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quelle pertinenc
l’irresponsabili
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que force reste
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le 23 décembre 2
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la ‘cécité de Be
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est –il besoin d’attendre 2012 ?

Karim et châtiments  
Souleymane Jules Diop Jeudi 2 Jui 2009 
« Les hommes mortels et les dieux éternels  
ne tuèrent jamais l’espérance »  
Gabriele D’ANNUNZIO 
Le passage de Karim Wade à l’Assemblée nationale était très attendu. Mais pour ce que j’en ai entendu, il aurait pu se contenter d’un communiqué de presse. Il aurait épargné aux pauvres spectateurs que nous sommes ce capharnaüm géant et cette perte de temps inutile. Il n’y a rien qui ait été dit, que nous ne savions déjà. Si vous prenez sa déclaration devant les députés, elle ressemble comme une sœur jumelle à celle qu’il avait faite aux journalistes de la RFM, et qui lui avait valu ce grand rappel à l’ordre le 22 mars 2009. A savoir que -comme tentent de nous le faire croire ceux qui l’annoncent comme le Mahdi- nous devrions bénir cet illustre bâtisseur né des cuisses fangeuses de Jupiter Wade. Nous pouvons reconnaître notre impuissance face à cette volupté flamboyante, mais nous ne pouvons pas consentir à la résignation, monsieur Wade. Votre numéro de prestidigitateur, s’il a révélé l’étendue de votre registre, infantilise nos Institutions. La vulgarité que vous avez affichée sur cette place Soweto, symbole du refus de la soumission des peuples noirs, nous afflige et nous insupporte. Comment voulez-vous que l’on vous croit sincère si, pour vous rendre en cette maison de verre symbole de la transparence, vous devez passer par des portes dérobées ? Avez-vous peur d’être vu sous votre véritable jour ?  
Vous êtes venu en dandy jovial et assuré. Sachez que nous avons vu un gourou se masturber avec sa chaussette, au cours d’un cérémonial fantôme. Vous vous glorifiez d’être le premier, dans l’histoire, à avoir rendu compte de votre gestion. Je vous rétorque qu’à ce jour, vous n’avez pas présenté le moindre document comptable à l’opinion. Vous ne faites que de la parlote, monsieur Wade. Le régime socialiste que vous brocardez tant a laissé au peuple sénégalais le Méridien président sans lequel vous auriez été couvert de honte le jour du sommet de l’Oci. Vous avez quant à vous enrichi des gens que vous appelez « privés », en leur octroyant injustement des terres qui ne vous appartiennent pas. Vous n’offrez vos faveurs qu’aux gens riches parce que de ce rang-là, vous comptez parmi les parvenus. Ce que vous omettez d’ajouter à vos nombreuses prouesses, c’est que vous êtes la seule agence dans l’histoire à avoir englouti 16 milliards de francs Cfa en Budget de fonctionnement sur quatre années seulement. Voyez bien qui vous soutient dans votre besogne, et vous prendrez la mesure du danger que votre fratrie fait courir à ce pays. Avant que vous vous auto-glorifiiez, elle vous a déjà glorifié. L’avant-veille de votre prestation, votre père, le président Abdoulaye Wade, vous a félicité en Conseil des ministres. La veille, votre mère, la « présidente » Viviane Wade, a insulté les Sénégalais et chanté votre gloire. Le jour même de votre cinéma, votre frère, le « président » Doudou Wade Pinochet, vous a fait ovationner alors que vous étiez encore dans vos grimaces. Vous croyez-vous en empire ? Votre mère déclare nous avoir trouvé dans un état primitif, le lendemain du 19 mars 2000. Renvoyez-lui notre salut, mais dites lui que nous ne sommes pas pour autant des primates bonobos. Elle a bien désinsectisé et dératisé le palais de la République à son arrivée, mais quelle idée d’y entretenir un macaque ! Tous ceux qui sont initiés à la gnose wadienne connaissent bien son dessein, qui est aussi le vôtre: à la faveur du pouvoir, faire fortune, et à la faveur de votre fortune, prendre le pouvoir. Vous trouverez en nous vos détracteurs les plus opiniâtres.  
 
S’il y a une chose qui se révèle à travers le geste de Karim Wade, aussi futile soit-il, c’est bien son embarras. S’il n’a en rien fait état de la gestion de la nébuleuse Anoci, il en assume au moins la gestion, ce que son employé Abdoulaye Baldé ne pouvait pas faire tout seul. C’est en cela que nous avons gagné un pari. Désormais, le fils d’Abdoulaye Wade ne pourra plus dire « je ne suis responsable de rien, allez demander à Abdoulaye Baldé ». La seconde étape, c’est qu’il rende compte de la gestion scandaleuse de l’Anoci, dans laquelle plus de 200 milliards du contribuable ont été engloutis, contrairement aux mensonges proférés devant la représentation nationale. Je ne reviendrai pas sur les détails des nombreuses transactions et des nombreux marchés attribués dans les conditions les plus opaques. Je pense que les pèlerins qui ont accepté l’argent du contribuable -un milliard et demi- pour chanter les louages de Karim Wade auront des comptes à rendre au bon Dieu. Mais certaines révélations peuvent avoir, tout au plus, une valeur anecdotique. J’ai été stupéfié par cette campagne de communication dans le Golfe, qui a coûté 400 millions de francs Cfa. Je serai mieux édifié si Karim Wade me donnait la preuve qu’une campagne de communication y a bien été menée, sur quels supports, et qu’il ne s’agissait pas d’une campagne fictive pour enrichir un de ses amis. Je me suis aussi attardé sur cet appareil photo qui a coûté 20 millions de francs Cfa. Comme il ne sera pas inutile de savoir où sont passés les 10 milliards qui ont été dégagés pour la construction de villas présidentielles à trois mois du sommet. 
Quel que soit le bout par lequel on le prend, même avec la plus grande générosité, on est transi devant l’étendue du mal qu’Abdoulaye Wade fait sciemment aux Sénégalais. J’ai suivi hier les élucubrations mentales de Mbackiou Faye. J’ai trouvé ses explications d’une légèreté déconcertante, comme s’il n’avait pas conscience de la gravité de ses propos. Des terres du domaine public lui ont été illégalement attribuées pour, soutient-il, édifier une statue qui a coûté 12 milliards. En revendant le tiers de ces mêmes terres à l’Etat, il a obtenu près de trois fois le prix de son investissement. Il assume tout ceci sans trembler, en ayant pour seule justification qu’il a trouvé sur ces terres des boas, des singes et des chacals ! Ses attaques contre la « mentalité » sénégalaise ont été particulièrement injustes.  
La seule explication qui puisse être donnée à ce je-m’en-foutisme de Mbackiou Faye et de ses protecteurs, c’est qu’ils ont des ressorts psychiatriques qui les empêchent de faire du bien. J’ai demandé à ceux qui se considéraient comme des amis d’Abdoulaye Wade avant qu’il se prenne pour Dieu, comment leur « Dieu » peut-il supporter tant d’injustice parmi les hommes. Je n’ai pas compris qu’au moment où le prix de l’électricité augmente, un homme raisonnable puisse décider de mettre en place une institution budgétivore, en y nommant des gens qui n’ont rien demandé. Puisque s’il y a des raisons conjoncturelles au déficit budgétaire, il y a des raisons d’ordre structurel qui sont liées au train de vie du président de la République. Il a encore augmenté son budget en baissant ceux de la Santé et de l’Education. C’est ce qui me fait croire, avec les imams de Guédiawaye que face à tant d’injustice, il faut une résistance organisée de toutes les forces sociales de ce pays. Le Pit a, avec une rare pertinence, mesuré la gravité de la situation et résumé une posture éthique qui, si elle est la leur par responsabilité, doit être la nôtre par conviction. Elle peut se résumer en quelques mots. En finir avec Abdoulaye Wade avant qu’Abdoulaye Wade n’en finisse avec nous.  
SJD 
Auteur: Souleymane Jules Diop  
 
Absorber sans être altéré  
Amadou Gueye NGOM Vendredi 10 Jui 2009 
Senghor rappelle, dans ses écrits, ce que Dargui Ndiaye, son compagnon de captivité durant la seconde guerre mondiale lui disait des Européens : « ñooonñu ëpp Xel, no leen ëpp Sago » que le président poète traduit lui-même par –« ils ont plus d’intelligence que nous, nous avons plus d’âme qu’eux. 
Pourquoi Senghor, quoique connaissant le sens du mot « sago » qui signifie retenue, sens de la mesure dont il ne s’est jamais départi, a-t-il choisi de le traduire par âme ? C’était, avait-il précisé, pour saluer « cette civilisation du XXIe siècle, qui sera le mariage de l’âme et de l’esprit … » La parade est admirable mais recouvre-t-elle la réalité ? 
Revoyons la phrase… 
En wolof, « xel » signifie intelligence mais également idée « une aiguille trouvable à tout âge - xel puso la xale dina ko for, mag dina ko for ». De même que si l’intelligence était à vendre, jamais elle ne trouverait acquéreur-« bu xel doon jaay, lamb ». 
Nous savons qu’il existe plusieurs formes d’intelligence. Dès lors, peut-on concéder à une race qu’elle soit plus intelligente qu’une autre et par rapport à quoi ? Selon une opinion férocement désabusée, « moins le blanc est intelligent, plus le noir lui parait bête ». 
L’intelligence, le bon sens étant les choses du monde les mieux partagées, chacun croit en être suffisamment pourvu. On ne s’y attardera donc pas outre mesure. Parlons plutôt de «sago »- sens de la mesure… 
Dargui Ndiaye ne reconnaîtrait plus les siens. Et de quelque bord qu’ils se trouvent : politiciens, chefs coutumiers ou religieux, artistes, journalistes, corps professionnels ou de métiers ; presque tout le monde semble avoir pris le mors aux dents. 
Excès et démesure sont devenus normes sociales et s’étendent, parfois, là où l’on s’y attend le moins. L’autre jour encore, je regardais un reportage télévisé de « chants religieux ». On eût dit une soirée de gala au Théâtre Sorano. Même le cameraman semblait se prêter au jeu avec ses zooms incessants sur les parures des dames, le somptueux boubou du conférencier. Et lorsque l’objectif surprenait des visages, on y lisait que la lassitude d’une présence mondaine. Pas la moindre lueur d’attention. Décor humain quasi identique en conseil de ministres dont les dames, à l’exception de la Niane, ne sont remarquables que par leurs atours. Côté hommes, la démesure des nœuds de cravate indique les ploucs flamboyants parmi les « ministrons » de sa Majesté si différents des sobres et distingués ministres d’antan. 
Par un long processus de maturation, les valeurs endogènes d’un peuple suggèrent, édictent des codes et usages, c’est-à dire des mœurs. Aussi longtemps qu’une société évolue naturellement avec ses concepts identitaires, elle peut absorber des valeurs étrangères sans être altérée.  
Ce qui se passe de nos jours, hélas, est que nous adoptons, sans discernement ni adaptation des modes de vie incompatibles avec les nôtres. D’où ces scandales à répétitions qui défrayent la chronique et contre lesquelles les forces conservatrices semblent impuissantes. J’en veux pour preuve la délinquance sexuelle faisant fi de toute pudeur ou « Kersa », une autre dimension du sago-sens de la mesure. Dans le système français que nous avons hérité de la colonisation, les produits pharmaceutiques sont interdits de publicité alors que ceux des tradipraticiens en performance sexuelle se diffusent crûment à longueur d’antenne. Et comme il faut bien tester ces produits « miraculeux »… « Un retraité engrosse sa fille adoptive », « Le maçon viole une gamine de cinq ans » et autres gaillardises sur des enfants mineurs par des maîtres d’école, des Serigne daras… Nom de Dieu ! 
Alexis de Tocqueville, homme politique et écrivain français dont le Square à Paris vibre encore des veilles poétiques de Senghor, s’attristait que « sur toute la terre les gouvernements soient toujours précisément aussi coquins que les mœurs de leurs sujets peuvent leur permettre de l'être. » 
 
Auteur: Amadou Gueye Ngom  
L’OBSERVATEUR : 
ANOCI, SENELEC, MULTIPLES SCANDALES FIANCIERS… Tanor très acerbe contre la gestion de Wade  
 
Article Par Ibrahim Saandi KEMBA,  
Paru le Lundi 13 Jui 2009 
 
Ousmane Tanor Dieng a fustigé la gestion de «casino» d’Abdoulaye Wade qui a «rythmé le quotidien de l’Etat depuis 2000». 
Le Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, ne veut pas de la crise financière mondiale comme alibi dans la crise du Sénégal. «Bien avant la crise financière internationale, notre pays était déjà plongé dans une économie de casino où la prédation et l’opacité font loi», a-t-il déclaré samedi lors de la session du Comité central du Ps. 
Selon M. Dieng, «il suffit, à cet égard, de compter les multiples scandales qui ont rythmé le quotidien de l’Etat depuis 2000». Il a également évoqué le scandale des 30 hectares de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, cédés, «en toute opacité, à un privé pour un prix dérisoire de 27 milliards alors que le terrain a une valeur comprise entre 60 et 75 milliards FCfa.» À en croire le leader socialiste, «le bradage du patrimoine public, les détournements de deniers publics organisés et commandités au plus haut niveau en disent long sur les pratiques de spoliation et de délinquance financières qui mettent en danger notre économie et la stabilité de notre pays». 
«Pression continue» 
Tanor Dieng s’est demandé en outre «comment ne pas penser, à cet instant précis, à l’Anoci et à la nébuleuse des chantiers d’infrastructures que le pouvoir en place tente de faire passer pour pertes et profits dans une opération de communication aux allures d’une pièce de théâtre de mauvais goût». «De qui se moque-t-on», s’interroge-t-il. «Après des travaux inachevés et mal exécutés, faute d’études préalables sérieuses quand, après une absence totale de transparence dans la passation des marchés, on veut nous faire croire qu’un audit ‘’intra muros’’ et un passage devant une majorité de députés godillots suffisent à blanchir les dirigeants de cette structure poursuivie par la clameur publique», vitupère M. Dieng. 
Il se dit déterminé à ce que la lumière soit faite à ce sujet, notant que «la gestion de l’Anoci est un exemple patent de connivence délictuelle contre les intérêts du peuple avec ses délits d’initiés, ses conflits d’intérêts et ses marchés largement surfacturés». Pour lui, «aussi longtemps que ses dirigeants manqueront à leur obligation, l’opinion publique nationale, les organisations de la société civile, les partenaires bilatéraux et les institutions financières internationales doivent continuer à réclamer la reddition détaillée des opérations et des comptes de l’Anoci et maintenir, par une pression continue, l’exigence d’un audit de ses structures et de ses activités, de ses méthodes et de ses procédures, avec des garanties sérieuses de fiabilité et d’indépendance». 
Par ailleurs, si la gestion de l’Anoci se résume à un cumul d’infractions, «la gestion de la Senelec correspond, quant à elle, à un cas de flagrant délit continu d’escroquerie dont les auteurs sont logés dans les hautes sphères de l’Etat», a martelé Tanor Dieng. 
 
 
GUEST-EDITO Parricide ou infanticide ? 
 
Article Par Racine TALLA, Militant de la mouvance Pds,  
Paru le Lundi 6 Jui 2009 
 
