’est-ce qui fonde votre sermon de Korité en lançant un appel à l’opposition pour un dialogue politique ? Cette opposition dont vous avez passée tout votre temps à traiter de « poltronne » à tort et à travers , fait bloc avec la société civile et d’éminents intellectuels pour rejeter cet appel sans fondement. Qu’est-ce qui, d’autre part, justifie les voyages continuellement coûteux des caciques du régime libéral ? Abdoulaye WADE, vous êtes le symbole de tout ce qu’il y a de plus cynique et incohérent dans la marche du Sénégal. Pourtant, voilà un pays qui n’a jamais manqué de leadership jusqu’au 19 mars 2000. Hélas, vous avez préféré la médiocrité en lieu et place d’hommes et de femmes intègres. Seuls ceux du Benno Siggil Senegaal alliés à la Société Civile constituent une alternative à la tête du Sénégal.
Autant de questions désormais très évidentes face à des Sénégalais au vécu quotidien extrêmement difficile. Dans les villes comme dans les campagnes, la misère de vos concitoyens est partout perceptible. Et celle-ci se traduit par des sinistres qui ont pour noms « inondation », « enclavement », « chômage endémique», etc. Et pendant ce temps, les Libéraux avec à leur tête votre soi-disant majesté, continuent de vous glorifier d’avoir mis en place des infrastructures de qualité sur la Corniche-Ouest de Dakar. Ce sont en majorité les caciques de votre régime qui arpentent au quotidien ces infrastructures routières pour se rendre à l’étranger.
« L’exploitation de l’homme par l’homme », tant décriée dans l’histoire du monde, et qu’on croyait à jamais révolue, refait surface à tes services exclusifs au détriment de la démocratie. Qu’on ne revienne pas d’ici un à deux mois s’auto glorifier d’une bonne campagne agricole, au regard d’une très bonne pluviométrie ! Quelque pluvieux qu’ait été l’hivernage 2010, très prometteur du reste, votre politique agricole n’aura pas été déterminante dans l’obtention d’éventuels bonnes récoltes d’une quelconque campagne agricole. Les Sénégalais devront, cette année, leur importante moisson à la clémence céleste. Vos concitoyens sont assez intelligents pour appréhender qu’il n’y a aucune corrélation entre votre politique agricole et de bonnes récoltes qui leur sont subséquentes.
Seule une fédération des forces vives et très engagée de la nation pourra mettre Abdoulaye WADE hors d’état de nuire. Et que celle-ci se constitue le plus urgemment possible. Que le plus tôt soit le mieux pour abréger les souffrances du peuple.
Vive la République du Sénégal restaurée à l’après Abdoulaye WADE !
Vive le Benno Siggil Senegaal !
EL HADJI SANIEBE NDIAYE,
SECRETAIRE GENERAL DE LA FEDERATION DEPARTEMENTAL “LD“ DE LINGUERE.
CES VIOLEURS, VOYEURS ET ECHANGISTES D’UN GENRE NOUVEAU
Le dernier report des élections (législatives) a transformé, en partie, la République, en une sorte d'orphelinat politique et démocratique. Une frange importante de l'opposition étant absente du Parlement. Aujourd'hui, un parfum de report des élections embaume les narines de nos concitoyens. Parfum distillé par des francs-tireurs aux motivations diverses. Avec comme cheval de bataille, la nécessité et l’importance du dialogue. Chiche ! Le dialogue politique ne saurait se traduire en entente politicienne entre acteurs protégeant et gérant des intérêts particuliers.
Le pouvoir en place n’a-t-il pas l’habitude de crier, sur tous les toits, que notre Etat est un Etat de droit ? Que les institutions fonctionnent, que les salaires sont payés à temps, que les grands chantiers suivent leurs cours tranquillement ? Autant de raisons alors pour demander à ce que le calendrier électoral soit respecté. Puisque rien, de fondamentalement essentiel, ne s’oppose à son respect.
L’opposition, quant à elle, n’a jamais dénoncé, avec autant de force, mal gouvernance, tripatouillages de la constitution, scandales financiers et symptômes dynastiques. D’où l’importance, pour elle, de chercher à y mettre fin le plus rapidement possible, à travers des élections qui lui donneraient l’occasion d’arriver au pouvoir et de défaire ce que d’autres mains avaient fait.
Le dialogue a bon dos. Dialoguer, pas forcément ! Quand, pour une fois, tout le monde devrait être d’accord. D’accord avec la lettre et l’esprit de nos lois.
Mais au fond, concevons que le pouvoir a un problème ; qu’il ne sait pas à quel saint se vouer. Le chantier de la dévolution dynastique n’est pas suffisamment avancé. Le plan B de la remise en selle d’Idrissa Seck boite dangereusement, et la candidature du président sortant bute sur des écueils de roc : l’âge, la constitution et le temps !
