POLITIQUEà la mode WADE
L’OBSERVATEUR : trinité politique
LES WADE, LE PDS ET LA « GENERATION DU CONCRET » Désir de trinité politique ou simple diversion politique?
Article Par Alassane K. Kitane Thiès : allou67@yahoo.fr,
Paru le Mardi 17 Jui 2007
Selon Georges Orwell: « la liberté n’a de sens que si on a le droit de dire aux gens ce qu’il n’ont pas envie d’entendre ». Aussi, seuls les hommes libres ont-ils le privilège de dire exactement ce qu’ils pensent ou même de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Le militantisme et ses exigences (discipline de parti, solidarité de parti, discrétion, etc.) et surtout l’opportunisme politique, sont devenus, pour ainsi dire, les charges pesantes qui plombent les ailes de l’esprit de discernement et qui brouillent la faculté critique.
Les militants et sympathisants du PDS ne peuvent, sous peine de faire preuve d’hypocrisie manifeste, faire l’économie d’un débat et d’une réflexion sur la « génération du concret », sur ses véritables ambitions et ses bases financières. Il faut (et c’est le moment !) en parler puisque nous sommes en démocratie. Wade père a façonné le PDS (et même la conscience politique de beaucoup de Sénégalais) et voici venir Wade fils, mais par quelle structure politique réussira-t-il à s’imposer : le PDS ou « la génération du concret » ? Voilà la révoltante question qu’on est obligé cependant de se poser. Le PDS acceptera-t-il d’être une sorte de « saint esprit » pour Karim Wade ou, au contraire, ce dernier forgera-t-il sa « génération du concret » pour en faire une officine de façonnage de son image et un tremplin politique qui, a le privilège quand même d’échapper à la rigueur de la compétition politique du fait de son statut hybride ?
Ceux qui savent observer attentivement les faits politiques doivent avoir fini de constater que l’image de Karim, le nouveau Messie politique des opportunistes, est, chaque jour qui passe, gravée dans les consciences et ce, de manière absolument habile et sophistiquée. Il faut dire que dans les modes actuels du marketing politique, l’image physique du héros est moins essentielle que ce qu’il représente dans le psychisme des citoyens. Aussi, l’image d’un Karim redoutable gestionnaire de dossiers financiers, habile négociateur économique, mais surtout l’unique dépositaire « légitime » du legs politique et économique de Me Wade, est de plus en plus ancrée dans les consciences concomitamment à un effort de présenter le PDS sans Me Wade comme une coquille vide vouée à l’anéantissement. Dans l’entreprise de polissage de l’image de Karim on fait circuler les rumeurs les plus fantaisistes, on fait semblant de l’attaquer pour lui tendre admirablement la perche, on lui reproche ce qu’il n’est pas pour mieux faire voir ce qu’il « est », etc. Le problème n’est pas de savoir si Wade père cautionne ou non les prétendues ambitions présidentielles de son fils (des ambitions ne sont pas à cautionner) : c’est un faux débat ! Le vrai problème est le « fait » Karim : c’est un fait et, comme tout autre fait, il est têtu, omniprésent dans la presse et dans les esprits. On sait depuis Plotin, qu’il est de la nature de tout être s’acheminant vers la perfection de désirer procréer : la nature et la société ne sont donc pas contre un tel principe. En revanche, ce que nature et société ne peuvent nullement garantir c’est la pérennité des honneurs et des titres : un Président n’engendre pa nécessairement un Président, pas plus qu’un prophète n’engendre un prophète.
Certains responsables politiques du PDS font semblant d’ignorer le phénomène Karim alors qu’en réalité il s’agit pour la plupart d’entre eux d’une tactique d’opportuniste ; et ceux qui, pour l’instant, affichent leur soutient au fils du Président et évoquent un destin présidentiel inéluctable ne sont en réalité que des affairistes politique : il s’agit d’un véritable marchandage à propos d’objectifs politiques personnels. Si le PDS laisse faire la « génération du concret » ce sera à la fois un aveu d’impuissance de sa part et une certification des affabulations de Idrissa Seck ; et dans les deux cas ce serait trop grave. D’ailleurs s’employer à offrir le PDS à Karim Wade pour qu’il réalise ses prétendues ambitions présidentielles c’est assurément la meilleure façon de lui adresser le preuve éclatante qu’il n’a nullement la carrure de Me Wade, car ce dernier est parti de rien, il n’a rien hérité politiquement : il s’est battu seul comme l’ont fait tous les grands de ce monde. Pourquoi d’ailleurs les transhumants sont-ils les plus zélés à défendre la « cause » présidentielle de Karim ? Les militants authentiques du PDS doivent certainement être en train de croupir sous la pesanteur de la honte car ce triste débat autour de la succession de Me Wade par son fils ressemble plutôt à un discrédit total porté à leur capacité de diriger ce pays ou à être de dignes héritiers de Me Wade. Or peut-on refuser à quelqu’un la légitimité de succéder à Me Wade tout simplement parce qu’il n’est fils de ce dernier ? Il ne sert à rien de nous retourner la question au sujet de Karim ; personne n’est, en effet, contre ses prétendues ambitions politiques : le problème est que c’est politiquement médiocre de miser sur le charisme et la présidence de son père pour se tailler un « costume » présidentiel. C’est aussi moralement inacceptable que les véritables combattants soient délaissés au profit d’une personne dont le seul « mérite » est d’être le fils du Président. D’ailleurs cette tentative d’imposer Karim comme la seule alternative pour le PDS est trop suspecte, car les esprits pernicieux commencent à se demander si le Palais n’était pas obligé d’aller dans ce sens au regard de possibles scandales qu’on ne souhaiterait pas laisser sans garantie de camouflage?
Il faut revenir à plus de sérénité car la carrure d’homme d’État ne se transmet pas par le sang : il faut accepter de laisser sa personnalité se mouler dans les écueils du temps qui sont les seuls gages de l’expérience et de l’expertise politiques. C’est simplement dommage et très affligeant de constater que le pouvoir de l’argent renferme cette nocivité sur les valeurs et repères des Sénégalais : sans son assise financière M. Karim Wade serait-il capable de convaincre un seul Sénégalais d’adhérer à ses supposées ambitions politiques ? Karim Pour quel projet politique ? Si c’est pour perpétuer celui de son père c’est assurément là une piste périlleuse, car les Sénégalais ne méritent quand même pas qu’on cherche à les persuader que demain on ira pas plus loin que Me Wade ; même s’il faut reconnaître que son génie est exceptionnel. Notre conviction est que Karim et ses « amis » ont mille fois mieux à faire : concentrer toutes leurs forces et leur ingéniosité à faire de ce quinquennat de Wade une réussite exceptionnelle tant du point de vue des résultats concrets que de celui des perspectives économiques et politiques. S’écarter de cette voie et prétendre que Karim est le mieux placé pour parachever l’œuvre de son père, ce n’est pas seulement avilir les militants et sympathisants du PDS, c’est surtout poser les jalons d’une probable tradition qui sera, sans nul doute, un danger pour la pérennité de notre État : se servir du pouvoir pour installer son fils aux commandes n’est aucunement un acte imputable à Me Wade que nous avons connu et adulé. Nous aimons Wade jusque dans les moindres fibres de notre être et, ne serait-ce que pour cette raison, nous estimons qu’il est de notre devoir de nous battre avec les moyens à notre disposition pour que son nom ne soit jamais terni par des manœuvres qui ne sont pas du tout conformes à sa nature, ni même à son histoire. Le véritable combat aujourd’hui c’est de s’activer pour que les Sénégalais regrettent Wade après sa retraite et ce, non pas parce que ce sera l’apocalypse, mais parce qu’ils auront la conviction que le Sénégal aurait été mieux s’il avait élu Me Wade plus tôt. Pour ce faire, le premier obstacle à éviter est le pouvoir et l’argent, car ces deux choses sont exactement comme « La Peau de Chagrin » que Honoré de Balzac avait formidablement imaginée au 19e siècle pour symboliser la tyrannie destructrice du pouvoir : le pouvoir politique c’est comme cette peau de chagrin magique qui, quand on la touche, peut exaucer tous les vœux, mais qui, malheureusement, se rétrécit après chaque usage. Le pouvoir est ainsi fait : plus on en use, davantage on en abuse et moins on en dispose, car pour reprendre la thèse de Mme S. Weil : les hommes ne sont pas des choses ; ils sont des êtres de volonté et par conséquent tout pouvoir sur eux est à la fois instable et fatalement limité dans le temps. Alors faut-il rappeler aux animateurs de la « génération du concret » la vieille sagesse que l’antiquaire livra à Raphaël de Valentin, héros du roman susmentionné de Balzac : « vouloir nous brûle et pouvoir nous détruit…» alors tempérance et sérénité!
Cependant la thèse de la diversion n’est pas à écarter et elle n’est guère absurde : l’activation de la piste Karim pourrait, en effet, être un formidable outil de sélection pour, à la fois, isoler les « mouches politiques » et tâter le moral des différents prétendants à la succession afin de s’apercevoir de leur dignité, de leur lucidité et de leur tempérance dans leur désir du pouvoir. Au regard de toutes ces considérations donc nous sommes amenés à penser que le meilleur service qu’on peut rendre aux Wade c’est de leur dire non pas ce qu’ils veulent entendre (ou du moins ce qu’on croit qu’ils veulent entendre) mais, justement ce qu’ils ne veulent pas entendre ; dès l’instant qu’on perd cette faculté, on est contraint de vivre l’aporie existentielle de l’esclave devant son maître : il lui doit service, mais en tant qu’esclave, il est, par nature, incapable de révéler à son maître sa véritable nature (il se contentera de lui envoyer des fleurs dans le souci tragique de ne pas l’indisposer). Il faut par conséquent s’affranchir de la peur d’être déshérité pour véritablement commencer à mériter un quelconque héritage. Le problème n’est donc plus d’être pour ou contre les éventuelles ambitions politiques de Karim, c’est au contraire de se battre pour que ni le pouvoir politique, ni le PDS (qui n’appartient quand même à personne puisque ce n’est pas une propriété privée) ne lui servent de tremplin, d’où est-il nécessaire de tracer une claire ligne de démarcation entre le PDS et la « génération du concret». Le PDS et les hommes qui y militent depuis belle lurette ont un honneur à préserver et une responsabilité historique face aux Sénégalais. Que Dieu fasse que les requins politiques ne dévorent les authentiques militants et ne s’abreuvent des larmes de détresse versées par ces derniers durant les années de calvaire politique !
Le Sénégal de l’alternance : De l’amateurisme doublé d’une confusion des rôles.
Article Par Moussa ndiaye : moussatanda@hotmail.com,
Paru le Mardi 17 Jui 2007
Depuis le 19 mars 2000, le Sénégal est dans une phase de son évolution politique appelée alternance. Un grand pas venait d’être franchi vu les conditions de déroulement du processus électoral. Avant même la proclamation officielle des résultats, Abdou Diouf, Président sortant et candidat à sa propre succession félicita Abdoulaye Wade de sa victoire. L’exception sénégalaise était à la une de la presse. Tout un peuple avait placé son espoir en un homme, vieux routier, opposant pendant 25 ans et fervent militant de la démocratie disait-on.
Le peuple sénégalais qui s’estimait mature pour la leçon de démocratie administrée au monde entier, se crut revenir d’un rêve. La mal gouvernance fut annoncée par Amath Dansokho. Depuis lors, l’amateurisme est le caractère commun des actes posés par le gouvernement de l’alterna .Des idées, on parle de projets ou de plans : que d’éléphants blancs. Un projet est une idée mûrie dont la mise en forme répond à des normes préalablement définies comme : étude de faisabilité, périodisation, stratégie, moyens, partenaires, groupes ciblés, résultats attendus et budget. La projection et la planification sont malheureusement méconnues de nos autorités. Depuis quand parle-t-on des grands chantiers du chef de l’Etat ? Depuis sept ans, pas un seul de réalisé ; peut-être le pont de Médina Ndadbé mort-né, le plan REVA dont le seul mérite est d’avoir achevé la politique de démantèlement de la filière arachidière sans solution de rechange . On ignore que l’arachide n’est pas seulement commerciale ; elle est aussi fourragère et entre dans tous les repas au Saloum. C’est pourquoi la pauvreté s’est accentuée dans le milieu rural représentant 70% de la population au moment où on nous parle de situation économique reluisante. L’inflation a atteint des proportions jamais égalées avec plus de 100% pour certains produits.
Les nominations aux postes de responsabilité ne répondent guère aux profils indiqués. Le commun des sénégalais est informé du fait que la fonction de Directeur de cabinet revient de droit aux fonctionnaires de la hiérarchie A1. Pour réparer, Monsieur Babacar Gaye a été rétrogradé pour remplacer Monsieur Abdoulaye Faye au poste de Directeur de cabinet politique : une aberration ; un cabinet demeure un cabinet. Cette histoire et celle de la nomination du gouvernement ont fini de jeter le discrédit sur le Sénégal. C’est dans ce pays où l’on assiste pour la première fois à une permutation entre ministres (les locataires des ministères de l’Economie maritime et de l’Environnement tout récemment). Les agences comme l’APIX et l’ ANOCI supplentent des ministères dans leurs domaines de compétence. Ces faits sont quelques exemples pour illustrer la légèreté et le caractère informel des décisions prises au sommet de l’Etat. Mai notre plus grand malheur est la confusion des rôles. Le palais présidentiel est sujet à un cumul de fonction : siège du PDS et de la CAP21. les responsabilités étatiques sont confiées aux inconditionnels du secrétaire général du PDS, seule constante dans sont parti, par conséquents un hommes aux idées indiscutables : que de béni-oui-oui. L’actualité tourne autour de la formation du parti-Etat. Ce projet de refondation du parti démocratique sénégalais ou formation d’un parti présidentiel risque de revigorer l’homme et de le conforter dans ses positions despotiques.
