Peuple dépité de ses députés !
Pensez-vous réellement que vous êtes député du peuple ?
24-11-2008 «Le peuple, par une conséquence absolument inévitable, s’emparera, un jour ou l’autre, de tous les pouvoirs dont on a reconnu que le principe était en lui, sera-ce pour le garder ? Non. Après quelques jours de folie, il les jettera, par lassitude, au premier soldat de fortune qui se trouvera sur son chemin.»
Si je me suis fait parrainer par cette prestigieuse citation de Maurice Joly dans Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, c’est tout d’abord pour vous rappeler, chers députés de la majorité, les circonstances de votre élection. Je voulais vous dire que votre élection fait suite à un véritable et malheureux accident de l’histoire de notre jeune République.
En effet, du dilemme qui résulta du boycott des élections par l’opposition représentative (il faut le reconnaître), le peuple souverain avait décidé de rester à la maison, impuissante et pleurnicheuse devant le spectacle de la restriction du domaine de définition de ses choix. Car sachant que jamais le petit panier que composé les candidats des petits partis ne pouvait faire le poids devant le grand panier qui était en réalité et c’est malheureux de le dire, infesté de modèles d’antivaleur, d’individus sans foi ni loi qui ne suivent que la logique que leur dicte leur ventre et leurs poches, oubliant même parfois leur destin qui est d’être mangé par des asticots.
Si, après d’innombrables hésitations, je n’ai pas renoncé à vous adresser directement cette lettre, c’est plutôt dû au fait que j’attendais tout juste que la loi fut appliquée afin que je sois convaincu maintenant que je ne pourrais plus jamais supporter votre audace, lorsque vous insultiez notre intelligence en voulant nous expliquer «vos véritables motivations» lorsqu’il a fallu expliquer votre vote pour le «bien-être des députés» pour reprendre la conclusion de Me El Hadj Diouf lors du débat en plénière sur la proposition de loi Sada Ndiaye. En effet maître, de ceux qui ont voté «oui» à la loi Sada Ndiaye, je reconnais que vous avez été le seul à avoir des motivations autre que l’exécution de la sentence du chef, le roi autoproclamé Wade 1er. Oui ! N’est-ce pas vous nous disiez que vous avez votez «Vive Sada Ndiaye» pour ne plus subir le diktat du président de l’Assemblée nationale ? Voila, par là maître, je voudrais vous demandez si par hasard vous vous êtes inspirés des écrits de Cornélius Castoriadis qui disait, je cite : «J’ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n’est pas une vraie démocratie.
Dire : quelqu’un va me représenter pendant cinq ans de façon irrévocable, ça revient à dire que je me dévêt de ma souveraineté en tant que peuple.» Alors si c’est le cas et je le crois bien, la suite logique de votre vote devrait donc être la proposition d’une autre loi, similaire à celle de Sada Ndiaye, mais qui, à la différence, ne s’appliquera pas sur un seul et unique député qu’est Macky Sall, mais sur tous les membres de l’Assemblée nationale. Ce qui serait synonyme de «bien-être du peuple» qui t’a donné l’occasion de voter pour ton bien-être. Cela est d’autant plus vrai que si ceux là qui ont voté la loi en ont profité pour régler des comptes politiques avec Macky Sall, sachant que le problème du peuple, c’est pas Macky, mais plutôt l’Assemblée nationale elle-même, nous autres aussi nous allons en profiter pour régler définitivement notre compte avec les députés. Par conséquent, le «député du peuple» que vous êtes, devrait proposer une loi mettant fin au mandat de ceux qui font la honte de la République, de ceux qui sont complices de viols répétés de notre constitution, Mon Dieu, un mineur de 7 ans. Qui me parlait encore d’une loi contre la pédophilie ?
Je voulais vous dire, maître, que cela est indigne d’un simple fils du Saloum. A plus forte raison de vous qui vous enorgueillissez tant à déclarer tout de go que vous êtes Bour Saloum, même si les anciens périmètres de notre «Palais royal» sise à Kahone, non réhabilité est en passe d’être la maison de retraite ou le lieu de festin de tous les herbivores du Saloum. Ce qui n’est que la retentissante sonnerie du glas de la royauté que votre nostalgie refuse peut être d’admettre mais qui hélas est la triste réalité. Ou bien maître vous y croyez toujours ? La royauté je veux dire ? Ah oui, vous y croyez toujours, je vois, donc je comprends en réalité pourquoi vous avez voté cette maudite loi qui risque de nous ramener au Moyen Age.
Car la réalité est que cette loi n’est qu’une partie mais combien importante de la stratégie de légitimation d’une probable et future intronisation du prince héritier qui malheureusement ne fera jamais l’unanimité dans ce pays. Car, si ceux qui se décarcassent pour porter le prince à la tête du parti conçoit le Pds comme le rassemblement des moutons de panurge, ce qu’ils ignorent par conséquent, c’est qu’au temps des royaumes même, au Sénégal, la succession de beaucoup de rois était matrilinéaire. Ce qui veut dire beaucoup de choses, je crois même que les partisans du prince l’ont si bien compris qu’ils ne cherchent maintenant pas plus que le soutien de l’Hexagone, oui chez la famille maternelle. Si l’on se permet comme ça d’insulter notre démocratie, cela est surtout dû au fait que le pays traverse une grave crise d’identité, créée et entretenue par un conglomérat de clans replié sur eux et méprisant à l’égard de toutes personnes compétentes et valeureuses. C’est, malheureusement, dans ce contexte que les concepteurs de la génération des comploteurs ont compris, sans même pour autant recourir au service d’un expert dans la compréhension de la psychologie de l’homo sapiens senegalensis, le rôle que joue l’argent dans notre société. En effet au Sénégal du roi autoproclamé Wade 1er, il suffit d’être parrain d’une organisation d’opportunistes, de verser une obole de millions de francs à une organisation de jeunes retraités de l’avenir ou tout simplement de donner gracieusement des tonnes de riz ou des billets pour la Mecque pour se voir plébisciter comme futur homme fort du pays.