Dans la même veine, reconnaissons que l’opposition, qui peine de plus en plus à dialoguer avec elle-même, ne semble pas encore prête à aller à des élections. Du moins présidentielles. Opposition et Pouvoir devraient-ils alors sceller un pacte, signer une sorte de gentleman agreement qui leur permettrait, à chacun, de souffler et de profiter de ce qui leur manque tant : le temps ? Le temps pour Wade de rester encore 4 ans au pouvoir… le temps de se trouver une porte de sortie ou de sortir même de notre vie… en grandes pompes ?
Le temps, pour cette opposition aux positions divergentes, de se mettre des bâtons dans les roues, de s’embobiner, de se quereller ou de se préparer à travers un semi-exercice du pouvoir qui proviendrait de législatives anticipées ? Réservant ainsi la présidentielle comme dessert, le temps de bien se régaler avec le plat de résistance des législatives ?
Le report, s'il est obtenu de manière consensuelle, constituerait un complot de la classe politique sur le dos du peuple…Le report, s'il est imposé, serait une violation flagrante de la volonté populaire ainsi que du droit de chacun de se présenter à la sanction du peuple à intervalle planifié et connu de tous à l’avance. Parler de report des élections dans un pays qui n’est ni en guerre, ni en famine, ni en transition, frôle l’indécence, une sorte d’inceste démocratique. Or l’indécence ne fait pas sens ; et l’inceste ne se discute pas.
Les cris d’orfraie sont légion. Condamnant, dénonçant et houspillant les viols silencieux dans les quartiers malfamés et vitupérant les incestes commis par d’odieux Pères sur leurs enfants désemparés. Cependant que la nation, à qui l’on voudrait faire subir l’infâme acte criminel d’un inceste politique et d’un viol démocratique, n’entend au mieux autour d’elle, que silence, invite voilée à l’acte et candidature au poste d’entremetteur…hélas !
C’est l’ère des violeurs, voyeurs, échangistes et entremetteurs d’un genre nouveau, politiques et à col blanc, que Dame démocratie attire particulièrement. ?
Par Mamadou Thiam, chroniqueur - mamadouthiam@hotmail.com
Télécommunications : Les émigrés, des vaches à lait
Un roi avait des ovins, dont l’hyène volait un agneau chaque nuit. Le lion se proposa pour monter la garde moyennant un salaire quotidien de deux béliers. Le roi accepta et ordonna au berger de lui livrer, bon gré mal gré, quatre moutons par jour. Plus de vol, le troupeau royal ne cessa de croître et le lion se goinfrait. Le berger, pendant ce temps…
Résumons l’affaire. Depuis le 1er août 2010, une société privée américaine nommée Global Voice Group a pu, par le biais de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) du Sénégal, mettre la main sur ce qu’on a subtilement appelé ‘marché pour le contrôle et la tarification des appels entrants au Sénégal’. Un juteux contrat de 5 ans que le ministre de l’Economie et des Finances n’a même pas eu à ratifier. Il est cependant institué par le décret présidentiel 632-2010 du 28 mai 2010.
Selon le directeur de l’Artp, M. Ndongo Diaw, il s’agit d’’une reproduction économique adaptée aux réalités du pays et à l’environnement global des télécommunications.’ L’environnement global des télécommunications, nous n’en savons rien. Les réalités du pays, elles, sont connues de tous : le panier troué qu’est devenu l’Etat, a toujours besoin d’argent et n’hésite pas à presser les citoyens comme des citrons, après avoir bradé une multitude de biens nationaux. M. Diaw explique que ‘rien qu’avec cette nouvelle donne sur les routes téléphoniques internationales, l’Etat va engranger 5 milliards de francs par mois’. Ce serait aussi une façon de lutter contre la fraude. Citons-le encore : ‘Aujourd’hui, au Sénégal, on dit que les appels internationaux sont de 85 millions de minutes. Mais réellement, cela dépasse 100 millions de minutes, jusqu’à 150 millions de minutes.’ Donc, on a choisi Global Voice Group pour stopper les circuits de fraude.
Faisons un petit calcul. La hausse étant officiellement de 117 % sur le téléphone fixe et 53 % sur le mobile, mais les tarifs variant selon les pays et les opérateurs téléphoniques, ceux qui, comme moi, payaient dix centimes d’euro par minute sur le téléphone fixe, déboursaient 15 millions d’euro (environ 9,8 milliards de francs Cfa) pour 150 millions de minutes. Seuls 5,5 milliards auraient été déclarés. Avec la nouvelle tarification (24 centimes d’euro), ces gens payent, pour le même nombre de minutes, plus de 23,6 milliards. On récupère ainsi les 4,3 milliards que la fraude rongeait, plus les 13,8 milliards rajoutés par la hausse tarifaire, ce qui fait plus de 18 milliards de revenus supplémentaires. Même si l’on suppose que la plupart des appels sont sur le mobile, ça n’en demeure pas moins une grosse somme.