En fait, ce n’est que la gestion familiale par translation. Voila pourquoi monsieur Karime Wade, en bon aîné de famille, s’est bien positionné dans la gestion de son père et cherche ses marques sur le terrain politique. Ainsi la dévolution du pouvoir sous forme dynastique entre les Wades se prépare. De l’Etat à la famille en passant par le parti, les rôles sont ainsi confondus. Tel est le Wadisme.
CONTRIBUTION Le Sénégal face à la flambée des prix du pétrole ?
Article Par Ibrahima NDIAYE, Etudiant en master d’économétrie à l’,
Paru le Mercredi 18 Jui 2007
Incontestablement, la flambée des prix du pétrole fait courir d’énormes risques économiques et sociaux au Sénégal en tant que pays pauvre et pauvre en pétrole et dont l’économie est fortement tributaire de cette matière première. Le secteur industriel, une partie du secteur agricole ainsi que le tissu social fonctionnent par l’électricité dont la production absorbe près de 40% du volume total des produits pétroliers importés. « L’augmentation de la demande est d’environ 10% l’an »précise Pr. Moustapha Kassé, économiste et enseignant à l’Université de Dakar. Le cours du brut ne cessant d’augmenter au point d’atteindre presque le seuil de 80 dollars le baril sur le marché international, deux questions se posent indubitablement: Quelles sont les conséquences de cette augmentation drastique ? Alors que faire ? Tous les analystes s’accordent sur les incidences catastrophiques de ces augmentations drastiques (augmentation de bouteille de gaz……) .Dans son allocution d’ouverture de la Conférence des Ministres des Panpp (pays non producteurs de pétrole), le ministre de l’énergie montre qu’à titre d’exemple, la facture pétrolière du Sénégal a plus que doublé entre 2002 et 2005 passant de 200 milliards de F CFA à 426 milliards de F CFA soit une surcharge cumulée de 320 milliards de FCFA…. Par ailleurs, les subventions pétrolières du Sénégal qui se chiffraient à 23 milliards de FCFA en 2002 pourraient s’établir à 17 milliards de F CFA en 2006. Cette situation fait peser, des menaces graves sur la stabilité économique, financière, sociale. En effet, si des mesures ne sont pas prises pour supprimer cette surcharge, les Panpp s’achemineront inéluctablement vers le désinvestissement et, de façon plus globale, la régression économique. La promotion de l’éducation et l’accès aux services de santé et à l’eau potable ne sera plus que des voeux pieux. Pire, si cette situation devait persister, les pays producteurs de pétrole risquent d’être exposés à des flux migratoires importants des populations des pays non producteurs (l’immigration clandestine constatée en est une pertinente illustration). On doute fort que l’on puisse s’opposer à ces courants irrésistibles. Face à cette situation pénalisante pour les activités économiques et sociales le professeur kassé rappelle « que les solutions doivent être confinées dans le court et le moyen terme » vue les moyens limités de l’Etat. Dans le court terme, les solutions ne peuvent être que de deux ordres : soit appliqué la vérité des prix ou alors mettre en place des subventions publiques.
Dans le premier cas de figure, comme l’observe le Ministre de l’énergie, quand les prix des produits pétroliers baissent (au) plan des cours mondiaux, nos prix baissent. Quand les prix des produits augmentent, nos prix aussi augmentent; Evidemment cette évolution entraîne deux conséquences négativement corrélées: d’une part la montée d’une inflation généralisée et de l’autre l’érosion du pouvoir d’achat des consommateurs y compris l’énorme partie qui n’a même pas accès à l’électricité. Face à cette situation, il urge pour le gouvernement ne mettre un système fiable de subvention (un fond de stabilisation par exemple) qui permettra aux acteurs sociaux et aux citoyens les incidences négatives de la fluctuation des prix. Ce mécanisme ne doit pas poser problème comme le souligne toujours le professeur KASSE. Il consistera à appliquer un prix acceptable et quand les prix augmenteront procéder à des subventions afin d’éviter des phénomènes d’inflation dans les autres secteurs de l’économie. Ces politiques de court et moyen doivent être combinées avec le long terme. Pour ce faire la mise en place d’une politique fondée sur la maîtrise de la carte énergétique par valorisation prioritaire des énergies renouvelables s’impose. En conséquence, la maîtrise de l’énergie s’impose comme une priorité et passe impérativement par la définition d’un autre modèle de production et de consommation énergétique. Dans cette direction, l’élaboration d’une nouvelle politique énergétique basée sur les biocarburants est plus que nécessaire. Pour ce faire il urge pour nos gouvernants de mettre sur place un programme pour une mise en œuvre rapide d’une telle initiative qui dans une certaine mesure pourra constitué un remède face à ce mal qui agite aujourd’hui les milieux des décideurs politiques, les spécialistes du jeu pétrolier, les scientifiques, les chercheurs, les journalistes et les simples citoyens sur le pétrole. En conséquence, la politique de l’énergie doit être érigée en politique prioritaire. Il devient impérieux et urgent de s’orienter vers une triple voie de sortie par: L’élaboration d’une politique d’investissements massifs et de subventions dans la recherche et le développement de sources alternatives aux énergies fossiles, et la construction des infrastructures nécessaires pour ces modèles énergétiques.- L’instauration d’une politique d’économies d’énergie afin d’obtenir une meilleure efficacité énergétique des hydrocarbures. Le Sénégal à lui seul ne pourra le faire. Ainsi il urge pour les Pays Africains Non Producteurs de Pétrole (PANPP) qui payent plus durement le contrecoup du renchérissement du prix du brut d’élaborer des politiques publiques de maîtrise énergétique et mettre en place des institutions qui assurent un meilleur accès et un partage plus équitables des ressources et des résultats des innovations technologiques et des recherches en cours sur les énergies alternatives
MESSAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AUX DÉPUTÉS «En cas d’absences répétées, le député doit être déclaré démissionnaire d’office»
Article Par Ibrahim Saandi KEMBA (stagiaire),
Paru le Mercredi 18 Jui 2007
Le Premier ministre, M.Cheikh Hadjibou Soumaré a été, hier, l’hôte du président de l’Assemblée nationale. Et c’est pour délivrer un message que le Président de la République lui a transmis. Entre autres points ayant fait l’objet de cette rencontre, figure en bonne place l’absentéisme des députés. Ainsi que la modification de la Constitution pour l’instauration « d’une session unique d’octobre à fin juin sans interruptions». Pour Me Wade, en cas d’absences répétées, le député doit être déclaré démissionnaire d’office comme le stipule l’article 104 du règlement intérieur.
Les députés vont forcément respecter leurs droits et devoirs qui leur reconnaît la troisième chambre de la République. Et pour cause, le Chef de l’Etat recommande au bureau et à la plénière l’application stricte du règlement intérieur qui, en son article 104, prévoit qu’en cas «d’absences répétées sans motifs, le député peut être déclaré démissionnaire d’office». À ces propos, le président dira par la voix du Premier Ministre que «le peuple sénégalais n’a pas apprécié l’absentéisme des députés pendant la législature écoulée». À l’en croire, des délibérations dans une salle quasiment vide signalent l’inactivité de la plupart des députés qui n’accomplissent pas ainsi leur devoir parlementaire. D’ailleurs, selon le message du président de la République qui a été lu par Hadjobou Soumaré hier à l’Assemblée nationale, le règlement intérieur pourrait être revu pour redéfinir la notion d’absence qui serait «non seulement valable à l’ouverture de la session mais aussi aux séances de commission et à la plénière». Pour le président, certains élus ne font plus une priorité de la fonction de représentation du député, mais s’adonnent à d’autres occupations. Selon lui, deux séances annuelles paraissent inutiles. De ce fait, il suggère que la Constitution soit modifiée pour l’instauration « d’une session unique d’octobre à fin juin sans interruptions». «Je vous commande d’user de la faculté d’instituer des commissions d’enquêtes dans tous les domaines d’activités de l’Exécutif», dixit Me Wade. De son avis, l’Assemblée nationale devra complètement être réhabilitée de l’intérieur pour être plus fonctionnelle.« J'ai fait mien le principe de la mobilité des députés qui doivent pouvoir se rendre à tout moment auprès de leurs électeurs», a soutenu Me Wade. C’est pourquoi il estime que chaque député devrait avoir à sa disposition un véhicule. Cette attribution devrait, selon lui, se faire en toute propriété pour réduire les dépenses de réparation et d’entretien qui aujourd’hui sont à la charge de l’Etat. Il faut rappeler qu’en vertu de la séparation de pouvoirs, notre Constitution, qui a instauré leur collaboration, permet au président de la République d’intervenir dans la vie parlementaire en tant que garant du fonctionnement régulier des institutions. C’est dans cet esprit que les dispositions de l’article 79 de la Constitution définissent les conditions dans lesquelles le président de la République communique avec l’Assemblée nationale
MESSAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AUX DÉPUTÉS «En cas d’absences répétées, le député doit être déclaré démissionnaire d’office»
Article Par Ibrahim Saandi KEMBA (stagiaire),
Paru le Mercredi 18 Jui 2007
Le Premier ministre, M.Cheikh Hadjibou Soumaré a été, hier, l’hôte du président de l’Assemblée nationale. Et c’est pour délivrer un message que le Président de la République lui a transmis. Entre autres points ayant fait l’objet de cette rencontre, figure en bonne place l’absentéisme des députés. Ainsi que la modification de la Constitution pour l’instauration « d’une session unique d’octobre à fin juin sans interruptions». Pour Me Wade, en cas d’absences répétées, le député doit être déclaré démissionnaire d’office comme le stipule l’article 104 du règlement intérieur.
Les députés vont forcément respecter leurs droits et devoirs qui leur reconnaît la troisième chambre de la République. Et pour cause, le Chef de l’Etat recommande au bureau et à la plénière l’application stricte du règlement intérieur qui, en son article 104, prévoit qu’en cas «d’absences répétées sans motifs, le député peut être déclaré démissionnaire d’office». À ces propos, le président dira par la voix du Premier Ministre que «le peuple sénégalais n’a pas apprécié l’absentéisme des députés pendant la législature écoulée». À l’en croire, des délibérations dans une salle quasiment vide signalent l’inactivité de la plupart des députés qui n’accomplissent pas ainsi leur devoir parlementaire. D’ailleurs, selon le message du président de la République qui a été lu par Hadjobou Soumaré hier à l’Assemblée nationale, le règlement intérieur pourrait être revu pour redéfinir la notion d’absence qui serait «non seulement valable à l’ouverture de la session mais aussi aux séances de commission et à la plénière». Pour le président, certains élus ne font plus une priorité de la fonction de représentation du député, mais s’adonnent à d’autres occupations. Selon lui, deux séances annuelles paraissent inutiles. De ce fait, il suggère que la Constitution soit modifiée pour l’instauration « d’une session unique d’octobre à fin juin sans interruptions». «Je vous commande d’user de la faculté d’instituer des commissions d’enquêtes dans tous les domaines d’activités de l’Exécutif», dixit Me Wade. De son avis, l’Assemblée nationale devra complètement être réhabilitée de l’intérieur pour être plus fonctionnelle.« J'ai fait mien le principe de la mobilité des députés qui doivent pouvoir se rendre à tout moment auprès de leurs électeurs», a soutenu Me Wade. C’est pourquoi il estime que chaque député devrait avoir à sa disposition un véhicule. Cette attribution devrait, selon lui, se faire en toute propriété pour réduire les dépenses de réparation et d’entretien qui aujourd’hui sont à la charge de l’Etat. Il faut rappeler qu’en vertu de la séparation de pouvoirs, notre Constitution, qui a instauré leur collaboration, permet au président de la République d’intervenir dans la vie parlementaire en tant que garant du fonctionnement régulier des institutions. C’est dans cet esprit que les dispositions de l’article 79 de la Constitution définissent les conditions dans lesquelles le président de la République communique avec l’Assemblée nationale
CONTRIBUTION Lettre ouverte à Monsieur le président de la République
Article Par AZIZ BANE Géographie UCAD, Journaliste communication à,
Paru le Mercredi 18 Jui 2007
Monsieur le Président à travers cette lettre, je vous invite à voir les problèmes que rencontre notre communauté rurale. Située dans la région de Thiès plus précisément dans le département de Tivaouane, la communauté rurale de Pire Goureye va mal, très mal même. Pire regroupe à elle seule polarise 72 villages, aucune infrastructure n'y a vu le jour. L'agriculture et le commerce constituent les seuls secteurs qui génèrent du profit dans le terroir qui compte 18461 habitants pour une superficie de 5192 km2. Nous constatons que Pire est presque pour ne pas dire rayé de la carte du Sénégal. Lorsque le défunt Puritain Fall était à l'assemblée, il défendait bien les intérêts de Pire et ses populations. Mais depuis son décès,on n'entend parler de Pire que lors du gamou annuel organisé par Son Exellence Moustapha Cissé à qui nous devons l'éclairage de la localité. A chaque élection, on n’assiste qu'à des promesses qui ne servent à rien puisque non respectées. Ainsi une longue pratique nous a enseigné que la promesse est une couverture peu épaisse et qui s'en couvre grelottera aux grands froids. Malheureusement, nous l'avons appris à nos dépens. Monsieur le Président, je voudrais parler d'un problème qui nous tient à coeur. Il s'agit de l'éducation à Pire car le CEM Elhadji Amadou Cissé a été construit pour accueillir les élèves de Pire et des villages environnants. Par la suite l'effectif a en effet augmenté de manière considérable. Les problèmes vont s'accroître davantage lorsque le CEM a été érigé en lycée, il y a de cela deux ans qui n'existe que de nom. L'école compte 760 élèves répartis dans 17 classes pédagogiques de la 6e à la 1ère , pour 10 salles de classes. Je dis bien 10 salles de classes. L'enseignement est assuré par 29 professeurs. Dans ces conditions on ne peut pas parler d'excellence. Pour pallier ce manque de salles de classes, des journées continues ont été élaborées à l'école pour permettre à tout un chacun de suivre normalement les cours. Ce système ne parvient jusqu'à présent pas à résoudre le problème. L'année prochaine il devrait avoir à l'école des classes de terminale L1,L2,S1,S2 et si rien n'est fait, ce sera la même chose ou ce sera pire avec la venue des élèves admis à l'entrée en sixième. A pire l'internet n'y est pas encore installé. Pour se connecter, il faut se déplacer jusqu'à Tivaouane. Le sport occupe une place importante à Pire car il ne se passe un jour où les jeunes ne se ruent vers les terrains. Pendant les vacances, les navétanes sont les seules préoccupations de la jeunesse. Cependant, depuis trente ans les navétanes se jouent dans un terrain vague; exposant les joueurs à un danger permanent. C'est pourquoi on assiste à beaucoup de scènes de violences durant les navétanes. Un terrain devant abriter le stade nous a été offert par le défunt Puritain Fall à coté de chez lui mais depuis la pose de la première pierre, le projet est tombé à l'eau et on n'en parle même plus. Depuis peu la communauté rurale a vendu le terrain à un des opérateurs de téléphonie mobile qui y a installé une antenne. Maintenant on nous a encore promis un stade sur un autre site, mais cela nous laisse perplexe parce que bien des promesses ont été faites. Bien d'autres choses se passent dans notre localité sans que personne ne daigne lever le plus petit doigt pour les dénoncer. Monsieur le Président,nous vous lançons un appel pour venir en aide à notre chère communauté rurale car elle en a vraiment besoin. Avec nos sentiments les plus distingués.
