Un remaniement PRESIDENTIEL rapidement !
Politique : Mais pourquoi devrait-on attendre jusqu’en 2012 ?
Il n’est pas trop fort, à notre avis, de dire que la situation que traverse notre pays, le Sénégal, n’a pas son pareil dans son histoire politique et économique. Tous les sénégalais clairvoyants sont arrivés à cette conclusion qui est que avons atteints les sommets de tout ce qui est abject, vil en matière de pratique politique et sociale. Tant au niveau de l’Etat qu’au niveau des rapports sociaux. Certains de nos compatriotes analystes parlent souvent, en rapport avec cette situation, de gens, d’hommes d’Etat « incompétents » qui nous gouvernent. Non ! Il ne s’agit de cela chers amis ! Ne soyons pas si tendre avec cette espèce. Nous avons affaire à une faune de malfaiteurs, ni plus ni moins. Car un patriote peut être incompétent, et animé de bonnes intentions ou une accomplir la tache à lui, assignée. Qui parlait de « Grands bandits ». Sinon ce grand acteur du jeu politique (au sens propre et figuré), qui aspire à devenir le 4ème Président de la République. Pardi !!! Que l’on en soit conscient ou non, nous avons en face de gens qui ont fini de ruiner tout ce qu’il a eu de meilleur, tiré de ce Patrimoine historique immatériel, légué par Montesquieu et les idéaux de la révolution française de 1789, par rapport à de démocratie, la séparation des pouvoirs. Si un Président de la République se permet en s’adressant à la Télévision nationale, un jour béni de la Korité, fêté par l’écrasante majorité de son peuple pour dire (au sujet d’une affaire aussi scabreuse que le scandale financier de l’affaire des chantiers de Thies) : « Dëma lééna nax » (je les ai roulés), exhibant un document, le « Protocole de Rëbëss », (faux ou non), subtilisé à l’insu de « négociateurs » venus le voir pour une « affaire de sous», que nous reste t-il de nos valeurs républicaines ? Que dire de ce historique « Xaccal ma jaayal la ko » (dénonce la vente, je te trouve un acquéreur) de son ministre des finances, qui cherchait à « aider » haut fonctionnaire atypique (qui travaillait au noir à un grand hôpital étant « petit » fonctionnaire « gagne petit »), coordonnatrice des Inspecteurs d’Etat, qui a eu à le dénoncer, par la suite, dans le cadre du même dossier des chantiers de Thiès, bouclé par un tour de passe-passe juridique avec un non lieu, ces derniers temps.
On peut dès lors, au regard de cet état d’esprit, se faire une idée du comment sont managés les dossiers politiques, économiques et administratives de notre pays, entre les mains de gens déconnectés des préoccupations du peuple. En tout cas les sénégalaises et sénégalais avertis, ne s’étonnent guère de ce qui se déroule sous nos yeux à la faveur des scènes de ce remaniement théâtral.
Par conséquent, devant ces scènes bouffonesques quasiment, de tous les jours, peut-on continuer d’accepter de se laisser humilier par ces discours démagogiques sur les « valeurs républicaines » et autre « exceptions sénégalaises ? Malheureusement des sénégalaises et sénégalais friands de tels slogans creux, les uns les autres, l’acceptent. L l‘illustration, c’est cette trouvaille, pour brouiller les repères, consistant à politiser de façon abject, ignoble les obsèques. Cela, comme on l’a vu, lors du décès de l’épouse du « fils du Buur » (Roi) du Sénégal. Presque tout le monde a éprouvé le besoin d’aller présenter ses condoléances à quelqu’un qui n’a pas du reste, cette pratique, cette tradition dans son Agenda. Ensuite, à qui (parmi ceux qui se bousculaient pour se faire voir), il (le fils) a présenté ses « condoléances médiatisées » lors du décès d’un proche parent, depuis qu’il est au Sénégal ? De l’autre coté, voit-on toujours, ces Messieurs, « parent » d’un jour du fils du roi, aller présenter leurs condoléance à leurs proches, frappés par un deuil ? Même des patrons de presse (les sentinelles ) se sont laissés piégés avant d’être tournés naïvement en bourrique, par quelqu’un (Wade) qui a une haine viscérale tenace, contre cette institution qu’est la presse. Un maître du jeu foncièrement un antidémocrate !
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Donc, a y regarder de près le problème du Sénégal, n’est pas tellement, quand au fond, Wade, mais la faillite des « 90% » de cette « élite au pouvoir », prise globalement, qui proclame et se dispute à tout vent un patriotisme débridé. Donc, ici, c’est l’élite politique, syndicale, intellectuelle, religieuse, économique, médiatique et artistique etc, dont il s’agit. La connaissance étant une composante de la catégorie « Pouvoir », pour nous, « l’élite au pouvoir » veut dire les femmes et les hommes qui, de par leur connaissance et leur station dans la société, ont la faculté de se prononcer sur les problèmes vitaux d’intérêt national.. Contrairement aux populations qui n’ont pas le temps et les moyens, pour ce faire et se faire entendre.
Aujourd’hui, la transhumance politique est érigée « en valeur républicaine » et ne fait plus rien à personne. Elle est même en voie d’être théorisée et consolidée par des « SG » et autre « SG/A », en faillite, d’un parti « Xott » (coquille vide), moribond « 0,02% ». Le syndicalisme, le journalisme alimentaire est aussi en passe d’être un « part de marché » à gagner. Un syndicaliste PCA, est-il véritablement à sa place ? Le patronat et toute sa composante, face à la déconfiture de notre économie, ne devrait-il pas taper plus fort sur la table et se faire respecter, au lieu de se contenter de réunions interminables et de communiqués sur le « patriotisme économiques » qui cache un manque de volonté d’aller à l’assaut. Récemment, en France des professeurs de médecine ont marché pour dire non, face aux périls qui menacent leur pays. Parlant de patriotisme, un dignitaire religieux ne devrait-il pas s’indigner devant la domination étrangère, le tripatouillage de notre constitution lourd de danger ou de la libération d’un criminel, au même titre qu’un fidèle qui pêche ? Nous pensons qu’en ce moment, l’exemple d’un comportement patriotique d’un marabout, d’un chef religieux, est à rechercher du Coté de Fass bâtiments et Guéjavaaw, pour ne citer que ces endroits du Sénégal. Ceux qui font référence abondamment à nos figures religieuses sénégalaises historiques, sont la plupart des « politiciens- affairistes » démagogues, qui commercialisent honteusement l’aura et les œuvres de nos saints hommes, à leur propre compte. Heureusement que des talibés et autres guides religieux inconnus, parce que confinés à l’ombre dans leur milieu, ou prisonniers de leur « Kersa » (pudeur), font la part des choses et refusent de se laisser manipuler, tout en veillant au « grain démocratique » lorsqu’il s’agit de prendre leurs responsabilités politiques, le moment venu.
Nous sommes bien placés pour le souligner, car nous comptons beaucoup d’amis en ces contrées que sont : Dara Kosso, Touba, Darou Mousty, Tivaouane et Ndiassane.
Aujourd’hui l’élite sénégalaise, devant les périls, ne devrait-elle pas se lever comme un seul homme pour barrer la route aux fossoyeurs de la république et leurs souteneurs et défendre son patrimoine matériel et immatériel en déperdition, à tout point de vue ? Cela, à l’exemple de respectables sénégalais qui ont tout donné à leur pays, hier comme aujourd’hui. A l’exemple du comportement de cet énigmatique compatriote, député, pourtant membre de la mouvance présidentiel, l’Universitaire Penda Mbow et autres, au sujet d’un projet politicien bidon, qu’est l’institution de la Vice-présidence de la République.
Dire non au mensonge, à la filouterie, refuser d’être corrompu et défendre son peuple en toute circonstance, sans calcul, ni arrière pensée, c’est ça le devoir, un intellectuel(l d’une élite patriotique.
Se lever comme un seul homme pour mettre un garrot sur l’hémorragie politique (les manipulations de notre constitution, lois ou règlements), économique (le saccage des sociétés public ou privées). Nous croyons qu’il ne sert à rien de se fendre d’analyses à travers les radios, à propos des stratégies d’intronisation du fils du « Buur » (Roi). Des analyses qu’utilise souvent ce Roi qui n’est pas à la hauteur. Le mieux serait de cogiter prospectivement, plutôt, sur une stratégie populaire apte à casser toutes les stratégies de ruine nationale et le mettre hors d’état de nuire. Les sénégalais qui ont agit le 22 mars 2009, analysent mieux que quiconque. « Le temps n’est plus à la pieuse détérioration dénonciation des terme de l’échange. Les masses africaines qui en souffrent, la connaissent bien, même si pour l’instant elles sont empêchées de le dire », disait Nougbonowé
Autrement dit, comment unir les syndicats, les partis politiques, les Associations de quartiers, les ouvriers, les marchands ambulants, les pécheurs- pasteurs-paysans, les femmes au foyers, les élèves et étudiants ; pour constituer un Front républicain de salut, afin de barrer la route aux malfaiteurs de tout acabit, avant de les débarquer ici et maintenant sans attendre 2012, et organiser les Etats généraux populaire de reconstruction nationale.
Certains sénégalais avaient des réserves sur les « Assises nationales » du fait d’absence de perspectives de combat contre le régime, s’il s’entêtait à ne pas entendre les directives du peuple.