M. Diaw parle de ‘décisions qui vont contribuer à diminuer les marges des opérateurs internationaux, c’est-à-dire les intérêts du capital étranger’, tout en accordant 49 %, disons la moitié du butin, à une société étrangère qui ‘est juste dans les coulisses pour guider les pas de l’Artp, superviser et encadrer l’installation des équipements au niveau des installations des opérateurs’. N’est-ce pas hallucinant ? Par ailleurs, ce que le Sénégal paye pour lutter contre la fraude est de loin supérieur à ce qu’il perd avec la fraude.
La Société nationale de télécommunication (Sonatel), qui était ‘buur’ et ‘bumi’ dans ce secteur, imposant ses tarifs comme elle voulait, tout en offrant des services aux qualités discutables, ‘conteste l’attribution, par entente directe, du contrat à Global Voice Group, estimant que cela induirait une hausse sur les tarifs des communications internationales et, par conséquent, une augmentation de la fraude sur les appels entrants’. En outre, il ne s’agirait pas d’un contrat de partenariat comme on l’a laissé entendre, mais d’une délégation de service public. L’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) qui l’a ainsi qualifié, a annulé la procédure de conclusion du contrat après l’avoir suspendue pendant une semaine. Finalement, nous apprenons par la presse que le président de la République aurait retiré le décret sur le contrôle et la tarification des appels entrants au Sénégal.
Malgré toutes ces ‘annulations’, les tarifs n’ont toujours pas baissé. Et nous sommes en droit de nous demander qui, en ce moment, empoche nos sous. Sur ces entrefaites, la presse (encore elle, et heureusement qu’elle est là) révèle que le président de la République (toujours lui) aurait pris la décision de bâillonner l’Armp qui a jeté du sable dans le plat. Il semble alors évident qu’on ne pense pas à protéger les consommateurs, mais à se mettre d’accord sur qui aura le privilège de les racketter. Global Voice, la Sonatel ou une autre société ?
C’est comme si la baguette de pain étant à 200 francs, ce qui est déjà trop pour les ‘Saareen’, les ‘Soween’ et les ‘Taaleen’, quelqu’un s’interposait entre le boulanger et l’acheteur, muni d’un ‘contrat-décret’ lui permettant d’y ajouter 300 francs qu’il partage avec l’Etat. Prendre par force l’argent d’autrui, du ‘áddu kalpe’ en toute légalité. Eh oui ! Si certains individus contrôlaient l’air que nous respirons, ils l’auraient vendu si cher que nos cimetières seraient plus vastes que nos villes.
M. Diaw s’est pourtant voulu rassurant : ‘L’augmentation tarifaire qui est déjà une réalité et acceptée par les opérateurs, n’a eu aucun aspect négatif sur les consommateurs locaux ni sur les consommateurs étrangers.’ Alors là, nous tombons des nues. A qui s’adresse-t-il ? Qui appelle de l’extérieur ? On n’a pas besoin de statistiques pour savoir que sur dix des appels entrants, au moins huit ou neuf proviennent des Sénégalais de la diaspora que la crise économique oblige déjà à réduire de 40,3 milliards l’argent qu’ils envoyaient annuellement au pays. Le téléphone est leur réconfort, leur principal contact avec leurs proches. Maintenant, on les déplume tout en les éloignant davantage de ces derniers qui en pâtissent autant.
Les émigrés avaient lancé une pétition pour exprimer leur indignation. Un coup d’épée dans l’eau. A-t-on jamais vu une pétition résoudre un problème au Sénégal ? C’est un langage trop civilisé pour nos gouvernants. Si les étudiants et les marchands ambulants se contentaient de faire signer des pétitions, aucune de leurs revendications ne serait prise en considération. On a signé une pétition pour Tfm, ce n’est pas ce qui a permis à You de faire démarrer sa télé. On a signé la pétition de Bara Tall, on a signé pour soutenir Abdou Latif Coulibaly…
C’est la loi du plus fort. Les faibles ne peuvent qu’attendre leur sauveur. Le candidat qui promettra de mettre fin au ‘áddu kalpe’ sera sans doute acclamé par les émigrés et leurs familles, les nouvelles vaches à lait du régime actuel.
Bathie Ngoye THIAM