Enfin, je finirais seulement par rappeler que le Sénégal n’est pas le Congo et les Sénégalais sont tout sauf des Togolais et qu’il est temps qu’on arrête ces farces qui se font autour de nos institutions car elles sont pleines de danger.
Prêt pour le combat contre la royauté.
Papa Malick NDOUR
Etudiant en 3e cycle
d’Economie - Ucad-Faseg
milkeva1984@yahoo.fr
Nettali: Dimanche 23 Nov 2008
INVITE DE OBJECTION - IBRAHIMA SENE DU PIT : " Que personne ne se lamente si Karim est élu..."
NETTALI.NET- La destitution de Macky Sall de la tête de l’Assemblée nationale ainsi que son remplacement par Mamadou Seck, l’installation de la Cour Suprême, la crise scolaire sont, entre autres, les sujets abordés par Ibrahima Sène, du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), invité de l’émission politique « Objection » de la radio Sud Fm.
Ibrahima Sène considère que le Sénégal est malade de ses intellectuels, qui pour des raisons d’intérêts personnels, affichent un manque de dignité total. La destitution de Macky Sall est selon lui "une forfaiture "pour laquelle, "Mamadou Seck a été récompensée". Le prétexte a été la demande de la commission des finances (dirigée par Mamadou Seck), d’auditionner des organismes parmi lesquels, l’Anoci. Et à son avis, Macky n’avait pas le choix. Son refus aurait été assimilé à un blocage du fonctionnement normal de l’Assemblée nationale. M. Sène estime que ce dernier ne devait pas accepter ce poste. Il considère dans la même veine les indemnités de session reçues par les députés pour l’acte qu’ils ont posé pour Wade, comme une récompense qu’il trouve injustifiées dans la mesure où ces derniers ont un salaire. (Allusion faite à la destitution de Macky Sall).
Commentant le retour de la Cour suprême qui a été installé récemment, le n° 2 du Pit a laissé entendre que ce retour ne répond pas à un besoin de réunification comme le pensent certains. Au contraire, croit-il savoir, le dessein de Wade est de mettre la Cour des comptes sous la coupole de la Cour suprême. C’est le petit maillon qui échappe à son autorité d’autant plus que ces rapports sont rendus publics puisque n’étant pas exclusifs réservés au Chef de l’Etat. Et l’invité d’ajouter que « la transparence dans la gestion et l’indépendance de la justice vont recevoir un sacré coup ».
Abordant la question de la crise scolaire, l’invité d’objection a soutenu que celle-ci résulte de la mauvaise gestion des effectifs, du népotisme, du favoritisme dans la gestion du personnel et du problème de la disponibilité des finances publiques. Tout en fustigeant une dilapidation des finances publiques, il prend fait et cause pour les enseignants qui voient leur situation matérielle se dégrader, au moment où d’autres secteurs perçoivent des privilèges indignes.
Sur la situation économique caractérisée par une inflation croissante, une gestion malsaine des finances publiques, M Sène considère que le gouvernement continue à laminer le pouvoir d’achat des Sénégalais. Il en veut pour preuve, la suppression de la subvention sur des denrées de premières nécessités. Prenant l’exemple du gaz butane, il a réfuté l’argument brandi par l’Etat, dans la mesure où les dépenses de prestige s’élèvent à 46 milliards. Un montant inférieur à 32 milliards qui est celui de la subvention de ce produit. Le retard sur la fixation du prix de l’arachide n’est pas du goût de cet expert en agriculture qui impute la faute au Président de la République pour avoir vidé, en 2000, les accords cadres du Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cenia). Pire, fait savoir M. Sène, le Cenia qui est alimenté par les paysans est dirigé par une équipe qui est en dehors de tout contrôle. « Le directeur dont le mandat est arrivé à expiration depuis 2003 n’a jamais rendu compte de la gestion du budget » précise-t-il non sans accuser l’Etat d’être complice.
S’agissant des questions politiques et plus particulièrement des élections locales de mars 2009, ce membre de l’opposition invite déjà le pouvoir à respecter les règles, s’il veut que celles-ci se tiennent. « Elles se passeront dans les règles de l’art ou ne se passeront pas », martèle-t-il. Ce membre du Front Siggil Senegal ajoute qu’ils se mobiliseront pour qu’on ne floue pas de nouveau l’opinion publique et la volonté populaire. Raison pour laquelle, il exige l’application des recommandations de la Cena, concernant les doublons et les inscriptions.
La création des Communes d’arrondissements à Thiès est saluée par Ibrahima Sène qui considère qu’elle ouvre la voie à une gestion de proximité. Toutefois ce dernier est convaincu que ce découpage est politique. Car, à l’en croire « Wade veut remporter le maximum de collectivités locales ». Mieux, M. Sène estime que Wade est en train de tisser sa toile aux fins de préparer la succession par son fils. Et justement pour légitimer sa candidature il veut, soit en faire le maire de la Capitale. Ou bien passer par le suffrage indirect, en mettant en place un système électoral qui permet de faire élire le prochain président par le Congrès. Ce projet ne saurait prospérer, a indiqué le second d’Amath Dansokho qui précise que le véritable défi de l’opposition est d’empêcher Wade d’organiser les élections comme il l’entend. « Ceci est la mère des batailles » insiste-t-il, non sans lancer en direction de l’opposition : « si on ne veut pas que Karim Wade soit élu, nous devons unir nos forces et créer des conditions d’élections normales. Nous devons y mettre tout le prix ». « D’ici mars 2009, tout doit être réglé sinon que personne ne se lamente si Karim est élu, avertit-t-il.
Auteur: Nettali
LE DRAGON DORMANT
« Mon Dieu protége moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge !!! »
!
