Pourquoi pas un programme national : ‘un cade
Pourquoi pas un programme national : ‘un cadeau – un livre’ ?
‘Celui qui ne lit pas, ne pense pas. Il est plus stupide et plus dangereux que les animaux sauvages car eux au moins, ils ont le livre de la nature qu’ils lisent sans cesse pour apprendre ce qui les lie à Dieu’.
Bientôt les fêtes de Noël et du Nouvel an! Quelle aubaine pour les enfants, mais également quelle noble opportunité pour les départements ministériels, les sociétés nationales et établissements publics d'organiser des fêtes, de distribuer des jouets et autres cadeaux aux jeunes. Ce serait également une belle opportunité, pour ces structures de l’Etat, d'échanger des cadeaux avec leur personnel et leurs partenaires. L’objet principal de la présente contribution est tout d’abord de déplorer l’absence du livre dans les lots de cadeaux destinés aux enfants, aux clients et aux partenaires. C'est la raison pour laquelle, je voudrais partager avec mes compatriotes mon idée qui consisterait à proposer aux ministères de la Culture, de la Famille et celui de l’Education, de convier tous les ministères à s'impliquer dans un programme national dénommé : ‘UN CADEAU - UN LIVRE’.
Il s'agira pour ces ministères, de proposer à toutes les structures de l'Etat : Présidence de la République, Primature, Assemblée nationale, Sénat, Conseil économique et social, ministères, sociétés nationales et établissements publics, organisant des arbres de Noël et autres fêtes de fin d'année, d'offrir un livre à tout enfant, tout client ou partenaire qui recevrait un jouet ou un cadeau de fin d'année.
Le ministère de la Culture, en collaboration avec l'Association des écrivains du Sénégal, l'Association des éditeurs sénégalais et les libraires, pourrait établir une liste d'ouvrages écrits par des auteurs sénégalais ou étrangers, qui pourraient intéresser les enfants et les lecteurs en général.
Ce programme pourrait contribuer notablement à promouvoir le livre et la lecture et inciterait en particulier les jeunes à lire avec l’aide des parents et des enseignants. Nul ne doit oublier que le livre et la lecture sont les cadeaux les plus salutaires, les plus utiles et les plus durables que les parents peuvent offrir à leurs enfants. La lecture a de multiples bienfaits. Elle favorise la maitrise du langage. Elle aide les enfants à savoir écouter et les exerce à la reconnaissance des mots écrits. Lire un livre à ses enfants procure aux parents le plaisir d’être avec eux et de partager avec eux le plaisir d’être ensemble, de s’amuser et d’échanger utilement avec amour et tendresse.
Il n'est donc pas trop tard pour cette année, de tester un tel programme. Mais, avant tout, les pouvoirs publics devraient s’employer à mettre en œuvre une mesure d’accompagnement qui consisterait à subventionner le livre, afin de le rendre plus accessible aux bourses légères. Je voudrais terminer en précisant que je n’ai rien contre les jouets et autres cadeaux plus ou moins intéressants pour jeunes et adultes, mais je pense qu’auprès de ces objets qui font souvent plaisir, le livre devrait être omniprésent, car il véhicule le savoir, l’éducation et la culture.
A travers ce programme ‘UN CADEAU - UN LIVRE’, nous espérons que le proverbe suivant sera compris par tous et pour toujours : ‘La différence entre ceux qui lisent et ceux qui ne lisent pas est comme la différence entre un cadavre et un vivant.’
Moumar GUEYE, Ecrivain E-mail : moumar@orange.sn
Lettre ouverte à Abdoulaye Wade et... Sarkozy
Interpeller Abdoulaye Wade a-t-il encore un sens quand on sait que son palmarès politique à la tête du Sénégal est essentiellement marqué par son incapacité à se mettre dans la posture d'un homme d'Etat, en se départissant de la logique des bandits de grands chemins qu'il revendiquait peu après son arrivée au pouvoir, voici onze ans ?
C'est le pari que je fais. Même si j'ai longtemps hésité. Car cette lettre, j'aurais pu l'adresser à tant d'autres personnes. Le premier à qui j'ai pensé n'est autre qu'Alioune Tine, l'un des leaders de ce Mouvement, le M23, dont l'objectif est de mener à son terme sa stratégie du TSW, ‘Tout sauf Wade’. Pour le mettre en garde contre les conséquences d'une telle démarche qui ne semble pas se soucier du risque qu'il fait courir au pays en le jetant, par défaut, entre des mains dangereuses, notamment celle des voleurs qui s'entr’acccusent désormais publiquement du détournement de milliards de francs provenant des deniers publics nationaux. J'ai pensé à lui parce que le connaissant depuis mes années d'enfance à Kaolack. A travers lui, ce message aurait pu toucher tous ces acteurs louches qui tentent de faire oublier leur passé en devenant des activistes au sein du M23 dans le but de se faire pardonner d'avoir été étroitement associés à la mal gouvernance wadienne.
