Les IMAMS,le dernier espoir !
LEQUOTIDIEN:
Le Président évoque l’affaire de sa succession
24-12-2008 Wade se cache derrière la prérogative du peuple sénégalais Par S.DIOP
Lundi, la Rts a consacré une fenêtre au président de la République qui y a abordé la question de sa succession par son fils Karim, par son conseiller. C’est pour dire que, personnellement, on ne l’a jamais entendu déclarer qu’il souhaite se faire succéder par Karim Wade à la magistrature suprême. Tout comme d’ailleurs, il a précisé que Karim Wade n’a jamais dit qu’il voulait succéder à son père. En tout cas, lui Wade, n’a jamais entendu son fils le dire. Toutefois, le Président Wade soutient que Karim est un citoyen sénégalais «comme tout autre». Et d’ajouter : «Dans cette affaire, je garde ma neutralité.» Et qui plus est, il ne lui revient pas de choisir son successeur ; cette prérogative appartient au peuple sénégalais. En vérité, la Rts répercutait le contenu de sa réunion avec les militants et responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Paris.
Le Président Wade ne s’est pas arrêté au seul cas de Karim Wade. Il a aussi évoqué les affaires Idrissa Seck et Macky Sall qui, pour lui, sont responsables de leur départ. Pour le secrétaire général national du Pds, si ces deux anciens Premiers ministres et n°2 dans le parti, s’étaient bien comporté, «aujourd’hui, on ne parlerait pas de Karim Wade».
Pour lui, Idrissa Seck a été victime de son impatience et «a voulu (le) pousser dehors», alors que Macky Sall, lui, s’est livré à «des activités fractionnistes» et a voulu tisser son propre réseau de militants au Sénégal, en France et ailleurs.
Lettre ouverte au Président de tous les Sénégalais
24-12-2008 Aujourd’hui, le Sénégal est à la croisée des chemins. Huit ans après la survenue de l’alternance politique du 19 mars 2000 que d’espoirs et de rêves suscités par cet évènement majeur dans l’histoire de notre jeune nation, M. le Président.Aujourd’hui, le Sénégal est à la croisée des chemins. Huit ans après la survenue de l’alternance politique du 19 mars 2000 que d’espoirs et de rêves suscités par cet évènement majeur dans l’histoire de notre jeune nation, M. le Président. Citoyen tout court et imam de mosquée doublé d’admirateur de votre personnalité, je m’engage, M. le Président à vous adresser cette lettre qui, je pense, aura toute la portée attendue de votre part pour le bien être du peuple sénégalais.
C’est un truisme de dire que le Sénégal vit des difficultés économiques, politiques et sociales et il urge de trouver des propositions alternatives venant de vous d’abord et des autres citoyens à travers un rassemblement autour de l’institution que vous symbolisez.
M. le Président, nous vous rappelons que le Prophète Muhamed (Psl) dit : «Lorsque que Dieu désire venir en aide à un dirigeant, il le met en relation avec des hommes qui le remettent sur le droit chemin lorsqu’il s’en détourne et l’encourage à mieux faire.» Vous êtes aujourd’hui à la tête de l’Etat du Sénégal, mais d’autres avant vous ont eu ce privilège. Et demain un autre prendra votre relais. Seul le pouvoir de Dieu le Tout-Puissant est immuable. (Verset 26- Al Imraan). Ceux qui vous ont précédé à la tête de l’Etat ont eu à réaliser de bonnes œuvres mais ils ont également eu à faire des erreurs. Erreurs que vous avez d’ailleurs eu à dénoncer en tant qu’opposant. Présentement, le peuple est en train d’observer votre gouvernance avec un œil critique. Il faut savoir raison garder, M. le Président, car vous avez, pendant longtemps, symbolisé l’espoir d’une Nation qui vous a beaucoup donné et accompagné jusqu’à votre accession à la Magistrature suprême. Sachez, M. le Président qu’un vrai chef doit savoir accepter les bonnes critiques mais aussi pardonner lorsqu’il se sent offensé. Comme nous l’a recommandé le Prophète (Psl) : «Pardonnez si vous êtes offensé, mais demandez pardon lorsque vous portez préjudice à autrui. Ainsi Dieu guidera vos pas.» Le Seigneur des mondes, malgré l’immensité de son pouvoir et de son royaume ferme les yeux sur tout le mal que font les gens et leur pardonne. Vous avez été choisi par lui pour diriger le peuple. Par conséquent, vous avez le devoir d’être clément envers eux.
Aucun sacrifice venant de vous n’est de trop pour le bien être du peuple sénégalais. Ceci aura comme effet, la sublimation dans l’effort pour faire du Sénégal un pays émergent.
M. le Président, les Sénégalais veulent la fin de l’impunité avec l’égalité de tous devant la justice. Le peuple sénégalais vit un malaise économique en nette contradiction avec le train de vie de l’Etat et certains de ses démembrements.
Il faut, M. le Président, redonner aux Sénégalais leur dignité et leurs droits les plus élémentaires afin qu’ils vivent pleinement leur citoyenneté. En quoi faisant ? Faciliter l’investissement au Sénégal, améliorer le pouvoir d’achat des pères de familles avec des mesures incitatives et innovantes. Revoir le système éducatif et sanitaire avec des mesures hardies, bénéfiques pour tout le peuple. Assurer la sécurité des biens et des personnes à travers tout le pays. Et c’est pourquoi, M. le Président nous vous interpellons sur la situation qui règne en Casamance où la paix doit revenir. Faites un appel à l’endroit de tous pour que la paix, la fraternité soit les choses les mieux partagées dans le pays.
M. le Président vous êtes le Président de tous les Sénégalais et non celui d’un parti ou d’un groupe. Ne vous lassez pas d’appeler l’opposition et la société civile à des séances de discussions pour un Sénégal meilleur et performant qui transcende les partis et les idéologies.
M. le Président, l’heure est au dialogue et non aux attitudes de va-t-en-guerre. Evitez de prêter attention aux fossoyeurs de la paix et de l’unité nationale. Ayez comme sacerdoce cette attitude pleine de sagesse du Khalife Oumar Ben Khatab qui privilégiait la prise en compte des besoins des populations au détriment de la paye des impôts et taxes de ce même peuple. Pour ce vénéré khalife, la vulnérabilité d’un régime politique dépend beaucoup de la prise en compte des problèmes socio-économiques du peuple qu’il dirige. A cet effet, les pauvres, les nécessiteux, les handicapés, les malades mentaux, les habitants du monde rural et la banlieue méritent de votre part une attention toute particulière.