Idy est taxe de voleur et de détourneur de denier Public! De perfide et de « Iznogoud » pressé d’être calife à la place du calife !!
Macky Sall de peureux et de lâche qui aurait aidé à la liquidation de Idy ; et asseoir la politique de musellement des pourfendeurs de wade !
L'Opposition FSS, molle, occupée dans des "assises" alors que le peuple l'attend "debout" à défendre la République!! Elle est sans leader charismatique à même de fédérer et de capitaliser sur un Présidentiable, !
Djibo, sa tortuosité et ses hauts faits d'armes au PS le disqualifient d'office!! Il a en lui les gênes de la trahison et de l’intérêt bassement « carnassier » et « qui ne vit que pour les priviléges (…) », dixit ces ex camarades !
M Niasse, ne fait plus rêver, dinosaure des temps modernes au crépuscule de sa vie politique! Il a à un moment donné porté un bout de notre espoir, mai ses déboirs à la Primature ont écorné son aura. Le peu qu’il lui en reste devrait être mis à gérer ses avoirs et à continuer à assurer pour les UN des missions !
Tanor, est un mal nécessaire pour le PS car aucun autre ténor ne s’est mis en valeur ;Il faudra au PS une véritable mue de son parti, une sérieuse introspection et un rajeunissement de ses effectifs pour espérer un assez bon score à des joutes électorales !
talla considere comme le bouffon de lechiquier politik celui qui ne fait qu'amuser la galerie.il est depasse par la jeune generation montante comme
Ch Bamba Diéye , pertinent, ambitieux, mais qui manque de base Nationale pour le porter! Il a de très bonnes idées, un profil de future leader et une bonne marge de progression à fructufier !
La société civile quand à elle, n'est efficace, qu'en communiqué larmoyant et en annonces à effet de manche!! Aucun de ses représentants n’a assez de charisme et de bagout pour en découdre avec les loups de la politique !
Karim???? C’est la sourde menace qui empêche secrètement tous aux vieux briscards libéraux de rêver à un avenir Présidentiel en Paix !! Oui, vous avez bien lu ! Karim devrait plus se méfier des cadres du PDS que de l’opposition qui ne le prend pas pour le moment au sérieux ! Malgré la toile qu’il est entrain de tisser minutieusement aidé en cela par son père et quelques un de ces fidèles affidés et Lieutenants, Karim est encore à des longueurs du fauteuil ! Son shadow cabinets composés d’éminences grises et de « Spin Docters » qui ont fait les chancelleries du monde !il est bien entoure cote communication et promo image par de grands cabibets
Qu’ils l’avouent ou pas, ils sont très peu nombreux à voir en ce jeunot le successeur du père ! Dans leurs tranchées, et dans certains cercles et salons feutrés, les discussions, les arrangements, les pactes secrets sont entrain d’être noués pour contrer toute velléité de dévolution monarchique du pouvoir !
Cela démontre une des facettes de nos politiques, leur capacité à être hypocrites au point de louer devant les medias les qualités d’homme d’Etat du « P’tit » alors qu’en privé ils ne se cachent pas de le démolir de sortir des grossièretés et des choses peu catholiques sur sa morale, ses penchants, ses aptitudes à diriger savamment distillés dans la presse !
Mais qui sont ces hommes de l’ombre ? Qui sont,sans en avoir l’air entrain de tisser de véritables toiles d’araignées, Nationales et Internationales avec des ramifications à des niveaux insoupçonnées ! Qui sont ces Messieurs qui jurent que le mandat de Wade n’arrivera pas à terme et que demain, c’est…. Aujourd’hui et maintenant !
Tous les favoris sont maltraités et vilipendés, voués aux gémonies et à la vindicte populaire ! Mais remarquez, aussi bien Wade que le fiston, bien que victimes de tirs à boulets rouge par…. La presse et non l’opposition, sont à peine défendues par un pelé et trois tondus ! Qu’est-ce qu’ils attendent ces messieurs et dames du PDS pour défendre leur mentor de façon ferme , ouverte et sans équivoque !!!!
Wade ne fait plus courir, il ne fait plus recette ! Et aussi bien les « futés » le sentent que les grands décideurs au niveau international. Un ou deux candidats mystères ont été rapprochés par les « Bilderbergers » pour être éventuellement leur pion au Sénégal, à l’insu du vieux ! La capacité de nuisance et la détermination de ces « Maîtres du monde » est telle que, maîtrisant parfaitement les arcanes de décisions et de vote des Sénégalais, des grands marabouts et autres responsables moraux sont subrepticement rapprochés pour préparer la venue DU CANDIDAT !
Et en vérité une surprise de taille attend les Sénégalais au sortir de ces joutes toutes particulières, où des intérêts inavoués et tapis dans l’ombre semblent travailler pour le président et son fils alors qu’ils s’arment de leurs secrets les plus tordus, de leurs sources de financement, de leurs connections avec les monarchies arabes et des réseaux sous terrain des Builderberg ! Avec un coup d’œil aux participants de l’avant dernière rencontre en 2006 à Ottawa, les esprits avisés pourront peut être avoir une idée sur le dauphin caché !
Exit les loups (IDY et Macky) que deviennent les Dragons somnolant dans les lambris dorés, les yeux accrochés au fauteuil…Que ne feront ils pas avec les moyens colossaux prêts à être mis à leur disposition, qui a parlé de …………Obama !
CE QUE CA AURAIT DU ETRE....SINON RIEN A DIRE
ANALYSE DU SENEGALAIS
Un consultant nommé Rosnert Ludovic Alissoutin a, dans une contribution au magazine africain en ligne Continent Premier, indiqué que le sénégalais verse quotidiennement dans la palabre stérile. Beaucoup de discours, mais peu d'actes positifs aux fruits palpables. Ainsi, il se pose la question à savoir si notre pays ne refusait pas le développement.