CREATION DE NOUVELLES REGIONS Politique de proximité ou découpage politique
Article Par Ousseynou NDIAYE à Kaolack, Militant Rewmi, karbalae200,
Paru le Mercredi 18 Jui 2007
Où s’arrêtera Wade dans son exercice favori de création de nouvelles régions ? Nous profitons de cette occasion pour inviter les populations des villes secondaires qui manifestent pour que leurs localités soient érigées en département de cultiver le civisme. Montesquieu disait : «Je suis un bon citoyen parce que j’aime le gouvernement où je suis né, sans le craindre, et que je n’en attends d’autres faveurs que ce bien infini que je partage avec tous mes compatriotes».
On savait que Matam était une ville délaissée depuis les indépendances. Quand Wade créa la 11eme région du Sénégal, nous avons applaudi des deux mains. Cependant, Wade grand parieur récoltera tous les bénéfices de son jeu lors des dernières échéances électorales dans une localité où le parti de Moustapha Niasse était fortement implanté et le parti socialiste traditionnellement bien représenté. La région de Matam reste jusqu’à présent sans infrastructures importantes. Durant la campagne des dernières législatives, Macky SALL, tête de liste de la coalition Sopi 2007 au pouvoir, a défié Abdoulaye Bathily, à dépanner le forage de son village natal, ce qui est grave en politique, il ne faut pas utiliser les moyens et la puissance de l’Etat contre des adversaires. Récemment, le pouvoir libéral a annoncé la création des nouvelles régions de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou, une politique de proximité à rapprocher les populations des gouvernants ou découpage politique. Là aussi, nous disons bonne chance à Wade, pardon aux habitants de ces nouvelles régions parce que nous militons pour le développement des infrastructures dans tout le pays. De grâce, les pronostiqueurs autour de Wade de faire de ces nouvelles régions des pôles de développement et non un calcul politique. Nous sommes des démocrates, si cette expérience réussit, nous dirons bravo malgré nos divergences politiques. En tout cas, tout le monde sait que Mata Sy Diallo règne à Kaffrine depuis très longtemps et que Wade a toujours voulu récupérer sans succès. Amath Dansokho, le maire de Kédougou reste très populaire dans son fief, mais n’a pas les moyens de réaliser ses projets pour sa région. Pour Sédhiou, les populations ont toujours réclamé des infrastructures dans une ville où Balla Moussa Daffé responsable libéral semble indéboulonnable, il ne faut pas arrêter la pression en si bon chemin pourvu que leur localité soit devenue région. Nous ne voulons pas croire à un découpage politique ce qui est dangereux pour la cohésion nationale. Vivement que cette fois ci Wade déjoue les pronostics et accélère l’émergence de ces nouvelles régions. Nous détestons la politique politicienne car nous portons le développement du Sénégal dans notre cœur.
CONTRIBUTION Karim Wademania, belle occasion d’épargner Wade père des
critiques
Article Par Ousseynou NDIAYE à Kaolack,
Paru le Jeudi 12 Jui 2007
Il ne se passe pas un jour où les photos de Karim Wade ne placardent la
une des journaux. Les moindres mouvements du fils de Wade sont
commentés
par la presse qui en fait ses choux gras. Wade et Karim ne méritent pas
cette publicité gratuite au moment où le peuple souffre. Pourtant ces
pisse-copies savent que l’épée de Damoclès est suspendue au-dessus de
leurs têtes. Karim n’hésite pas une seule seconde à saisir la justice
de
son père pour régler son compte avec les journalistes qui tentent
d’informer le peuple sur certains scandales et ces derniers finissent
par
lui demander pardon. Abdoulaye Wade a passé plus d’un quart de siècle à
critiquer, fustiger, harceler, dénoncer partout et tout le temps les
régimes des Présidents Senghor et Diouf, les qualifiant d’incompétents
qui
ne sortiront jamais le Sénégal du sous développement. Wade la seule
constante du pays pardon du Pds n’aime pas la contradiction encore
moins
les critiques, la preuve, débauchage des aboyeurs ou transhumants qui
ne
sont que des laudateurs attitrés du régime libéral. Le peuple
Sénégalais
meurt de faim, le régime de Wade nous propose Karim qui joue les
mannequins à longueur de journée dans la presse. Les Sénégalais
oublient à
cause de ce Karim Wademania que les denrées de première nécessité ont
atteint des prix jamais égalés, l’école Sénégalaise a atteint son
niveau
le plus bas, le monde rural ne sait plus à quel saint se vouer, les
femmes
sont considérées comme des kleenex, les jeunes se reposent au fond de
l’océan Atlantique en tentant de regagner l’Espagne. Tel est le régime
de
Wade qui oppose à ce bilan macabre à la Karim Wademania. Nous assistons
à
notre propre suicide collectif, à la presse et au peuple Sénégalais de
croire à une contre révolution du 19 Mars 2000. Le Président Mitterand
disait lors du suicide de son ancien Premier Ministre Pierre Bérégovoy
qui
avait perdu des élections et sévèrement critiqué par la presse. Il cite
:
« Toutes les explications du monde ne justifieront qu’on n’ait pu
livrer
aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie ». Nous avons
boycotté les élections législatives et le peuple nous a donné raison
avec
un taux d’abstention historique, donc Wade ne doit pas avoir le droit
de
vie et de mort sur le peuple.
VIVE LE SENEGAL ETERNEL !
? : 503 18 67 Militant REWMI
LETTRE OUVERTE A M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE LETTRE OUVERTE A M.
LE
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Article Par Babacar SECK,
Paru le Samedi 14 Jui 2007
Monsieur le président cette lettre vous interpelle directement. Elle
reprend en écho le malaise généralisé, la psychose collective qui
meurtrissent le peuple sénégalais martyrisé par une situation
socio-économique qui frise le chaos.
A l’instar d’un vieillard maladif, le Sénégal va très mal, si mal qu’un
médecin aurait du mal à choisir par où commencer pour le soigner.
Monsieur
le Président, avec tout le respect qu’un citoyen lambda doit à son
président, la situation actuelle du pays oblige l’intellectuel que nous
sommes ou que nous prétendons être à agir afin de diriger votre
attention
sur cette situation alarmante. Votre politique nous affame Monsieur le
Président. Le Sénégal ne se limite et ne saurait se limiter aux sphères
restreintes du Parti Démocratique Sénégalais (Pds). Il est temps de
rompre
avec votre ostracisme de mauvais aloi. Pourtant, le drame de
l’émigration
clandestine, phénomène catastrophique s’il en fut, devrait vous suffire
à
lui seul à vous convaincre une bonne fois pour toute que le Sénégal ne
se
porte pas très bien. Votre pays va très mal Monsieur le Président ! A y
regarder de très prés nous avons comme l’impression, Monsieur le
Président, que vous semblez ignorer que le Sénégal est un pays où la
vitalité économique dépend en grande partie de la bonne santé du
secteur
agricole. L’agriculture, en effet, nourrit plus de la moitié des
sénégalais .Malheureusement, elle se meurt depuis des décennies pour
des
raisons qui,dans une certaine mesure,engagent toute votre
responsabilité.
En effet, parallèlement aux incidences des aléas climatiques la
politique
agricole menée par le gouvernement constitue un facteur ralentisseur de
ce
secteur ; la filière arachidière agonise au profit d’autres cultures
qui
ne solutionnent à rien les problèmes immédiats du monde paysan
.Celui-ci,déjà à genoux,ne recevant quasiment plus de subventions et
d’aides en nature,subit actuellement les inflations des denrées de
première nécessité. Les jeunes voient leurs rêves brisés et la question
de
l’emploi reste jusqu’à présent une équation malgré les efforts fournis
dans ce sens. Et l’éducation vient tout juste de reprendre son cours
normal après une longue passe de bouleversements. Monsieur le
président,
loin de faire votre bilan, nous tentons tout simplement de vous décrire
la
situation que le bas peuple vit au moment où votre entourage, même des
sphères périphériques les plus éloignés, jouissent d’une vie tout en
rose
aux dépens du peuple souverain .Parfois on est tenté de se demander
qu’est
ce que le Sénégal a fait pour mériter un sort pareil ?.Nos hommes
politiques d’aujourd’hui ne jouissent plus de leur prestige moral
d’antan
au regard du peuple ; au contraire, ce dernier nourrit un certain
mépris
justifié du fait du manque de considération et de l’oubli total que les
politiciens manifestent à leur égard. Monsieur le président le peuple
est
déjà fatigués et subit lourdement les inflations des prix des denrées
de
première nécessité .La tension sociale monte dans les foyers, nos
braves
pères et nos vaillantes mères ont du mal à répondre aux exigences d’une
progéniture exposée à la flambée des prix ou tout bonnement à la cherté
de
la vie. Monsieur le président votre peuple se sent trahi et politique
de
tous les jours le réconforte davantage dans ses positions. Face à cette
situation, l’on ne peut vous soumettre aux feux du questionnaire
suivant.
Qu’est ce que l’avènement d’un Sénat peut apporter au Sénégal ? Quelle
est
l’opportunité d’un gouvernement pléthorique (une quarantaine de
ministre)
? N’y a-t-il pas un paradoxe entre la cherté du train de vie de l’état
et
la cherté de la vie ? Est-ce que le maintien du Conseil de la
République
des Affaires Economiques et Sociales (CRAES) se justifie au regard de
son
bilan mitigé ? Le peuple répondrait à ces questions par la négative et
jugera sûrement que ces « institutions » ne font qu’empirer la
situation
déjà catastrophique .A quoi nous serviraient des échangeurs et des
autoroutes au moment où la population a du mal à manger à sa faim ? En
nous autoproclamant votre « conseiller spécial », nous vous proposons
ici
quelques solutions qui pourraient aider à remédier à cette crise.
Aujourd’hui s’il est vrai que nous subissons de plein fouet les
contrecoups de la hausse des prix de certains produits sur le marché
mondial il n’en existe pas moins cependant des solutions pour atténuer
les
conséquences de cette crise sur notre économie nationale : la
diminution
du nombre des ministres, la suppression pure et simple du CRAES et
l’abandon du projet de mise en place du Sénat. Ces « sacrifices »
seraient
pour le pays un moyen efficace pour faire face aux fluctuations du
marché
mondial et ainsi anticiper sur la probable crise sociale qui se profile
à
l’horizon .Monsieur le président,on peut tout gouverner sauf des hommes
affamés pour qui ,la religion ou la confrérie se réduit à son cher vœu
de
satisfaire ses besoins les plus naturels et les plus instinctifs .Ce
sera
pour vous ,Monsieur le président ,un raccourci pour répondre aux
attentes
les plus immédiates de votre population et parallèlement une porte
ouverte
sur la grande histoire du Sénégal, un moyen d’accéder définitivement
dans
le cercle fermé des immortels :le moins que l’on puisse souhaiter à un
homme de votre envergure. Avec nos sentiments fidèlement dévoués.
Gouvernement de l’Union Après Accra : l’Afrique devra marcher ou périr
!
Article Par Mamadou DIOP « Decroix » Ancien ministre du Commerce,
Paru le Lundi 16 Jui 2007
L’on a beaucoup épilogué, en Afrique et ailleurs, sur la question de
savoir si « le Grand débat sur le Gouvernement de l’Union » tenu par
les
chefs d’Etats et de gouvernements africains du 1er au 3 juillet dernier
à
Accra, s’est soldé par un succès ou par un échec. C’est de bonne
guerre,
et les réponses sont aussi variées que les motivations qui les
sous-tendent.
Certains de ceux qui parlent d’échec par exemple, ne veulent pas de
cette
perspective d’une Afrique qui se pose comme pôle politique et
économique
autonome et puissant au cours des prochaines décennies. Une telle
perspective serait, selon eux, de nature à accentuer les tendances
multipolaires qui se dessinent dores et déjà dans le monde et offrent
des
perspectives sans précédent pour les peuples, notamment africains, qui
veulent la liberté et l’émancipation économique. Pour ceux-là, il y a
déjà
fort à faire avec les puissances émergentes d’aujourd’hui que sont la
Chine, l’Inde ou le Brésil pour ne pas que les Africains en rajoutent.
Avant Accra, il s’est trouvé certains chefs d’Etats africains pour
soulever la question de savoir quelle est la valeur ajoutée d’un
gouvernement africain, d’un exécutif continental. Il a été heureux de
constater qu’à Accra, aucun leader ne s’est levé pour remettre en cause
la
pertinence de cet objectif.