Construction démocratique
Au moins deux des juristes étrangers invités par le président sénégalais sortant pour justifier, la semaine dernière, le bien-fondé de son ambition de briguer un nouveau mandat présidentiel auraient pu aussi être les cibles de cette lettre. L'un d'eux n'est autre que le Professeur Charles Zorgbibe dont le recours à la pratique et à la coutume pour expliquer le pourquoi de la justesse de ce projet wadien a occupé la Une des journaux sénégalais. J'ai eu envie de lui dire : Encore toi ! C'est que le même Zorgbibe a partagé avec moi une tribune, à la veille du Sommet de Kananaskis, au Canada, au cours de laquelle, devant les officiers de l'Ecole de Guerre à Paris, nous étions invités l'un et l'autre à parler des perspectives qui s'offraient au continent africain face à l'intérêt nouveau que lui portait alors le Groupe des Pays les plus industrialisés. Autant la discussion fut alerte et suivie par des dizaines de hauts gradés de plusieurs pays africains et d'ailleurs (dont un colonel Bâ du Sénégal), autant j'avais gardé de cette rencontre un mauvais souvenir concernant cet universitaire. Par la bande, j'avais su qu'il avait été l'un des principaux animateurs de la revue Géopolitique africaine dont le principal bailleur est un certain... Denis Sassou Nguesso. Ne venait-il pas donc au Sénégal que pour se mettre au service d'un autre dirigeant au parcours démocratique problématique. J'ai eu envie de lui dire : Hands Off ! Laisse-nous gérer nos affaires sénégalaises et ne tente surtout pas de te mettre au service d'une cause individuelle préjudiciable à celle de cette nation meurtrie par des années de gestion indéfendable de ses biens et ressources.
La lettre aurait pu également avoir comme destinataire Christine Desouches, fille de son père, Maurice Ulrich, longtemps chef de cabinet de Jacques Chirac, et qui se trouve, elle-même, aux avant-postes de l'Organisation de la Francophonie où, en tant que chargée de mission de son actuel patron, Abdou Diouf, elle a joué un rôle de premier plan, notamment dans la campagne pour sa reconduction à un troisième mandat à la tête de cette institution dont l'utilité est plus que jamais à démontrer. Parce qu'elle donna des enseignements à la Sorbonne quand je fréquentais cette université, parce qu'elle m'a fait l'amitié de m'inviter à dîner chez elle, comme elle l'a fait pour tant d'autres Africains, et parce que je connais son attachement presque viscéral à l'Afrique, j'ai eu envie de lui dire de prendre un peu de recul par rapport à certains de ses engagements.
Ils finissent par porter préjudice à la démocratie et au renouvellement qualitatif des hommes afin que ce continent en déshérence puisse enfin se doter de leaderships avisés, au service de l'intérêt général. Elle mérite qu'on lui dise de mettre un bémol sur ce qui semble relever des pratiques françafricaines malsaines. Par trop personnalisées, elles sont susceptibles de provoquer demain, dans un proche avenir, un dangereux retour de bâton sur une coopération franco-africaine ne manquant pourtant pas d'atouts à faire valoir une fois expurgée de ses mauvaises habitudes. Autant donc dire que quels que soient ses liens avec le fondateur du Pds, parti sur lequel sa thèse de doctorat porte, elle n'avait vraiment rien à faire à ce séminaire de validation d'une candidature virtuellement peu sûre de devenir une réalité. En sa qualité de Secrétaire de Séance dudit séminaire, donc l'une de ses chevilles ouvrières, je ne doute pas qu'à présent son intelligence et sa maîtrise des dossiers juridiques doivent la mettre mal à l'aise pour avoir pris part à ce carnaval de danseurs du ventre...
Tous ceux, juristes, ayant répondu à l'invitation de Wade pour défendre son dossier, pourraient être pareillement mis au pilori. Mais cela importe désormais peu tant leur cirque a été démonté, démasqué, décrédibilisé à la grande joie des Sénégalais... qui n'entendent pas voir des extraterrestres leur dicter la voie à suivre pour la construction démocratique de leur pays.
