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Lequotidien : 
Analyse des facteurs contextuels et comportementaux de la mise sur orbite de Karim Wade 
Depuis un certain temps, les Sénégalais semblent se lasser du sempiternel feuilleton Wade-Idy que le plus grand scénariste de Hollywood aurait du mal à appréhender, car tellement l’imbroglio est indémêlable. Cette lassitude s’explique aussi par le fait que les Sénégalais semblent découvrir un autre bien plus prometteur en termes de rebondissements : je veux parler de Karim Wade et de la «Génération du concret».  
Des propos dithyrambiques aux critiques les plus acerbes, Karim Wade est au cœur d’une tempête médiatique sans précédent. Si certains l’ont déjà inscrit dans leur ligne de mire comme étant l’homme à abattre, d’autres l’ont déjà porté au pinacle. Ils se sont en quelque sorte «concrétisé» (je veux dire ils ont rallié la «Génération du concret»).  
Abdou Latif Coulibaly a sans doute raison lorsqu’il dit que le mouvement «Génération du concret» ne veut rien dire. Effectivement, car on voit que les principes d’opposition et d’identité qui fondent tout mouvement politique ou social n’y sont pas présents. Quelle est la philosophie qui sous-tend ce mouvement ? A qui ou à quoi s’oppose-t-il ? Existe-t-il une génération du virtuel qui ne s’occupe ou ne fait rien de concret ? Poussons la provocation plus loin en nous demandant ce que les «concrétistes» ont fait de concret depuis l’érection de leur mouvement ? Les chantiers de l’Anoci ?  
Comme d’habitude, l’analyse de Latif est pertinente, mais dans ce cas de figure, il nous semble qu’il faut aller beaucoup plus loin dans l’analyse au lieu du simple constat de l’inanité d’un tel mouvement. En effet, contrairement à Latif, je ne pense pas que ce mouvement soit une simple création médiatique. Même si l’action des médias est déterminante, force est de constater que leur rôle n’est pas exclusif pour expliquer la subite cristallisation des passions autour de la personne de Karim Wade et de son mouvement. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, les hommes politiques ont joué aussi leur partition. Ils ont contribué inconsciemment à asseoir la légitimité de la «Génération du concret». Je ne comprends toujours pas pourquoi, aujourd’hui, systématiquement, tous les hommes politiques se sentent obligés de gloser sur les ambitions de Wade fils. Ce rituel est contre-productif. Il ne fait que donner au mouvement de Karim Wade la publicité dont il a tant besoin et, par ricochet, l’installer durablement sur la scène médiatique.  
LA PROPHETIE AUTO-REALISATRICE ?  
A la lumière de ce qui précède, il convient de se demander, à juste titre, comment un mouvement qui, a priori, ne veut rien dire, n’a encore rien fait d’extraordinaire et dont le leader nie toute intention de briguer le suffrage des Sénégalais, se pose déjà en potentiel concurrent des partis politiques qui sont là depuis des lustres ? Que s’est-il donc passé ?  
Pour répondre à cette question, une théorie forgée par William Issac Thomas et médiatisée par Robert K. Merton nous semble particulièrement utile. C’est la prophétie auto-réalisatrice.  
(Self –Fulfilling prophecy) Merton la présente ainsi : «C’est, au début, une définition fausse de la situation, qui provoque un comportement qui fait que cette définition initialement fausse devienne vraie.» Un exemple classique est celui proposé par Paul Watzlawick dans «l’invention de la réalité» : une rumeur de pénurie d’essence incite les automobilistes à se ruer vers les stations pour remplir leurs réservoirs, ce qui a pour effet d’épuiser rapidement les stocks disponibles. Ce type de processus est aussi appelé «effet Munchausen» en référence à la façon dont le célèbre baron, embourbé dans une mare, parvint à s’en extraire en se tirant lui-même par les cheveux.  
Quelle est donc cette force de traction qui a permis à Karim Wade de sortir de l’anonymat et de se mettre sur orbite ? A l’évidence, comme dit plus haut, il y a le rôle combiné de plusieurs facteurs non harmonisés a priori mais qui ont permis d’atteindre un objectif synchronisé. Ces facteurs sont les médias, les hommes politiques et derrière tout cela, Maître Abdoulaye Wade. Avec le recul, on peut même se demander si toute cette tension artificielle n’est pas un piège savamment orchestré par Maître Wade dans le but de créer un vent de sympathie pour Karim.  
En effet, plus les médias et les hommes politiques spéculent sur la volonté de Wade de baliser la voie pour son fils, plus les populations considèrent ce scénario comme plausible et même certain de se réaliser, et de ce fait, certains commencent déjà à l’anticiper en migrant tout simplement avec armes et bagages.  
Par leurs comportements, les médias et les hommes politiques n’ont pas seulement contribué à sortir le leader de la «Génération du concret» de l’anonymat, ils l’ont rendu, en quelque sorte, légitime. Ils ont surtout rendu crédible, inscrit en quelque sorte dans la normalité le fait qu’il soit le successeur de son père. Ce qui était et est toujours scandaleux - le dauphinat - l’apparait de moins en moins. A force de le répéter et de le scander urbi et orbi, on a fini par le banaliser. On a rendu ainsi toujours plus vraie, aux yeux de beaucoup, la définition initialement fausse de la situation (Karim Wade est le dauphin de son père).  
De même, dans l’optique de matérialiser la prophétie, des forces encore en latence ne vont pas tarder à s’activer. C’est pourquoi, j’ai l’intime conviction que ce que l’on nous présente comme le noyau dur de Karim Wade n’en est rien. Au fur et à mesure que les pulsions de Monsieur Wade vont changer et se tourner résolument vers la station présidentielle, on va assister à une migration jamais observée dans l’histoire politique du Sénégal. De grands pontes du Pds et même de l’opposition, sentant peut-être le vent tourner, vont le rejoindre. Probablement ce sera les prémisses du grand parti présidentiel dont on nous parle tant.  
Bien sur la prophétie auto-réalisatrice n’est pas un processus irréversible inscrit dans le marbre. Il peut échouer à tout moment. Un petit grain de sable et toute la machine se grippe.  
Si l’influence des médias et des hommes politiques est indubitable dans leur rôle d’amplificateur, il faut souligner aussi, élément important, que si ce processus s’est mis aussi facilement en place, c’est qu’il a fallu au début l’existence d’une soupe primitive jouant le rôle de terreau fertile. Cette soupe primitive est composée de deux éléments qui l’alimentent : les facteurs contextuels (c’est-à-dire tout le travail de sape que Wade a fait en amont afin de décrédibiliser l’opposition, et poser les germes de la mise sur orbite de Karim) et les facteurs comportementaux (c’est-à-dire cette façon d’être et d’agir de notre peuple qui va donner l’onction à ce qui apparaissait comme une vue de l’esprit, en l’occurrence l’hypothèse de Karim Wade, successeur de son père).  
1- Les facteurs contextuels ou le coup de Maître  
La nature a horreur du vide. Wade, en laminant tous les partis politiques lors des dernières élections, a créé ce vide. Pire, le président a fini d’achever l’opposition lors de son discours télévisé au lendemain de sa victoire, voulant certainement s’assurer que ce vide se transformera en abysse pour les ténors de l’opposition. Et cerise sur le gâteau, pourquoi se gêner si ça peut aussi constituer une opportunité pour vanter les mérites de Karim. La population n’y verra que du feu face à un tel contraste. Un Karim Wade travailleur et une opposition dont tous les principaux leaders sont coupables de détournement des deniers publics.  
Le Président Wade veut-il mettre son fils sur orbite ? C’est la question que tous les analystes se posent. De mon point de vue, ça ne fait l’ombre d’aucun doute. L’équation, par contre, est de savoir comment le président compte s’y prendre ?  
Sans être défenseur de Wade, j’écarte cette idée saugrenue qui veut que Wade tripatouille la Constitution pour mettre Karim en selle. Je ne pense pas que Wade optera pour cette voie. Car, pourquoi compliquer si on peut faire simple. Wade est trop intelligent pour s’engager dans ce manège cousu de fil blanc et dont les fils sont plus gros et plus visibles qu’un cafard sur un carrelage blanc.  
Le fils d’emprunt, Idrissa Seck, nous a averti en nous disant que Wade connaît très bien le câblage mental des Sénégalais. C’est sur ce point que Wade va jouer. Il va laisser le «Karimania» se poursuivre. Les Sénégalais aiment l’argent et le pouvoir, deux leviers que Karim a ou peut avoir facilement à sa disposition le moment venu. Wade connaît ces faiblesses des Sénégalais et il va les exploiter à fond. On ne change pas une tactique qui marche. Tout le monde est conscient que lors des dernières élections, c’est le pouvoir de l’argent qui a permis à la mouvance présidentielle de l’emporter si facilement et de manière si écrasante. Ce qui était possible hier, aujourd’hui, le sera forcément demain. Pour le moment, le Président va se contenter de rester en coulisse, intervenant de manière sporadique pour maîtriser le tempo, rectifier le tir et surtout pour nier encore bruyamment toute intention de préparer son fils. Le but étant d’endormir encore plus ses détracteurs. Le réveil risque d’être dur.  
Sur un autre point, le Président sait que son parti a perdu son âme si tant est qu’il en avait une. Ce parti miné par des querelles intestines exacerbées par les transhumants, n’existe qu’à travers lui. N’est-ce pas pour cela qu’ils disent de lui qu’il est la seule constante ; le seul à nommer et à dégommer qui il veut. Soyez en certains, la constante n’hésitera pas une seule seconde le moment venu à mettre tous les variables au service d’une constante prime, en l’occurrence Karim Meïssa Wade. Et il sait que la mayonnaise va prendre d’autant plus que les hommes de ce parti, à l’exception de quelques uns, sont prêts à avaler toutes sortes de couleuvres pourvu simplement qu’on leur assure leurs strapontins.  
Je considère léger cet argument qui veut que le Pds n’acceptera pas d’être sous la coupe réglée de Karim Wade. Ils n’auront pas le choix. Une épée de Damoclès plane sur leurs têtes. D’ailleurs, cet argument brandi ne résiste pas à l’analyse. Citez-moi seulement une seule fois où ce parti a refusé quelque chose à Wade. Wade n’a pas de militants. Il a des «baye fall». Ce qui nous est résumé parfaitement par Pape Samba Mboup qui nous dit : «S’il fait chaud et que Wade dit qu’il fait froid, je vais grelotter de même que je vais transpirer en temps de froid et Wade disant qu’il fait chaud.» Pensez-vous que de tels propos émane d’un homme qui a une colonne vertébrale, qui sait dire non ? Courber l’échine ne sera aucunement une épreuve pour ces gens. S’il ne dépend que du Pds, nous pouvons tous crier : Alea Jacta Est.  
2- La prophétie va-t-elle se réaliser ?  
La condition sine qua non afin que la mise sur orbite se passe en douceur et sans anicroches est de faire de telle sorte qu’elle apparaisse comme une réponse à une demande populaire. Le conseiller de Karim Wade, le brillant Cheikh Diallo, nous dit que son mentor n’a pas de pulsions pour le fauteuil présidentiel (sic). Soit ! C’est de notoriété, tout esprit profond avance masqué. Cette affirmation, croyez-moi, entre dans une stratégie globale. Il s’agit de faire passer l’homme pour un désintéressé, alors qu’au même moment, tout un maillage du territoire national est en train de s’opérer. L’objectif est de créer un faisceau relationnel suffisamment dense pour être la force dynamique qui va créer ce que les chimistes appellent : les conditions normales de température et de pression qui vont faire naître chez Wade- fils les pulsions qui lui manquent tant. Encore une fois, durant cette phase, le génie du père sera sollicité. Wade entrera dans la danse pour terminer le travail déjà entamé. Comme il l’a fait à la télévision nationale devant 10 millions de Sénégalais, comme il l’a fait en Conseil des ministres - un fait inédit -, il mettra toute la réussite des réalisations de l’Anoci sur le compte de Karim Wade. Ces routes dont on nous parlait tant, ces hôtels financés avec notre argent, seront présentés comme l’œuvre magnifique d’un seul homme. Cette fois, il ne s’agira pas de dire à la mère que le fils a bien travaillé, mais de le crier à la face du pays tout entier. C’est la dernière pierre de l’édifice de la mise sur orbite. Les théories en communication nous l’ont appris. Ce qui existe, c’est ce qui est visible. Il n’y a pas meilleure publicité que ce que les gens ont sous les yeux. C’est tout le Sénégal que Karim aura à ses pieds d’autant plus qu’il apparaîtra comme l’homme providentiel qui a rendu belle notre chère capitale. J’entends déjà d’ici l’exultation de ses partisans nous crier : voila l’homme qu’il nous faut, l’homme des réalisations concrètes. C’est donc logiquement que des voix s’élèveront de tous les segments de la société pour faire de Karim Wade leur candidat. Sous l’apparence de la spontanéité, des groupuscules bien organisés le demanderont, l’exigeront surement et l’obtiendront incontestablement.  
Ainsi, ce qui n’était au début qu’un scénario va apparaître comme le résultat d’une demande populaire incompressible. Les détracteurs de Karim n’y pourront rien. Wade leur aura, encore une fois, donné, en guise peut-être d’au revoir, une raclée magistrale.  
Wade connaît mieux le peuple sénégalais que n’importe quel autre homme politique. En trente ans de vie politique, il a appris à le connaître, à l’amadouer et surtout à le manipuler.  
Il mettra à la disposition de Karim, l’appareil d’Etat, le parti, ses réseaux maraboutiques et même ses intellectuels. Face à un tel déferlement de moyens, les gens iront avec Karim, non par conviction, mais parce qu’ils savent qu’il a de l’argent à distribuer. On ne s’embarrasse pas de morale quand on manque de tout. La conjoncture et l’ambiance de morosité sociale sont passées par là, finissant même par anesthésier la capacité de discernement de certains.  
Le seul, en ce moment, qui peut constituer un écueil ou le grain de sable pouvant bloquer le rouleau compresseur de la «génération du con-cret», c’est Idy. Il est le point d’interrogation qui plombe les chances de réussite de la prophétie. Ayant la même structure mentale que Wade, il est le seul à pouvoir lire dans ses pensées et à anticiper ses actes comme le confessait ce dernier. Malheureusement, sa mégalomanie et sa tortuosité sont en train de le perdre. Wade est conscient de la capacité de nuisance de sa «création» et il est en train de le travailler. De ce corps à corps aux airs d’un «mortel combat» dépendra indubitablement l’avenir de la prophétie.  
On peut me rétorquer que je sous-estime l’intelligence de notre peuple. Ce peuple qui a mis fin à quarante ans de régime socialiste, malgré tous les moyens de ce parti. Oh que non ! Mais depuis la survenue de l’alternance, beaucoup d’eau et de milliards a coulé sous les ponts. Les gens sont fatigués. Ils savent que l’argent est là en circulation libre. Ils vont essayer d’en posséder. Ce n’est pas du machiavélisme c’est simplement de la rationalité humaine. Faut pas se voiler la face, notre société est malade et le «ndeup national» préconisé par les psychologues tarde à se faire. Car les supposés médecins en l’occurrence les hommes politiques et les intellectuels sont les premiers à avoir besoin de cette thérapie. Alors ne soyons pas étonnés de voir les Sénégalais faire des choix incompréhensibles et souvent irrationnels. Peut-être, tel est notre destin !  
Oumar Mallé SAMB - Sociologue / omarsamb@hotmail.com – 
 