En tout cas les 10% des « patriotes conséquents » sont interpellés, s’ils n’entendent se dérober de leur mission historique.
L’opposition qui cristallise en ce moment les espoirs de beaucoup de sénégalais, depuis le 22 mars 2009, devrait faire preuve de dépassement et de désintéressement (après ce qui s’est passé lors des montages des bureaux des collectivités locales), pour hisser le drapeau de l’Unité populaire au mat des intérêts supérieurs du pays, afin de rallier toute les forces vives au combat vital pour le salut national.
-Attendre 2012, c’est ne pas être conscient des dangers qui guettent le pays où s’organise la déjà la « ronde des hyènes » autour des niches carnassières économiques juteuses. Sous ce rapport, nos amis de la SONATEL, ne devraient pas se méprendre par rapport à leurs ennemis et du Sénégal. L’Etat doit être mis devant ses les responsabilités qui lui incombe. Notamment la défense de la souveraineté sur nos ressources. La rétrocession des actions de l’Etat, malgré l’état de sa trésorerie, ne devrait plus être à l’ordre du jour. Tant il est vrai que le domaine public doit être inaliénable.
Il ne reviendrait à l’esprit d’aucune mère de famille, même criblée de dettes, de vendre sa marmite qui lui sert à préparer à manger. Une chose qui reste à souligner est le fait que, rétrocéder les actions de l’Etat aux nationaux, n’éloigne pas la SONATEL du danger. Car ceux-là pourraient les refiler dès le lendemain, à France Télécom.
Au regard de tout ce qui précède, attendre l’échéance hypothétique de 2012, c’est comme qui dirait attendre les pompiers ou les policiers, lorsque des domiciles prennent feu ou que des malfaiteurs passent à l’action, sans tenter quoi que ce soit, pour limiter les dégâts.
- Attendre 2012, suppose un Etat qui fonctionnement normalement et régulièrement. Un Etat animé par des Hommes et des Femmes d’Etat à la hauteur et respectueux de la constitution, des lois et des règlements de la République. Ce qui n’est pas le cas de nos jours au Sénégal. L’actualité le démontre à volonté, avec la formation du nouveau gouvernement.
- Attendre 2012, c’est continuer d’accepter la déstructuration de notre économie et par voie de conséquence celle des systèmes : agricole, éducatif, sanitaire de notre pays.
- Attendre 2012, c’est admettre la perpétuation du chômage, la prorogation de la souffrance des couches les plus vulnérables de notre peuple : les femmes et les enfants.
- Attendre 2012, c’est rester indifférent devant l’assassinat indirect de centaines, voire de milliers jeunes (les bras valides de notre sociétés), dans les Océans avec la complicité des gouvernements d’Afrique, d’occident et des multinationales qui sont à la base de l’exploitation et de l’appauvrissement des pays du sud.
Dakar, le 10 mai 2009
Ababacar Fall-Barros
Seneweb.com : Jeudi 14 Mai 2009
PR ABDOULAYE BATHILY, LEADER DE LA LD : « Il faut le plus rapidement possible un remaniement présidentiel »
La création d’un poste de vice-présidence, l’improvisation et l’amateurisme notés au sommet de l’Etat avec un remaniement ministériel qui peine à être bouclé, la vente avortée des actions Sonatel, la crise à Air Sénégal International, le Pr Abdoulaye Bathily ne fait pas dans la langue de bois. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le leader de la Ligue Démocratique (Ld) tire la sonnette d’alarme et avertit sur les dangers qui guettent le pays. Il reproche au Président Wade , à travers son projet de création d’un poste de vice-présidence, d’enfoncer le Sénégal dans une voie qui va conduire les populations vers des lendemains incertains.
Vice-présidence
Cette décision, encore une fois, unilatérale de Abdoulaye Wade est la preuve éclatante comme quoi il méprise les Sénégalais, il méprise la volonté populaire des Sénégalais. Volonté clairement exprimée le 22 mars qui a été, en réalité, la manifestation du rejet de sa tentative d’imposer au pays une succession monarchique. Au lieu de prendre ce message très clair et d’en tirer toutes les conséquences dans le sens de la relance du processus démocratique dans notre pays, il enfonce le Sénégal dans une voie qui, sans aucun doute, va nous mener à des problèmes très sérieux parce que ce poste de vice-Président n’a aucun sens dans nos institutions. C’est une manière d’augmenter les charges de l’Etat au moment où il faut les diminuer. La vice-présidence, c’est une nouvelle institution à côté de l’Assemblée nationale, du Sénat, de la Présidence, du Gouvernement. C’est trop ! Non seulement, il a augmenté le nombre de ministres dans le nouvel attelage, mais il a augmenté dans le pays les institutions au moment où tout le monde lui demande de réduire le train de vie de l’Etat. J’ai vu l’exposé des motifs de cette loi, c’est tellement absurde. Il dit que certains pays africains ont des vice-présidences, donc lui aussi va créer un poste de vice-président. Et les pays qu’il cite, la Gambie, l’Afrique du Sud, n’ont pas de Premier ministre. Ces pays-là n’ont pas deux chambres législatives. Donc pour eux, la vice-présidence peut se justifier dans leur architecture institutionnelle. La vice-présidence est cohérente mais au Sénégal, c’est quelque chose de plus. Dans ces textes-là, c’est lui, en réalité, qui nomme le vice-président, donne les attributions qu’il veut au ou à la vice-président(e). Ce qui n’a pas de sens. Je crois que les Sénégalaises et les Sénégalais doivent combattre cette décision. En ce qui me concerne, la cause est entendue, au Sénégal, ce n’est plus de ce genre de problème qu’il faut s’occuper. Je suis convaincu que Abdoulaye Wade a perdu la raison parce qu’un homme doué de raison ne peut agir comme il le fait depuis quelque temps. Pour moi, il a perdu la raison, il faut que les Sénégalais en soient conscients avant qu’il ne soit trop tard car le pays est en train de sombrer.
Motivations autour de la vice-présidence
C’est toujours cette volonté d’assurer une succession monarchique. Il est obsédé par sa succession et au lieu de laisser la démocratie fonctionner et que les Sénégalaises et les Sénégalais élisent qui ils veulent, il veut leur imposer un successeur par tous les moyens. Et cela, nous ne devons pas l’accepter.
Attitude des populations
Il faut exiger de nouvelles élections, car ce n’est plus un problème de remaniement ministériel ou de changements institutionnels. Nous avons besoin d’un remaniement présidentiel. Il faut que la Présidence échappe à un homme qui a perdu tout contrôle de ses esprits.
Remaniement ministériel interminable
(Il s’écrie presque) C’est encore la preuve éclatante de ce que Abdoulaye Wade ne contrôle plus la situation, il a perdu tout sens des réalités. Nous avons à la tête du pays quelqu’un qui est manipulé par des lobbies parce que lui-même n’est plus conscient de ce qu’il fait. Chacun lui fait un chantage parce que ce régime-là a plein de cadavres dans les placards, il y a beaucoup de choses qu’ils se reprochent entre eux, qu’ils savent. Donc, chacun y va de son chantage et il est obligé de se soumettre à ce chantage-là de peur que de gros scandales n’éclatent au grand jour. Quand un pays est dans cette situation, on peut dire qu’il est en danger.
Affaires Sonatel, Asi, Méridien Président
Aujourd’hui, le Sénégal est en danger parce qu’il est livré à des gamins sans expérience, avides de pouvoirs, assoiffés de richesses. Tous ces gosses qui traînent autour sont ceux qui prennent des décisions. Toutes les décisions qui ont amené à l’écroulement des sociétés publiques et parapubliques, ont été prises par les gosses qui sont autour de lui. Quand il y a eu le scandale des Ics, on a parlé d’un certain nombre d’individus. On a parlé de Godart. Qui a négocié le protocole de la Sonatel ? Ce sont ces pyromanes qui jouent aujourd’hui aux sapeurs-pompiers.. Regardez l’histoire de la Sonacos, avec sa privatisation dans des conditions d’opacité totale. Lesquelles ont amené à la ruine de cette entreprise Sunéor, mettant à la ruine la vie de centaine de travailleurs. C’est le même groupe d’individus qui s’active autour d’Air Sénégal International, qui a organisé une curée dans le pays pour s’emparer des ressources nationales, de toutes les entreprises nationales. Voilà aujourd’hui la réalité au Sénégal et tous les citoyens doivent en être conscients avant qu’il ne soit trop tard. J’ai eu l’occasion de le dire : ils ont vendu le pays en pièces détachées. Les gens pensaient que j’exagérais quand j’ai dit que si dans le monde il y avait un marché où on vendait des pays, Abdoulaye Wade serait allé vendre le Sénégal. On le voit aujourd’hui, même si ce marché n’existe pas. Ils sont en train de vendre le Méridien Président à vil prix, rien que la surface de ce terrain vaut plus que 80 milliards qu’ils prétendent récolter de cette vente. Tous les bijoux de famille ont été vendus à vil prix dans des conditions d’opacité totale. On vient d’apprendre qu’on va confier la gérance de l’aéroport international de Yoff à une société internationale. Mais dans quelles conditions ? Il n’y a pas eu d’appel d’offres, rien. C’est une sorte de nuage de criquets qui s’est abattu sur le pays avec ce régime d’Abdoulaye Wade. Cependant, nous disons très clairement aux bailleurs de fonds et à tous ceux qui bénéficient de ces conditions absolument inacceptables que demain, un nouveau régime va remettre cela en cause. On ne peut accepter qu’un groupe d’individus vende le pays aux enchères.