Enfin, M. le Président vous devez avoir une capacité d’appréciation sur le travail de ceux à qui vous avez délégué des pouvoirs pour le bien être du peuple. Il faut des sanctions positives et négatives à l’endroit de ceux qui sont supposés vous accompagner dans votre lourde charge.
Mouhamadou Cheikh Tidiane DIA - Imam de la Grande mosquée de la Cité millionnaire
Rufisque
Défaillance des autorités
23-12-2008 Le Mouvement des jeunes Sénégal Dieum Kànàm (Mjsd) cellule d’Italie a donné son point de vue sur la situation politique qui frappe le Sénégal depuis l’arrivée de l’alternance au pouvoir en 2000. Lettre ouverte sur Abdoulaye Wade et sa «bande»
Le Mouvement des jeunes Sénégal Dieum Kànàm (Mjsd) cellule d’Italie a donné son point de vue sur la situation politique qui frappe le Sénégal depuis l’arrivée de l’alternance au pouvoir en 2000. Tant de promesses non tenues, querelles internes au sein des confréries arrivant à diviser «Tariq», «Barça ou Barsakh», l’augmentation du taux de chômage. Cherté de la vie...C’est le constat fait sur l’action d’un gouvernement qui ne présente que des mensonges à la population sénégalaise.
Un vrai Président ne doit pas faire de ségrégation envers son peuple. Ce que Me Abdoulaye Wade est en train de faire pour les jeunes de la banlieue est anormal. Ça tout le monde le sait. Comme si les jeunes ne sont qu’à la banlieue. Et ceux qui sont à l’intérieur du pays ? Qu’est-ce qu’il compte faire pour eux ? C’est vraiment honteux ce que font nos autorités surtout le Président qui devait donner le bon exemple à ses proches.
L’aide envers les jeunes de la Banlieue n’est qu’une sortie pour diviser les Sénégalais. Rien que pour gagner la bataille de la banlieue qui occupe une place importante dans la situation politique du Sénégal. Mais les jeunes doivent être costauds dans la tête pour savoir que tout ceci est dû à l’arrivée des élections locales. N’eut été ces élections qui s’approchent à grands pas, ni Abdoulaye Wade, ni aucune autre autorité n’aurait pensé à eux.
Vous, jeunes de la banlieue, soyez solidaires de vos compatriotes qui souffrent pour cause de la cherté de la vie. Personne ne pense réussir au Sénégal. Tous les jeunes songent à l’Europe qui a fermé ses portes depuis des années. Certains jeunes préfèrent investir 4 millions ou plus pour aller galérer en Europe. Les gens ont toutes les difficultés du monde pour avoir leur séjour. Cela tient du miracle pour ceux qui sont arrivés ces dernières années d’avoir un titre de séjour. D’autres ont risqué leur vie dans les pirogues pour rallier Espagne tentant l’épreuve «Barça ou Barsakh» après avoir longtemps at-tendu les promesses de l’alternance. Combien de jeunes ont rendu l’âme dans la mer ? L’Asc Lambaye de Thiaroye sur Mer qui avait perdu en 2006 tous ces joueurs constitue un exemple assez éloquent. Où sont les conseillers de Abdoulaye Wade ? Où sont les chefs religieux ? Qui doit dire à Abdoulaye Wade la vérité ?
Personne ne sait qui va lui dire la vérité maintenant. Ses conseillers sont derrière lui pour préparer son départ. Une honte pour tout le Sénégal, car la plupart d’entre eux sont là pour remplir leur poche et pas pour la Nation. Et les chefs religieux ? Aucun chef religieux n’ose dire à Abdoulaye Wade la vérité. Et pourquoi ? Parce que tout simplement il les a tous dans sa poche. Arrivant à diviser même des confréries par la distribution de 4x4 et de 50 millions. Des guides religieux qui ont sacrifié un bon nombre de talibés derrière eux pour ce soit-disant talibé. Ils doivent sortir de leur mutisme pour dire ce qui ne va pas afin de sauver les talibés. Mais non ! Chacun pense que s’il dit la vérité au président de la République, il
Serigne Birahim Niang MBACKE -
Après huit années d’Alternance…, quelle cynique déception !
23-12-2008
Mon peuple mène une existence d’errance dans son propre pays depuis qu’une certaine alternance a décidé de l’appauvrir à outrance pour mieux le manipuler. Nous l’avions dit il y a trois ans, les grands dictateurs le savent bien, pour mieux avoir leurs concitoyens sous leur contrôle, ils les appauvrissent sans pitié. Toutefois, il arrive qu’ils récoltent de façon inattendue le revers de la médaille. Moussa Traoré et Bokassa l’ont su à leurs dépends. Ici, Wade continue, avec ses affidés, de manipuler nos deniers publics comme bon lui semble et nourrir les moins avertis de promesses rocambolesques sans lendemain du genre Reva, Goana, Tramways, Tgv, Central nucléaire, etc. Sa chute lui paraît plus lointaine que les étoiles du ciel. Il est le seul joueur à taper sur le ballon. Tout le reste joue sur la touche comme de piètres figurants. Le peuple, ahuri et dépité, observait le spectacle en le commentant dans les salons, autour de la tasse de thé, au marché, dans les bureaux et bus… mais depuis quelques temps, il semble prêt à siffler la fin du match.
Au moment de l’état de grâce, tout au début de l’Alternance, nos Lions, nous faisant rêver, de retour d’une campagne joyeuse au Japon, avaient regroupé à l’aéroport Léopold Sédar Senghor une frange importante du peuple sénégalais. Une autorité qui analysait la liesse populaire de l’époque disait un propos qui nous est resté encore à l’esprit : «Prions le Seigneur pour qu’une telle foule ne sorte dans les rues de Dakar que pour manifester de la joie, autrement, ce sera la catastrophe.» Nous espérons qu’elle entretient actuellement ses partisans sur la gravité d’une telle probabilité.