Au Sénégal, personne n'a su expliquer le paradoxe d'un peuple si ouvert, si ingénieux, si prompt à s'adapter aux situations les plus éprouvantes, mais si désordonné et si éloigné d'une dynamique ferme et organisée de progrès. Pourquoi le sénégalais ne donne t-il le meilleur de lui-même que lorsqu'il est à l'étranger, à l'image des « lions » du football ? Qui est ce sénégalais qui doit faire le développement ? Quelles sont ses caractéristiques ? Celles-ci sont-elles compatibles avec les exigences du progrès ? En un mot, le sénégalais a-t-il une culture de l'effort, une pédagogie du développement ?
Le sénégalais verse quotidiennement dans la palabre stérile. Beaucoup de discours, mais peu d'actes positifs aux fruits palpables. La réflexion et la conception ne sont certes pas des exercices qui font défaut au Sénégal où se multiplient à un rythme ahurissant les ateliers de conception, de restitution, de capitalisation ou de validation, les séminaires, conférences, assises, fora, symposiums, journées de réflexion, semaines ou quinzaines de promotion, retraites, rencontres, sommets, etc. Les résultats d'envergure que le foisonnement de ces rencontres met en droit d'attendre ne se font pas sentir concrètement. Pour Henri BERGSON, « originellement, nous ne pensons que pour agir.
C'est dans le moule de l'action que notre intelligence a été coulée. La spéculation est un luxe, tandis que l'action est une nécessité ».On fait un tapage pour la construction d'échangeurs alors que des pays théoriquement moins avancés que le Sénégal comme le Mali, le Burkina Faso et même la Guinée ont déjà réalisé ce type d'infrastructures sans tambours ni trompettes. On pense être les champions de la démocratie et les experts de l'Alternance alors que le Mali et le Bénin ont déjà réalisé une double alternance. De manière générale, le Sénégalais pense qu'il est plus éveillé, les autres étant des « ndrings » (guinéens), des « gnaks » (africains du centre principalement) ou des « naars » (mauritaniens et maghrébins par extension). A l'intérieur du pays, le wolof (ethnie numériquement dominante) pense qu'il est plus « civilisé », les autres étant des lak-kats (personnes qui parlent une langue autre que le wolof). Ces dérives conduisent au cloisonnement des forces, au narcissisme, à la suffisance, à l'arrogance et à l'immobilisme.
Le Sénégalais n'est pas prompt à l'investissement et à la production. Dans sa recherche du gain facile et rapide, il cantonne généralement son action au petit commerce, d'où la multiplication, à un rythme supersonique, des souks sur le territoire national. Or, il n'y a pas de richesse durable sans production sécurisée. Cette production doit susciter un progrès soutenu : il faut aller du « développement de la production à la production du développement ».
La production nécessite en effet des capitaux importants, des ressources humaines qualifiées et des stratégies d'action ardues. La réalisation de bénéfices destinés à fructifier cette production est liée à l'écoulement des produits donc à leur compétitivité. L'insertion dans le système productif appelle, par conséquent, un esprit de méthode, de patience et de persévérance contrairement au petit commerce ou les recettes sont, en principe, immédiates. L'épargne privée est tournée vers des secteurs improductifs ou égoïstes comme le bâtiment, les cérémonies familiales ostentatoires et la polygamie abusive.
Le parasitisme familial est aussi un frein à l'investissement privé. La seule personne qui travaille dans la famille est tenue de nourrir ses frères, cousins, oncles, beaux-frères etc. qui se complaisent parfois dans cette situation de perfusé. L'ampleur de l'économie informelle est révélatrice du primat de l'individualisme sur la volonté consciente et organisée de développement collectif. En plus de se soustraire à l'obligation citoyenne d'acquittement de ses charges fiscales, l'acteur de cette économie chaotique, au lieu de s'associer à ses semblables dans l'optique d'investissements substantiels, susceptibles de créer de la richesse et des emplois, se préoccupe de revenus personnels quotidiens. Et lorsqu'il amasse un peu d'argent, il cherche à acheter un visa pour l'Italie ou l'Espagne…
Le Sénégal est l'un des pays les plus aidés de la planète. Les partenaires au développement se bousculent dans les villages les plus reculés, mais on ne voit vraiment pas l'impact de leurs actions, proportionnellement aux sommes énormes annoncées. Certaines ONG excellent dans l'art de l'instrumentalisation des populations déshéritées et la perdiemisation du monde rural. Boladji OGUNSEYE constate que « la relation de mendicité à l'égard des bailleurs de fonds a engendré un gros problème.
Comme les ONG africaines s'acharnent à suivre les donateurs comme des missiles autoguidés sur les traces de l'avion-cible, il ne leur est généralement pas possible de s'engager dans des actions de remise en cause du plan d'action préétabli, même en cas d'inadéquations criantes sur le terrain ». Les partenaires au développement, pour la plupart, sont donc revêtus d'un « manteau clair-obscur » et munis d'un couteau à double tranchant pour : tantôt soulager la misère des masses déshéritées, tantôt s'appuyer sur le dos de ces mêmes indigents pour s'enrichir, transformant ainsi « la lutte contre la pauvreté en une lutte contre les pauvres ».
La marche du Sénégal vers le progrès est profondément gangrenée par l'indiscipline banalisée, le laxisme toléré et, de manière générale, le refus de l'ordre. La sacralité du service public est régulièrement et impunément bafouée par les retards désinvoltes, l'absentéisme, le bavardage dans les bureaux et la corruption. Partout , la règle est la même : peu le matin et rien le soir. La pauvreté rend les hommes aigres et aigris.
Tout membre du groupe social qui réussi est combattu par pure jalousie, à moins qu'il soit un bailleur de fonds naïf, distribuant gracieusement de l'argent aux charognards qui lorgnent ses biens. A l'intérieur d'une même famille, d'un même service, on s'entretue à coup de maraboutage. On met les pieds dans le plat lorsqu'on n'est pas invité au repas. Comment peut-on construire un progrès sain dans une atmosphère sociale aussi viciée ?