Karim Wade super ministre : « C’est inacceptable, anormal, indécent »
Il met son fils dans un poste qui lui permet au même titre que le ministre de l’Economie et des Finances de négocier des financements, c’est inacceptable. La configuration du portefeuille ministériel de ce jeune Karim Wade lui permet d’avoir la signature de l’Etat en dehors du ministère des Finances. C’est inacceptable, anormal, indécent.
Auteur: Hawa BOUSSO
Regardez-vous, président !
Souleymane Jules Diop Jeudi 14 Mai 2009
« Celui qui refuse d’engager le combat
n’y est pas vaincu. Mais il est vaincu moralement
parce qu’il ne s’est pas battu »
Fernando PESSOA
De nombreuses personnes ont longtemps pensé -ses pires adversaires y compris- que derrière le physique aride et ramassé d’Abdoulaye Wade, il y avait un esprit fertile, une intelligence. C’était une fausse impression. Personne n’a jamais pu dire si sa longue opposition et son arrivée tardive au pouvoir relevaient plus de son abnégation que de son incapacité chronique. Les historiens penchent maintenant pour la seconde hypothèse. Personne n’a jamais donné des motivations aussi sommaires et triviales pour justifier un projet aussi répugnant que celui que le président de la République se prépare à soumettre à l’Assemblée nationale sous forme de projet de loi. Pour tout dire, une proposition venant du gouvernement pour désigner celui qui, en cas de vacance du pouvoir, assurera sa suppléance et organisera des élections anticipées. Il y est indiqué que c’est pour faire la promotion de la femme que la vice-présidence a été initiée.. On ne peut pas voir un cœur plus attendri que celui-là.
Mais quelle hypocrisie ! Je ne reviendrai pas sur le caractère discriminatoire d’une telle loi, qui viole le principe de l’égalité des citoyens. Son esprit est maintenant usé, mais Abdoulaye Wade n’ignore sans doute pas les principes de base qui fondent une loi, sa généralité et son impersonnalité. Il l’a fait sciemment. Ou alors, ce qui reviendrait au même, Viviane Wade l’a fait sciemment. Sur l’ensemble du territoire national et sur des centaines de collectivités locales, le président de la République n’a fait élire que deux femmes au poste de maire. La seule à avoir été nommée dans le gouvernement, Aïda Mbodj, est partie d’elle-même, pour ne pas mourir de honte. On l’oublie assez souvent, mais ce n’est pas la première fois que cette dame échappe d’elle-même à l’humiliation. Elle avait déjà refusé d’entrer dans le gouvernement d’Ajibou Soumaré, quand elle a été rétrogradée au profit de madame Awa Ndiaye. La différence est que cette fois-ci, la séparation a été houleuse derrière la porte capitonnée du bureau d’Abdoulaye Wade. Si le président de la République en est réduit à supporter des insanités dans son propre bureau avec cet air entendu, c’est qu’il les croit méritées.
Aminata Tall, Aminata Lô et Aïda Mbodj sont victimes de ce qui a fait hier leur réputation, la proximité passagère qu’elles ont entretenue avec Abdoulaye Wade. Elles ont perdu toute influence sur le Napoléon de Kébémer quand il a définitivement perdu la capacité de leur faire honneur. Le chef de l’Etat en est réduit au statut moins honorable de spectateur de la chose.
C’est malheureusement à cet âge que Viviane Wade prend sa revanche sur l’histoire. Le temps est désormais révolu où, quand elle entrait dans son bureau, Abdoulaye Wade la sommait de sortir comme une domestique. Toutes celles qui ont été promues dans le nouveau gouvernement lui doivent leur place. « Madame Wade » ne consomme plus les idées frelatées de son politicien de mari à la buvette. A elle le dernier mot !
Ce petit bout de femme qui n’a jamais participé à une marche, n’a jamais manifesté pour le Pds n’a pas le triomphe modeste. Elle dit avoir déjà mis un homme au palais de la République, il lui en reste un autre. Son fils !
Il faut la prendre très au sérieux et l’empêcher de commettre l’irréparable, ce que les jeunes de Bennoo Siggil Sénégal sont déterminés à faire. N’oubliez pas que s’étant éprise d’un jeune franc-maçon de race noire du nom d’Abdoulaye Wade, elle avait adressé une lettre au Pape Pie XII pour exiger qu’il lui accordât le divorce. Quand ce droit ne lui a pas été accordé, elle s’en est allée légaliser sa nouvelle union chez un notaire, au grand dam de son mari André. Celle qui ne voulait pas qu’on l’appelle « madame la présidente » est plus qu’une vice-présidente. Viviane Vert est devenue, par un retournement de situation inattendu, la co-présidente du Sénégal. Elle ramène par la grande porte tous ceux que son mari chasse par la petite fenêtre. Elle a l’idée de désigner une vice-présidente qu’elle pourra manipuler à sa guise et qu’elle fera remplacer par son fils quand elle le voudra. La vice-présidence est à la première dame. Si cela ne dépendait que d’elle, elle serait nommée là pour éduquer nos âmes indigènes comme elle le fait avec notre soldatesque, quand elle la somme de s’armer de condoms !
La raison pour laquelle Abdoulaye Wade s’est lui-même effondré n’est pas seulement une question d’âge, c’est une question de personnalité. Il voulait, sur cette scène théâtrale appelée présidence de la République, être toujours l’acteur principal. Il lui fallait pour cela se montrer inventif, créer tous les jours de nouveaux rôles, être au cœur de l’information, aller au-delà de son personnage pour surprendre. C’était « un jour, un évènement ».
Toute sa vie durant, Abdoulaye Wade s’est employé à rétablir l’antériorité de ses multiples inventions. Même l’Etat, il lui prenait des journées de travail et des nuits sans sommeil pour prouver qu’il en était le fondateur. Il a passé des journées et des semaines à voyager pour redessiner la carte de la diplomatie mondiale. Neuf années d’exercice l’ont épuisé et au soir de sa vie, l’homme n’a même pas effleuré son sujet. La Wade formula n’en est qu’à sa phase d’expérimentation, et quelle révolution !
La description que ses hôtes font du chef de l’Etat est pathétique : rythme respiratoire inégal, pauses prolongées, manque d’oxygène, quintes de toux, arythmie complète, tout le monde y va avec son diagnostic alarmant. Ce que tout le monde s’accorde à dire, c’est que sa congestion cérébrale lui fait perdre parfois l’usage de la raison.. Certaines omissions dans le gouvernement relèveraient quant à elles de l’oubli ! Le fait que le chef de l’Etat refuse de porter des lunettes et des appareils le plonge dans un Etat d’autisme artificiel. Il arrive qu’il feigne de s’entretenir avec ses interlocuteurs sur des sujets importants et fait même parfois preuve d’énervement, quand en réalité il n’entend.. Ils ne se rendent compte de sa méprise pathétique que des jours après, quand ils sont à nouveau interpellés sur des questions longuement débattues. Même quand il doit inspirer la pitié, le charmeur de serpent vieilli suscite la moquerie de ses semblables. Il ne charme plus. Quand il se livre à ses imprécations aventureuses, ses spectateurs ne se laissent plus impressionner. J’ai envie de lui dire qu’au lieu de chercher à nous faire avaler une nouvelle couleuvre, il serait plus avisé de se laisser mordre par une de ces vipères qu’il entretient dans sa cour. Nous en avons marre de ce cirque !
Auteur: Souleymane Jules Diop
De la Révolution Rurale ! : Est-ce l’assaut final ou l’ultime combat ?
Après l’alerte chaude du 22 mars le président répond aux ruraux avec une « révolution rurale » qu’il entend opérer par une banque verte, une syndicalisation des paysans et une loi-cadre pour transformer les paysans en agriculteurs.
Mais qu’y a-t-il de révolutionnaire dans cette énième mesure du chef de l’état en faveur d’un monde rural qui nage dans le doute ? Qu’est-il advenu de Goana et REVA qui promettaient le paradis aux ruraux et dont on a même fêté en grandes pompes les premières réussites ? Que deviendra le Programme d’Autosuffisance en Riz qui annonçait le miracle en 2012 ? Ces questions se posent vu que l’actuel régime a habitué son monde à changer en catimini de politique sans jamais évaluer. C’est le cas pour les programmes Maïs en 2003, Manioc en 2004, REVA en 2005, Tabanani en 2007, Goana en 2008. La technique pour noyer le poisson est toujours la même : changer de ministre et lancer un slogan nouveau pour faire oublier le passé. Et tout ceci pour des résultats qui font polémique dans le secteur entre des gouvernants satisfaits, des producteurs au bord du désespoir, des techniciens ahuris, des partenaires au développement dubitatifs, et des indicateurs économiques alarmants. Pour les producteurs les milliards annoncés dans tous ces programmes ne sont qu’un leurre ; tout au plus, ils sont gaspillés dans un système noyauté par des non (ou faux) paysans.
Si alors le président lance aujourd’hui la « révolution rurale » c’est qu’il reconnait implicitement la stérilité de ses tentatives antérieures, y compris la récente Goana. Et s’il a changé de ministre pour lancer cette révolution, c’est qu’il veut gommer des esprits les souvenirs de cette Grande Offensive, diversement appréciée, dont les troupes sont aujourd’hui en difficultés évidentes.