Nous avons vécu la révolte inattendue des marchands ambulants un après midi très chaud à Dakar. Les airs guerriers du ministre de l’Intérieur de l’époque n’y pouvaient rien. L’Etat avait fini par reculer. Ces jeunes qui refusent de jouer aux gardes du corps de circonstance pour un petit déjeuner décent, qui refusent de servir de bras armés à des parvenus arrivés à des stations au sommet de l’Etat par inadvertance, et qui veulent prendre, loin des pirogues de la mort, leur part du Soleil, ont fini par avoir gain de cause. Ils ne sont pas des voleurs de deniers publics. Ils ne sont pas des agresseurs. Ils ne sont pas guidés par une volonté de troubler l’ordre public. Ils ne vivent pas des déchets du mensonge et de l’absence de vergogne. Ils sont des patriotes qui veulent simplement travailler, vivre de leur sueur, aider leur famille un tant soit peu. Nous avons vécu la révolte des femmes de la Cité Keur Damel parce que l’eau y faisait défaut. Les populations de la banlieue se sont dressées un jour pour exiger de l’électricité. D’autres associations consuméristes ont marché pour réclamer la réduction des prix des denrées de première nécessité. Les marches de syndicalistes, d’élèves, d’étudiants, de paysans, de journalistes et les grèves de la faim se sont multipliées. Pis… sous ce régime, les suicides par le feu pour exprimer un ras-le-bol extrême, ont visité notre pays. Aujourd’hui, c’est au tour des agriculteurs du bassin arachidier de refuser de vendre leur récolte car le prix fixé par l’Etat est en deçà du raisonnable, des Imams acceptent de porter le combat des populations contre l’inacceptable avec la double facturation de la Senelec. Ils s’organisent pour ne plus déléguer leur refus à autrui.
C’est à saluer : «On est jamais mieux servi que par soi…» Cependant, l’appétit vient en mangeant ; si ce mouvement de «désobéissance civile» arrive à des résultats satisfaisants pour le peuple, ce que nous souhaitons du fond du cœur, demain, soyons prêts à prendre en compte l’opinion de ses leaders dans d’autres domaines de la vie de la Nation ; que personne ne vienne nous abreuver d’idée stéréotypée sur le rôle du religieux. Ce sont des citoyens comme tous les autres citoyens, qui subissent les affres de la déche populaire généralisée qui secoue notre pays.
A ces Imams, nous leurs donnons ce conseil : qu’ils évitent demain de tomber dans le piège des porteurs de valises qui rôdent la nuit comme des chiens errants et celui de la peur car ils sont, à l’instar de la presse libre, l’un des derniers remparts sur lesquels compte ce peuple pour pousser l’Etat à être moins arrogant vis-à-vis de sa gestion du pays. Qu’ils refusent d’être mis-en mal avec les populations, s’ils se laissent démystifier, s’ils déçoivent les populations, ce sera la porte ouverte à toute sorte d’excès. Là où la majeure partie des hommes politiques et des intellectuels a échoué, ces Imams peuvent réussir car ils ont leurs médias aussi puissants que les tribunes de presse ; aussi puissants que la voix des chefferies religieuses devenue aphone : leur serment du vendredi pour parler de l’actualité conformément aux enseignements du prophète. Ils ont leur foi qui n’est pas, nous l’espérons, une foi mercantile comme celle de la majorité des hommes politiques car leur seul maître doit rester Dieu.
Nous demandons aux leaders de parti de faire la lecture adéquate de ce mouvement populaire pour la survie des plus faibles. Qu’ils suivent l’exemple de Talla Sylla en allant vers ces Imams et les soutenir. Les autres membres de la société civile idem. L’heure est grave. Nous croyions qu’avec le dépassement budgétaire non autorisé de plus de cent milliards de ces derniers temps, l’Etat allait faire son introspection mais que nenni… la bamboula continue malgré la banqueroute qui emporte petit à petit et sans pitié les sociétés privées, privées de leur du, une dette intérieure de plusieurs dizaines de milliards. Nous croyions qu’après l’affaire Kambel, Kara, l’AS et 24H Chrono, l’Etat allait donner des signes forts de lutte contre l’impunité mais que nenni, Farba et tant d’autres circulent librement alors que des hommes de mains croupissent en prison. Nous croyions qu’avec la honte née des innombrables lois antirépublicaines votées par l’hémicycle à l’image de la loi Ezzan amnistiant des criminels de sang, l’Etat allait se ressaisir ; il nous a donné le coup de grâce avec la tragédie de la loi Sada Ndiaye débarquant de façon monarchique le président de l’Assemblée Nationale, Ma-cky Sall. Et que dire de ces deux poids deux mesures constatés dans les audits des services publics si l’ont sait que les milliards du pays investis dans les travaux de l’Anoci demeurent jusqu’ici une grande nébuleuse ? Et quid de la suite à accorder aux multiples scandales financiers à coups de milliards soulevés par la presse et par des patriotes comme Abdou Latif Coulibaly et Jacques Habib Sy ? Hélas ! Quand un capitaine est maladroit, son navire le ressent. Aujourd’hui, seul le patriotisme et l’esprit républicain du peuple peuvent empêcher le naufrage du navire Sénégal avant qu’il ne soit trop tard ! Encore une fois, «on ne participe pas à la chasse à l’éléphant en se contentant de regarder passer son cadavre devant sa case».
Tafsir Ndické DIEYE -
dickedieye@yahoo.fr
Et pourquoi pas une vie pour le Sénégal ?
23-12-2008
Tout récemment notre cher et vieux Président, a tenu la cérémonie de dédicace de son ouvrage à la salle des banquets de la présidence de la République, devant un parterre de personnalités composé essentiellement de ministres, députés, sénateurs, administrateurs civils, professeurs, écrivains, etc. Ce nouveau livre du Président, après Un destin pour l’Afrique est intitulé Une vie pour l’Afrique. En réalité, Une vie pour l’Afrique est un long entretien que Maître Abdoulaye Wade a eu avec des journalistes et qui est publié sous forme d’ouvrage. Il y fournit des éléments de réponses par rapport à des questions liées à sa vie, à sa vision du Sénégal et de l’Afrique. Certainement ! Il est un vieux président et un président vieux. Nul ne doute de son expérience. Mais beaucoup se posent des questions sur ses choix, ses orientations et sur les actes qu’il pose en tant que chef d’Etat d’un pays africain appartenant à la classe des pays les plus pauvres de la planète.
Son accession à la magistrature suprême du pays de Senghor avait drainé beaucoup d’énergie et suscité beaucoup d’espoir. L’Alternance historique réalisée par notre pays au début de ce millénaire naissant était saluée par toute l’Afrique et la communauté internationale. Pendant presque plus de 40 ans, le Ps a régné sans partage au pouvoir. L’exigence de changement se faisait profondément ressentir. Et en cela, le vieil opposant, aidé par le concours des circonstances, incarnait à l’époque l’espoir dans son fameux Sopi (changement). Et le destin de président de l’enfant de Kébémer, avocat, économiste, universitaire, etc., se réalisa le soir du 19 mars 2000. Tous les Sénégalais, avec beaucoup d’enthousiasme, vont accueillir la nouvelle donne. Ils furent plongés dans une joie sous-tendue par un espoir immense.