La politique est certes peu compatible à la morale, mais le Sénégal a battu plusieurs records en matière de coups bas, de mensonges publiques et de déloyauté. L'absence de conviction idéologique explique la transhumance politique cavalière. On s'attache non pas à des principes, mais à des personnes ou plutôt à leur argent.
Dans un mépris mesquin du peuple, d'intrépides politiciens changent de veste et de discours, du jour au lendemain, au gré des intérêts financiers, sans conscience ni vergogne, donnant ainsi à une jeunesse fragile, le mauvais exemple de l'opportunisme et du situationnisme. La citoyenneté demeure vacillante, tout comme le sentiment d'appartenance nationale. On s'identifie plutôt à une famille, une ethnie, une caste, une confrérie. Souvent, on est prêt à tout pour le marabout et rien pour l'Etat.
Les croyances fantasmagoriques et le recours abusif au mysticisme conduit au recul de la raison, de la confiance en soi et de l'effort. « L'Africain explique ce qui se déroule autour de lui par l'action des forces occultes, justifie les fléaux par la colère des dieux et place les événements heureux à l'actif des marabouts et des féticheurs ». De nombreuses personnes ont publiquement expliqué le mauvais résultat de l'équipe nationale du Sénégal face à celle du Togo, par un mauvais sort qu'aurait lancé sur les joueurs des marabouts évincés et d'anciens membres de la fédération limogés…
L'impunité, l'absence d'une culture du bilan, le primat des calculs partisans sur l'exemplarité de la sanction, constituent une invitation au laxisme dans l'action publique. Le ministre ou le directeur d'une entreprise publique nouvellement nommé ne fait pas de déclaration publique de patrimoine. A son éviction, il effectue une passation sommaire de service à la place d'une nouvelle déclaration de patrimoine et d'un bilan administratif et financier détaillé, apprécié par les autorités judiciaires. En l'absence de contrôle, le ministre utilise les biens publics à des fins privées ; il se rend aux cérémonies familiales avec la voiture de fonction, parfois accompagné de motards de la gendarmerie nationale, y fait des dépenses insolentes ou effectue sa campagne électorale anticipée le week-end, avec le même véhicule de l'Etat. Comme dans tous les pays africains, les ressources sont détenues par une élite politique avide au détriment des masses laborieuses qu'on s'emploie à aduler et à corrompre à l'approche des élections, dans le cadre du phénomène bien connu de la « marchandisation du vote ».
Malheureusement, on n'observe aucune prémisse d'un sursaut national, d'une introspection critique, d'une remise en question de soi, d'un mea culpa constructif. Au contraire, on note l'insouciance, l'engouement pour la récréation et le folklore. Même le deuil est l'occasion de mangeailles festives. Dans toutes les villes du pays, des centaines de mendiants à la fleur de l'âge errent dans les rues, pieds nus, à des heures tardives, initiés au gain facile, soumis à la tentation du vol, exposés aux dangers du choléra et de la pédophilie. Personne ne s'en offusque, personne ne réagit ; on préfère discuter de politique et de football…
Le drame c'est que le Sénégal, un pays qui regorge de ressources humaines, a parfaitement les moyens de se sortir d'affaire. Mais le problème, c'est moins le Sénégal que le Sénégalais. Il va donc falloir réformer le matériel humain, reconstruire les mentalités, briser les chaînes de l'ignorance, relancer la moralité citoyenne et l'éthique républicaine. L'éducation est impérieuse dans cette optique ; malheureusement les autorités la confinent à une conception presque exclusivement scolaire. Eduquer un homme, c'est aussi l'aider à grandir dans la dignité, lui apprendre à se battre pour lui-même, pour sa famille et pour son pays.
23 novembre
Intifada des marchands ambulants
Les déguerpis de la vie
Cet article du site Wootico, en date du 20-11-2007 était prémonitoire. L'auteur, Oumar Ndao, explique très bien la situation de ces commercants ambulants.
"Ils sont venus, ils ont dispersé, ils sont repartis avec la satisfaction du devoir accompli. Ils ont nettoyé la ville des encombrants humains, au nom de l'écologie. Maintenant, la ville est bien propre sur elle. Mais pour qui?
La grande ville a le projet de déboucher ses artères. Elle va dégobiller ses souillures: corps d'hommes, surplus de bois et de ferraille, étals et divers. Ce dégorgement a lieu la nuit. La grande ville se maquille en pleine nuit. Pas question de donner caution à la saleté et au désordre mais qu'a-t-on prévu de faire pour ces déguerpis de la vie? Leur pauvreté gêne, elle risque de gêner nos hôtes à venir, pas nous. Nous nous sommes tellement habitués à eux.
En plus, nous avons toujours pris acte de ces clôtures soudaines de la ville. Dakar, sous la menace que la peste faisait peser sur ses colons avait construit un cordon sanitaire et les Africains de peu de valeur étaient tenus à distance de cette zone de sécurité. Ce cordon existe encore: il part de l'actuelle Porte du Millénaire, longe l'Avenue Malick Sy en allant vers Pompiers, rejoint le Boulevard de l'Arsenal et ferme la ville par le Port et la petite Corniche.
C'est dans ce même périmètre que les exécuteurs de la loi scandaleusement appelée "loi contre l'encombrement humain" avaient naguère attrapé des centaines de lépreux et de sans-abris pour les rejeter hors de la presqu'île du Cap-Vert qui était naturellement et déjà un enclos réservé. Dans nos légendes de gamins, il se disait même que Senghor voulait instituer un barrage à la hauteur de Diamniadio et n'autoriser l'accès à la capitale qu'aux seuls détenteurs du certificat d'études primaires. Le tort de ces déguerpis de la vie était d'avoir été chassés par la sécheresse conjuguée aux mauvaises campagnes agricoles et d'être venus, hagards et mourants, demander à boire et à manger. Exactement comme aujourd'hui!
