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Les manifestants de Kédougou bientôt libres : Opération de charme à l’endroit des populations en vue des élections locales ?
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade s’engage enfin à faire libérer les 18 manifestants qui avaient été condamnés par la justice sénégalaise, à la suite des évènements survenus à Kédougou, le 23 décembre dernier. C’est le président de l’Amicale des étudiants et élèves de Kédougou, Amadou Séga Keïta qui l’a annoncé. Le président Wade recevait en audience, ce lundi 2 mars, une délégation de l’Amicale des élèves et étudiants de Kédougou. Pourtant, dans un passé récent, le président Wade avait à maintes reprises déclaré qu’il ne pouvait intervenir dans une affaire qui ne concerne que la justice. Pourquoi, ce revirement de la part du président Wade ? Contexte électoral oblige.
‘ Le président de la République a décidé de donner des instructions au ministre de la Justice pour que le procureur de la République arrête l’action publique intentée par l’État poursuivant ces jeunes ’, a notamment déclaré le président de l’Amicale des élèves et étudiants de Kédougou. Le président Wade a également regretté la mort de Mamadou Sina Sidibé durant ces évènements de Kédougou qui se sont produits le 23 décembre dernier et qui ont été marqués par des affrontements entre les forces de l’ordre et les populations. A la suite de ces évènements, 29 personnes avaient été interpellées. Placées en garde à vue, ensuite déférées au parquet, ces personnes avaient été jugées à Tambacounda. 18 parmi elles, avaient été condamnées par le tribunal. C’est ainsi que les huit ont reçu une peine de dix ans de prison ferme, les deux, sept ans ferme et les huit autres, cinq ans ferme. Depuis, les interventions se multipliaient auprès du chef de l’État qui campait sur sa position, à savoir qu’il ne peut intervenir dans une affaire qui concerne la justice, au nom de la séparation des pouvoirs.
Qu’est-ce qui a donc amené le chef de l’État à reconsidérer sa position ? Le contexte électoral n’est pas étranger à cette décision du président Wade. Ce dernier n’a pas attendu le démarrage officiel de la campagne pour les élections régionales, municipales et rurales du 22 mars prochain, pour se rendre à Ziguinchor, Kolda et Matam afin de participer à la mobilisation de ses troupes. Le président Wade entend participer à la campagne électorale et donner ainsi un coup de main aux listes de la Coalition Sopi 2009 en compétition dans les différentes localités du Sénégal, surtout là où l’opposition a des chances de l’emporter. Kédougou fait partie de ces zones du Sénégal où la Coalition Sopi avait perdu, lors des élections locales de 2002. La commune était dirigée par l’opposition et c’est Amath Dansokho qui avait été élu maire. Le président Wade avait, il y a quelques mois, signé un décret pour dissoudre le conseil municipal de Kédougou et le remplacer par une délégation spéciale. D’aucuns avaient perçu ce geste du chef de l’État, comme étant le début des manœuvres pour la reconquête de Kédougou par la coalition au pouvoir qui le soutient.
Les évènements survenus le 23 décembre à Kédougou sont venus creuser le fossé qui sépare le pouvoir et les populations. En effet, ces dernières se disent frustrées de voir que ce sont des personnes venues d’ailleurs qui bénéficient des potentialités que renferme leur zone. Les populations déclarent que Kédougou ne bénéficie d’aucune infrastructure décente.
(Nettali)
Nous sommes tous des complices
Les crises profondes et multiformes qui secouent notre pays semblent effacer toute lueur d'espoir dans l'esprit des Sénégalais. L'effritement généralisé des valeurs éthiques, morales et religieuses s'ajoutant au dénuement des populations et à la désacralisation de nos institutions, sont, entre autres, les phénomènes qui risquent de mettre le pays dans le chaos si l’on n’y prend garde.
De l'indépendance à l'an 2000, le Sénégal a connu beaucoup de dérives, avec de lourdes conséquences sur l’économie nationale, les libertés fondamentales et la démocratie. Cette mauvaise gestion du pays a été sanctionnée par le peuple à travers des élections libres, démocratiques et transparentes. L'alternance est survenue, mais le malheur nous a encore suivi, le changement s'est traduit en cauchemar chez les populations qui aspiraient à de réelles mutations. La transhumance politique, le manque de loyauté, le vol organisé et le mensonge sont devenus les jeux favoris de nos autorités. Les dirigeants ont fini de montrer leurs limites et leur manque de volonté à prendre en charge les préoccupations des citoyens. La course vers l'accessoire, le paraître, l'argent facile et la belle vie, a malheureusement occupé le quotidien des nouveaux riches qui ont perdu le nord.
Le régime de Wade n’a pas su imprimer à la gestion du pays, la rigueur et l’orthodoxie républicaine. Dans l’euphorie de la victoire, Abdoulaye Wade a très tôt posé les jalons de la désacralisation des fondements de notre jeune République. La banalisation des symboles de la République, l’absence de rigueur dans le choix des ministres, le tripatouillage de la Constitution, le refus de dialogue politique et la patrimonialisation de l’Etat sont autant de dérapages qui ont caractérisé la gouvernance des libéraux.