Hélas ! Aujourd’hui huit ans après ce beau lever de soleil, le ciel de notre Sénégal est assombri par la poussière née des grands travaux d’hyper-modernisation de la capitale sénégalaise. Notre terre, jadis très fertile et productive, est occupée par toute une végétation sauvage qui affecte nocivement nos cultures, nos plantations et les fruits qui en découlent. Et notre aire est polluée par de nébuleuses affaires financières non encore élucidées, par des querelles et limogeages politiques indignes d’un visionnaire soucieux d’un avenir radieux, et par un pillage de ce qu’il y a de plus important pour une Nation : l’éducation et la santé.
Une vie pour l’Afrique ou du moins une vie saine pour l’Afrique passe nécessairement par l’épanouissement de chacun des Etats qui la composent. Et dans ce sens, Cher Maître, commençons modestement, comme nous le suggérait le juge Kéba Mbaye, par nous soucier de la vie de notre propre pays.
Aujourd’hui, notre pays est à genoux financièrement et économiquement. Exceptés les secteurs de la promotion politique, de la destruction ou de la destitution des acteurs politiques, soit de l’opposition soit du parti au pouvoir, tous les autres secteurs sont en crise. Le pays est en crise. Le bel avenir refuse de se réaliser parce que non appuyé par nos dirigeants. La jeunesse sénégalaise désespère et s’engage dans la délinquance, le banditisme, l’émigration clandestine pour sortir la tête de l’eau et se sauver.
L’éducation, pilier le plus important dans le développement de l’homme et d’un pays qui, nous dit-on bénéficie de 40% du budget de l’Etat, est au bord de la désintégration, avec des grèves cycliques et répétitives, des retards dans le payement des salaires et indemnités. En plus de cela, il y a une volonté manifeste de la part de l’autorité de semer la discorde et la guerre entre les syndicats d’enseignants en vue de les affaiblir. Toutes choses qui témoignent d’un manque de respect et de considération notoire des autorités à l’endroit dudit secteur. C’est tout simplement une incompréhension de l’enjeu et/ou une ignorance voulue et obtenue du rôle de l’éducation dans une Nation qui veut se respecter.
«Charité bien ordonnée commence par soi-même», nous dit l’adage. Avant de parler d’une vie pour l’Afrique en pure théorie, préoccupons nous pratiquement de l’épanouissement du peuple sénégalais. C’est en cela seul que réside notre vie d’homme accompli, notre destin d’intellectuel et de grand homme.
Au lieu de faire la promotion de la fameuse Goana, dans un pays où 70% de la population est cultivateur en finançant des séminaires et réunions à coût de millions, dotons les paysans de moyens matériels et accompagnons les à mieux cultiver la terre en les donnant des semences et de l’engrais. Le secteur de la santé n’est plus rassurant. Ce domaine fait peur de nos jours. On a peur de tomber malade par crainte de ne pas être soigné. Et la mort peut s’en suivre. Notre système de santé ne laisse la chance qu’aux nantis capables de débourser vraiment de l’argent pour se soigner dans des cliniques de luxe. La grande majorité de la population étant pauvre, ne se contente que d’hôpitaux quelque fois très peu équipés. Le personnel de santé, lié au patient avec beaucoup de sacralité par le serment d’Hippocrate, est obligé très souvent de croiser les bras par manque de soins, d’équipements ou pour cause de retard ou non payement des salaires.
Et le budget de la Présidence a augmenté considérablement, les ministres et les députés roulent avec des voitures 4x4, et les sénateu[rien] viennent s’ajouter aux charges de l’Etat. Et d’après le parti au pouvoir, le Sénégal va bien. Il est un pays émergeant. Il y a des ponts dernier modèle, un tunnel dans la plus belle corniche de l’Afrique, du moins de l’Afrique de l’Ouest.
On peut toujours se tromper soi-même, mais on ne peut jamais tromper le temps, l’histoire et Dieu.
Une vie pour l’Afrique ? Elle peut se concevoir dans un livre, mais sa pratique se vérifie dans notre approche, notre démarche, notre comportement de tous les jours vis-à-vis de notre peuple et dans notre volonté et nos décisions à l’endroit du fonctionnement de notre pays.
Et une vie contre l’Afrique ? Pour y répondre, méditions sur ces propos du chanteur de reggae ivoirien Alpha Blondy selon lesquels : «Les ennemis de l’Afrique, ce sont les Africains.»
Ngor DIENG - tudiant en Dea de philosophie Ucad - Dakar / iengor@ yahoo.fr
Le Matin : Mercredi 24 Déc 2008
DROITS HUMAINS EN AFRIQUE : Le Sénégal plombé par un projet de succession monarchique selon la Raddho
La Rencontre africaine des droits humains( Raddho) n'a pas été tendre dans son rapport concernant la situation des droits humains au Sénégal. Le rapport présenté hier dans un hôtel de la place met en relief le recul de notre pays en matière de démocratie et des droits humains. Il dénonce le projet de succession monarchique du président de la République par son fils.
D'après le rapport, le sénégal qui était un pays leader en matière de démocratie et de la promotion des droits humains en Afrique du temps de Senghor, a dormi sur ses lauriers sous Wade . Pourtant, c'est en partie lui qui devrait préserver cet acquis, si on sait que l'alternance survenue en deux mille est le prétexte légitime pour la consolidation de ce processus. En effet , souligne le rapport, le gouvernement de l'alternance n'a rien fait pour consolider ces acquis mais plutôt renonce et procède par un système de blocage, à l'instrumentalisation de la justice, le baillonnement de la presse, la corruption entre autres. Tout ceci, d'après le rapport, pour permettre au président de la République d'asseoir son projet de succession monarchique au bénéfice de son fils.
Toujours dans la même lancée, il a indiqué que le système judiciaire qui n'est qu'un simple décor institutionnel, est une coquille vide, et qu'il doit connaître la réforme attendue pour combler son déficit de légitimité et son déséquilibre". Ainsi, il préconise d'engager la réforme judiciaire en créant une cour constitutionnelle à la place du conseil constitutionnelle pour renforcer le système et compenser le déséquilibre sur l'accés à la justice. En ce qui concerne la liberté de la presse, le rapport plaide pour la dépénalisation du délit de la presse, souligne le rapport. Selon M. Pascal Kabale, qui présentait le théme "Indépendance de la justice", le système judiciaire sénégalais a connu un paradoxe qui fait que le sénégal n'est plus un pays digne de donner des leçons, mais au contraire d'en recevoir. A l'en croire, le sénégal "n'a pas détaché du système judiciaire le Ministère de la justice avec toute la pesanteur politique qui y est connectée" . Pendant ce temps, ajoute-t-il, les pays comme le Bénin et le Bourkina-Fasso sont loin de ce système et ont obtenu une justice plus libre et plus crédible, alors qu 'ils avaient tous le même héritage légué par les colonisateurs.