Que dire donc de cette « révolution verte » que tout laisse croire qu’elle connaitra le même sort que les tentatives précédentes : beaucoup de milliards, peu d’impacts, aucune évaluation, d’autres annonces. On peut en juger par les instruments conçus pour l’opérer.
Une banque verte pour quelle politique ? La CNCAS a été créée en 1985 dans la foulée de la NPA pour assurer le financement de l’Agriculture nécessaire pour la relance du secteur en proie aux affres d’une mondialisation débridée. Elle s’est heurtée à 2 écueils : i) une faible capacité d’endettement des exploitations agricoles en pluvial, et ii) un taux élevé de non remboursement de la dette par les agriculteurs en zones irriguées. La conséquence est un faible niveau de décaissements en faveur des paysans, que même la décision historique de baisser de moitié le taux d’intérêt du crédit (de 14% à 7,5%) n’a pas réussi à améliorer. Aujourd’hui, la CNCAS distribue plus de crédit aux salariés et aux agents immobiliers, qu’aux agriculteurs. En face les exploitations agricoles souffrent de l’absence de financements adaptés. Au milieu, prospèrent en zones rurales des structures de microfinance qui pratiquent des taux usuraires (jusqu’à 50%) avec une préférence nette pour les activités non agricoles, jugées moins risquées. Même les projets et programmes de développement sont amenés, par réalisme, à leur sous-traiter leurs volets crédit pour se prémunir contre les risques de non remboursement, parfois au détriment de l’objectif de l’accès facilité au crédit.
Alors quelle place pour une banque verte dans ce décor ? Pourra-t-elle pratiquer un crédit moins cher (- 7,5%) ? Pourra-t-elle récupérer son crédit auprès de producteurs qui, faute d’une politique solidaire de prix garantis, n’arrivent plus à vendre leurs productions, ou les bradent dans des marchés parallèles ? Pourra-t-elle stimuler l’endettement de ces très petites exploitations familiales (3 à 8 ha) couvrant à peine leurs besoins vivriers, et assises sur du foncier sans titre ni statut clairs ?
Il est clair que dans ces conditions une politique foncière structurante pour les 500.000 exploitations familiales rurales, base de la production agricole durable, s’impose comme la priorité. Or sur cette question précise du foncier, le gouvernement et les organisations paysannes sont à couteaux tirés depuis 2000, sur le mode de propriété des terres du domaine national. Pour les tenants du régime les terres agricoles sont à privatiser afin de créer un marché foncier propice à l’investissement agricole privé. Pour les ruraux, c’est la porte ouverte à d’obscurs spéculateurs pour s’emparer de leurs terres, les exproprier et faire d’eux des ouvriers agricoles.. Cette divergence de fond procède d’une vision conflictuelle du développement agricole des 2 parties. Le régime de l’alternance mise sur des entreprises agricoles à base de capitaux, à créer pour le réaliser, alors que les OP comptent sur leurs petites exploitations familiales déjà existantes, à moderniser pour le promouvoir. Cette différence de conception qui marque encore les relations Etat/OP, est à l’origine de la version atténuée de la Loi d’Orientation Agro Sylvo Pastorale (LOASP) dont l’Etat est accusé de manquer d’enthousiasme dans la mise en œuvre. Pendant ce temps, une commission logée à la présidence travaille sur une réforme foncière orientée vers la privatisation des terres, qui retient toute la vigilance des OP.
A l’évidence l’instrument pour une révolution rurale n’est pas une banque verte, mais bien un statut et une structure fonciers concertés et stables, qui restaurent la capacité productive et compétitive des exploitations agricoles familiales.
Une loi-cadre pourrait bien sûr y convenir, mais comme toute loi moderne dans ce secteur, elle devra être comprise et acceptée par les paysans pour s’appliquer. Sinon elle connaitra un sort similaire à la LOASP : votée et oubliée faute d’un consensus dynamique sur l’essentiel que constituent le foncier et l’exploitation familiale. Or sur ces 2 questions le régime actuel campe sur sa position ; les OP aussi. Le problème reste entier car il faut savoir que les OP actuelles ont les moyens pour résister à des mesures qui veulent s’imposer à elles. L’histoire de la LOASP l’a amplement démontré.
L’idée d’une syndicalisation des paysans inspire le même commentaire. Senghor et DIA l’ont expérimentée pour promouvoir leur politique de coopération rurale et combattre l’économie de traite héritée de la colonisation. Si la vision d’alors était claire, celle d’aujourd’hui est à clarifier. Ce Syndicat National des Paysans, Pasteurs et Pêcheurs (sic !), de création extérieure, a disparu dès les premières crises des années 60. Les paysans abandonnés à eux-mêmes, s’organisent à partir des villages avec leurs moyens propres et des idées alternatives, pour survivre dans la crise. Cette génération spontanée se retrouvera en 1976 à Thiès pour créer la FONGS, qui à son tour mettra en place en 1993 le CNCR comme instance de participation et force de proposition paysanne, dans les politiques publiques du secteur. C’est dire que depuis plus de 30 ans les paysans sénégalais se sont dotés librement du type de syndicat qui correspond à leur vision de l’avenir du secteur, et travaillent avec à la réalisation de leur destin citoyen. Comment comprendre une autre initiative de syndicalisation paysanne aujourd’hui ? Sauf à vouloir substituer à un mouvement paysan historique autonome un syndicalisme de diversion et de faire valoir. Aux paysans de répondre ! L’apport des 7 autres plateformes paysannes, nées après 2000 des flancs du nouveau régime, aux côtés du CNCR qui a mis 30 ans à se construire, devrait toutefois compter face à une telle tentation.
Par contre, l’idée d’un département chargé de la transformation agricole et alimentaire emporte ma totale adhésion. L’ériger en ministère m’enchante moins. J’estime en effet que la dépendance alimentaire dans laquelle s’enfonce notre pays s’explique par nos habitudes alimentaires extraverties tant chez les urbains que les ruraux. Et si les produits étrangers passent mieux dans nos ménages, c’est parce qu’ils nous arrivent dans un état de finition qui facilite leur préparation culinaire. Par exemple le riz passe directement du sac à la marmite de midi, en quelques minutes, tandis que le mil prend 24 h depuis le sac jusqu’au bol de couscous sérère. Nos poulets vendus sur pieds s’apprêtent moins à la cuisine que le poulet congelé, plumé, vidé et ensaché. Les cuisses de poulet importées sont plus conformes au pouvoir d’achat du consommateur moyen qui mange seul au lieu de travail à midi, que le poulet entier au prix unique.
Enfin le Président a évoqué la formation des producteurs comme ferment de la transformation des paysans (péjoratif selon lui) en agriculteurs (valorisant). Sous-entendant qu’il veut faire des paysans des entrepreneurs, libérés du joug des intermédiaires et des OP, selon les propres termes du ministre porte parole du gouvernement. C’est conforme au modèle d’agriculture auquel il est d’un lien atavique, mais c’est ce modèle que les OP rejettent, en toute connaissance de cause, tout en se défendant d’être contre le progrès.. L’absence de formation n’est donc pas le problème, la formation ne saurait être la solution.
La même idée sur la formation a été émise en 2001 depuis Bambey par le Chef de l’Etat. Il déclarait que le type d’agriculture qui correspond à sa vision et son ambition requiert que les paysans soient formés dans des écoles dignes de ce nom. La Chine TAIWAN saisit la balle au rebond en offrant de financer le gigantesque Programme des Centres Polyvalents de Formation de Producteurs (CPFP). Ce sont des infrastructures de grand standing construites à un coût unitaire de 800 millions par centre incluant l’équipement. Une vingtaine de centres sont livrés depuis lors, mais n’ont jamais fonctionné. Pire, les centres de Bambey, Diourbel et Thiès sont aujourd’hui cédés au Centre Universitaire Régional (CUR) de Bambey. Deux erreurs sont à l’origine de ce gâchis :
i. en déclarant son intention de former les paysans, le Chef de l’Etat disait que c’était une première au Sénégal, où on n’a formé que des cadres de l’administration agricole. Au même moment l’ENCR de Bambey conduisait un programme intensif de formation de producteurs depuis 5 ans, sur financement de la coopération suisse. De même que les 4 écoles de développement rural de Ziguinchor et Saint-Louis. Aussi, les nombreux autres centres du dispositif national de formation agricole et rurale étaient tous en état de sous-activités (moins de 10% de leurs capacités) avec un personnel en poste presque au chômage technique. Il eût été plus inspiré d’évaluer ou capitaliser cette riche expérience pour comprendre qu’il était plus judicieux de réhabiliter l’existant plutôt que créer du neuf à côté. Et pourtant ce travail de capitalisation a été fait par les acteurs eux-mêmes.
ii. dès la mise en place du financement le Projet a lancé les constructions selon un modèle architectural standard, sans avoir au préalable finalisé un projet pédagogique cohérent.
Cette contribution est un témoignage pour s’éviter une révolution sans objet, et appeler à faire le plus efficace qui consiste à restituer l’initiative aux acteurs locaux. La complexité du secteur concerné requiert ce type de professionnalisme et cette approche dans l’intervention.