Le sociologue Djiby Diakhaté sur la crise multiforme au Sénégal 
« Le peuple sénégalais est un peuple totalement anesthésié » (Interview) 
mardi 16 octobre 2007, par Nettali /  
Le professeur Djiby Diakhaté ne voit pas l’avenir du Sénégal…en rose. Pour cet enseignant au département de Sociologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Sénégal n’est pas engagé sur une bonne voie. Le sociologue qu’il est, analyse dans cette interview accordée à nettali.com, la crise présente et s’essaie dans la prospective. Il ne manque pas de prévoir des perturbations majeures au Sénégal à moyen terme. Entretien... 
Nettali : La situation politique, économique et sociale du Sénégal semble baigner dans une certaine anarchie. En tant que sociologue, quelle lecture en faites-vous ? 
Je crois bien que le terme « anarchie » que vous avez utilisé sied bien au contexte présent. Nous sommes en effet dans une situation essentiellement marquée par l’anarchie. Et l’anarchie, c’est précisément cette absence de repères, cette incapacité à trouver un référentiel autour duquel s’articulerait la conduite des affaires d’une communauté et s’articuleraient en même temps les conduites des différents acteurs qui se mobilisent à l’intérieur de cette communauté. Vous vous rendez compte qu’au Sénégal, tous les grands secteurs de la vie nationale sont pratiquement dans une situation non pas seulement de crise, mais aussi d’incertitude. D’abord, vous avez le secteur économique avec ses différentes composantes qui est dans une situation d’incertitude totale. Le secteur primaire, l’élevage, la pêche, l’agriculture et l’extraction minière rencontrent des difficultés tellement aigues que ses différents acteurs sont obligés de quitter leur terroir par le phénomène de l’exode et s’installer en ville, en créant des bidonvilles de plus en plus importants. Ou alors, ses acteurs sont tentés par l’émigration clandestine. Parce qu’ils ne voient plus aucune lueur d’espoir pointé à l’horizon. Si vous prenez le secteur secondaire c’est-à-dire le secteur de l’industrie et au Sénégal nous avons essentiellement des industries de transformation qui dépendent du secteur primaire alors que celui-ci est en crise. Les huileries qui dépendent de l’arachide ne peuvent pas fonctionner en plein régime si l’arachide a des problèmes. Or, on sait évidemment qu’aujourd’hui le bassin arachidier rencontre de sérieuses difficultés. Les producteurs sont de plus en plus découragés par toute cette organisation politique qui accompagne les emblavures réservées à l’arachide. En conséquence, les industries rencontrent des difficultés parce que le secteur primaire dont elles sont dépendantes est aujourd’hui en difficulté. L’autre problème est qu’en fait, l’organisation interne de ces industries pose problème en terme de gestion et de management des ressources humaines. Ce qui fait que les industries de pointe qui existent au Sénégal sont pratiquement toutes aux aboies. Prenez les Ics, la Sénélecn ou la Sar, on se rend compte que le poumon de l’industrie Sénégalaise est aujourd’hui étouffé par une gestion et une politique inadaptées et qui installe le secteur secondaire dans l’incertitude. Si vous prenez le secteur tertiaire c’est-à-dire celui des affaires et du commerce, là c’est l’informel le plus total. C’est un secteur non structuré où les acteurs ne sont soumis à pratiquement aucune réglementation et où l’informel prend le devant. Alors, dans ce genre de situation, il devient extrêmement difficile et même impossible de voir comment fonctionne ce secteur parce que vous n’avez aucune indication en terme statistique pour pouvoir dire le nombre d’acteurs que mobilise ce secteur mais aussi les flux d’argent mobilisés. Et, cela constitue un véritable manque à gagner pour les autorités en terme de recettes fiscales. Donc, on se rend compte que les différents secteurs de l’économie, primaire secondaire et tertiaire sont dans une situation d’incertitude. Et cette situation d’incertitude, d’anarchie que l’on va retrouver aussi au niveau des valeurs. 
Vous voulez dire que l’affaissement moral dénoncé par certains et qui se manifeste par la transhumance politique, l’achat de conscience, les détournements etc, se serait que la conséquence de la crise économique ? 
Ce sont deux choses qui sont profondément liées. En réalité des travaux qui ont été fait récemment ont permis de montrer qu’il y a des connections profondes entre le domaine des valeurs et le domaine économique. Si aujourd’hui, les pays asiatiques sont considérés comme des pays émergents, c’est parce qu’ils ont pu fonder leurs activités économiques sur l’authenticité de leurs valeurs culturelles qui sont essentiellement des valeurs de solidarité, des valeurs de travail, de transparence et d’honnêteté. Comment est-ce qu’on peut asseoir un véritable développement économique si les acteurs de ce développement n’ont pas une conduite qui soit en phase avec les exigences du développement ? Le développement, c’est d’abord l’homme, il faut que cet homme soit imbu de valeurs d’honnêteté, de valeurs de justice, de valeurs d’opiniâtreté au travail, un ensemble de valeurs qui doivent constituer les véritables soubassements d’un développement intégral. Ça veut dire qu’aujourd’hui, si on a un problème sur le plan des valeurs, sur le plan de la culture, cela va se répercuter nécessairement sur le niveau de développement économique. Il me semble que nous avons une tradition que nous aurions pu vivifier, que nous aurions ressuscité en travaillant dans le sens de l’expansion de ses valeurs chez les jeunes plus particulièrement à travers les circuits officiels d’éducation, tels que l’école. Mais là aussi, ça permet de voir que le système éducatif est aussi dans une situation d’incertitude. Parce que nous avons encore un système éducatif qui est arrimé au modèle colonial. En réalité, au lendemain des indépendances, on n’a pas opéré une rupture en développant un système éducatif qui travaille dans le sens de mettre en place un type de Sénégalais respectueux de certaines valeurs authentiques. Aujourd’hui, l’école est plus ou moins extravertie parce qu’elle est en train de distiller des valeurs qui ne sont pas authentiquement Sénégalaises, authentiquement négro-africaine mais des valeurs qui sont essentiellement occidentales. Il est vrai que les tenants de la négritude avaient travaillé déjà dans le sens de la réhabilitation des valeurs africaines positives mais c’était essentiellement difficile dans un contexte où la langue française était utilisée comme un support de communication. Comment est-ce qu’on peut réhabiliter la culture négro-africaine positive en se fondant sur la langue des occidentaux ? Et, Sartre affirmait qu’entre les colonisés, le colon s’est arrangé pour être l’éternel médiateur. Et comme les mots sont des idées, quand le nègre déclare en français qu’il rejette la culture française, il prend d’une main ce qu’il rejette de l’autre. Il installe en lui comme une broyeuse l’appareil à penser de l’ennemi. Ce qui veut dire qu’il y a un travail à faire en terme de réhabilitation des langues nationales. 
Mais entre la crise économique et le dépérissement des valeurs, comment faire pour changer les choses. Par où prendre le taureau par les cornes pour sortir de la crise ? 
On peut véritablement dire qu’on est dans une situation d’impasse, mais je crois qu’en même temps lorsqu’un diagnostic est objectivement établi, il offre lui-même les perspectives d’une thérapeutique. C’est-à-dire qu’on ne peut pas établir une solution efficace qui ne soit pas fondé sur un diagnostic efficace. Donc, le diagnostic nous a permis de montrer qu’il y a incertitude. En conséquence, il va falloir partir de ce diagnostic là pour voir les premiers éléments de solution. Premièrement dans le domaine de l’économie, on se rend compte que le secteur qui mobilise une bonne partie de la population sénégalaise, c’est le secteur primaire. A ce niveau, il y a un travail à faire et il me semble les politiques qui sont orientées vers ce secteur, sont des politiques qui sont encore tatillonnes, des politiques qui manquent de visibilité, de vision et d’ambition. Donc, il y a un travail à faire et qui consiste à voir de façon systématique qu’est-ce qu’on devrait faire pour renforcer le secteur de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture. Pour ce qui est de l’agriculture, on se rend compte que la pluviométrie dans les pays de l’Afrique sub-saharienne est de plus en plus déficitaire. Donc, il y a nécessité de développer l’agriculture irriguée, les cultures de contre saison. Et les barrages de Diama et de Manantali en partie devraient participer de cela. Mais, on se rend compte qu’aucune emblavure n’est développée de manière à pousser les jeunes à aller vers le delta du fleuve Sénégal pour apporter un coup de pouce à l’agriculture irriguée. On pourrait aujourd’hui parfaitement utiliser le système confrérique et l’orienter vers l’activité de production. En vérité aujourd’hui, il me semble que ce qu’on devrait faire en terme d’appui aux confréries, ce n’est pas donner de l’argent pour construire des mosquées ou autre chose, mais c’est de demander aux différentes confréries de formuler des projets et de financer ces projets. Ainsi, les confréries devraient avoir une direction composée de penseurs, de scientifiques dans tous les domaines qui formulent des projets bancables en terme de développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Et l’Etat pourrait financer ces projets d’intérêts publics qui participeraient au développement de l’économie nationale dans tous ses compartiments. Il est inadmissible que le ranch de Doli qui constitue un réceptacle pour tous les éleveurs et les pasteurs du Ferlo fasse l’objet d’une récupération de la part de l’Etat et d’une réaffectation à fins d’activités agricoles. Ce serait une manière de fragiliser le domaine de l’élevage. L’autre aspect est que si vous voyez le domaine des valeurs, encore une fois, on ne peut pas développer les valeurs si on ne passe pas par l’éducation aussi bien formelle que non formelle. Il faut aussi qu’au niveau de l’éducation que l’on définisse les finalités et les valeurs que l’on cherche à développer chez les jeunes. Or jusque là, quand on parle d’éducation, les gens mettent plus l’accent sur les connaissances que sur les conduites. Traditionnellement, la conduite était notée à l’école et constituait un élément essentiel, mais aujourd’hui c’est le laisser-aller. La déclaration universelle des droits de l’enfant n’est pas venue faciliter les choses parce que justement elle stipule un certain nombre de principes qui ne sont pas en forcément adéquation avec nos valeurs en terme d’éducation, en terme de prise en charge de l’enfant. De la même manière à ce niveau la famille devrait être renforcée. La famille, c’est la cellule sociale de base et c’est au niveau de la famille que l’enfant reçoit les premiers rudiments, les premières valeurs. Or, il se trouve aujourd’hui que les familles sont tellement confrontées à la crise qu’elles n’ont plus la possibilité de donner les premières valeurs à leurs enfants. Aujourd’hui en fait, le père est à la recherche de la dépense, la mère est à la recherche de la dépense et les enfants sont livrés à eux-mêmes. Ce qui fait que le phénomène des enfants de la rue ou des enfants qui ont une conduite plus ou moins défectueuse atteint des proportions de plus en plus élevées. Parce que la famille ne peut plus jouer le rôle qui lui était dévolu. 
Vous utilisez beaucoup l’expression « il faut ». N’avez-vous pas le sentiment que ce sont là des voeux pieux ? Pensez-vous aujourd’hui, que Sénégal est capable de changer positivement en tournant le dos à certaines pratiques et s’inscrire définitivement dans une dynamique qui le conduirait au développement ? 
En fait, ce qui se passe c’est que nous avons un Etat, et de tous les temps d’ailleurs, qui met plus l’accent sur l’accessoire que sur le primordial. L’Etat opte plus pour les dépenses de prestige que pour les dépenses d’utilité publique urgentes. Ainsi, on met plus l’accent sur les routes, sur les monuments, les parades et les grandes fêtes que sur le développement de l’emploi des jeunes, la création d’opportunités qui permettent aux jeunes de faire exploser leurs énergies et de développer leur imagination. A partir de ce moment, il y a un travail de recadrage et de reconversion à faire. Mais, en même temps vous vous rendez compte que devant cette situation de crise généralisée et absolue qui est en train de traverser le pays, on a une situation de dilettantisme, de fatalisme dans laquelle s’embourbe le peuple dans son intégralité. C’est comme si en fait on laissait faire en se disant on n’y peut rien. Ce qu’il faut voir, c’est que dans cette affaire, il y a la conjugaison de deux facteurs. Le premier facteur, c’est les appareils idéologiques d’Etat qui fonctionnent très bien et qui sont essentiellement les médias publics. 
Ces appareils sont-ils toujours efficaces ? 
Bien sûr qu’ils restent efficaces. Vous voyez, ils jouent toujours le jeu. Quand le président de la République se rend à la Mecque, qu’on lui ouvre la « Kaaba » et que cela fasse l’objet d’une médiatisation à grande échelle, c’est une façon de dire aux gens que vous n’avez pas un président mais vous avez à peu près un envoyé de Dieu. Et il ressemble effectivement à un envoyé de Dieu. Il le fait et son fils le fait aussi. Vous vous rappelez, il y a un 4 avril où un monsieur avait défilé avec une pancarte sur laquelle on avait écrit « monsieur le président je veux un rendez-vous ». Comment alors un monsieur peut-il traverser les barrières de la gendarmerie, de l’armée et de la police, marcher sur plus de cent mètres et se présenter au niveau de la tribune du président avec sa pancarte. Et deux jours après, il a été reçu par le président de la République et il a dit publiquement on a un président qui reçoit tout le monde. Ça, c’est l’appareil idéologique d’Etat qui fonctionne, qui cherche à faire croire au peuple que vous avez le meilleur président. Ainsi, l’appareil idéologique d’Etat arrive à endoctriner une bonne partie de population. Parce que nous sommes dans un pays où le taux d’analphabétisme est très élevé et où les gens sont sensibles à des formules de ce genre. Et pour pouvoir les décoder, cela suppose un esprit éveillé qui permet de lire de façon critique un certain nombre de choses qui se produisent. Il y a aussi les cercles confessionnels c’est-à-dire les confréries qui fonctionnent en fait comme un appareil idéologique d’Etat très fort. C’est-à-dire, l’Etat s’est appuyé sur ces cercles confessionnels pour amener les adeptes de ces cercles à accepter leur situation, à se dire que ce qui arrive même si c’est mauvais ne relève pas de la faute de nos dirigeants mais ça relève de la volonté divine. Et que l’individu doit accepter tout ce qui lui arrive, il ne doit pas rechigner devant un destin fâcheux, il doit toujours être heureux. Il doit se dire que ce qui m’arrive c’est mieux pour moi même si c’est une catastrophe. Alors, quand nous avons tendance à accepter les choses ainsi, cela veut dire que la plus grande catastrophe peut nous arriver, mais nous considérons toujours que c’est Dieu qui a voulu qu’il en soit ainsi. C’est le cas du bateau le « Joola », c’est le cas de beaucoup d’autres catastrophes qui nous sont arrivées. 
Vous voulez dire que le peuple sénégalais est un peuple est anesthésié ? 
Il est totalement anesthésié, et on est dans une situation où évidemment vous avez l’Etat qui déploie son appareil idéologique d’Etat, vous avez les cercles confessionnels qui sont arrimés à la ligne idéologique de l’Etat et qui sont en train d’amener les adeptes à accepter leur situation. Lorsque vous combinez ces deux choses, vous avez un peuple qui est totalement inhibé dans une certaine mesure et qui a tendance à accepter comme une sorte de fatalité ce qui lui arrive en ne formulant aucune question mais en se contentant de cette situation. 
Ne pensez-vous pas qu’il y a une force qui résiste à cela comme l’opposition, une certaine élite intellectuelle et la société civile ? Ou bien celle-ci ne fait pas le poids ? 
En fait, une société n’est jamais statique, elle connaît des mutations. Donc, forcément il y aura des mutations et les mutations peuvent être de plus ordres. C’est-à-dire que la société elle-même dans son mode de fonctionnement suscite des conflits qui de l’interne vont déterminer des mutations. Ce qui veut dire que même si on avait laissé la situation comme telle, elle ne peut pas continuer éternellement. A un moment ou à un autre et à l’intérieur du régime même, des changements vont se produire. Et vous êtes en train de voir même qu’à l’intérieur du cercle au pouvoir, il y a des combats de positionnement de toutes sortes qui seront de nature à apporter des mutations. L’autre aspect, c’est l’opposition qui, malgré tout est en train de se battre même si après tout elle manque d’organisation et de prise sur les masses. Vous avez une opposition qui est encore plus ou moins divisée qui a un problème à asseoir une unité forte. A chaque fois qu’on se dit que c’est fini maintenant l’opposition a une unité organique, qu’elle va lutter pour un plan d’action bien déterminé, on se rend compte que des fissures commencent à se manifester ça et là. Donc, nous avons une opposition qui manque de prise sur les masses, qui est plus ou moins éloignée voire décalée des masses, qui ne peut donc pas capitaliser le mécontentement populaire pour le transformer en action de contestation contre les dérapages de l’Etat. 
En réalité, vous savez le problème en Afrique dès qu’on est au pouvoir on a tendance à bénéficier d’une situation plus ou moins commode. Par exemple, les fonctionnaires qui sont envoyés en milieu rural et qui sont dans les centres d’expansion rurales ou qui sont dans le milieu scolaire exécutent leur mission dans le cadre du service public. Mais les populations ont tendance à les pendre pour des éléments du régime au pouvoir et cela participe de la consolidation du régime au pouvoir. Est-ce que l’opposition est en train de faire un travail de déconstruction et de sensibilisation à ce niveau là ? Est-ce que l’opposition a la possibilité de jeter ses tentacules jusque y compris dans les endroits les plus reculés du pays. Et on se rend compte que très souvent il y a un décalage entre l’opposition et les masses. Ce qui risque de se passer, c’est qu’à chaque fois que les masses ont de problèmes ou rencontrent des difficultés, elles ont besoin de sentir la présence de l’opposition. Lorsqu’elle n’est pas présente, les masses ont tendance à dire que cette opposition n’est pas là pour nous. Il y a eu les militaires invalides qui ont été bastonnés, les recasés de Yeumbeul avec les inondations, on a plus vu Farba Senghor, on a plus vu Doudou Wade que les éléments de l’opposition. C’est là où il y a problème et Wade l’a compris quand il a mis en place le Craes en lui assignant entre autre mission la sensibilisation et la médiation sociale. C’est une certaine façon d’écarter l’opposition de ce cadre plus ou moins sensible de prise en charge des frustrations et du mécontentement populaire. Et l’opposition est parfaitement tombée dans le piège. Je dis qu’au Sénégal, nous avons une demande d’opposition très forte, mais nous avons une offre d’opposition très faible. Si vous jouez sur l’économie, vous avez l’offre et la demande. La demande, elle est forte, mais l’offre est faible et c’est ce qui nous amène dans une situation de déficit oppositionnel. Parce que la demande d’opposition exprimée par le peuple n’est pas suffisamment satisfaite par l’offre que l’opposition met en place. Donc, il y a un travail de réorganisation à faire, un travail de réaffiliation de l’opposition à la masse. Ces deux travaux doivent être exécutés sans quoi, l’opposition risque encore d’être tatillonne pour une période encore plus ou moins longue. 
Qu’en est-il de l’élite intellectuelle ? 
L’élite intellectuelle Sénégalaise est aujourd’hui de plus en plus orientée vers deux perspectives et qui malheureusement ne sont pas des perspectives porteurs de changement profond. La première perspective, c’est le travail dans le sens de la promotion individuelle. Les uns et les autres ont tendance à développer des stratégies qui leur permettent d’avoir une promotion individuelle, une promotion au niveau de leur activité professionnelle ou encore promotion au niveau de l’Etat. Deuxièmement vous avez une autre élite intellectuelle, qui plutôt que de travailler pour un changement profond au niveau du peuple, considère que la science n’a rien à voir avec la société. Autrement dit, ce sont des gens qui sont enfermés dans leur tour d’ivoire et qui disent nous n’avons rien à voir avec ce qui se fait dans la société, nous avons un travail de l’intellect à faire et un travail de l’intellect seulement. Ce sont donc des gens qui s’occupent de considérations plus ou moins spéculatives articulées de productions intellectuelles et qui sont plus ou moins déconnectés des préoccupations de la société. Mais, dans un cas comme dans l’autre, on se rend compte que l’élite intellectuelle ne joue véritablement pas le jeu de la société. C’est comme si elle est en train par rapport au jeu de la société de faire hors jeu en jouant un mauvais jeu parce que cherchant simplement à tirer son épingle du jeu. Dans tous les cas, c’est une élite intellectuelle aussi qui reste coupée de la société et qui ne participe pas trop à un travail de sensibilisation et de transformation radicale des mœurs politiques, de l’activité économique et qui permettent d’opérer des mutations profondes et salutaires pour le peuple. 
Est-ce que vous entrevoyez des germes d’une mutation à venir dans le cours terme ? 
Dans le cours terme, c’est problématique par contre dans le moyen terme et le long terme il va y avoir des mutations profondes qui, me semble t-il, ne viendront ni de cette opposition qui est encore mal organisée, ni des intellectuels qui sont repliés sur eux-mêmes, et vivant dans leur tour d’ivoire, ni de l’Etat qui préfère le statu quo, ni des cercles confessionnelles qui actuellement sont en train de gérer une situation de rente. Ce changement, me semble t-il, viendra de ces populations elles-mêmes qui en un certain moment se diront qu’elles n’ont plus la possibilité de vivre dans une situation de crise. Cela veut dire qu’elles en arriveront à un point de non retour où ayant le dos au mur il ne leur reste plus qu’à prendre en main leur propre destinée. Vous allez avoir une sorte de mécontentement brutale qui va s’exprimer non pas en passant par les circuits officiels mais en les enjambant. Et cela a commencé lorsque vous voyez des populations qui manifestent très souvent dans la rue pour que l’on érige leur localité en département ou en région ou alors pour qu’on exclut des enseignants qui sont affectés dans leur établissement parce qu’ils ont fait tel dérapage. On se rend de plus en plus compte qu’il y a des signes avant coureurs d’une explosion populaire inévitable qui va se produire et qui va court-circuiter les circuits officiels de l’opposition et du syndicalisme. Deuxièmement, vous allez voir un certain nombre d’influence qui viendront de l’extérieur et en particulier de ce qui se passe dans les pays environnants. Parce que le Sénégal ne peut pas continuer, il ne l’est pas d’ailleurs, à être un microcosme enfermé sur lui-même et totalement insensible à ce qui se passe tout autour de lui. Donc, ce qui se passe sur nous aura des répercussions sur nous sans compter les influences exogènes qui viennent par les Techniques de l’information et de la communication (Tic) et par les médias. Toutes choses qui vont exercer une influence sur les populations, sur les acteurs et qui vont les amener à un moment ou à un autre à se rebeller pour essayer de transformer de façon plus ou moins acceptable leur condition d’existence. Car, lorsqu’une société est exposée à un vécu catastrophique, il peut non pas l’accepter mais s’y accommoder. Il y a une différence, parce que si on s’accommode à une situation c’est qu’on n’a pas de solutions. Mais tout système d’accommodation a des limites et lorsque cette accommodation atteindra ses limites, il va y avoir une explosion qui sera inattendue. Et cette explosion ne sera pas organisée, parce que justement elle se fera en dehors des circuits d’expression du mécontentement établi. Et cette explosion se fera de manière anarchique et on va retrouver de l’anarchie dont nous avions parlé tantôt. 
 