Presque trente ans d’opposition, presque dix ans de pouvoir ; Abdoulaye Wade n’a rien à prouver. Dans tous les domaines, il a montré ce qu’il sait faire et ce qu’il ne veut pas faire. 
Les Sénégalais des villes, des villages et des banlieues sont si fatigués qu’ils ont choisi comme seuls modes d’expression le vote ou l’indifférence ou alors le fatalisme. 
Derrière ces postures, une seule lecture ; on attend toujours la réalisation de certaines promesses et les changements qualitatifs déclarés. C’est vrai et indéniable, sous l’alternance, d’innombrables réalisations ont vu le jour mais la pauvreté est toujours là, massive et ancrée. 
Le vendeur ambulant se promène toujours avec l’angoisse des interpellations policières, quand bien même un ministère lui serait dédié. Son stoïcisme se traduirait un jour par un nouveau ras-le-bol. En récidive. Dans les quartiers de la Sicap et des HLM, aux Almadies même, des entreprises et des familles survivent en feintant les impôts et le paiement du loyer ; certaines d’entre elles tiennent des gargotes et des débits de boissons clandestins pour lutter dignement contre la pauvreté. Des « agents de l’Etat » fauchés, par rackets permanents, leur soutirent leurs maigres recettes, au moment où les bénéfices sont déjà consommés par les charges incompressibles des ménages. Il faut payer la scolarité, les factures d’eau et d’électricité voire les salaires des « bonnes »; et pour le confort obligé ou les goûts mimétiques des gosses, honorer la note du bouquet de télévision. Ces gens-là qui luttent contre la pauvreté sont harcelés à longueur de journée par d’autres petites gens sans scrupules. Pour preuve, il suffit de se promener dans les rues des cités jadis cossues avant de plonger dans la banlieue… Les Sénégalais sont fatigués, si fatigués qu’ils n’écoutent plus les émissions interactives, accaparées par les mêmes gens, qui, depuis neuf ans, ressassent les mêmes litanies. 
L’état de grâce est derrière nous. 
Ce contexte, déjà lourd de tous les dangers, est analysé, hélas, à travers un prisme inapte à saisir la quintessence de la réalité vraie. Tout pour dire que le débat ( ?) sur un parti de la majorité présidentielle n’intéresserait la majorité des Sénégalais que lorsqu’ils comprendraient les raisons d’une si longue attente pour la fin des coupures d’électricité, la baisse du taux de chômage et du non emploi, la fin des drames consécutifs aux inondations en banlieue, l’élitisme « sélectif » de l’accès aux crédits pour des activités génératrices de revenus, etc. 
Nous sommes sénégalais, pourquoi alors exclure du débat sur la reconstruction ou la refondation des militants plus méritants en termes de légitimité que ceux qui veulent apparemment rénover le PDS par la simple plume et le verbe stérile. En s’inspirant « gauchement » de Sarkozy et de Obama, ne serait-on pas entrain de confondre fin des idéologies parallèles et inflexibles d’une part, et croisement et flexibilité de celles-ci d’autre part, tout simplement parce que le citoyen regarde certes la couleur des yeux et le faciès mais surtout la consistance du de- dedans même si tout est remodelable sous nos cieux. Ni noir ni blanc, ni adulte ni enfant, Mickael Jackson vient de mourir malgré son succès et sa fortune mise à rude épreuve par des dettes colossales. Que les jeunes enterrent les vieux, c’est ce qui est souhaitable. A mon avis, c’est hérétique de parler au nom du PDS ou pour le PDS au point de faire commettre un parricide, pour ne pas dire infanticide. A force de théoriser, on finit par oublier l’épreuve de la pratique. Des mots, toujours des mots, rien que mots. Pourtant, le discours peut être action, je pense à la parole performative comme Austin qui argumente « quand dire c’est faire » Or, en la matière, rien n’est nouveau dans le discours servi ces temps-ci sur le sujet. 
Où sont-ils les Abdoulaye Faye, Ousmane Masseck Ndiaye, Modou Diagne Fada, Babacar Gaye, Aliou Sow, Awa Diop, Aminata Tall, Serigne Mboup, Babacar Diop, Habib Sy, Adama Ciré Sall, Daour Niang Ndiaye, Bocar Sédikh Kane, Bathie Dieng, Farba Senghor, Pape Diop, et même Abdou Fall voire Iba Der Thiam? 
Ne pas réagir politiquement, sans bruit ni murmure, là où il faut et auprès de qui il faut, dans les meilleurs délais, serait créer les conditions d’une transhumance spontanée mais lucide des militants du PDS vers les prairies des leaders exclus ou démissionnaires. Au profit de la voie libérale ! Ou en encore vers les enclos de la social- démocratie. N’en déplaise aux alliés de la mouvance présidentielle dont certains partis, déjà en lambeaux, ne seront que d’un apport négligeable et statistiquement insignifiant dans la configuration de ce qui se prédit comme future et possible union de la majorité présidentielle. Même si par extraordinaire, le mode de scrutin présidentiel devenait autre, à un tour, par exemple, démocratiquement, la future union serait en difficulté. 
Les imams de la Guédiawaye ont déjà lancé leur mot d’ordre et on aurait tort d’en avoir une lecture réductrice, genre « incitation à la désobéissance civile » ; pendant ce temps le ciel est lourd de nuages. Déluge en banlieue ! We can’t wait. 
Donc ouvrons les yeux pour bien se rendre compte que tout futur regroupement à un besoin d’un socle. N’est ce pas prématuré de signer l’acte de décès du Pds ? Une simple question. 
LE QUOTIDIEN : 
Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la ligue démocratique : «Wade est en fin de course» 
14-07-2009 
Il demeure constant dans ses convictions. Le Sénégal va droit au mur, si le Team Wade n’est pas changé. Le dialogue politique, l’affaire des terres de Mbane, la situation socio-économique du pays, le passage de Karim Wade à l’Assemblée nationale et devant des députés «fantoches», la candidature unique de Bennoo à l’élection présidentielle de 2012, Abdoulaye Bathily revient sur toutes ces questions et prédit une chute mémorable du régime. Laquelle chute, assure-t-il, va édifier les Sénégalais sur la situation catastrophique des finances du pays. Entretien. 
Depuis un certain temps, le président de la République vous appelle au dialogue, mais vu les préalables que vous exigez, on voit que vous ne vous empressez pas. Pour quelle raison trainez-vous les pieds?  
Nous n’avons pas de raison de nous empresser, puisque depuis que Abdoulaye Wade est au pouvoir, il a mis sous le boisseau la tradition de dialogue politique qui a fait la stabilité du Sénégal depuis 1960. Dialogue politique dont il a été le principal bénéficiaire. En effet, c’est grâce au dialogue politique qu’on a pu avoir un Code électoral consensuel, un système électoral accepté par tous les acteurs en 1992, 1997, et qui a permis la victoire du 19 mars 2000. Mais depuis qu’il est venu au pouvoir, il a estimé que tout cela ne servait plus à rien. C’était le moment pour lui de mettre en œuvre un régime de pouvoir personnel et une tentative de monarchisation de la vie politique. Abdoulaye Wade n’a jamais été sincère dans son appel pour le dialogue. Chaque fois qu’il lance son appel pour le dialogue, c’est en réalité, pour simplement mener une opération de duperie, à travers la transhumance, la fraude électorale. Comme j’ai l’habitude de le dire, c’est quelqu’un qui clignote à gauche et qui tourne à droite, tout le temps. Devant quelqu’un comme ça, qu’est-ce que vous voulez ? Il n’y a pas lieu de s’empresser. S’il est vraiment sincère, on verra bien. Mais, le problème de fond, c’est que le pays, aujourd’hui, est dans une situation catastrophique. C’est connu de l’intérieur, les Sénégalais le vivent. C’est connu de l’extérieur maintenant. Il a fait illusion pendant un certain temps ; les masques sont tombés. A l’extérieur du pays, tout le monde le considère comme un potentat, comme un dictateur et c’est une réalité. Donc avec pareil acteur, il y a de quoi prendre toutes ses précautions. 
Mais cette fois-ci, vous n’avez pas senti une certaine franchise chez l’homme, avec la nomination d’un ministre conseiller exclusivement chargé d’huiler un peu ses relations avec les autres hommes politiques ?  
Non ! Ça ne sert à rien. En 2006 -à l’époque, c’était la Cpa (Coalition pour l’alternative)- quand nous sommes allés le voir au Palais, qu’est-ce qui s’en est sorti ? Rien du tout ! Donc, ce n’est pas parce qu’il a désigné un intermédiaire que vous allez considérer que, maintenant, il est sincère. Pas du tout ! Et on se connaît très bien Abdoulaye Wade.  
Vu votre démarche, n’êtes vous pas en train de lui rendre la monnaie de sa pièce, si l’on sait que vous l’avez à maintes reprises invité à prendre part aux Assises nationales, sans qu’il ait daigné vous répondre ?  
Non ! Nous, nous n’avons pas une politique de revanche. Ce n’est pas une question de revanche ; seulement en politique, nous considérons qu’il faut être sincère dans ce qu’on fait. La politique, c’est l’art de gérer la cité ; ce n’est pas l’art de la tromperie, de la duperie. La politique, c’est en permanence rechercher ce qui va, dans l’intérêt de la grande majorité des citoyens. Or, Abdoulaye Wade a refusé de dialoguer avec tous les segments de la société sénégalaise. Non seulement avec les Assises nationales, les politiques, les syndicats, le patronat. Tout le monde se plaint du manque de dialogue. C’est partout des décisions unilatérales qu’il a eu à prendre. Il a modifié la Constitution plus de 15 fois ; il n’a jamais demandé à personne son avis, en tous les cas, pas à l’opposition. Et au moment même où il parle de dialogue, il continue sa politique de fait accompli. Récemment, qu’est-ce qu’il a fait ? Regardez ce gouvernement qu’il a formé en dépit de la volonté populaire ! Le Peuple sénégalais, le 22 mars dernier, a rejeté sa tentative de monarchisation de la vie publique. Et, face à ce rejet, qu’est-ce qu’il a fait ? Il a dit : «Bon, vous avez rejeté mon fils, mais je vais lui donner des pouvoirs encore plus importants que ceux d’un maire de Dakar ou d’un maire d’une quelconque Collectivité locale.» Il a fait de son fils, pratiquement, celui qui prend toutes les décisions les plus importantes dans ce gouvernement, puisque c’est lui qui a l’essentiel des portefeuilles. Voilà une des politiques de fait accompli. Quand quelqu’un comme ça vous parle de dialogue politique, vous avez des raisons de vous poser des questions. Regardez le Conseil économique et social ! Il n’était même pas créé, mais il a nommé son président et il est en train de confectionner la liste des conseillers au moment où il parle de dialogue. Quelle est l’utilité d’un conseil dans la vie nationale, dans les circonstances actuelles ? Il parle de dialogue, alors que tout le pays demande un audit indépendant de l’Anoci, de l’Apix et des principales agences aujourd’hui, qui ont mené à cette situation de crise financière de l’Etat. Il n’en a cure. Karim va faire un show médiatique à l’Assemblée nationale pour dire que l’Anoci est un exemple de bonne gestion. Alors, tout cela montre que nous avons des raisons de nous poser des questions sur le sérieux de cet homme. Mais en tout état de cause, nous, nous ne pouvons pas dire que nous sommes contre le dialogue ; le principe du dialogue, tout le monde est d’accord là-dessus. Mais, quand on doit dialoguer, il est bon de se poser la question de savoir : avec qui il faut dialoguer ? Dans quels termes, sous quelles conditions, autour de quoi ? Il y a des problèmes aujourd’hui dans ce pays. On verra bien. Bennoo Siggil Senegaal va lui répondre et lui dire autour de quoi. Même s’il n’y a pas dialogue, il faut qu’on arrive à trouver des solutions. Il y a des urgences qui se posent au peuple sénégalais. Il y a des élections frauduleuses qui ont été organisées, un fichier électoral dont tout le monde reconnaît la non-fiabilité, dont lui-même. Après ces dernières élections, il (Wade) a dit qu’il est prêt à ce que même des experts étrangers puissent examiner avec nous ce fichier électoral. C’est bien, nous sommes d’accord. La Commission électorale nationale autonome (Cena), tout le monde sait qu’elle est dépassée par les évènements. Ça, il faut bien en discuter. Regardez les problèmes d’impunité, le cas de Kambel Dieng, de Karamokho Thioune, le saccage des journaux L’As et 24 Heures Chrono. Les délinquants ont été condamnés, puis graciés et le dossier de leur commanditaire attitré, nommément cité, a été envoyé à l’Assemblée nationale pour être instruit par une Haute Cour. Mais jusqu’à présent, cette question a été mise sous le boisseau à l’Assemblée nationale. L’agression contre Talla Sylla, jusqu’à présent, reste impunie. Il y a d’autres crimes de sang qui restent impunis. Il y a de graves violations des libertés aujourd’hui au Sénégal. Le droit de manifestation est sélectivement accordé. Je ne parle même pas de ce qui se passe aujourd’hui, la vie chère dans notre pays. Naturellement nous, en ce qui nous concerne, nous avons les Assises nationales qui nous servent de boussole. Nous avons signé les conclusions des Assises nationales, la charte de la bonne gouvernance. La question, pour nous, ce n’est pas d’aller négocier le contenu des Assises nationales avec Abdoulaye Wade ou avec toute autre personne. S’ils veulent adhérer à cette charte, ils peuvent la signer. Mais, dans tous les cas, les problèmes du Sénégal sont là et nous n’accepterons pas d’être distraits. On est dans une situation telle qu’aujourd’hui, c’est le dialogue ou le chaos.  
N’êtes-vous pas en train de suspendre votre acceptation du dialogue à la signature de la charte nationale de bonne gouvernance par le président de la République ?  
Non ! Ça n’a rien à voir ; la signature de la charte nationale de bonne gouvernance, c’est par volontariat. Nous, nous sommes engagés, nous avons discuté pendant une année avec l’ensemble des parties prenantes ; nous sommes arrivés à des consensus forts. Sur une base volontaire, nous avons tous signé. Nous souhaitons que d’autres forces se joignent à nous. D’ailleurs, de plus en plus, il y en a : des signataires qui n’ont même pas participé aux débats sur les assises ont signé pour montrer toute la pertinence des conclusions des Assises nationales. Maintenant, nous ne pouvons pas négocier le contenu des conclusions des Assises nationales avec Abdoulaye Wade. Ce n’est pas ça le problème.  
Est-ce que vous pensez que sérieusement, un jour, vous allez vous retrouver avec Abdoulaye Wade, autour d’une table ? 
Mais cette question, c’est à lui (Abdoulaye Wade) qu’il faut la poser, parce que ça dépend de lui. Mais nous, notre objectif aujourd’hui, ce n’est pas coûte que coûte d’aller autour d’une table avec Abdoulaye Wade, mais de travailler pour le changement qui est inéluctable. Nous l’avons dit avant les élections du 22 mars. Peut-être que certains n’y croyaient pas. Après les élections du 22 mars, toutes les possibilités sont, aujourd’hui, ouvertes. Ce que les Sénégalaises et les Sénégalais demandent à l’opposition, c’est de consolider son unité, d’ouvrir des perspectives de lutte claires pour débarrasser le pays de ce régime-là, qui a tout détruit. Regardez ce qui s’est passé à l’Aéroport de Dakar, cette entreprise d’expropriation, de spoliation foncière ! Regardez ce qui se passe à Mbane, c’est une entreprise de voyous qui se sont emparés des terres au détriment des paysans et des éleveurs, qui n’hésitent pas à créer les conditions d’une guerre civile dans notre pays ! Donner des terres plus qu’il y en a dans une Communauté rurale, cela veut dire que tous les villages aujourd’hui, dans la Communauté rurale de Mbane, doivent être déguerpis. Il y a plus de 200 000 hectares de terres qui ont été distribués alors que la Communauté rurale n’en compte que 195 000. Cela veut dire qu’il n’y a même pas où mettre une case dans cette Communauté rurale, que tous ces paysans, tous les éleveurs et leurs troupeaux doivent déguerpir. Mais où ?  
C’est au nom de la Goana, non ?  
Mais justement, c’est une entreprise de banditisme d’Etat. Et je voudrais profiter de cette occasion pour lancer un appel solennel aux individus qui sont impliqués dans cette entreprise de banditisme de renoncer à cela avant qu’il ne soit trop tard. S’il y a un incendie, ils l’auront provoqué et ils en seront les victimes.  
Parce que vous, vous craignez le pire ?  
Bien entendu. On n’a jamais vu ça. Où ces gens d’abord ont pris de l’argent pour mettre en valeur 1 000 hectares, 100 ha, 200 ha ? C’est presque tous des fonctionnaires. Où ils ont pris leurs moyens financiers ? Certains d’entre eux disent qu’ils peuvent mettre en valeur ces terres-là. Moi, je travaille depuis près de 40 ans maintenant, je ne peux pas, aujourd’hui, mettre en valeur 10 ha de terre. Les conditions du prêt bancaire, du crédit agricole ou autre ne permettent pas d’avoir autant d’argent pour mettre en valeur 10 ha. Ce n’est pas possible, compte tenu du taux d’intérêt. Où est-ce qu’ils ont pris l’argent ? Ils sont en train de vouloir, en réalité, recycler l’argent sale, mal acquis. Et nous ne l’accepterons pas ; le pays non plus, parce qu’ils vont, en plus de ce recyclage de l’argent sale et mal acquis, créer les conditions d’une guerre civile. Les paysans qui sont là-bas ne quitteront pas leurs villages, la terre de leurs pères. Les éleveurs qui sont là-bas ne quitteront pas les pâturages. 
Mais êtes-vous prêts aujourd’hui, à leur apporter votre soutien ? 
Absolument. C’est au nom de l’équité, de l’égalité des citoyens, au nom du droit et c’est même une violation des textes sur les termes du domaine des Collectivités locales.  
Vu toutes les conditions que vous êtes en train de poser, avant de vous retrouver autour d’une table, pensez-vous que Wade va se plier ?  
Mais nous, le problème de Wade ne nous intéresse pas. Wade, lui, veut discuter, mais nous, si nous devons discuter, chacun a ses conditions. C’est tout.  
Justement lui, quelles sont ses conditions ?  
Il a bien sûr posé ses conditions, mais nous, quelles que soient les conditions qu’il pose, chacune des parties prenantes a le droit de dire que : «Moi, c’est de ça que je veux discuter et c’est à telles conditions.» 
Mais lui, quelles sont les conditions qu’il a posées ?  
Je ne sais pas. Il ne l’a pas dit. De toute façon…. 
Même dans ses correspondances, il ne vous a pas posé ses conditions ?  
De toutes les façons, je ne vais pas entrer dans les détails, mais on verra bien. Dans tous les cas, aujourd’hui, le dialogue politique, si ça vient, c’est tant mieux, si ça ne vient pas, nous, nous allons continuer notre combat et la victoire est certaine. Le pays veut se débarrasser de ce système, de cette entreprise de spoliation de la vie nationale. Des hommes et des femmes totalement démunis en 2000, en l’espace de 9 ans, se sont emparés de toutes les richesses nationales et ils croient qu’ils pourront continuer ainsi. Là, c’est impossible.  
Vous avez tantôt évoqué le passage de l’Anoci à l’Assemblée nationale, mais on n’a pas entendu la Coalition Bennoo se prononcer là-dessus…. 
C’est une opération théâtrale sans aucun intérêt pour le pays. Que voulez-vous qu’on en dise ? On a dit, ce qu’on avait à dire sur cette question : la manière de gérer ce pays. Les députés eux-mêmes ne se prennent plus au sérieux ; il n’y a plus d’Assemblée nationale. De toutes les façons, c’est une Assemblée qui doit être dissoute ; elle ne sert absolument à rien. D’ailleurs, les députés disent qu’ils sont les députés de Abdoulaye Wade, ils ne sont pas les députés du Peuple. Donc à quoi, ça sert ? Ensuite, le Sénat sert à quoi ? Ces institutions doivent être dissoutes pour qu’on organise de nouvelles élections, dans les meilleurs délais, sur la base d’un nouveau système électoral pour remettre le pays à l’endroit. Le pays est aujourd’hui à la dérive. Sénégal, Gaalu doff la, xamul teer.  
Mais présentement, que proposez-vous pour une sortie de crise ?  
Ce que nous proposons, c’est très clair. Nous avons une référence essentielle : les conclusions des Assises nationales. Comment, aujourd’hui, faire appliquer les conclusions des Assises nationales ? C’est notre axe principal de travail. Subsidiairement, si on peut discuter de certaines questions urgentes avec le pouvoir qui est encore en place – parce qu’il n’en a plus pour longtemps - on discutera. Si on peut les régler, on les réglera, mais ce n’est pas ça qui nous arrêtera. Le dialogue n’est pas notre principal axe de travail. Notre axe principal de travail, c’est nous mobiliser, aller avec les parties prenantes et le peuple sénégalais pour faire appliquer les conclusions des Assises nationales.  
Aujourd’hui Bennoo continue à enregistrer des adhésions venant de tout bord, cela semble vous conforter dans vos convictions que vous êtes majoritaires dans le pays ?  
C’est clair que nous sommes majoritaires dans ce pays. Abdoulaye Wade lui-même le sait très bien. Maintenant, il sait très bien qu’il est minoritaire dans le pays. Malgré la fraude électorale des élections, présidentielle et législatives de 2007, le 22 mars 2009, nous avons montré très clairement, en nous organisant bien dans les bureaux de vote, pied à pied, que dans les villes, nous sommes majoritaires. Il le sait très bien. Donc, nous sommes dans notre droit, notre légitimité pour continuer notre ascension, notre marche en avant. C’est lui qui aujourd’hui n’a ni le temps avec lui ni les moyens, parce que son régime est en fin de course. C’est une nouvelle alternance qui se prépare de manière inéluctable au Sénégal, dans les temps à venir.  
A vous entendre, le débat sur la mise en place d’un grand parti présidentiel ne semble pas vous émouvoir ?  
(Rires). Le régime de Wade est né et automatiquement après, il a vieilli. C’est un régime qui est complètement mort-né, parce que très rapidement, il a vieilli, il s’est désintégré. Aujourd’hui, à quoi servirait ce parti-là ? Les Sénégalais savent que ce n’est pas l’avenir. 
Vous, vous ne croyez pas en sa mise en place ? 
Mais, ils peuvent le faire, en tous les cas, ce n’est pas notre problème. Nous, notre perspective est autre. Ce n’est pas ça qui va nous poser problème aujourd’hui. Ce parti présidentiel n’aura aucune chance de gagner la confiance des Sénégalais. Ce n’est pas possible.  
Vu la situation socio-économique difficile du pays, les Centrales syndicales sont en train de se regrouper pour former un cadre unitaire de lutte fort, êtes-vous prêts à leur apporter ce soutien ? 
Aujourd’hui, tous les secteurs de la vie nationale sont en train de s’organiser contre cette politique de Abdoulaye Wade et de son régime. Encore une fois, c’est une politique de bradage de l’intérêt national, de spoliation du peuple sénégalais. Regardez ce qui se passe à la Sonatel, ce qui s’est passé aux Ics, à la Sonacos, ce qui se passe à la Senelec ! Dans toutes les entreprises publiques et parapubliques, ils ont amené la désorganisation, pillé les ressources nationales. Je ne parle pas d’Air Sénégal international. Donc aujourd’hui, il faut s’organiser à la manière des syndicats. Je dis : très bien. Les politiques l’ont fait : c’est très bien. Tous les autres secteurs, notamment les opérateurs économiques avec le secteur du Bâtiment et des Travaux publics, croulent sous le poids de la dette intérieure que Abdoulaye Wade ne veut pas payer, parce que justement, il a détourné les ressources publiques, au lieu de payer la dette. Il continue de mener son train de vie dispendieux avec des voyages à n’en plus finir ; il distribue à tour de bras l’argent public. C’est cette situation de catastrophe nationale devant laquelle nous nous trouvons qui fait qu’aujourd’hui, dans tous les secteurs, les gens s’organisent et se mobilisent. Il faut créer les conditions d’une solidarité entre toutes ces forces. Aujourd’hui, il n’y a pas un seul parti politique du pays qui puisse dire : «Je peux régler les problèmes des Sénégalais», encore moins un individu. Ce n’est pas une organisation toute seule. Donc, il faut qu’il y ait un sursaut patriotique dans ce pays. Que les jeunes, les femmes, que tous les secteurs d’activités, les gens prennent conscience de la gravité de la situation. Ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui, ce n’est rien par rapport à ce que nous allons voir après la chute de Abdoulaye Wade et son régime. Ce sera plus grave, parce que nous ne voyons que le coude actuellement de ce qui est en train de se passer. Le jour où ils ne seront plus là pour masquer toutes les entreprises de prévarication qu’ils ont développées, on verra l’ampleur du gouffre et en ce moment-là, il faudra l’unité la plus large, l’union la plus solide pour faire face aux problèmes qui vont nous assaillir.  
Donc, vous pensez que Bennoo est la seule alternative crédible pour sortir le pays du gouffre financier auquel il serait confronté ?  
Absolument ! On l’a dit, le 22 mars, les Sénégalais ont cru en Bennoo. Ils ont voté pour Bennoo. Ce qu’on souhaite, en tout cas moi, Abdoulaye Bathily, c’est que Bennoo continue de bénéficier de cette confiance populaire. Et pour cela, Bennoo doit demeurer fidèle à ses principes unitaires. Il faut que la grande ambition de sortir le Sénégal du gouffre soit mise en avant et que soient effacées les petites ambitions individuelles, de partis ou d’organisations. Aujourd’hui, la situation est trop grave ! Elle est trop sérieuse pour qu’on se lance dans de petites querelles. En tout cas nous, à la Ld, nous sommes totalement pour ça, autour des intérêts du Peuple sénégalais, de cette volonté populaire qui veut que Bennoo soit l’instrument de lutte. Il faut consolider cet instrument de lutte.  
Mais est-ce possible que vous arriviez à parler d’une seule voix le moment venu, vu les forces politiques qui composent Bennoo ?  
Pour le moment, nous sommes en train de le démontrer tous les jours. Chaque jeudi, quand nous nous rencontrons, nous avons un porte-parole qui donne notre point de vue sur les évènements du pays et même sur la situation internationale. Au fur et à mesure que nous avancerons avec le développement de notre expérience de lutte, évidemment l’unité va se consolider. En tout cas moi, j’y crois et j’y travaille. Il n’y a que ça aujourd’hui comme perspective au Sénégal. Abdoulaye Wade et le Pds ou même son parti présidentiel, ce ne sont pas une perspective pour les Sénégalais, sinon une perspective de ruine et de misère, de décadence. Le Sénégal est, aujourd’hui, dans la décadence. C’est clair et ce n’est pas une perspective.  
Vous pensez qu’une candidature unique de Bennoo à la présidentielle de 2012 est possible ?  
Non seulement c’est possible, mais nous y croyons ; moi j’y crois fermement. 
Vous pensez à qui par exemple ?  
Le moment venu, nous allons très certainement nous entendre sur la personne.  
D’aucuns pensent que, aujourd’hui, vous n’avez pas le droit de décevoir des Sénégalais qui sont déjà acquis à votre cause pour des intérêts crypto personnels….. 
Nous ne devons pas décevoir. Un homme comme moi avec une expérience de plus de 40 ans de lutte, j’ai vécu toutes les situations. Notre parti a une longue expérience ; nous avons toujours mis en avant, non pas nos intérêts propres, mais ceux du peuple sénégalais, quelles que soient les situations historiques. Et nous appelons évidemment l’ensemble de nos partenaires à adopter la même attitude pour que le Sénégal sorte de cette situation dramatique, tragique même, dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui et qui est du fait de la politique d’Abdoulaye Wade.  
Aujourd’hui, Bennoo semble tellement attractif que vous enregistrez tous les jours pratiquement de nouveaux adhérents. Cela ne vous fait-il pas peur ?  
Ça ne peut pas nous faire peur. Au contraire, ça prouve que nous sommes sur la bonne voie. Si les gens viennent vers nous, cela veut dire qu’aujourd’hui, il n’y a pas un autre pôle d’avenir que Bennoo. Maintenant, il faut bien gérer la situation. Les gens viennent, parce que, j’espère que c’est autour des intérêts du peuple sénégalais et il se trouve aujourd’hui, que tous les adhérents de Bennoo ont signé la charte des Assises nationales. Donc, de ce point de vue, je ne peux pas avoir de craintes, puisque notre référentiel commun, ce sont les conclusions des Assises nationales. Il y a une perspective pour le Sénégal, sur le plan économique, social, culturel, sur le plan des instituions de la République, des valeurs qui doivent soutenir, tels des piliers, toute cette vaste entreprise de renouveau national. Donc, je n’ai pas de craintes par rapport à ça. Celui qui vient et qui ne s’adosse pas aux conclusions des Assises nationales, évidemment, se fera éjecter lui-même. 
Réalisé par Aly FALL – alyfall@lequotidien.sn  
Scandale de plus 300 milliards : Magouille Etat-Anoci-Mbackiyou Faye sur le Foncier. 
L’écrasante majorité des Sénégalaises et Sénégalais qui s’entassent dans les grandes villes sous des conditions scandaleuses d’habitat n’ont pas de maisons en propre comme propriétaires, surtout à Dakar où le prix réel du mètre carré de surface grimpe vertigineusement presque chaque jour avec un taux d’inflation en totale balade, 
avec la complicité certaine de l’Etat qui a oublié jusqu’à la règle de la surface corrigée. A cela s’ajoute le fait que depuis au moins 30 ans avec les parcelles assainies, aussi bien l’Etat/Ps que celui actuel du Pds n’ont rien fait pour l’habitat social afin de permettre aux millions et millions de Sénégalais(e)s moyen(ne)s exclu(e)s de tout habitat décent, en dehors bien sûr ou en dépit du fameux «Plan Jaxaay». 
Alors que cette situation dramatique et traumatisante pour toute mère et tout père chef(fe) de ménage, recommande à l’Etat, le président de la République au premier chef, le lancement de nouveaux programmes pour l’habitat social à des coûts ne dépassant pas 50 000 F.Cfa/mois sur 10 à 15 ans maximum, l’Etat brade, très probablement au profit de ses caciques et affidé(e)s, les terres qui font partie des domaines qui, à quelques rares exceptions près, sont presque les seuls capables de servir de sites aux programmes desdits habitats sociaux. 
Les 30 ha (300 000 m2) «bradés» à Mbackiyou Faye sans appel d’offres public largement diffusé avec information satisfaisante de toutes les Sénégalaises et Sénégalais et aussi et surtout, de tout(e) entrepreneur(e)s en action ou voulant se lancer dans l’un quelconque des métiers du bâtiment, peuvent à eux seuls abriter 3 000 logements d’au moins 3 pièces et un salon avec toutes les commodités intérieures requises (toilettes, douches, cuisines, débarras, cours, espaces pour volaille et petit(e)s ruminant(e)s, etc.), mais également avec toutes les commodités publiques requises pour une cité digne de ce nom à savoir hôpital, centres et postes de santé, écoles, centres sociaux polyvalents, terrains de sports, parcours de loisirs avec allées piétonnes. L’Imam Mbaye Niang le député qui parle de «deal entre l’Etat l’Anoci et le sieur Mbackiyou Faye» nous convainc totalement et nous nous alignons derrière lui sur cette affaire et le soutenons totalement dans cette affaire. 
Sous certaines conditions et avec certaines techniques de design et de construction, l’on peut y installer entre 4 300 et 5 000 maisons convenables qui satisferaient les attentes de bon nombre de nos compatriotes. Pour se convaincre plus ou moins de cela, il suffit simplement de se promener du côté des différents Hlm, de Sacré Cœur, de la Sicap Liberté IV, V et VI, des cités Barry et Ly, Adama Diop, Hamo, etc. Mieux encore avec des constructions en hauteur, les 30 ha pourraient facilement accueillir entre un million et un million cinq cent mille personnes qui étaient des locataires, sans perspective. 
Cela sent la magouille quand Mbackiyou Faye lui-même en sophiste de circonstance se sentant totalement encouragé et encadré par l’Etat lui-même, dit en résumé : «J’ai édifié la Statue de la Renaissance d’une valeur de 12 milliards et l’Etat m’a payé en dation les 30 ha que je peux gérer comme bon me semble, cela ne regarde que moi et tout est parfaitement légal.» Quelle arrogance ! Quelle injure ! Quelle désinvolture ! En filigrane, on peut aussi «hypothèser» ou projeter fermement qu’il peut tout aussi facilement en distribuer sous une forme ou une autre (actions dans des entreprises ou sociétés, espèces sonnantes, dépôts sur des «comptes offshores», spéculations par fonds vautours, etc., aux membres des hautes sphères étatiques et gouvernementales et à tout(e) membre des diverses mafias qui ceinturent le pays et se reconduisent en se restructurant face à tout régime depuis Senghor. 
Et en un tour de main l’affaire est bouclée, classée et va pour une nouvelle affaire toujours plus juteuse. 
Ce que Mbackiyou Faye oublie ou refuse de nous révéler, c’est qu’à Ngor et sur une bonne partie de Yoff, le mètre carré s’échange pour près voire plus d’un million de F.Cfa et le prix ira crescendo et c’est là tout l’enjeu et les dessous de la volonté de fermer l’aéroport de Dakar Yoff et même probablement du déplacement du Lycée Lamine Guèye et de l’hôpital Dantec. 
Il y a quelques mois, un quotidien de la place révélait que plusieurs hectares avaient été cédés par l’Etat aux environs de l’aéroport pour – de 5 000 F.Cfa le mètre carré. Sous Senghor, le mètre carré aux Almadies et à Yoff a coûté un moment 4 000 F.Cfa et au plateau, des villas grands formats qui jouxtent l’Assemblée Nationale, le Lycée Vanvollonoven, l’hôpital Le Dantec et Principal, etc. avaient été «cédés» aux membres de sa nomenklatura à 400 000 F.Cfa, les terrains de liberté VI extension et de la zone de captage de la Sonees du front de terre ont fait l’objet de «assalo» juste à la veille de la dernière Présidentielle après le déguerpissement des occupant(e)s qu’on peut qualifier d’autochtones, d’autant que certain(e)s d’entre eux/elles avaient acheté leurs terrains même si, à l’examen, cela ne s’est pas fait sous des conditions juridiques optimums. Dans tous les cas, ils/elles ont plus de légitimité pour les occuper que les propriétaires actuel(le)s : le contentieux restera entier. 
Le fait est d’autant plus scandaleux et écœurant qu’il apparait clairement comme pouvant même être qualifié de crime social et de crime économique engrangés dans un même moule sur un même et unique hasard spéculatif. Crime social qui signifie privation à de millions de Sénégalaises et Sénégalais d’habitats décents, ce qui fait que l’Onuhabitat doit être interpellée ; crime économique (12 milliards ôtés de 300 milliards donnent une disponibilité de 288 milliards) soit plus que la dette intérieure due par l’Etat au secteur privé et la dette que l’Etat du Sénégal doit rembourser annuellement aux institutions internationales et organismes publics de coopération multilatérale et bi latérale. 
Avec ce fonds, par le biais de système de crédits approprié aux moyens et capacités réels existants dont les 4/5 pourraient être attribués aux jeunes et aux femmes sous formes de crédits bonifiés à investir dans l’accroissement de la production dans tous les domaines de la vie économique et le 1/5 dans les domaines des services liés à la fourniture d’intrants, au conditionnement et à la commercialisation de la production, mais aussi à l’encadrement et l’accompagnement pour l’augmentation de la productivité du travail et l’amélioration de la qualité des produits, l’Etat et le gouvernement sur 6 à 7 ans auraient contribué chaque année à la création de 100 à 150 000 emplois productifs qu’aucune restriction et/ou qu’aucun frémissement des marchés extérieurs n’auraient perturbés de façon structurelle. Le pays gagnerait avec des acheteur(e)s crédibles et des marchés porteurs qui amèneraient les investisseurs à venir, sûrs de fructifier leurs capitaux. C’est la question de toutes les incantations et de toutes larmes sur la faiblesse des investissements étrangers directs qui en serait résolue durablement si ce n’est définitivement. 
Face à cet état de fait, toutes et tous les démocrates, patriotes, Ong, Ocb, Osc Syndicats dignes de ce nom, surtout les centrales et le patronat, en intelligence avec les plateformes démocratiques et patriotiques (Assises Nationales, Imams de Guédiawaye, Coordinations des Asc, Fgpf, Jeunesse, Coordinations des élèves et étudiant(e)s, Intellectuel(le)s soufi(e)s), les politiques (Benno, Icd, partis politiques individuels, etc.), devraient se mobiliser d’abord à la base sur le terrain des souffrances inouïes de tout le peuple dans toutes ses composantes, s’engager et exiger de l’Etat, le retrait pur et simple des instruments et champs spéculatifs «octroyés» de façon «sûrement désintéressée» au sieur Mbackiyou Faye. Une requête de partie civile que la loi sénégalaise permet, devrait même être déposée sous forme de plainte contre l’Etat. 
Les Imams de Guédiawaye, les marchand(e)s ambulant(e)s et les jeunes de Kédougou qui aujourd’hui sont et demeurent au front et au cœur du mouvement ascendant de la lutte du peuple sénégalais pour sortir de l’impasse dans laquelle l’ont conduit le régime du Ps d’abord et de Wade qui a achevé de le plomber sur le lie de la déchéance sociale et morale, donnent chaque jour l’exemple du comment. Plaisent à peuple et à Dieu qu’il en soit ainsi pour chacune et chacun de nous. Un vieux sénégalais décédé, il y a plus de 30 ans, Pape Ndiaye Bouna (grand frère de Mansour Bouna) m’enseignait que la mollesse associée à l’indolence, l’apathie et le désintéressement lâche sur fond de «ma giiy neg Yala, lu mu def baxna» est la nourriture de toutes les oppressions, exploitations et dominations aveugles. Approfondissant, il ne manquait jamais de me rappeler cet Athènois qui disait : «Le plus grand malheur d’Athènes, c’est notre mollesse et quand Grégoire II disparaitra, notre mollesse nous créera un autre Grégoire II. N’avons-nous pas vécu 3 Grégoire des temps modernes au Sénégal ? Allons-nous passivement en vivre un quatrième ?» 
Daouda Diop - Militant de Yoonu Askan Wi 
 