Faap Saly FAYE
Ingénieur Agronome
Quel modèle, maître ? par Moustapha THIANDOUM
jeudi 14 mai 2009
Le feuilleton du montage financier de l’Aibd a suscité beaucoup de polémiques et a été suivi jusqu’au dernier épisode en date dans lequel le FMI (Fonds monétaire international), a fait son entrée en scène. C’était pour mettre le hola sur un montage financier pour le moins scabreux et à travers lequel, la majorité du financement venant des fonds publics, l’Etat se retrouvait en position d’acteur minoritaire, alors que le partenaire privé, en l’occurrence la société Prestige, qui n’apportait que 500 millions sur les 300 milliards de francs nécessaires, en vienne à détenir plus de la moitié du capital. Un partenariat public-privé (PPP) avec une participation privée s’élevant ainsi à 55 % contre 45 % pour le public.
En somme, il s’agissait d’utiliser l’argent public pour construire un aéroport qui serait la propriété exclusive d’une société privée et ce pendant au moins 30 ans. En contrepartie, l’Etat a mis en place une Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA) qui rapporterait, chaque année, quelque 40 milliards de nos francs.
C’est ce que les responsables de la société Aibd ont appelé, alors, un « financement structuré innovant sans garantie de l’Etat et sans ressources tirées du budget ». Toujours est-il que les argentiers du Fmi ont exigé que l’Etat revoie sa copie, mais aussi demandé toute la lumière sur le montant réel des redevances collectées sur les billets d’avion.
En septembre 2007, l’Etat sénégalais s’est alors plié aux injonctions du Fmi et l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi autorisant la prise de participation majoritaire de l’Etat dans la société anonyme dénommée Aéroport international Blaise Diagne (Aibd-Sa).
Conformément à l’article 37 de la loi 90-07, la prise de participation ayant pour effet de donner la pleine propriété de la société à l’Etat du Sénégal devait être autorisée par une loi qui doit être rétroactive pour « motifs impérieux d’intérêt général ».
La société Prestige a dû céder l’intégralité des actions qu’il détenait dans le capital de l’Aibd-Sa, y compris tous les titres ou droits de quelque nature que ce soit, moyennant le prix de 10 800 francs Cfa pour une action de valeur nominale égale à 10 000 francs Cfa
Or, la Rdia est bien une taxe créée par l’Etat du Sénégal et donc de l’argent public, quand bien même elle est prélevée directement par l’IATA (moyennant une commission de 1,5% (et un peu plus pour la BMCE) et versée dans un compte séquestre.
Selon la définition juridique, la « mise sous séquestre » est la mesure conservatoire à caractère provisoire permettant de mettre dans un compte spécial une somme d’argent en l’occurrence la taxe aéroport de Ndiass, pour le rendre momentanément indisponible jusqu’au terme décidé par les parties au montage financier de l’opération de financement de l’aéroport. Cela signifie que de l’argent ne peut être retiré du compte pendant son existence donc pendant toute la durée de la convention de financement.
D’autant plus que le contrat de crédit stipule que les sommes issues de la taxe de Ndiass sont nanties au profit des prêteurs.
Or, dans un tableau du Ministère des finances qui faisait la situation au 31 mars 2008, il apparait qu’entre le 30 décembre 2007 et le 31 janvier 2008, le solde du compte est passé de 53 millions d’euros à 42 millions d’euros soit une différence négative traduisant un retrait du compte de prés de 11 millions d’euros en un mois !
Ce retrait du montant de la taxe collectée apparaissant à la lecture du tableau serait contraire à tous les principes gouvernant le fonctionnement d’un compte séquestre.
Les spécialistes n’ont d’ailleurs pas hésité à déclarer que le montage financier de l’aéroport de Diass n’est ni optimal, ni bénéfique pour l’Etat.
sud quotidien
Le Soleil : Jeudi 14 Mai 2009
DÉFICIT DE PERSONNEL QUALIFIE ET DE FORMATION, PLAN DE CARRIÈRE... Les infirmiers diagnostiquent leurs maux
Déficit en personnel qualifié, de formation surtout dans les soins spécialisés, manque de plan de carrière. Tels sont les problèmes diagnostiqués lors de la célébration, ce 12 mai 2009 à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy), de la Journée internationale de l’infirmier par l’Association nationale des infirmiers et infirmières diplômés d’Etat du Sénégal (Aniides).
L’Aniides a célébré ce 12 mai, la Journée internationale de l’infirmier à l’Hoggy avec comme thème retenu : « Servir la collectivité, garantir la qualité : les infirmiers s‘engagent pour des soins innovants ». Le président du comité d’organisation, Aisa Diaga Ngom, a rappelé que cette journée est « une opportunité saisie pour partager, avec l’ensemble des acteurs de Santé, les activités et les préoccupations majeures de la profession tel que l’accès aux soins de santé de qualité, accessibles et innovants ».
Le Dg de Hoggy, le colonel Babacar Ngom, n’a pas manqué de souligner la place importante de ces acteurs de la Santé. « Cheville ouvrière du système de santé, ces acteurs sont les plus proches des populations au coeur du Sénégal profond », a dit le Dg. Il a invité ces derniers à « évaluer leurs pratiques à l’aune de la demande sociale et être davantage réceptifs aux populations ».
Car, l’exercice de la profession d’infirmier, bien que placé au cœur du dispositif et au niveau supérieur de la pyramide de santé, ne va pas sans contraintes majeures. Notamment le déficit en personnel qualifié, de formation surtout dans les soins spécialisés, le manque de plan de carrière.
Et le président de l’Aniides, Abdou Guèye, de proposer la création d’un conseil des infirmiers, organe de réflexion pour un meilleur cadre d’exercice de la profession.
Feu Samba Sylla, infirmier d’Etat et technicien supérieur de Santé et ancien surveillant du service de la réanimation de Hoggy, a été le parrain de la journée. Ses qualités ont été magnifiées. « Il fut un homme exemplaire, dont la compétence, la générosité et l’humanisme exceptionnel a été reconnu par l’ensemble de ses collaborateurs », ont témoigné ses collaborateurs.
Auteur: Ndèye M. BA
APS : Jeudi 14 Mai 2009
Vice-présidence : le Parti socialiste dénonce ’’une institution inutile’’
Dakar, 13 mai (APS) – La vice-présidence, dont le projet de loi sera en discussion vendredi à l’Assemblée nationale, est ‘’une institution inutile’’, estime le Parti socialiste (PS, opposition) qui dénonce ‘’la manière cavalière dont elle a été annoncée au détour d’une phrase laconique, sans aucune justification sérieuse’’.
Dans une déclaration dont copie a été transmise mercredi à l’APS, le PS relève que ‘’l’institution programmée de la vice-présidence renseigne sur le peu de considération qu’Abdoulaye Wade tient le peuple sénégalais’’.
‘’Le Parti socialiste considère que la vice-présidence est une institution inutile qui renforce la perception largement répandue dans l’opinion d’une troublante perte par le pouvoir en place du sens des priorités des populations, éprouvées par une crise endémique’’, selon les socialistes.
Le Conseil des ministres a examiné et adopté, le 30 avril dernier, le projet de loi constitutionnel instituant un poste de vice-président de la République au Sénégal.
La loi devrait être examinée en procédure d’urgence, vendredi, par les députés en séance plénière, avant d’être validée par le Sénat.
Le 3 avril dernier, dans son discours à la nation à l’occasion de la Fête de l’Indépendance, le chef de l’Etat avait annoncé qu’il menait ‘’des consultations’’ au terme desquelles il va renforcer la place des femmes dans les institutions du Sénégal en leur laissant le choix d’occuper un poste de Premier ministre ou de vice-présidente.
Le PS, ancien parti au pouvoir estime que cette institution ‘’crée une surcharge budgétaire supplémentaire en grevant davantage les finances publiques du pays déjà mises à mal par une gestion gabegique et des dépenses intempestives d’un train de vie dispendieux de l’Etat’’.
De plus, ajoute la déclaration, ‘’elle (la vice-présidence) va accroître les charges inhérentes au fonctionnement d’institutions inutiles et coûteuses tel le Sénat devenu le refuge de courtisans volubiles et parasitaires’’.
La vice-présidence est également ‘’une institution dangereuse pour la République en ce qu’elle crée des incohérences dans notre système politique par la congestion des institutions dans l’Exécutif’’.
‘’Il y aura, poursuit le PS, une désarticulation des institutions ainsi qu’une vassalisation de la vice-présidence au président de la République, à qui elle doit son existence et sa nomination’’. La formation politique dirigée par Ousmane Tanor Dieng annonce en outre ‘’des conflits prévisibles de compétence entre la vice-présidence et le gouvernement au moment où l’opinion publique n’a pas fini de s’indigner de la cacophonie honteuse engendrée par le remaniement interminable du gouvernement’’.
Selon le Parti socialiste, ‘’la dangerosité de la vice-présidence n’est pas seulement dans les incohérences qu’elle introduit dans l’architecture institutionnelle de la République. Elle se trouve également dans le projet personnel qu’elle cache, preuve qu’Abdoulaye Wade reste obnubilé par le dessein de dévolution héréditaire du pouvoir’’.
‘’(…) Il est clair maintenant que le reste du mandat d’Abdoulaye Wade se réduira à une course contre la montre où il va consacrer toute son énergie dans un pari perdu d’avance parce qu’éventé et rejeté par le peuple sénégalais qui s’opposera à une succession arrangée’’, note la déclaration.