Auteur: Oumar NDIAYE
Seneweb.com: Mardi 23 Déc 2008
REVOLTE DES IMAMS ET MUTISME ASSOURDISSANT DES CONFRERIES RELIGIEUSES : QUAND LES CHAPELETS SE SUBSTITUENT A L’OPPOSITION...
On a beau dissimuler ses excréments au fond de l’eau, Ils finissent toujours par remonter à la surface.
Il fallait s’y attendre, cette série de mouvements populaires. Après les marchands ambulants, les frustrés de la banlieue et les « fous furieux » qui en veulent au président de la république, c’est maintenant aux imams de sortir de leur mutisme pour dénoncer les exactions du régime libéral. Cette partie du clergé musulman est au moins consciente du mal qui guette le Sénégal et la république, un drame devant lequel les familles religieuses préfèrent se bâillonner pour ne pas frustrer les autorités temporelles. Ceci n’est que le reflet, du moins, la partie visible de l’iceberg cancérigène qui gèle les membres de ce grand corps malade : le Sénégal sous Wade. Dans l’histoire politique du Sénégal, une « révolte cléricale » n’aura fait autant de bruit que la descente des imams pour dire non au hold up « électrique » orchestré par la Sénélec, avec le soutien inconditionnel de l’Etat. Voilà des gens intelligents, qui, pour redorer leur blason, n’hésitent pas à empiéter sur le terrain des « opposants en herbe » dont l’incompétence a convaincu plus d’un. Les docteurs de la foi, sont-ils vraiment dans leur rôle de régulateur social, lorsqu’ils ravissent la vedette aux politiques, incapables d’intervenir devant les cris de détresse de la population éventrée par les arnaqueurs de la Sénélec ? Est-ce de la récupération, ou simple devoir de citoyen ? Qu’attendent les complices de la classe maraboutique pour dénoncer le mal-être dans lequel pataugent les ‘talibés’, toutes confréries confondues ?
L’opposition pour les nuls
Abdoulaye Wade, l’éternel opposant au pouvoir, n’hésitait pas une seule fois à descendre dans la rue pour récupérer la colère des étudiants, des syndicats ou de tout simple citoyen mécontent. Il n’a certes pas encore obtenu le prix Nobel de la paix, malgré ses propositions de médiation au proche orient, au Darfour et au Congo. A coup sûr, le prix Nobel de « l’opposition systématique » lui revient de plein droit, pour avoir sans relâche, combattu un régime pendant vingt six années durant. Aujourd’hui, si on en arrive à ce que les imams désertent les mosquées pour envahir la rue, c’est parce que nos opposants en herbe, à force de se faire passer pour des « opposants républicains » face à un despote, ont fini par dégouter une bonne partie de nos concitoyens. Qu’attendent OTD, Niass, Bathily et autres, pour accompagner les sinistrés des inondations, ces honnêtes citoyens devenus des SDF, malgré les piètres mérites du plan diakhaay ? Qui les a vus une seule fois patauger dans les eaux, ne serait-ce que pour exprimer un minimum de compassion à l’égard de ces populations ? Ce serait trop facile de demander aux masses populaires, excusez-moi, aux imams de jouer le rôle de l’opposition. La récupération politique, Abdoulaye Wade l’a toujours pratiquée, et c’est de bonne guerre. Loin de désapprouver l’initiative des imams de la banlieue (qui ne constitue pas une menace pour la laïcité), la raison nous pousse à reconnaître que le Sénégal est devenu un vrai paillasson, un pays sans repères, où règne une confusion des rôles sans précédent. Malgré la sécularisation de l’Etat, les politiques nous trouvent le temps de parler de Dieu, alors que les imams, avec leurs chapelets, lavent leur honneur en égrenant le nombre de milliards que la Sénélec a indûment et injustement amassés sur le dos du pauvre contribuable. Peut-on en dire autant pour nos ‘vénérés guides confrériques ?
On est plus le fils de son époque que le fils de son père
L’auto-censure, ou les « troubles du langage oral »
Qui ne dit mot consent, évidemment. Lorsque les familles maraboutiques, loin de se préoccuper du quotidien des Sénégalais, trouvent le temps et les moyens de rivaliser dans l’embellissement des mosquées et mausolées pavés d’or… Lorsque ces docteurs malades de la foi, au lieu de perpétuer l’œuvre incontestée de leurs aïeuls, préfèrent se lancer dans le business foncier…Lorsque l’Etat met à la disposition de ces vautours des centaines d’hectares de terre pour construire des cités à commercialiser, rien que pour leur propre enrichissement personnel… Enfin, lorsque certains ‘religieux’ ou docteurs malades de la foi se détournent du message divin, évidemment, il ne faut pas compter sur eux pour dénoncer les factures excessives de la Sénélec, pardon, de la Ténébrélec. On serait tenté de penser que ces derniers souffrent de « surdimutité », d’ « aphasie » ou d’autres troubles du langage oral, ce qui expliquerait leur bâillonnement volontaire. Voilà des personnes qui n’ont aucun sens du patriotisme, de l’engagement, encore moins du sacrifice. Voilà des irresponsables qui préfèrent se réfugier dans un mutisme assourdissant, devant le calvaire que traversent les populations démunies. Sans doutent pensent-ils que le développement et la revalorisation du pouvoir d’achat ne proviendront que de la pollution sonore des gamous et magals à n’en pas finir, ces cérémonies festives (qui n’ont rien de religieux pour la plupart), et dont les coûts exorbitants auraient pu servir à lutter contre le sous-emploi des talibés qui pourtant, malgré la crise, continuent à assurer la survie de ces classes profiteuses.
Lorsque le poisson pourrit, il commence par la tête.