Obama et l’Afrique. 
Un noir à la Maison blanche. Le premier Président de couleur dans l’histoire des Etats-Unis. Le rêve américain «the american dream» prend cette fois un individu dont les origines modestes ne pouvaient présager une telle destinée. 
De l’Afrique où il est originaire par son père (Kenya), on s’attend naturellement à ce que les relations avec le vieux continent changent de façon significative. Normal, puisque désormais, l’homme le plus puissant du monde est des leurs. 
Mais voilà, depuis qu’il est à la Maison blanche, les choses n’ont pas vraiment changé pour des Africains qui dans leur quotidien ne voient pas de différence entre Bush le blanc et Obama le noir. En matière d’immigration, à l’ambassade des Usa les demandeurs de visa n’ont pas vu le vent du changement attendu. 
Les affairistes africains qui se sont empressés d’essayer d’avoir une porte d’entrée à la Maison blanche dans «leurs réseaux» ont vite fait de déchanter face à cette nouvelle administration qui, pour l’essentiel reflète de plus en plus la prise en charge des problèmes internes : l’Amérique d’abord. 
L’Agoa et le Millénium challenge sont un acquis et vont pour le moment servir de base d’aide aux pays africains, mais il ne faut pas se faire d’illusions à propos d’une autre forme d’aide providentielle. Il n’y aura jamais un plan Marshall pour l’Afrique «Washington is not going to fix Africa». L’Afrique de la calebasse ne fait pas honneur au leader politique noir qui affirme que l’homme doit se prendre en charge tout comme les Nations à une échelle collective. 
La leçon que Obama donne aux jeunes dirigeants de l’Afrique est que l’espoir est toujours permis pour concrétiser n’importe quel idéal, n’importe quelle ambition. La gestion de la précarité économique de l’Afrique par des politiciens d’une autre génération ne doit pas tuer le rêve que chaque individu doit posséder en soi. 
Il y a un rêve américain «the american dream», mais il y a aussi le rêve sénégalais, le rêve humain tout court. Dans ce chapitre au moins, Obama aura servi l’Afrique. 
Cheikh Touré / touremc@hotmail.com 
Baisse du niveau des élèves et contre-performances des enseignants 
Pour un assainissement du secteur de l’éducation. 
Le Sénégal, pays doté de peu de ressources énergétiques stratégiques, dépendant le plus souvent de la pluie, on doit se demander à partir de ces handicaps, d’ordre naturel, comment il a pu former une génération d’intellectuels qui ont fait la fierté de l’Afrique, particulièrement les institutions internationales ? Un tel questionnement ne peut trouver sa réponse qu’à partir des ressources humaines de qualité qui existent dans notre pays. Or sur ce plan, depuis quelques années, une lecture assez sommaire et minimaliste de notre environnement immédiat, c’est-à-dire ce qui se passe dans nos classes devrait nous persuader de l’idée que l’Etat met 40% de son budget dans un système éducatif pourri de l’intérieur. 
Or, 40%, ce sont les 2/5 du budget national : à peu prés la moitié des ressources nationales qui sont mobilisées pour bâtir en faveur des générations futures un avenir plein de potentialités et d’opportunités. Combien sommes-nous des enseignants maîtrisards ou des licenciés à nous signaler par la faiblesse de notre niveau ? Un doyen nous disait, il y’a quelques années avec un certain sens de la répartie que le Certificat d’aptitude professionnelle n’est rien d’autre qu’un «certificat d’aptitude à la paresse». 
Le jugement est certes un peu sévère, mais l’exigence de lucidité commande de jeter un regard critique sur l’éternelle question de la formation des enseignants. Il est certes indispensable qu’un enseignant soit mis dans de meilleures conditions de travail et qu’il soit bien rémunéré, mais il est aussi d’un impératif catégorique qu’il soit rentable pour la société. Or, cette rentabilité ne peut se mesurer que par rapport au niveau de nos élèves. Mettre à peu prés la moitié d’un budget national dans un secteur non productif à cause du déficit de formation de ses acteurs n’est qu’un mauvais service rendu aux générations futures. 
Si l’aspiration au rang de «pays émergent» sur le plan de l’éducation est aussi forte au niveau des autorités sénégalaises, la démarche volontariste portée par ces mêmes autorités visant à créer d’abord les conditions d’un développement économique qui passe par l’éducation comme certains pays asiatiques l’ont fait, risque de buter sur des forces d’inertie à la fois tenaces et limitantes. Souvent à tort ou à raison, certains pensent malheureusement que seuls les corps émergents sont les destinataires privilégiés d’une formation. Ce jugement doit être fortement nuancé, d’autant plus qu’il y a beaucoup de soi-disant titulaires qui ont beaucoup désappris et tombent sous le charme de la routine sans aucun respect des programmes en vigueur. 
Même dans les domaines où ils ont la maîtrise ou la licence, il y’a des enseignants qui maîtrisent tout sauf les contenus. Dans le moyen secondaire, rares sont les élèves qui peuvent s’exprimer correctement en français ou conduire un raisonnement cohérent. Il semblerait que les 40% du budget alloués à l’éducation servent à tout, sauf à la qualité. Enseignants fictifs, fraudes aux examens, laxisme dans la gestion et détournements des ressources financières appartenant à la communauté éducative : si on jette un regard sur les questions d’éthique qui sont notre raison d’être et constituent cette sève nourricière qui irrigue et fortifie notre métier, un constat s’impose : les enseignants sont parmi les derniers, sinon les derniers de la classe, alors qu’aussi paradoxale que cela puisse paraître, l’éducation est le seul secteur où agissent en amont comme en aval que des enseignants. A cette anarchie constatée dans le secteur de l’éducation, vient s’ajouter une conception archaïque des relations de travail, une morale du travail déficitaire. L’assiduité, la ponctualité, la rigueur dans le travail et l’exigence du travail bien fait et à temps, sont généralement considérées ici comme des tares. 
Autant l’Etat doit prendre son courage pour assainir le secteur de l’éducation par un contrôle efficace et sincère, autant il doit promouvoir les bonnes graines qui sont dans le secteur, mais aussi se débarrasser des enseignants qui ne le sont que de noms. C’est une honte pour un enseignant de ne pas faire des résultats avec tout l’appui que le contribuable sénégalais et les partenaires sociaux mettent dans le secteur de l’éducation. C’est pourquoi, nous réitérons notre engagement pour un enseignement de qualité et soutenons toutes les initiatives ayant pour finalité l’avènement d’un système éducatif performant et adapté aux besoins de la marche du monde. Que vive l’enseignement au Sénégal. 
Amadou BOLY - Professeur de Maths Cem Abdoulaye Mathurin Diop - Dakar 
 