Cette semaine, on s'en est encore pris à eux, mais aussi à ceux qui n'ont pas voulu mendier, qui ont dit qu'ils avaient encore un peu de forces pour travailler parce que voler c'est pas bien. On les appelait marchands à la sauvette, comme les voleurs du même nom. On vient de les enfermer en dehors de la ville, cette ville qui est aussi la vie.
La grande ville s'est barricadée. La liste des expurgés du Plateau s'allonge: en avaient été éjectés depuis longtemps les flamboyants, les salles de cinéma, les allées ombragées… Aujourd'hui ses pauvres. Stupide! Parce que, comme ses ordures dont on sait qu'un pourcentage important revient dans ses murs après une petite promenade à Mbeubeuss, ceux qu'elle a tendance à traiter comme des ordures humaines reviendront. Comme les Battu, ou comme à la fin de Xala, et en procession comme les gueux de Hyènes.
A leur retour, ils seront certainement pris entre une ville fermée et une mer infinie. Seulement, de l'autre côté de la Grande Mer, des villes du Texas, dans leur volonté de se barricader et de repousser les dos mouillés qui les envahissent, viennent d'envisager de construire des grillages électrifiés ou alors d'agrandir le Rio Grande pour le rendre infranchissable aux nageurs clandestins. C'était la semaine dernière, au moment même où Dakar chassait sa racaille. Le monde se barricade contre les pauvres.
Nous avons parlé des cinémas du Plateau, nous venons de parler de l'Amérique: on ne pourrait manquer de se souvenir de la conférence que Joséphine Baker donna au cinéma Rialto. C'était il y a cinquante ans (en 1957 très précisément) et c'était pour plaider la cause des déshérités, au cœur du beau Plateau de l'époque, à Dakar, dans un cinéma. Le même film d'horreur continue pour sûr, pour certains".
Ces images sont assez éloquentes et traduisent le ras-le-bol de toute une jeunesse !
Cent commentaires !!!
Le Matin : Lundi 24 Nov 2008
TALLA SYLLA REPOND A WADE : « Vous avez déjà fait ma promotion avec les marteaux »
La première édition des Dimanches du Jëf-Jël avec ses militants a eu lieu hier au quartier Mousdalifa2 dans la banlieue pikinoise avec l'affluence des militants mais aussi des sympathisants du parti. Le leader du parti en l'occurrence Talla Sylla a surtout mis l'accent sur « la manière d’Abdoulaye Wade de diriger le pays mais aussi les conditions que rencontrent les populations banlieusardes ».
L'ambiance que la rencontre devait avoir a été freinée par le décès d'un enfant de trois ans du nom de Baidy Gaye par noyade dans les eaux des inondations qui n'ont pas encore terminé de créer des catastrophes au sein des populations de la banlieue. En effet, les femmes de cette localité ont décidé de battre le macadam afin que le gouvernement prenne ses responsabilités et les sortent de « cette situation désastreuse ». Le leader du Jëf Jël, M. Talla Sylla est allé séance tenante présenté ses condoléances à la famille de la victime avant de s'adresser aux populations de Mousdalifa2. « Nous pensions être dans une République démocratique où il y a une démocratie effective des pouvoirs, une justice saine et indépendante. Mais malheureusement, nous constatons que c'est Abdoulaye Wade seul qui est au pouvoir, qu'il se substitue à la justice, décide d'être la justice et d'être le patron de la justice en décidant de ne pas m'arrêter ».
C’est en ces termes que M. Sylla a répondu au Chef de l’État, qui lors d’une sortie récente avait affirmé attraire ce dernier devant les tribunaux à la suite de son appel à l’insurrection lors de la marche des jeunes du front Siggil Sénégal tenue dernièrement. Mais, le leader du Jef Jel réplique en ces termes : « Ce pays n'a ni lois ni règlements, il n'y a que Me Wade. C'est lui qui est le chef, il dirige le législatif et le judiciaire. Il l'a montré en intervenant sur le dossier de mon agression qui est toujours entre les mains des procureurs ». Pour Talla Sylla, « quand un homme devient l'État, et qu'on est une République de propagande jusqu'à la cuisine de la ménagère, il y a de quoi réagir avec les cordes vocales au plus fort ». Et selon lui, « le peuple sénégalais doit s'organiser dans les quartiers, dans les villages, dans les lieux de travail et par un mouvement d'ensemble, il pourra dans ce cas renverser Abdoulaye Wade ». Il a rappelé qu’il a souvent évoqué les problèmes des inondations dans ces zones.
Et d’expliquer : « Mais, Wade ne considère pas la banlieue, c'est la raison pour laquelle il est resté huit ans sans venir nous voir. Et lors de sa visite, il n'est même pas venu dans les localités inondées. Il est resté à l'entrée de Pikine ». À l’en croire, « c'est un manque de respect ». Talla Sylla et ses militants prévoient de choisir un jour pour attirer l'attention de la communauté nationale et internationale mais aussi la presse afin de discuter des décisions à prendre face à la situation que rencontre le pays. Pour lui, " ce qui se passe à Pikine est plus grave que dans les guerres parce que les morts y sont plus nombreux". Mais, il rassure les populations en parlant d'expertise, mettront en place lui et des érudits avec leurs moyens pour éradiquer les problèmes de la banlieue pikinoise.
Le leader du Jef Jel se demande pourquoi « le gouvernement dit que les populations doivent déménager alors qu'il savait que ces zones étaient des zones inondables et il a laissé les habitants y habiter ». Il ajoute que si même l'État à cette époque n'avait pas les informations pour savoir que ces zones allaient inonder comment les populations seraient au courant. Et que "dans les deux cas la responsabilité de l'Etat est engagée et que tout ce qu'il devrait faire, il devrait le faire en concertation, en dialogue". Selon Talla Sylla, « le Pds ne signifie pas Parti Démocratique Sénégalais mais Pabi-Doom bi-Soxna ci ».