Encore une fois, ce n’est pas la démission de Lat Soukabé Fall qui tempèrera la colère des imams. Ceci n’est qu’un remède de surface, d’ailleurs inefficace. En huit ans, Abdoulaye Wade aurait pu régler les difficultés de la Sénélec, avec seulement un dixième des efforts qu’il a vainement consentis pour mettre son fils en avant. Wade aurait pu éclairer les foyers et le cœur des Sénégalais si seulement ses longs séjours dans les airs prenaient fin enfin. La désobéissance civile n’est pas à exclure, pour que cessent définitivement les délestages intempestifs de la Sénélec. « Le problème de Ségolène Royal, c’est François Hollande », disait Arnaud Montebourg. Le problème de la Sénélec, c’est Samuel Sarr, et le problème du Sénégal, c’est évidemment, Abdoulaye Wade.
mbayemomar@yahoo.fr
Auteur: Momar Mbaye
Le Matin : Mercredi 24 Déc 2008
SA PARCELLE DE TERRE ATTRIBUÉE À DES AUTORITÉS : L’Imam de Yoff- Ngaparou se révolte.
Encore un Imam en révolte. El Hadji Malick Diène de Yoff-Ngaparou, 78 ans, ne veut nullement que son terrain d’environ un ha soit attribué à des autorités de l’Etat, notamment à des députés. Il nous l’a fait savoir hier. Ce qui a occasionné l’ire de ce notable, c’est que les personnes à qui ils avaient confié l’usage du terrain pour les besoins d’une petite entreprise, ont reçu de la part de la gendarmerie, une sommation de déguerpissement. Mieux, le gros baobab qui était sur les lieux a été terrassé par des bulldozers. Renseignements pris, le terrain aurait été attribué à des autorités par le président de la République. Les services du cadastre n’ont pas voulu en dire davantage, comme le Préfet des Alamdies du reste. Tout le monde parle de décision en haut lieu. D’ailleurs, l’Imam rappelle que lorsqu’une première fois, le député Awa Diop s’était vue attribuer une partie de ce terrain, il s’y était opposé et n’a plus entendu parler d’elle. M. Diène dit par ailleurs avoir depuis 8 ans déposé une demande d’attribution de bail auprès des services compétents du cadastre, sans résultat. Il certifie néanmoins avoir tous les documents de droit coutumier et autres attributions administratives lui permettant de dire que ce terrain est le sien. C’est fort de ce droit et accompagné de sa famille, qu'il entend défendre ses droits par tous les moyens. Il lance ainsi un appel au Président de la République pour qu’il soit rétabli dans ses droits.
Nettali : Mercredi 24 Déc 2008
BAISSE DU PRIX DE L’ELECTRICITE : Seul le président peut en décider, selon Samuel Sarr
NETTALI.NET - Le ministre de l’Energie, M. Samuel Sarr qui présidait la cérémonie d’installation de la Commission chargée des réclamations des montants des factures d’électricité et de celle qui a pour mission, la prise en charge des plaintes relatives aux dommages causés sur les équipements électriques par la Senelec, a reconnu que les indicateurs du cours du baril du pétrole doivent être une tendance favorable au consommateur.
Le ministre qui s’exprimait sur les ondes de Walf Fm, en marge de la cérémonie, a laissé entendre que c’est au président de la République de décider de la baisse du prix de l’électricité.
C’est au chef de l’Etat de décider s’il faut adopter une nouvelle grille tarifaire sur les factures d’électricité, a notamment déclaré M. Samuel Sarr. Le ministre a reconnu que les indicateurs du cours du pétrole sont au vert. Ce qui ne peut qu’être bénéfique au consommateur. Selon le ministre qui rappelle que le président de la République, Me Abdoulaye Wade ainsi que le gouvernement seront toujours aux côtés des consommateurs, l’ajustement tarifaire est trimestriel.
Plusieurs associations consuméristes ont tenu toutefois à dénoncer la chèreté du prix de l’électricité au Sénégal. S’exprimant toujours sur les ondes de Walf Fm, Me Massokhna Kane qui dirige l’association "Sos consommateurs" a indiqué que la hausse sur le prix de l’électricité dépasse largement les 17% annoncés par la Senelec.
MONTANT EXACT DE LA DETTE INTÉRIEURE Les réserves d’une Cnes « harcelée »
par Elizabeth DIATTA | SUD QUOTIDIEN , mercredi 24 décembre 2008
Le montant de la dette intérieure que l’État doit au secteur privé est à nouveau autour d’une polémique. La Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) qui faisait face à la presse ce mardi 23 décembre n’est pas d’accord sur la somme avancée par le gouvernement.
Si le ministre de l’économie et des finances se cramponne sur les 174 milliards de F Cfa pour la dette intérieure, il n’a pas encore convaincu la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes). Face à la presse, ce mardi 23 décembre à Dakar, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), s’est félicité du récent engagement de l’État à procéder à l’épurement de la dette intérieure avant le 31 janvier 2009.
Le président de la Cnes pense que cette décision constitue une avancée significative par rapport à l’absence de visibilité dans laquelle étaient confinées plusieurs entreprises du pays. « Nous ne pouvons donc que nous féliciter de cette volonté de l’Etat d’aller vers un règlement de la question de la dette », s’est réjoui M. Kama, se félicitant en outre de la contribution de certains partenaires comme la France qui travaillent au règlement de cette dette.
Par ailleurs, il a rappelé les menaces de la dette intérieures sur certains secteurs comme les Btp et d’autres qui dépendent de la commande publique. Sur ce problème, le président de la Cnes a montré sa désapprobation concernant le montant avancé par le ministre de l’économie et des finances. « Nous sommes toujours d’avis que la dette intérieure dépasse 174 milliards de francs et en encourageons l’audit complet ».
En plus des réserves sur le montant exact de l’argent que l’Etat doit aux entreprises, le président de la Cnes a également dénoncé une certaine discrimination dans le règlement de la dette. Il a ainsi rappelé son « attachement à un traitement de la dette dans l’équité et le strict respect des règles de transparence ».
A son avis, « toutes les entreprises doivent être traitées avec la même objectivité », a déclaré, soulignant par ailleurs que « la fiscalité est utilisée aujourd’hui comme un moyen d’harcèlement par l’Etat ». Il fait savoir que : « nous sommes soumis à un harcèlement fiscal par l’État.
La fiscalité doit être un moteur d’incitation à la croissance et non un instrument de torture ». Ainsi, a t’il poursuivi, « face à la crise internationale qui se profile, un consensus sur une stratégie nationale de gestion et de pilotage de l’économie dans les mois à venir est plus que nécessaire ».
IBRAHIMA THIAM, SUR LES CONDITIONS D’UNE BAISSE DE L’ELECTRICITE « Tout dépend de l’effort que l’Etat peut encore faire en 2009 »
Le président de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse) pense que la demande de baisse des factures d’électricité des ménages est suspendue à une volonté politique. En prélude à l’installation, ce mardi 23 décembre 2008 par la Crse de commissions devant prendre en charge, d’une part, les plaintes relatives aux montants de certaines factures et de l’audit du fichier clientèle de Senelec, et, d’autre part, la prise en charge des plaintes relatives aux dommages causés par la société d’électricité, M. Ibrahima Thiam a essayé de décliner les conditions pouvant conduire à une baisse du prix de l’électricité.