Offre politique
Venons-en alors, à présent, au pourquoi du comment pour expliquer le choix que je fais de m'adresser finalement à Abdoulaye Wade et, accessoirement, au président français, Nicolas Sarkozy.
Pourquoi Wade ? Et pourquoi maintenant ? Principalement parce qu'un sentiment profond me fait penser qu'au soir d'une vie politique très turbulente, celui qui est devenu président du Sénégal par la grâce des urnes n'est plus que l'ombre de lui-même. Perdu et paumé, ne sachant plus où il va, désormais entouré par une camarilla de mercantilistes et mercenaires dont de nombreux transfuges, tous sans vergogne ni boussole autre que leurs soucis de satisfaire des intérêts grégaires, il en est réduit à justifier son ambition de rester au pouvoir non par une volonté de consolider les fondements de la démocratie, de l'Etat de droit ou du développement national, mais, rapporte la presse, à tort ou à raison, par son vœu de couvrir les méfaits de ses proches et alliés. Tragique fin de parcours. Cela, il en est le premier conscient, nul n'étant mieux à même que lui de mesurer les dégâts causés par son leadership patrimonial, lieu de refuge des tous les brigands qui ont fini par le mouiller définitivement. Parce que je n'avais pas hésité à le mettre en garde contre les dérives qu'il couvrait, je me sens à l'aise pour lui faire cette lettre. Surtout que sa désespérance actuelle n'est que le point culminant d'un processus déjà ancien. Je la date, pour ma part, à ma dernière rencontre avec lui. Je m'étais alors retrouvé en face d'un homme troublé, se tenant la tête des deux mains, désespéré, mais toujours lié à des signes ésotériques, et me disant : ’Mon casse-tête est de savoir ce que tu veux.’ Ce jour-là, j'avais compris à quel point il était dans la gadoue, incapable de comprendre que certains n'étaient pas du genre à participer à la ripaille, aux frais du contribuable, parce que se situant aux antipodes de son mode opératoire centré autour de son constant souci de vouloir corrompre ou coopter, en particulier les chasseurs de prime.
Etant celui qui a dit, à plusieurs reprises, que toute erreur se paie cash en politique, son sort est déjà scellé. Il devra faire face au jugement terrible de l'histoire. Dans ces conditions où la cause est déjà entendue pour ce qui le concerne, qu'il l'admette ou pas, la question qui coule de source est donc pourquoi s'adresser à ce condamné à mort politique ? La raison, simple, n'en est pas moins fondamentale. Même les grands criminels ont la chance de poser un dernier acte par lequel ils pourront être inscrits, en positif, dans les pages de l'histoire, à côté des crimes qui leur auront été imputés. Dès lors, la grandeur d'un homme réside dans sa capacité à faire amende honorable, même si cela est sans incidence immédiate sur le verdict de l'histoire. Ce qui revient à situer le sens essentiel de cette lettre dans l'objectif primordial de l'inviter à un ultime sursaut pour éviter que le Sénégal, démocratique et libre, dont il a pris les rênes, ne finisse comme l'un des ces Etats africains inscrits au régime des convulsions internes.
Vouloir coûte que coûte sauver sa peau en entrant dans des deals léonins, y compris sous le parrainage de quelque fratrie maçonnique, ne sera pas suffisant pour lui assurer une immunité ou une impunité taillée sur mesure. Bien que doutant fort de sa capacité à mettre en œuvre les ressources qui lui restent encore pour se dépêtrer enfin des logiques manœuvrières, qu'il aime par-dessus tout, afin de jouer, pour une fois, la carte de l'intérêt national, l'opportuniste politicien qu'il est sait pertinemment que c'est là que passe pourtant le ’lifting’ de sa marque de fabrique qui fut longtemps celle de la lutte pour la démocratisation et le changement avant de virer au vaudeville. Sous un tel rapport, sachant qu'au rythme où vont les choses, il risque d'être celui qui pourrait transmettre le pouvoir à l'un des voleurs issus des rangs de son parti ou à quelque autocrate recroquevillé pour l'instant sous le sceau du M23 ou de la nébuleuse Bennoo, sans inspiration autre que le pouvoirisme de ses principaux protagonistes, son devoir est d'organiser sa sortie du pouvoir avec le peu de grâce qui lui resterait. Par le biais d'une transition pactée, comme je l'ai proposée ? Elle aurait l'avantage de permettre que la Nation, dans un débat collectif franc et dense, se donne le temps et la réflexion nécessaires pour se doter de leaders aptes et propres tout en se définissant un agenda développemental crédible impliquant les forces authentiquement intéressées par son destin.