Le problème du poids décroissant de l’Afrique dans le commerce mondial
(moins de 2 %) en dépit de ses immenses potentialités, la faiblesse du
commerce intra africain combinés au caractère marginal de l’influence
du
continent dans les négociations commerciales internationales sont un
des
facteurs qui, me semble-t-il, travaillent fortement les consciences de
nombreux dirigeants africains et leur montrent l’inanité d’un certain
immobilisme. L’Union Européenne échange en son sein 66 % de sa
production
; l’ALENA (Mexique, Etats-Unis, Canada) est à 55 % quand l’Afrique est
à
seulement 10-12 %. Les experts indiquent pourtant qu’un gain d’1% de
parts
de marché dans les échanges commerciaux internationaux, équivaudrait à
sept (7) fois le volume de l’aide publique au développement que reçoit
le
continent. En tout cas à Accra, beaucoup de chefs d’états et de
gouvernements ont insisté sur la problématique des capacités de
production
et d’offre de l’Afrique et sur la facilitation des échanges intra
africains et ils n’ont pas eu tort.
Voyons les accords de partenariat économiques (APE) qui doivent, sous
peu,
gouverner les échanges entre l’Europe et les ACP (Afrique Caraïbes
Pacifique) : Aujourd’hui, ces accords comptent de nombreux adversaires
aussi bien au niveau des ACP qu’en Europe même, qui considèrent que,
sous
leur forme actuelle, ils sont de type essentiellement mercantiles, loin
de
toute préoccupation de développement du continent. De telles thèses
sont
développées jusque dans le parlement européen. Toutefois, il me paraît
peu
probable, en dépit du dynamisme des activistes anti APE, que ce que
d’aucuns appellent le forcing de la Commission européenne pour faire
passer les accords tels qu’ils sont à l’heure actuelle, puisse être mis
en
échec. En effet, à Bruxelles, aux négociations UE / ACP, la Commission
Européenne, qui représente les intérêts de 27 pays membres dont
certains,
pris individuellement, pèsent économiquement plus lourd que toutes les
économies africaines réunies, se présente toujours avec un effectif
réduit, autour du Commissaire au Commerce Peter Mandelson. En face une
pléthore de délégations ACP qui ne peuvent même pas tenir dans une
grande
salle. Il est clair dans ces conditions, que lorsque des divergences
apparaissent entre les deux parties, ceux qui sont déjà plus forts et,
de
surcroît plus unis, sont mieux outillés pour s’en sortir.
De la nécessité des grands blocs
Dans les conférences ministérielles de l’Organisation Mondiale du
Commerce, les Africains, qui sont classés là-bas en PMA (Pays moins
avancés) et en PED (Pays en Développement) s’émerveillent souvent de la
taille des délégations américaines (plusieurs centaines de membres) qui
permet aux américains d’être partout où l’on discute. Ils sont en effet
dans tous les comités, tous les sous comités, tous les groupes, tous
les
sous groupes et même les cafés et les couloirs. Quant aux Africains,
qui
auraient pu, sous certaines conditions être aussi efficaces, ils
pataugent
au sens littéral du terme avec des délégations squelettiques qui ne
savent
pas à quelle salle se vouer devant la multiplicité et la diversité des
réunions. J’ai rencontré à HongKong une délégation africaine de deux
(2)
personnes qui s’émerveillait elle, de la taille de la délégation
sénégalaise de vingt personnes !
Le dernier sommet Chine Afrique a été une illustration parfaite et
poignante du drame que vit une Afrique dispersée dans ce contexte de
mondialisation. Il fallait voir dans cette très grande salle du palais
du
peuple de Beijin, le Président Chinois Hu Jin Tao parlant au nom d’un
milliard trois cent millions d’êtres humains (1. 300. 000. 000), devant
plusieurs dizaines de chefs d’états et de gouvernements Africains qui
n’ont ni politique agricole commune, ni politique industrielle commune,
ni
politique d’investissements ou de concurrence commune ! Il aurait fallu
plutôt parler de sommet Chine Afriques (pluriel). Il en est de même, au
demeurant, dans une certaine mesure, du sommet France Afrique ou encore
de
l’ A.G.O.A. qui réunit annuellement les Etats-Unis d’Amérique et des
pays
africains.
NON ! Quelque chose ne tourne pas rond chez nous autres Africains. Il y
a
trop de faux débats là où il faut essentiellement du pragmatisme. Nous
disons tous que nous voulons apprendre à nager mais depuis quarante
quatre
ans (44) ans, nous marchons le long de la plage ou autour de la
piscine,
c’est selon, dissertant sans cesse sur les différents types de nage
(brasse, papillon et que sais-je encore) mais sans jamais toucher à
l’eau.
Le mouvement, on le prouve en marchant !
Il convient me semble-t-il, d’évacuer quelques faux débats et de se
concentrer sur les questions posées et à résoudre. A ce sujet,
j’entends
des Africains dire doctement : « il faut consulter les peuples ».
Ceux-là
ignorent ou feignent d’ignorer que ce sont plutôt des secteurs de
l’intelligentsia africaine et certains dirigeants politiques du
continent
qui ont pris leurs peuples en otages sur ce dossier à partir de
problématiques qui n’ont jamais été celles des peuples africains. Feu
le
Professeur Ki Zerbo aimait à rappeler le fameux dicton Yoruba de
l’époque
coloniale : « la frontière entre le Bénin et le Nigeria selon ce vieux
dicton, ne sépare pas les Yoruba mais sépare les Anglais et les
Français
». Voilà la vérité chez les Yorouba. Elle est la même partout ailleurs
en
Afrique. La bonne question que les peuples Africains se posent plutôt,
est
celle de savoir pourquoi devraient-ils présenter des papiers pour
visiter
un oncle ou un cousin de l’autre côté d’une ligne que l’on a tracée
sans
leur demander leur avis. Il y‘avait deux (2) murs de Berlin, on ne le
dit
pas assez : Le premier, plus connu, parce que séparant un même peuple
au
cœur de l’Europe, a été érigé au lendemain de la 2ème guerre mondiale
par
l’ex Union soviétique. Il a été abattu suite à l’effondrement de ce
bloc.
Le second mur, plus ancien quoique moins connu, est celui érigé en 1885
à
la conférence de Berlin par les puissances coloniales de l’époque qui,
à
l’aide d’une règle et d’un compas, ont délimité les frontières
africaines
en l’absence des Africains et surtout sans leur avis, frontières sur
lesquelles nous nous agrippons aujourd’hui comme si elles avaient
émergé
en même temps que l’Afrique. Dakar le 13 juillet 2007
Nous devons à notre tour, abattre notre mur de Berlin. Du temps de
Nkrumah, les gradualistes disaient : « il faut d’abord construire les
Etats nations et les consolider avant de parler des Etats-Unis
d’Afrique
». Aujourd’hui que les États nations sont là, on nous dit : «C’est trop
compliqué avec ces Etats nations qui ne veulent rien céder de leur
souveraineté ». J’ajouterai : Et d’ailleurs, quelle souveraineté, quant
au
fond ? Le succès du sommet d’Accra a été moins les résolutions très
précises et très concrètes qui en sont issues (ce qui est déjà très
important en soi) que le caractère profond, franc et direct des débats
entre leaders africains. Traditionnellement, les sommets de l’Union
Africaine se caractérisaient par ce que l’on pourrait appeler une
présence
symbolique chez beaucoup de dirigeants. L’on vient le matin et l’on
repart
l’après midi. A Accra par contre, pendant deux (02) jours d’affilée,
les
chefs d’états et de gouvernement, présents en grand nombre, démarraient
leurs séances entre 10h et 11h le matin jusqu’à 22h et au-delà avec une
pause de 14 h à16 h. Et les débats ont été, par moments, assez rudes et
reflétaient bien la gravité du moment et la dimension des enjeux. Ces
débats auraient dû être retransmis, en direct si possible, par toutes
les
radios et télévisions d’Afrique pour que les Africains sachent ce que
chacun de leur leader pense réellement de la question. Pour dire vrai,
il
n’y aura jamais, à mon humble avis, une cinquantaine d’états africains
sur
la ligne de départ pour le gouvernement de l’Union, encore moins pour
les
Etats-Unis d’Afrique. Ndar Xëyul Sotti, Paris ne s’est pas faite en un
jour. Les Etats-Unis d’Amérique étaient d’abord 04, puis treize et
aujourd’hui 50. De son côté, le Président de la Commission européenne a
rappelé fort utilement à Accra, devant les dirigeants Africains, que
l’Europe a commencé à 6 et qu’elle est aujourd’hui à 27.
Commençons avec ceux qui sont prêts
Ceux qui sont prêts doivent, sans délais supplémentaires, mettre en
place
un gouvernement commun, si possible dès 2008, en n’ayant pas peur de
commettre des erreurs. En 1986, à la phase finale de la coupe d’Afrique
des Nations au Caire, Jules François Bocandé, notre idole de l’époque,
manqua un penalty décisif (comme cela du reste arrive à presque toutes
les
stars du football dans le monde) et on le lui reprocha assez durement
ici
au Sénégal. Sa riposte, pénétrante de vérité, ramena les critiques à
des
proportion beaucoup plus modestes : « Le penalty, rétorqua-t-il, c’est
moi
qui l’ai raté parce que c’est moi qui l’ai tiré ». Eh Oui ! Ceux qui ne
tirent jamais de penalty n’en rateront jamais de leur vie tout comme
ils
n’en marqueront jamais! Bien sûr, il faut mettre tous les atouts de son
côté pour amoindrir les erreurs et en limiter la portée. Il y a, depuis
la
nuit des temps, deux postures possibles par rapport à une difficulté :
Celle consistant à l’évoquer comme cause et justification de
l’immobilisme
et celle qui consiste à y trouver une source de motivation et un levain
pour l’action.
Si ceux qui se sentent prêts n’en administrent pas la preuve, jamais le
train de l’unité ne sifflera. Et le temps nous est compté. L’on ne
peut,
avec moins de 2 % de parts du marché mondial considérer que nous avons
encore le temps de disserter. Loin de moi toutefois l’idée de penser
qu’il
n’y a plus rien à discuter. En effet les bonnes questions doivent être
posées et discutées pour leur trouver de bonnes réponses. A cet égard,
le
temps qui nous sépare du prochain sommet de l’Union Africaine devrait
être
pleinement mis à profit. Sous ce rapport, la classe politique
sénégalaise
et l’intelligentsia du pays sont interpellées dans ce contexte si
décisif,
si crucial. Il se trouve en effet que, pour des raisons que les
historiens
pourraient mieux expliciter, l’Intelligentsia en général et les leaders
politiques Sénégalais toutes obédiences confondues en particulier, ont
eu
une culture politique fortement imbibée de panafricanisme, de Senghor à
Wade en passant par Cheikh Anta Diop et bien d’autres, même si, ici
aussi,
l’on a connu la controverse sur les approches. J’ai entendu Ousmane
Tanor
Dieng, Premier Secrétaire du Parti Socialiste, rappeler la fameuse
théorie
des cercles concentriques de Senghor avant de revendiquer son
appartenance
au camp des gradualistes. Je ne suis pas sûr pour ma part, que Senghor,
qui s’est tant battu, au plan théorique et pratique contre la
balkanisation de l’Afrique, serait, aujourd’hui encore, sur les mêmes
positions qu’en 1963. Bref, il faut débattre et, à mon avis, les
contradictions politiques locales, si importantes soient-elles, ne
devraient pas nous empêcher de travailler ensemble à créer les
conditions
globales qui feront en sorte que demain, quelle que soit la famille
politique qui présidera aux destinées de notre pays, les choses seront
beaucoup moins difficiles qu’elles ne le sont aujourd’hui. C’est un
appel
patriotique que, modestement et humblement, je souhaiterais lancer à
l’occasion de cette présente contribution. L’idée d’une conférence
panafricaine des partis politiques (oppositions et majorités) lancée
par
And–Jëf/Parti Africain pour la Démocratie et le socialisme me semble
assez
intéressante à cet égard. Déjà en 1992, Me Abdoulaye Wade, alors
Ministre
d’État, avait réussi ce pari de réunir à Dakar plusieurs dizaines de
partis politiques au pouvoir et dans l’opposition, venus de toutes les
régions d’Afrique avec l’accord et l’appui du Président Abdou Diouf. Le
Thème de ce colloque portait sur les transitions démocratiques en
Afrique.
Aujourd’hui, il s’agirait de se focaliser sur les conditions minimales
à
réunir pour l’avènement d’un exécutif continental. Le ministre d’Etat
Gadio, avant Accra, avait entrepris un intéressant travail
d’implication
de ce qu’il est convenu d’appeler les forces vives de la Nation. C’est
ainsi qu’à Accra, les dirigeants de grandes centrales syndicales
étaient
présents, ainsi que des leaders d’organisations de jeunesses, de
femmes,
sans compter les associations qui luttent pour un commerce équitable ou
encore l’Université. Il devrait à mon avis poursuivre ce travail en
l’élargissant. A ce propos, la réunion de restitution d’Accra qu’il a
annoncé devrait être un moment fort de partage et surtout une occasion
de
passer à la vitesse supérieure pour l’émergence d’un vaste mouvement
populaire, transcendant les barrières partisanes, les barrières
syndicales, les barrières idéologiques, confessionnelles et autres.
C’est
le moins que la patrie de Chekh Anta Diop, de Senghor, de Wade et de
tant
d’autres disparus ou encore parmi nous, puisse apporter à la corbeille
de
cette union salvatrice.
Personne ne devrait pouvoir dire : « j’ai été exclu » tout comme
personne
ne devrait s’auto exclure. L’Année 2008 doit assurément être l’Année de
l’Afrique !