Mais ces comportements condamnables ne sont pas l’apanage des autorités suprêmes de l’Etat. La survivance et même l’accentuation d’actes antirépublicains et répréhensibles sont des pratiques qui gangrènent la gestion des collectivités locales ; les agents de l’administration, n’en parlons pas. Le laxisme, la dilapidation des deniers publics, la spéculation foncière et la banalisation de la corruption sont des maux qui ont résisté à la volonté de changement des Sénégalais, exprimée lors des élections de 2000. L’administration et la diplomatie ont perdu toute leur sacralité à cause du manque de vision et de la gestion informelle des politiques.
Les électeurs qui ont mis fin au régime du Parti socialiste en aspirant à une vie meilleure et à une sphère publique assainie, vivent le calvaire à cause de l’incapacité du régime d’Abdoulaye Wade à proposer une véritable alternative dans la gestion du pays. Les actes odieux et rétrogrades posés quotidiennement par nos autorités se sont accentués dans un pays où finalement les anti-valeurs et la déviance sont devenues les critères de promotion et de sélection pour occuper des postes de responsabilité dans les différents secteurs. La redistribution des richesses, au lieu de profiter à la majorité de la population, ne sert qu’à entretenir les réseaux politiciens et religieux. Pire, certaines autorités qui ont excellé dans la tortuosité font la pluie et le beau temps dans les médias et prennent ainsi en otages les Sénégalais avec la complicité de la presse qui semble résumer l’actualité aux guerres de positionnement et aux débats de caniveau. Cette race de dirigeants sans pudeur qui se considèrent comme des héros nationaux, continue malheureusement de chercher refuge chez certains marabouts qui ne sont pas exempts de reproches.
Le Sénégal des malheurs, c’est aussi le pays de chefs religieux qui sont de connivence avec la classe dirigeante, en foulant aux pieds les enseignements des textes sacrés pour satisfaire leurs intérêts bassement matériels. Certains marabouts qui devraient être des défenseurs de la liberté et de toutes les nobles causes des populations vulnérables et meurtries, ont préféré devenir des marionnettes et des thuriféraires des politiciens en quête de légitimité. Au même moment, dans d’autres pays, il n’est pas rare de voir le religieux en ligne de mire pour se soulever, au prix de sa vie, contre l’injustice de l’Etat et les dérives anti-démocratiques. Les dirigeants politiques bénéficiant de ce soutien religieux ont ainsi réussi à annihiler toute tentative de conquête des libertés, en réprimant, les yeux fermés, toutes les revendications des citoyens. Et le comble est arrivé avec l’inertie des potentiels contre-pouvoirs qui semblent perdre toute capacité d’indignation, de contestation et de mobilisation des masses.
Les populations sénégalaises ont aussi du chemin à faire pour changer les choses. Les mauvais comportements, l’absence d’actions citoyennes désintéressées et le manque de sacrifice sont des souillures qui doivent être lavées ou combattues au sein de nos familles, de nos organisations et dans tous les espaces publics et privés. Les potentielles forces vives de la société ne portent plus les combats d’intérêt général à cause d’un manque d’organisation et d’engagement citoyen.
Le Sénégal des malheurs, c’est aussi le pays des syndicats, des journalistes et des organisations de la société civile, qui ne manifestent dans les rues que quand leurs intérêts égoïstes sont menacés. Les rares manifestations de rues notées ces dernières années n’ont jamais directement remis en cause les pouvoirs en place. L’opposition politique, baptisée ‘opposition de salon’, qui a perdu toute crédibilité, a presque capitulé face au régime libéral presque en lambeau.
Notre pays est loin de Mai 1968 : la grève des étudiants avait posé, non pas des revendications intra muros, mais celles qui visaient un ordre établi par les tenants du pouvoir. Ces manifestations, portées par les étudiants, avaient provoqué des changements majeurs de nos institutions et des rapports entre les gouvernants et les citoyens. Le Sénégal est aussi loin de la période des grandes grèves générales menées par les centrales syndicales pour croiser le fer avec le régime socialiste. Ces rudes batailles populaires et efficaces ont toujours amené nos autorités d’alors à mieux prendre en compte les complaintes et préoccupations des populations. Ce dynamisme des forces sociales et politiques, qui a valu à notre pays de réelles avancées démocratiques jusqu’en l’an 2000, semble malheureusement disparu face au régime de Wade qui a installé la peur chez les Sénégalais. La fragmentation des mouvements traditionnels de contestation, surtout celle des organisations syndicales, est l’une des prouesses du régime de Wade, au grand dam des populations désarmées et martyrisées par la misère.
Mouhamadou BARRO Journaliste mouhametbarro@yahoo.fr
Pressafrik : Mercredi 4 Mar 2009
Nous sommes tous des complices.
Mouhamadou Barro, journaliste et membre de l'Association des Etudiants et Eleves Musulmans du Sénégal (AEEMS) Les crises profondes et multiformes qui secouent notre pays semblent effacer toute lueur d'espoir dans l'esprit des sénégalais.