Non Cheikh Diallo, ne programmez pas la mort d’un Parti déjà suicidé (Pds). 
Napoléon posait toujours la même question avant de promouvoir un Général : est-ce que celui-là a de la chance ? Ce don immatériel, il est peu probable que le Président Wade en dispose, lui qui arrivé au pouvoir historiquement après 26 ans de combat voit aujourd’hui sa marque de fabrique, le Sopi, agoniser par la faute d’hommes et de femmes qui se sont agrippés à ses ailes, plombant ainsi son envol vers une réussite tant souhaitée. Encore moins le ministre d’Etat Karim Wade qui a vu ses ambitions rejoindre le hangar des entretiens, après le réveil douloureux du 22 mars 2009. Parler de lui ? Oui, car c’est légitime pour lui de viser le Palais comme tout bon Sénégalais. Non parce que des voies et des règles sont à suivre. Vous réclamez une chose et vous interpellez une quarantaine de personnes sur combien de libéraux ? Et parmi eux, Dieu sait que nombreux sont ceux qui font la honte d’un parti en pratiquant des actes dignes de pièces théâtrales qui loin de nous séduire, relèguent nos innombrables soucis quotidiens au magasin des oubliettes. 
Dites sincèrement ce qui vous motive à guest-éditorialiser sur un thème mortuaire d’un parti au moment où le peuple s’attend à des inondations, à la prolifération du paludisme, à un mois de Ramadan avec ses coupures et factures électriques, à l’ouverture des classes en plus de ses soucis financiers quotidiens ? Le Sénégal a de la matière à traiter, des urgences à diagnostiquer, des crises à surmonter ! La santé va mal, l’insécurité gagne du terrain, l’éducation nationale est à la traîne, la crise du logement est devenue chronique, le bilan de la route, tel un bilan de guerre, dénombre ses morts et ses blessés pendant que les jeunes manquent de perspectives, sans compter les nombreuses lacunes et un laxisme omniprésent dans la vie de tous nos jours. 
En contrepartie, la politique du Sénégal vit de délires et de scandales politico-financiers dont tous les dénouements n’ont fait qu’entretenir un sentiment de mystère. Un régime qui gagne est un régime qui donne la paix à son peuple, la santé à sa population, l’assistance à son monde rural, la sécurité à ses habitants de tous bords, la dignité humaine par l’accès à l’habitation, à l’éducation de ses enfants, à la formation professionnelle, à l’emploi, à la justice équitable et neutre. Un pays qui avance n’est point celui des belles villas et des belles voitures d’une élite néophyte, encore moins celui de la prolifération des lieux d’amusement et de la perte d’emplois. Le Sénégal doit être le pays de la dignité sans accepter d’être un lieu de blanchiment de l’argent sale (extérieur ou intérieur) ; il doit être le lieu de la moralisation de nos pratiques, le lieu où la lutte contre l’insouciance, l’abandon, la non-vie, les déplacés, les sans-perspectives, le tabagisme et l’alcoolisme doit être sans relâche. 
Votre plume devait servir à prôner la création d’un trio fort État-parents-enseignants pour ne plus connaître la crise dont les seuls perdants sont les élèves. C’est le moment d’équiper nos vaillantes forces de l’ordre de moyens forts à la place des véhicules fournis à des députés qui, par simple souci d’exister, disent et racontent n’importe quoi. J’aime me répéter : qu’ils sachent tout court que le Sénégal ne dispose pas de 150 camions poubelles, ni de 150 ambulances équipées, ni de 150 camions citernes à eau, ni de 150 véhicules pour traquer les malfaiteurs, coupeurs de routes, fraudeurs et j’en passe. Je n’ai rien contre celui que vous cherchez à vendre aux Sénégalais par respect à nos années d’enfance et de bon voisinage passées sur les allées Seydou Nourou Tall vers les années 70, mais ne projetez pas 2012, car seul Dieu sait qui sera de ce monde. Monsieur Diallo, faîtes-nous rêver en reconnaissant les tares du régime de 2000 à nos jours et même mieux, en relatant les tares de nos politiciens depuis l’Indépendance. Le Sénégal a une géographie qui le rend incontournable, un passé historique fabuleux, des saints hommes qui font notre fierté, une matière grise sûre, mais cessons de croire que notre modèle séduit le monde surtout quand le pays est celui du banditisme politique. C’est le bon sens qui le demande dans un pays où la comédie d’aujourd’hui risque d’être nos impôts de demain. Que Dieu nous en préserve. 
Mamadou Oumar WANE - Consultant cabinet d’audit Qualité clients réseaux télécoms et aériens  
editocontribution@yahoo.fr 
 
Gestion de la Senelec, nous ne comprenons pas ! 
Combien de fois M. Samuel A. Sarr s’est adressé au peuple sénégalais pour l’assurer de la fin des délestages et d’une meilleure qualité du service ? Certes en autant de fois que nous ne nous souvenions pas, mais jusqu’à présent, le mal persiste. 
Aminata Mbengue Ndiaye le disait : «Il y a des difficultés à choisir les gens qu’il faut…» Mais pour nous «le bas peuple», le débat est de dire comment en est-on arrivé à une hausse de 20% en si peu de temps et pourquoi les risques n’ont pas été prévus. 
M. le Président, Samuel a eu tout le temps de démontrer ses carences depuis le début de l’Alternance ; pourquoi ne pas lui chercher un poste de ministre Conseiller sur les dix millions de postes disponibles à vos côtés, mais de grâce, qu’il soit très loin de la gestion de l’énergie. 
Quels sont aujourd’hui les montants des investissements consentis par l’Etat pour la Senelec et combien de redevances cette société n’a pas payées au Trésor public ? Or, voilà un secteur stratégique, mais qui depuis bientôt dix ans, est victime d’une très mauvaise gestion. 
N’est-ce pas ce Samuel qui, en tant que Directeur général, a commandé beaucoup de véhicules pour ses «cadres» dans un contexte de liquidité où l’orthodoxie d’une gestion rationnelle dictait de gros investissements sur un matériel qui commençait à vieillir. Tout ceci était prévisible si les charges récurrentes de fonctionnement étaient bien analysées. Apparemment, M. Sarr manque de vision stratégique pour ce secteur. 
Si gérer c’est prévoir les risques et incertitudes, pourquoi vous ne vous gênez jamais pour expliquer vos difficultés de management par des conditions extérieures (prix du pétrole, crise, etc.). Rappelons que tous les pays vivent cette conjoncture, mais la seule différence est la compétence. On ne change pas une équipe qui gagne, mais pour autant, une équipe qui perd doit être remplacée. M. le Président, le Sénégal regorge de compétences qui pourraient nous donner plus de satisfaction alors pensez à changer d’équipe. 
Nous avons été atterrés par les propos du ministre qui disait que lors du premier contrat avec le fournisseur : daf nû nax (il nous a dribblé) avec une telle aisance que cela ressemble à une plaisanterie de mauvais goût, car après tout, c’est nous qui allons payer les pots cassés. Comme du reste Monsieur Sarr ne s’est pas entouré de gens avertis et compétents. 
Les Sénégalais qui prétendent nous diriger doivent intérioriser définitivement, qu’à certaines stations de décisions, l’erreur est impardonnable. M. le ministre est à la limite arrogant vis-à-vis du peuple Sénégalais. Certainement, vous n’avez jamais connu la souffrance comme le bas peuple, mais cela ne vous dédouane pas de nous respecter. 
Sur un autre registre, nous avons l’impression que les autorités n’ont aucune connaissance des incidences de ces délestages sur le matériel des pauvres goorgorlus, sur l’économie informelle et de manière générale sur notre économie. Avez-vous une idée claire de la part de l’électricité sur nos maigres budgets et comment l’attente d’une facture d’électricité hante notre sommeil. Que certainement non ! 
Non parce qu’en partie toute la discussion engagée par les associations de consuméristes et la commission de régulation est presque inutile à notre entendement, car jamais ces rencontres n’ont permis de mettre, au cœur des stratégies, les avantages des consommateurs. 
Si vous êtes conscients que demain vous répondrez de votre gestion devant le peuple souverain, faites l’effort de nous parler un langage moins ésotérique et plus véridique. Contrairement à ce que vous pouvez penser, le peuple est loin d’être amnésique et passif. L’histoire nous édifiera. 
 
Mbaye NIANG - Mbayeniang22@yahoo.fr – Wakhinane 
Mbane ou quand l’histoire bégaie. 
Mon cœur s’en est allé ce samedi matin, 
Il s’en est allé mon cœur, se réfugier dans mon ventre. 
! Je suis triste, je suis vraiment triste, j’ai mal, et cette boule logée dans ma gorge, cette méchante boule qui m’empêche d’avaler, de respirer, oh mon Dieu 
; De toutes façons, quoi qu’il puisse arriver, le terroir de feu grand-père Massogui Ba (celui-là, qui le premier, a osé dire à Senghor Le Poète en 1959 au Sénat de Paris, de venir prendre les rênes du Pouvoir au Sénégal), le terroir de Massogui BA, dis-je, celui-là même de Ndaté Yalla a dit Non ! À l’arbitraire 
«diay dolle», mon terroir Ndombo, originaire du légendaire Nder a marché, il a marché sur les é pines, mon village, il a marché, en mar quant le pas devant le géant ta marinier de Ndombo, témoin immortel des ablutions de Haj Malick SY, le Saint. Non ! Au 
«borom doun khaf», à Madické, en passant par Doudou Fat Thiam, ils ont bravé la poussière et les tabous, pour dire non, non ! à la peur qui fait fuir, bardés du rouge du refus, du rouge des flammes de Nder, ils ont défendu avec brio les honneurs de la Patrie-Mère. De Aliou,  
«Fara Ali matha Nder» que vous avez revendiqué comme un unique homme, vous avez revendiqué sous l’oreiller et la conscience de l’envahisseur. Tel Bour Trazza devant les vaillantes de Nder, ce même Envahisseur a baissé les yeux comme pour vous dire «bët bu russul toc» L’histoire retiendra 
Femmes, Enfants, Hommes, Vieil lards du Walo, le pacifique, prions ensemble, prions afin que le criquet dévastateur soit maudit pour de bon, sans qu’une goutte de sang ne tombe sur nos terres. 
: «youga mici sogoum kheer, bayi Karim dou seetan li…» L’un me souffla tout bas à l’oreille, «boufi yamone sax neex», et l’autre d’un ton ferme me dit 
Mme Bineta Abdoulaye BA 
Fafaka63@yahoo.fr 
 
Le temps du dialogue est passé. 
«agit seul, décide seul et se trompe tout seul». On n’a pas besoin d’être devin pour savoir que si le parti au pouvoir avait été vainqueur aux élections locales du 22 mars 2009, cet appel n’aurait jamais eu lieu. Chassez le naturel, il revient au galop, dit le proverbe. Depuis qu’il s’est débarrassé de ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir pour les renvoyer dans l’opposition, l’actuel président de la République a souvent appelé celle-ci à un dialogue politique où la sincérité n’a jamais été au premier plan. Cet appel a été renouvelé ces derniers temps avec forces promesses de sincérité et de loyauté, mais l’opposition qui dit bien connaître le naturel de son interlocuteur pense se trouver dans la situation d’un chat échaudé. L’on se souvient qu’au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle de février 2007, la première réaction du candidat vainqueur a été de parler de ses adversaires avec un manque de respect que personne ne pouvait justifier. Le Sénégal est l’un des rares pays où les opposants sont considérés comme des moins que rien, snobés et isolés lors des grands évènements nationaux durant lesquels le président de la République 
«wadiste éclairé» par des groupes électrogènes au moment où les pauvres consommateurs souf frent des affres des délestages en ces périodes de canicule ! Cette sortie a étonné car on ne s’attendait guère à le voir adopter le profil haut en ce moment. Pour éviter que le pays ne tombe dans le chaos, l’opposition, la société civile et de nombreux patriotes ont initié de larges concertations avec le peuple tout entier afin de trouver des solutions aux nombreuses difficultés que le parti au pouvoir a causées au pays depuis l’an 2000. Le refus de la minorité des gouvernants de participer à ces Assises ne pouvait en aucun cas leur dénier un caractère national. L’hostilité du pouvoir à l’égard de ce grand rassemblement n’a en rien émoussé la détermination des parties prenantes à aller jusqu’au bout de leur mission. Après la restitution publique du rapport des Assises nationales, on a vu le pouvoir lâcher la meute de ses plumitifs haineux pour railler et calomnier à l’envie (…) de s’attaquer à l’honorabilité du président des Assises nationales du temps où il dirigeait l’Unesco en faisant témoigner un fantôme. C’est quand même curieux de la part d’un «honorable oustaz» qui, avant son exil forcé, passait les nuits dans une mosquée, non pour des actes de dévotion, mais pour fuir ses créanciers et ses victimes ! Et comme tout transhumant qui se respecte, est allé se réfugier sous l’aile protectrice du Sopi, à son retour. On a aussi récemment vu dans la presse la sortie d’un ministre, ancien directeur de la «Société des Ténèbres», 
Le temps du dialogue est passé depuis le 29 mai 2009 date de la restitution des conclusions des Assises ; il ne reste plus qu’à en extraire la substantifique moelle pour une base de dialogue national. On n’appelle pas ses pairs au dialogue après avoir mis tous les atouts dans son jeu, balisé le chemin de ses projets antirépublicains et s’être assuré de n’avoir que peu de choses à concéder le cas échéant. 
La paix est fort bonne de soi, 
J’en conviens ; mais de quoi sert-elle 
Avec des ennemis sans foi ? 
La Fontaine, Les Loups et les Brebis, III, 13 
 