Les intertitres sont de la rédaction
CONTRIBUTION Une presse prisonnière de son droit
Article Par Pathé BA, Etudiant en 3e cycle fac de droit (UCAD),
Paru le Jeudi 12 Jui 2007
Avec une alternance démocratique réussie le 19 Mars 2000, notre pays
avait
réussi à se hisser dans le petit cercle africain de pays calmes et
démocratiques même si aujourd’hui cette renommée lui est contestée avec
l’élection présidentielle dont la fin du processus a été un véritable
fiasco, ajouter à cela le boycott de l’ élection législative dont on ne
peut se targuer. Cet acquis dont la nostalgie commence à s’installer,
n’a
été possible que grâce à la conscience démocratique de ses gouvernants
mais aussi d’une population naturellement éprise de paix et de justice
imprégnant ses valeurs à une presse multiple et vivace qui joue sans
discontinuité son rôle de contrôle et de contre-pouvoir.
Mais cette médaille n’est pas sans revers qui s’exprime sous la forme
d’un
bouillonnement médiatique faisant même parler d’une presse à scandale.
C’est ainsi qu’au moment où certains organes naissent d’autres font
leurs
adieux par le moyen de sanctions d’infraction comme l’injure, la
diffamation, diffusion de fausses nouvelles, violation de la vie privée
etc.…. suscitant dès lors à toute personne soucieuse de la bonne marche
de
notre démocratie et de la protection des libertés publiques de
s’interroger sur la pertinence de certaines dispositions du droit de la
presse sénégalaise A ce propos le Sénégal, à l’instar de bon nombre de
pays africains, s’est inspiré de la loi française du 29 juillet 1881
sur
la liberté de la presse et sur d’autres instruments internationaux
comme
la charte africaine des droits de l’Homme ou la déclaration de Munich
de
1971. Dans le soucis de consolider cette garantie constitutionnelle
consacrée à l’ article 10 de notre charte fondamentale qu’était
intervenue
la loi 96-04 du 22 février 1996 relative aux organes de communication
sociale et aux professions de journalistes et de techniciens de la
communication.
Au regard des dispositions de cette loi, on constate qu’un véritable
problème d’effectivité dans l’application du droit des media se pose et
il
n’est point nécessaire d’être juriste ou acteur du monde de la
communication pour se convaincre de ses nombreux déboires. En effet, du
fait de ses références à une loi française vétuste et obsolète qui
comporte beaucoup d’aspects répressifs conférant aux journalistes plus
de
devoirs que de droits, cette législation se révèle contraignante.
C est peut-être la raison principale qui explique que les délits de
presse
soient sévèrement sanctionnés. Il s’agit principalement des délits de
presse portant atteinte à la chose publique et ceux qui concernent les
particuliers. Pour les premiers, il s’agit de l’offense au chef de
l’Etat
prévue par l’article 254 du code pénal qui n’en donne aucune définition
précise et au moment où l’on parle les journalistes maliens sont en
train
d’en faire les frais avec l’affaire dite de «la maîtresse du président»
qui confirme qu’en Afrique pour une affaire anodine un journaliste peut
se
retrouver devant le Temple de Thémis et finalement atterrir en prison.
Le
droit tend le même piège aux professionnels de la communication dans la
diffusion de fausses nouvelles, prévue à l’article 155 du code pénal
qui
renferme les mêmes imprécisions pouvant constituer un sérieux recul
pour
le journalisme d’investigation. Pour les délits de presse portant
atteinte
aux particuliers, citons tout simplement la diffamation dont les
condamnations sont plus spectaculaires avec le renversement de la
charge
de la preuve qui n’est guère libre au regard des dispositions de
l’article
414 du code de procédure pénale qui en pose le principe de la liberté.
Cette remarque, du point de vue législatif, est doublée de nombreuses
crises que connaît actuellement le Sénégal avec l’augmentation des prix
des denrées de première nécessité, sans oublier les problèmes de
mobilité,
de sécurité et de salubrité urbaine à cela s’ajoute l’augmentation de
la
dette publique inexistante en 2000 et qui s’élève actuellement à
plusieurs
centaines de milliards. Etant républicain, on ne peut qu’être ébaubi
face
à la banalisation de nos institutions sans oublier les dérives
monarchiques du chef de l’Etat. Sous ce rapport, il y’a de quoi
s’alarmer
à l’annonce d’un nouveau code de la presse visant à un musellement pur
et
simple de celle-ci. Ces media qui sont aujourd’hui l’unique voix d’un
peuple en souffrance ceci dans un contexte marqué par un manque
pertinent
de confiance en une opposition vieille, en carence d’inspiration et de
courage politique. Sans avoir la prétention d’être exhaustif, on
pourrait
se demander si l’arsenal législatif sénégalais dans le domaine de la
presse ne constituerait pas une véritable menace pour la profession de
journaliste. En effet, ce sont entre autres les sanctions pénales et la
violation flagrante des principes fondamentaux de la procédure pénale
qui
ont poussé certains acteurs à souhaiter l’orientation vers la
dépénalisation des délits de presse qui apparaît comme une nécessite à
la
survie des entreprises de presse à la seule et unique condition que
cette
dépénalisation ne rime avec l’impunité synonyme d injustice.
AWA DIOP PRESIDENTE NATIONALE DES FEMMES DU PDS «La Génération du
concret
s’arrête aux chantiers de Karim Wade»
Article Par HAROUNA FALL,
Paru le Jeudi 5 Jui 2007
Dans cet entretien, la présidente nationale des femmes du Pds, alias la
Lionne de Rufisque donne sa lecture de la refondation du Pds. Elle se
prononce sur l’actualité politique interne du Pds. De Me Abdoulaye Wade
et
de son fils Karim Wade qui est à la tête de la Génération du concret.
Elle
parle aussi d’Aïda Mbodj avec qui elle entretient depuis quelque temps
des
relations heurtées.
Après les Pro-Idy, les Pro-Macky, maintenant on parle de Pro-Karim avec
la
Génération du concret, certains pensent que la refondation vise à
mettre
Karim Wade sur orbite ?
Tout le monde a vu là où les Pro-Idy ont terminé. Ceux qui veulent
créer
des choses de ce genre, j’ai peur qu’ils ne finissent de la même
manière.
Je pense que les gens doivent faire attention. Wade a créé son parti
depuis 1974. S’il y a des gens qui veulent créer des structures
parallèles
dans le parti, ils se casseront les dents. Il faut faire très attention
avec Wade. Moi je suis un Pro-Wade. A par lui je ne suis pro personne.
Je
ne gère pas la Génération du concret. Je pense que ce sont les gens qui
ont amené la Génération du concret sur un autre terrain. La Génération
du
concret, je pense que ça s’arrête aux chantiers de Karim Wade. Mais les
Sénégalais aiment les mouvements de soutien. Ceux pour qui ils créent
ces
mouvements de soutien doivent savoir raison garder. Ce n’est pas joli
de
parler de succession d’un homme qui est encore là. Si les gens
attendent
la mort de Wade, ils ne perdent rien pour attendre. Wade est encore là
et
il sera là pour longtemps s’il plaît à Dieu.
Et la Génération du concret ?
Je ne peux pas dire beaucoup de choses là-dessus. Je gère un parti. Je
gère des instances. Mais les Pro quelqu’un ou la Génération du concret,
je
ne gère pas ces choses là. Ca n’a pas d’importance pour moi. Il y a
certaines choses, je ne veux même pas en entendre parler. Parce que
cela
me retarde.
Donc la Génération du concret, ça vous retarde ?
Non ce n’est pas parce que ça me retarde, mais j’ai mon parti. La
Génération du concret, cela veut dire qu’ils font un travail concret
dans
le cadre de l’Oci. Ca s’arrête là. Je pense que c’est à ce niveau que
Karim Wade limite la Génération du concret. Karim Wade, je l’ai connu
quand il était encore jeune. Il est poli, discipliné et très
respectueux,
tout ce qui peut créer du désordre et de l’indiscipline, il ne le fera
pas.
Revenons au nouveau gouvernement, Abdoulaye Wade avait annoncé qu’il
allait nommer une femme comme Premier ministre mais à l’arrivée, on a
pu
constater qu’après Macky Sall, il a nommé Hajibou Soumaré. Est-ce à
dire
qu’au niveau du Pds, il n’y a pas de femme capable de briguer ce poste
?
Il y a beaucoup de femmes cadres au sein du Pds. Des femmes compétentes
et
disciplinées. Car Me Wade n’a au sein de son parti que des hommes et
des
femmes disciplinés. La discipline est de rigueur au Pds. Car même si
vous
prenez mon cas, je n’ai jamais aimé les médias et je ne m’exprime pas
souvent dans les radios, ni avec la presse en général. Parce que Me
Wade
ne m’a pas éduquée comme cela. Il m’a éduquée dans la discipline à la
suite de mes parents. Il me recommande souvent de faire attention. Ce
terme englobe beaucoup de choses car l’être humain doit être discipliné
et
posé pour laisser à la postérité une bonne image. Je me méfie de
beaucoup
de choses. Un Premier ministre femme, c’était le souhait de Me Wade.
Mais
nous avons au sein de notre parti des femmes intellectuelles qui
peuvent
occuper n’importe quel poste. La responsabilité, c’est un don de Dieu.
Comme on le dit souvent, l’homme propose mais Dieu dispose. La
consécration d’un homme à un poste relève de la volonté divine. Un
Premier
ministre femme était le vœu de Me Wade, raison pour laquelle, il a
nommé
11 ministres femmes dans le nouveau gouvernement. Mais encore une fois,
cela n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est de travailler pour le
Sénégal. L’intérêt du pays doit prévaloir sur tout.
Depuis quelque temps, on parle de refondation du Pds, qu’est-ce que
vous
pensez de cela ?
A mon avis les gens n’ont pas la même compréhension que le président
Wade
sur la refondation. Parce qu’un parti, il faut le renouveler. Il faut
de
temps en temps changer les instances. Il y a des gens qui ont du mérite
dans le parti, qui sont là depuis toujours. D’autres qui sont venus
après,
ont aussi fait des choses. Il faut qu’on renouvelle et qu’on choisisse
ceux qui devaient diriger. Il ne faut pas que les gens comprennent la
refondation autrement.
Pour certains, la refondation passe par un changement total du Pds,
d’autres pensent même à un Pds/Wade ?
Ils sont libres de penser ce qu’ils veulent. Actuellement tout ce qu’on
peut dire, il y aura toujours des gens qui vont en rajouter. Mais tel
que
je connais le président Wade, sa générosité, son esprit d’ouverture, il
faut qu’il agrandisse le parti pour que les gens qui ont tout laissé
tomber pour rejoindre le Pds ne se sentent pas délaissés.
Autrement dit les transhumants ?
Moi je n’aime pas le mot transhumant. Ce sont des gens qui croient en
Dieu
et qui sont venus appuyer le Président Wade. Le Sénégal appartient à
tout
le monde. S’il y a des gens qui peuvent l’aider à gérer le pays, il n’y
a
pas de problème.
Me Wade avait dit au Méridien Président lors de votre bureau politique
élargi que si vous êtiez instruite, il ferait de vous son Premier
ministre?
C’était un vœu qui était cher au Président de la République. Il en
avait
parlé à mon père, ma mère et même mon mari de leur vivant. Mais les
gens
n’ont pas compris, il avait dit que si Awa Diop était sortie de
l’université, j’aurais fait d’elle mon Premier ministre. Je tiens à
signaler que je suis allée jusqu’en 3ème secondaire. J’ai même passé un
examen d’animation rurale avec Aminata Mbengue Ndiaye en 1967/68.
Vous ne regrettez pas le fait de n’avoir pas atteint un certain niveau
d’études?
Je ne regrette rein car j’arrive à m’en sortir. L’essentiel est de
réussir
à faire passer son message. Les paroles ne font pas vivre un homme. On
doit se mettre au travail et arrêter les bavardages. Il faut
privilégier
le pragmatisme. Si les paroles nourrissaient les hommes, les Sénégalais
auraient le ventre plein avec les poèmes de Senghor. Mais il ne sert à
rien de faire des discours, il faut être pragmatique. La preuve, aux
Etats
Unis, on ne te demande pas ce que tu as appris mais ce que tu peux
faire
et on te met à l’épreuve.
Quelles sont vos relations avec Aïda Mbodj?
Aïda est ma petite sœur. C’est moi qui ai proposé au Président Wade de
prendre Aïda Mbodj en remplacement à Awa Gueye Kébé. C’est moi qui l’ai
convoquée, et qui lui ai annoncé qu’elle sera ministre. Elle devait
aller
suivre une formation au Maroc. À son retour, elle a intégré le
gouvernement. Je la suis et l’encadre de mon mieux. Subitement, elle a
commencé à changer, car le pouvoir change facilement un homme. Mais au
sein du parti, il faut respecter les femmes qui y militent. Je n’ai de
problème avec personne, mais qui touche aux femmes me touche
directement
car je suis un défenseur des femmes.
On dit souvent que vous êtes une femme de poigne, une battante qui ne
se
laisse pas faire, une lionne. Comment justifiez vous cela?
J’ai été éduquée comme cela. Il est vrai que je suis une lionne et je
ne
me laisse pas marcher sur la langue.
Que comptez vous faire pour changer l’image que les Sénégalais se font
des
députés?
On a discuté avec tout le monde pour que des changements soient opérés
dans le comportement des députés. Car c’est honteux d’entendre chaque
jour
des critiques formulées à l’encontre des députés. On a 33 femmes dans
le
groupe parlementaire. Avec 3 pour l’opposition. On a un bureau et j’ai
confié les postes stratégiques aux 7 femmes qui sont les «pionnières» à
l’Assemblée nationale. Elles assurent la formation des autres femmes
pour
les imprégner des affaires de l’Assemblée nationale. Il est impératif
de
changer les comportements à l’Assemblée nationale.
Par rapport à l’habillement, on vous a vu donner des conseils aux
nouvelles ministres «bleues», ne peut-on dire que quelque part vous
êtes
la marraine des nouvelles ministres?
Cela est une habitude chez moi de donner des conseils aux autres.
Surtout
aux femmes quand elles s’habillent mal. Je vais vous raconter une
anecdote. Un jour, je me promenais avec ma famille sur les plages de
Saly
et là, j’ai vu une jeune fille mal habillée. Je l’ai interpellée et lui
ai
demandé d’aller porter une tenue décente car pour moi, nos femmes ne
doivent pas prendre en exemple les femmes occidentales. Depuis lors, on
a
noué des relations amicales. Elle et sa famille m’appellent souvent.