L'effritement généralisé des valeurs éthiques, morales et religieuses s'ajoutant au dénuement des populations et à la désacralisation de nos institutions, sont entre autres, les phénomènes qui risquent de mettre le pays dans le chaos si l’on n’y prend garde. De l'indépendance à l'an 2000, le Sénégal a connu beaucoup de dérives, avec de lourdes conséquences sur l’économie nationale, les libertés fondamentales et la démocratie. Cette mauvaise gestion du pays a été sanctionnée par le peuple à travers des élections libres, démocratiques et transparentes.
L'alternance est survenue mais le malheur nous a encore suivi, le changement s'est traduit en cauchemar chez les populations qui aspiraient à de réelles mutations. La transhumance politique, le manque de loyauté, le vol organisé et le mensonge sont devenus les jeux favoris de nos autorités. Les dirigeants ont fini de montrer leurs limites et leur manque de volonté à prendre en charge les préoccupations des citoyens. La course vers l'accessoire, le paraître, l'argent facile et la belle vie, ont malheureusement occupé le quotidien des nouveaux riches qui ont complètement perdu le nord. Le régime de Wade n’a pas su imprimer à la gestion du pays, la rigueur et l’orthodoxie républicaine.
Dans l’euphorie de la victoire, Abdoulaye Wade a très tôt posé les jalons de la désacralisation des fondements de notre jeune république. La banalisation des symboles de la république, l’absence de rigueur dans le choix des ministres, le tripatouillage de la constitution, le refus de dialogue politique et la patrimonialisation de l’état sont autant de dérapages qui ont caractérisé la gouvernance des libéraux. Mais ces comportements condamnables ne sont pas l’apanage des autorités suprêmes de l’Etat. La survivance et même l’accentuation d’actes antirépublicains et répréhensibles sont des pratiques qui gangrènent la gestion des collectivités locales ; les agents de l’administration, n’en parlons pas.
Le laxisme, la dilapidation des deniers publics, la spéculation foncière, et la banalisation de la corruption, sont des maux qui ont résisté à la volonté de changement des sénégalais, exprimée lors des élections de 2000. L’administration et la diplomatie ont perdue toute leur sacralité à cause du manque de vision et de la gestion informelle des politiques. Les électeurs qui ont mis fin au régime du parti socialiste en aspirant à une vie meilleure et à une sphère publique assainie vivent le calvaire à cause de l’incapacité du régime d’Abdoulaye Wade à proposer une véritable alternative dans la gestion du pays.
Les actes odieux et rétrogrades posés quotidiennement par nos autorités se sont accentués dans un pays où finalement les anti- valeurs et la déviance sont devenues les critères de promotion et de sélection pour occuper des postes de responsabilité dans les différents secteurs. La redistribution des richesses, au lieu de profiter à la majorité de la population, ne sert qu’à entretenir les réseaux politiciens et religieux. Pire, certaines autorités qui ont excellé dans la tortuosité font la pluie et le beau temps dans les médias et prennent ainsi en otage les sénégalais avec la complicité de la presse qui semble résumer l’actualité aux guerres de positionnement et aux débats de caniveau. Cette race de dirigeants sans pudeur qui se considère comme des héros nationaux, continue malheureusement de chercher refuge chez certains marabouts qui ne sont pas exempts de reproches.
Le Sénégal des malheurs, c’est aussi le pays de chefs religieux qui sont de connivence avec la classe dirigeante en foulant aux pieds les enseignements des textes sacrés pour satisfaire leurs intérêts bassement matériels. Certains marabouts qui devraient être des défenseurs de la liberté et de toutes les nobles causes des populations vulnérables et meurtries, ont préféré devenir des marionnettes et des thuriféraires des politiciens en quête de légitimité. Au même moment, dans d’autres pays, il n’est pas rare de voire le religieux en ligne de mire pour se soulever, au prix de sa vie, contre l’injustice de l’Etat et les dérives anti-démocratiques. Les dirigeants politiques bénéficiant de ce soutien religieux ont ainsi réussi à annihiler toute tentative de conquête des libertés, en réprimant, les yeux fermés, toutes les revendications des citoyens.
Et le comble est arrivé avec l’inertie des potentiels contres pouvoirs qui semblent perdre toute capacité d’indignation, de contestation et de mobilisation des masses. Les populations sénégalaises ont aussi du chemin à faire pour changer les choses. Les mauvais comportements, l’absence d’actions citoyennes désintéressées et le manque de sacrifice sont des souillures qui doivent être lavées ou combattues au sein de nos familles, de nos organisations et dans tous les espaces publics et privés. Les potentielles forces vives de la société ne portent plus les combats d’intérêt général à cause d’un manque d’organisation et d’engagement citoyen. Le Sénégal des malheurs c’est aussi le pays des syndicats, des journalistes et des organisations de la société civile, qui ne manifestent dans les rues que quand leurs intérêts égoïstes sont menacés. Les rares manifestations de rues notées ces dernières années n’ont jamais directement remis en cause les pouvoirs en place.