 
PREMISSES DE DIALOGUE ENTRE POUVOIR ET OPPOSITION 
Le Collectif des organisations de la société civile approuve 
mardi 16 octobre 2007, par Nettali /  
L’idée d’un dialogue entre le « Front Siggil Sénégal » et le pouvoir est de plus en plus agitée, depuis l’audience que ce regroupement de l’opposition a eue avec Abdou Aziz Sy Junior. Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections de 2007, qui a toujours œuvré au rapprochement entre l’opposition et le pouvoir, salue une telle initiative, rapporte Sud Fm. 
Babacar Guèye, Coordonnateur du Collectif des organisations de la société civile, rappelle qu’ils n’ont cessé de travailler dans le sens d’un rapprochement entre pouvoir et opposition. « Je pense que c’est un peu la fonction de la société civile de jouer ce rôle de régulateur entre les acteurs politiques. Lorsque, à un moment donné, il y a une rupture du dialogue entre les acteurs politiques, il est de l’intérêt de tout le monde que ce dialogue soit rétabli. Et c’est un peu le rôle des organisations de la société civile de travailler au rétablissement de ce dialogue », soutient Babacar Guèye. Sur la nouvelle donne que constitue l’initiative du porte-parole de la famille religieuse de Tivaouane de rapprocher pouvoir et opposition, le Coordonnateur du Collectif de la société civile estime : « Tout ce qui contribue à faire en sorte que les fils du dialogue entre l’opposition et le pouvoir soient renoués est une bonne chose en soi, est une action qu’il faut, à mon avis, encourager. Donc nous accueillons très favorablement la médiation que tente le marabout Serigne Abdou Aziz Sy Junior et nous sommes de tout cœur avec lui. Si cette médiation peut déboucher sur le renouvellement du dialogue entre les deux parties, c’est tout bénéfice pour le Sénégal et pour la paix sociale ». Rappelons que dans leur croisade pour la tenue d’Assises nationales, les leaders du « Front Siggil Sénégal » se sont rendus à Touba puis à Tivaouane. Dans cette dernière ville religieuse, le porte-parole du Khalife des Tidianes, Serigne Abdou Aziz Sy Junior, qui avait déjà joué les intermédiaires entre le chef de l’Etat et son ancien Premier ministre Idrissa Seck, a annoncé à Tanor Dieng, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily et compagnie que le président Wade était disposé à les recevoir et qu’il le lui avait dit personnellement. Les leaders du « Front Siggil Sénégal » avaient pris acte, mais n’ont pas voulu lâcher du lest à propos de leur idée d’organiser des Assises nationales. 
Abdoulaye Wade et Nelson Mandela : Yalla ak yaali 
 