Tout
le monde doit être un éducateur chez lui. J’aime les personnes
correctes
qui s’habillent décemment.
LA GENERATION DU CONCRET ETEND SES TENTACULES Karim et Baldé attendus
le
29 juillet à Saint-Louis
Article Par El Hadji Tall,
Paru le Lundi 16 Jui 2007
Le président de la Génération du concret sera à Saint-Louis le 29
juillet
prochain. L'annonce a été faite par Habib Diop, le point focal du
mouvement. Selon lui, plus de 15 quartiers de Saint-Louis ont fini de
monter leur secteur et d'ici à la fin de la semaine, les autres
quartiers
de la vieille ville auront leurs secteurs. Selon Habib Diop, tout est
fin
prêt pour accueillir leur président qui va diriger une Assemblée
générale
à la maison de Lille le 29 juillet et au cours duquel une délégation du
bureau national de la Gc va installer la cellule de Saint-Louis.
Ça bouge du côté de Saint-Louis avec la Génération du concret. Et
depuis
quelques semaines, Habib Diop, le point focal de ce mouvement s'active
sur
le terrain avec ses proches collaborateurs. Ils montent des secteurs
dans
les quartiers de Saint-Louis. «Plus de 15 quartiers ont déjà leurs
secteurs et nous comptons ratisser large» a révélé Habib Diop. A l'en
croire, beaucoup de Saint-Louisiens apolitiques portent dans leur cœur
le
fils de Me Wade. S’y ajoutent, dira-t-il, les politiciens
«professionnels». Mais, selon Habib Diop, le staff de la génération du
concret lui a confié un boulot très clair. C'est-à-dire de porter son
dévolu sur des gens qui ne militent dans aucun parti politique, mais
qui
sont convaincus de la vision des responsables de la Génération du
concret.
«Vous savez, nous avons des objectifs très clairs. Nous n’enrôlons que
les
gens apolitiques et qui sont convaincus à la cause de notre leader.
C'est
pourquoi nous avons accueilli des jeunes issus des mouvements
associatifs,
des groupements de femmes mais surtout nous comptons sur des
enseignants».
Pour Habib Diop, la date du 29 juillet prochain a été retenue pour
l'organisation d'une Assemblée générale à la maison de Lille et au
cours
duquel le président de la Gc accompagné des commissaires et
superviseurs
viendra installer la cellule de Saint-Louis. "Une fois ce travail fini,
les souteneurs de Karim Wade qui sont de notre ville, auront une
structure
pour pouvoir faire des actions concrètes». «Nous avons déjà élaboré un
plan d'actions et nous allons nous investir auprès des populations.
Nous
avons un vaste programme de set settal. Et durant ces vacances, les
enseignants qui sont parmi nous vont dispenser des cours de vacances
gratuits aux élèves afin de leur permettre d'être fin prêts pour la
prochaine rentrée des classes. Il s'y ajoute que nous serons à l'écoute
des populations pour trouver solutions à leurs problèmes », a promis M
Diop.
CHRONIQUE DE BABACAR JUSTIN NDIAYE Refondation à perpétuité
Article Par BABACAR JUSTIN NDIAYE,
Paru le Vendredi 6 Jui 2007
Le Parti démocratique sénégalais, de poids électoralement moyen
jusqu’au
19 mars 2000, est aujourd’hui, un vrai mammouth. Du coup, la phalange
de
combat des années de braise (1974 – 2000) est devenue un gigantesque
réceptacle de tous les intérêts, opportunités et autres sinécures liés
à
l’exercice du pouvoir. Des pionniers sans expertise mais bardés de
légitimité (le photographe Tidiane Sow) y côtoient des administrateurs
civils (Sada Ndiaye ou Adama Sall) nantis de savoir-faire et parfois
pourvus de base politique.
Si l’on y ajoute les alliés avalés (Iba Der et Mbaye Jacques Diop) les
fidèles rouspéteurs (Diagne Fada) les visiteurs de la nuit (Pape Diouf
et
Awa Guèye Kébé) une certaine génération d’embusqués et les déserteurs
de
l’armée (socialiste) vaincue, on obtient une cour libérale du roi
Pétaud
que seul Wade est apte à régenter. Voilà qui explique l’intérêt
croissant
que les observateurs et, bien sûr, les militants portent à la tâche de
refondation confiée à Abdou Fall. Pourtant, cette mission difficile en
apparence, sera très aisée en exécution, pour deux raisons évidentes.
Premièrement, le Pds est la possession de Wade, comme le Congo fut
celle
du Roi Léopold II. En effet, de Mogadiscio à l’avenue Roume, en passant
par les fameuses prières surérogatoires des années 80 et le sanglant
épisode du 16 février 96, toute l’odyssée du Pds a été assumée par le
fondateur, l’argentier et le stratège Abdoulaye Wade. En d’autres
termes,
le train libéral n’a jamais été conduit par un équipage ; il a toujours
été sous le contrôle exclusif d’un pilote, parfois entouré souvent
lâché,
jusqu’à la gare du 19 mars. Le côté gaullien de la personnalité de Wade
(le chef n’a pas d’adjoints mais des féaux) et la fragilité des élites
capitulardes durant la longue traversée du désert, ont fait du Pds, un
parti de godillots. Même l’espèce de vice régence d’Idrissa Seck n’y a
pas
changé grand-chose. Aujourd’hui plus qu’hier, Me Wade reste l’unique
ordonnateur des carrières. Et son emprise est décuplée par le contrôle
démocratique de l’appareil d’Etat qui fait de lui, la machine à
distribuer
les privilèges : ambassades, agences, ministères et conseils
d’administration. Bref, au regard du bolchevisme organisationnel et de
la
doctrine libérale du Pds, Wade apparaît comme un curieux mélange de
Franco
et de Giscard. Au demeurant, Wade appartient à une génération
d’Africains,
tour à tour, anticolonialistes, nationalistes et …pères de la nation.
D’où
son style messianno-démocratique qui l’incline à préférer le despotisme
supposé politiquement éclairé et économiquement efficace. Deuxièmement,
refonder, c’est reconstruire sur de nouvelles bases et autour de
nouvelles
valeurs. Dans la pratique, Me Wade qui n’est pas prisonnier d’un
quelconque lexique, va faire de la refondation ciblée, c’est-à-dire, un
déplacement de l’épicentre de l’autorité et des prérogatives dans le
Parti, au profit d’une partie du Parti qu’un congrès sans débat ni
respiration, aura désignée et portée en triomphe avec sa bénédiction.
Cette future instance dirigeante fera évidemment figure de clan des
héritiers légitimés par un congrès de muets et de résignés. Et le
pauvre
Abdou Fall en charge des rôles ingrats, aura été tout au long de
l’opération, davantage le ferrailleur que le maître d’œuvre d’une
refondation qui rime avec reformatage. Toutefois, Abdou Fall a le
profil
de l’emploi. L’ancien ministre de la Santé appartient à la vague-tampon
qui sert de passerelle entre les pionniers qui ont défriché en 1974 et
les
compagnons des heures de gloire. Venu du Plp via la Cds, Abdou Fall
saura
être, sans états d’âme, le procureur des uns et l’avocat des autres. Le
tout, suivant les instructions « téléphonées » du Secrétaire général
national. Il va sans dire qu’une refondation même pipée comme des dés,
n’en sera pas moins une chirurgie. Et à ce titre, elle provoquera une
saignée voire un hémorragie. Mais la grogne et les probables velléités
de
dissidences seront vite circonscrites, car l’histoire du Pds a
amplement
démontré qu’une révolte contre Wade est toujours vaine. Les départs les
plus pénibles dans le passé (ceux de Sérigne Diop, Sophie Ndiaye
Cissokho,
Fara Ndiaye et Ousmane Ngom) n’ont ni altéré l’aplomb de Wade ni
modifié
le cours des évènements : l’inespérée alternance a eu lieu 26 ans après
la
naissance du Parti. Donc, avis aux futurs frondeurs : ce sont la
ténacité
et la froideur qui irriguent le tempérament du Secrétaire national du
Pds
et font de lui, le dernier monstre sacré de la scène politique
sénégalaise. Deux caractéristiques qui lui ont sûrement permis de
survivre
aux coups fourrés de l’ogre Collin. Un tel dinosaure (Abdoulaye Wade)
ne
saurait perdre le contrôle du congrès de son Parti devant les lycaons
créés et promus par lui-même. Alors, rien n’arrêtera la refondation,
comme
meilleur gage de la perpétuation de l’hégémonie libérale sur
l’échiquier.
A cet égard, Wade avait dit à M’Backé qu’il figera, durant cinquante
ans,
le Ps dans l’opposition. Et dans sa stratégie (revancharde) de
destruction
du Parti socialiste, force est de reconnaître – une fois n’est pas
coutume
chez Wade – qu’il y a une harmonie entre le dire et le faire. Tenez :
après les courants qui ont électrocuté le Ps, c’est maintenant le
moment
de la décapitation avec les départs de Souty Touré, Robert Sagna et
Mamadou Diop. Wade n’aurait-il payé les 15 millions de caution d’un
candidat aux récentes élections législatives ? En un mot comme en
mille,
refonder au Pds signifie reformater puis refiler – à perpétuité – le
Parti
à une fraction, au détriment des autres, dans un contexte successoral
très
effervescent ; où les agendas, les calendriers, les échéances et les
urgences se chevauchent.
CONTRIBUTION Le cas Rimka
Article Par AmadouTHIMBO, thimbeau@yahoo.fr,
Paru le Samedi 7 Jui 2007
« Lorsque Dieu dans sa colère, veut châtier les peuples, Il permet que
les
flatteurs se saisissent de la confiance des chefs » Montesquieu"
Depuis un certain moment, des voix et des plumes bien introduites dans
les
coulisses du Palais parlent d’une éventualité voire probable succession
de
Abdoulaye Wade par Karim Wade. Un peu à l’image de la « démocratie des
ducs » d’antan ou de la « démocratie du Pacha » de nos jours, quelque
part
au Proche-Orient où le pouvoir se transmet de père en fils. Ainsi donc
ce
que l’on considérait jusque là comme étant une caricature de la part
des
wadophobes est en passe de devenir une dictature. Cette ruche à rumeurs
savamment inspirée et orchestrée depuis les plages vierges du désert
arabique trouve un écho plus que favorable dans cette structure dite
«Génération du concret, celle-là même qui «se croit vouée à refaire le
monde», dirait Albert Camus. Naïfs, nous continuerons toujours à ne pas
croire à un tel sarcasme jusqu’à la preuve par l’épreuve du diadème
(monarchique). En attendant…
Tous ceux qui ont disserté sur le cas Karim Wade lui reconnaissent sa
sénégalité, jouissant des droits civiques et par conséquent électeur et
éligible. Soit ! Mais, pour ne pas biaiser la question, il faut plutôt
la
poser sous l’angle de l’élégance républicaine et de la morale, telle
que
la définit le philosophe français, François Jourde (« obligation
librement
voulue de conformer notre conduite à certaines valeurs (…) et de
devoirs
que nous nous imposons à nous-mêmes dans la liberté de notre for
intérieur, cela même parfois contre notre égoïsme et nos inclinations
premières »).
Vu sous cet angle, les questions que l’on doit se poser naturellement
sont
donc les suivantes : Wade fils peut-il être candidat à des élections ?
Oui. Peut-il succéder à son père ? Non. En d’autres termes, ce que le
droit l’autorise, le bon sens ne lui permet pas. Car ce qu’il faut
comprendre au fond, c’est que l’une des vertus sublimes de la
démocratie
est celle qui consiste à prendre en compte les réalités et les
particularités d’une société donnée. La démocratie est avant tout
sociologique. Cela veut dire que ce qui s'est passé aux Etats-Unis
entre
Bush père et Georges Walker et éventuellement entre Bill et Hillary
Clinton ou bien encore ce qui se passe actuellement en Pologne où ce
sont
les frères jumeaux Lech et Jaroslaw Kaczinski qui sont à la tête de
l’Exécutif (l’un est président, l’autre est chef de gouvernement, s’il
vous plaît!), ne peut forcément pas marcher chez nous. En France,
grande
démocratie, il n’arrivera jamais par exemple au président de la
République
de se faire imposer par l’Eglise un ministre dans un gouvernement alors
que chez nous, Tivaouane ou Touba peut en faire une recommandation, si
ce
n’est souvent une obligation ; c’est que notre réalité sociologique le
tolère, en dépit de notre longue tradition démocratique.
Passé cet handicap de la morale, si c’en est un d’ailleurs, se pose le
sérieux de l’ambition même prêtée à Karim. Une ambition présidentielle
passe d’abord par un rêve fou d’enfant, s’entretient pendant la
jeunesse
et se matérialise à l’âge adulte. Ca ne passe pas par une prétention
encore moins par une vanité personnelle éblouie par les griseries du …
Sommet ou par l’ «aubaine» d’avoir un père président.
Il se susurre que Karim Wade est en train de tisser son réseau comme
une
araignée sa toile et d’utiliser son béton comme argument. Mais sait-il
seulement qu’on ne se porte pas au pouvoir par la simple bénédiction
d’une
association de «copains, de requins et de faquins» ? En effet, à y
regarder de prêt, on sent que ce sont ces «nouveaux amis» qui veulent
lui
faire endosser cette sale et stupide responsabilité qu’ils n'osent pas
assumer. De toute façon, ils ne sont jamais perdants. Le jeu est simple
:
en attendant que Karim devienne leur président, ils cherchent surtout à
attirer l’attention de Tata Vivi, se faire inviter à sa table le soir,
en
profiter pour lui pincer les cordes du hoddu (Xalam) du Fuuta ou du
Riti
du Fouladou sur l’air du «Tata, votre fils est présidentiable». Que
voulez-vous ? Après avoir théorisé la transhumance – la honte de notre
histoire politique récente -, la mode est à l’agenouillement et à
l’allégeance.