L’opposition politique, baptisée « opposition de salon » qui a perdu toute crédibilité, a presque capitulé face au régime libéral presque en lambeau. Notre pays est loin de Mai 1968 : la grève des étudiants avait posé, non pas des revendications intra muros, mais celles qui visaient un ordre établi par les tenants du pouvoir. Ces manifestations, portées par les étudiants avaient provoqué des changements majeurs de nos institutions et des rapports entre les gouvernants et les citoyens. Le Sénégal est aussi loin de la période des grandes grèves générales menées par les centrales syndicales pour croiser le fer avec le régime socialiste. Ces rudes batailles populaires et efficaces ont toujours amené nos autorités d’alors à mieux prendre en compte les complaintes et préoccupations des populations. Ce dynamisme des forces sociales et politiques, qui a valu à notre pays de réelles avancées démocratiques jusqu’en l’an 2000, semble malheureusement disparu face au régime de Wade qui a installé la peur chez les sénégalais.
La fragmentation des mouvements traditionnels de contestation, surtout celle des organisations syndicales, est l’une des prouesses du régime de Wade, au grand dam des populations désarmées et martyrisées par la misère.
Mouhamadou Barro, journaliste et membre de l'Association des Etudiants et Eleves Musulmans du Sénégal (AEEMS)
L’OBSERVATEUR :
DOOR MU DAANU Cynisme
Article Par XEF XIPPI ,
Paru le Mercredi 4 Mar 2009
Le thermomètre déjà assez chaud du front social a surchauffé à mesure que la campagne pour les Locales se déroule. Enseignants, greffiers et transporteurs font dans la surenchère si opportune en période électorale. Ont-ils, d’ailleurs, tort ? Nos pouvoirs africains nous ayant habitués à dégainer plus facilement quand ils cherchent nos voix, pour mieux nous saigner après coup. Regardez bien du côté du monde rural mis sur les rotules par une non-campagne de commercialisation. C’est comme si nos braves paysans ont été affamés pour mieux les rendre vulnérables aux espèces sonnantes et trébuchantes arrosées sur leurs champs arides. Ruse éculée, mais éprouvée. Quel cynisme !
SUD QUOTIDIEN :
GAMOU-HOMMAGE ’’Dabakh’’, le régulateur social, parrain de la pause d’avant Gamou
par APS , mercredi 4 mars 2009
(Aps) - Homme de paix et de tolérance, habité par une grande sagesse Serigne Abdou Aziz Sy, Dabakh comme on continue de l’appeler affectueusement après son rappel à Dieu le 14 septembre de l’année 1997 et au terme de 40 années de khalifat, a été fait parrain de la journée de pause avant le Gamou de Tivaouane.
En 2007, lors de célébration de l’anniversaire du Prophète (PSL) l’œuvre de Serigne Ababacar Sy avait été revisitée, puis en 2008 celle de El Hadj Mansour Sy, a rappelé lundi à Tivaouane Serigne Abdou Aziz Al Amin, ajoutant que c’est maintenant au tour de ‘’Dabakh’’, quatrième fils d’El Hadj Malick Sy d’être rappelé aux souvenirs des musulmans.
Né à Tivaouane en 1904, année coïncidant avec l’inauguration de la grande mosquée de la ville et son érection en commune, El Hadj Abdol Aziz Sy ‘’Dabakh’’ a marqué son époque par sa sagesse et son dévouement envers le Tout-puissant et son Prophète Mouhammad (PSL).
Bienfaiteur hors pair et rassembleur de toutes les couches sociales, il s’est investi durant toute sa vie pour la paix et la concorde des musulmans ainsi que des non musulmans.
Ami de toutes les familles religieuses (chrétiennes et musulmanes), il ne se définissait pas de frontières dans ses rapports avec les personnes. Engagé dans l’œuvre de construction nationale, ‘’Dabakh’’ ne cessait de raffermir l’entente, la tolérance et la paix entre d’une part les confréries et d’autre part les hommes politiques, notamment.
Bien que Khalife général des tidianes, il dépassait le cadre strict de sa confrérie pour s’adresser à tous et œuvrer à la concorde nationale.
Le thème du forum de Tivaouane prévu à l’occasion du Gamou sur ‘’la vie et l’œuvre d’El Hadj Abdou, une contribution toujours actuelle à l’œuvre de rénovation d’El Hadj Malick’’ permettra sans nul doute de revisiter les multiples facettes de ce grand régulateur social.
La solidarité et le partage faisaient également partie des vertus de Serigne Abdou, le fils de Safiétou Niang, arrivé au Khalifat en 1957, après les disparitions de Serigne Babacar Sy et de Serigne Mansou Sy.
Anecdote illustrant son générosité : absent de Tivaouane à l’insu de son père, El Hadj Malick Sy, ce dernier demanda après lui et s’entendit dire que ‘’Dabakh’’ s’était prestement rendu à Rufisque pour se payer de quoi porter car il avait distribué aux nécessiteux presque tous ses habits.
WALF FADJRI :
Monsieur le Ministre, un peu d'indulgence !
Le vent d’espoir pour une année scolaire apaisée 2009, qui soufflait depuis l’ouverture des classes, malgré quelques secousses constatées ici et là, est en train de s’estomper, au fur et à mesure qu’on avance vers le mois de juin. D’abord, les escarmouches de grèves du Cusems et de l’Ois, ensuite les menaces d’actions d’autres syndicats et enfin les mesures administratives prises à l’encontre du secrétaire général Youssou Touré et ses camarades. Cette dernière mesure, quand bien même elle serait un acte administratif de gestion, surprend plus d’un acteur de l’éducation, et se présente comme une étincelle susceptible de provoquer la détonation de la bombe des perturbations scolaires. Le climat de négociations, qui était en cours, même s’il ne réglait pas entièrement les difficultés, installait l’espérance et entretenait le rêve.
