générale des populations
SCRUTIN LEGISLATIF
L’indifférence générale !Par Mathieu SETTE | SUD QUOTIDIEN | lundi 4 juin 2007 | 1650 lectures
Alors que les résultats électoraux des élections législatives tombent dans les bureaux de vote de Pikine, Guediawaye et Thiaroye, un vaste sentiment d’indifférence règne tout autour. Rien ne semble troubler la quiétude d’un dimanche soir en tout point ordinaire, aucun attroupement n’est visible, aucun cri de victoire n’est perceptible. Seuls quelques journalistes ou représentants de partis s’intéressent aux résultats dans les écoles désertes. Au fil des rues, les gens vaquent à leurs occupations du dimanche, se promènent, boivent du thé ou prient en ce début de soirée. LIENS RECOMMANDES
--------------------------------------------------------------------------------
DOSSIERS
LEGISLATIVES 2007
Difficile de croire à une journée électorale et encore moins à des élections législatives, censées être décisives dans la future conduite du pays. Le seul phénomène qui nous met sur une piste est l’agitation qui règne autour des bulletins de vote à la fermeture des bureaux. Des femmes se battent pour les ramener par tas entiers. Ils serviront d’emballages pour des sandwichs. Triste fin !
Ce détail montre en tout cas l’étendue d’une abstention historique. Dans tous les bureaux de la banlieue nord de Dakar, la participation atteignait difficilement les 25% lors de la proclamation des résultats. Mais comment expliquer que la population qui s’est mobilisée dans les mêmes lieux il y a un mois, ait littéralement désertée les lieux pour les élections législatives ? Au gré des rencontres, les habitants esquissent leurs explications.
Pour Bèye, un commerçant qui affirme ne pas s’être déplacé (sa boutique se trouve pourtant à quelques mètres du bureau électoral) « Le parlement ne sert à rien » et il ajoute tranquillement « les parlementaires, je n’ai pas du tout confiance en eux. Ils ne font que ‘’manger’’ l’argent et rouler dans leurs 4X4 flambant neufs offerts par le gouvernement ».
Plus loin, un homme qui dit avoir voté, mais qui refuse que l’on mentionne son nom, vante son « esprit civique » que ses compatriotes ont largement oublié et « les hôpitaux et les lycées qu’a construits le président lors de sa présidence écoulée ». Mais il tempère rapidement son propos « je comprends les gens : le Parlement est un triste exemple, les parlementaires dorment sur les bancs ! Et encore s’ils sont présents ».
Cette abstention sonne en tout cas comme un vote sanction. Certainement accentuée par le boycott des principaux partis d’oppositions comme tient à le dire un membre de Rewmi, « le pouvoir exécutif aurait du écouter nos revendications », l’abstention condamne de toute évidence tout le système politique quant elle atteint ces proportions. Comment expliquer en effet que ceux qui ont voté Wade lors des présidentielles ne se soient pas mobilisés ? Elle laisse en tout cas planer le spectre de la crise politique.
Quelle légitimité aura cette assemblée élue par moins d’un tiers des électeurs inscrits ? C’est bien là que le bât blesse car quelle que soit la suite des évènements, il n’y a qu’un grand perdant en cette soirée morose : la Démocratie