l’«entourage du Président»
La théorie de l’«entourage du Président» est une théorie fumeuse !
Si on est tant soit peu sérieux. Alors face à la situation de chaos dans laquelle se trouve le pays, les faux fuyants, les discours biaisés, les fausses cibles ne doivent plus être de mise. La théorie de «l’entourage du Président» et autre «Président la nu fal, moo fiy nekk ba 2012» (c’est le Président qu’on a élu, il sera là jusqu’en 2012), en sont quelques échantillons. Comme disait l’autre, désigner un faux ennemi comme cible n’a qu’un seul objectif, esquiver l’ennemi principal. Face à la dangereuse situation dans laquelle se trouve le pays, tout Sénégalais responsable devrait se lever et exiger l’arrêt de ce massacre. Et cela sans délais. Il faut donc que les analystes confusionnistes arrêtent de chercher à coller des complexes à ceux qui se battent. «Il ne faut pas attiser le feu», pour ne pas faire du «yéé fitna». disent-ils. Par n’importe quel bout que l’on puisse analyser la façon dont notre pays est administré et gouverné, l’on est tenté de conclure à un sabotage
? S’il y a quelqu’un qu’il faut désigner comme principal responsable de la situation actuelle, ponctuée partout de flammes, c’est d’abord, le président de la République. Lui-même qui, comme pour narguer les populations, fait publier depuis des années des rapports d’audit, sans lendemain, qui montrent comment l’argent et les biens publics sont constamment dilapidés, devant les immenses sollicitations du peuple et des services publics. Son gouvernement budgétivore de 41 membres, aussi inutile qu’inefficace, sa chambre d’enregistrement (qui fait du cinéma pour s’intéresser de la situation), son Sénat nommé, son Conseil économique et social où logent les bras cassés, les Agences nationales qui naissent comme des champignons, un ministre-fils qui se promène en jet privé, en constituent une preuve éclatante. Les populations qui ont fini de comprendre qu’elles ont affaire à des arnaqueurs et des agitateurs de mensonges (l’exportation de l’électricité en 2009-2010), ne veulent plus se laisser berner, et se battent. Exaspérées sans doute, par les 35% des recettes à empocher d’une statue nébuleuse à tout point de vue, par les fonds taïwanais, les 20 milliards de la Sudatel, la gestion calamiteuse de l’Anoci etc. Sans compter les remaniements intempestifs, infantiles, qui relèvent d’une mal gouvernance caractérisée. Que dire au plan judiciaire, des agresseurs de journalistes et des casseurs d’organes de presse qui courent les rues avec leur commanditaire de ministre, en tête
? En tout cas, à juste titre, Sypros a interpelé dans ce sens leur centrale, la Cnts. Il faut dire qu’une curieuse attitude est observée du côté de cette dernière centrale et de l’Unsas. Toutes affichent une attitude timorée face aux affres que vivent les travailleurs. Devant ces faits, on a l’impression, comme disait Lénine que notre ami Abou Abel Thiam citait récemment, que «le peuple se bat, la bourgeoisie se faufile au pouvoir». Car c’est comme qui dirait que ceux qui disent se soucier des souffrances des populations, sont comme sonnés, s’ils ne sont pas partisans de la politique du pourrissement, parce que n’ayant pas de solution à proposer aux populations. Dans le cas contraire, pourquoi à l’instar de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts), dirigée par Sidya Ndiaye et du Syndicat des professeurs du Sénégal, dirigé par Marième Dansoko, ils n’appellent pas à une riposte conséquente et salutaire
? Nous avons vu, récemment, que dans deux pays de la sous-région (Guinée et Niger), où la situation s’était trouvée bloquée par le fait de deux hommes, leur départ a permis aux citoyens de ces pays d’y voir clair politiquement, pour le moment. Le Sénégal se trouve presque dans la même situation. Celui qui défend le contraire veut nous imposer la vision de «Bukki» (l’hyène). Créer davantage la confusion dans une nuit noire, pour mieux opérer.Côté politique, le porte-parole de Bennoo dit que son organisation appelle au départ de Wade. Si nous sommes d’accord que c’est le seul mot d’ordre juste qui vaille, dans le contexte, nous pensons que Bennoo n’y met pas un contenu, pour ne pas dire le prix. Parce que miné en ce moment par un conflit de leadership. La crise étant une crise éminemment politique dont le responsable Wade est incapable d’en trouver une issue heureuse, comment lui faire confiance pour l’organisation d’élections libres et transparentes en 2012.