Mais la levée générale des boucliers des syndicats contre les mesures du ministre de l’Education, risque de réinstaller la confrontation et les perturbations des cours pour les périodes à venir. La spirale des violences et des incertitudes que nous voulions oublier ne devrait, pour quelque raison que ce soit, être ressuscitée. C’est pourquoi, nous voudrions lancer un appel solennel d’apaisement dans le but de maintenir le climat de travail et de sérénité dans l’espace scolaire. Et cet appel commence par demander au ministre de l’Education de bien vouloir faire preuve d’indulgence et de magnanimité en revenant sur les décisions prises et de rapporter les actes d’affectation.
Concernant les syndicats, la coalition demande de refreiner la précipitation et d’utiliser les voies de recours en vigueur pour obtenir réparations, avant d’engager la riposte et le recours à la grève.
Trop de sacrifices et de pertes de toutes sortes ont été consentis jusqu’ici pour retomber dans le cycle des débrayages et des cessations de cours. Puisse Dieu nous aider à apaiser les cœurs et les susceptibilités, pour que nous puissions trouver les formules adéquates de résolution heureuse de ces différends.
La Coalition nationale/Education pour tous (Ept) Le Comité Exécutif
Le greffier en chef Ndèye Marième Dieng et ses collègues : Quel bel exemple !
Secrétariat d’une juridiction judiciaire, chargé notamment de la conservation des minutes, des pièces de procédure et de la délivrance des jugements et de certains actes, le Greffe est un ensemble de services administratifs d’une juridiction. Il est dirigé par un fonctionnaire, greffier ou greffière en chef qui en assure la responsabilité et la gestion administrative. La fonction essentielle du greffier est qu’il est un fonctionnaire qui assiste le greffier en chef et les magistrats dans leurs missions de justice, par la tenue du plumitif et la délivrance des jugements. Son statut l’astreint à un certain nombre d’obligations, à savoir l’obligation de réserve et le secret professionnel. L’une des particularités de sa condition est qu’à l’instar des magistrats, il lui arrive, pour des raisons de nécessité du service, de travailler sans contrepartie rémunératrice bien au-delà des horaires de travail prévus par les textes régissant leurs corps. Il leur arrive souvent de finir leur journée de travail à des heures très tardives de la soirée lors de certaines audiences correctionnelles et durant les sessions des Cours d’assises. L’on imagine alors les dangers permanents et les graves risques auxquels ils sont exposés, s’agissant surtout des femmes, pour la plupart épouses et mères de famille.
Le greffe, de par sa vocation et son rôle, constitue le poumon de la justice. Paradoxalement, il en est le parent pauvre, l’orphelin. L’on pourrait bien nous rétorquer que cette catégorie professionnelle n’est pas la seule à vivre ce genre de situations peu accommodantes, et au besoin rappeler qu’elle bénéficie de certains avantages en sus de leur salaire, comme les fonds communs. Le constat est que ces derniers temps, les greffiers ont emboîté le pas à d’autres fonctionnaires, en l’occurrence les enseignants et le personnel de la Santé pour ne citer que ceux-là, pour manifester leur mécontentement et dénoncer par des mouvements de grève leurs difficiles conditions de travail et de vie. Il serait regrettable d’entraîner l’opinion dans cette malhonnête campagne de désinformation savamment orchestrée par le pouvoir en lui faisant croire que ces gens ne sont préoccupés que par leur sinécure.
L’attitude des greffiers, fortement saluée par les citoyens de tous bords sur toute l’étendue du territoire national, à quelques heures précédant l’expiration du délai des dépôts de listes des candidats conseillers municipaux, prouve, si besoin en était, que le sacerdoce et l’altruisme sont loin d’être de vains mots pour les membres de ce corps. Les citoyens qui avaient assiégé durant cette période le Greffe du tribunal régional hors classe de Dakar pour la délivrance de casiers judiciaires en vue de constituer leur dossier de candidature, ne me démentiront pas.
Au demeurant, il importe de déplorer l’attitude de nos compatriotes d’attendre toujours les derniers moments pour entreprendre des démarches. Malgré tout, pendant une semaine, les services de la greffière en chef, Me Ndèye Marième Dieng, en dépit de leur exiguïté, avaient pu contenir cette marée déferlante de personnes venues de différents lieux de Dakar, et de ses banlieues : Pikine, Parcelles Assainies, Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Malika, Rufisque pour l’obtention de casiers judiciaires. Que toutes ces localités à forte concentration démographique relèvent du seul greffe du tribunal régional de Dakar en matière de délivrance de casiers judiciaires illustre parfaitement l’imperfection de notre organisation judiciaire. Face à ce déficit criard de moyens logistiques, d’effectif, ces derniers avaient comme seules ressources leur conscience professionnelle, doublée d’un esprit républicain pour aller au-delà même de leurs capacités physiques et morales. En prolongeant l’heure de fermeture de ses services, Me Dieng épargnait ainsi à la justice, l’Etat et le pouvoir une condamnation sans appel de la part des Sénégalais, comme cela a été cas avec certains préfets.
