Que la République demeure
Basta !!! Que la République demeure
Je fais partie de ces nombreux citoyens sénégalais qui ont été très choqués par ce qui vient de se passer au Groupe Wal Fadjri et aux domiciles de ses dirigeants. Je suis indigné, mais au-delà de cette incidence, les choses sont graves et interpellent davantage tous les citoyens imbus de bonne volonté. C’est dur, disait Atépa mais ça a été toujours dur pour la presse sénégalaise et la frange privée de cette corporation a toujours tenu bon et continue de tenir bon. Ce qui s’est passé, est un fait très grave qui vient multiplier les alertes.
Force doit rester à la lo,i a-t-on l’habitude de dire, mais comment comprendre tout ce qui s’est passé à côté d’entités administratives en charge de la sécurité des biens et des personnes et qu’en est-il de la place et du rôle de services de renseignements. Nous pouvons tout endurer dans la construction continuelle d’une nation démocratique, mais il sera très difficile au peuple de vivre sans espoir aucun. Le peuple a droit à la sécurité et l’Etat doit l’assurer pour tout citoyen sans aucune exception.
Quel que soit le prétexte avancé par les ‘casseurs’, il est intolérable dans un pays de droit que cela se passe. La paix ne s’hérite pas, mais elle mérite d’être entretenue. Mais au rythme où vont les choses, il est regrettable de constater que des pans assez solides de notre démocratie sont en train de s’effriter dangereusement. Vivement alors que l’Etat puisse prendre les mesures énergétiques nécessaires pour rappeler que nous sommes dans un pays de droit.
Aussi, il est bon de rappeler que dans un système démocratique achevé, l’existence de cadres pluriels de concertation et même de contestation est une nécessité absolue, même si la régulation est une condition essentielle. Comment alors comprendre que chacun essaye de se rendre justice soi-même ? Au nom de Kara ou de n’importe quelle autre obédience religieuse, personne n’a le droit de perpétrer des actes criminels et barbares.
Cet événement relance malheureusement la lancinante question de l’existence d’armées parallèles à travers les milices et autres sectes. Cette situation ne garantit pas de bonnes conditions pour la démocratie et le dialogue. Tous les citoyens sont alors interpellés pour que la paix et la démocratie demeurent des réalités tangibles dans notre pays.
Si un Etat n’est pas capable de mobiliser et canaliser la violence, si un Etat n’a aucune capacité d’anticipation et de prospective, c’est là en toute beauté le début de l’anarchie. Basta !!! le Sénégal mérite mieux que ça.
Babacar DIOUF baks.diouf@gmail.com