Á la page 221 de la conclusion de mon premier livre Me Wade et l’Alternance : le rêve brisé du Sopi, février 2004, j’écrivais ceci : 
« La gestion de l’alternance m’a profondément déçu, mais je suis bien loin de regretter son avènement. L’alternance, même dévoyée, trahie, violée, garde des aspects positifs. Elle nous aura au moins révélés à nous-mêmes. Nous savons maintenant qui est qui et qui peut faire quoi (…). Nous nous connaissons mieux désormais et savons faire la part entre la bonne graine et l’ivraie politiques et / ou religieuses. » 
En effet, en huit ans huit mois d’alternance libérale, nous avons beaucoup découvert sur nous-mêmes. Nous connaissons surtout mieux l’homme qui nous dirige depuis ce fameux 1er avril 2000. Nous le connaissons mieux, parce que nous avons mis sur la table, au grand jour, ses engagements formels et porteurs d’espoirs d’avant le 19 mars 2000, et sa pratique du pouvoir. J’ai tenté, dans mon deuxième livre. Ce jour du 11 mars 2000, Me Wade s’est nettement prononcé sur beaucoup de questions, notamment sur ses relations avec Moustapha Niasse, à propos desquelles il déclarait :  
« (…) Avec Moustapha Niasse, j’ai eu à traiter d’autres questions, notamment celle relative à nos rapports. Si je n’avais pas de bonnes relations avec (lui), je ne lui aurais pas proposé le poste de Premier ministre. J’ai toujours eu de bonnes relations avec lui. Ce sont les relations humaines d’amitié et de confiance qui sont importantes. J’apprécie l’homme Moustapha Niasse au plan moral, de la compétence et de ses relations internationales. Même si je ne lui avais pas proposé le poste de Premier ministre, il m’aurait soutenu. Avant de le choisir, j’en ai discuté avec les alliés. Niasse et moi, nous avons des engagements venant de la France et des Usa. » 
On connaît la suite. Me Wade élu, nomme effectivement Moustapha Niasse Premier ministre. Mais dès les premiers mois de sa gouvernance, le nouvel élu montre de quel bois il allait se chauffer : deux de ses plus proches collaborateurs d’alors, Idrissa Seck et Modou Diagne Fada tirent à boulets rouges sur le pauvre M. Niasse, qui sera remercié sans état d’âme onze mois après. Il avait rempli la seule mission que Me Wade attendait de lui : l’aider, avec ses 17 %, ses moyens financiers et ses bonnes relations internationales, à accéder à la magistrature suprême. 
Dans son discours du 11 mars 2000, Me Wade avait tenu à préciser que s’il n’avait pas de bonnes relations avec M. Niasse, il ne lui aurait pas proposé le poste de Premier ministre. Rien n’est moins sûr. Maintenant que nous connaissons mieux l’homme, nous sommes convaincus que, même si ses relations avec Niasse étaient exécrables, il mettrait tout en œuvre pour le nommer quand même, et bénéficier ainsi de ses 17 % et de tous les autres atouts qu’il représentait. 
Me Wade révélera également, au cours de la conférence, qu’il avait signé des accords avec Moustapha Niasse et Djibo Ka. Des accords au terme desquels le financement du second tour est partagé avec eux deux et qu’il a hautement appréciés, parce qu’il ne s’attendait vraiment pas à cela. 
Le candidat Wade se prononcera également sur ce que devait être le Sénégal au lendemain du 19 mars 2000, après la victoire du Fal, et sur le sort qui attendait les Socialistes.  
« Notre gouvernement, lancera-t-il, ne va pas les brimer. Il n’y aura pas de grenades lacrymogènes. Le Ps aura toute l’attitude de s’opposer et prétendre à nouveau aux responsabilités étatiques. Nous avons enterré la grenade lacrymogène. Aucune grenade n’éclatera désormais à l’Université. Aucun uniforme n’y entrera plus. J’ai été triste, quand je suis allé à l’Université, de constater des pierres. Avec cela, on continue de dire que Abdoulaye Wade est violent. » 
C’est bien Me Wade qui s’exprimait ainsi. Que valent ces engagements ? Les étudiants des Universités de Dakar et de Saint-Louis, les organisations de travailleurs et de la société civile, les leaders de Partis de la Cpa, les associations d’anciens militaires blessés de guerres, tous ceux et toutes celles qui ont eu à manifester au Sénégal après le 1er avril 2000, sont invités à répondre à cette question. Ils sont invités à se manifester et à dire publiquement s’ils accordent désormais le moindre crédit aux engagements de cet homme qui nous dirige.  
Me Wade s’est prononcé aussi sur la corruption en ces termes : 
« Les corrupteurs socialistes se partagent l’argent de l’État comme l’autre jour au Petit Palais. S’agissant de Abdourahim Agne qui me diabolise, je peux vous dire qu’il a exporté des centaines de millions de francs Cfa à la Bnp de Paris. Je peux donner d’autres noms de personnes mais ils se taisent contrairement à Agne qui me diabolise. » 
Je n’ai rien inventé : c’est bien Me Wade qui s’exprimait ainsi. Les Socialistes qui se partagent l’argent de l’État ! Le bon M. Agne qui le diabolise et, forfait plus grave encore, « a exporté des centaines de millions de francs Cfa à la Bnp de Paris » ! Ce fringant M. Agne qui, malgré les lourdes ardoises qu’il traîne, est aujourd’hui ministre de Me Wade ! On ne sait vraiment plus où donner de la tête avec ce Me Wade-là, qui ne cesse de nous désorienter. Nous ne comprenons vraiment rien quand, à propos de cumul de fonctions, ce même Me Wade déclare : « Le cumul des mandats a entraîné le cumul des votes. C’est un citoyen qui en vaut deux. Tout cela sera traité dans la Constitution. »  
C’est terrible ! C’est proprement inouï ! Lui-même est président de la République, secrétaire général national du Pds. Son homme de paille Papa Diop a été pendant toute une législature président de l’Assemblée nationale et maire de Dakar. Sans compter son autre homme de confiance Abdoulaye Faye qui cumule encore ses fonctions de ministre d’État et de président du Conseil régional de Dakar ! Waaw, est-ce vraiment cet homme-là qui incarne l’institution la plus prestigieuse du Sénégal ?  
Je suis vraiment fondé à me poser cette question si je considère la position du candidat Me Wade sur la taille du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Voici ce qu’il déclarait, à ce propos, pour rassurer ses alliés de l’époque et les électeurs en général : 
« Au lieu d’avoir une trentaine de ministres qui se serrent les coudes en Conseil des ministres, nous allons réduire la taille du gouvernement. Nous allons discuter du nombre optimum de députés. Nous sommes tous d’accord sur la suppression du Sénat. Nous allons réviser la Constitution pour installer un régime parlementaire afin de dégraisser la présidence de la République de ses pouvoirs exorbitants. Le secrétariat d’État à la présidence de la République va devenir un simple secrétariat (il s’agissait sûrement du Secrétariat général de la présidence de la République). » 
Est-ce vraiment cet homme-là qui nous dirige depuis le 1er avril 2000, qui continuera probablement de nous diriger jusqu’en 2012 et peut-être, bien au-delà, jusqu’en 2017 ? Que peut-on raisonnablement attendre de cet homme, en matière de morale et de vertu républicaines ? Me Wade a exactement fait tout le contraire des engagements contenus dans les propos ci-dessus exprimés. En moins de cinq ans, il a grillé cinq Premiers ministres. Le dernier gouvernement qu’il a nommé est lourd de 39 ministres, sans compter les ministres conseillers dont personne ne connaît le nombre exact. Quand, le jeudi ou le vendredi soir, le journaliste présentateur de l’insipide journal télévisé nous lit le communiqué du Conseil des Ministres, ces derniers, dont on a bien du mal à mettre un nom sur le visage de nombre d’entre eux, défilent de façon interminable sous nos pauvres yeux fatigués. Je peux affirmer, sans risque de me tromper, que dans aucune démocratie, un chef d’État ou de gouvernement n’a nommé autant de ministres que Me Wade en huit ans de pouvoir. 
Je passe sous silence la discussion qu’il a eue avec ses alliés sur « le nombre optimum de députés », comme son accord sur la dissolution du Sénat. Je suis tenté de m’appesantir, par contre, sur cet autre engagement du candidat Wade : « Nous allons réviser la constitution pour installer un régime parlementaire afin de dégraisser la présidence de ses pouvoirs exorbitants. » Je vais résister : je ne m’appesantirai vraiment pas sur cet engagement. Je n’ai pas, non plus, la force de le commenter. J’en laisse le soin aux lecteurs de cette contribution. Je souhaiterais surtout que la plupart d’entre eux soient des partisans de Me Wade.  
Un régime parlementaire, avec la présidence dégraissée de ses pouvoirs exorbitants ! Il y a vraiment tout un abime entre cet engagement et ce que nous vivons au Sénégal avec le président Wade. Comme quoi, les engagements et les promesses les plus solennels de cet homme ne sont que du vent. Il les fait avec la ferme intention de ne pas les respecter. De même, ses attitudes par rapport à certaines questions ne sont que de circonstance. Elles ne traduisent jamais une forte conviction. Illustrons cette assertion. 
Á une question de Sud Quotidien du mardi 26 octobre 1999, relative à l’appel lancé par le président Abdou Diouf pour des élections transparentes, le candidat Wade répondait ceci : 
« Vous savez ce que je pense des serments d’Abdou Diouf. Je n’ai pas souvenance qu’il ait respecté un seul de ses engagements publics, tant auprès des partis que des Sénégalais en général. Épargnez-moi d’avoir à vous donner des détails d’illustration car tout le monde les connaît. Abdou Diouf est partisan et il l’a toujours reconnu. N’est-ce pas lui qui a dit : "Je ne vais pas scier la branche (le PS) sur laquelle je suis assis". Et il a toujours mis son pouvoir au service de son parti. Pourquoi voulez-vous que l’on accorde plus de crédit à ses promesses d’aujourd’hui alors qu’il nous a habitués à ne pas respecter celles d’hier ? Au demeurant, il est mal placé pour prétendre jouer les arbitres. Il est comme un capitaine d’équipe de foot qui prétendrait être en même temps arbitre. Il faut que quelqu’un d’autre nous départage (…). » 
Le lecteur ne rêve pas du tout : les propos que voilà sont bien de Me Wade. Me Wade qui reproche à Abdou Diouf de ne pas respecter ses engagements publics, d’être partisan, de mettre son pouvoir au service de son parti, de déclarer qu’il ne scie pas la branche sur laquelle il est assis ! C’est vraiment le monde à l’envers ! Tous les reproches qu’il a faits ainsi au président Diouf, se retrouvent aujourd’hui réunis dans ses comportements, déclarations et initiatives de tous les jours. Pour s’en convaincre, le lecteur est invité à prendre connaissance de cette autre déclaration de l’homme caméléon, extraite d’une longue interview qu’il a accordée au Quotidien n° 150 du mercredi 17 mars 2004 page 5 : 
« (…) S’il y a des gens qui ne veulent pas que je sois président de la République et chef de parti, ils se fatiguent pour rien. J’ai déjà donné ma position là-dessus et je ne varierai pas d’un seul iota. La constitution du Sénégal le permet. Alors, pourquoi je ne le ferais pas ? J’ai cheminé avec les membres du PDS et des sympathisants depuis 1974 ; je ne vais pas les lâcher maintenant que je suis le chef de l’État. "Je ne vais pas scier la branche sur laquelle je suis assis". Je suis en train, petit à petit, de reprendre en main mon parti et sous peu vous verrez les mesures extrêmement importantes que je prendrai. » 
Voilà l’homme Wade ! Lui, n’est pas partisan. Lui, respecte ses engagements publics, ne met pas son pouvoir au service de son parti et scie proprement la branche sur laquelle il est assis. Il est bien placé pour jouer les arbitres car, lui, est parfaitement au-dessus de la mêlée. Sacré Abdoulaye Wade !  
Je pourrais consacrer, sans les épuiser, dix, vingt, trente contributions ou bien plus encore aux engagements et déclarations sans lendemain de Me Wade. L’homme n’a finalement aucun respect pour nous. Et peut-être, ni pour lui-même d’ailleurs. C’est pourquoi, j’ai failli tomber à la renverse quand, un jour, j’ai entendu un de ses affidés de la Cap 21 déclarer sans sourcilier que « Me Wade fera mieux que Mandela ». Quel sacrilège ! Les deux hommes n’ont strictement rien, vraiment rien de commun : ils sont comme Yalla ak yaali. 
Mody Niang, e-mail : modyniang@arc.sn  
 
FAMINE DANS LE MILIEU RURAL 
Le Cncr sonne l’alerte 
mercredi 10 octobre 2007, par Nettali /  
La famine guette le monde rural. Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) en tournée a constaté la détresse des paysans. L’organisation paysanne du Sénégal a décidé d’envoyer des rapports à toutes les institutions de la République , et demande d’ailleurs au ministre de l’Agriculture de descendre sur le terrain pour constater de visu la situation, à en croire Sud Fm. 
Le Secrétaire national du Cncr, Babacar Ngom donne les détails de leur constat. « Le monde rural est soumis à une situation grave en matière d’alimentation". De là, l’organisation se propose dès lors, de "produire un rapport, faire un mémorandum, aller rencontrer le ministre de l’Agriculture". 
Pour les ruraux, Amath Sall, le ministre de tutelle a surtout montré "une grande disponibilité". Aussi comptent lui demander de "descendre sur le terrain, de se rendre compte de la réalité du terrain afin que le gouvernement puisse prendre des mesures idoines en ce qui concerne la sécurité alimentaire des populations rurales". 
Mais d’ores et déjà, M. Ngom déclare qu’un travail de sensibilisation sera fait auprès de l’autorité de tutelle. "On va le rencontrer, lui dire ce qui se passe dans le milieu rural. Il faut qu’il vienne voir, il faut qu’il vienne écouter les gens", martèle le responsable du Cncr. 
A en croire Babacar Ngom, ses camarades et lui ne manqueront pas également "d’envoyer ce rapport à toutes les institutions de la République pour que les gens puissent savoir ce qui se passe dans le monde rural et ce qui risque de se produire demain, aux mois de juin et juillet prochains, parce qu’il n’y aura rien dans les greniers". il ajoute que compte tenu de ce que "nous avons eu comme contacts avec le nouveau ministre, je crois qu’il aura une oreille attentive sur ce que nous nous allons lui dire, sur le rapport que nous allons lui apporter et sur la demande insistante que nous allons lui adresser pour qu’il puisse rendre visite au milieu rural rapidement ». 
 
SUD QUOTIDIEN : 
MENDICITE 
La sébile, l’ustensile qui cache le drame des mendiants 
Par APS | | mardi 16 octobre 2007 | 
 