Pourquoi la baisse du prix du pétrole n’est pas répercutée sur les factures d’électricité ?
Aujourd’hui, nous avons débuté une revue au premier décembre. Vous savez, il y a des paramètres comme le niveau d’inflation, les indices publiés par les organismes spécialisés, qui font que nous allons déterminer le revenu définitif de Senelec pour 2008, à partir du premier décembre. C’est la dernière indexation et il y a des données qui ne sont disponibles qu’à partir du 20 au 22 décembre parce qu’il faut respecter des délais pour les publier. Maintenant, nous allons faire le calcul, mais il faut dire qu’à partir du moment où l’Etat avait fait un effort important en termes de compensation de l’ordre de 47 milliards de FCfa, vous comprenez bien qu’une baisse d’un mois ou deux n’efface pas cette manne financière. C’est la volonté politique qui va déterminer où est ce qu’on va se retrouver. Mais, nous faisons le calcul mensuellement et trimestriellement, il doit y avoir un réajustement. Systématiquement, le premier janvier, il y a eu un ajustement en plus ou en moins suivant le niveau qu’on a constaté pendant les douze mois écoulés une inflation des produits pétroliers. Autant il était pour le combustible que vous voyez chaque mois il y a un tarif de l’essence, autant il était pour l’électricité tous les trimestres. Seulement, on était dans une phase ascendante de l’inflation et c’est l’Etat qui supportait la différence par rapport au niveau de hausse.
Combien de temps les populations vont devoir patienter pour espérer une baisse sur les factures ?
Il faut espérer que la tendance qu’on a observé pendant ces deux derniers dure. Si c’est le cas, ça va permettre de résorber un peu ce qu’on a perdu dans la période antérieure. Nous avons eu une période longue depuis octobre 2006 où l’on a eu une hausse continue du prix du baril, ce n’est pas parce qu’on a deux mois qu’on va effacer tout ce qu’il y avait comme passif. Maintenant, je crois qu’il y a également d’autres facteurs à prendre en compte. Il s’agit de nouveaux projets qui vont être mis en service et des gains de productivité qu’on va avoir à partir des centrales qui ont été récemment inaugurées. Ce qui va réduire les coûts de Senelec et sera naturellement répercuté au niveau des consommateurs.
A combien estimez-vous le passif de la Senelec ?
Le passif est important parce qu’en 2008, malgré la hausse de 17%, l’Etat a mis 47 milliards de FCfa pour compenser. En 2007, l’Etat avait mis 42 milliards de FCfa, pour 2006, la compensation s’élevait à 16 milliards de FCfa. Ce qui fait que le prix de l’électricité, tel qu’il est fixé, est artificiel. Maintenant tout dépend de l’effort que l’Etat peut encore faire en 2009, mais encore avec les partenaires.
Attention, danger !
Les imams de Guédiawaye ont ouvert la contestation, en allant en guerre contre les pratiques ignominieuses de la Sénélec et la vie chère. Leur mouvement est en train de s’étendre dans tout le pays. Au même moment, Kédougou s’enflamme, avec à la clé trois morts, suite à de violents affrontements entre forces de sécurité et populations. Le malaise est général, et le feu couve. Et ça peut déraper à tout moment. Mieux vaut diagnostiquer le mal et administrer une thérapie de choc, en usant de la force des arguments, et non de l’argument de la force. La violence appelle la violence, et personne n’y gagne. Attention, le danger est là !
( Mor Todjangué )
60 ans après, quelle philosophie pour les droits humains ?
En somme, depuis 1950, la société internationale a connu de profonds bouleversements qualitatifs. Les évolutions et les mutations géopolitiques, stratégiques et historiques ont fait naître de nouveaux besoins, et dégagé de nouvelles priorités qui incitaient à des questionnements et à des remises en cause fondamentales. Ces nouvelles orientations constituent déjà un puissant défi aux caractères déjà cités et touchant la substance même de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Nous pouvons parfaitement ajouter aux problèmes écologiques, ceux des questions économiques, avec la thématique de la lutte contre la pauvreté 3, si présente dans un univers si mondialisé. Nous allons voir comment cette question a constitué un écueil pour certains organismes pour qui l’histoire des droits humains était finie dès 1948.
L’exemple d’Amnesty International peut parfaitement illustrer l’évolution de la trajectoire historique de la lutte pour les droits humains. Ce qui montre encore une fois que le Tout des droits humains n’était pas formulé en 1948. En effet, cette Ong cinquantenaire, au logo très parlant (une bougie au milieu d’un espace barbelé) a centré ses activités autour de la défense des droits humains, avec presque une fixation pour la Déclaration de 1948. L’enrichissement ou les amendements apportés à cette Déclaration pour lui permettre d’être en phase avec une géopolitique mouvante va amener cette organisation planétaire à opérer également une profonde mutation.
Lorsque Peter Benenson lançait, en mai 1961, l’appel à une campagne internationale pour réclamer la libération de deux étudiants portugais, injustement emprisonnés sous le régime militaire de Lisbonne, il posait en même temps l’acte fondateur d’Amnesty International, acte qui épousait en fait les contours de la Déclaration universelle de 1948, à travers la défense spécifiée (le qualificatif est important) des droits civils et politiques (liberté de conscience, d’expression) sur une période d’au moins 40 ans (1960-2000).
Mais cette donne allait changer.
A partir de la fin des années 80, des bouleversements politiques majeurs se sont produits et ont eu des répercussions profondes sur le plan international. La Conférence de la Baule et la chute du mur de Berlin ont soufflé sur l’Afrique et le monde un vent frais de liberté et de démocratie qui touchait plus, il faut le dire, les droits civils et politiques, en somme, la substance de l’appel même de 1948. La chute du communisme, en 1990, rendait caduc la différence ‘idéologique’ entre droits de première génération, privilégiés à l’Ouest, et ceux de deuxième génération, à l’Est.
En somme, l’unification des réseaux et la réalisation d’une certaine forme de mondialisation rendaient nécessaire celles des Droits de l’homme. Outre la montée de la lutte contre l’impunité4 (Pinochet, Hissène Habré), celle qui va intéresser le plus nos propos est la lutte contre ‘l’extrême pauvreté’ dans un univers de la mondialisation, source, disait-on, de déséquilibres économiques.
