d'alternance avec le P.D.S
BILAN DE L’ALTERNANCE
HUIT ANS DE… « SOPI »Par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN | mercredi 19 mars 2008
Aujourd’hui, mercredi 19 mars 2008, le régime issu de l’alternance au sommet du pouvoir politique de février-mars 2000 boucle ses huit ans de magistère. La gouvernance « Sopi » a donc eu le temps de faire ses preuves en deux mandats, dont le second s’entame certes à peine. Que faut-il en retenir ? Quid des espérances d’une jeunesse hardie et engagée ? Qu’en est-il du projet de société attendu au soir du 19 mars 2000 ? Où en sont les chantiers, tous les chantiers ouverts dès le 5 avril 2000 ? Décentralisation ? Réformes politiques et institutionnelles ? Paix en Casamance ? Environnement des affaires et réformes économiques ? Bonne gouvernance ? Les grands chantiers de l’Etat ? Dialogue social ? Etat de droit ?... Un devoir d’inventaires, même sommaire, s’impose en ce jour anniversaire après huit ans. Pour jauger des réalisations du pouvoir libéral, questionner ses projets politiques, scruter ses perspectives sociales.
v« Sopi », changement en wolof. Jamais slogan n’a été aussi ramassé, aussi saillant et aussi opérationnel que celui-ci. Il a traduit en quatre petites lettres mieux que tout discours, l’aspiration de tout un peuple. Des décennies durant, les Sénégalais et les Sénégalaises ont, à chaque consultation, montré leur désir grandissant de changement. Changement dans la conduite des affaires de la cité. Changement dans les rapports politiques et sociaux. Mutation qualitative du train de vie de l’Etat jugé dispendieux jusqu’alors. Changement dans la répartition des ressources nationales pour un partage plus juste, plus équilibré. Evolution qualitative à l’Education nationale. La Santé pour des soins de qualité pour tous. Changement dans le monde du travail : pour le plein emploi, surtout de la jeunesse désœuvrée en majorité. Un « Sopi » qui opère les ruptures arrivées à maturité dans tous les domaines, dans tous les secteurs d’activité humaine et qui mette fin aux ajustements structurels qui avaient fini de paupériser les masses urbaines et rurales. C’est ainsi que de 1983 à 2000, Abdou Diouf, le candidat du Parti socialiste (Ps), a fait les frais à chaque élection présidentielle en voyant sa majorité fondre comme beurre au soleil, impuissant à juguler la conjoncture qui foudroie les aspirations de plus en plus affirmées de tout un peuple. Son électorat s’en est naturellement ressenti, de consultation présidentielle en consultation présidentielle. Le 19 mars 2000, il est contraint de goûter à l’amer breuvage de la défaite devant son éternel challenger, Me Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (Pds), porté par la Coalition alternance 2000 (Ca-2000) au premier tour et le Front pour l’alternance (Fal) au deuxième. Crédité au premier tour de 30,97es suffrages valablement exprimés, Me Wade fait le plein au deuxième tour et engrange 58,49es voix des votants, battant sans rémission le candidat socialiste. L’aspiration au changement de 40 ans venait de triompher. Depuis, le « Sopi » est à l’épreuve du pouvoir. Il est toutefois submergé : « Beuk-mi » ou l’immigration clandestine, le Joola, l’arachide effondrée, les inondations, les ruptures fracassantes, les élections contestées, les reniements politiques spectaculaires, les fractures sociales sont passés par là. Et ont terni les efforts considérables d’investissement faits pour l’éducation, pour la santé, pour des infrastructures.
Et le Fal vola en éclats
Arrivé en troisième position avec environ 17es voix, Moustapha Niasse, le Secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), leader du Code 2000, l’autre coalition de l’opposition, rallie Me Abdoulaye Wade au sein d’un Front pour l’alternance (Fal). Il soutient ainsi la candidature du porte-drapeau du Ca 2000 en demandant le report des voix en sa faveur. Ce report s’opère sans perdition et aide grandement à la victoire au deuxième tour de Me Wade qui avait annoncé dès le lendemain du premier tour son désir de nommer Niasse au poste de Premier ministre en cas d’accession au pouvoir, attaquant intelligemment le second tour avec un ticket qui se trouve ainsi gagnant au finish.
Cependant l’union ne dura que ce que durent les roses, l’espace d’un matin. Le clash s’opéra au bout de 11 mois seulement. Moustapha Niasse, ses ministres et ses alliés quittent le gouvernement avec fracas le 3 mars 2001. Déjà la presse avait évoqué les négociations difficiles entre le nouveau président de la République, le libéral Me Abdoulaye Wade, et son Premier ministre, le socialiste, Moustapha Niasse. Celui-ci qui en avait informé la presse s’était vigoureusement élevé contre le décret nommant Idrissa Seck, ministre d’Etat, Directeur du cabinet du président de la République. À sept mois de la présidentielle, il met sur les fonts baptismaux, l’Afp. Il arrive pourtant en troisième position avec un peu près de 17es voix au premier tour et devient « faiseur de roi » au second.
LA FIN DE L’ALTERNANCE ?
Un an après la victoire de Me Wade, le « peuple » de l’alternance fête triomphalement la mise à l’écart définitive du régime Diouf, coupable à ses yeux d’être responsable de tous ses maux. Il sera conforté dans son euphorie par un référendum constitutionnel plébiscite et des législatives anticipées qui, grâce à un mode de scrutin que d’aucuns n’ont pas manqué de qualifier d’inique, lui offrent une majorité plus que confortable à l’Assemblée nationale. Tous les espoirs étaient alors portés sur le gouvernement dit de l’Alternance. Son chef, dans un état de grâce rarement égalé, promet à tours de bras à un peuple qui boit ses paroles. Chemin de fer à grand écartement, aéroport moderne en quelques années seulement, centrales électriques dans chaque région (rêve irréalisable, la tendance étant plutôt à l’interconnexion des pays), du travail pour les jeunes, une solution à la demande sociale, celle-là qui a balayé Diouf et son régime, règlement de la crise casamançaise en 100 jours. La liste des promesses est loin d’être exhaustive. Ainsi de 2001 à 2005 on fêta l’alternance avec faste, malgré les départs de Moustapha Niasse et alliés dès la première année. Chaque année l’anniversaire du 19 Mars était ainsi célébré en grandes pompes par les tenants du pouvoir. Dès 2006, on a semblé faire profil bas. Pourquoi ? L’utilisation abusivement politicienne des résultats des audits de la gestion des sociétés d’état par les socialistes avait fini de convaincre d’une crise morale aiguë. Il s’y ajoute que les accusations de détournements de deniers publics, la corruption et la concussion finissaient de mettre les nouveaux maîtres du pays au même niveau que leurs prédécesseurs. Que dire des échecs successifs des politiques agricoles pour les moins tatillonnes ? Sinon qu’elles ont donné l’impression, d’année en année, d’une volonté de sabotage organisé de toutes les filières, notamment celle de l’arachide principale source de revenue pour le monde rural sénégalais ! La question des bons impayés des paysans, la dislocation de la Sonagraine, la privatisation de la Sonacos, l’introduction sans préparation de nouvelles cultures.