Disons que tout dans cette affaire sent à mille lieux la prévarication, la concussion, la magouille, que des gens sérieux ont dénoncées. Les explications, fumeuses, offensantes des plaisantins du secteur de l’électricité, sur le combustible avarié, sont complètement inacceptables Maintenant la crise de l’énergie, englobant celle de la question de la distribution de l’électricité qui est présentement un problème politique majeur, est venue illustrer la volonté du pouvoir en place, de faire dans le pourrissement. L’électricité traversant tous les secteurs de la vie économique et sociale, tout gouvernement responsable devrait décréter l’état d’urgence, mobiliser tous les fonds disponibles, après avoir réduit son train de vie, pour les mettre à la disposition du secteur de l’énergie. Comment vouloir enrayer le chômage des jeunes, par exemple, et mettre en même temps au chômage des milliers de jeunes en activité, en agissant de façon irresponsable. Comment avoir une économie performante et priver les grandes entreprises, les Pmi, les Pme, d’énergie
Cela dit, si l’opposition n’entend pas prendre ses responsabilités, le mouvement citoyen devrait parfaitement pouvoir prendre les siens.
! Nous avons beaucoup de respect envers certains dirigeants de mouvement citoyen qui ont toujours pris leur distance vis-à-vis des pouvoirs qui ont opprimé et continuent d’opprimer le peuple, de confisquer les droits et libertés, et font tout pour empêcher la manifestation de la vérité sur toutes les affaires nationales. Cependant, ce n’est pas le cas pour d’autres. Car sentant que le régime vit ses derniers jours, certains cherchent à s’agripper aux wagons des derniers trains. D’autre part, certains parmi eux considèrent les Sénégalais comme des demeurés. Mais les Sénégalais ont prouvé lors des dernières élections locales de 2009, qu’ils sont des «Njacaar» (celui qui voit suffisamment) et non des «silmaxa» (non-voyant). Encore que même un mal voyant est doué de bon sens. Mais attention, il y a mouvement citoyen et mouvement citoyen
Tout cela pour attirer l’attention de ceux qui postulent pour le vrai changement, sur le fait qu’ils se doivent d’être attentifs à l’égard des «noon yuy nurook sop pé» (faux sympathisants, faux combattants) comme le disait un oncle, El-Hadji A liou ne Lô de Keur Mbarick Lô, de Louga. Mais un responsable politique disait qu’on devrait pouvoir du reste, les utiliser. Au trement dit, ils peuvent frapper ensemble avec tout le monde, afin d’assener un coup à l’adversaire, mais pas pour jouer les premiers rôles, en tant qu’éléments de la 5e colonne ou comme un politicien.
C’est le lieu de préciser que le mouvement citoyen ou société civile joue un rôle politique dans la société. Mais de façon sectorielle, limitée. Le syndicat, un club sportif où une association de quartier, se fixe des objectifs tendant à prendre en charge les intérêts de ses membres. A la différence des partis politiques qui se fixent comme objectifs la prise en charge des problèmes de tout le monde. «Les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde, les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques», disait un grand économiste du siècle dernier. Et à partir du moment où le mouvement citoyen ou société civile entend investir le champ politique, il peut se muer en parti politique pour conquérir le pouvoir politique.
Cela dit, la situation que nous vivons montre par ricochet, les limites de l’entité des Assises nationales (aphone dans la période), qui n’a pas su mettre sur pied un cadre apte à prendre en charge ses conclusions. Beaucoup de bruit, pour rien
De ce point de vue, nous pensons que l’appel pour la constitution d’un Front républicain pour le départ de Wade et son régime, puis la constitution d’un gouvernement de salut national de transition, peuvent être un appel audible et mobilisateur auprès des populations. Tout le reste n’est que ruse politicienne où positionnement politicien.
Ababacar FALL-Barros
Ancien membre du Bureau
politique de
And Jëf-Mrdn et de And Jëf /Pads
Dakar