Abou, Samatan et Cheikhna sont des mendiants au passé différent l’un de l’autre, mais tous les trois partagent un destin presque similaire et dramatique à la fois : ils font partie des indigents de la capitale sénégalaise à la quête d’une pitance, à la faveur d’une générosité des âmes charitables. 
A 29 ans, Abou Konaté traîne les coups du sort ayant handicapé la vie de sa famille. ‘’Je mendie pour notre survie, ma mère, ma sœur et moi. Je ne peux pas travailler à cause de ma main amputée ; je ne peux pas rester là-bas à les regarder mourir de faim’’, confie-t-il, avec la conviction d’un ‘’homme de devoir’’. 
‘’Notre père est mort depuis 1982, alors que j’avais quatre ans. Notre mère a atteint le crépuscule de sa vie. Pire, elle est aveugle. Ne pouvant plus gagner sa vie ou plutôt, n’ayant plus une vie à gagner, elle reste tous les jours cloîtrer sur sa chaise’’, raconte cet habitant des Parcelles assainies. Tous les jours, il quitte tôt cette banlieue de Dakar. 
A l’instar des travailleurs du centre-ville pressés d’arriver à l’heure au bureau, mais stressés par les bouchons, Abou se fait une obligation, lui aussi, d’arriver avant sept heures sonnantes à un carrefour du Plateau pour s’adonner à son occupation : tendre la main. Une activité qu’il prend au sérieux, tant elle est source de revenus pour lui et de satisfaction des besoins de sa famille. 
‘’Je fais tout pour me pointer ici avant sept heures. C’est un carrefour où beaucoup de gens passent et je leur tends la main. Tantôt on me jette une pièce dans les pieds avec dégoût ou mépris. Tantôt, on me la donne sur la main avec un visage souriant’’, poursuit-il, stoïque. Faute du mieux, la fin et les moyens se confondent chez lui. ‘’Tantôt c’est du sucre qu’on donne pour chasser le mauvais sort et pour éloigner un mal. Mais, ça m’importe peu. Pour moi, l’essentiel c’est, qu’à mon retour à la maison, que ma mère et ma sœur aient quelque chose pour se remplir le ventre’’, explique-t-elle. 
Abou se sentirait heureux s’il apprenait la vie de Samatan Ghislaine. Sans domicile fixe, elle dit mendier pour nourrir les deux petits qu’elle porte, péniblement. ‘’Leur père est mort dans un accident juste une semaine après leur naissance. Sa famille qui ne m’a jamais acceptée d’ailleurs, m’a fait savoir juste après le deuil qu’elle n’était pas disposée à me prendre en charge’’, s’émeut-elle. 
Peu surprise de ce sort qui lui est réservé, elle tente de retourner chez son dernier employeur, un dignitaire de l’ancien régime socialiste. Portes closes, là aussi : ‘’Je suis retournée à Tivaouane pour voir si je pourrais reprendre mon travail de ménagère dans la maison que j’avais quittée quand je me suis mariée. A ma grande surprise, on me le refusa parce que j’avais une charge avec moi’’. 
Comme un mauvais sort, cette situation revient à chaque fois qu’elle se présentait devant une villa avec ses bébés. ‘’J’étais obligée de les emmener’’, répond, par anticipation à une question ou un reproche quelconque, cette Togolaise ‘’venue au Sénégal en 1998 pour chercher du travail’’. ‘’Je travaillais jusqu’en 2003. Quand je me suis mariée en juin (de la même année), mon mari avait jugé nécessaire que j’abandonne (le travail) pour gérer la maison et il envoyait de l’argent à ma famille restée au Togo’’, confie Samatan, qui habite la rue avec ses enfants, sans revenus fixes non plus. ‘’Quand tout ceci m’est arrivé, je suis allée me présenter à des centres d’aide pour la prise en charge de cas sociaux. J’ai même écrit une demande de couverture sociale que j’ai déposée au cabinet d’un ministère de votre gouvernement là, mais il n’y a même pas de réaction jusque-là’’, ajoute-t-elle, non sans rappeler : ‘’je suis instruite’’. 
Déçue par le manque de soutien public auquel elle s’attendait, elle en fait sa propre religion. ‘’J’ai compris par-là qu’on se souciait peu de la réalité de la mendicité et j’ai démissionné. J’accepte la condition de mendiante comme un destin’’. 
Quid du risque de compromettre l’avenir de ses enfants ? ‘’Votre question ne me paraît pas pertinente, journaliste. Ou bien, elle n’est pas bien posée. Des enfants, des gens comme moi qui n’ont que la rue pour refuge ne peuvent pas prétendre assurer l’avenir de leurs enfants. Ne soyez pas dupe journaliste. Vous êtes instruite. Vous comprenez ce qu’est la rue. Vous êtes mieux placée que moi pour savoir que la rue n’a jamais produit d’avocat, d’ingénieur ou de technicien’’, commente-t-elle. 
‘’Nous sommes exclus de la société. Nos enfants le seront certainement’’, renchérit-elle, précisant qu’elle n’est pas pessimiste ni fataliste. ‘’Non, c’est juste que je ne veux pas que vous jouiez avec moi en nourrissant de faux espoirs en moi. Combien sont-ils à baver dans les radios et télévisions dès qu’on parle de mendicité ?’’, se plaint-elle. 
Et après, ‘’qu’est-ce qui est fait pour nous ?’’, se demande-t-elle. ‘’Les dossiers sont rangés dans les tiroirs aussitôt après que les débats sont clos. Comme si désormais tout devait commencer par le discours et finir par des applaudissements. Ce qu’il nous faut, ce n’est ni le discours ni les applaudissements. Ceux qui discourent entre guillemets, pour nous, ont le ventre plein ; de même que ceux qui applaudissent. Et nous ? Qu’est-ce qu’on a ? Pas plus que la journée nationale pour la lutte contre la mendicité. C’est hypocrite. Et vous le savez’’, se lamente-t-elle. 
Cheikhna Sidibé ne se pose pas tant de questions et n’en pose pas non plus. En revanche, il s’explique, volontiers, sur ce l’a poussé à mendier : ‘’C’est pour l’amener à un ami de mon père à qui on m’a confié’’. A cette innocence naturelle s’ajoutent l’indigence et l’ignorance dont il est précocement victime. 
A 11 ans, il ne va ni à l’école française ni à l’école coranique. ‘’Mon tuteur m’a dit que ce n’est pas aussi important. Quand on mendie, on peut juste apprendre et chanter ensuite : +baay Abdallah mooy baayou Nabi+ (éloge du prophète Mohammad, en wolof)’’. Cette pitance qui lui passe par la main, 300 à 450 francs par jour, Cheikhna ne la prend pas pour un gagne-pain : ‘’Je veux bien aller à l’école mais il (le tuteur) n’en veut pas’’. 
Par Sokhna Faye (APS) 
 
Les télé-novélas ou la domination culturelle 
Depuis quelques années, nos chaînes de télévisions nous bombardent de télé novélas qui sont des films produits en Amérique latine. Ces productions cinématographiques occupent une place importante dans nos grilles de programmes au détriment des émissions à valeur éducative et instructive. C’est devenu un phénomène qui se développe comme une métastase et prend ainsi des portions inquiétantes sur l’essentiel du Continent africain.  
19 h 30, les gens sont accrochés à l’écran, les rues sont désertes et les activités tournent au ralenti. C’est le moment de suivre un épisode de «Barbarita ou les couleurs de l’amour», «Clap» ou «La femme de Lorenzo» et cela continue jusqu’à 22 h suivant les chaînes où ils passent. Ce regain d’intérêt pour ces films nous pousse à nous interroger sur un certain nombre de questions qui ne cesse de nous triturer les méninges.  
Qu’est-ce qui explique ce goût immodéré chez les peuples africains pour les films au rabais, qui relatent tous les mêmes histoires ? Quelle est la valeur (cinématographique) de ces films ? Quelles sont leurs conséquences sur le plan social, culturel et économique ?  
«Rosa», «Clap», «Milagro», «Marimar», «Luz Clarita», «La femme de Lorenzo», «Destins croisés», que sais-je encore, sont tous construits autour du thème de l’amour entre personnes de classes sociales différentes. Amour qui se heurte à des oppositions de tous ordres. Les deux personnages centraux ont en face d’eux des adjuvants, mais surtout des «challengers» qui entreprennent toutes sortes d’intrigues pour faire capoter la relation, qui finit toujours par triompher.  
En fait, le constat largement partagé est que ces films sont monotones et le modèle du script laisse peu de place à des suspenses et rebondissements qui donnent un «goût d’inconnu» à la suite. La trame est toujours identique avec de rares variations sur le fond. Malgré le caractère fade de ces films, les télévisions africaines, en rude concurrence, en font leurs choux gras. La seule explication est que les chaînes de télévisions sont sous le diktat des téléspectateurs, surtout les filles qui en sont si friandes. Des films qui ne reçoivent jamais de primes lors des salons du film ou festivals prestigieux comme celui de Cannes ou la Mostra de Venise. Ils figurent tous au bas de la classification des films.  
Sur le plan social, ces films encouragent des changements de comportement perceptibles chez les jeunes qui reproduisent par mimétisme les façons de faire de ces personnages. Une situation favorable à la domination culturelle, véhiculée à travers ces genres de productions cinématographiques.  
Cette forme de domination a été fermement dénoncée par les tenants de l’école de Francfort (Habermas, Adorno, Marcuse, Horkheimer) qui y voient un moyen pour l’Occident d’asseoir sa domination et d’étendre son impérialisme culturel. Ces films sont des moyens redoutablement efficaces qui permettent aux Occidentaux de faire une sorte de «lavage des cerveaux en liberté». Car, c’est à travers eux qu’ils font adopter, de façon aveuglante, aux peuples dominés, leurs manières de penser, de sentir et d’agir. C’est une domination d’autant plus grave qu’elle se passe sous l’illusion de la liberté, autrement dit, sous la forme d’une «violence symbolique», pour reprendre P. Bourdieu. Cette forme de domination dissimule les rapports de force sous-jacents et entraîne de profondes mutations dans nos représentations de la réalité. En plus de ces aspects, ces films coûtent cher.  
Qu’est-ce qui empêche nos dirigeants de promouvoir la production de films africains qui véhiculent nos idéaux et nos valeurs locales. Des émissions comme «Regards», «Téléscopie», «TGP», nous manquent, hélas. Que faire de ce vivier de films et documentaires produits par de jeunes réalisateurs formés au Forut Média Centre de Dakar. La mondialisation, c’est aussi la bataille des contenus, la guerre des images. L’enracinement et l’ouverture, n’est-ce pas, disait Léopold Sédar Senghor.  
Baye Makébé SAR 
 
 
 
Le président et la presse, entre le discours et la pratique 
 
Idiovisuel, la chronique média de Nettali.com 
Le président et la presse, entre le discours et la pratique 
vendredi 12 octobre 2007, par Nettali /  
Après les militaires invalides, c’était au tour des correspondants régionaux de presse de passer au palais pour y bénéficier des largesses du chef de l’Etat. L’occasion pour le maître des lieux d’y exposer sa vision de la presse qui est loin d’être convaincante. 
Me Wade aurait pu ajouter à son discours de mardi dernier au palais, devant les correspondants régionaux qu’il recevait, la célèbre maxime de Thomas Jefferson : « si je devais choisir entre un gouvernement sans presse libre et une presse libre sans gouvernement, je préfère une presse libre sans gouvernement ». Rien n’était vraiment trop beau pour le président pour décliner son profond amour pour la presse, en particulier pour les reporters régionaux qui, à ses yeux, « travaillent avec beaucoup de courage, beaucoup de présence et beaucoup d’objectivité ». Quelques piques au tournant pour la presse sénégalaise, en général, suspectée, entre autres tares, de manquer de patriotisme en écrivant des articles qui font mal au Sénégal. 
Les dons faits aux reporters régionaux ne sont pas tombés du ciel. Maître avait fait des promesses, eux se sont attelés, par divers moyens, à lui faire rappeler ses engagements. Ce n’est pas un hasard si les gouverneurs de région ont été autant associés à l’affaire. L’idéal, pour tous les professionnels de l’information, est d’être réellement indépendants de l’Etat comme de tout autre pouvoir ou groupe de pression pour pouvoir exercer leur métier correctement et se garder de tendre la sébile. 
Existe-t-il deux catégories de journalistes au Sénégal ? Celle basée à Dakar, colporteurs de ragots, corrompus et commentateurs impertinents de la vision politique, économique et sociale, extraordinaire à tout point de vue, du président de la République et une seconde qu’il adoube, formée de la masse de travailleurs oubliés dans les régions, consciencieux et infatigables chasseurs de l’information des terroirs ? Une division du travail purement imaginaire tant, en réalité, il n’y a que des journalistes, bons ou mauvais, qui exercent leur métier où qu’ils soient dans le pays avec les mêmes qualités et insuffisances liées à leur personne. Cqfd. 
« Je n’ai pas envie de faire un contrôle sur la presse…Entre nous, moi qui ai introduit le premier journal non gouvernemental (Ndr : de quel type, quotidien ?) au Sénégal, j’ai les moyens de contrôler la presse sans qu’on ait rien à dire ». Et le chef de l’Etat d’ajouter : « Qu’est-ce qui m’empêche de lancer, 20, 30 voire 50 quotidiens sans qu’on sache d’où vient l’argent ? » Heureusement que jusque-là, Me Wade n’a pas créé autant de titres ! Mais il a lancé ce qu’il est convenu d’appeler les journaux du palais dont le sort a démontré qu’il ne suffit pas simplement d’avoir les moyens logistiques et la bénédiction du palais pour s’imposer sur le paysage médiatique et surtout capter l’intérêt et le respect des lecteurs. Si les fonds (secrets ou politiques) sont intarissables, il n’en est pas de même des professionnels de la presse, première source de garantie de la crédibilité de l’information et de son traitement. Peu, parmi eux, acceptent de se compromettre dans de telles aventures. 
L’expérience a démontré que les journaux du palais sont voués à une existence aussi éphémère que la cause pour laquelle ils ont été créés. Où sont aujourd’hui la plupart d’entre eux ? Il s’y ajoute qu’il ne suffit pas de créer des titres à la pelle, pour contrôler la presse. Simple question de nuance entre infiltrer la presse (en semant la mauvaise graine dedans et les flagorneurs de service), la déstabiliser (en faussant les règles du jeu économique avec la distribution de la publicité) et la contrôler du point de vue de sa politique éditoriale. C’est un dessein bien vain en démocratie. 
Jamais, la presse ne s’est autant mal portée que sous l’Alternance avec les harcèlements et manœuvres de tout genre dont elle est l’objet. Que le président dise qu’il déteste « l’autocensure, la flatterie et la flagornerie », ne convainc personne ; tant, de réputation notoire, la contradiction l’insupporte à tel point que ses réactions sont souvent violentes. Ce n’est pas Babacar Justin Ndiaye qui dira le contraire. Qu’il se déclare favorable à l’existence d’une presse libre et indépendante fait tout autant sourire. Hormis les largesses distribuées, çà et là, au grand jour (l’aide à la presse notamment), comme au petit matin, en quoi l’alternance a-t-il été d’un apport positif à la presse sénégalaise qui ne le ménage pas non plus lorsqu’il s’agit de dénoncer ses scandales qui n’émeuvent plus grand monde ? Convocations régulières et intempestives à la Dic , procédures judiciaires, menaces de mort, menaces de fermeture, octroi discriminatoire des fréquences, etc…sont son lot quotidien. Les médias publics dont on croyait qu’ils verraient un nouveau jour se lever, n’ont pas évolué d’un cran depuis que Maître, qui jadis dénonçait leur accaparement par le régime Ps, est au pouvoir. Ils marchent cahin-caha pour ne pas dire qu’ils sont tout simplement au bord de la faillite. Là « L’autocensure, la flatterie et la flagornerie », que le président dit tant abhorrer, y ont, plus que jamais, droit de cité. Une fois de plus, le discours du président fut très beau, mais fort bien éloigné de ce que la pratique nous enseigne. 
Soxna Fm, radio Milles Collines à l’occasion. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel et le ministre Bacar Dia devraient demander à la radio Soxna Fm de leur procurer la bande de l’émission en langue pulaar de samedi diffusée entre 9 et 11 h du matin. Le ton de cette émission est franchement haineux. Si elle avait été faite en français ou en wolof, beaucoup de nos compatriotes s’en seraient émus. « Sehil demngala » ou les « amis de la langue » y étaient en délire contre les « Diolfubés », les wolofs qu’ils accusent d’impérialisme linguistique, entre autre maux. Prônant la création d’une académie pularophone, le boycott des télés « diolfubés » (en fait toutes celles qui existent présentement et qui font du wolof leur principale langue de diffusion, y compris 2sTv de El Hadj Ndiaye qu’ils ont carrément pris à partie pour être un Pulaar qui fait la même chose que les Diolfubé), Dicko et Omar ont de quoi faire tressaillir beaucoup de Sénégalais. Est-il besoin, pour défendre le droit à l’existence d’une langue, d’en dire autant ? 
Discours à scandale de Dakar : Sarkozy simple perroquet de Guaino ? Les présidents et autres liseurs de discours attitrés ne perdent pas souvent leur temps à les écrire. De là à tout lire ! Nicolas Sarkozy qui a défrayé la chronique récemment, lors de sa visite officielle au Sénégal, aurait lu un discours jugé explosif sans avoir préalablement pris le temps de l’ausculter. Selon le philosophe Bernard Henry Lévy (Bhl) qui s’en est vertement pris au rédacteur attitré des discours de Sarkozy, Henri Guaino dont il dit qu’ « il est raciste. C’est lui qui a fait le discours de Dakar, que le président Sarkozy a prononcé (en juillet dernier, ndlr) et qu’il a dû découvrir dans l’avion parce que Sarkozy n’est pas raciste. Discours ignoble où l’on disait que si l’Afrique n’était pas développée c’était parce qu’elle n’était pas inscrite dans l’histoire(...). Dire cela en effaçant complètement la colonisation, la destruction du pays par cette époque honteuse du colonialisme, c’est du Guaino et c’est du racisme (...). Ce discours est un discours raciste, celui qui l’a écrit est donc vraisemblablement un raciste ». 
Ces propos rapportés par le journal « Libération » dans son édition du mardi 09 octobre dernier ont été tenus sur la chaîne de radio France Inter. Réponse du berger à la bergère qui est allé puiser dans les caniveaux pour répliquer : « Ce petit con prétentieux ne m’intéresse pas, a-t-il rétorqué sur Rue 89. Qui est-il donc ? Qu’a-t-il fait dans sa vie de si extraordinaire pour se permettre de juger comme ça ? Je n’ai jamais rencontré BHL. Il ne m’aime pas, moi non plus. Il n’aime pas la France , moi si. Il a la bave aux lèvres, avec la haine qui suinte de partout. ». Qui a tort ? Qui a raison ? Toujours est-il que Sarko est un irresponsable. Tenir des propos aussi graves de portée, simplement parce qu’on se contente de lire un texte écrit par un autre, sans aucune conviction personnelle… L’équation est simple alors. Ou le président français, lui-même, est un raciste à la place de Guaino ou il s’est contenté de reprendre à son profit des thèses racistes développées dans son discours, sans aucune conviction personnelle, mené en bateau par Guaino, une plume et idéologue qui, même au sein de la droite conservatrice française, passe pour un dingue. 
P.S : Cheikh Aguibou Soumaré à Paris, un Pm sans ses yeux. Le premier ministre était l’invité de Tv5 la semaine dernière lors de son voyage à Paris. L’occasion pour lui ou ses communicants d’étaler de commettre une grosse bourde. Durant toute l’interview qui s’est déroulée sur une terrasse, les téléspectateurs n’ont, en aucun moment, pu voir ses yeux que cachaient ses lunettes…de soleil. Un impair simplement du au port de verres réflecteurs lesquels, une fois exposés à la lumière du jour, s’assombrissent automatiquement. C’était pas très beau à voir, en plus d’un discours très langue de bois… 
Bëgg tele 
WALFADJRI 
Transparence dans la gestion des affaires publiques au Sénégal : Comment la Banque mondiale compte intervenir 
La transparence dans la gestion des affaires publiques est une préoccupation majeure de la Banque mondiale. Dans son rapport publié récemment sous le titre : ‘Stratégie d’aide-pays pour la République du Sénégal’ et distribué lors de la sixième réunion du Groupe consultatif du Sénégal à Paris, la Banque mondiale dégage sa stratégie d’intervention pour améliorer la transparence dans la gestion des affaires publiques au Sénégal. 
 