La politique discréditée
Les célébrations de la transhumance souvent au Palais de la République, même sous l’œil goguenard des caméras ainsi que la mise en place d’Institutions qui avaient été jugées futiles, notamment le Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) finalement (re)supprimé pour un Conseil économique et social à revenir, ainsi que le Sénat remis au goût du jour, ont fini de discréditer les actes et réformes institutionnels. La succession des « Affaires » mettant au premier plan des responsables du pays n’arrangeant pas les choses. Illustration : l’Affaire dite des chantiers de Thiès qui a mis à nu une formidable manipulation des institutions, les unes par les autres. Et l’on a toujours pas fini d’attendre de savoir où sont passés les milliards de Thiès ou des fonds politiques. Qui les a détournés ? Quelle est l’importance du préjudice ? Qui payera demain l’ardoise ?
Après avoir entretenu des rapports conflictuels avec la presse privée -un foyer de tension qui ne s’est pas encore éteint malgré les multiples médiations et tentatives de médiations - le pouvoir a fini de mécontenter tous les secteurs de la vie active : marche des paysans (du jamais vu au Sénégal jusqu’alors), grève des agents de la magistrature, mauvais traitement de la question des inondations, crise scolaire et universitaire, grève des agents de la santé et des enseignants. Tout cela au moment où le pouvoir clamait sa sur liquidité. Le renchérissement des prix des denrées de premières nécessités, si ce n’est leur rareté dans le marché, enfonce le clou et exacerbe les tensions sociales. Tout cela n’offrait nullement occasion de pavoiser. En 2005, parce que les « alliés » de Gauche, la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) et And/Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) pour ne citer que ceux-là, ont décidé de s’interroger sur la direction prise par l’alternance, Me Wade et la Cap 21 décidaient de changer de majorité. Ainsi les… 2 millions de marcheurs de la place du Millénaire sur la Corniche deviennent la nouvelle majorité du 3è président de la République du Sénégal qui, du haut de la tribune sur la Corniche, prononce le bannissement de ses alliés de Gauche. Etait-ce la fin de l’alternance ?
Les motifs cachés du report des locales
Chassez le naturel, il revient toujours au galop : la preuve est ainsi faite qu’avec ce deuxième report des locales accréditant les multiples violations flagrantes de la souveraineté du peuple, le pouvoir libéral ne s’embarrasse guère d’utiliser l’arme de la modification récurrente des règles du jeu comme instrument de conservation du pouvoir. Nous nous trouvons alors aux antipodes de la démocratie, celle-là qui s’identifie, non pas à de la phraséologie, mais à une praxis qui consiste à poser quotidiennement des actes dans le sens du respect de la volonté populaire, notamment le respect impératif des échéances électorales. Le respect des termes échus, périodes pendant lesquelles le peuple périodiquement doit se déterminer, compte tenu qu’il ne confie sa souveraineté qu’une partie du temps, constitue une exigence démocratique absolue ; le contraire conduirait à du césarisme démocratique, à une occupation délibérée d’un territoire étranger.
Aujourd’hui, c’est un paradoxe au Sénégal d’observer que ceux qui sont arrivés au pouvoir par la voie démocratique, en sont les fossoyeurs au moyen de la reconversion vers une attitude antidémocratique d’instrumentation en permanence des agendas électoraux et de manipulation du Code électoral. Le pouvoir, pour ceux qui méconnaissent ses secrets en voulant l’exercer par des moyens illégitimes, ne profite jamais à ses adeptes, ceux-là éphémères qui essaient de se substituer au peuple impérissable, si bien qu’il faille l’abandonner avant qu’il ne vous abandonne, au risque de créer l’irréparable, le cas échéant. La seule raison valable de demeurer au pouvoir, c’est de recevoir la confiance du peuple à date convenue, car tout est question de date pour la destinée naturelle. Combien de fois furent repoussées sous l’invocation de prétextes fallacieux des élections ? Combien de fois des lois sur la matière électorale et sur d’autres matières furent bafouées ? On ne peut pas tromper une chèvre en lui faisant croire qu’une calebasse vide est pleine, sauf si on considère qu’on est en présence de moutons !
Le Général de Gaule, à une certaine époque de l’histoire de la France, qualifiait les Français de bœufs, toutefois, par cette adresse, le Général en grand patriote, voulait exhorter pédagogiquement les Français à faire des pas de géants de sorte qu’il heurta les consciences avec une telle affirmation, mais, qui aime bien, châtie. Au Sénégal, cependant, on essaie toujours de tromper tout le temps, de raconter des balivernes. A qui on veut faire croire que le report des élections locales se justifie ? Qu’est-ce qui empêcherait l’organisation d’élections partielles dans les nouvelles régions créées. A qui la faute ? Si l’on sait bien que gouverner c’est prévoir, certainement pas à la nature.
Les libéraux instrumentent des actes archaïques de l’époque médiévale d’un pouvoir inquisitorial au summum de l’hérésie, non pas comme dans un régime relevant d’un despotisme éclairé, mais, pire encore, comme dans un pouvoir seigneurial divin. Nous nous situons alors dans la déraison des lois n’obéissant plus aux principes de droit cohérents, rationnels et intrinsèques, dans le domaine de l’élaboration de lois hasardeuses, particulières et incongrues, dont les principes directeurs sont corrompus et l’esprit d’égalité se perd et cesse d’être une vertu. Telle est aujourd’hui la nature du régime libéral, dont les caractéristiques s’écartent bien évidemment des principes de base qui doivent guider l’élaboration de lois avec le recours systématique à des reports d’élections, de surcroît, aux termes échus violant ainsi les dispositions de la Cedeao interdisant de toucher à la loi électorale six mois avant la tenue des élections.