Les socialistes dénoncent aussi la volonté affirmée du chef de l’Etat d’attribuer le poste de vice-président à une femme, relevant qu’il s’agit d’une ‘’tentative indécente d’instrumentalisation des femmes qui n’ont pas besoin d’une telle loi pour accéder à toutes les dimensions de la vie et à tous les postes de responsabilité’’.
Derrière ce projet d’Abdoulaye Wade, ‘’il apparaît que les considérations bassement politiciennes qui ont motivé le projet de loi, visent à faire des femmes des faire-valoir, chargées d’assurer un intérim en attendant de faire la place à un héritier désigné qui lui garantira l‘impunité’’.
Dans sa déclaration, le PS estime que le projet de création d’une vice-présidence réservée aux femmes ‘’porte atteinte aux principes d’égalité entre les citoyens, principes que le Conseil Constitutionnel a rappelés, avec force, en déclarant anti constitutionnelle la loi instituant la parité hommes/femmes’’.
‘’Le Parti socialiste rappelle le Conseil Constitutionnel à ses pouvoirs exclusifs dans le contrôle de la constitutionnalité des lois et invite ses membres à respecter leur serment en restant fidèles à sa jurisprudence et en invalidant cette loi, après son adoption par l’Assemblée nationale’’.
Auteur: ADC
ALTERANCE LOCALE : QUELLES PERSPECTIVES POUR WADE ? ALTERNANCE LOCALE : QUELLES ALTERNATIVES POUR WADE ?
En Mars 2000, la substitution par les urnes du président Abdou Diouf avait suscité un vaste espoir de changement politique et social. Parce que la situation du Sénégal s’était détérioré : plus de la moitié des sénégalais vivaient sous le seuil de pauvreté et cette période était marquée par un désarroi des jeunes. Il est vrai que l’exaspération était telle que si « on avait présenté une chèvre contre Diouf, elle aurait été élue » notait Feu Alain Agboton mais Wade était l’homme de la situation, le messie sauveur. Et à juste titre car l’opposant Wade, le pourfendeur de l’Etat-Parti et du clientélisme politique, le défenseur des libertés individuelles et syndicales incarnait toutes les vertus politiques. Il va tenir ses promesses, confiait un ami, parce qu’à son âge avancé, on est forcément désintéressé.
Tous enthousiastes, on refusait de méditer la remarque, combien pertinente, de Jacques ATTALI, qui confiait : « L’exercice du pouvoir grossit les caractères des êtres comme la loupe ceux de l’imprimerie , il est une drogue qui rend fou quiconque s’y complait ( …) Le pouvoir politique donne à celui qui y accède l’illusion de disposer de quelque chose comme un gage d’éternité ; insouciance, impunité, flagornerie, tout concourt à laisser l’homme de pouvoir se croire affranchi des contraintes de l’humain, donc de la loi et de la morale ; à confondre gloires et célébrités, reconnaissance et révérence, curiosité et admiration ;à cesser de douter ; à perdre l’esprit critique ;à ne plus être soi, bref à être au sens propre du mot aliéné »
On comprend que pour l’auteur de ce texte il y’a un mal politique essentiel : « toujours le souverain tend à escroquer la souveraineté » notait aussi Paul Ricœur.
Bien des décisions et comportements du président Wade, depuis qu’il a prêté serment, donnant raison au journaliste et intellectuel français, justifient suffisamment la déroute de la coalition sopi 2009, une défaite qu’il faut mettre sur le compte des errements du président Wade dont la véritable personnalité est révélée au grand jour par les brûlots de nos compatriotes, le journaliste Abdou Latif Coulibaly et le doyen Mody Niang, pour ne citer que ceux-là.
Le patriarche Feu Mamadou DIA, parlait lui aussi de « Wadisme et de Wadolâtrie » pour désigner les agissements et méthodes de Wade. Le patriarche, un des rares hommes politiques à avoir tiré la sonnette d’alarme tout au début de l’alternance, en vrai visionnaire, confiait : « Wade n’inspire pas confiance ; qu’on a tort de lui donner tout ces pouvoirs ». C’était au lendemain des Législatives du 29 Avril 2001 lors que l’électorat avait décidé de changer la couleur de l’hémicycle. Trois ans plus tard, le vieux sage déplorait, dans une de ses contributions, que Wade fait beaucoup de torts aux sénégalais, qu’il fragilise les institutions avec sa propension à faire des promesses faciles forcément irréfléchies, des déclarations spontanées, voire imprudentes qui souvent frustrent plus d’un. Sur le plan social, la déception est grande une analyse des motifs serait un pur bavardage, car la situation parle d’elle-même.
Ce qu’on ne peut pas nier, c’est qu’aujourd’hui l’opinion sénégalaise est défavorable aux Wades et à leurs fidèles zélateurs. Dans les rares localités où la coalition est légèrement majoritaire il y’ a eu achat de conscience : l’argent et le pouvoir maraboutique ont pesé sur la balance .C’est le cas dans la commune de Tivaouane où Idrissa SECK avait gagné largement, lors des élections présidentielles, devançant le candidat Abdoulaye Wade de plus de 3OOO voix. Cette fois ci, les élections locales ont été remportées par la liste de la Coalition Sopi après qu’une tendance de REWMI, sur la demande de leur marabout auprès de qui Wade s’est engagé, encore une fois, pour moderniser Tivaouane, ait accepté de rejoindre le Pds, faisant fi des principes sacro-saints de la liberté d’expression et de choix. C’est une insulte à la modernité que de demander la séparation de la religion et de la politique comme l’a réclamée Spinoza à son époque. Mais, aujourd’hui, réclamer la liberté de conscience contre le despotisme maraboutique ce n’est pas trop demander. Tout le problème de Tivaouane c’est que la famille maraboutique choisit le maire sur la liste gagnante et ce dernier, une fois élu, pense devoir tout au marabout et rien aux populations laissées à elles – mêmes. Dieu sait que beaucoup de citoyens compétents rechignent à s’engager à cause de ces considérations très subjectives. Mais ce qui nous réconforte, malgré ce refus Tivaouanois de tourner le dos à Wade, de participer à l’alternance locale, c’est cette volonté affichée des sénégalais, désormais, de sanctionner l’arrogance des élus. Qui plus est, de nombreux citoyens ont compris qu’ils ne doivent suivre leurs marabouts que sur les questions relatives à la piété et aux cultes de la confrérie, mais pour tout le reste, ils décident souverainement.
Dans tous les cas, un signal fort vient d’être envoyé à tous nos leaders politiques perdants comme gagnants de ces élections locales, mais particulièrement au président Wade qui doit en tirer toutes les conséquences politiques, surtout celle de préparer son départ parce que les sénégalais, à travers ce vote ne veulent plus de lui. On ne sait pas encore quelle « Ndiomborterie » il va nous servir mais la première décision qu’il doit prendre c’est de dissoudre le gouvernement et mettre en place une équipe restreinte composée pour l’essentiel de technocrates pour faire face aux urgences : Chirac, on se rappelle lorse qu’il avait perdu les élections européennes, a eu à mettre fin aux fonctions de son premier ministre de l’époque. Ensuite, désillusionner Karim et sa bande de souteneurs impopulaires : ce n’était même pas décent d’envisager la candidature de son fils aux présidentielles de 2012.Enfin, il doit démissionner de son parti et faire revenir les libéraux de la première heure, ceux qui ont prouvé avec le verdict des urnes qu’ils sont représentatifs pour un PDS new look..
Ainsi, le président pourrait, avec l’aide de Dieu, terminer son mandat, soigner son image rudement écornée .Il doit faire preuve de grandeur car les sénégalais savent bien pardonner : on a pardonné à Abdou Diouf qui était abusé par son entourage. C’est pour permettre à ceux qui lui survivront de raconter sans gêne le parcours politique du celui qui fut le troisième président du Sénégal indépendant, acteur de l’alternance.
• Bira SALL Quartier Ndoutt TIvaouane .
• Professeur de Philosophie Au Lycéede Thiaroye.
• sallbira@yahoo.fr.
BON DEBARRAS, KARIM Méfiez-vous des Ides de mars !
Nous ne sommes pas dans un drame shakespearien. Les Ides de mars ont encore frappé, loin de l’empire romain où Jules César, malgré les mises en gardes répétées de sa femme, décide de se rendre au Sénat où l’attendaient les conspirateurs de pied ferme. Son entêtement lui a valu un parricide. En décidant de voler au secours de son fils en quête désespérée de légitimité, Abdoulaye Wade et sa « cour » ont été foudroyés par le suffrage des électeurs souverains à qui on ne se substitue pas.
Dans l’histoire de la République, Wade sera le premier et le dernier président à vouloir changer le destin de tout un peuple pour parachuter son fils au sommet de la gloire. Voilà un rêve qui s’effondre, ou plutôt une illusion qui se cogne à la triste réalité des choses. A ceux qui se sont permis de rêver debout, le réveil a été, on ne peut plus brutal, et ils risquent d’y laisser plus que vos cheveux. L’étincelle des ides de mars qui ont « électrocuté » l’empereur César se sont fatalement abattus sur les conspirateurs de la République.