(Correspondant permanent à Paris) - La réunion du Groupe consultatif du Sénégal à Paris n’a pas été seulement l’occasion de discuter des montants de prêts qu’on devait allouer au Sénégal. Ce fut également un moment de diagnostic de l’économie sénégalaise. Les bailleurs de fonds ont traqué tout ce qui entrave l’essor de l’économie sénégalaise. Parmi ces obstacles, il y a le manque de transparence dans la gestion des affaires publiques. Et la Banque mondiale, dans un document intitulé ‘Stratégie d’aide-pays pour la République du Sénégal’, compte faire de la transparence son cheval de bataille. Le Groupe de la Banque mondiale utilisera ‘trois principes directeurs pour s’assurer que les principes de gouvernance sont systématiquement pris en compte dans ses programmes au Sénégal’.  
Le premier principe vise ‘une transparence et une efficacité accrues dans l’emploi des ressources publiques’. Pour cela, il faut ‘l’amélioration de la transparence dans l’emploi des ressources publiques (qui) se heurte à plusieurs obstacles qu’il faudra lever au cours de la période couverte par la Cas ’. Le Groupe de la Banque mondiale qu’elle ‘contribuera à éliminer ces obstacles par le biais de prêts, d’une aide ciblée financée par des fonds fiduciaires et de travaux d’analyse et de conseil dans les domaines clés, en partenariat avec le Gouvernement, la société civile et les bailleurs de fonds. Ces obstacles et les apports correspondants de la Banque ’. Pour elle, il faut garantir une gestion transparente des dépenses publiques et des procédures de passation des marchés aux niveaux central et local. Déjà, un certain nombre d’initiatives ont été prises pour réduire le risque lié aux opérations d’investissement. Elles comprennent une aide aux professions de comptabilité et d’audit par l’intermédiaire d’un don Fdi, la poursuite de la collaboration entre la Banque et le ministère de l’Economie et des Finances pour améliorer la fonction d’audit interne et mieux évaluer la nécessité de mettre un terme aux projets à risque.  
Pour bien mener cette politique de transparence, la Banque mondiale estime qu’il est nécessaire de ‘renforcer les institutions de contrôle pour la viabilité d’une gouvernance efficace’. Alors, ‘bien que la préparation du budget et son approbation par le Parlement fassent l'objet d'un examen minutieux au Sénégal (le budget est publié sur le site web du gouvernement), les contrôles rétroactifs effectués par les pouvoirs judiciaire et législatif sont insuffisants. La Banque apportera son soutien à la Cour des comptes pour s’assurer que les comptes de l’Etat sont examinés en conformité avec les normes internationales, y compris les réglementations régionales. De même, l’obligation de rendre compte sera renforcée, par un effort soutenu pour rehausser le rôle du Parlement et de la société civile en matière de surveillance et de contrôle de l’emploi des ressources publiques. Ces initiatives seront prises dans le cadre du programme du Wbi’, explique le document.  
La société civile va également être mise à contribution. Car son ‘engagement (…) sera encouragé davantage par la mise en place de lignes téléphoniques d’urgence contre la corruption à Dakar et dans les autres régions. Une importance particulière sera accordée au renforcement du respect des lois et réglementations environnementales de 2001. Le résultat visé est la sélection systématique des investissements au Sénégal en fonction des réglementations en vigueur et le suivi par le gouvernement de leur conformité avec les normes environnementales’, estime la Banque mondiale.  
Cette volonté de transparence doit passer aussi par la promotion d’une administration publique de qualité. Car selon l’institution de Breton Woods, ‘l’efficacité du gouvernement dans l’utilisation des fonds publics dépendra en grande partie de sa capacité à gérer ses ressources humaines et à stimuler la productivité de la main-d’œuvre. La Banque a pour objectif de fournir un appui à la fois financier et sous forme d’études d’analyse en plaçant cet élément au cœur d’une nouvelle série de crédits d’appui à la réduction de la pauvreté et en en faisant le thème central de l’examen prévu des dépenses publiques pour l’exercice 08. La Banque soutiendra des projets pilotes dans les secteurs de l’éducation et de la santé en vue de fournir des incitations basées sur les résultats et d’amener le personnel clé à accepter des affectations dans des régions mal desservies’. Sans compter que d’autres réformes basées sur l’audit récent de la masse salariale contribueront à améliorer ‘la transparence et à moderniser le système de paiement’.  
Moustapha BARRY  
 
 
 
Guerre de succession au Pds : Farba Senghor veut la tête de Macky Sall 
 
 
Le différend entre le chargé de la propagande du Pds Farba Senghor et le secrétaire national adjoint du parti de Me Wade semble avoir atteint des proportions insoupçonnées. Et l'un des protagonistes de ce combat à fleurets mouchetés a choisi d'attaquer à visage découvert. Ainsi le ministre des Transports aériens et des Transports terrestres, Farba Senghor, n'a pas mis de gants hier pour demander au président de l'Assemblée nationale ‘de revenir à la raison’. Le chargé de la propagande du Pds qui s'exprimait sur les ondes de la Rfm , a en outre sommé Macky Sall d'arrêter ‘la politique politicienne’.  
Farba Segnhor dans son langage cru estime qu'il est ‘irresponsable’ d’attaquer le président de la République , car ‘il a la capacité de nommer qui il veut’. De même, le ministre des Transports, et proche de la famille Wade, estime que ‘celui qui aspire à des fonctions doit respecter le président et sa famille’. M. Senghor a expliqué son attitude en invoquant la métaphore de la solidarité familiale lorsque ‘quelqu’un donne des coups à votre fils’.  
Le chargé de la propagande du Pds affirme qu’il faut que ‘l’ordre revienne et soit respecté, ajoutant qu’un régime n’est viable que lorsqu’il y a des sanctions’. Puis Farba Senghor insinue que le limogeage de Macky Sall de la tête du gouvernement est le sort réservé à tous ces ’gens qui suscitent des groupes de pressions pour être nommés’, notamment en allant ‘voir des marabouts’.  
Cette sortie de Farba Senghor contre Macky Sall intervient après la défenestration de Mbaye Jacques Diop, victime de ses relations amicales avec le président de l’Assemblée nationale. Et elle entre en droite ligne dans la guerre de positionnement au sein du parti au pouvoir pour la successin de Me Wade. Le chargé de la propagande du Pds qui s'est très tôt aligné derrière Karim Wade, est devenu, depuis un certain temps son paravent contre les coups bas et autres manœuvres visant à atteindre le fils du chef de l'Etat. Et dans cette guerre, Farba Senghor semble vouloir en découdre avec le plus sérieux prétendant au fauteuil présidentiel qu'est Macky Sall. Et il ne semble plus d'ailleurs s'intéresser aux autres. Surtout à Idrissa Seck qu'il juge politiquement mort. ‘Idrissa Seck, je crois que c’est un homme politiquement fini.’ Et comme pour lui indiquer la voie de la réhabilitation politique, Farba Senghor ajoute : ‘S’il veut poursuivre sa carrière politique, il n’a qu’à se mettre derrière nous, puisque que le peuple a eu à le juger par son comportement. Donc, je pense que s’il veut vraiment avoir une petite chance en politique, il doit se mettre derrière nous et recommencer à travailler, parce qu’il a beaucoup perdu’.  
G. Nesta DIOP (Avec Nettali.com)  
Pour soutenir le processus de paix : Les Etats-Unis nomment un ‘Monsieur Casamance’ 
Les Etats-Unis viennent renforcer leur intervention en Casamance en y nommant un officiel chargé de la question casamançaise. Cet homme qui sera désormais la courroie de transmission entre la Casamance et le pays de l’Oncle Sam sera, par ailleurs, chargé de conduire l’intervention américaine dans cette région. 
 