Non seulement cette équipe avait travaillé sans relâche des jours durant, matin et soir, jusqu’au lendemain. Mais elle a eu à supporter surtout des actes d’indiscipline notoire, des écarts de langage, voire même des agressions de la part de certains qui avaient les nerfs à fleur de peau. Qui ne se souvient de l’attitude déplorable d’un vieux que la greffière en chef finit par calmer en le mettant à l’aise ? Me Dieng ne dira jamais le montant en argent qu’elle a dû rembourser, du fait de sommes non recouvrées au titre des frais de délivrance du fait de cette confusion, l’occasion faisant le larron. Les responsables des partis politiques étaient traités sur un pied d’égalité, qu’ils soient du pouvoir ou dans l’opposition. Le service public a été bien assuré, d’autorité, mais par la courtoisie surtout. Du café bien chaud et de l’eau fraîche avaient même été servis aux ’invités’. Les services du greffe auraient bien voulu ce soir-là satisfaire tout ce beau monde de candidats conseillers municipaux. Hélas ! La carence d’un Etat peu soucieux de mettre ses serviteurs les plus dévoués dans des conditions de travail et d’existence minimales et plutôt préoccupé à entretenir le train de vie de ses oisifs thuriféraires politiciens en avait décidé autrement. Ces infortunés devraient pour le moins se consoler du sentiment que leur peine fut partagée par Me Dieng et son équipe, Me Ibrahima Wade, Djibril, Issa, Ndèye Awa et autres.
Occulter ou banaliser de tels actes hautement magnanimes, de par leur caractère altruiste et républicain contribuerait à mettre de l’eau dans le moulin de ceux qui pensent que les sempiternelles revendications des greffiers ne sont guidées que par des intérêts uniquement personnels. Les magnifier renforcerait au contraire notre conviction que la générosité, la solidarité sont encore toujours présentes chez bon nombre de fonctionnaires.
‘Tout devoir aux autres et ne rien devoir à soi-même. Telle est la pénible et noble condition du juge’, disait H. François d’Aguessau, un magistrat français du 18e siècle. On lui aurait rapporté les conditions de traitement des greffiers sénégalais, qu’il les aurait bien pris en compte dans ces pathétiques éloges.
En faisant montre de sérénité, surtout d’humanisme en cette mémorable journée du 21 janvier, la greffière en chef et son équipe, au risque de blesser leur modestie, ont bien suivi le chemin tracé par leurs illustres pères et aînés : Mes feu Abdoulaye Diop, les doyens Guissé, Aïdara, Yacynthe Gomis, Thibault, Bassirou Guèye. Le moins que l’on puisse dire est que cette génération présente et future de greffiers aura de solides références pour préserver ce précieux héritage que leur ont légué leurs glorieux aînés : le sacerdoce.
Maître Djibril WAR Wardjibril @yahoo.fr
Arrêt de la raffinerie et «mauvaise» gestion de la Sar Les travailleurs en sit-in le 11 mars
Article Par JEAN-PIERRE MANE,
Paru le Mercredi 4 Mar 2009
Les travailleurs de la Société africaine de raffinage (Sar) tiennent un sit-in le mercredi 11 mars prochain. Ils ne sont pas contents de la façon dont leur société est gérée et dénoncent l’arrêt de la raffinerie.
Réunis hier, en assemblée générale, dans le restaurant de leur entreprise, sous la présidence du secrétaire général du syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal, Cheikh Diop, par ailleurs secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement, ils ont passé au peigne fin les maux qui gangrènent leur entreprise. A l’issue de cette rencontre, ils ont décidé de se retrouver mercredi 11 mars prochain pour un sit-in dans les locaux de la société. Après le Gamou de Tivaouane, prévu dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 mars 2009, la Fédération de l’énergie/Forces du changement (les travailleurs du pétrole affiliés à la Cnts/Fc) et ceux de l’électricité affiliés à la même centrale devront se retrouver pour échanger et mettre en place un plan d’action commun. Ce tour de table sera suivi d’un point de presse de la Fédération de l’énergie sur la politique énergétique du pays et la survie de la Sénélec et la Sar. Dans la foulée, les travailleurs exigent une gestion correcte de l’environnement économique de leur entreprise et la fin immédiate des arrêts intempestifs des installations de l’entreprise. Ce qui nécessite, selon eux, la prise de décisions opportunes à temps et une plus grande rigueur dans la gestion de la boîte. On rappelle que depuis le 29 janvier dernier, un tanker mouille aux larges de Gorée. La cargaison n’est toujours pas déchargée. Conséquence : le pays n’est pas à l’abri d’un black-out et d’une pénurie du carburant dans les tout prochains jours.
WALF FADJRI :
Approvisionnement en gaz et pétrole : Les travailleurs de la Sar menacent l’Etat
Entre la Sar et la Senelec, le torchon brûle. Même si les travailleurs ne le disent pas ouvertement, il se passe des choses bizarres. Alors que la Sar réclame 10 milliards à la Senelec, cette dernière société demande à la raffinerie de lui payer plutôt ses 16 milliards de redevances. Ce qui inquiète les travailleurs de Mbao qui ne comprennent pas le mutisme de l'Etat face à cette situation. Ces travailleurs appréhendent une répétition du coup de 1994, quand la Senelec voulait que la Sar devienne un dépôt de gaz.