« J’ai toujours été un perdant, quelqu’un qui n’a jamais rien gagné »
En ce 22 mars, la souveraineté s’est encore exprimée au Sénégal. La page Karim Wade n’était qu’un accident de parcours, un mauvais songe, un cheveu sur la soupe de la République. Elle sera vite tournée car la bonne graine a été séparée de l’ivraie, malgré le coup d’Etat médiatique que nous a servi la RFM à 48 heures des consultations électorales. Ce grand oral, ou plutôt ce « Grand parJury » inopportun, partisan et indécent a porté le discrédit sur une chaine et un groupe pour lequel les Sénégalais avaient beaucoup d’estime et de considération.
En ce qui nous concerne, plus rien ne nous surprend désormais dans ce pays, le meilleur comme le pire car le virus Voldemort surgit toujours là où l’on s’y attend le moins. « J’ai toujours été un gagnant, quelqu’un qui n’a jamais perdu. » Heureusement que l’auteur de ces propos n’y croyait même pas, encore moins ceux qui l’ont interviewé, c’était juste du bluff, pour amuser la galerie. Lorsqu’on décide de ramer à contre-courant, on doit être prêt à prendre de la flotte, fût-il en pleine gueule.
Jusqu’à ce que Karim Wade ne descende dans l’arène politique, les Sénégalais pouvaient tout pardonner à Abdoulaye Wade. Il a fallu que le fils s’en mêle pour que la plus sévère des réprimandes soit adressée à toute une congrégation politique dont la saignée est de tout bord. Ils nous font de la peine, ces gens là. Que ceux qui veulent succéder à leur père aillent au Togo où les fils lorgnent le fauteuil de leur géniteur.
Si Brutus a tué César, les projets monarchiques de Karim ont coûté au père président l’estime de tout un peuple. Et ça, c’est du concret…Abdoulaye Wade est quelqu’un de très conséquent, il saura à coup sûr, prendre les mesures qui s’imposent, devant l’incapacité de son fils à gagner la moindre bataille. Espérons que les deux ont eu leur dose, autrement, on n’hésitera pas à « remettre çà ». Vous en voulez-encore ? Il suffit seulement d’en faire la demande.
Adieu, Rimka, et bon débarras !
• Momar Mbaye
• mbayemomar@yahoo.fr
Gabegie financière et implosion de la misère.
Des ministres, des hommes politiques et des militants qui vantent les réalisations et les projets du régime wadiste, le saut économique et infrastructurel réalisé en une dizaine d’année, l’unité du peuple derrière son leader, les populations qui chantent les bienfaits du wadisme et expriment toutes les joies de leur existence. Les sénégalais vivent bien, clament souvent Wade et ses acolytes, les productions économiques tournent à plein gaz, assurent-ils encore, péremptoires. Et à ce titre, les sénégalais sont reconnaissants au Pape du Sopi de les avoir sortis de l’obscurantisme et des griffes vénéneuses du régime socialiste.
Au Sénégal, rien de tout cela. Il n’est qu’à ouvrir les yeux pour constater amèrement que tout cela est faux : les sénégalais vivent mal, à tout le moins difficilement. A la campagne comme dans les milieux urbains, des images de la pauvreté extrême et de la misère sociale restent affligeantes.
Qu’à cela ne tienne, les libéraux et leurs partenaires se sont partagés les réserves financières du pays. Et ils continuent encore de plus belle à se servir à qui mieux mieux tandis que le locataire du palais réquisitionne tout le patrimoine de l’Etat, biens et deniers publics. D’autres partisans ont mis la main sur des entreprises jadis fleurons de l’économie sénégalaise. Les ICS ont été bazardées de la façon la plus douteuse et la plus ridicule. La Sonacos privatisée, entraînant une déstructuration profonde du secteur agricole. L’or de Sabodala est exploité dans la plus grande opacité. Ainsi, depuis le début de l’alternance, une énorme partie des ressources du pays est passée sous contrôle des apparatchiks wadistes et amis. Mais la générosité financière a des limites, et on semble avoir atteint le fond des puits financiers du Sénégal. Et la politique de dilapidation et de pillage de l’économie du pays -caractéristique d’une tendance du régime wadiste très pernicieuse constituant à faire passer les intérêts personnels du chef avant les intérêts des sénégalais- a eu un impact désastreux sur le fonctionnement de l’Etat tout entier. Et les effets se sont vite faits ressentir par la montée brutale et caractéristique de la misère et par la chute tout aussi brutale des possibilités et rentabilités économiques du pays. En fait, l’inadéquation des réformes économiques et politiques, la gestion gabégique des finances et les nombreux gaspillages ont fait de l’économie sénégalaise une économie de pénurie chronique dont l’environnement influence beaucoup le comportement social.
Cette crise économique -dont la conjoncture internationale n’est qu’une menue cause et qui reste tributaire dans une grande partie de la mauvaise gestion des ressources financières du pays- est d’ailleurs très vivement ressentie parce qu’elle se manifeste par une aggravation des pénuries des denrées de première nécessité tels que le gaz, le riz, l’essence, l’électricité, etc., entraînant ainsi une hausse vertigineuse et généralisée des prix qui touchent essentiellement les populations démunies. Elle se manifeste par ailleurs, par une recrudescence du chômage et des difficultés de relance économique. Tout cela contribue donc à alourdir le malaise social qui dans ses profondeurs s’enracine dans des clivages sociologiques : la société sénégalaise s’est stratifiée, avec la quasi-disparition de la classe moyenne, en deux principaux groupes sociaux distincts par leurs niveaux de vie, de consommation, leurs soucis, leur mode de vie et leurs prestiges politiques. Au sommet de la pyramide, il y a la nomenklatura wadiste, c’est à dire tout ceux qui profitent des largesses du système : entrepreneurs, hommes politiques, et les « amis » du pouvoir. Au bas de l’échelle, il y a la masse, la populace, qui a du mal joindre les deux bouts parce qu’elle ne dispose ni de revenus, ni d’aide encore moins d’un emploi stable.
Et un abîme sépare les quartiers résidentiels chics où habitent les « intouchables » (ici ce mot n’est pas péjoratif et n’a pas la même connotation telle qu’elle peut signifier en Inde. Il définit et décrit ici l’inaccessibilité des privilégiés du régime wadiste), les privilégiés du régime wadiste, des banlieues de Guédiawaye, Pikine, Thiaroye, ou encore des autres villes de l’intérieur du pays où se niche la « grande misérable ». En effet c’est dans ces villes et quartiers de la banlieue que le fardeau de la misère se fait ressentir le plus. Donc c’est sur le vécu quotidien des sénégalais lambda que les répercussions de la crise sont plus graves. Dans ces conditions, le spectre de la misère, de l’incertitude, du désespoir n’a pas tardé à apparaître sur l’horizon sénégalais. Le présent comme l’avenir parait sombre pour la plus grande frange de la population qui dépend essentiellement de la débrouille.
Et les caractéristiques sociale de cette population suivent toutes le même schéma : des familles dans une situation d’extrême indigence, un état de délabrement physique et mental de la population qui se voit sur tous les visages. Logements misérables -baraques en carton ou en zinc, sans eau potable, ni sanitaire valable, encore moins des installations électriques fiables et adaptées. En outre, faute d’aménagement, l’évacuation des eaux usée et des déchets ménagers se fait par une simple flaque et un simplement tas d’immondice, derrière les maisons construites dans des zones non lotis et inhabitables. Complètement ignorés ou délaissés par les pouvoirs publics, ces populations forment la première véritable classe de la misère. Parents sans travail, enfants déscolarisés. Et ces facettes exécrables de la misère extrême révèlent la détérioration catastrophique de la cohésion sociale de la majorité des habitants du pays. On se trouve ainsi confronté à une insécurité sociale grandissante. Et dans ces conditions de promiscuité d’ailleurs, viols et inceste, agressions physiques ne sont pas rares. La délinquance juvénile ne peut que s’y développer.
Tout observateur libre et objectif peut découvrir sans peine dans le décor quotidien des sénégalais mille et un traits de la précarité sociale qui prévaut aujourd’hui, des plus superficiels aux plus profonds. De Colobane à Yeumbeul, de Thies à Matam, de Fatick à Kolda, passant par Kédougou, les négligences de l’Etat ne cessent de croître et de donner à nombre de villages et de quartiers urbains, aux rues insalubres, aux canalisations crevées des aspects de délabrement et de déchéance sociale exécrables. Derrière ces façades affligeantes règne le plus souvent une misère indescriptible. Et la presse quotidienne, privée bien sur, étale au grand jour la paupérisation croissante du pays en faisant état des millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et ne pouvant assurer même un repas par jour.
En matière de santé, la situation ne cesse de se dégrader, et des points limites sont atteints dans certains hôpitaux. Les conditions et structures sanitaires sont catastrophiques. Certains établissements, une grande partie, sont restés vétustes et démunis en matériel et médicaments, et souffrent d’un manque criard de personnel qualifié. Par ailleurs, on assiste à une détérioration de la qualité de vie des populations, à une recrudescence des pathologies et maladies d’une manière globale, une baisse vertigineuse de l’espérance de vie. La morbidité et la mortalité infantile offrent aussi des caractéristiques inquiétantes dans certaines villes. Ce dépérissement physique et mental de la population sénégalaise est en grande partie fonction de ses conditions d’existence et de survie exécrable et de son régime alimentaire. Les pénuries de plus en plus fréquentes et la chérté de la vie ont abouti à une malnutrition et une sous-alimentation généralisée.