(Correspondance) - Les Etats-Unis ne sont pas insensibles à tout ce qui se passe en Casamance. Au contraire, les autorités du pays de l’Oncle Sam placent cette région meurtrie du Sénégal au cœur de leurs préoccupations. C’est ce qui justifie d’ailleurs la nomination d’un officiel chargé de la question casamançaise. C’est, entre autres, cette bonne nouvelle que le chargé de la communication de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar était venu apporter hier aux populations du sud. Si l’on en croit Oumar Watt qui était venu accompagner la première secrétaire de la représentation diplomatique américaine au Sénégal, Robin Diallo, cette décision a été prise récemment. Il s’agit donc de la désignation d’un officiel américain qui va séjourner en Casamance pour mieux s’imprégner de la situation dans cette partie méridionale du pays. ‘Il sera le point focal qui sera chargé au niveau de la mission américaine de la situation en Casamance’, précise le chargé de la communication de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal. La mission de cet officiel va embrasser plusieurs secteurs. Les plus en vue sont le développement et le processus de paix. A en croire Oumar Watt, ce ‘Monsieur Casamance’ est déjà arrivé au Sénégal. Et dans les prochains jours, les populations du Sud pourront connaître le nom de cette personnalité qui sera là uniquement à leur service. Cet homme qui sera désormais la courroie de transmission entre la Casamance et le pays de l’Oncle Sam sera, par ailleurs, chargé de conduire l’intervention américaine dans cette région.  
Avec cette nomination, les Etats-Unis viennent renforcer leur intervention en Casamance. Une région qui bénéficie déjà des actions de ce pays à travers l’Usaid. Cet organisme de coopération, très connu dans cette partie du Sénégal, a toujours été aux côtés des populations du sud, même pendant les périodes les plus chaudes, caractérisées par des braquages, des rackets, des pillages, des persécutions etc. Des actions souvent imputées à la branche armée du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Avec cette accalmie, l’action de l’Usaid s’est faite beaucoup plus visible. Principal bailleur de fonds de la plupart des Ong intervenant en Casamance, cet organisme américain accompagne aujourd’hui le processus de paix et de reconstruction dans cette partie méridionale du Sénégal. C’est, par exemple, avec son soutien que beaucoup de mutuelles de santé ont été installées à travers la région naturelle de Casamance. Un maillage qui a permis de mettre en place l’union des mutuelles de santé à Ziguinchor. Une structure dont le but est d’améliorer la situation sanitaire dans une région où la carte sanitaire est complètement désorganisée. Aussi, l’intervention américaine a déjà permis à beaucoup de déplacés et autres réfugiés de regagner leur terroir. Un processus qui s’accompagne d’une opération de déminage dans laquelle le pays de l’Oncle Sam est entrain de jouer un rôle important. Il y a quelques mois, un officier américain avait été envoyé sur le terrain pour essayer de convaincre les combattants du Mfdc du bien-fondé de l’opération de déminage envisagée par le département d’Etat américain.  
Toutes ces actions traduisent la volonté des autorités américaines d’accompagner la Casamance sur le difficile chemin de la paix et de la reconstruction. Une volonté renforcée, aujourd’hui, par la nomination d’un officiel spécialement chargé de la question casamançaise.  
Mamadou Papo MANE  
AFRIQUE - ECONOMIE 
Où va le franc Cfa ?  
mardi 16 octobre 2007, par Nettali /  
Jeune Afrique - La dépréciation du dollar par rapport à l’euro, qui pénalise les exportations de certains pays africains, sera cerainement à l’ordre du jour de la réunion des ministres des pays de la zone franc, le 16 octobre à Paris. Faut-il revenir sur la parité fixe entre le Cfa et la monnaie européenne ? Ou est-ce la zone franc elle-même qu’il faut remettre en cause ? 
Faut-il dévaluer ? Dans le huis clos des conseils d’administration et le secret des réunions interministérielles, le débat, feutré, revient de plus en plus souvent. Avec l’appréciation de l’Euro par rapport au dollar, la question se fait chaque jour un peu plus pressante. Quoique toujours très discrète. Les autorités monétaires d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale ne l’évoquent, qu’à demi mot, de peur de créer des réactions de panique. De son côté, le gouverneur de la Banque de France ne semble même pas l’envisager, estimant "qu’aucun argument macroéconomique ne peut justifier une modification de la politique des changes". Quant aux chefs d’Etat des pays concernés, ils assurent le service minimum, se bornant à démentir les rumeurs. 
Il est vrai que le choc du 10 janvier 1994 a laissé des traces. Et près de 14 ans plus tard, de Dakar à Brazzaville, personne ne veut assumer le risque politique et les conséquences sociale d’une telle mesure. "Si par malheur une autre dévaluation devrait intervenir, je ferais tout pour que les pays d’Afrique et de l’Afrique de l’ouest abandonnent le franc Cfa et créent leur propre monnaie", a même averti le Président gabonais, Omar Bongo Ondimba. 
En fait, la décision de dévaluer ne fera jamais l’unanimité. Si les compagnies cotonières de l’Afrique de l’ouest attendent avec impatience un rééquilibrage" monétaire en leur faveur, les pays pétrliers d’Afrique centrale eux, n’ont vraiment pas intérêt à abandonner la parité fixe avec l’euro. Ce qui pose en filigrane, une question autrement plus profonde que celle de la parité : le franc Cfa est-il encore utile aux pays qui l’utilisent ? Et ces derniers ont-ils encore sufisamment d’intérêts économiques communs à défendre pour justifier son maintien ? 
Vecteur d’intégration pour les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) comme pour ceux de la communauté économique et monétaire d la l’Afrique centrale (Cemac), la monnaie e vigueur en sein de la Communauté fnancière d’Afrique (Cfa), ne répond plus à sa mission première qui, à l’aube des indépendances, faisait de la stablité monétaire un outil de développement. Ses règles de fonctionnement, établies avant 1960, sont aujourd’hui devenues un lourd handicap pour certains et l’attentisme de la banque centrale et le mutisme des chefs d’Etat sont révélateurs de la gêne que suscite ce débat. Mais celui-ci doit être posé. Faut-il ranger défintivement le franc Cfa ? Faut-il faire table rase du passé et se lancer dans une nouvelle aventure, au risque de déstabiliser encore un peu plus des pays déjà très fragiles ? Bref, faut-il brûler le Cfa ? Seule certitude : au-delà du problème que pose la parité, c’est son existence même, dans la forme actuelle qui doit impérativement être remise en cause. 
Voir suite dans Jeune Afrique 
SUD QUOTIDIEN : 
MENDICITE 
La sébile, l’ustensile qui cache le drame des mendiants 
Par APS | | mardi 16 octobre 2007 | 
 
Abou, Samatan et Cheikhna sont des mendiants au passé différent l’un de l’autre, mais tous les trois partagent un destin presque similaire et dramatique à la fois : ils font partie des indigents de la capitale sénégalaise à la quête d’une pitance, à la faveur d’une générosité des âmes charitables. 
A 29 ans, Abou Konaté traîne les coups du sort ayant handicapé la vie de sa famille. ‘’Je mendie pour notre survie, ma mère, ma sœur et moi. Je ne peux pas travailler à cause de ma main amputée ; je ne peux pas rester là-bas à les regarder mourir de faim’’, confie-t-il, avec la conviction d’un ‘’homme de devoir’’. 
‘’Notre père est mort depuis 1982, alors que j’avais quatre ans. Notre mère a atteint le crépuscule de sa vie. Pire, elle est aveugle. Ne pouvant plus gagner sa vie ou plutôt, n’ayant plus une vie à gagner, elle reste tous les jours cloîtrer sur sa chaise’’, raconte cet habitant des Parcelles assainies. Tous les jours, il quitte tôt cette banlieue de Dakar. 
A l’instar des travailleurs du centre-ville pressés d’arriver à l’heure au bureau, mais stressés par les bouchons, Abou se fait une obligation, lui aussi, d’arriver avant sept heures sonnantes à un carrefour du Plateau pour s’adonner à son occupation : tendre la main. Une activité qu’il prend au sérieux, tant elle est source de revenus pour lui et de satisfaction des besoins de sa famille. 
‘’Je fais tout pour me pointer ici avant sept heures. C’est un carrefour où beaucoup de gens passent et je leur tends la main. Tantôt on me jette une pièce dans les pieds avec dégoût ou mépris. Tantôt, on me la donne sur la main avec un visage souriant’’, poursuit-il, stoïque. Faute du mieux, la fin et les moyens se confondent chez lui. ‘’Tantôt c’est du sucre qu’on donne pour chasser le mauvais sort et pour éloigner un mal. Mais, ça m’importe peu. Pour moi, l’essentiel c’est, qu’à mon retour à la maison, que ma mère et ma sœur aient quelque chose pour se remplir le ventre’’, explique-t-elle. 
Abou se sentirait heureux s’il apprenait la vie de Samatan Ghislaine. Sans domicile fixe, elle dit mendier pour nourrir les deux petits qu’elle porte, péniblement. ‘’Leur père est mort dans un accident juste une semaine après leur naissance. Sa famille qui ne m’a jamais acceptée d’ailleurs, m’a fait savoir juste après le deuil qu’elle n’était pas disposée à me prendre en charge’’, s’émeut-elle. 
Peu surprise de ce sort qui lui est réservé, elle tente de retourner chez son dernier employeur, un dignitaire de l’ancien régime socialiste. Portes closes, là aussi : ‘’Je suis retournée à Tivaouane pour voir si je pourrais reprendre mon travail de ménagère dans la maison que j’avais quittée quand je me suis mariée. A ma grande surprise, on me le refusa parce que j’avais une charge avec moi’’. 
Comme un mauvais sort, cette situation revient à chaque fois qu’elle se présentait devant une villa avec ses bébés. ‘’J’étais obligée de les emmener’’, répond, par anticipation à une question ou un reproche quelconque, cette Togolaise ‘’venue au Sénégal en 1998 pour chercher du travail’’. ‘’Je travaillais jusqu’en 2003. Quand je me suis mariée en juin (de la même année), mon mari avait jugé nécessaire que j’abandonne (le travail) pour gérer la maison et il envoyait de l’argent à ma famille restée au Togo’’, confie Samatan, qui habite la rue avec ses enfants, sans revenus fixes non plus. ‘’Quand tout ceci m’est arrivé, je suis allée me présenter à des centres d’aide pour la prise en charge de cas sociaux. J’ai même écrit une demande de couverture sociale que j’ai déposée au cabinet d’un ministère de votre gouvernement là, mais il n’y a même pas de réaction jusque-là’’, ajoute-t-elle, non sans rappeler : ‘’je suis instruite’’. 
Déçue par le manque de soutien public auquel elle s’attendait, elle en fait sa propre religion. ‘’J’ai compris par-là qu’on se souciait peu de la réalité de la mendicité et j’ai démissionné. J’accepte la condition de mendiante comme un destin’’. 
Quid du risque de compromettre l’avenir de ses enfants ? ‘’Votre question ne me paraît pas pertinente, journaliste. Ou bien, elle n’est pas bien posée. Des enfants, des gens comme moi qui n’ont que la rue pour refuge ne peuvent pas prétendre assurer l’avenir de leurs enfants. Ne soyez pas dupe journaliste. Vous êtes instruite. Vous comprenez ce qu’est la rue. Vous êtes mieux placée que moi pour savoir que la rue n’a jamais produit d’avocat, d’ingénieur ou de technicien’’, commente-t-elle. 
‘’Nous sommes exclus de la société. Nos enfants le seront certainement’’, renchérit-elle, précisant qu’elle n’est pas pessimiste ni fataliste. ‘’Non, c’est juste que je ne veux pas que vous jouiez avec moi en nourrissant de faux espoirs en moi. Combien sont-ils à baver dans les radios et télévisions dès qu’on parle de mendicité ?’’, se plaint-elle. 
Et après, ‘’qu’est-ce qui est fait pour nous ?’’, se demande-t-elle. ‘’Les dossiers sont rangés dans les tiroirs aussitôt après que les débats sont clos. Comme si désormais tout devait commencer par le discours et finir par des applaudissements. Ce qu’il nous faut, ce n’est ni le discours ni les applaudissements. Ceux qui discourent entre guillemets, pour nous, ont le ventre plein ; de même que ceux qui applaudissent. Et nous ? Qu’est-ce qu’on a ? Pas plus que la journée nationale pour la lutte contre la mendicité. C’est hypocrite. Et vous le savez’’, se lamente-t-elle. 
Cheikhna Sidibé ne se pose pas tant de questions et n’en pose pas non plus. En revanche, il s’explique, volontiers, sur ce l’a poussé à mendier : ‘’C’est pour l’amener à un ami de mon père à qui on m’a confié’’. A cette innocence naturelle s’ajoutent l’indigence et l’ignorance dont il est précocement victime. 
A 11 ans, il ne va ni à l’école française ni à l’école coranique. ‘’Mon tuteur m’a dit que ce n’est pas aussi important. Quand on mendie, on peut juste apprendre et chanter ensuite : +baay Abdallah mooy baayou Nabi+ (éloge du prophète Mohammad, en wolof)’’. Cette pitance qui lui passe par la main, 300 à 450 francs par jour, Cheikhna ne la prend pas pour un gagne-pain : ‘’Je veux bien aller à l’école mais il (le tuteur) n’en veut pas’’. 
Par Sokhna Faye (APS) 
 
 
TRAIT D’UNION 
L’Islam au Sénégal, la honte ?  
Par | | lundi 15 octobre 200 
S’il y a dans la communauté des pays islamiques, un et un seul qui doit faire la honte des musulmans, c’est bien le Sénégal. Ce pays d’environ 11 millions d’habitants, avec pas moins de 10.450.000 musulmans a en effet toutes les difficultés du monde pour célébrer, à l’unisson, les deux principales fêtes légitimes de l’Islam. Il s’agit de l’Aïd el Fitr et de l’Aïd el Adha appelées, au Sénégal, respectivement Korité et Tabaski. 
Il est rare, vraiment rare de voir les Sénégalais, observer le jeune musulman en même temps et rompre celui-ci, 29 ou 30 jours plus tard, l’unisson. Et pourtant, ce pays n’est pas en tête de peloton des territoires, où cette religion est traitée en parent pauvre. 
Au contraire ! En ce sens qu’au Sénégal, non seulement l’Islam dit "standard", pratiqué dans la majorité des pays musulmans (ou islamiques, c’est selon), mais aussi des confréries y existent qui organisent tant bien que mal leurs fidèles pour une meilleure prise en charge de leur religion, notamment dans le cadre de la formation, des études, du suivi, etc. Nous ne saurions citer ici ces confréries pour ne pas frustrer certains fidèles. Ce qu’il faut en revanche retenir, c’est qu’on peut énumérer au moins une douzaine de confréries religieuses au pays de la Téranga. Lesquelles, même si elles se réclament toutes de la religion du Prophète Mohamed (Paix et Salut d’Allah sur Lui), il n’en demeure pas moins qu’elles se différencient dans la pratique. 
C’est d’ailleurs cette "vision" de la religion qui fait la spécificité de chaque confrérie. Conséquence palpable : la division dans le respect des préceptes élémentaires de l’Islam. Rares, en effet, et on se répète, sont les cas où tous les Sénégalais observent en même temps le jeune, la Korité et la Tabaski. Le dernier exemple aura été la clôture du mois de Ramadan 2007. Car, si certains fidèles ont jugé nécessaire de prier jeudi dernier (à Niary Tally, un quartier de Dakar), d’autres ont cru devoir faire la même pratique Vendredi (une partie des régions de Louga au Centre du Sénégal et de Matam au Nord-Est, et Patte-d’oie un autre quartier de Dakar), alors que d’autres enfin, la majorité des Sénégalais, pensent pouvoir attendre Samedi. Il n’est pas exclu que d’autres Sénégalais (une autre infime partie), prient en définitive, Dimanche. 
Or, la même pratique est tributaire de l’apparition du croissant lunaire, comme voulu par les textes islamiques, que nous nous gardons volontiers, de rappeler ici. Est-ce alors à dire que les Sénégalais voient apparaître deux, trois et même quatre croissants lunaires « tout neufs ». 
Où, est-ce que certains se fient au tout premier croissant apparu dans tel ou tel autre pays musulmans de la planète ? La gisent les questions auxquelles les Sénégalais doivent trouver des réponses, les meilleures réponses qui soient. Vendredi, l’ancien Premier ministre sénégalais, et Chef de file de l’Alliance des Forces de progrès (opposition) M. Moustapha Niass, a préconisé une concertation nationale pour solutionner ce problème. Car, en définitive, c’est justement pour faire taire leurs divergences relativement à l’apparition du croissant lunaire, et qui font honte des musulmans du monde, qu’une commission chargée de l’observation de ce sésame, a été mise sur pied dans les années 90. Rappelons que malgré ces comportements des musulmans dans ce pays de l’Afrique occidentale, l’Organisation de la conférence islamique (Oci), compte y tenir son prochain sommet les 13 et 14 mars 2008. Ainsi, pour la deuxième fois, en l’espace de 16 ans, le 11e sommet de l’Organisation de la conférence Islamique (Oci), se tiendra, en terre africaine du Sénégal. Le premier sommet du genre, organisé dans ce pays, remonte à 1991. 
Déjà, pour accompagner les efforts de Dakar de mieux se préparer dans le sens d’un accueil digne de ce nom, un accord de prêt de 10 millions de dinars koweïtiens correspondant à environ 17 milliards de francs Cfa du Fonds koweïtien pour le Développement économique Arabe (Fkdea) a été signé, récemment, par le Directeur général dudit Fonds, M. Abdulwahab Al-Bader et M. Abdoulaye Diop, ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances. 
(Source :Centpapiers.com) 
PENURIE DE PAIN DANS LA BANLIEUE 
La colère de la population 
Par Cheikh Tidiane MBENGUE | SUD QUOTIDIEN | mercredi 17 octobre 2007  
 