J'ai déjà exprimé ma préférence, celle d'un simple citoyen, pour un report de six mois après février afin que, une fois un cadre consensuel, ouvert et véritablement démocratique établi, le Sénégal puisse organiser un processus électoral et démocratique à la hauteur de ses capacités. Creuser les sillons de la démocratie pour lui redonner un nouveau lustre l'exige...
Sans préjuger de ce qu'il adviendra d'une telle offre politique, mais prêt, au nom de la règle de la majorité, à me soumettre à ce qui sera le choix du peuple, je ne rêve pas debout en pensant qu'une autre issue que celle précipitée et dangereuse jusqu'ici suivie soit la bonne. Par ailleurs, pour l'avoir vu à l'œuvre naguère, et parfois avoir été directement impliqué dans ses projets politiques, en tête-à-tête, je ne doute pas qu'Abdoulaye Wade soit en train de réfléchir aux dangers qu'il fait courir au pays s'il le lance dans un processus électoral où les populistes, détourneurs de deniers publics, tyrans de tous bords accrochés à leur fauteuil dans des partis non-démocratisés, intercesseurs attirés par le gain facile, figures messianiques ayant beaucoup à se reprocher malgré le label de propreté qu'ils projettent, renards et profitards de tout acabit, pourraient être les bénéficiaires inattendus.
Je prends la liberté, sans trop y croire, de le voir s'adresser à la Nation, de s'élever pour prendre sur lui de reconnaître la non-validité de sa candidature avant la lettre, au nom de la raison et de la décence, pas seulement du droit, et de proposer qu'une vraie convergence s'organise pour faire de cette transition politique en cours celle non pas des escrocs, mais d'un vrai renouveau. Les partenaires étrangers du Sénégal, s'ils ne veulent pas voir ce beau pays sombrer dans des lendemains de violence à l'image de tant d'autres pays africains ou se retrouver entre des mains incapables et sales, ont, eux aussi, le devoir d'encourager le vieil homme, perdu à la barre d'un navire qui tangue au milieu des rocs de l'Océan Atlantique, à ne pas rater ce rendez-vous décisif avec l'histoire. C'est en cela que Nicolas Sarkozy est interpellé. Président de ce pays d'où sont venus la plupart de ces mercenaires du droit ayant entériné la candidature de trop de Wade, sans attendre la décision du Conseil constitutionnel sénégalais, il est sommé, au même titre que les autres dirigeants des pays et organisations partenaires du Sénégal, de l'aider à voir la... lumière. Il leur incombe de prendre leurs distances vis-à-vis des politiciens ayant des comptes à rendre à la Nation sur l'utilisation, à des fins indues, des fonds, locaux ou venant de l'étranger, appartenant aux Sénégalais.
Un autre de leurs devoirs est de refuser de tolérer quelque intrusion de leurs citoyens, comme ces juristes mercenaires venus donner leur bénédiction au projet de candidature de Wade, et qui ne sont pas sans rappeler le souvenir des juges français ayant validé naguère une élection controversée en Afrique centrale (comme le Canard Enchaîné l'avait alors révélé). En un mot, ils doivent aider l'Afrique à échapper aux serres des combinards politiques de tous bords, à l'image de ces observateurs électoraux fabriqués de toutes pièces dans certaines officines, dont un Observatoire wadien dirigé par un escroc, et qui sont les principaux obstacles à la réalisation d'une vraie démocratie africaine.En agissant ainsi, ces dirigeants étrangers dont le poids compte encore rendraient un grand service à la cause démocratique sénégalaise, donc africaine, si tant est qu'elle les intéresse un tout petit peu.
Pour ma part, je ne doute pas que le temps presse et que le Sénégal ne peut plus longtemps se soustraire à l'exigence de vérité. Nous ne parlons plus de minuit tant est désormais épaisse la pénombre qui l'enveloppe. Pour donner droit à quelque lueur d'espoir, le peuple sénégalais devrait pouvoir compter sur un ultime baroud d'honneur de son leader. Le grand débat est le suivant : se fera-t-il hara kiri pour embellir son palmarès politique en redonnant espoir à la démocratie au Sénégal ou prolongera-t-il sa stratégie du pire qui ne lui a pas rendu service ? Entre la bonne et la mauvaise solution, les choix wadiens ont hélas souvent, pour ne pas dire toujours, été à l'encontre du sens de l'histoire. Rêver d'une surprise de dernière minute relève d'un pari plus qu'audacieux, très incertain... Pas kafkaïen, mais wadien !