Au demeurant, la tenue d’élections locales au mois de mai 2008 ferait suite à l’organisation des élections législatives couplées, découplées, puis boycottées majoritairement au mois de mai 2007, après la tenue de la présidentielle contestée en février 2007. Or, les locales ne sont pas des élections de même nature que l’élection présidentielle ou les législatives dans la mesure où le transfert de militants est pratiquement impossible pour les locales au risque de créer des batailles de tranchées, dès lors que le Code électoral expressément fait obligation à l’électeur de résider dans la collectivité de son lieu de vote. Le drame en est que, dans la refonte totale du fichier électoral, on permet au Sénégalais de choisir son lieu de vote, quel que soit le lieu, alors que la disposition pertinente du Code électoral annule cette liberté pour les locales par l’entremise du lien de lieu de résidence, annihilant du coup les possibilités de transfert occulte et non occulte d’électeurs. C’est dire que les possibilités de fraude seraient minimisées avec les locales, accréditant l’idée que les libéraux ne pourront pas s’accommoder d‘une bataille à armes égales pour les consultations électorales justifiant le nouveau report des élections. L’échappatoire, cependant, n’est-elle pas pire au regard de la mal gouvernance locale et nationale ainsi les crises multiformes, politiques, économiques et sociales qui s’accentuent ?
Nous espérons que la disposition pertinente du Code électoral relative à l’obligation de résidence pour les locales ne sera pas abrogée d’ici là, même si on considère que l’habitude est une seconde nature.
Kadialy GASSAMA Economiste Rue Faidherbe x Pierre Verger Rufisque
Nettali : Lundi 24 Mar 2008
GESTION ANOCI: « Les choses ne sont pas claires », selon Alioune Tine
NETTALI - « Les choses ne sont pas claires » dans la gestion financière de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci) a déclaré dimanche le président de la Raddho, Alioune Tine, lors de l’émission « Grand Jury » de la Radio futurs médias (Rfm).
Membre au compte des Ong du Conseil de surveillance de l’Anoci, le président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme a indiqué qu’il faut faire un audit a posteriori de la structure dirigée par Karim Wade, fils du chef de l’Etat. Il a fait savoir que la Raddho ainsi le Forum civil et le Synpics (syndicats des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal), autres organisations de la société civile membre du Conseil de surveillance de l’Anoci entendent se réunir sur la question de la gestion financière de cette structure.
A la question de savoir pourquoi il n’a pas voté le budget 2007-2008 validé après coup, Alioune Tine a refusé de répondre : « c’est confidentiel, a-t-il rétorqué, ajoutant que « c’est par respect des délibérations du Conseil de surveillance ».
Nombre de sénégalais exige des comptes de la part de l’Anoci qui a géré des dizaines de milliards FCFA de fonds publics, dons et prêts. Les responsables de l’Anoci ont annoncé un budget de 376 milliards FCFA servant en quasi-totalité à des dépenses de fonctionnement, d’infrastructures routières et hôtelières, etc. Pour l’opposition parlementaire ou non, des Ong et beaucoup de Sénégalais, tout cela s’est fait dans des conditions peu transparentes.
Les interviews accordées cette semaine par le secrétaire exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé à la presque totalités des organes de presse (radios, télés, quotidiens, magazines) de Dakar n’ont pas dissipé les suspicions.
« Réserve » sur pouvoir et famille
Par ailleurs, le président de la Raddho a dit son opposition à l’implication de la famille dans la gestion du pouvoir, comme le président Wade l’a fait avec ses enfants, contrairement à son prédécesseur Abdou Diouf.
AUTOSUFFISANCE EN RIZ EN 2012
Le Sénégal signe un protocole avec une société indienne Par PANA | | samedi 22 mars 2008
(New Delhi, Inde) - Le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Elevage, Hamath Sall, a déclaré à la Pana vendredi à New Delhi, en Inde, que son pays s’est engagé à atteindre son autosuffisance alimentaire en riz en 2012.
S’exprimant en marge du quatrième réunion entre l’Inde et l’Afrique sur un projet de partenariat, M. Sall a révélé que, dans ce sens, il a signé jeudi à New Delhi un protocole d’accord avec la société indienne Kirloskar Brothers Limited qui va faire l’étude pour l’aménagement complet de la Vallée du Fleuve Sénégal sur une superficie de 240.000 hectares. Il a indiqué que la première étape de cette étude consistera à revoir « l’aménagement précaire de 15.000 hectares », soulignant que, dans un premier temps, l’objectif est de récupérer 60.000 hectares de terre. M. Sall a affirmé qu’après l’aménagement, les Indiens vont se focaliser sur l’équipement des producteurs. "Il s’agira de remplacer tout le matériel d’irrigation devenu obsolète.
C’est l’Inde qui va assurer le financement de ce programme pour une valeur de 13,5 millions de dollars américains« , a-t-il précisé. Selon lui, la réalisation de l’autosuffisance en riz est une nécessité pour le Sénégal, indiquant que chaque année le pays importe cette denrée pour une valeur estimée à 120 milliards de francs CFA, soit quelque 250 millions de dollars américain. »C’est une perte de 2,5 points de croissance pour l’économie sénégalaise« , a-t-il déploré. »Le Sénégal a une vocation rizicole plus affirmée que la Thaïlande, car nos rendements sont de loin meilleurs avec six tonnes à l’hectare alors que sur le plan mondial, le rendement est de 3,4 tonnes à l’hectare", a affirmé M. Sall, soutenant que ce rendement peut même augmenter dans la Vallée du Fleuve Sénégal où des casiers font jusqu’à neuf tonnes à l’hectare.
Il s’y ajoute que la production de riz pourrait être profitable à l’élevage, car, avec 1 million de donnes de riz, on obtient 1,5 million de paille de riz, sans compter le son destiné à la volaille. Le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Elevage a estimé que le riz est devenu très compétitif à cause de la raréfaction de l’offre qui a conduit au renchérissement des coûts. « Nous n’avons pas le choix. Si on ne réalise pas l’autosuffisance alimentaire, il arrivera un moment où nous ne trouverons plus de riz à acheter sur le marché », a affirmé M. Sall.