Sur un tout autre registre, l’ambition subite de Karim semble naître de
l’organisation du Sommet de l’Oci à Dakar à lui confiée. Le Sénégalais
étant par nature sensible à tout ce qui touche à sa religion qu’il
croit à
tort incarnée ici-bas par l’Arabe, «l’argument-béton» consistera à
présenter Karim Wade comme étant celui qui a réussi la prouesse de
réunir
le monde arabo-musulman à Dakar. Raté ! Ce même Sénégalais sait
désormais
que le turban de l’Arabe n’est pas seulement souillé par le pétrole et
que
son Djellaba blanc à col relevé n’est pas sans rappeler ces… bandits à
col
blanc. Son communicant attitré peut aller trouver un autre plan de
communication.
Celui qui pense avoir une ambition nationale, être apte à porter
l’espérance de tout un peuple ne saurait être président d’une
génération,
mais de toutes les générations, donc de tous les sénégalais, sans
distinction. Il doit avoir une stature nationale et faire répandre son
béton, ses tunnels et ses routes sur l’ensemble du territoire.
Faire juste des réalisations pour Dakar alors qu’un village comme
Nguidjilone, par exemple là-bas dans le département de Matam, reste
enclavé ou que le casamançais des profondeurs ne dispose même pas d’un
téléviseur pour savoir si « Macky est un homme ou une femme »,
reviendrait
à dire qu’on serait président de Dakar. Alors , dans ce cas, autant
réduire ses ambitions au niveau local et être maire de Dakar.
Sans doute, Maître Wade n’est-il pas le président le plus démocrate au
monde, mais il est de ceux qui ont rendu la démocratie possible au
Sénégal. Lui qui connaît mieux que quiconque la sociologie des
Sénégalais
n’ignore sûrement pas que le charme de ce peuple-là est qu’il ne veut
surtout pas qu’on lui impose quoi que ce soit.
Si être président est une chose, devenir un grand président en est une
autre. Maître aura t-il toujours le souci de voir son nom gravé sur le
fronton des monuments plus tard ?
CONTRIBUTION Nouveaux chantiers militants du Parti Démocratique
Sénégalais
Article Par MOHAMED AYIB DAFFE, Doctorant en droit public, Coordonn,
Paru le Lundi 9 Jui 2007
« La politique n’a pas l’art de l’esquive pour fin. Elle ne se réduit
pas
à un jeu d’équilibriste au profit de la conservation. Elle n’existe que
dans le concret, dans l’énergie de l’action et la nécessité du résultat
».
(Dominique deVillepin). L’annonce par le Secrétaire Général National du
Parti Démocratique Sénégalais de l’imminence d’un processus
participatif
de restructuration, de renouvellement et de modernisation des textes et
instances a fait l’effet d’un coup de pied dans la fourmilière
libérale.
Cette décision opportune ambitionne de donner un nouvel élan à une
formation plus que trentenaire qui, passée de l’opposition au pouvoir,
s’est considérablement massifié sans pour autant que cet état de fait
se
reflète dans des structures léthargiques et prisonnières du
factionnalisme
et des logiques exclusivistes. Malheureusement ce toilettage suscite
des
inquiétudes légitimes de la part des libéraux « orthodoxes » mais aussi
des interprétations malveillantes visant les nouveaux militants et
surtout
la Génération du Concret. Certes les réflexes nostalgiques rendent
hésitants de vieux militants qui ont peur de ne plus se reconnaître
dans
un nouveau PDS, mais les défis de l’heure ne nous offrent d’autre choix
que de vaincre la frilosité et d’avancer dans l’unité au risque de
péricliter avant de périr. Abdou Fall et l’équipe qui auront la lourde
charge de piloter ce processus aux cotés du frère Secrétaire Général
National Maître Abdoulaye Wade, devront résoudre l’équation consistant
à
construire du neuf avec du vieux dans un esprit d’enracinement aux
valeurs
fondatrices du SOPI et d’ouverture aux nouvelles pratiques et idées
imposées par la modernité. Un parti au pouvoir, association à but
politique, doit savoir s’adapter à des demandes et attentes nouvelles
de
la part de ses militants, sans perdre la mystique qui animait ses
fondateurs C’est pourquoi il est regrettable que ce chantier militant
soit
pollué par des débats frelatés sur des questions de succession et de
positionnement alors que le mandat du Président de la République vient
tout juste d’être renouvelé par le biais du suffrage universel direct.
Et
que le nouveau gouvernement s’attelle à mettre en œuvre la politique
définie par le chef de l’Etat pour trouver des solutions rapides aux
difficultés sociales et économiques accentuées par la flambée du prix
des
produits de consommation courante sur les marchés internationaux
(produits
pétroliers, lait, blé, riz etc.).
Cette tension interne artificielle est alimentée au sein du PDS par une
poignée d’intrigants et de courtisans qui ont fini de révéler leurs
talents en matière d’hyper activisme immobile et de positionnement dans
le
vide. La question n’est pas d’être pour ou contre Macky Sall, Pape Diop
ou
Karim Wade, qui travaillent pour la même cause, mais d’aider le chef de
l’Etat à gagner les défis de la modernisation du PDS et de l’émergence
du
Sénégal dans une Afrique unie. D’où son appel à cesser les bavardages
et
les murmures malsains pour se concentrer sur l’essentiel, profitant de
l’occasion pour préciser qu’il n’avait pas de dauphin et que celui ou
celle qui voudra lui succéder devra passer par le filtre démocratique
de
l’élection au suffrage universel direct. Comme on pouvait s’y attendre
les
squales de la politique politicienne obnubilés par leurs petites
ambitions
reprirent des plus belle leurs manœuvres souterraines dans leur but de
discréditer les réformes annoncées.
Principales cibles d’attaques régulières orchestrées et d’un lynchage
médiatique incessant, Karim Wade et Abdoulaye Baldé continuent
d’innover
imperturbablement dans la discrétion et la modestie, en cela ils
dérangent
de puissants groupes d’intérêt occultes qui avaient fini de penser que
le
Sénégal était leur propriété privée. Il faut rappeler que ces hommes de
confiance du Président de la République ont subi dans un passé récent
de
vaines tentatives de déstabilisation et d’intoxication auprès de
l’opinion
nationale et internationale dont ils sont sortis renforcés : la rumeur
farfelue et désopilante d’une arrestation du Président de l’ANOCI par
la
douane française, l’affaire des prétendus pots de vin de la corniche
soulevée par un mythomane précoce manipulé (plus pigeon que corbeau).
Toutes ces affaires montées en épingle par une presse bien peu
regardante
sur la déontologie se sont dégonflées lorsque les mis en cause ont
saisi
la justice républicaine pour rétablir la vérité. Au moins auront-ils
appris que toute grande ambition aussi noble soit elle doit toujours
faire
face à une grande hostilité, Confucius avait déjà mis en garde ses
contemporains : « Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras
contre
toi ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient faire le
contraire et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire ».
En
désespoir de cause ne pouvant plus remettre en cause, le sens du
management, la compétence, l’intégrité et l’audace du duo de choc
Karim/
Baldé, une meute d’éditorialistes, de manipulateurs d’opinion et de
terroristes intellectuels ont cru bon d’inventer la discrimination
biologique et le délit de filiation (quid des jumeaux Kascynsky, du
couple
Clinton, et de la famille Bush) pour dénoncer l’avènement imaginaire
d’une
dynastie rampante malgré le démenti cinglant servi par le porte parole
du
Président de la République. Leur argumentaire bancal ne résisterait pas
à
une analyse sérieuse et sereine, en outre il dégage des effluves
nauséabonds d’intolérance, d’ignorance et de mépris des dispositions de
notre loi fondamentale : la Constitution du 22 janvier 2001 adopté par
référendum par une écrasante majorité du peuple sénégalais.
Celle-ci dispose pourtant bien en son article 7 que «tous les êtres
humains sont égaux devant la loi » et qu’il « n’y a au Sénégal ni
sujet,
ni privilège de lieu de naissance, de personne ou de famille ».
L’article
28 clôt ce débat stérile et prématuré en disposant clairement que «
tout
candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de
nationalité sénégalaise, jouir de ces droits civils et politiques et
être
âgé de 35 ans au moins le jour du scrutin ». Karim Wade, c’est une
évidence, est citoyen sénégalais au même titre que Massamba, Mademba,
Mariama, ou Martin, sujet juridique titulaire de droits et soumis à des
devoirs. Par conséquent on ne peut être plus républicain que le texte
fondamental de la République. C’est pourquoi il est scandaleux indécent
et
inélégant de vouloir soumettre un compatriote (fusse t’il le fils du
Président de la République) à un apartheid qui ne dit pas son nom,
chaque
citoyen sénégalais s’il remplit les conditions constitutionnelles et
légales et se soumet aux exigences du suffrage universel est
potentiellement un candidat à toutes les fonctions politiques
électives.
Le suffrage universel direct tire sa noblesse de l’abolition de la
noblesse comme critère d’accès aux postes de direction et du postulat
de
base selon lequel tout électeur est éligible. Tout le reste n’est que
ratiocinations et sophismes de gourous intellectuels qui veulent
insulter
l’intelligence et le libre arbitre des citoyens sénégalais, refusant de
tirer les leçons du camouflet du 25 février 2007. Pour notre part nous
sommes convaincus que l’après Wade, que certains tentent vainement de
précipiter, sera indubitablement Wadiste dans la mesure où le
libéralisme
démocratique, social, humaniste et panafricain rayonnera sur le champ
politique sénégalais.
CONTRIBUTION La Génération du concret, une épreuve, un défi pour la
jeunesse africaine
Article Par Mahamat Saleh Abdallah KENDJIMI,
Paru le Mardi 10 Jui 2007
En Afrique, nous sommes en retard sur le plan de l’évolution réellement
énoncée avec des résultats et des preuves palpables, en retard
concernant
la volonté d’engagement. Néanmoins, ce dernier temps nous sentons une
certaine amélioration avec le déploiement de véritables expertises de
la
jeunesse de ce continent dans leurs pays respectifs. L’exemple le plus
brillant est le nouveau concept de «la Génération du concret»
qu’incarne
le jeune Karim Wade, avec le soutien inconditionnel d’une équipe des
jeunes technocrates entre autres : Abdoulaye Baldé, Cheikh Diallo, et
j’en
passe. Nous devons être très fiers de ces artisans férus de prouesses
qui
se débrouillent presque seuls pour inscrire en lettre d’or une page de
l’histoire du développement du Sénégal dans les anales des nations. Des
Karim Wade, il y en a potentiellement dans toutes les disciplines de la
créativité artistique, littéraires, scientifiques, etc. Ce qui manque,
c’est le soutien et l’émulation de nos créateurs par les dirigeants, et
surtout la société civile. Cependant, ce concept très riche est porté
ce
dernier temps, au niveau politique pour essayer de faire comprendre
ipso
facto aux peuples que c’est un moyen qui permet au fils de succéder à
son
père de président. A mon avis, je traduis cela comme un débat dépourvu
de
sens, du moment où ce peuple est mature et portera son choix le moment
venu sur qui construira le pays, sans ignorer Karim étant contribuable
sa
position et sa citoyenneté l’autorisent, même s’il na pas des ambitions
politiques, et ceux qui n’aiment pas la personne de ce dernier doivent
au
moins reconnaître ses qualités et ses actes, en même temps se réjouir.
Et
même si c’était le cas, il me semble très salutaire, parce que les
actes
posés par cet expert en finance sont positifs et contribuent à
l’émergence
du Sénégal. En revenant sur le slogan «Génération du concret», qui est
une
vision nouvelle, tout ce qui touche aux faits, à la réalité par
opposition
à la théorie, ou de ce qui est réel par opposition à l’abstrait. Elle
est
aussi un cercle des jeunes qui veulent donner par le travail, le combat
une nouvelle image à l’Afrique en disant toujours « pourquoi et comment
»
sortir de cette raque. Aujourd’hui les faits, les résultats sont bien
précis : des nombreux chantiers entrepris à Dakar traduisent cette
concrétisation, à première vue on n’y trouve des tunnels qui étaient
des
luxes ou plutôt des modernités occidentales(ou il faut faire la France
,
les Etats-Unis, la Grande-Bretagne … pour les découvrir), devenant une
réalité dans une capitale africaine… Mais, plusieurs confrères ignorent
jusqu’aujourd’hui cette représentation, parce qu’ils sont ni consultés
ni
impliqués lors de la rédaction du projet. Et d’autres pensent que c’est
une institution publique à caractère administrative, il ne faut pas
qu’on
oublie, qu’il doit gérer des intérêts privés qui se trouvent être les
nôtres. Dans ce cas, qu’on le veuille ou non, nous les jeunes, nous
avons
le droit de regard sur ce qui nous concerne. Autrement dit, si ensemble
nous voyons positivement «la Génération du concret», en adhérant et en
soutenant les intelligences, notre avenir sera certain.
LA PARITE AU SENEGAL Enjeux politiques, culturels et éducatifs
Article Par Mademoiselle Bathè DIOP professeur de lettres au lycee,
Paru le Mercredi 11 Jui 2007
Au-delà de la question politique, la parité nous semble soulever des
questions d’ordre culturel et religieux qui postulent de concevoir une
voie sénégalaise et démocratique de l’émancipation de la femme. Ne
faut-il
pas se rappeler avec Montesquieu, que la loi, bien qu’universelle, est
toujours déterminée par les réalités particulières de chaque pays ? Ce
même auteur écrit : «La loi, en général, est la raison humaine, en tant
qu’elle gouverne tous les peuples de la terre ; et les lois politiques
et
civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où
s’applique cette raison humaine. Elles doivent être tellement propres
au
peuple pour lequel elles sont faites, que c’est un très grand hasard si
celles d’une nation peuvent convenir à une autre.» La question qui se
pose, dès lors, est de savoir : quel type de parité pour le Sénégal ?