Donc que cette grave crise économique qui s’est matérialisée inéluctablement par une précarité et une promiscuité sociale sans précédent ait contribué à une remise en cause de la politique du régime wadiste par une frange non négligeable de la population ne doit pas être surprenant en soi. Comment, en effet, face à autant d’impérities et de manque de volonté politique ajoutée d’une mauvaise foi inébranlable des acteurs politiques, faire confiance au régime de l’alternance ? Comment surtout après tant de prétendues réformes, de plans de rafistolage - qui se sont révélés autant d’échecs retentissants et souvent douloureux-, conserver encore la moindre estime à l’égard de ces vendeurs d’illusions et de leur politique ?
Nombre de jeunes sénégalais ont du faire la même réflexion amère que ce jeune chinois Hua Linshan au lendemain de la Révolution culturelle chinoise : « ....je décidai qu’il faudrait désormais, douter de toutes les affirmations de nos dirigeants, dès lors qu’ils calomniaient certains individus sans leur donner les moyens de se défendre ». Quel respect la population sénégalaise peut-elle accorder à ce régime wadiste et ses apparatchiks qui vivent le contraire de ce qu’ils prêchent ? Les scandales financiers, politiques et économiques qui éclatent au grand jour révélant ainsi les extraordinaires privilèges accordés à ceux qui gravitent au tour de l’appareil wadiste ne peuvent qu’indigner les populations. Plus le temps passe, plus le contraste parait intolérable entre un régime transformé en clique, en bande mafieuse, jouissant de tous les droits et de tous les avantages et privilèges, et le reste de la masse en voie de paupérisation accélérée, soumis à des contraintes extravagantes, et victime des pires arbitraires.
Autant de carences, de déceptions, d’oppressions et de répression auraient certainement provoqué dans un pays occidental un raz-de-marée social de très grande ampleur. L’absence de toute structure indépendante, d’expression critique et de solidarité sociale, les cloisonnements socio-religieux, ainsi que la peur, justifiée, de la répression empêchent la constitution d’un mouvement revendicatif d’ensemble.
Par contre, aujourd’hui, ici et là, on voit se développer une agitation sociale fragmentée, sporadique, mais révélatrice de l’étendue du malaise social. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la marche des marchands ambulants du mois de novembre 2007.La marche des consommateurs sénégalais, les émeutes de Kédougou, surtout la sortie spectaculaire des imams de Guédiawaye. Et tant d’autres mouvements d’humeur et de protestations qui nous édifient largement sur la misère sociale des populations.
• SISSOJHO Papa Demba
• sissojho@yahoo.fr
Ils arrivent !
Depuis un an, la rumeur s’enflant et s’estompant,une lancinante question : la bataille des locales aura-t-elle lieu ? Puis, malgré les démentis timides, les assurances chuchotées, les inquiétudes clamées sur tous les toits du monde, une réalité a pris corps depuis le 01 mars 2009 : l’ouverture officielle de la campagne électorale !. Et alors, tels des criquets pèlerins, ils arrivent les envahisseurs et les prédateurs !
Tourbillons de poussière au loin, ils arrivent les dinosaures de la politique sur nos terres en friches.
Après une jachère de six ans, les voici revenus les laboureurs, les semeurs et les moissonneurs de nos champs délaissés. Ils arrivent, les mains, la bouche vide ? Que non ! Leurs besaces sont pleines à craquer tels les greniers ancestraux ; leurs gourdes sont pleines à dégouliner de liqueurs et de nectar ; pleines à exhaler des senteurs et des saveurs jusque là insoupçonnées.
C’est le temps des cadeaux somptueux à la belle du jour, le « jamale » où l’on rivalise de passion , d’attentions et de courtoisie .C’est la furtive valse des billets de banque dans nos mains calleuses ,le temps d’une saison , d’une traite politicienne !
Entendez-les se glorifier de leurs mérites, de leurs prouesses et de leurs générosités !Entendez égrener leur ridicule chapelet de réalisations ! Griots, que dans cette savane aux baobabs moribonds retentissent la romance à la paysanne, l’ode à la bergère ! Les messies sont arrivés et que prennent fin les jours de tristesse et de malheurs !
Voyez-les se pavaner dans leurs rutilantes voitures, enveloppant nos villages de poussières, apeurant et la marmaille nue et les bêtes exsangues.
Ils arrivent déjà, de tous bords et de toutes les couleurs, à la rencontre du monde rural, le point de mire à la mine hagarde et abêtie par tant d’égards subits.
Et c’est la ronde, les courbettes et autres manières courtisanes vers les chefs religieux ou coutumiers ; une occasion inédite de se positionner en fils spirituels, en talibés , en parents, en admirateurs inconditionnels, le temps d’une rose tendue…
Honneur à vous, nos vaillantes femmes de Nder, du Sud, du Fouta… Oubliez un moment vos senteurs d’oignon, vos corvées d’eau, de bois ou de gaz et dansez sur le rythme endiablé et coloré des tam-tams et des décibels ; à vous les jeunes, espoir de la nation, un avenir radieux vous est destiné , loin de ces pirogues de fortune dans les flots meurtriers !
Alors, le miel de couler des lèvres politiciennes et le lait immaculé de serpenter à travers les sillons désertés de nos savanes . Le Sénégal des profondeurs deviendra une oasis ,le temps d’une campagne ! Ils arrivent sans scrupules, sans foi et sans honte dans leurs habits d’emprunt, dans leurs boubous lourdement amidonnés de promesses à…promettre.
Ils arrivent les amants d’un soir, car l’élue sera éconduite au bout du petit matin du 23 mars 2009, comme un escabeau ou comme un escalier ou comme une serviette avec laquelle on a fini de se torcher… Et nous les attendons de pied ferme, la tête alourdie de doléances inutiles, inutilement étalées devant ces charmeurs d’un jour. Seigneur, pitié pour notre peuple. Préservez-nous de cette race de chacals, de cette horde d’hyènes dont les parfums de cette campagne électorale ne sauraient faire oublier la pestilence. Et puisqu’il nous faudra un élu parmi les mastodontes et les petits poucets,parmi les vendeurs de chimères et les patriotes serviteurs du peuple, faites-nous faire le bon choix, pour la vraie rectification.
• Albert FAYE
• Lycée Malick SY
• Email : alfa592000@yahoo.fr
Investir les femmes sur les listes électorales : pour un investissement axé sur les femmes et les filles.
Le financement pour l’égalité des genres et la promotion de la femme a été le sujet central de plusieurs rencontres internationales. Ces cadres de réflexion mettent l’accent sur le rôle prépondérant des gouvernements locaux, comme étant le premier lieu de promotion des femmes en ce sen que : le rôle des gouvernements locaux et régionaux est d’être employeurs et prestataires de services.
Et l’importance de la participation politique des femmes au niveau local pour la démocratie et la construction d’une société doit prendre en considération les revendications des femmes, des hommes, des personnes âgées et des enfants. Sans oublier la nécessité de développer et de fixer les mécanismes et les instruments qui renforce la prise en considération des femmes dans la vie publique locale, ce qui produit des effets directs sur la vie quotidienne de la population.
De plus en plus de femmes s’impliquent dans la vie politique locale, la réalisation de l’égalité des genres, la promotion et la participation des femmes au niveau local se renforcent, ce qui n’est pas sans effets sur la participation des femmes dans les gouvernements locaux.
S’assurer qu’un nombre croissant de femmes vont exercer pour ces élections locales de 2009 un mandat politique local est un bon indicateur du progrès réalisé dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement du Millénaire. Par conséquent, le rôle déjà joué par les femmes élues au niveau local, devrait être pleinement valorisé par les mécanismes de financement des processus de développement.
Ainsi la Communauté internationale devrait augmenter les financements à destination aux gouvernements locaux pour la mise en oeuvre de programmes contribuant à la promotion de la femme.
Ambitieuses les femmes : celles qui brisent le plafond de verre. Bonne fête.
• Ibrahima POUYE
• Professeur de Management/Marketing
• Consultant en développement local
• Email : ibpye@yahoo.fr
Démission du gouvernement : Aïda Mbodj sur les traces de Jean-Paul Dias
Aïda Mbodj a rendu le tablier. Elle ne voulait, certainement, pas siéger dans un gouvernement pour le simple plaisir de partager la table du conseil des ministres. Parce que, au vu de ses attributions et de l’étroitesse paradoxale de sa marge de manœuvre, sa présence au gouvernement obéissait plutôt à des calculs qui exhalent, à mille lieues, l’approche genre. Alors, pour ne pas continuer à meubler un gouvernement où elle était réduite à faire tapisserie, Mme Mbodj s’en est allée…moins de quinze jours seulement après son retour au gouvernement.
Ce geste rappelle celui d’un certain Jean-Paul Dias. Nommé dans le gouvernement de Mamadou Lamine Loum comme ministre de la Ville, le bouillant leader du Bcg ne s’était pas embarrassé de protocole pour, en direct sur les ondes, rendre à Abdou Diouf ce poste qui, pensait-il, ne cadrait ni avec son profil, ni avec son envergure ni avec son parcours politique. Seule différence entre Mbodj et Dias, si la première a tiré les conséquences du décret de répartition des services, l’éphémère Dg de l’Ipres n’aura attendu que le temps que le préposé à la lecture de la liste des membres du gouvernement termine sa litanie pour, urbi et orbi, annoncer son refus de prendre le ministère de la Ville.
I. ANNE