II faut le dire, cette nouvelle thématique n’a jamais été au premier plan des préoccupations amnestiennes. Constatant d’abord que la vague de contestation et de demande de liberté au niveau de la planète prenait largement en charge les revendications, disons, ‘traditionnelles’ d’Amnesty, puis voyant que certains mouvements sociaux et Ong altermondialistes étaient plus crédibles qu’Amnesty dans la lutte contre la pauvreté, des forces plus centrées à gauche ont commencé à se faire entendre, dans cette organisation, pour demander un redéploiement stratégique et idéologique vers l’alter mondialisme.
On notera d’ailleurs que dès 1983, Michel Villey5 parlait déjà, avec un ton très provocateur, de ‘l’indécence’ à évoquer des droits à participer aux affaires publiques, aux élections libres et aux loisirs, dans des pays, comme le Cambodge ou le Sahel, disons dans les trois quarts du globe, alors que les besoins primaires (accès à l’eau, l’éducation, la nourriture) n’y étaient guère satisfaits. De toute évidence, le débat sur les priorités entre droits humains est bien antérieur à celui d’Amnesty.
Vers la fin des années 90 donc, deux tendances s’affrontaient au sein d’Amnesty International : celle de l’orthodoxie souhaitant la fidélité aux valeurs de 1948 et celle de la gauche profonde demandant une mutation vitale de ses orientations, pour être en phase avec les exigences de la mondialisation. Le camp de la gauche l’emporte, lors du vingt-cinquième Conseil international d’Amnesty, tenu à Dakar, du 17 au 25 août 2001, par l’adoption d’une réforme importante de ses statuts. Mais la fracture était faite et Pierre Sané (partisan de la réforme) montait régulièrement au créneau 6 pour recoller les morceaux en proclamant ‘l’indivisibilité’ des droits humains. II intègre l’Unesco en septembre 2001 et y continue la bataille avec le slogan bien amnestien de ‘l’extrême-pauvreté comme une violation des droits humains’, tandis qu’Irène Khan hérite d’une organisation relookée mais encore fragilisée par le débat sur l’acte de liaison de deux agendas des droits humains, longtemps antagoniques.
Nous voyons donc que l’exemple amnestien illustre bien la tentation de parler d’une dissymétrie des priorités, entre des droits théoriques (bonne gestion ou gouvernance) et ceux dits pratiques (infrastructurels, économiques, problèmes de survie). Reste maintenant à savoir si l’indivisibilité des droits humains si postulée est une réalité. Le débat est encore loin d’être tranché. Cependant, cette légère bifurcation loin de nous éloigner de nos propos, nous permet au contraire d’apporter des éclaircissements sur la question du bilan du texte de 1948. Elle nous montre déjà la difficulté et l’ampleur de la tâche.
Nous pouvons énumérer deux types de difficultés :
Le premier est d’ordre géopolitique et concerne l’hostilité que ce discours suscite encore dans certaines cultures ou Etats qui en contestent le caractère universel. Dans les années 1950, seulement 50 Etats s’étaient penchés autour de ce texte fondamental, aujourd’hui près de 200 Etats (192 exactement) composent la communauté internationale. II est clair que le chiffre des 48 Etats qui l’ont ratifié est largement dépassé aujourd’hui. Ceci pourrait faire penser que le combat est gagné, mais la prudence s’impose. Certes, que des milliards d’êtres humains se reconnaissent aujourd’hui dans ce discours montre que des progrès certains ont été réalisés. Mais l’universalité n’est pas un problème de nombre, mais de principe.
II existe encore des cultures pour ne pas dire Etats qui se reconnaissent plus dans les principes des Livres saints, tel le Coran, pour jeter l’anathème sur les droits humains (une affaire de francs-maçons, dit-on). La souveraineté est une chose trop sérieuse pour les mains périssables de l’homme, poursuivent-ils. En substance, les textes sur les droits humains reconnaissent l’homme comme l’artisan de son propre histoire (autoréflexivité) là où d’autres principes évoquent une autorité supérieure et transcendante. C’est comme si un problème d’ordre structurel opposait finalement deux conceptions du monde en apparence antagonique. Mais que certains de ces Etats commencent à changer d’approche (le Qatar a accordé le droit de vote aux femmes, en 1999) est encourageant à plus d’un titre, car la liste n’est pas exhaustive. La seconde difficulté est d’ordre philosophique et porte sur la difficulté même de dresser le bilan d’un principe.
Le préambule, on l’oublie souvent, insiste lourdement sur le fait que ce texte majeur, parce que fondateur, est un ‘idéal commun pour tous les peuples et toutes les nations’. Or, le propre de l’idéal, c’est de ne confondre jamais avec le réel, mais plus d’être un aiguillon, un appel à l’action, pour améliorer une situation concrète. En un certain sens, l’idéal fonctionne comme l’utopie, car il est une invitation à transformer un état de manque en un autre jugé qualitativement plus satisfaisant. Qu’il y ait aujourd’hui un gap entre les principes déclarés et la réalité historique montre que d’une certaine façon, les rédacteurs du texte étaient tout à fait conscients des difficultés. Dans cette perspective, est-ce que les réticences notées lors de son adoption n’explique-t-il pas le style précautionneux pour suggérer peut-être que leur appel n’emportait pas l’adhésion de tous, malgré son caractère universel autoproclamé ?
Lorsqu’on interroge l’Histoire, on se rend compte qu’il ne suffit toujours pas de dire le droit pour qu’il se manifeste concrètement. La bonne volonté est fragile, elle a souvent besoin de la force pour se matérialiser. En 1789, ni les Noirs, ni les femmes et les juifs n’étaient considérés comme sujets porteurs de droits humains, mais les choses ont considérablement évolué aujourd’hui, grâce à une pression et une lutte sans fin qui s’est déroulée sur un laps de temps assez considérable.
Déclarer que les textes sur (les) droits humains est un idéal est une façon très judicieuse de dire que leur univers est ouvert, c’est une œuvre inachevée, donc un perpétuel recommencement. Ce qui en fait une utopie ; mais le progressisme en matière scientifique et politique montre, que souvent, ce sont les utopies d’hier qui sont les vérités d’aujourd’hui, car l’utopie a toujours un caractère révolutionnaire. Comme pour dire finalement qu’il est peut-être dans l’intérêt des droits humains de demeurer un idéal.*(Fin)
Ndiakhat NGOM Institut des droits de l’homme et de la paix (Idhp), Ucad. Ancien consultant à l’Unesco ngom11@live.fr