Deux jours après la fête de Korité précédée de l’ouverture des classes, retrouver du pain dans les kiosques devient une véritable épreuve pour les populations de Guédiawaye et de Pikine. La cause, la Fédération des boulangers du Sénégal observe un mouvement de grève suite à un désaccord avec l’Etat après la hausse des prix des intrants dont la farine. 
Les populations de la banlieue se sont réveillées brutalement, hier, dans la colère. Pour cause, la plupart des boulangeries avaient fermé les kiosques à pain. Un triste scénario vécu à la suite du mouvement d’humeur déclenché par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal. Cette dernière, rappelons-le, revendique un ajustement du prix du pain après constat de la levée, par les pouvoirs publics, de la subvention sur le prix de la farine. Le quiproquo entre les deux parties a ainsi provoqué la colère des boulangers qui ont manifesté hier leur mécontentement en décrétant une journée sans pain à Dakar et dans toutes les régions du Sénégal. 
Cette situation a en tout cas obligé beaucoup de chefs de famille à quitter très tôt leurs foyers en laissant tout de même l’argent du pain. Seulement, bon nombre des banlieusards se sont trouvé obligés de se rabattre sur les biscuits, beignets et autres amuse gueule. Dehors, les vendeurs de petit-déjeuner, eux, étaient au chômage technique. C’était presque le ramadan, sous une autre forme, pour les abonnées des gargotes et autres lieux de « bouffe ». Combien étaient-elles hier, rien qu’à Pikine et à Guédiawaye, à ranger fourneaux et autres ustensiles du fait de l’absence du pain sur le marché. Une absence dont les conséquences amères n’ont épargné personne. Pères et mères de familles ont fait le tour des boutiques, espérant le miracle, celui de trouver des miches de pain achalandées sur des comptoirs. Au niveau des boulangeries, le constat était le même. Un black-out total, excepté tout de même, une d’entre elles, sise au quartier Pai de Guédiawaye, et dont les responsables, visiblement, avaient pris l’option de faire tourner les fourneaux, assurant ainsi leur production, arguant que « tant que le stock de farine ne serait pas épuisé, il en sera ainsi ». Ce qui n’a pas eu l’heur de plaire aux « grévistes » qui, selon certaines sources trouvées sur le terrain, ont fait irruption de façon inopinée sur les lieux, menaçant même de démolir la « baraque ». 
La décision des boulangers était dénoncée par tout le monde y compris ces enseignants à la retraite, assis sous l’arbre à palabre du quartier. À leurs yeux, cette situation « ne fait qu’accentuer la pauvreté et la malnutrition ». Et de renchérir en déclarant que « l’alternance n’a fait que des malheureux avec la cherté de la vie ». Conséquences, ont-ils poursuivi, « les gens ne savent plus où donner de la tête ». 
Cette pénurie de pain fera aussi dire à un chauffeur de clando, trouvé à quelque encablure, qu’il a dépensé 1200 FCfa pour acheter des produits de pâtisserie, rien que pour le petit-déjeuner de ses enfants, sans compter le lait, le café et le sucre encore moins la dépense quotidienne. Si la grève persiste, affirme-t-il, « je prendrais des mesures pour changer d’alimentation », a encore dit ce père de famille rencontré devant une autre boulangerie du quartier dont les stores sont restés désespérément clos, à l’instar des autres. 
 
FARINE - La fédération des boulangeries appelle au boycott du produit : Dakar privé de pain pour deux jours 
Face à l’attitude de l’Etat qui refuse que le prix du pain passe à 200 francs Cfa, malgré les hausses des différentes intrants qui entrent dans la fabrication de ce produit alimentaire, la Fédération des boulangeries du Sénégal fait appel à ses membres pour un boycott de la farine et un arrêt de la production de pain, pour deux jours. Une évaluation sera faite dans l’après-midi d’aujourd’hui.  
«Etant donné que le prix du sac de farine reste à 20 930 francs cfa et que le prix de la baguette reste à 150 francs cfa ; Étant donné que le décret 1246 sur le commerce, ne nous permet pas d’augmenter directement les prix, nous avons décidé de ne pas acheter la farine et de ne pas produire du pain pendant deux jours. Et nous demandons aux boulangeries affiliées à notre fédération de respecter ce mot d’ordre.» Cette lecture du mot d’ordre de grève était, pour le président de la fédération des boulangeries du Sénégal, M. Amadou Gaye, la manière de tirer la conclusion de la conférence de presse convoquée par sa structure hier dans l’après-midi. Comme s’il tenait à bien se faire comprendre, M. Gaye martèle : «Nous demandons que personne n’achète la farine à ce prix, tant qu’on n’aura pas le prix de 200 francs Cfa pour la baguette. Il faut que les choses soient claires, et s’il le faut, nous allons réajuster après. C’est sûr qu’avec cela, nous allons subir des pertes, mais nous allons faire une évaluation le premier jour.»  
La fédération, qui se targue de regrouper plus de 95% des boulangeries du Sénégal, soit plus d’un millier de boutiques, et d’employer une main d’œuvre de plus 170 000 personnes rémunérées, veut aussi tester son poids et son influence. Elle veut aussi montrer son caractère incontournable, sachant que chaque boulangerie utilise au quotidien, entre 8 et 10 sacs de farine. Leur chiffre d’affaires est évalué à plus de 300 millions de francs cfa par jour. Mais M. Gaye refuse qu’on dise que «nous sommes riches. Il faut qu’on arrête de nous dire cela».  
M. Gaye a précisé aussi «avoir fait constater par voie d’huissier, le fait que les meuniers ont refusé de vendre de la farine à certaines boulangeries. Vous avez bien vu, comme moi, qu’il y a eu une pénurie depuis quelques jours. Et au moment où je vous parle, certaines boulangeries n’ont pas de farine». La conférence de presse a été convoquée, juste après la réunion tenue entre le Conseil national de la consommation et les membres du bureau de la Fédération des boulangeries du Sénégal, à la gouvernance de Dakar.  
M. Aliou Thiam, le chargé de communication de la structure, explique : «Nous sommes confrontés à un problème qui est une crise grave. Pour la première fois, l’Etat du Sénégal a autorisé une hausse de 40% sur la farine, ce qui devrait aboutir à un réajustement du prix du pain.» Mais, cela n’a pas été opéré, explique-t-il. Comme si cela ne suffisait pas, pour conforter la thèse que la proposition de hausse de la baguette à 200 francs est une idée fausse, les associations de consommateurs ont fait une étude pour arriver à un prix de 178,5 francs cfa pour la baguette. Ce que refusent d’appliquer les boulangers, sous prétexte que c’est un «prix politique». M. Thiam soutient : «Ils ne nous respectent pas. C’est une décision politique et ils n’ont pas tenu compte de nos observations. Notre crainte s’est avérée que nous allions vers une situation de crise. Notre intérêt est de vendre bas et gagner le maximum.»  
Pour M. Thiam, la situation ne les «agrée plus. On n’a pas obtenu un accord avec le gouvernement. Les autorités ont tout fait pour maintenir le prix à 150 francs, mais on n’arrête pas la mer avec les bras». Par conséquent, «nous apprécions la situation en proposant la baguette de 150 francs à 200 francs cfa, pour sortir de ce bourbier et en améliorant l’embellie. Car toute boulangerie qui a acheté cette farine ne peut pas faire autrement. Nous avons voulu nous faire entendre par le gouvernement. C’est l’autorité qui refuse l’augmentation que nous lui demandons et qui accepte l’augmentation du prix du gasoil et de l’électricité. Nous n’accepterons plus de travailler à perte». Le bras de fer continue et d’autres développements vont certainement s’opérer dans la journée d’aujourd’hui.  
Rentrée des classes : Psychose chez les parents d’élèves  
Mohamed GUEYE - L’annonce hier dans l’après-midi, d’une fermeture probable des boulangeries pour aujourd’hui et demain, a lancé un début de mouvement précurseur de ce qui attend les familles sénégalaises si ce produit vient à manquer totalement. Hier, du côté de Yoff, ainsi que dans certains quartiers populaires, les boulangers faisaient la loi. Ceux des familles qui n’imaginent pas une journée sans pain, avaient dès hier soir, commencé à faire leurs provisions de la journée. D’autres, pensant à leurs enfants qui reprennent ce matin le chemin des cours, ramassaient ce qu’ils pouvaient trouver comme croissants et autres pains au lait. Comme l’expliquait une dame, d’origine guinéenne : «En temps ordinaire, mon fils ne mange déjà que du pain. C’est ce qu’il emporte comme goûter à l’école. Je n’ose imaginer demain, ce que je vais faire, s’il n’a pas son goûter.» Souci partagé par sa voisine, qui abonde dans le même sens : «Ce n’est pas sûr que mes enfants vont accepter de prendre des biscuits à la place de pain. Est-ce que cela va pouvoir les suffire jusqu’aux heures de repas ?» S’ils n’ont pas déjà remporté leur bras de fer avec les autorités, les boulangers ont déjà créé la psychose chez les parents d’élève, semble-t-il.  
INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER EN AFRIQUE 
Le Sénégal dans le bas du tableau 
Par SOMBEL FAYE | SUD QUOTIDIEN | mercredi 17 octobre 2007  
 
De la 122ème place en 2005, le Sénégal se retrouve en 2006 au 128ème rang parmi 141 pays dont les performances sont ainsi évaluées en termes d’accueil des Investissements directs étrangers(Ide), dans le tout dernier rapport de la Cnuced(Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement) sur l’investissement dans le monde, publié hier, mardi 16 octobre 2007 et intitulé « Sociétés transnationales, industries extractives et développement ». 
Dans le tout dernier rapport de la CNUCED sur l’investissement dans le monde (World Investment Report 2007), même si la part de l´Afrique dans l´IED mondial est tombée à 2,7 % en 2006, contre 3,1 % en 2005, soit un niveau faible par rapport aux pays asiatiques (15 % du total mondial) et à ceux d´Amérique latine et des Caraïbes (6 %), le continent tire son épingle du jeu en accueillant, entre 2004 et 2006, des entrées d’investissement étranger direct (IED) record de 36 milliards de dollars. 
Pour mieux apprécier la croissance de la part de l’Afrique dans ces flux, au-delà des fluctuations annuelles, il faut cumuler les montants des Ide sur une plus longue période et à la sortie, il apparaît que de 54 milliards de 1995 à 2000, l’Afrique est passée à 135 milliards de dollars entre 2001 et 2006 soit une progression de 250% faisant passer sa part dans les Ide mondiaux de 1,2% à 3,4%. 
Cette évolution, selon le rapport, s’explique par l’attrait des ressources primaires, l’augmentation des bénéfices des entreprises et un climat économique généralement plus favorable. Justement en ce qui concerne le climat d’investissement, en 2006, le rapport souligne que de nombreux pays africains ont intégré des mesures dans leurs cadres politiques et réglementaires afin de garantir un volume constant d’IED et d’attirer les investissements qui ont les effets les plus positifs sur leur développement. Dans ce contexte, si on ne peut pas forcément dire que le Sénégal n’a pas intégré les mesures en question, il n’empêche que son rang dans le classement des pays qui ont su capter les flux d’Ide rend plutôt perplexe. Dans ce classement qui couvre 141 économies, le Sénégal se retrouve au 128ème rang soit une chute de 7 places après avoir occupé la 122ème en 2005. 
Il faut dire que le Nigeria a été la principale destination en Afrique de l´Ouest, les capitaux, essentiellement chinois, visant surtout le secteur pétrolier. Par ailleurs, la recherche de nouvelles réserves de ressources naturelles a également entraîné une hausse de l´IED dans les Pays les moins avancés (PMA) d´Afrique, soit 8 milliards de dollars après deux années consécutives de baisse. Pma parmi d’autres, le Sénégal n’a même pas su profiter des 23 % des IED accueillis dans la région notamment par le Burundi, le Cap-Vert, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, la Guinée-Bissau, Madagascar, la Somalie et le Soudan – essentiellement destinés à financer de nouvelles activités de prospection pétrolières et d´extraction minière. Cependant, les fusions-acquisitions ainsi que les investissements de création de capacités et les projets d´expansion ont joué un rôle important dans les principaux pays d´accueil, si l’on en croît le rapport. En Egypte, par exemple, premier destinataire de la région africaine, les entrées ont été supérieures à 10 milliards de dollars, dont 80 % au titre d´activités non pétrolières. Ce qui fait de ce pays le plus performant avec une part de 17,6 milliards de dollars soit 21% du total africain, alors que l’Angola ressort comme le moins performant. 
Boom des prix des produits de base 
Dix-septième d´une série publiée par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le rapport 2007 publié ce 16 octobre 2007, analyse les tendances les plus récentes de l´investissement étranger direct, en accordant une attention plus particulière au rôle des sociétés transnationales dans les industries extractives - pétrole, gaz, minéraux métalliques. 
En 2006, les 10 premiers pays d´accueil africains ont reçu environ 90 % du flux, soit 32 milliards de dollars. Les pays d´Afrique du Nord ont bénéficié d´entrées record en provenance d’Asie, dans un large éventail de secteurs. En Afrique subsaharienne, les IED ont augmenté partout sauf en Afrique australe, en raison de la multiplication des investissements dans les secteurs du pétrole et de l´extraction minière. Ceux-ci ont cependant fortement diminué en Angola (-1,1 milliard de dollars) et en Afrique du Sud (-0,3 milliard de dollars) à la suite de la vente d´actions étrangères au gouvernement, dans le premier cas, et à des entreprises locales pour le second. 
On le voit bien, les économistes de la Cnuced ont mis l’accent sur l’implication massive des sociétés transnationales (STN) dans les industries extractives et leur impact sur le développement. Ils précisent que 23 des 25 principaux producteurs de minerais étaient en 2005 des sociétés privées, alors que les entreprises d’Etat dominaient l’exploitation pétrolière et gazière, principalement basées dans des pays en développement ou en transition. Le boom actuel des prix des produits de base devrait susciter de nouvelles opportunités en termes de développement et de réduction de la pauvreté dans les pays exportateurs de minerais. A condition, soulignent-ils, que des efforts considérables soient déployés pour répondre aux préoccupations de nature politique, économique, sociale et environnementale liées à l’extraction minière. 
Les perspectives des entrées d’IED en Afrique restent tout de même positives en raison du niveau élevé des prix sur les marchés mondiaux de produits de base, les STN, en particulier d’Asie, profitant du bon rendement des investissements. 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 18.10.2007
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