Yatma DIEYE - Professeur d’anglais, Rufisque / yatmadieye@orange.sn 
 
 
Ces élites contre la République. 
«A mesure qu’on s’avance dans la vie on s’aperçoit que le courage le plus rare est de penser.»  
Anatole France 
«Ce n’est qu’au moment de partager leur butin que les bandits se font la guerre», ainsi parlait Idrissa Seck pour résumer la situation de conflit qui prévaut en permanence chez les libéraux. 
En réalité, cette parabole touche du doigt un aspect sensible de la gestion des affaires publiques par le parti au pouvoir. 
Tout le Sénégal se souvient encore du jour où Me Wade lançait à qui voulait l’entendre que les caisses de l’Etat sont pleines à craquer de milliards, mais qu’il est en train de réfléchir sur comment les dépenser. Depuis, des années sont passées et le peuple attend toujours que des solutions concrètes soient trouvées à ses nombreux problèmes, mais en vain ! Et la création d’institutions jugées budgétivores comme le Sénat et la vice-présidence sonne comme un mépris à ces problèmes de logement, de nourriture, d’eau, d’électricité et d’éducation. C’est pourquoi le peuple, exclu à la table de ripaille ne rate aucune occasion pour étaler au grand jour tout son désaveu face à un régime à qui il a sacrifié corps et âmes pour l’accession au pouvoir, mais qui ne trouve pas mieux que de l’enfoncer dans les eaux boueuses de la prédation. 
Dans un Etat qui se veut démocratique, le minimum des règles de bonne gouvernance et les valeurs républicaines exigent pour le respect des institutions et des intérêts supérieurs de la Nation que le choix des hommes en charge de la res publica soit basé sur le mérite et la compétence. Mais, en lieu et place, les critères de sélection semblent obéir à des logiques de clientélisme politique, familiales voire... biologiques et quelquefois paraît-il du degré d’information sensible que l’on détiendrait. C’est vraiment grave qu’une République fonctionne comme une société secrète ! Les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat depuis 2000 confirment cette analyse. Sinon, comment expliquer que lors de la formation du gouvernement de Souley mane Ndéné Ndiaye, des ministres limogés ont vite été reconduits pour avoir menacé de déballage sur la place publique ? Figurez-vous que quelqu’un comme Baïla Wane quelques temps après être débarqué de la direction de la Lonase fut réinstallé sur son fauteuil. Aurait-il menacé de livrer des informations sensibles lui aussi ? Dans La Lonase: Chronique autour d’un pillage organisé, Latif Coulibaly révèle que celui-ci aurait mis à sec les comptes de la société de jeu, la seule à avoir connu la faillite au monde et la Justice sénégalaise tarde toujours à mettre la lumière dans cette affaire. 
La méthode du chantage et de la menace paraît bien porter ses fruits dans le régime de l’Alternance. Sinon, que faudrait-il penser des assassins de Maître Sèye dont la libération fait suite à des informations livrées à la presse ? C’est probablement parti de ce constat qu’une partie des calots bleus ont descendu dans la rue pour exiger que Gorgui leur accorde une audience au palais de la République pour qu’en fin de compte, eux aussi, puissent obtenir leur part du gâteau. Pourquoi pas quand on sait que certains de leurs frères d’armes ont été récompensés par des postes dans la haute administration ? 
souhaiteraient procéder pour nous faire avaler la pilule. Quoiqu’il en soit, l’écart de 258 milliards révélés par Mouhamadou Mbodji du Forum Civil par rapport aux déclarations de l’année dernière reste troublant. Ce régime constitue un véritable repaire de délinquants en col blanc et celui-ci ne digère pas que ces cas soient évoqués. L’ancien président de l’Assemblée nationale n’a-t-il pas été débarqué de son perchoir pour avoir exprimé en toute légalité sa volonté d’auditer l’Anoci ? De quoi Karim Wade et Abdoulaye Baldé auraient-ils peur de se soumettre à un audit indépendant externe comme le réclame l’opinion, ne serait-ce que pour préserver leur intégrité, rassurer sur leur personnalité et dissiper ainsi le doute dans les esprits ? Cependant leurs réticences ne font que justifier les peurs des Sénégalais qui soupçonnent des détournements de fonds. Pourtant, la rationalité économique voudrait bien qu’on rende compte au peuple dans la plus grande transparence et dans les règles de l’art, mais nullement par cette façon pas orthodoxe qu’ils 
Wade, disciple déclaré de Machiavel a assimilé toute la ruse et le cynisme politiques de ce dernier ; mais il faut dire tout au moins que Machiavel n’était pas partisan de la violence comme méthode efficace pour le prince de se faire obéir par ses sujets. Ce fut notamment la conviction la plus intime de Louis XIV qui fit graver en lettre latine sur ces canons l’inscription suivante : ultimo ratio regum, c’est-à-dire que les armes sont le dernier argument des rois. Mais, qu’en est-il du régime actuel ? 
La violence constitue son argument favori pour neutraliser les penseurs critiques et une presse qui tarde à se soumettre aux ordres du prince. Boubacar Kambel Dieng et Karamoko Thioune viennent de célébrer le premier anniversaire de leur agression policière sans que les commanditaires qui errent toujours dans la nature soient traduits devant la Justice. 
du pluralisme philosophique qui sont pourtant le fondement de toute société démocratique. Il n’accepte pas les esprits critiques et son seul et unique souci est d’inscrire son pouvoir dans la durée au point de confondre la Constitution avec son propre carnet de notes. Ainsi, a-t-elle subi quatorze modifications en neuf années de règne. Et la situation est d’autant plus inquiétante que le dernier recours des citoyens dans un Etat de droit, la machine judiciaire semble être ligotée. Quelle attitude faudrait-il adopter face à ce Conseil Constitu tionnel qui a déclaré son incompétence dans le recours en annulation du projet portant création du poste de vice-présidence, plongeant ainsi la Nation toute entière dans le désarroi total ? La vérité est que la démocratie sénégalaise est prise en otage par un homme qui n’a que faire des divergences idéologiques et 
: «Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en Cours d’Assises et que l’enquête ait lieu au grand jour.» (J’accuse, l’Aurore, 13 janvier 1898) Emile Zola a écrit 
 
Ousmane Diba Maîtrise de sociologie semounabid@hotmail.com 
Traitement des faits de société : du tort aux rumeurivores ! 
«Les dessous de Aïda Mbodji», un tel titre à la Une d’un magazine qui coûte 1 500 francs n’était pas une publicité pour celle qui deviendra, quelques mois plus tard, le maire de Bambey. L’article n’étant pas accessible à tous, la plupart des Sénégalais ne savent quelque chose de cette affaire qu’à travers la photo de la dame accompagnée de ce titre qui était mis en évidence dans les kiosques par les vendeurs de journaux. 
Le mardi 16 juin, le tribunal correctionnel a rendu un verdict, qu’on pourrait juger sévère, sur l’affaire Aïda Mbodji contre Weekend magazine. C’est presque la première fois que des journalistes sont envoyés en prison pour avoir parlé de la vie privée d’une personne... publique. Les plaintes et autres citations directes pour diffamation aboutissaient, au pire des cas, à des amendes pécuniaires. Mais là, la vice-présidente de l’Assemblée nationale ne pouvait se contenter de quel ques millions de francs, elle voulait voir ceux qui ont osé se pencher aussi im pudiquement sur sa vie privée séjourner pendant quelques mois à Reu beuss, à Fort B ou au Camp Pénal. Elle gagne son procès pour injures publi ques et ne sera certainement pas jugée pour menaces de mort ou «envie de tuer»! 
Je n’ai pas l’intention de commenter ici une décision de Justice, car ceux qui se sentiront lésés ont toute la latitude et le temps pour interjeter appel. C’est pour nous une manière de revenir sur la façon dont ont été gérés quelques faits de société par la presse nationale.  
Le traitement des faits de société par les journaux laisse parfois perplexe. J’en prendrai quelques exemples qui militent largement pour un traitement avec moins de sensationnel de certains faits anodins qui pourraient avoir des conséquences graves sur toute la vie d’un individu.  
Le vendredi 13 mars, le corps d’une dame identifiée plus tard comme portant le nom de Fama Niane a été trouvé sur la plage de Koussoum. Quelques heures plus tard, la Police interpellait son mari et sa belle sœur soupçonnés de savoir quelque chose sur le meurtre ignoble de cette dame. Le vendredi 20 mars, la Police les a libérés, car elle a conclu qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre eux. 
Beaucoup de Sénégalais se sont indignés de la libération subite des mem bres de la belle famille de la victime surtout de son mari Baye Zale Diallo. Pourtant, ils n’avaient pas tort, car les informations fournies par la presse étaient tellement claires, univoques et concordantes que leur culpabilité relevait de la vérité de Lapalis se. Même le principe de la présomption d’innocence écrite dans notre Constitution ne serait en mesure de permettre aux plus sceptiques d’avoir le moindre doute sur la culpabilité du veuf Diallo. 
Du sang humain a été trouvé dans la chambre du couple, écrivaient certains ; le réfrigérateur a été vu entaché de ce même sang rendaient compte d’autres, une bouteille d’un liquide empêchant la décomposition de cadavre a été retrou vée dans l’armoire du mari, révélaient d’autres encore. Une journaliste est allée même jusqu’à demander à la belle sœur de la victime de lui ouvrir le frigo dans lequel a été congelé le corps de la dame, lui montrer les couteaux qui ont servi à le découper en sept morceaux et enfin, lui désigner les personnes qui les ont aidés à le transporter jusqu’à la plage (révélation faite par la belle sœur au cours d’une interview télévisée). 
Avant que la Justice les trouve coupables, certains les avaient définitivement coupés. La suite est connue et c’est cette même presse qui nous l’a apprise, la famille n’est ni de près ni de loin mêlée à cet assassinat et la Police continue de rechercher le présumé coupable qui aurait été le concubin de la victime. Les interventions de la famille dans une émission télévisée ont permis de savoir comment cette affaire a ruiné une famille meurtrie.  
L’autre affaire est celle d’une histoire de débauche impliquant un diplomate portugais. C’est la radio Rfm qui a donné l’information par la voix de son présentateur vedette : «Une célèbre artiste, dont nous tairons le nom, a été citée dans une affaire de débauche impliquant l’ambassadeur du Portugal à Dakar», informait la voix de Mik. Des noms commencent à circuler dans les forums de discussions sur Internet, mais personne n’y accorde d’importance, on peut se le permettre derrière son écran d’ordinateur, dédramatisaient certains. Qui plus est, un diplomate européen, très respecté celui-là, nous avait avertis : «Au Sénégal, on croit tout savoir et on parle de tout...» Mais le lendemain, un journal s’est permis de donner les initiales de l’artiste, A T. Et l’information est reprise par toutes les radios aux rubriques revues de la presse, sans jamais aller plus loin que le journal. Mais, on n’avait pas besoin de plus de détails, car il n’y a qu’une A T, artiste connue. Et Arame Thioye le dira en des termes clairs non sans ajouter que c’est un acte d’irresponsabilité. Et je pense qu’elle a raison. De deux choses l’une : soit on a suffisamment d’informations sur elle et dans ce cas on donne son nom de manière claire avec les onze lettres le composant, soit on n’en sait pas plus que les autres et dans ce cas, on fait comme tout le monde. Loin de moi, l’idée de vouloir défendre l’artiste, mais accuser une personne de prostitution sans lui donner la possibilité de démentir ou de porter plainte, me paraît pas trop responsable. Pourtant, le lendemain, un autre journal insistait sur le fait que l’artiste ne s’était pas suffisamment défendue d’une accusation aussi grave oubliant le fait que c’est à l’accusateur de fournir les preuves de l’accusation. En plus, l’adage français assimile la défense à de l’auto-accusation.  
La liste des affaires qui ont fait les choux gras des journaux à 100 francs avant d’accoucher de souris sont nombreuses : l’affaire des étudiantes qui étaient accusées d’incitation à la débauche, au point que l’une d’elle ait failli perdre son futur mari, l’affaire Ndèye Selbé Diouf ou le meurtrier était en réalité un malade mental, dont la folie a été cliniquement attestée, et qui a été pourtant présenté comme une personne saine qui a commis un acte délibéré, l’histoire du compresse qui était oublié dans le ventre d’une patiente, etc.  
Evidemment, on pourrait me dire que ce n’est pas la presse qui a arrêté le sieur Baye Zale Diallo, qui a interpellé les étudiantes ou qui a rappelé l’ambassadeur à Lisbonne. 
Les approches deviennent différentes : la loi permet au Parquet ou à la Police de garder en vue une personne présumée innocente ! 
Mame Abdoulaye Gueye layeablaye@yahoo.fr 
Interrogations à propos d’une tentative d’expulsion. 
Tentative violente d’expulsion d’un émigré sénégalais en Espagne. Le titre barre la Une de plusieurs quotidiens ces temps-ci. Voilà un magnifique exemple d’indignation sélective et de «vidéocratie». 
Indignation sélective parce que nos journalistes choisissent les sujets «vendables», ceux qui pourront indigner le maximum de «bons Sénégalais». On est en pleine manipulation des affects. Il s’installe une unanimité qui fait que l’on ne se pose pas quelques questions qui me semblent intéressantes : 
Est-ce la Police espagnole qui est barbare ? Certains disent la plus barbare des Polices sur des forums. Mais messieurs, demandez à ceux qui ont croisé le chemin du Gmi sénégalais lors de manifestations (de plus en plus interdites d’ailleurs !) Ils vous diront comment nos policiers sont tendres avec ceux qui scandent des slogans hostiles à nos dirigeants. J’ai regardé la vidéo, les policiers ligotent notre compatriote, mais leur objectif demeure l’expulsion de cette personne en situation irrégulière... 
Demandons-nous ce que nous voulons exactement : que l’Espagne régularise tous les sans-papiers ? Si oui, sommes-nous prêts à faire pareil au Sénégal ? (car oui, il y a des sans-papiers arrêtés et jugés au Sénégal aussi !). N’oublions pas que nous avons la tendre habitude de dire que les «niaks» et les «toubabs» sont les propagateurs du vice (alcool, arnaque sur Internet, débauche...). Nous parvenons systématiquement à leur coller sur le dos tout ce qui va de travers dans notre société. En quoi sommes-nous différents de Berlusconi qui pense résoudre le chômage croissant en traquant les sans-papiers ? 
Cette expulsion manquée est aussi un magnifique exemple de notre société «vidéocrate». Car au fond, les policiers espagnols ne sont pas plus violents que les nôtres : (demandez à Boubacar Kambel Dieng, Karamokho Thioune ou Ousmane Mangane, ils vous le confirmeront !) 
Le crime des expulseurs «toubabs» : avoir été filmés ! Autrement dit, ce qui nous indigne, c’est ce que nous voyons, si nous ne le voyons pas, ce n’est pas grave. On peut donc utiliser l’électricité pour torturer et extorquer des aveux à Dakar ; c’est normal et lorsque c’est publié, cela «passe» dans la plus grande indifférence (Cf note 1). Il faut sans doute être un émigré pour mériter qu’on se mobilise (allez donc dire après aux jeunes qu’un émigré n’est pas important !).  
Demandez aux journalistes habitués d’audiences et aux officiels que signifie «charger» un prévenu au Sénégal, ils vous diront que nos braves fils et frères en uniforme ne disent pas juste aux captifs «s’il te plait signe ces aveux». Nos hommes en treillis frappent et usent de la torture ici au Sénégal ! Nos flics torturent parfois des innocents, juste parce qu’ils sont issus de la banlieue... 
Souvenez-vous dans l’affaire Ino et Alex, les mots des détenus relayés dans la presse. Ils ont été torturés sur les plages avec des sacs de sable sur le torse. Dans cette même affaire Ino et Alex, combien de personnes ont vu leur vie brisée juste parce qu’un des prévenus, torturé a donné un nom, le nom d’un innocent, pour arrêter de souffrir ? Des faits de ce type remplissent les colonnes des journaux. Il est donc admis de torturer, tant que «ça» ne se voit pas, mais interdit de le faire lorsqu’on est vu ?  
Quelle sanction a été infligée au policier qui a tué Sina Sidibé à Kédougou ? (Cf note 2) Demandons-nous comment nos autorités ont puni ce meurtre d’un jeune sans défense et nous saurons comment une personne en situation irrégulière et accusée de larcins doit être expulsée. 
Reparlons de la vidéo pour poser une autre question : que s’est-il passé avant que la personne à expulser soit ainsi attachée ? J’aimerais voir publiée la vidéo de l’intégralité de la scène pour pouvoir juger. Car, l’expulsé a peut-être déclenché cette attitude par ses mots et ses gestes... 
Mon but n’est pas de dire qu’il est normal de ligoter une personne comme du saucisson pour l’expulser. J’aimerais juste que ceux qui disaient par exemple qu’on a le droit de tuer des homosexuels au Sénégal parce que c’est une «attaque contre l’Islam» et «qu’on est chez nous». Que les droits de l’Homme ont un aspect culturel etc. J’aimerais que ceux qui l’ont dit comprennent juste que l’Espagne... n’est pas chez nous. Pourquoi nous utilisons les termes «souveraineté nationale» seulement lorsqu’ils sont à notre avantage ? Pourquoi nous voulons interdire aux autres (pays) de faire la loi chez nous alors que nous aimerions faire la loi chez eux ? Je n’ai pas de réponse, j’aimerais juste qu’on s’interroge plus et qu’on se dise que peut-être nous n’avons pas toujours raison ! 
Note 1: «La Police torture sur la corniche et sur l’autoroute»... «Certains ont même donné le nom de leur père tellement ils avaient mal.» 
«Ils -les policiers- te conduisent à la plage, te torturent ou t’électrocutent pour te faire avouer un crime que tu n’as pas commis. Une fois au tribunal, le juge ne t’écoute même pas, il te dit clairement, je ne te demande rien, signe et bouge.» 
«J’ai vu des gens qu’on a torturé et qui ont succombé 48h après. J’ai un ami qu’on a piqué sur le sexe avec une seringue remplie de diluant.»  
INTERWIEW 2M2 Ex détenus devenus rappeurs, P 7 Walf Grand Place n° 1040 du mardi 26 mai 2009 
Note 2: En décembre, les forces de sécurité ont durement réprimé les manifestations dénonçant les conditions de vie très difficiles des habitants de la région minière de Kédougou... Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles tuant au moins une personne et faisant plusieurs blessés. 
Rapport 2009 Amnesty International P 376. 
 