Les travailleurs de la Société africaine de raffinerie iront en sit-in ce mercredi 11 mars pour se faire entendre. Le regroupement de ces travailleurs du pétrole et du gaz affiliés à la Cnts/Fc de Cheikh Diop se fera à partir de 10 h à la direction de la Sar. La décision a été prise au cours d'une assemblée générale qui a regroupé la majorité des travailleurs. Dirigée par le secrétaire général de la Cnts/Fc, Cheikh Diop, l'assemblée générale a été l'occasion pour ces travailleurs de toucher du doigt la plaie qui gangrène la société depuis 2008. ‘Depuis un mois, la Sar est aux arrêts à cause du brut qui manque cruellement. Le brut nous vient du Nigeria. Un tanker est accosté aux larges de Dakar depuis le 29 janvier, mais nous ne pouvons pas le décharger. La cargaison est bloquée à cause des problèmes financiers entre la Sar et la Senelec. Le pool bancaire demande à la Sar d’épurer la dette due par la Senelec afin qu'il autorise le déchargement’, explique Mamadou Cissokho, délégué du personnel. Alors qu'ils s’attendent à ce que la société d’électricité règle sa dette, voilà que la Senelec réclame les impayés des redevances qui lui sont dues. Ainsi, ‘alors qu'elle nous doit 10 milliards, la Senelec nous réclame 16 milliards’, précise M. Cissokho.
Pour les travailleurs de la raffinerie de Mbao, l'Etat du Sénégal est responsable de tout ce qui leur arrive. ‘Il prend surtout des décisions politiques et non des décisions économiques’, accusent-ils. Et de ce fait, le gros problème de la Sar demeure la Senelec. ‘Il y a aussi qu'on ne connaît pas l'importance d'une société comme Total qui est pourtant actionnaire et qui a fait un chiffre d'affaires de 14 milliards’, ajoute François Diouf.
Plusieurs travailleurs ont réclamé que le système de financement et de recouvrement de la Sar soit revu afin de permettre à la raffinerie de souffler. ‘Le système démarrage des activités, aussitôt suivi d’un arrêt de ces mêmes activités, ne peut plus continuer pour une société de cette trempe, employant 250 personnes’, s’insurge Ismaïla Mané. Mais pour Adama Guèye, si la Sar en est encore à ce stade, c’est parce qu’elle manque cruellement d’une direction qui peut mener à bien l'usine. ‘Samuel Sarr est juge et partie dans cette affaire. Il est le seul maître à bord, il gère la Sar tout comme la Senelec’, révèle M. Guèye qui ne peut ‘pas comprendre qu'un tanker ne puisse pas décharger sa cargaison pour seulement 2 milliards. La Sar est à l'arrêt depuis un mois, et nous allons vers une faillite’, ce qui serait une catastrophe. ‘Nous devons combattre cette politique qui nous asphyxie au détriment d'une autre société. Depuis un mois quatre jours, la Sar est aux arrêts. Le brut qui arrive au port, paie le temps perdu à l'accostage. Plus le temps par le tanker au port est long, plus la société de raffinage paiera cher’.
Le secrétaire général de la Cnts/Fc est dans tous ses états. Pour Cheikh Diop, c'est l'avenir de la Sar qui se joue en ce moment. A l’en croire, il faut tenir un discours syndical à sa direction et à l'Etat. ‘L'arrêt de la Sar va affecter tout le pays. La politique énergétique de l'Etat du Sénégal repose sur la raffinerie de Mbao qui est la seule en son genre dans la sous-région, vu son expérience et sa capacité de production. Il faut assainir la Sar, sa gestion interne, sa situation financière et commerciale. Et ce sont les autorités qui sont interpellées’, martèle le patron de la Cnts/Fc. Selon lui, il faut penser à sécuriser le pays en matière d'énergie et augmenter la capacité de la Sar. ‘Nous ne pouvons plus accepter que les autorités restent muettes devant nos problèmes. Que l'Etat nous édifie sur sa politique énergétique. Qu'il mette sur pied une politique énergétique qui sied’, poursuit Cheikh Diop qui dit ne pas comprendre l'attitude du ministre de l’Energie, Samuel Sarr, qui refuse de rencontrer les syndicats du pétrole et du gaz.
En attendant que la situation se décante, les travailleurs de la Sar ont mis en branle un plan d'action qui démarre par un sit-in ce mercredi 11 mars. Une réunion de la fédération des travailleurs de l'énergie sera organisée et sera sanctionnée par un point de presse pour évaluer et poursuivre le mouvement.
Najib SAGNA
Face aux menaces et sanctions : L'Intersyndicale et le Collectif des enseignants haussent le ton
Aux menaces et autres formes d'intimidations de l'Etat, les enseignants ont trouvé la potion magique pour faire face : l'union. C'est ainsi que l'Intersyndicale de l'enseignement et le Collectif des syndicats d'enseignants ont décidé d’unir leurs forces et de peaufiner un plan d'action pour que le gouvernement entreprenne avec eux des négociations sérieuses sans ruse ni faux-fuyant.
