La démocratie des gorilles
La démocratie des gorilles
‘Dites donc paras, tireurs d'élite de la section... ’ (A. Boudard)
Depuis la parution de ‘la démocratie des tontons macoutes’, article que j'ai envoyé à la presse au lendemain du saccage des locaux du groupe Wal Fadjri (acte de barbarie où la justice de notre pays s'est révélée une grande muette), je suis l'objet d'embêtements. Il semble que certains démocrates de notre pays n'aiment pas que des citoyens expriment publiquement leurs humbles avis sur la conduite des affaires de la nation.
On aurait pu me lyncher (c'est une méthode qui a déjà été employée), mais on me tend une carotte par l'entremise d'un subtil courrier électronique où on cherche à m'appâter avec de l'argent. Que ceux-là se détrompent. Je ne déteste pas l'argent, mais je suis assez souvent ivre de Dieu pour trop s'intéresser aux pots-de-vin.
Le Saint Prophète a dit : ‘Allah jettera en enfer les corrupteurs et les corrompus qui ne se repentent pas’. Les Anges de Dieu regardent ceux qui me filent nuit et jour pour essayer de me trouver des ennuis. Je n'ai pas un papa puissant qui me protège (je suis orphelin de père et de mère) mais j'ai beaucoup de courage. Dans une démocratie, tout citoyen a le droit (et le devoir) de tremper sa plume dans sa cervelle pour écrire ses ‘xalaat’.
Je dois dire, pour terminer, qu'on est en train d'inventer au Sénégal la démocratie des gorilles où chaque citoyen se verra obligé d'être flanqué d'un garde du corps pour se préserver des agressions. Je ne suis pas fier d'être Sénégalais.
Mahamadou M. FAYE mahamadou3@hotmail.fr