Omar Khayyâm - khay.omar@gmail.com 
 
Les néo-panafricanistes et la problématique du gouvernement de l’Union. 
L’actualité en Afrique, sur le plan politique est assurément la question du gouvernement de l’Union africaine. Les derniers sommets des chefs d’Etat tenus, ces derniers jours à Addis Abéba et à Syrte, ont débattu autour de ce projet. Mais, semble-t-il, les débats ont été houleux entre les fédéralistes qui veulent tout de suite ce gouvernement panafricain et les souverainistes qui demandent une mise en place graduelle, autrement dit d’aller vers ce projet par étape. 
S’il n’y a pas un consensus sincère, nous risquons de voir, dans un avenir proche, l’Union africaine voler en éclats, ou alors être divisée en deux camps ; comme jadis, du temps des pères fondateurs, avec, à l’époque, le camp des progressistes aligné derrière Moscou et celui des modérés allié de l’Occident. 
Il faut cependant se garder de mettre la charrue avant les bœufs d’une part et prendre à bras le corps le règlement des préalables constitués de contraintes et d’embûches sur la voie du gouvernement de l’Union et comme finalité, l’érection d’un Etat fédéral. 
L’EVALUATION DES EXPERIENCES PASSEES OU ACTUELLES 
L’Afrique connaît ou a connu l’expérience d’Etats fédérés. Le Nigéria est l’exemple type d’un Etat fédéral africain, avec certainement ses réussites, mais à n’en pas douter beaucoup de problèmes liés à la question ethnique, à la religion ou à la répartition équitable des richesses de l’Etat fédéral. Depuis son existence, ce pays connaît en effet des soubresauts de toutes sortes. On se rappelle la guerre de sécession de l’Etat du Biafra. Aujourd’hui, ce pays vit des tensions extrêmement graves de façon sporadique. Récemment, il y a eu des accrochages entre communautés religieuses musulmane et chrétienne, malheureusement avec beaucoup de morts et des dégâts matériels. Sans compter que jusqu’à présent, on assiste à des prises d’otages dans les zones pétrolifères, toujours dans ce pays. Tous ces soubresauts ont comme fondement la question de la Nation. Est-ce qu’il y a en réalité une Nation dans ce pays ? La question de la Nation demeure entière dans beaucoup de pays africains. Et cette question mérite d’être réglée. Elle constitue le principal obstacle sur le chemin de la mise en place d’un Etat fédéral moderne en Afrique. 
Sans aller plus loin, l’expérience de la confédération sénégambienne, prouve s’il en est besoin et éloquemment que l’Union est difficile à réaliser en Afrique.  
Sur cette lancée, il est bon de rappeler que l’Uma (l’Union du Maghreb arabe) organisation sous-régionale nord africaine est en hibernation depuis des années. Alors, faut-il faire dans la fuite en avant, en voulant coûte que coûte l’effectivité de ce gouvernement de l’Union ? Ou faut-il tirer les leçons des expériences après les avoir évaluées ? Incontestablement, il faut nécessairement faire le bilan de ces expériences en question. 
LE PROJET DEMOCRATIQUE EN AFRIQUE 
Doit-on parler de l’Afrique ou des «Afrique»? En ce qui concerne la démocratie, l’Afrique est plurielle compte tenu des cadences constatées d’un pays à l’autre vers l’instauration d’un système démocratique. Le continent marque le pas, quant au modèle de gouvernance à envisager. Le système démocratique est universel, il faut en convenir. Il ne peut exister deux modèles. Il y a le gouvernement du peuple, par le peuple. Malheureusement, le chemin est long et semé d’embûches. Une chose est de mettre en place des institutions à caractère démocratique, mais faudrait-il des hommes imbus de culture et de valeurs démocratiques pour en animer le fonctionnement, pour rendre effectif la démocratie. De ce point de vue, un problème de leadership se pose. Par exemple, un homme comme le guide libyen est disqualifié. Kadhafi ne croit pas au modèle démocratique universel, qu’il taxe d’un modèle qui est imposé au continent par l’Occident. N’est-ce pas lui qui, devant, les représentants du peuple sénégalais (les députés) a demandé que le Président actuel soit élu Président à vie ? Cet homme est un antidémocrate, à la limite, c’est un impérialiste qui, devant ses pairs, a une attitude condescendante. Il ne peut pas incarner le leadership pour une convergence vers la création d’un Etat fédéral, en passant par un gouvernement de l’Union. 
Cependant, tout n’est pas noir, il y a des lueurs d’espoirs, si petites soient-elles. En effet, ils ne sont pas nombreux, mais il existe sur le continent africain des pays qui se sont résolument engagés et ont opté pour le système démocratique. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles, les points de vue vers un gouvernement de l’Union sont divergents. 
LES DIFFERENTES POSITIONS VERS UN ETAT FEDERAL 
La question de l’Etat fédéral en Afrique n’est pas nouvelle, loin s’en faut. Déjà, au lendemain des Indépendances, au début des années 60, le problème a été posé. Les pères fondateurs des Etats africains ont eu à débattre de la question, à l’époque. Des intellectuels comme le professeur Cheikh Anta Diop ont eu à réfléchir à ce propos. L’éminent égyptologue avait très tôt tracé un canevas de ce que devrait être un Etat fédéral et ses réflexions ont été consignées dans son livre essai traitant de la question. 
Il y a une quarantaine d’années déjà que les fondements d’un Etat fédéral ont été débattus, qui firent apparaître à l’époque des positions divergentes sur la question. Comme aujourd’hui, deux positions s’étaient dégagées au sein de l’Organisation de l’unité africaine (Oua), remplacée actuellement par l’Union africaine. D’ailleurs, avec les mêmes positions qu’aujourd’hui, à quelques nuances près. Il y avait effectivement d’une part, les gradualistes qui préconisaient l’Union par cercles concentriques, en passant par les organisations sous-régionales. Le Président Senghor adhérait à cette position. Et d’autre part, ceux qui voulaient l’accélération de la mise en place d’un Etat fédéral. Le Président Nkrumah pouvait être classé comme partisan de cette voie. Ceci, pour simplement dire que ceux qui font preuve de zèle aujourd’hui en s’autoproclamant les chantres d’un gouvernement de l’Union ne peuvent se prévaloir comme les initiateurs d’un acte fondateur dans ce sens. Leur précipitation est on ne peut plus suspecte. Un leadership visionnaire doit être porteur de projet réaliste auquel il croit fondamentalement. C’est en cela que les masses pourront être mobilisées et participer au dit projet avec enthousiasme et détermination. Le contraire ne serait que de l’aventurisme et constituerait, au contraire, un danger pour le futur du continent. 
C’est dire en définitive que les tenants de la position qui voudrait la création d’un gouvernement de l’Union «ici et maintenant» sont des néo-panafricanistes. Ils sont nombreux parmi eux, qui se sont alignés par crainte des foudres du guide libyen dont les capacités de nuisance ne sont plus à démontrer. En revanche, leurs vis-à-vis, les gradualistes semblent emprunter le chemin de la sagesse, même si parmi eux, on peut dénombrer certains qui s’accrochent à leur souveraineté réductrice. 
DE LA METHODOLOGIE  
VERS L’EMERGENCE 
D’UN ETAT FEDERAL 
Il serait à la limite suicidaire de vouloir mettre en place un gouvernement de l’Union, sans au préalable régler en amont les questionnements soulevés plus haut, et en éludant la méthodologie à adopter. 
Sur le plan politique, le projet démocratique est loin d’être achevé. Certains pays sont sur une voie résolue vers la démocratie, d’autres ne sont démocratiques que de nom. Des régimes autocratiques et autoritaires existent sur le continent. Voilà un problème fondamental à régler à priori, avant de s’engager autour du projet d’un gouvernement de l’Union ou d’un Etat fédéral. Les questions linguistiques et ethniques ne sont pas pour autant réglées et à ce propos, le feu couve en certains endroits du continent. Au Rwanda, la plaie béante de 1994, causée par le génocide n’est pas entièrement cicatrisée. Le Soudan est en guerre, avec des soubassements ethniques au Darfour etc. 
Au plan économique, comme cela se fait au niveau des organisations économiques sous-régionales, il faut nécessairement passer par des critères de convergence, ne serait-ce que pour une harmonisation des politiques économiques. Et c’est un travail qui ne peut se faire à court terme, il faut du temps, car c’est tout un processus à boucler. 
Au demeurant, il faut le dire, la problématique d’un gouvernement de l’Union ou d’un Etat fédéral, est pertinente. Nous sommes à l’ère des grands ensembles et comme le disait si bien le professeur Cheikh Anta Diop, les Etats nains ne peuvent prospérer. L’histoire lui a donné raison. 
Sur le plan politique, c’est dans l’unité que l’Afrique se ferait mieux entendre par le reste du monde, avec par exemple, une seule voix, un seul siège aux Nations Unies. 
Au plan économique, le marché serait unique et plus grand avec toutes les opportunités qu’il pourrait offrir. L’agrégation des ressources humaines, financières, économiques, du sol et du sous-sol donnerait à l’Afrique beaucoup plus de poids sur l’échiquier international. Elle pourrait devenir une grande puissance respectée et les conditions de lutter contre le sous-développement et la pauvreté seraient enfin réunies. C’est dire encore une fois que la problématique de l’unité du continent est on ne peut plus pertinente et cela, tout le monde en convient. 
Cependant, il faut éviter la précipitation, l’activisme et la démagogie. Il est bon et plus sage d’adopter une méthodologie consensuelle, avec un cahier des charges ou des termes de référence, à la limite avec chronogramme et un deadline pour l’érection d’un gouvernement de l’Union et ultérieurement d’un Etat fédéral. Mais, il faut d’abord trancher le débat en cours entre les gradualistes et les partisans d’un gouvernement de l’Union dans l’immédiat. 
Cependant, la sagesse et la responsabilité recommandent d’aller vers un gouvernement de l’Union par étape. Pensons d’abord au renforcement des organisations sous-régionales comme l’Uma, la Cedeao, le Cemac, le Sadc, etc. 
L’Union africaine pourrait mettre en place une haute autorité chargée de la coordination de ces organisations sous-régionales et du suivi, éventuellement d’un cahier des charges et enfin du respect du chronogramme vers le gouvernement de l’Union. 
Ce qui est inacceptable, c’est qu’un homme ou un groupe d’hommes sans conviction, veuille se servir de ce gouvernement de l’Union pour assouvir des intérêts personnels. Ce sont des néo-panafricanistes qui s’agitent sans conviction. 
 