S’agit-il tout simplement d’octroyer des postes aux femmes ? La parité,
doit-elle être un mimétisme ? La parité, peut-elle se faire sans que
les
valeurs culturelles et religieuses ne soient bafouées ? Chaque peuple a
son histoire, sa tradition, ses mœurs et ses références, en somme, une
originalité qui lui est propre. Ainsi, ce qui particularise l’Occident
ne
particularise pas forcément l’Afrique et le reste du monde. Aussi,
faut-il
que les politiques d’émancipation de la femme s’enracinent dans les
valeurs de civilisation du Sénégal. La lutte pour la parité est avant
tout
donc, une affaire de culture. La culture, étant définie par Bronislaw
Malinowski comme «un système d’objets, d’activités et d’attitudes dont
chaque élément constitue un moyen adapté à une fin», il est judicieux,
de
songer à adapter toute innovation, toute loi étrangère à l’esprit et
aux
principes de la société qui la reçoit. C’est cette prise de conscience,
qui a été à l’origine du mouvement de la Négritude, dont l’un des
animateurs, le père de la Nation sénégalaise, a toujours prôné le
respect
et la préservation de la diversité culturelle de l’humanité. Pour
Senghor
: «Il s’agit que tous ensemble -tous les continents, races et nations
-,
nous construisions la Civilisation de l’Universel, où chaque
civilisation
différente apportera ses valeurs les plus créatives parce que les plus
complémentaires.» Dès lors, il nous faut inventer «une parité» conforme
à
notre identité culturelle négro-africaine car reconnaît encore le
président- poète, «il s’agit d’assimiler et non pas d’être assimilé
».Autrement dit rester soi pour vivre. En effet, mesdames, messieurs,
tout
doit partir de notre connaissance de nous-mêmes, de notre environnement
social, pour éviter de nous perdre dans un contexte de mondialisation
et
d’uniformisation des valeurs qui menacent notre identité. Dès lors,
quelles valeurs endogènes africaines pouvons-nous convoquer aujourd’hui
pour promouvoir l’émancipation politique de la femme sénégalaise ? La
réponse nous vient d’un autre grand penseur de notre renaissance
culturelle, le Professeur Cheikh Anta Diop. En effet, au chapitre III
de
son monumental ouvrage, L’Unité culturelle de l’Afrique noire, il nous
rappelle les structures profondes et originelles de notre culture. Il
nous
enseigne que contrairement au berceau nord, le berceau méridional
qu’est
l’Afrique, est marqué par le système matriarcal au sein duquel, la
femme
jouit d’un statut honorable qu’on ne trouve dans aucune société du
berceau
nord. Dans les sociétés traditionnelles négro-africaines, la femme
jouit
du droit de propriété et d’une citoyenneté totale qui lui permettent
d’occuper les plus hautes fonctions. C’est ainsi que Cheikh Anta Diop
nous
rappelle qu’ : «il est notable, qu’au premier millénaire avant notre
ère,
c’est-à-dire à une époque qui se situe entre la guerre de Troie et
Homère,
les pays méridionaux pouvaient déjà être gouvernés par des femmes. »
Toujours dans son œuvre, il précise : «A l’origine, dans chaque clan
(en
Egypte), c’est à l’élément féminin- et à lui seul- que revenait
l’ensemble
de l’ héritage.» Ce statut de la femme est loin du modèle occidental où
la
femme n’avait ni le droit à la propriété, ni le droit à l’héritage.
Nous
avons donc dans notre système culturel des principes, des modèles, des
figures emblématiques pour donner naissance à une femme africaine ayant
les mêmes prérogatives que les hommes et pouvant assurer les mêmes
fonctions qu’eux. Il ne s’agit pas mesdames, messieurs, de rejeter la
parité mais de puiser dans nos valeurs propres pour construire notre
modernité, pour promouvoir un modèle sénégalais d’émancipation de la
femme. De même que nous devons interroger notre négritude pour
concevoir
une forme africaine d’émancipation de la femme, de même, nous devons
tenir
compte de nos valeurs religieuses pour inventer une politique genre
conforme à l’esprit et à la loi de notre religion. Là également, il ne
s’agit pas de copier servilement, mais de semer et d’enraciner des
graines
modernes dans notre sol traditionnel. La question de la femme et de la
famille est au cœur des systèmes religieux et culturels. Chaque société
a
son modèle de femme et de famille qui lui permet de se reproduire et
d’assurer sa survie. Aussi, l’Islam accorde-t-il un intérêt particulier
au
statut de la femme : son texte fondateur, le Coran, dédie à celle-ci
une
sourate entière : «Al Souratoul Nisaa»; sa loi, qui se veut immuable,
s’est prononcée sur le statut de la femme, sa relation avec les hommes,
ses fonctions familiales et sociales. Même si l’Islam reconnaît une
égale
dignité à l’homme et à la femme, il ne prône pas un égalitarisme
réducteur
qui assimilerait homme et femme. En effet, il faut le rappeler, le
système
social postulé par l’Islam reconnaît l’autorité parentale à l’homme en
ce
sens qu’il lui incombe le versement de la dot, l’entretien de la femme
et
des enfants ; par ailleurs conformément à son système patriarcal dont
le
but principal est la protection et la sécurité de la femme, l’Islam
accorde à l’homme la part double de l’héritage. Cela ne signifie point
un
mépris ou une discrimination à l’égard de la femme, mais un devoir de
responsabilité de l’homme envers sa mère, sa sœur, son double et sa
moitié. Si nous rappelons donc ces principes, c’est pour induire que
toute
politique d’émancipation de la femme doit tenir compte de ces
prescriptions religieuses qui concernent la majorité de la population
sénégalaise. Il nous faut, une émancipation de la femme conforme à
l’esprit et à la loi islamiques. Pour réussir une parité démocratique
enracinée dans nos valeurs de civilisation, il ne s’agit pas d’octroyer
aux femmes une parité mécanique et artificielle, mais de promouvoir un
système éducatif, démocratique et populaire qui assure aux garçons et
aux
filles les mêmes chances et les mêmes compétences. En vérité,
l’émancipation de la femme doit être un mérite. Pour ce, un préalable
s’impose : c’est la formation. Est- ce la raison pour laquelle nous
assistons à une politique de la scolarisation des filles ? Aussi
faut-il
promouvoir une politique éducative qui garantisse à toutes les filles
la
même instruction et la même formation que les garçons. Pour ce faire,
il
faut une campagne d’information et de sensibilisation pour que les
pesanteurs sociales et les préjugés culturels cessent de constituer des
obstacles à l’accès et au maintien des filles à tous les niveaux du
cursus
scolaire. C’est seulement dans ces conditions que l’école sénégalaise
pourra produire des femmes capables de conquérir légitimement leur
place
dans la société. Il ne s’agit pas que les hommes octroient la parité
aux
femmes, mais bien que les femmes par le savoir, le mérite, la
compétence
réussissent à prendre d’assaut les forteresses réservées encore aux
hommes
: professions, postes électifs, responsabilités politiques…
bathediop@hotmail.com
CHRONIQUE DE BABACAR JUSTIN NDIAYE Conflit rampant
Article Par BABACAR JUSTIN NDIAYE,
Paru le Vendredi 13 Jui 2007
Tensions et crispations itératives ont lourdement pavé le vieil axe
Banjul
– Dakar. Mais, en ce mois de juillet, la nervosité routinière chez Yaya
Jammeh, cède la place à une escalade qui prend l’ascenseur depuis la
capture des camions et des camionneurs gambiens en Casamance. A cet
égard,
les signes avant-coureurs d’un clash, inventoriés à Banjul, sont si
alarmants que certains observateurs, croient dur comme fer, que l’un
des
Etats pourrait entraîner l’autre, sur la pente d’une guerre. Question
impossible à réprimer : qu’est ce qui empoisonne ou pollue les
relations
entre Jammeh et Wade ? La réponse coule de source mais ne charrie pas
d’emblée tous les éléments secrètement explicatifs d’une confiance
introuvable entre les deux chefs d’Etat. Il va sans dire que le premier
niveau de décryptage désigne les pesanteurs géographiques et les
répercussions de la crise en Casamance. L’un des meilleurs spécialistes
français de la géopolitique Yves Lacoste recommande : « Chaque matin,
regardez la carte avant de débuter la journée de travail... ». En
regardant attentivement la mappemonde, le Professeur burkinabé Joseph
Ki
Zerbo s’est s’exclamé : « La Gambie ressemble à une banane enfoncée
dans
la gueule du Sénégal ! ». D’où l’éternelle crainte des dirigeants
gambiens
(Daouda Diawara comme Yaya Jammeh) d’être broyés par les mâchoires
sénégalaises. Du côté de Dakar, on se demande si la « banane »
gambienne,
telle une mangue verte, ne va pas via la Casamance, flanquer une
colique
mortelle au Sénégal. Voilà établis le décor et le contexte qui font
croître inexorablement la tension ; puis favorisent par voie de
conséquence, une quête frénétique du renseignement (militaire comme
politique) qui est un produit vital – mais parfois explosif – pour tout
Etat. Et puisqu’ « un pays fait son histoire mais subit sa géographie »
(Bismarck dixit) le Président Wade et l’Etat major sénégalais
s’informent,
avec avidité, sur le sanctuaire naturel que constitue la Gambie, pour
toute dissidence acculée et bousculée au Sénégal. Même attitude chez
Jammeh et ses stratèges qui n’ont pas tort de croire que tout coup
fourré
contre leur pays, proviendra forcément de l’espace aérien, maritime ou
territorial sénégalais. Visiblement, la fiabilité et l’exploitation du
renseignement sont spécifiquement et dangereusement au cœur du déficit
chronique de confiance entre les deux capitales. Dans son ouvrage
intitulé
Art de la guerre le Baron Antoine de Jomini pose la question : «
Comment
un homme peut-il dire ce qu’il devrait faire lui-même s’il ignore les
intentions de son adversaire ? ». Voilà une interrogation qui a
toujours
mis à l’épreuve les chefs et les hommes d’Etat. Les Présidents Jammeh
et
Wade y échappent d’autant moins que le cancer politico-militaire qui
sévit
en Casamance, mine le Sénégal et enfièvre la Gambie. Or le moyen
indépassable pour connaître les intentions d’un ennemi réel ou
potentiel,
reste le renseignement qui, entre autres vertus, permet au décideur de
parvenir (avant décision) à une connaissance objective des faits à
partir
de sources soumises à une critique constante et systématique. Comble de
rigueur et de sérieux : l’exploitation du renseignement exige le
croisement de toutes les informations secrètes et « ouvertes » et
provenant de tous les horizons. Last but no least, l’attitude
psychologique du chef politique à l’égard du renseignement est
capitale.
En effet, l’ouverture d’esprit, la capacité du décideur politique à
accepter des conseils y compris dans ses domaines réservés, sa
persévérance dans les décisions stratégiques de longue durée, sont des
facteurs qui conditionnent sa relation avec le renseignement. Les
impératifs (ci-dessus condensés) dans le traitement du renseignement
dans
un pays bien gouverné, prévalent-ils de part et d’autre de la frontière
sénégalo-gambienne ? Le doute est permis. A Banjul, c’est un officier
subalterne qui est à la barre. Pire, la sénégalophobie est son pain
quotidien. A Dakar, c’est l’amateurisme d’Etat d’une alternance plus
politicienne que régalienne dans ses mœurs et réflexes ; malgré
l’existence de services et d’hommes du renseignement rodés et
performants.
D’où l’aisance avec laquelle, les virtuoses de l’embrouillamini
malaxent
le vrai et le faux pour en faire du vraisemblable proposé aux
dirigeants
des deux pays. Et puisqu’ « on ne ment jamais autant que pendant la
guerre
et avant les élections » (d’après Clemenceau) l’interminable crise
casamançaise et ses ondes de choc fournissent du grain à moudre aux
nombreuses officines de renseignement qui, à leur tour, exagèrent pour
être lourdement budgétisés. L’Amiral Canaris, patron des services
secrets
de Hitler (de 1935 à 1945) disait à ses subordonnés : « Le
renseignement
est un métier de seigneurs ». En Afrique, c’est fâcheusement l’affaire
des
flibustiers qui peuplent les polices parallèles dont les chefs d’Etat
sont
très friands. Ainsi, les informations de valeur A1 s’agrègent aux
renseignements les plus fantaisistes. Toutefois, la conjoncture
valorise
tellement l’information que le tuyau crevé, par ricochet, se vend bien.
En
Gambie où dictature rime avec police secrète, la NIA est une véritable
industrie du secret grandement dopée par la paranoïa de Jammeh. Son
programme de recherche est actuellement centré sur l’espace sénégalais
où
évolueraient le Colonel fuyard Ndiour Thiam, les officiers Khalifa
Badjinka et Ahmet Sall. Les services gambiens auraient localisé un
opposant politique dans une chambre de l’hôtel Ngor Diarama. Bref,
Banjul
dit tout mais ne prouve rien. En revanche, Dakar s’est enfermé dans un
mutisme que les accusations abracadabrantes de Yaya Jammeh dans « The
Observer » n’ont pas rompu. Dans ce journal, le Président Jammeh
indique
que la Casamance abrite une base d’entraînement de traîtres gambiens
chapeautés par le fameux Kamougué. Néanmoins, le gouvernement aux
prises
avec Bolloré déjà indexé comme pyromane en Côte d’Ivoire, doit
redoubler
de vigilance dans ce ventre mou qu’est la Casamance. Et être attentif
aux
faits et gestes de la très active ambassade, à Banjul, de l’Etat
taiwanais
toujours ulcéré par le lâchage de Wade au profit de Pékin. Pourvu que
Wade
et Jammeh parviennent à extraire le renseignement de qualité du fatras
d’informations que de cupides pêcheurs en eau trouble amoncellent.
L’élargissement de prison, hier, du Colonel Vincent Jatta est peut-être
un
signe annonciateur d’un regain de lucidité et d’une amorce de dégel.