Par Ousseynou Guèye, Envoyé spécial de la PANA
SELON UN ECONOMISTE DE LA BANQUE MONDIALE
Un Sénégalais sur cinq travaillePar APA | | samedi 22 mars 2008
APA) - Trois travailleurs sur 10 déclarent être au chômage ou sous-employés au Sénégal et quand un Sénégalais déclare travailler à plein temps, près de quatre personnes non-actives ou inoccupées sont recensées, indique une étude de Jacques Morisset, économiste principal de la Banque mondiale (BM).
Selon l’économiste, il faut même relativiser ces statistiques qui « ne reflètent pas la réalité ». « Il faut y adjoindre les nombreux travailleurs qui se qualifient comme inactifs, telles les femmes au foyer, les découragés ou les personnes employées uniquement sur une base saisonnière (ce qui est le cas de 60% de la population des campagnes) », affirme M. Morisset. « Plus illustratif du désarroi régnant sur le marché du travail est le fait que pour un Sénégalais déclarant travailler à plein temps, près de cinq personnes sont non actives, inoccupées ou mal occupées ». Cette situation découle des « lacunes actuelles qu’affiche le marché du travail au Sénégal », explique l’économiste qui précise que les jeunes font partie des groupes les plus touchés. « Six chômeurs sur dix ont moins de 25 ans », dit-il, citant principalement les femmes et, « d’une manière générale, la population localisée dans les zones rurales du pays ».
L’économiste loue les actions du gouvernement sénégalais qui « n’est pas resté inactif devant ce désarroi contrairement à la majorité des pays africains ». Il a, notamment, mis en place un certain nombre de programmes visant à promouvoir l’emploi, en particulier en faveur des groupes les plus défavorisés. Selon M. Morisset, le Sénégal se distingue par la mise en place d’un certain nombre de programmes visant à promouvoir l’emploi, évoquant les 16 programmes pouvant être classés en quatre catégories, suivant leurs modalités d’intervention : services de placement ; subventions aux salaires ; travaux publics ; et crédits aux micro entreprises et à l’auto emploi. Le nombre d’emplois créés n’a pas dépassé 16 000 par an, ce qui représente moins de 5 % de la population active au chômage ou en situation de sous-emploi au Sénégal, affirme-t-il.
Ces résultats « décevants » sont « aussi le fruit du financement réduit que l’État alloue à ces programmes », selon lui. « Environ 0,3 % du PIB, autant dire une goutte d’eau face à l’ampleur du problème de l’emploi dans le pays. À titre de comparaison, la moyenne est de 1 % du PIB au sein des pays de l’OCDE et de 2 % dans des pays comme la Suède ou le Danemark", a ajouté M. Morisset. Il a estimé qu’une simple extrapolation montre que si le Sénégal consacrait à cet objectif autant de ressources que ces de pays, le nombre d’emplois créés pourrait quasiment atteindre 100 000 par an ! »
RÉFORME DU SYSTÈME DE PASSATION MARCHÉS PUBLICS
Échange avec les bailleurs sur la mise en œuvre Par Bakary DABO | SUD QUOTIDIEN | mardi 18 mars 2008
Le ministère de l’économie et des finances informe de la tenue, ce mardi 18 mars à Dakar, d’un atelier de partage avec les bailleurs de fonds. L’information est contenue dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Selon le contenu du document, cet atelier consacré à la mise en œuvre de la réforme du système de passation des marchés publics, a pour objectif de partager avec les bailleurs le bilan d’étape.
Ce qui vise à permettre de se rendre compte du respect des engagements pris par l’État dans le cadre de l’Instrument de soutien à politique économique (Ispe). Le document fait savoir que l’atelier regroupera, en dehors du Ministère de l’Economie et des Finances maître d’œuvre, l’ensemble des partenaires au développement, les collectivités locales, le secteur privé et la société civile. Et d’ajouter que l’occasion sera également saisie pour procéder au lancement officiel du portail dédié aux marchés publics (www.marchespublics.sn).
INFLATION AU SENEGAL ET EN AFRIQUE
Pourquoi on ne l’arrêtera pasPar SOMBEL FAYE | SUD QUOTIDIEN | samedi 15 mars 2008
Cameroun, Burkina, Sénégal… Dans sa dernière livraison, l’hebdomadaire international Jeune Afrique fait le même constat dans ces pays de l’augmentation vertigineuse des prix des produits de première nécessité et parie que l’inflation est partie pour ne plus s’arrêter.
Blé, riz, huile, lait, farine, savon, pain, essence… tout augmente. Ce n’est pas un scoop pour les sénégalais, loin s’en faut, mais le panorama que dresse l’hebdomadaire international Jeune Afrique, dans sa dernière livraison, sur la situation des prix des denrées de première nécessité dans d’autres pays en Afrique, rend mieux compte de la situation du marché mondial.
+50% le litre d’huile au Burkina, +40% le kilog de riz en Côte d’ivoire, +46% les 50 kg de blé au Togo, +30% le pain de savon au Sénégal, +140% l’huile de palme au Cameroun et +35% le kg de farine au Congo… Si à Dakar on parle encore du panier de la ménagère, à Abidjan, il s’agit plutôt du « sachet de la ménagère ». Mais pour les plus démunis de la population, même situation qu’au Sénégal : la « mort subite » (un seul repas par jour ) serait devenue la norme. De part et d’autre, les gouvernements tentent de contenir l’envolée sur les étals, avec des fortunes diverses. L’hebdomadaire de rappeler la réaction du gouvernement sénégalais de suspension, en septembre dernier, de la taxe douanière de 10%. Réaction qui non seulement n’a pas suffi, mais a affecté les finances publiques. Même scénario au Mali où le gouvernement, rappelle-t-on, a débloqué, fin 2007, quelque 40 milliards de FCfa en guise de subvention pour juguler l’explosion des tarifs : « peine perdue ». Quant à la suppression de la TVA sur le riz, le sel, le poisson, etc… de septembre à décembre, au Cameroun, elle a montré ses limites, alors que, ici ou là, les commerçants ne semblent pas jouer le jeu.