Serigne Ousmane Beye - Membre du réseau des universitaires Ps /beyeouse@ucad.sn 
AFP - Réponse à l’appel du Président Wade. 
«Le dialogue ne saurait être un bol d’oxygène pour les adeptes de la mal gouvernance…» 
Selon Moustapha Niasse et ses camarades, dans une déclaration rendue publique hier, «l’invitation au dialogue (…) se situe dans un contexte de crise profonde, multiforme et multisectorielle qui affecte tous les secteurs d’activités de notre pays et les populations toutes couches confondues». «Dans le même temps, les conséquences des politiques désastreuses du régime en place sont tellement visibles, qu’il est évident, aujourd’hui, que les tenants du pouvoir sont désarmés face à l’ampleur du désastre et la profondeur du mécontentement populaire qui se manifeste tous les jours, çà et là, sur l’ensemble du territoire national», expliquent les «progressistes». Oui au dialogue, semblent-ils dire, mais, précisent-ils, dans la foulée «le dialogue ne saurait être ni une fin en soi, ni un bol d’oxygène pour les adeptes de la mal gouvernance et de l’incompétence, ni un cadre de compromissions au détriment du peuple et de l’intérêt général». Et d’ajouter que : «Tout d’abord, en ce qui concerne le cadre, le format et les acteurs du dialogue, le Bureau politique de l’Afp insiste sur son caractère inclusif et global, ce qui implique la participation de toutes les forces vives de la Nation qui ont livré les conclusions scientifiques, objectives des Assises nationales. Pour le peuple, rien que pour le peuple, à travers une évaluation sans complaisance, des diagnostics pointus, et des recommandations claires, aux fins de trouver des solutions concrètes aux maux de notre pays.» Dans le même sillage, Niasse et ses camarades indiquent que «(…) le champ de compétence devrait embrasser le devenir du Sénégal, de ses populations, de l’Afrique et les ambitions de notre pays sur la scène internationale». Et de proposer que «la durée du dialogue devrait être circonscrite dans un calendrier qui ne dépasserait pas quelques huit semaines. Le processus de décisions, les conclusions et les changements escomptés par les Sénégalais devraient bénéficier de mécanismes réels qui garantiraient leur application programmée, datée, contrôlée et évaluée». 
L’Afp a, en outre, estimé que «les préalables exigés par l’opposition constituent la traduction concrète et effective des priorités du peuple sénégalais, en matière de gouvernance démocratique, de transparence et de rigueur dans la gestion du bien public et des ressources nationales, dans le respect des dispositions de la Constitution et dans le respect dû aux Sénégalais, dans l’exercice de leurs droits en tant que citoyens d’un pays libre et souverain». Le parti que dirige Moustapha Niasse a, aussi, averti que «accepter une invitation au dialogue relève de la culture de paix reconnue aux Sénégalais, mais cela ne saurait signifier se livrer à un simulacre de recherche d’un consensus fondé sur l’artifice et la ruse politique». 
Source : Ferloo.com 
SUD QUOTIDIEN : 
QUELLES PERSPECTIVES POLITIQUES POUR LE SÉNÉGAL ? 
Nous sommes sortis, depuis peu, d’élections locales dont l’impact futur sur la gestion du pays a été assez largement analysé. Forte probabilité de confrontation entre les deux camps, et très peu de chances pour une démarche recherchant la complémentarité, susceptible de faire progresser le pays. D’autre part, il est prévu que dans trois ans, d’autres consultations permettent de renouveler la direction de l’Etat, ainsi d’ailleurs que l’Assemblée Nationale. 
Cependant, est –il besoin d’attendre 2012 pour poser certaines questions relatives à l’avenir politique du Sénégal ? Tout le monde a acquis à présent une connaissance assez claire de ce que les deux groupes de forces politiques en présence, sont en mesure de proposer aux populations, aussi bien par leur orientation idéologique que par la pratique qu’ils ont eue de l’exercice du pouvoir. Le bilan des uns et des autres ne s’est pas caractérisé par la diminution de la pauvreté, ni par un coût de la vie compatible avec des conditions minimales d’humanité ; la croissance économique, même lorsqu’elle est constatée, n’intéresse pas la grande majorité des habitants puis- qu’elle se situe essentiellement dans le secteur tertiaire. 
Les questionnements suivants sont donc devenus de rigueur pour tous les patriotes : notre pays peut- il continuer de faire confiance aux partis politiques pour conduire ses destinées ? Peut-on se suffire d’un mouvement de balancier entre le PS et ses dérivés d’une part et le PDS et ses alliés d’autre part, qui se relaieraient tous les cinq ou sept ans au pouvoir ? Ya-t-il une alternative ? Avant de suggérer des réponses à ces interrogations, il serait légitime de préciser les griefs que l’on peut articuler à l’encontre des partis ou coalitions qui ont eu en charge l’Etat. 
Les bilans à grands traits 
Tout d’abord, il convient de souligner une caractéristique commune aux principales organisations politiques qui ont jusqu’ici administré le Sénégal : c’est l’absence de démocratie en leur sein, les débats internes autour des idées et des programmes étant réduits à leur plus simple expression : l’avis du « chef » une fois exprimé ne laisse plus aucune place à quelque autre opinion que ce soit. Qui plus est, il est souvent organisé autour de la personne du secrétaire général du parti un culte qui ne dit pas son nom : c’est toujours lui qui a le monopole des idées, de la vision, et on a vu des partis qui n’ont même plus besoin de tenir un congrès, l’organe exécutif ( bureau politique ou comité directeur) exerçant cette fonction ; ainsi, à la veille d’élections importantes, l’on se passe des congrès d’investiture qui devraient être les seuls habilités à définir, après débats approfondis, avant même de choisir les candidats à proposer au suffrage des citoyens, un programme précis de gouvernance, soit au niveau national, soit à l’échelon local, selon la nature de la consultation. 
Voilà d’ailleurs pourquoi, chaque fois qu’un ou plusieurs militants souhaitent exprimer une opinion contenant la moindre différence avec celle de la direction du parti, les réactions sont brutales, et tout de suite l’on parle de démarche fractionniste en refusant toute discussion. Et pourtant il devrait être possible, dans toute organisation démocratique, de laisser exposer un point de vue, d’ouvrir un débat si nécessaire, pour ensuite organiser un vote et trancher la question. Chaque fois qu’une telle procédure a été écartée, les personnes professant l’opinion contraire ont quitté le parti pour en fonder un autre : ainsi ont vu le jour l’Union pour le Renouveau Démocratique (U R D), l’Alliance des Forces de Progrès (A F P), le Rewmi, l’A P R, etc. 
Comment peut –on, dans ces conditions, s’assurer que les meilleures orientations sont retenues et les stratégies les plus efficaces adoptées ? De plus, le contexte économique interne et la conjoncture internationale pouvant connaître des modifications fréquentes et profondes, susceptibles de remettre en cause non seulement plusieurs approches, mais aussi les projets et programmes eux-mêmes, les ajustements et corrections rendus nécessaires par ce type de situations devraient impliquer de larges échanges et discussions, au sein des partis et dans les cercles de réflexion que constituent les organisations de la société civile. 
Malheureusement, on se contente souvent dans ces cas, de décisions prises d’autorité, ne donnant lieu à aucune consultation et qui sont simplement annoncées par un communiqué. Et même si l’acte revêt la forme d’une loi, l’on sait comment opère le parlement, avec son système de majorité qui en fait une institution que de nombreux observateurs considèrent comme faisant office de chambre d’enregistrement. Cette situation n’est pas seulement la conséquence du régime présidentiel ; elle est également due au cumul des fonctions de Président de la République et de secrétaire général de parti, qui est décrié par les partis quand ils sont dans l’opposition, alors qu’ils gardent là- dessus un silence complet dès qu’ils accèdent au pouvoir. 
C’est dans le cadrage politique ainsi décrit qu’ont évolué les deux gestions qui se sont succédé à la tête du pays et qui ont souffert de handicaps majeurs ayant rendu impossible un succès décisif dans les domaines les plus importants. 
Le parti socialiste d’abord, avait manifesté une bonne détermination en adoptant une démarche de planification, qui devait lui permettre, à partir d’une appréciation des besoins des populations assortie d’une définition des priorités, de fixer des objectifs et des moyens pour les atteindre sur une durée précise. Mais, l’absence de débats, de possibilité de remise en cause, a produit le dévoiement de plusieurs orientations et structures qui devaient servir l’ambition affichée au départ. Ainsi la gestion d’un secteur public et para public peu contrôlée, une politique budgétaire ne supportant aucune critique interne et ne donnant pas lieu à des comptes rendus autorisant en temps utile les vérifications et rectifications nécessaires, une option pour l’endettement tous azimuts plutôt que pour l’épargne à travers la limitation de certaines dépenses, ont ensemble abouti à l’accumulation de déséquilibres et de déficits impossibles à maîtriser. L’ajustement structurel était devenu incontournable et les souffrances infligées aux populations pendant son application, n’ont pas été étrangères à la sanction politique matérialisée par l’alternance survenue en 2000. 
Quant au P D S, se sentant tout à fait à l’aise dans la conception libérale déjà à l’œuvre sous l’influence des institutions financières internationales, il a tenté d’atténuer les conséquences de cette dernière, par la mise en place de certaines actions à caractère social : généralisation des bourses et aides aux étudiants, mise en place, avec des résultats inégaux, d’un plan « sésame » pour la prise en charge des malades du troisième âge, début d’installation d’un enseignement pré scolaire public, soutien aux malades atteints par le VIH-sida. 
Mais, même si les actions ci-dessus peuvent apporter quelque soulagement, l’orientation qu‘elles caractérisent s’apparente à la démarche d’un médecin qui s’attacherait, uniquement, à traiter les signes cliniques du mal ayant atteint son patient, sans s’attaquer à sa cause profonde. 
En outre, pour un pays dont la population doublera pratiquement dans trente ans, ces mesures à caractère social ne seront jamais aptes à elles seules, à venir à bout de la pauvreté. Et d’ailleurs, le plus souvent, la faiblesse des revenus empêche les populations d’accéder pleinement aux services de base, dont les prestations, pour la plupart d’entre elles, ne sont pas gratuites. Et il n’est pas inutile de rappeler, à cet égard, que les deux tiers de la population (les habitants évoluant dans le secteur rural) disposent de moins de 300 francs cfa par jour, pour vivre (les comptes nationaux de 2007 publiés par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, montrent que sur un P I B de 5408 milliards, le secteur primaire, composé essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ne participe qu’à hauteur de 12.5 %, soit 676 milliards, ce qui, rapporté aux 7 millions de personnes concernées, et aux 365 jours que compte l’année, correspond à un revenu de 264 fcfa par jour et par individu !!) 
Ainsi, le P D S, à son tour affaibli par un système de prise de décision n’obéissant pas à la discussion et au débat préalables qui doivent permettre de faire apparaître, chaque fois, une pluralité d’options possibles et de mesurer les atouts et inconvénients des unes et des autres, n’a pas encore été en mesure de régler les problèmes majeurs dont la solution conditionne l’engagement du pays dans la voie de son relèvement . En effet, l’orientation économique fondamentale qui devait accorder la priorité au développement des secteurs de production, en particulier du primaire auquel devrait être allouée la plus grande proportion des ressources publiques, n’a pas été retenue ; et pourtant c’est d’un tel choix que peut réellement dépendre la suppression de la pauvreté. Il s’agit en effet de produire pour la grande majorité, chemin faisant, faire travailler le plus grand nombre et leur assurer des revenus suffisants, cette création de nouvelles richesses offrant, ensuite, la possibilité d’accroitre les ressources de l’Etat issues des prélèvements fiscaux et devant fournir le moyen de financer les actions à caractère social. 
Par ailleurs, et précisément dans les secteurs où d’importants investissements ont été réalisés (construction de voies nouvelles dans certaines villes pour améliorer la mobilité), ceux-ci peuvent être sujets à débat : en effet, par exemple à Dakar, c’est une concentration de beaucoup d’activités, au cœur de la presqu’ile, qui est la source des difficultés de la ville, dont la configuration géographique aurait dû inciter à l’adoption d’un tout autre plan d’aménagement et de restructuration de l’espace. L’on peut ainsi se demander, à juste titre, si, avec le transfert vers la périphérie proche ou plus lointaine (Sicap, Patte d’oie, Pikine, Thiaroye, Guédiavaye et Golf) des marchés (Sandaga et Tilène) et de quelques centres commerciaux importants, des banques et des assurances, de certains grands établissements d’enseignement public et privé, etc., on n’aurait pas pu réduire considérablement les flux de populations se rendant au centre ville et donc faire l’économie de ces lourds investissements, pour consacrer à d’autres secteurs les ressources correspondantes. 
N’est-il pas en effet surréaliste de voir, dans la capitale, ces voies dites rapides et autres ponts ou échangeurs acquis au prix fort, alors que dans le reste du pays, les axes routiers bitumés (dont l’entretien souffre d’une grande irrégularité) peuvent se compter sur les doigts de la main et que l’habitat dans les campagnes, comme le montre n’importe quel reportage télévisé, n’est encore fait, dans sa grande majorité, que de pauvres paillottes, reflétant parfaitement le dénuement de ces populations ? 
D’autre part, le coût de la vie qui, présentement, est la préoccupation majeure des Sénégalais, aurait pu certainement trouver des solutions dans la combinaison d’une révision de la fiscalité indirecte, d’une démarche ferme de diminution des charges publiques et à moyen terme d’un accroissement des productions alimentaires. 
Un autre élément à ne pas négliger, concernant ces bilans, c’est la tendance observée chez les principaux partis, d’avoir pour principale préoccupation la gestion et la défense des intérêts de leur appareil, de leur technostructure. Au Parlement, sous prétexte de moraliser certains aspects de la vie politique et mettre fin à la « transhumance » des parlementaires, des dispositions surprenantes de la constitution (art 60 et 61 ) prévoient que la démission (qui le plus souvent n’est en réalité qu’une exclusion) d’un député de son parti entraine la perte de son mandat : mais en fait, cette sanction qui tombe, même lorsque le parlementaire se contente de soutenir une opinion tant soit peu contraire à celle du groupe ou de la formation à laquelle il appartient, n’est destinée qu’à empêcher les députés de se comporter en véritables représentants de la nation. Il est impossible en effet de considérer que tous les textes qui sont soumis au vote du Parlement soient, chaque fois et dans leur intégralité, conformes aux intérêts du pays et surtout favorables au renforcement de la démocratie. Ainsi, quand on y regarde de près, l’on a nettement l’impression qu’ il s’est invariablement constitué au parlement, sous tous les régimes qui se sont succédé, un regroupement de personnes censées parler et travailler pour le compte des populations, alors que, en fait, elles n’agissent- ou ne réagissent- principalement, que pour préserver la position dominante d’un parti et de son chef, de manière à perpétuer le contrôle qu’ils exercent sur l’Etat. 
En somme, les représentants de la Nation, dans leur majorité, ne semblent pas en mesure de faire option d’user de leur liberté d’expression et de vote. Nous aimerions bien, d’ailleurs, entendre les constitutionnalistes, sur ces dispositions qui permettent de priver un député de son mandat (reçu du suffrage des citoyens), et qui nous paraissent contraires, en tout cas, au parallélisme des formes impliquant qu’il ne puisse être mis fin à une situation que par un acte ayant la même nature que celui qui l’a instaurée. Il est vrai que dans notre pays, l’existence d’un conseil constitutionnel qui se réfugie toujours derrière le fait qu’il n’a qu’une compétence d’attribution, c’est-à-dire qu’il ne peut statuer que sur les matières énumérées par les dispositions de la constitution qui fixent ses compétences, n’est pas de nature à favoriser l’éclosion d’une jurisprudence qui soit, en complément des textes en vigueur, une autre source du droit constitutionnel. 
Malheureusement, cette position de dépendance et d’infériorité d’une institution élue au suffrage universel et qui devrait être le principal sujet de fierté des populations, ne peut que déteindre, de façon fort dommageable, sur le système de valeurs morales et spirituelles qui constituent le soubassement de chaque nation. 
Et quoi que l’on fasse, il est presque impossible d’empêcher que dans une société, les personnes qui incarnent les institutions- c’est-à-dire les dirigeants- soient perçues comme des modèles, et au Sénégal, la position privilégiée de l’audiovisuel public qui met en relief et en valeur leurs faits et gestes, ne fait que renforcer cette situation. 
Aussi, ne peut- il guère être surprenant, que de plus en plus, la course aux biens matériels, aux avantages et privilèges, à l’enrichissement rapide dont il faut à tout prix faire étalage, pour donner l’apparence que l’on sait tirer son épingle du jeu et que l’on est donc compétent et efficace, sans accorder d’ailleurs la moindre importance à la nature des moyens utilisés, il ne parait donc plus anormal que cette frénésie prenne le pas sur la persévérance dans l’effort, sur le désir d’acquérir des connaissances sûres et d’un savoir faire éprouvé, pour servir au mieux son pays, sur la patience dans la construction d’une carrière, sur l’austérité librement consentie dans la dignité, sur l’attachement à sa nation et au devenir de celle-ci, bref sur la vertu qui fait que l’on s’interroge chaque fois sur le sens à donner à la vie. 
Il est sûrement tombé dans l’oubli, ce célèbre mot de Mawa Ngoné Fall, père du Damel Birima Fatma Thioub, qui disait : « une cupidité complète est incompatible avec une dignité complète » (en ouolof : « beugé du mat, ngor mat ») 
Ces profonds changements intervenus dans le comportement d’une frange importante de la population ont pour conséquence un dépérissement du sentiment national, qui pourrait faire craindre justement, que si le pays venait à être confronté à un danger grave et imminent, ce ressort qui amène une nation à se dresser et à faire face à un grand péril, dans une parfaite solidarité, soit inexistant, chacun ne cherchant qu’à « sauver sa peau », dans le plus grand désordre et l’affolement général. 
La dérive des comportements ainsi observée, même si elle s’est accentuée ces dernières années, est essentiellement imputable à la classe politique et dans sa presque totalité, car ce sont les valeurs négatives qui structurent le fonctionnement de l’Etat depuis des décennies, qui sont en cause et nous doutons que le retour de l’opposition aux affaires, en 2012, puisse y apporter un remède. 
D’autres, probablement des sociologues, soutiendront que c’est plutôt la société qui génère lesdites fausses valeurs. Mais il faut justement ne pas perdre de vue la place centrale qu’occupe l’Etat dans nos sociétés, lui qui est presque partout : c’est en effet lui qui décide de ce qu’il faut enseigner aux enfants, qui arrête les méthodes à employer pour soigner les malades, qui est censé assurer la sécurité des gens et de leurs biens ; c’est encore lui qui répartit les terres arables et les pâturages par l’intermédiaire de ses structures décentralisés, qui indique où et quand il faut jeter ses filets pour pêcher et avec quel largeur de maille, qui emploie à son service une part substantielle de la population salariée et fixe les règles du travail dans les entreprises (salaire minimum, temps, qualifications) ; c’est toujours lui qui organise la culture et les loisirs, distribue les fréquences en matière de radio et télévision, déterminant ainsi qui doit recevoir l’information et par quelle voie, et il n’est pas jusqu’à la sphère religieuse qu’il n’investit pas, en étant fortement représenté à la moindre cérémonie confrérique, où ses délégués sont précédés par ses subsides (pour sans doute marquer sa sollicitude, mais, plus sûrement, pour veiller à ce que rien ne soit dit ni fait contre lui), sans parler de la nomination et de l’entretien de l’imam de la capitale ! Et l’énumération n’est pas exhaustive. Quel espace reste-il donc, pour une société qui voudrait prendre quelque distance vis-à-vis de cet Etat ? 
Il est donc clair que si les partis traditionnels n’ont pas la capacité d’opérer une mutation profonde, grâce à laquelle leur fonctionnement obéirait, désormais, aux exigences de la démocratie, qui rend possibles le débat, l’échange, la concertation et la participation, mais aussi le contrôle et la sanction éventuelle que doit impliquer l’attribution de toute mission et de tout mandat, il sera alors indispensable d’envisager une alternative, pour instaurer les conditions que requiert une gestion du pays véritablement orientée vers l’intérêt de ses citoyens. Et il est indubitable que l’une des principales conditions, à cet égard, et qui se situe bien loin d’un simple dialogue politique, est qu’il soit mis fin à la bipolarité dans laquelle se trouve emprisonnée la vie des institutions. Il s’avère alors d’une opportunité évidente, qu’une troisième force voie le jour et serve d’arbitre, mais surtout empêche qu’une majorité trop importante, susceptible de conférer tous les pouvoirs à l’une des familles politiques en présence, puisse exister et compromettre les équilibres souhaités. 
L’alternative 
L’on a, bien sûr, remarqué que la population ne s’est pas, chaque fois, contentée de se plaindre en silence, face à des décisions qui étaient contraires à ses intérêts, ou à l’apparition de situations qui aggravaient ses difficultés. Ainsi, l’on se souvient bien des protestations des marchands ambulants ( à qui il était envisagé d’interdire l’exercice de leur activité dans les grandes rues de la capitale), de celles de certains jeunes de banlieue contre les délestages de la Sénélec, d’une marche des imams contre la vie chère, des divers arrêts de travail décidés par des syndicats dans différentes professions, des grèves récurrentes du milieu de l’éducation, etc… 
Egalement, la presse écrite et parlée, dans sa composante privée, prend souvent position sur la plupart des décisions des pouvoirs publics. L’on ne peut d’ailleurs passer sous silence le rôle important que ces médias ont joué dans l’évolution des libertés au Sénégal. 
Mais ces modes de réaction sont – ils suffisants ? Certes les manifestations de désaccord exprimées par la population peuvent souvent amener les autorités à reconsidérer quelques dossiers et à s’orienter vers d’autres solutions, ou bien à renoncer, au moins provisoirement, à certaines options. Cependant, toutes ces réactions peuvent être décrites comme essentiellement isolées, sectorielles et ponctuelles, simplement. Alors que ce qui devrait réellement être en cause, ce sont fondamentalement les orientations qui embrassent dans leur ensemble les différents secteurs de la vie nationale, en somme le projet de développement global au service duquel devrait s’activer l’Etat. 
C’est pourquoi nous considérons que la véritable alternative consiste dans l’engagement, dans le champ politique, du mouvement associatif constitué par les organisations des droits de l’homme, le Forum civil, les associations de consommateurs, les groupements de femmes et de jeunes, les ordres professionnels, les associations de retraités et les personnes-ressources issues de tous les milieux d’activité, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, en compagnie de ONG locales constituées de nationaux, du patronat, des syndicats des travailleurs, y compris ceux représentant les paysans, les éleveurs, les pêcheurs et les artisans. 
Il s’agit pour l’ensemble des ces structures de se retrouver pour définir en commun, d’une part, ce qu’elles considèrent comme devant être le canevas que doit épouser le développement du pays, les objectifs et les itinéraires qui doivent y conduire, d’autre part le régime politique qui leur parait le mieux à même de gérer ce développement, à travers peut-être une nouvelle constitution. 
Ensuite, puisque l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, ce mouvement devra mettre tout en œuvre pour utiliser les possibilités offertes par l’actuelle constitution, pour présenter ses listes de candidats aux élections législatives et présidentielle, indépendamment des partis. 
La grande différence entre cette démarche et les Assises nationales, c’est qu’il s’agirait ici d’un vrai projet qui cherche à refonder la conduite des affaires politiques, en livrant une concurrence active aux partis, dont les défaillances et divers manquements ont assez compromis les progrès que le pays aurait pu largement s’offrir depuis fort longtemps. 
Cette convergence de la société civile, des syndicats et de tous les hommes de bonne volonté adoptera, donc, d’abord, les nouveaux objectifs dans les différents secteurs économiques et sociaux, dont la réalisation peut assurer de manière substantielle l’augmentation du revenu des populations et l’amélioration de leurs conditions d’existence ; elle devra aussi identifier, tant du point de vue des ressources propres que de celui des fonds d’emprunt, les moyens idoines qui doivent être affectés aux projets et programmes. A cette fin, les différentes organisations, chacune dans leur secteur, exprimeront leurs aspirations ainsi que leurs suggestions en matière de stratégie ; enfin des structures d’arbitrage devront intervenir pour aider à transcender les contraintes nées de possibles contradictions entre les démarches des uns et des autres, mais également des oppositions entre certaines préoccupations, de manière à parvenir à une synthèse parfaitement conforme aux intérêts de la nation dans son intégralité. 
En ce qui concerne les modifications éventuelles à apporter au régime politique, il y aura lieu d’examiner si le régime présidentiel doit être maintenu ou pas ; dans le cas d’un maintien, il faudra voir néanmoins par quelles dispositions l’infléchir dans le sens d’une plus grande responsabilisation du parlement, de manière à donner à celui-ci le moyen d’un contrôle plus étroit de l’action du gouvernement. 
Surtout, le statut du parlementaire et celui des partis politiques devront profondément être révisés, de manière à mettre fin à la suprématie de ces derniers. 
Le contrôle de la légalité et de la constitutionnalité, respectivement, des actes réglementaires et législatifs, en toute indépendance, fera l’objet d’une meilleure organisation à travers un renforcement des institutions judiciaires. De plus, la décentralisation nécessitera une nouvelle analyse pour savoir par quelles voies d’autres avancées peuvent être obtenues. 
Enfin, en raison du caractère d’urgence que revêtent la plupart des questions de développement, qui nécessitent des actions rapides et efficaces et souffrent énormément du moindre allongement des délais, la durée des mandats présidentiel et parlementaire gagnerait à être réexaminée dans le sens d’un abrégement et ainsi, donner l’occasion de remplacer, le plus vite possible, le ou les élus dont la prestation n’aura pas donné les résultats attendus. En effet les cinq ou sept ans que durent actuellement ces mandats apparaissent trop longs, car en cas d’insuffisance dans l’action des élus, l’on ne peut rien contre eux, tant que leur mandat n’arrive pas à expiration. 
Au total, un programme complet, sur un horizon de cinq à dix ans pourra être confectionné et servir de référence unique pour l’action du mouvement en vue des prochaines consultations électorales. Dans ce cadre, d’ailleurs, il pourrait être d’un réel intérêt, que les conclusions arrêtées par les Assises Nationales soient examinées pour éventuellement y identifier (et les prendre en compte) les propositions qui apparaissent comme les plus pertinentes. Ensuite, si le mouvement issu de cette nouvelle convergence sociale obtient un succès qui rende impossible sa mise à l’écart pour la direction de l’Etat, c’est l’application de ce programme qu’il devra poser comme condition pour sa participation. 
Dans la pratique cependant, il est indispensable, d’abord, que pour lancer la constitution du mouvement, une ou plusieurs personnes ou organisations prennent l’initiative d’une rencontre ; ensuite, la formation d’une instance de coordination et de suivi sera nécessaire, pour convoquer les réunions générales, assurer la gestion des dossiers, la supervision du travail des différentes structures de réflexion et l’administration de la communication. 
Par les lignes qui précèdent, nous avons essayé de présenter quelques modestes idées que nous inspirent la situation de notre pays et les risques de régression qui deviendrait quasi irrémédiable, que lui fait courir sa classe politique. Cependant un grand défi se présentera à ce nouveau mouvement, s’il venait à être constitué : c’est qu’il évite de tomber dans les mêmes travers que les partis politiques. A cette fin, il sera nécessaire, entre autres règles définissant le mode opératoire, que des rencontres d’évaluation et de suivi, à intervalles réguliers et rapprochés, puissent être convoquées, sur l’initiative de l’une quelconque des organisations prenant part à ce mouvement, afin de veiller au respect des orientations et à la mise en œuvre des différentes stratégies adoptées. 
• Sidy DIOP ancien Directeur Général de la Sotexka 
• Villa 239 bis Cité APECSY Yoff Dakar 
• Email : sidyamadouyella@hotmail.com 
 