Dans un passé récent, le ministre de l'Education chargé du préscolaire, de l'élémentaire et du moyen secondaire avait soutenu dans la presse ‘qu'aucun syndicat ne peut rendre l'année blanche’. Pour avoir tenu de tels propos, Kalidou Diallo s'est ‘fait passer pour ridicule’ aux yeux des membres de l'Intersyndicale de l'enseignement et du Collectif des syndicats d'enseignants qui ont scellé une unité retrouvée depuis le 27 février dernier. Ils comptent faire face aux menaces et autres intimidations du gouvernement. Dans une déclaration conjointement, il est question pour les enseignants d'exiger du gouvernement de meilleures conditions de vie et de travail. En clair, notent Mamadou Diouf de l'Intersyndicale et Ibra Diouf Niokhobaye du Collectif dans le même document, ‘il s'agit surtout de mettre un terme de façon nette et définitive à l'injustice dont sont victimes les enseignants du préscolaire et de l'élémentaire quant à l'octroi d'une indemnité de recherche documentaire’. Et ce, précisent-ils, ‘dans des conditions qui prennent en compte l'exigence d'équité dans le traitement des agents du ministère de l'Education’.
Les syndicalistes regrettent que ‘le gouvernement, face à cette revendication des syndicats d'enseignants, semble opposer la voie autoritaire, celle de la confrontation précédée de l'intimidation’. Mais, ce n'est que peine perdue selon Mamadou Diouf du Sudes, Ibra Diouf Niokhobaye de l'Ades et Mamadou Diop ‘Castro’ qui s'adressaient à la presse. A les en croire, une telle voie ne saurait prospérer, au vu de leur détermination à faire face. La seule solution raisonnable pour un gouvernement responsable, estiment-ils, ‘c'est de mener avec les syndicats des négociations sérieuses sans ruse ni faux-fuyant’. Faisant lecture de la déclaration, Mamadou Diouf rappelle que l'Intersyndicale de l'enseignement et le Collectif des syndicats d'enseignants ont fait preuve d'ouverture et de bonne volonté en demandant l'arbitrage du chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade pour sortir de la crise, avec un ensemble de propositions réalistes et réalisables. Il s'agit ‘pour le gouvernement de cesser le surplace et de s'engager avec (eux) dans la voie d'une conception de consensus salvateurs’. Et d'après le rapporteur du jour, ‘cela passe par des solutions moins onéreuses que les sanctions et autres menaces quotidiennement brandies, et qui ne sauraient ébranler la détermination et la solidarité des enseignants’.
C'est ainsi que les syndicalistes ‘condamnent de manière ferme’ les mesures répressives prises contre leurs camarades du Directoire unifié des enseignants de l'élémentaire (Duel). Par ces actes, jugent les enseignants, le gouvernement cherche à les divertir. Ce qu'il ne réussira pas, préviennent-ils. Car, tout en combattant cette façon de faire de l'Etat, l'intersyndicale et le Collectif comptent poursuivre, sur l'autre front, la bataille pour la satisfaction de leur plate-forme revendicative, notamment l'octroi d'une Ird aux instituteurs, aux éducateurs du préscolaire, aux maîtres contractuels et volontaires de l'éducation et à tout autre agent exerçant la fonction enseignante qui n'en bénéficie pas, sans contrepartie horaire, mais aussi l'augmentation de l'indemnité de logement. Pour ce faire, signalent-ils, un plan d'action a déjà été élaboré, avec des journées de débrayage à partir de 9 h suivies d'assemblées générales et/ou de réunions les 5, 17 et 24 mars prochain. De même, du 16 au 20 mars seront décrétées des grèves de zèle au plan de l'administration et de la pédagogie. Quant à la date du 18 mars, elle consacrera une journée nationale d'action. Selon le secrétaire général de l'Uden, Mamadou Diop ‘Castro’, qui lance ainsi un avertissement au gouvernement qui ferait la sourde oreille, ‘on ne chauffe pas la machine pour la garer’. A l'en croire, ‘si l'Etat ne réagit pas, la bataille sera beaucoup plus rude’.
MAMADOU DIOUF (SUDES) : ‘L'Etat est à court d'arguments’
‘En matière de lutte syndicale, l'intimidation ne paie pas, ce qui paie par contre ce sont des mesures de décrispation qui favorisent le dialogue. Les sanctions sont illégales et nous les condamnons et demandons au gouvernement de rétablir les camarades dans leur droit. Je me fonde pour le dire sur les conventions 87, 97 de l'Organisation internationale du travail (Oit) et également sur le statut général des fonctionnaires et le code du travail qui sont des textes qui se placent au-dessus des décrets et arrêtés ministériels. Par conséquent, tous ces textes fondamentaux notamment la Constitution, le statut général, le code du travail garantissent le droit syndical et le droit de grève. Il faut s'en tenir à cela, considérer la mesure disciplinaire comme illégale, et rétablir les camarades dans leur droit. Cela démontre encore une fois que le gouvernement est à court d'arguments face aux revendications légitimes des enseignants’.
Abdoulaye SIDY