Toujours est-il que le dilemme est cornélien pour les gouvernements quand on sait, comme le rappelle l’hebdomadaire, qu’en moyenne sur le continent, les revenus douaniers représentent le quart des recettes publiques. Une manne dont les Etats ont du mal à se priver, à moins, suggère-t-on, de « fiscaliser l’économie », collecter l’impôt et lutter contre l’informel. Une volonté affichée par les autorités burkinabé et qui, selon Jeune Afrique, a mis « le feu aux poudres ».
La situation apparaît ainsi plus alarmante qu’on pourrait le croire et la flambée des prix des hydrocarbures aidant, l’engouement pour les biocarburants, la sécheresse en Australie et les besoins alimentaires des nouvelles puissances émergentes ont fini de mettre à mal le fragile équilibre du marché des céréales. Corrélation faite avec la situation de l’agriculture à « l’abandon coupable » dans les pays africains en question dont les populations sont frappées de plein fouet par la dépendance vis-à-vis des importations, c’est la quadrature du cercle.
Quatre facteurs
Le fait est donc là et alors que la hausse des prix ne concerne plus seulement l’énergie mais aussi les produits agricoles, la cadence de l’inflation est telle qu’ « on ne l’arrêtera plus », selon l’analyse qu’en fait l’hebdomadaire international qui évoque quatre forces en œuvre qui ne faibliront pas de sitôt.
Il s’agit d’abord de la forte demande des pays émergents comme l’Inde, la Chine ou encore le Brésil dont l’appétit en matières premières est jugé « insatiable ». A cet appétit, il semble que l’offre ne pourra pas répondre du jour au lendemain et les perspectives à ce niveau sont peu souriantes voire exagérées. L’analyste de soutenir qu’il faut au moins 10 milliards de dollars et dix ans d’études, de négociations et de travaux pour exploiter un gisement de gaz, de cuivre ou du fer. Et pour développer les surfaces cultivées et améliorer la productivité agricole, il table sur pas moins d’une génération avant d’atteindre des augmentations significatives des volumes.
Le quatrième facteur est relatif à l’effet dit « du second tour », expression technique usitée par les spécialistes de la macroéconomie et désignant les demandes d’augmentations de rémunérations que la hausse des prix suscite chez les différents acteurs et qui risque d’enclencher une nouvelle spirale inflationniste.
Enfin et non des moindres, le facteur spéculatif dont les fonds de pension ou d’investissements disposent de dizaines de milliards de dollars et choisissent de les placer dans les secteurs où les chances d’augmentation des prix sont les plus grandes, se protégeant ainsi contre l’inflation qu’ils suscitent.
Cette vision de l’analyste apparaît tout de même par trop pessimiste et étriquée car, quelque soit la cadence de l’inflation, il existe moult mécanismes pour ne pas dire de politiques, pour contenir les tensions inflationnistes. Non pas des mesures ponctuelles et « disparates », sans effet comme s’y emploient souvent nos gouvernants, mais, depuis la fin des années 1980, un consensus s’est progressivement mis en place en faveur du ciblage de l’inflation, afin de limiter la croissance alors excessive des prix. C’est une politique visant à maintenir l’inflation proche d’un objectif.
A l’heure actuelle, un nombre croissants de pays ont choisi d’adopter une politique monétaire de ciblage de l’inflation : Nouvelle Zélande, Canada, Royaume-Uni, et plus récemment divers pays d’Amérique du Sud et de nombreux Pays d’Europe Centrale et Orientale. Cela existe bien sous nos cieux dans le cadre communautaire de l’Uemoa, par exemple où le seuil de 3% est fixé... mais très souvent franchi, dira-t-on.
Seulement, dans la mesure où un engagement du gouvernement en ce sens n’est pas crédible (puisque non irréversible), il est nécessaire que la banque centrale soit indépendante pour contrer les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, dans la mesure où les anticipations jouent un rôle fondamental dans la fixation des prix, il est important que la banque centrale soit crédible dans sa volonté de limiter l’inflation. Bien entendu, les causes de l’inflation ne se limitent pas au seul facteur monétaire et les origines sont diverses. Entre intermédiaires et autres spéculateurs, il va sans dire qu’on ne peut pas faire l’économie de mécanismes adéquats de contrôle des prix.
Blé, riz, huile, lait, farine, savon, pain, essence… tout augmente. Ce n’est pas un scoop pour les sénégalais, loin s’en faut, mais le panorama que dresse l’hebdomadaire international Jeune Afrique, dans sa dernière livraison, sur la situation des prix des denrées de première nécessité dans d’autres pays en Afrique, rend mieux compte de la situation du marché mondial.
+50% le litre d’huile au Burkina, +40% le kilog de riz en Côte d’ivoire, +46% les 50 kg de blé au Togo, +30% le pain de savon au Sénégal, +140% l’huile de palme au Cameroun et +35% le kg de farine au Congo… Si à Dakar on parle encore du panier de la ménagère, à Abidjan, il s’agit plutôt du « sachet de la ménagère ». Mais pour les plus démunis de la population, même situation qu’au Sénégal : la « mort subite » (un seul repas par jour ) serait devenue la norme. De part et d’autre, les gouvernements tentent de contenir l’envolée sur les étals, avec des fortunes diverses. L’hebdomadaire de rappeler la réaction du gouvernement sénégalais de suspension, en septembre dernier, de la taxe douanière de 10%. Réaction qui non seulement n’a pas suffi, mais a affecté les finances publiques. Même scénario au Mali où le gouvernement, rappelle-t-on, a débloqué, fin 2007, quelque 40 milliards de FCfa en guise de subvention pour juguler l’explosion des tarifs : « peine perdue ». Quant à la suppression de la TVA sur le riz, le sel, le poisson, etc… de septembre à décembre, au Cameroun, elle a montré ses limites, alors que, ici ou là, les commerçants ne semblent pas jouer le jeu.
Toujours est-il que le dilemme est cornélien pour les gouvernements quand on sait, comme le rappelle l’hebdomadaire, qu’en moyenne sur le continent, les revenus douaniers représentent le quart des recettes publiques. Une manne dont les Etats ont du mal à se priver, à moins, suggère-t-on, de « fiscaliser l’économie », collecter l’impôt et lutter contre l’informel. Une volonté affichée par les autorités burkinabé et qui, selon Jeune Afrique, a mis « le feu aux poudres ».