Et il se demande : « Est-ce qu'ils sont les seuls habitants de ce pays ou si le Sénégal leur appartient. Abdoulaye Wade est un criminel puisqu'on dit que tout son entourage se compose de bandits alors lui c'est le chef des bandits car c'est lui qui les nomme, qui les enrichit, qui les dirige donc c'est le chef ». Et d’ajouter : « Wade a fait ma promotion quand il a envoyé ses agresseurs pour m'attaquer avec des marteaux. Il veut nous replonger dans l'esclavage ».
Auteur: Assy GAYE
Nettali : Dimanche 23 Nov 2008
ACCUSE D’ETRE DERRIERE LA CONVOCATION DE KARIM WADE : Mamadou Seck assume à moitié dans Jeune Afrique
NETTALI.NET- S’il élude, depuis le 16 novembre où il a été élu président de l’assemblée nationale, la question de sa responsabilité dans la convocation de Karim Wade devant l’Hémicycle (qui a valu à Macky Sall d’être débarqué du perchoir), Mamadou Seck a fini par parler dans les colonnes de Jeune Afrique.
Interrogé par Cheikh Yérim Seck, il a déclaré, dans le numéro de J.A. à paraître demain : « J’assume mon appartenance à la commission des finances qui a initié la convocation. Mais dès que la conférence des présidents a statué et accepté d’y donner suite, ce n’était plus de notre responsabilité. Les formes que la convocation a prises, et qui ont pu choquer le chef de l’Etat, ne m’engagent pas non plus. Je n’ai jamais voulu régler le moindre compte avec le fils du président. » A l’entendre, commente J.A., « l’initiative de la commission des finances a été dévoyée. » Et l’hebdomadaire parisien d’ajouter : « le nouveau président de l’Assemblée donne d’autant plus de gages que son mandat n’est plus que d’un an renouvelable depuis la réforme constitutionnelle qui a conduit à l’éviction de son prédécesseur. » Avant de dresser de Mamadou Seck le portait d’un personnage « consensuel », « modéré, réservé et courtois ». « A 61 ans, celui qui ruminait une certaine amertume depuis son départ du gouvernement, en février 2006, revient en première ligne. » Cheikh Yérim Seck conclut son article par une phrase qui montre, à ceux qui en doutaient encore, que le nouveau locataire du perchoir ne réitérera pas les ‘’erreurs du passé’’ : « Maire de Mbao depuis juin 2002, Mamadou Seck, faisant peu de cas de la séparation des pouvoirs, admet être à son poste pour ‘’servir Wade’’ ».
L'OBSERVATEUR:
POUR FAIRE FACE A LA DETTE INTERIEURE L'ETAT GAGE SES ACTIONS SONATEL A 80 MILLIARDS
Article Par Papa Souleymane Kandji,
Paru le Lundi 24 Nov 2008
AU BORD DE L’ASPHYXIE FINANCIERE
L’Etat gage ses actions Sonatel à 80 milliards Fcfa
Les tensions de trésorerie notées au niveau des finances publiques et l’importante dette intérieure qui en a découlé ont poussé le gouvernement à user de solutions «extrêmes» pour renflouer ses caisses. Aussi, des sources ayant des connexions évidentes dans la haute finance, et relayées par «Le Confidentiel», font état d’une idée qui a fini de séduire en haut lieu : gager les actions détenues par l’Etat au niveau de la Société nationale de télécommunications (Sonatel) et aller s’endetter auprès du privé.
La solution de sortie de crise financière sera douloureuse pour le Sénégal. Le Fmi a donné son onction pour deux possibilités pour trouver de l’argent afin d’apurer la dette intérieure. La première consiste à gager les actions de l’Etat dans le capital de la Sonatel. Ainsi, l’Etat lèvera 80 milliards de francs Cfa. Évidemment, c’est loin de ce que valent ces actions détenues par l’Etat et estimées à plusieurs centaines de milliards au prix de l’action à la Brvm (Bourse régionale des valeurs mobilières). Mais, il ne s’agit que de gage. L’Etat retrouvera ses actions s’il paie. Avec 80 milliards, l’apurement de la dette intérieure va commencer. En revanche, il n’est pas dit que toute la somme dégagée avec ce prêt gagé suffira à apurer la totalité de la dette intérieure évaluée officiellement à 174 milliards de Fcfa et les dépenses hors budget qui seront forcément payées même si ce n’est pas en totalité.
Recours aux bailleurs privés
Aussi pour pouvoir payer en totalité la dette intérieure et relancer la machine économique, le Fonds monétaire international (Fmi) a déjà donné son aval pour que le Sénégal emprunte sur le marché financier et au niveau des banques commerciales. Cette dernière solution a un coût qui fait grimacer les autorités. Car le taux bancaire auquel il faudra s’engager est de 15 %. Cela va donc coûter très cher par rapport aux emprunts sur le marché financier de la Zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine) où les taux ne dépassent pas 7%. L’Etat pourra-t-il se passer des banques commerciales pour sortir de la crise financière ? Si le Sénégal signe avec le Fmi, la France est déjà prête à le soutenir, via l’Agence française de développement (Afd). Même si le montant n’est pas encore connu, il reste évident qu’il «devrait être important». C’est le seul pays qui s’est engagé, selon nos sources, d’autant plus que les contacts noués en Asie par le conseiller financier Karim Wade «n’a rien donné d’encourageant avec 15% d’intérêt proposé par les banques asiatiques».