Adama GAYE, Journaliste, Consultant, Visiting Scholar Stanford University, California. adamagaye@hotmail.com
Ps: Qu'on ne vienne pas ici mettre en avant les normes de la Cedeao qui interdisent le report des scrutins, elle n'a aucun crédit pour ce qui concerne la transparence électorale en raison de ses forfaits connus de tous...dans plusieurs pays de la région, le supra-national étant moins légitime que la nation dans ce cas de figure.
La balade des vendus
La grande bouffonnerie du 21 novembre 2011 au Méridien Président sur la validité en 2012 de la candidature du président de la République sortant a accouché d'un souriceau. Jaugeant leurs fameux experts à l'aune de leurs propres limites intellectuelles, les organisateurs de la rencontre, FAL 2012 -Forces Alliées 2012-(on penserait au Front pour l'Alternance, tellement ces gens manquent d'esprit d'innovation et ne gouvernent que pour s'opposer et réagir aux initiatives du M23), s'imaginaient que leurs experts "constitutionnalistes " allaient balayer en un tournemain les arguments de nos valeureux juristes.
Ces experts venus du pays des Blancs, véritables dinosaures du droit, tirés de leur longue hibernation par l'appât du gain, se sont contentés de nous rabâcher la vieille antienne de leurs commanditaires, à savoir que la candidature de leur champion est conforme à notre Constitution.
La part belle faite à ces mercenaires, nourris et blanchis aux frais des contribuables sénégalais, sans parler de leur balade touristique dans des lieux de villégiature, est un signe distinctif du régime de l'alternance, très généreux envers les autres avec les deniers de leurs concitoyens, et pour qui l'expertise nationale est un vain mot. Fort heureusement, le professeur Seydou Madani Sy a sauvé l'honneur de l'Université sénégalaise face aux envahisseurs et leur cheval de Troie rempli de pseudo-agrégés et de juristes d'opérette: l'un d'eux aurait mis quatorze longues années pour décrocher une maîtrise en droit; un autre, le Camerounais, n'a pas su faire oublier le Professeur Alain Bockel dont il avait pris la place à la fin des années soixante-dix pour le cours de droit administratif; d'autres disent même qu'il aurait été le juriste attitré du régime socialiste qui a théorisé en 1987 à l'hôtel NOVOTEL "l'état de siège et l'état d'urgence pour préparer la répression de 1988" ;quant au Grand manitou qui présidait leurs débats, il aurait été mêlé à une affaire de fraude dans son pays; on connaît le rapport que les fraudeurs ont avec le fric. Il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser. Et puis, il fallait les voir lors du débat sur la RFM, au cours duquel les professeurs Ameth NDIAYE et Mody GADIAGA les ont littéralement écrasés.
Leurs mines déconfites trahissaient d'ailleurs un complexe de culpabilité dont ils avaient du mal à se départir tout au long del'émission. Ces deux professeurs sénégalais, ainsi que tous leurs autres collègues qui se sont courageusement exprimés sur la question, autant que le Professeur Seydou Madani SY, ont droit à toute notre estime .Ce dernier, auteur du livre "Les régimes politiques sénégalais de l'indépendance à l'alternance politique 1960-2008" avait bien raison de se demander si cet historien-là auquel il s'adressait, très mauvais perdant et dont l'imagination débridée est connue de tous, parlait bien de son livre quand il s'est mis à l'accuser insidieusement de s'être dédit. A son âge, le professeur SY ne peut quand même pas s'adonner au "wax-waxeet"!En tout cas, si l'on s'en tient à ce qui a été publié par l'Observateur du jeudi 24 novembre 2011 à la page6, rien dans le texte, à moins d'une interprétation fantaisiste, ne plaide en faveur du bien-fondé de la candidature en cause. Et quand le journaliste a demandé à l'historien s'il ne s'était pas trompé de livre, il répondit fièrement :
"Comment un universitaire de ma dimension peut-il se tromper de livre?"Quelle dimension? Celle qui consiste à s'extasier et se pâmer d'admiration pour le premier expert venu ? Et selon lui, leur candidat peut bien se présenter car "la cause a été entendue"…parce que des Blancs l'ont dit. En tout état de cause, validité ou pas, ce peuple n'est certainement pas prêt à remettre son destin entre les mains d'un nonagénaire.
Yatma DIEYE, professeur d'anglais, Rufisque
yatmadieye@orange.sn