La situation apparaît ainsi plus alarmante qu’on pourrait le croire et la flambée des prix des hydrocarbures aidant, l’engouement pour les biocarburants, la sécheresse en Australie et les besoins alimentaires des nouvelles puissances émergentes ont fini de mettre à mal le fragile équilibre du marché des céréales. Corrélation faite avec la situation de l’agriculture à « l’abandon coupable » dans les pays africains en question dont les populations sont frappées de plein fouet par la dépendance vis-à-vis des importations, c’est la quadrature du cercle.
Quatre facteurs
Le fait est donc là et alors que la hausse des prix ne concerne plus seulement l’énergie mais aussi les produits agricoles, la cadence de l’inflation est telle qu’ « on ne l’arrêtera plus », selon l’analyse qu’en fait l’hebdomadaire international qui évoque quatre forces en œuvre qui ne faibliront pas de sitôt.
Il s’agit d’abord de la forte demande des pays émergents comme l’Inde, la Chine ou encore le Brésil dont l’appétit en matières premières est jugé « insatiable ». A cet appétit, il semble que l’offre ne pourra pas répondre du jour au lendemain et les perspectives à ce niveau sont peu souriantes voire exagérées. L’analyste de soutenir qu’il faut au moins 10 milliards de dollars et dix ans d’études, de négociations et de travaux pour exploiter un gisement de gaz, de cuivre ou du fer. Et pour développer les surfaces cultivées et améliorer la productivité agricole, il table sur pas moins d’une génération avant d’atteindre des augmentations significatives des volumes.
Le quatrième facteur est relatif à l’effet dit « du second tour », expression technique usitée par les spécialistes de la macroéconomie et désignant les demandes d’augmentations de rémunérations que la hausse des prix suscite chez les différents acteurs et qui risque d’enclencher une nouvelle spirale inflationniste.
Enfin et non des moindres, le facteur spéculatif dont les fonds de pension ou d’investissements disposent de dizaines de milliards de dollars et choisissent de les placer dans les secteurs où les chances d’augmentation des prix sont les plus grandes, se protégeant ainsi contre l’inflation qu’ils suscitent.
Cette vision de l’analyste apparaît tout de même par trop pessimiste et étriquée car, quelque soit la cadence de l’inflation, il existe moult mécanismes pour ne pas dire de politiques, pour contenir les tensions inflationnistes. Non pas des mesures ponctuelles et « disparates », sans effet comme s’y emploient souvent nos gouvernants, mais, depuis la fin des années 1980, un consensus s’est progressivement mis en place en faveur du ciblage de l’inflation, afin de limiter la croissance alors excessive des prix. C’est une politique visant à maintenir l’inflation proche d’un objectif.
A l’heure actuelle, un nombre croissants de pays ont choisi d’adopter une politique monétaire de ciblage de l’inflation : Nouvelle Zélande, Canada, Royaume-Uni, et plus récemment divers pays d’Amérique du Sud et de nombreux Pays d’Europe Centrale et Orientale. Cela existe bien sous nos cieux dans le cadre communautaire de l’Uemoa, par exemple où le seuil de 3% est fixé... mais très souvent franchi, dira-t-on.
Seulement, dans la mesure où un engagement du gouvernement en ce sens n’est pas crédible (puisque non irréversible), il est nécessaire que la banque centrale soit indépendante pour contrer les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, dans la mesure où les anticipations jouent un rôle fondamental dans la fixation des prix, il est important que la banque centrale soit crédible dans sa volonté de limiter l’inflation. Bien entendu, les causes de l’inflation ne se limitent pas au seul facteur monétaire et les origines sont diverses. Entre intermédiaires et autres spéculateurs, il va sans dire qu’on ne peut pas faire l’économie de mécanismes adéquats de contrôle des prix.
Blé, riz, huile, lait, farine, savon, pain, essence… tout augmente. Ce n’est pas un scoop pour les sénégalais, loin s’en faut, mais le panorama que dresse l’hebdomadaire international Jeune Afrique, dans sa dernière livraison, sur la situation des prix des denrées de première nécessité dans d’autres pays en Afrique, rend mieux compte de la situation du marché mondial.
+50% le litre d’huile au Burkina, +40% le kilog de riz en Côte d’ivoire, +46% les 50 kg de blé au Togo, +30% le pain de savon au Sénégal, +140% l’huile de palme au Cameroun et +35% le kg de farine au Congo… Si à Dakar on parle encore du panier de la ménagère, à Abidjan, il s’agit plutôt du « sachet de la ménagère ». Mais pour les plus démunis de la population, même situation qu’au Sénégal : la « mort subite » (un seul repas par jour ) serait devenue la norme. De part et d’autre, les gouvernements tentent de contenir l’envolée sur les étals, avec des fortunes diverses. L’hebdomadaire de rappeler la réaction du gouvernement sénégalais de suspension, en septembre dernier, de la taxe douanière de 10%. Réaction qui non seulement n’a pas suffi, mais a affecté les finances publiques. Même scénario au Mali où le gouvernement, rappelle-t-on, a débloqué, fin 2007, quelque 40 milliards de FCfa en guise de subvention pour juguler l’explosion des tarifs : « peine perdue ». Quant à la suppression de la TVA sur le riz, le sel, le poisson, etc… de septembre à décembre, au Cameroun, elle a montré ses limites, alors que, ici ou là, les commerçants ne semblent pas jouer le jeu.
Toujours est-il que le dilemme est cornélien pour les gouvernements quand on sait, comme le rappelle l’hebdomadaire, qu’en moyenne sur le continent, les revenus douaniers représentent le quart des recettes publiques. Une manne dont les Etats ont du mal à se priver, à moins, suggère-t-on, de « fiscaliser l’économie », collecter l’impôt et lutter contre l’informel. Une volonté affichée par les autorités burkinabé et qui, selon Jeune Afrique, a mis « le feu aux poudres ».