L'OFFICE:
Les trois d’abord…
Macky Sall , candidat à la présidentielle de 2012. Une révélation de son sherpa, Me Alioune Badara Cissé. Idrissa Seck est aussi, candidat à la présidentielle de 2012. Karim Wade hésite, et envoie ses « soukh » au charbon. Tous ont comme dénominateur commun d’être des « fils » de Wade, biologique ou bannis. Un seul d’entre eux peut sortir du lot pour faire face à l’opposition. Macky Sall ne s’est pas encore évalué. Karim Wade n’a qu’un seul atout et argument : fils de Wade ! Idy a été 2 e à la présidentielle de 2007. Il faut s’attendre à une bataille à mort entre ces trois, avant que l’opposition n’entre dans la danse… De véritables surprises en perspective.
( Mor Todjangué )
SUD QUOTIDIEN:
NIORO / MOUSTAPHA NIASSE LEADER DE L’AFP « Nous devons restituer à l’Etat, la Republique »
par Abdoulaye FALL | SUD QUOTIDIEN , lundi 24 novembre 2008
Le Secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse estime nécessaire de donner à notre pays une architecture institutionnelle et constitutionnelle nouvelle. Cela passe sans détours, selon lui par la restitution à l’Etat, de la République. Il a agité de telles idées le week-end dernier à l’occasion d’une rencontre avec la presse tenue dans son village de Keur Tapha situé à environ une soixantaine de kilomètres au Sud Ouest de Kaolack.
Moustapha Niasse, le leader de l’Afp touve la gestion de notre pays est quasi monarchique. Tout y est entre les mains d’un individu, constate-t-il. Selon lui pour corriger une telle situation, il revient aux Sénégalais et aux Sénégalaises de restituer à l’Etat, la République.
Une telle proposition permettra non seulement d’assurer un gestion saine des affaires publiques, mais donnera surtout aux Sénégalais le privilège de mettre un terme à la gabgie qui caractérise jusqu’ici la gestion du pays. Pour lui, « il est devenue une nécessité de procéder à cette réforme approfondie qui ramène l’état dans la république, qui restitue l’état à la république, car la République à travers son patrimoine, a perdu l’état. Il faut que la république continue de gérer et de porter l’état ». La crise qui secoue aujourd’hui, le pays est multidimensionnelle selon lui, car elle touche tous les secteurs de la vie.
Le Secrétaire général de l’Afp estime que l’Etat doit sans doute penser à la relance de l’économie rurale et l’agriculture, l’élevage, l’artisanat. Cette une démarche va aussi nécessiter selon Moustapha Niasse, la renaissance du tissu économique national obtenu grâce aux petites et moyennes entreprises. (PME), en réhabilitant les secteurs du commerce, du transport et de l’artisanat. Il trouve par contre que la crise qui frappe notre pays est antérieure à celle intervenue dans le monde « avant même les années 2000, nous avions senti la crise et c’est pourquoi, nous avions tous misé sur l’alternance.
Malheureusement, les problèmes que vivent les Sénégalais sont aujourd’hui, multipliés par trente ou même par cent, c’est en fait ça la fluctuation que vivent les Sénégalais ». Entouré des membres de son bureau politique lors de cette rencontre, le leader de l’Afp a ainsi appelé à la mobilisation générale pour bouter Wade et son pouvoir loin de la gestion des affaires de ce pays, a-t-il conclut
Gala… Et vogue la galère !
Le Méridien fut, l’instant d’un samedi, le cadre d’une gigantesque parade d’insouciants. Du cousu main en matière d’organisation et d’efficacité. Au menu, Fund raising et Auction à l’américaine avec, en auréole, la fille de Malcolm X servie par le traiteur maison, cadet du maître de cérémonie. Le tout Dakar du clinquant, parvenus, larbins enrichis se sont exhibés. Selon la presse de service, ‘costumes et robes de soirée ont rivalisé d’élégance au même titre que les voitures de luxe..’
Le dîner musical prit les allures d’une véritable orgie de m’as-tu donné, m’as-tu chanté, sur un parterre rutilant de vanités futiles et indécentes. Rien à voir avec les galas Zonta Club des temps où les milliards de l’Etat et des citoyens se taisaient. C’était tout un évènement lorsque le représentant du Groupe Mimran sans rival arrachait la mise ; généralement, un tout petit bijou vendu aux enchères au profit de la Fondation Egalité Partage de Liz-Première Dame.
Autre temps, autres mœurs. Aujourd’hui, les milliards bavardent pour narguer ou museler les abonnés au ‘gobar-jáasi’. Entendez ceux qui, conjoncture oblige, déjeunent, puis dînent de l’unique repas quotidien. A la parade du Méridien, le maître d’œuvre de la soirée annonce sa trouvaille : ‘Roky ma Roky’ : donnant donnant. C’est-à dire : mon chant, ton chèque certifié. Entre rupins, on se méfie. Même pour humilier Satan en concert.
- Mesdames et Messieurs, faites vos choix !
Le sang de l’ego senegalensis ne fit qu’un tour chez Jomba Ñaaw, Lam bu Diis, Yax bu Réy, ivres d’afficher leurs dimensions. De la scène, s’envole aussitôt Ndobine-l’oiseau dont l’acquéreur se fend d’un chèque de cinq cent mille francs accompagné de dandinements que lui envierait le volatile. Le chanteur émoustillé, enchaîne avec Thiapatioli-l’Incomparable, réclamé par Vieux Pachyderme pour un autre demi milliard ‘te di ko xéeb…’ Autrement dit : juste assez pour ne pas s’attirer la nuée fiscale.
Xaalis, le tube fétiche de tout ce beau monde, tambourina, dans le scintillement d’une robe mise à prix : 250 000 Francs. Rien que ça… Ah que c’est bon l’argent ! Le clou de la soirée, raconte-t-on, fut enfoncé par le tonitruant Maître Ass Dadais esquissant, avec la gouaille et l’audace qui le caractérisent, des pas de danse appris entre deux notes d’Alternance. Inouï ! De ce cirque grotesque, il siérait de rire à crever. Hélas, le contexte économique tragique que vivent les populations sénégalaises au mépris d’imperturbables jouisseurs arrache plutôt des larmes.
Amadou Guèye NGOM Critique social