Le livre, vecteur du projet démocratique. 
Par Mamadou Ablaye Ndiaye-Philosophe-Ecrivain 
Approche théorique 
La notion de projet démocratique est un concept opératoire, qui ambitionne de dégager la quintessence de la démocratie laquelle, échappe à la vision newtonienne qui réifie le phénomène social, en le présentant comme un système de rapports entre des choses.En effet, la démocratie n’est pas réductible au système démocratique. Celui-ci hypertrophie les appareils institutionnels et frappe de vacuité la subjectivité à l’œuvre dans les œuvres culturelles que les hommes acquièrent dans le processus au cours duquel ils conquièrent la nature et renversent les jougs de l’oppression. 
La démocratie, en intégrant cette trajectoire historique est mue par l’ambition radicale des hommes, notamment le désir d’être libre. Cette subjectivité est la force motrice du projet démocratique. Elle est de toute évidence pensée et mieux mise en pensée dans des textes écrits dont la forme la plus élaborée est le livre. Celui-ci fonctionne comme un vecteur du projet démocratique en tant qu’il active et véhicule les divers moments de la quête de plénitude du genre humain. 
I – La dialectique du sacré 
Devant l’enfant du savoir, à savoir le livre, l’on est en droit de s’exclamer, à l’instar de Paul Valery : honneur aux hommes, Saint Livre. Grâce au savoir, l’homme a droit de cité dans la cité de l’honneur, où il se nourrit du sens et du sentiment de la dignité, ce faisant, il s’arrache au règne animal. En effet, le livre est certes un mode d’expression, mais il fonctionne surtout comme un mode de pensée d’autant plus que le discours dont il est le réceptacle s’élabore selon les exigences de la rationalité démonstrative. 
Le discours du livre exige une analyse structurée et une mise en ordre rigoureuse des catégories explicatives.Cette démarche est la condition expresse du déploiement du savoir, qui s’adosse d’autant plus à l’intelligibilité universelle, qu’il s’adresse à l’intelligence critique.Ainsi, l’enjeu du livre réside dans l’espace du dialogue qu’il institue pour les hommes en quête de vérité. Ledit enjeu apparaît avec plus de relief, quand on fait entrer en ligne de compte le manque d’épaisseur de la pratique du livre, dans une culture où l’écriture n’est pas la chose du monde la mieux partagée. L’oralité fait autorité, à telle enseigne que le texte écrit est fréquenté par une minorité de lettrés. En effet, on peut dire, à la suite de Goethe, qu’au commencement était le Verbe. Mais celui-ci s ’est mué en Saintes Ecritures pour que le genre humain épouse le savoir et fait œuvre de culture.Ce n’est pas un hasard si le monothéisme, en portant le livre Saint, a apporté à l’humanité toute sa dignité. 
Les valeurs morales, les principes sociaux, les rites de régulation sont tous consignés dans la Torah, la Bible et le Coran. Dés lors, le judaïsme, le christianisme et l’Islam, en consignant le Verbe dans les Saints Livres, ont su organiser les sociétés en façonnant l’homme à l’image du Divin. A ce propos, le commerce dialogique, entre le Divin et le prophète Moussa (Moïse), en s’ouvrant sur l’interrogation de ce dernier quand son Seigneur se révéla en sa personne, a une charge symbolique certaine, qui préfigure le débat dans l’espace de la rationalité : 
Qui- êtes-vous ? S’interroge Moussa.  
Je suis Allah.  
Je voudrais vous voir.  
Ce n’est pas possible.  
J e voudrais vous voir un tant soit peu.  
Je vais me manifester à travers l’infiniment petit de mon Etre. 
Effectivement, le quanta de lumière, (nous empruntons la formule à la micro physique de Max Planck) qui jaillit du Divin, entraîna la personne du prophète Moussa dans un fulgurant évanouissement qui frise l’évanescence. Ce dialogue pose l’acte inaugural du langage, de la pensée, du savoir, et mieux, du questionnement dans l’espace du sacré. Il préfigure la dialectique platonicienne dont le sujet, dans la phase ascendante s’appoprie le savoir par la contemplation du monde intelligible. 
La sphère religieuse n’est pas délestée de la rationalité. Loin s’en faut ! Des esprits lucides comme Victor Hugo, Lamartine, Goethe, à l’encontre du voltairianisme va eux et dévoreur de culte, ont compris le noyau rationnel du monothéisme dont l’homme est à la fois, la foi et la raison. En effet, c’est l’œuvre de Mouhamad Chamsedine Hafis, traduite du persan par J.Von Hammer, qui ouvrit à Goethe le monde mystique de l’Orient et qui fut à l’origine de « Divan » où il parvint à une symbiose quasi mystique entre l’Orient et l’Occident. C’est pourquoi il composa le poème suivant en l’honneur de Hafis. 
Ce faisant, ces maîtres de la parole,  
N’ont pas méconnu la valeur de ce mot  
Pour eux tu es mystique  
Parce qu’ils pensent déceler un bouffon en toi  
Et ils servent leur vin impur  
En ton nom  
Mais toi, tu es d’une mysticité pure  
Parce qu’ils ne te comprennent pas,  
Toi qui, sans être pieux, es bienheureux !  
Cela, ils ne veulent pas te le reconnaître. 
En faisant de l’homme la valeur suprême, le monothéisme balise la voie de la citoyenneté qui consacre le triomphe des droits de homme : la vie, la liberté, la sécurité, le refus de l’oppression. Ces droits sont revendiqués par les Saintes Ecritures. Pour comprendre l’enjeu du savoir, il suffit de saisir la portée de la 96eme sourate du Coran qui témoigne de l’injonction du Seigneur à son prophète Mouhamad (Psl) : lis. 
Sourate 96 Al alaq (l’adhérence) Ikhra 
• 1- Ikhra bismi rabikallesi khalakha 
• 2- Khalakhal inessana mine khalakhine 
• 3- Ikhra waraboukal akrame 
• 4- Al alesi halamane bile khalami 
• 5- Halamane inessana malame yahlame 
• 1- Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, 
• 2- Qui a créé l’homme d’une adhérence. 
• 3- Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, 
• 4- Qui a enseigné par la plume [le calame], 
• 5- A enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. 
• 6- Prenez-garde ! Vraiment l’homme devient rebelle, 
• 7- Dés qu’il estime qu’il peut se suffire à lui-même (à cause de sa richesse). 
• 8- Mais, c’est vers ton Seigneur qu’est le retour. 
• 9 - As-tu vu celui qui interdit 
• 10 - A un serviteur d’Allah (Muhammad) de célébrer la salàt ? 
• 11- Vois-tu s’il est sur la bonne voie, 
• 12- Ou s’il ordonne la piété ? 
Cette sourate, de toute évidence, à une valeur ontologique, en tant qu’elle est l’acte par lequel le Divin pose la fondation de l’édifice du savoir, lequel savoir donne à l’homme sa véritable essence à savoir le statut d’homo sapiens. 
Sur ce registre de la gnoséologie, le « hikma, la sagesse en tant que nec plus ultra du savoir, a toute sa portée. La deuxième sourate du coran Al Bakhara (La Vache) le met en lumière comme un don de Dieu. « Mais les doués d’intelligence seuls s’en souviennent » 
Dans cette perspective où le savoir élève l’homme à une dignité supérieure, l’arrachant à l’animalité, on rencontre l’exigence de justice dans le discours religieux. La sourate 80 du Coran Habassa ( Il s’est renfrogné) met en exergue cette perspective. 
En effet, le seigneur suggère au prophète Mohammad (Psl)de faire sien l’idéal de justice en faisant corps avec le petit peuple : 
Habassa (Il s’est renfrogné) 
• Il s’est renfrogné et il s’est détourné. 
• Parce que l’aveugle est venu à lui. 
• Qui te dit peut-être cherche-t-il à se purifier ? 
• Ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite ? 
• Quant à celui qui se complait dans sa suffisance (pour sa richesse) 
• Tu vas avec empressement à sa rencontre 
• Or que t’importe qu’il ne se purifie pas 
• Quant à celui qui vient à toi avec empressement 
• Tout en ayant la crainte tu ne t’en soucies pas 
• N’agis plus ainsi ! Vraiment ceci est un rappel 
• Quiconque veut, donc qu’il se le rappelle 
• Dans des feuilles honorées, purifiées et consignées 
• Entre les mains d’ambassadeurs nobles, obéissants. 
Il apparaît que le Divin assigne au livre la tache de porter le message partout de façon indélébile. Le message prend en charge l’exigence de justice pour résorber la souffrance des hommes. 
On comprend aisément pourquoi les peuples de la Sénégambie ont été favorables au prosélytisme musulman qui les a arrachés de la tyrannie des princes. 
Ces derniers pratiquaient des razzias, faisaient du trafic des esclaves leur fonds de commerce. L’Almamy Abdel Kader, mu par l’idéal de justice mit un terme à l’esclavage sur l’étendue de la Sénégambie après avoir évincé les Saltigués mandingues, le roi du Djoloff et les Trazas qui faisaient des raids sur le fleuve Sénégal. 
Ce mouvement de liberté, qu’insuffle le Saint Coran, va triompher avec l’islamisation des populations du Fouta, du Djoloff, du Cayor du Baol, du Saloum grâce à deux vecteurs : le Tidianisme et le Mouridisme dont les figures de proue ont produit des œuvres en arabe pour mener à bon escient le prosélytisme islamique. 
Le livre Xilasu Zahab – l’or pur, connu sous le nom de Mimeya, de El Hadji Malick Sy, met en exergue la triple beauté ; esthétique, spirituelle, morale du prophète Mouhamad (Psl), en faisant de sa figure emblématique le modèle de l’honnête homme qui cultive le jardin de la vertu et de la vérité. Dans cet ordre d’idées, El hadji Malick Sy écrit le livre : « Kifayatou rakhidina » où il met en relief les valeurs humaines qui sous-tendent la personnalité de base du guide religieux dont l’ambition est d’éduquer les fidèles afin qu’ils s’approprient la vertu. 
Ses valeurs sont au nombre de cinq, à savoir : 
la connaissance de la charia.  
La connaissance de Dieu.  
La connaissance du monde métaphysique ou (batine)  
L’ouverture d’esprit et sens de la tolérance  
L’humilité aussi bien dans le discours que dans la pratique. 
Cette contribution magistrale du maître de l’école de Tivaouane, dans le rayonnement de la culture islamique, atteste encore une fois du rôle joué par le livre, pour asseoir les bases de la confrérie tidjiane. 
Dans cette même logique les Khassayides de Cheikh Ahmadou Bamba ont permis l’éclosion de la confrérie mouride, qui voit le jour dans le contexte du bouleversement des sociétés du Baol, du Cayor, du Saloum sous la poussée des passions sous-marines. Les écrits du Maître de Touba proposent une alternative sociétale pour résorber le chaos social engendré par le démantèlement des lamanats par le colonialisme français. On comprend aisément l’hostilité vouée aux colons (nasaranes) dans la culture mouride qui ambitionne de nourrir l’âme du disciple des vertus de la foi et du travail. Serigne Touba, après avoir subi les harcèlements du colonisateur, exprimant son sens élevé de la tolérance en pardonnant à ses bourreaux, à l’instar de Jésus Chris sur la croix, s’écriant mon Dieu pardonnes à ses hommes, ils ne savent pas ce qu’ils font. 
Serigne Touba s’inscrit dans cette logique du dépassement et nous invite à nous départir des perversions dont souffre le monde : 
« C’est l’époque où il faut vraiment s’isoler ou 
• S’enfuir vers les pierres. » / …/ 
• « Cette époque est la pire de toutes 
• Car les péchés sont innombrables dans tous les pays. 
• Maladies et épidémies se multiplient, la mortalité aussi. 
• L’ignorance persiste, avec la trahison ; la fidélité disparaît, 
• Le manque de respect est fréquent chez les filles 
• Ainsi que chez les enfants. 
• On voit partout des hypocrites et des gens mauvais, 
• On honore le riche et on humilie le savant. » 
Il apparaît clairement que le livre, s’est introduit dans l’espace culturel du Sénégal par le canal de l’Islamisation dont la dimension religieuse se double de sa charge émancipatrice. Il confère des droits et des libertés méconnus dans le règne des bourbas qui opprimaient les « badolos ».A partir du 16é siècle, on note des importations et des reproductions manuscrites de livres en arabe au sein des élites arabophones lettrées. Ces derniers ont fait leurs humanités dans diverses écoles dont les plus remarquables sont l’école de St- Louis, l’école de Ndame, l’école de Diourbel (daaray kamil), l’école de Tivaouane, l’école de Coki, l’école de Pire 
Dans cette mouvance se développe le « Wolofal » qui consiste à transcrire en langue arabe le discours des guides religieux ; Madiakhaté Kala, et Moussa Ka en vulgarisant les Khassayides de Serigne Touba, ont excellé dans cette démarche. 
Sur le même registre les écrits laissés par les érudits de la culture islamique autorisent leurs descendants à créer des courants religieux dans leurs confréries respectives comme des forces centrifuges avec la création d’un nouvel espace rituel ou la figure de l’érudit est sanctifiée. 
Ainsi, des Darras sont crées, des Dahiras sont organisés, une Mosquée est construite là où le pére-fondateur faisait ses prières et en fin une journée de ziara commémore l’œuvre mystique de l’illustre disparue à l’occasion de l’anniversaire de son décès. 
Cette journée est faite sous le signe du recueillement et à pour ambition de renouveler l’acte d’allégeance des fidèles au dépositaire du legs religieux. Ce phénomène imprègne profondèment l’Islam au Sénégal dont la ferveur n’est pas sans rappeler le l’effervescence de la révolution culturelle chinoise dont le credo était : que cent fleurs s’épanouissent que cent écoles rivalisent ! 
Par Mamadou Ablaye Ndiaye-Philosophe-Ecrivain (à suivre) 
WALF FADJRI : 
L’Afrique n’écoute pas l’Afrique 
 
 
Au moins deux ans avant la crise rizicole intervenue en 2008, nous l’avions annoncée. Par ailleurs, le Conseil des ministres du Centre du riz pour l’Afrique (Adrao), tenu à Abuja en septembre 2007, a été exploité pour montrer les éléments essentiels justifiant son imminence. Et des solutions ont été avancées pour l’atténuer. Nous avons été effectivement écoutés lorsque la crise s’est abattue sur les pauvres d’Afrique. Mieux, certains décideurs nous ont interpellés pour un rappel de nos vieilles recommandations. C’est cela que nous appelons la logique de la gestion des urgences en lieu et place d’une prospective. C’est dommage, car ‘l’avenir appartient à ceux qui savent faire de bonnes anticipations à partir d’une lecture du passé et des germes de changement contenus dans le présent’. 
A l’évidence, un expert africain a peu de chance de convaincre dans notre continent. En effet, sans discernement, l’Afrique a accepté et accepte encore des idées totalement en déconnexion avec ses réalités objectives. En d’autres termes, ce continent peut être assimilé à un laboratoire qui a deux fonctions qui ont pour noms expérimentation et explication des échecs. Il est temps d’être ouvert, tout en étant conscient de ce qu’on veut. L’adage dit bien ‘qu’il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va’. Savoir où on va, c’est d’abord et surtout être capable (i) de dessiner son identité du moment et du futur (ii) de dégager des orientations stratégiques qui sont fondées sur un futur réaliste et réalisable et (iii) nouer des partenariats ‘gagnant-gagnant’. Et n’oublions jamais que le présent n’est pas le seul temps de conjugaison, le futur en est un ! 
Un autre fait : nous avions dit et écrit plusieurs fois que l’Afrique est l’avenir du monde pour la riziculture. Ceux qui nous avaient combattu sans arguments scientifiques sérieux seraient aujourd’hui dans une position peu enviable. Car ils constatent avec nous que beaucoup de pays asiatiques tentent de délocaliser une partie de leur production rizicole en Afrique. Ceci tient essentiellement au fait que les terres et l’eau se raréfient en Asie et on y constate une chute du taux d’accroissement du rendement paddy. Dans le journal Le Monde en date du mercredi 15 avril 2009, un article intitulé ‘la ruée vers les terres agricoles met en danger les pays pauvres’ vient confirmer nos propos. 
La récente préoccupation du G8 sur la nécessité d’observer des règles sur les achats de terres en Afrique, est à saluer. Mais force est de constater que cela a été dit et rappelé plusieurs fois par des experts africains et du Nord. De notre point de vue, dans le cadre de la définition de ces règles, de nombreux préalables sont à poser, dont entre autres : implications des petits producteurs, préservation des exploitations familiales, écoulement d’une partie significative de la production sur les marchés domestiques africains, réalisations d’infrastructures de base dans les terroirs ciblés, soutien à la production domestique par la constitution d’un fonds de relance, etc. L’Afrique bénéficie d’avantages comparatifs indéniables pour se nourrir et exporter davantage de produits agricoles. Pour ce faire, nous devons croire en nous-mêmes et opter pour des stratégies majeures bien normées. 
Dr Papa Abdoulaye SECK Spécialiste en politiques et stratégies agricoles Membre de l’Académie (Ansts) Directeur général du Centre du riz pour l’Afrique (Adrao) 

 

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