La situation apparaît ainsi plus alarmante qu’on pourrait le croire et la flambée des prix des hydrocarbures aidant, l’engouement pour les biocarburants, la sécheresse en Australie et les besoins alimentaires des nouvelles puissances émergentes ont fini de mettre à mal le fragile équilibre du marché des céréales. Corrélation faite avec la situation de l’agriculture à « l’abandon coupable » dans les pays africains en question dont les populations sont frappées de plein fouet par la dépendance vis-à-vis des importations, c’est la quadrature du cercle.
Quatre facteurs
Le fait est donc là et alors que la hausse des prix ne concerne plus seulement l’énergie mais aussi les produits agricoles, la cadence de l’inflation est telle qu’ « on ne l’arrêtera plus », selon l’analyse qu’en fait l’hebdomadaire international qui évoque quatre forces en œuvre qui ne faibliront pas de sitôt.
Il s’agit d’abord de la forte demande des pays émergents comme l’Inde, la Chine ou encore le Brésil dont l’appétit en matières premières est jugé « insatiable ». A cet appétit, il semble que l’offre ne pourra pas répondre du jour au lendemain et les perspectives à ce niveau sont peu souriantes voire exagérées. L’analyste de soutenir qu’il faut au moins 10 milliards de dollars et dix ans d’études, de négociations et de travaux pour exploiter un gisement de gaz, de cuivre ou du fer. Et pour développer les surfaces cultivées et améliorer la productivité agricole, il table sur pas moins d’une génération avant d’atteindre des augmentations significatives des volumes.
Le quatrième facteur est relatif à l’effet dit « du second tour », expression technique usitée par les spécialistes de la macroéconomie et désignant les demandes d’augmentations de rémunérations que la hausse des prix suscite chez les différents acteurs et qui risque d’enclencher une nouvelle spirale inflationniste.
Enfin et non des moindres, le facteur spéculatif dont les fonds de pension ou d’investissements disposent de dizaines de milliards de dollars et choisissent de les placer dans les secteurs où les chances d’augmentation des prix sont les plus grandes, se protégeant ainsi contre l’inflation qu’ils suscitent.
Cette vision de l’analyste apparaît tout de même par trop pessimiste et étriquée car, quelque soit la cadence de l’inflation, il existe moult mécanismes pour ne pas dire de politiques, pour contenir les tensions inflationnistes. Non pas des mesures ponctuelles et « disparates », sans effet comme s’y emploient souvent nos gouvernants, mais, depuis la fin des années 1980, un consensus s’est progressivement mis en place en faveur du ciblage de l’inflation, afin de limiter la croissance alors excessive des prix. C’est une politique visant à maintenir l’inflation proche d’un objectif.
A l’heure actuelle, un nombre croissants de pays ont choisi d’adopter une politique monétaire de ciblage de l’inflation : Nouvelle Zélande, Canada, Royaume-Uni, et plus récemment divers pays d’Amérique du Sud et de nombreux Pays d’Europe Centrale et Orientale. Cela existe bien sous nos cieux dans le cadre communautaire de l’Uemoa, par exemple où le seuil de 3% est fixé... mais très souvent franchi, dira-t-on.
Seulement, dans la mesure où un engagement du gouvernement en ce sens n’est pas crédible (puisque non irréversible), il est nécessaire que la banque centrale soit indépendante pour contrer les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, dans la mesure où les anticipations jouent un rôle fondamental dans la fixation des prix, il est important que la banque centrale soit crédible dans sa volonté de limiter l’inflation. Bien entendu, les causes de l’inflation ne se limitent pas au seul facteur monétaire et les origines sont diverses. Entre intermédiaires et autres spéculateurs, il va sans dire qu’on ne peut pas faire l’économie de mécanismes adéquats de contrôle des prix.
Blé, riz, huile, lait, farine, savon, pain, essence… tout augmente. Ce n’est pas un scoop pour les sénégalais, loin s’en faut, mais le panorama que dresse l’hebdomadaire international Jeune Afrique, dans sa dernière livraison, sur la situation des prix des denrées de première nécessité dans d’autres pays en Afrique, rend mieux compte de la situation du marché mondial.
+50% le litre d’huile au Burkina, +40% le kilog de riz en Côte d’ivoire, +46% les 50 kg de blé au Togo, +30% le pain de savon au Sénégal, +140% l’huile de palme au Cameroun et +35% le kg de farine au Congo… Si à Dakar on parle encore du panier de la ménagère, à Abidjan, il s’agit plutôt du « sachet de la ménagère ». Mais pour les plus démunis de la population, même situation qu’au Sénégal : la « mort subite » (un seul repas par jour ) serait devenue la norme. De part et d’autre, les gouvernements tentent de contenir l’envolée sur les étals, avec des fortunes diverses. L’hebdomadaire de rappeler la réaction du gouvernement sénégalais de suspension, en septembre dernier, de la taxe douanière de 10%. Réaction qui non seulement n’a pas suffi, mais a affecté les finances publiques. Même scénario au Mali où le gouvernement, rappelle-t-on, a débloqué, fin 2007, quelque 40 milliards de FCfa en guise de subvention pour juguler l’explosion des tarifs : « peine perdue ». Quant à la suppression de la TVA sur le riz, le sel, le poisson, etc… de septembre à décembre, au Cameroun, elle a montré ses limites, alors que, ici ou là, les commerçants ne semblent pas jouer le jeu.
Toujours est-il que le dilemme est cornélien pour les gouvernements quand on sait, comme le rappelle l’hebdomadaire, qu’en moyenne sur le continent, les revenus douaniers représentent le quart des recettes publiques. Une manne dont les Etats ont du mal à se priver, à moins, suggère-t-on, de « fiscaliser l’économie », collecter l’impôt et lutter contre l’informel. Une volonté affichée par les autorités burkinabé et qui, selon Jeune Afrique, a mis « le feu aux poudres ».
La situation apparaît ainsi plus alarmante qu’on pourrait le croire et la flambée des prix des hydrocarbures aidant, l’engouement pour les biocarburants, la sécheresse en Australie et les besoins alimentaires des nouvelles puissances émergentes ont fini de mettre à mal le fragile équilibre du marché des céréales. Corrélation faite avec la situation de l’agriculture à « l’abandon coupable » dans les pays africains en question dont les populations sont frappées de plein fouet par la dépendance vis-à-vis des importations, c’est la quadrature du cercle.
Quatre facteurs
Le fait est donc là et alors que la hausse des prix ne concerne plus seulement l’énergie mais aussi les produits agricoles, la cadence de l’inflation est telle qu’ « on ne l’arrêtera plus », selon l’analyse qu’en fait l’hebdomadaire international qui évoque quatre forces en œuvre qui ne faibliront pas de sitôt.
Il s’agit d’abord de la forte demande des pays émergents comme l’Inde, la Chine ou encore le Brésil dont l’appétit en matières premières est jugé « insatiable ». A cet appétit, il semble que l’offre ne pourra pas répondre du jour au lendemain et les perspectives à ce niveau sont peu souriantes voire exagérées. L’analyste de soutenir qu’il faut au moins 10 milliards de dollars et dix ans d’études, de négociations et de travaux pour exploiter un gisement de gaz, de cuivre ou du fer. Et pour développer les surfaces cultivées et améliorer la productivité agricole, il table sur pas moins d’une génération avant d’atteindre des augmentations significatives des volumes.
Le quatrième facteur est relatif à l’effet dit « du second tour », expression technique usitée par les spécialistes de la macroéconomie et désignant les demandes d’augmentations de rémunérations que la hausse des prix suscite chez les différents acteurs et qui risque d’enclencher une nouvelle spirale inflationniste.
Enfin et non des moindres, le facteur spéculatif dont les fonds de pension ou d’investissements disposent de dizaines de milliards de dollars et choisissent de les placer dans les secteurs où les chances d’augmentation des prix sont les plus grandes, se protégeant ainsi contre l’inflation qu’ils suscitent.
Cette vision de l’analyste apparaît tout de même par trop pessimiste et étriquée car, quelque soit la cadence de l’inflation, il existe moult mécanismes pour ne pas dire de politiques, pour contenir les tensions inflationnistes. Non pas des mesures ponctuelles et « disparates », sans effet comme s’y emploient souvent nos gouvernants, mais, depuis la fin des années 1980, un consensus s’est progressivement mis en place en faveur du ciblage de l’inflation, afin de limiter la croissance alors excessive des prix. C’est une politique visant à maintenir l’inflation proche d’un objectif.
A l’heure actuelle, un nombre croissants de pays ont choisi d’adopter une politique monétaire de ciblage de l’inflation : Nouvelle Zélande, Canada, Royaume-Uni, et plus récemment divers pays d’Amérique du Sud et de nombreux Pays d’Europe Centrale et Orientale. Cela existe bien sous nos cieux dans le cadre communautaire de l’Uemoa, par exemple où le seuil de 3% est fixé... mais très souvent franchi, dira-t-on.
Seulement, dans la mesure où un engagement du gouvernement en ce sens n’est pas crédible (puisque non irréversible), il est nécessaire que la banque centrale soit indépendante pour contrer les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, dans la mesure où les anticipations jouent un rôle fondamental dans la fixation des prix, il est important que la banque centrale soit crédible dans sa volonté de limiter l’inflation. Bien entendu, les causes de l’inflation ne se limitent pas au seul facteur monétaire et les origines sont diverses. Entre intermédiaires et autres spéculateurs, il va sans dire qu’on ne peut pas faire l’économie de mécanismes adéquats de contrôle des prix.
150 DOLLARS LE BARIL DE PETROLE
Que fera le gouvernement sénégalais ?Par SOMBEL FAYE | SUD QUOTIDIEN | vendredi 14 mars 2008
Dans un contexte de vérité des prix, quand le baril tousse, le Sénégal s’enrhume. Au rythme où le baril éternue (111 dollars ce jeudi 12 mars 2008), la machine sénégalaise risque tout bonnement de choper une grippe carabinée. Or, le gouvernement s’est déjà engagé à ne pas user d’ « antigrippine »…
Le dollar est au plus bas et le baril atteint les sommets à 111 dollars, ce jeudi, à New York, après avoir pulvérisé depuis le début de la semaine dernière les cibles de 107, 108, 109 et 110 dollars. La faiblesse du dollar incite ainsi les investisseurs à acheter du pétrole pour se couvrir contre l’inflation et diversifier des portefeuilles plombés par la chute des marchés d’actions. L’or noir étant libellée en dollars, la chute du billet vert renforce, de facto, le pouvoir d’achat des investisseurs hors zone dollar. L’humeur haussière du marché pétrolier n’est bien entendu pas de nature à faire sourire les pays non producteurs comme le Sénégal qui, lorsque le baril tousse, s’enrhume automatiquement, vérité des prix oblige. Dans ce contexte, autant s’attendre à une hausse des prix à la pompe, dans le cadre de la prochaine structure des prix qui, rappelons-le, évolue toutes les quatre semaines selon l’évolution sur le marché mondial.
Certes, la dernière structure des prix était caractérisée par une baisse généralisée des prix de tous les produits pétroliers. Mais et on le voit bien, les facteurs de tension qui influent sur le marché mondial du pétrole sont divers et complexes et le gouvernement sénégalais, à l’instar de beaucoup d’autres, n’en a aucune maîtrise. Ce qui ne le dédouane pas pour autant, pour trouver les moyens de contenir l’impact des tensions du baril sur les populations déjà éprouvées et sur l’économie du pays.
Exercice plutôt difficile en l’absence de mécanismes comme les subventions dont le gouvernement s’est d’ailleurs engagé, sous la pression des bailleurs, à ne plus faire usage. Que faire, alors ?
Il faut bien se poser la question et surtout vite trouver la réponse car, ce sera intenable mais on n’est pas loin d’un baril à 150 voire 160 dollars. Il y a peu, qui aurait parié sur un baril à 100 dollars ?...
Le mécanisme des subventions n’étant, de toute façon pas pertinent, économiquement, la seule alternative à court et moyen terme semble résider dans la taxation même des produits pétroliers. Cela suppose que le gouvernement accepte de se vider un peu de son sang pour « sauver des vies ». Autrement dit, la question épineuse des recettes budgétaires devra forcément intégrer la donne de la réallocation des ressources dans une perspective de tensions inflationnistes. C’est tout l’art d’une gestion budgétaire harmonieuse, sans trop compter sur une « citoyenneté » des distributeurs car, le pétrole, c’est Dallas, un univers impitoyable.
Pour l’heure, espérons que le gouvernement trouve une idée de « génie » pour limiter l’impact du baril à 111 dollars.