vers la présidentialisation mona
Le mouvement vers la présidentialisation monarchique
Par Mamadou DIALLO *
Il n’est point besoin de se livrer aujourd’hui à de savantes analyses, pour savoir dans quel état de déclin, de faiblesse, d’humiliation s’enfonce encore notre République.
En prenant trop de libertés avec la Constitution, la loi et les institutions, le régime libéral a fini par réunir les conditions d’une présidentialisation monarchique. La prestation de serment des membres du gouvernement démontre à elle seule le fonctionnement des allégeances et l’accentuation de la configuration monarchique du pouvoir.
En réalité, ce mouvement vers la présidentialisation monarchique est apparu dès le début de l’alternance. Elle est aujourd’hui devenue le terreau de toutes les dérives. Sans prendre en compte un ordre spécifique propre à ce malaise, nous citerons pour avoir une ligne générale,les cas suivants,traits communs à toutes les formes de monarchie.
La confusion des pouvoirs
Depuis 2000, le Sénégal vit sous le règne du pouvoir personnel individualisé avec un Président,véri table chef d’orchestre tout puissant,touche à tout,exerçant un pouvoir omniprésent.
Le Chef du parti majoritaire est le Président, le Premier ministre et le Gouvernement. La puissance de l’astre présidentiel ne saurait plus tolérer l’idée même de l’ombre. Le pouvoir législatif en fait avant tout les frais.
La faiblesse de l’esprit républicain est d’autant plus grande, que la désubstantialisation du droit, le non-respect de la hiérarchie des normes juridiques et des formes légales ont gagné aussi du terrain.
La banalisation de nos institutions et les atteintes à notre identité historique se trouvent à un sommet considérable. Le Président de la République a prêté la première fois serment et de manière incroyable sous son propre hymne. Il a ensuite modifié les emblèmes nationaux allant jusqu’à ignorer qu’il appartient"à la loi de déterminer le sceau et l’hymne national", principe mentionné à l’article premier de notre Constitution du 07 janvier 2001 dont il est l’inspirateur.
On est malheureusement de plus en plus réduit à rappeler au gardien de la Constitution que les institutions ne sont pas quantité négligeable dans la vie d’un peuple, d’une République libre et démocratique.
Vivons-nous encore dans une République (res publica) avec nos droits et libertés, nos combats et espoirs ? Ou bien sous le règne du coup d’Etat permanent ? Cette critique que formulait sous la Vème République française le Président Mitterrand contre la pratique institutionnelle de Gaulle.
Notre Chef de l’Etat en présidentialisant excessivement son régime a rendu la séparation et l’équilibre des pouvoirs quasi-inexistants au Sénégal. Et l’absence d’une judiciarisation de la vie politique dont on pouvait au moins espérer voir constituer la face la plus spectaculaire du retournement de situation en défaveur du pouvoir politique ne saurait voler utilement à notre secours
Car comment admettre au nom du principe de la séparation des pouvoirs qu’un Président de la République prenne sa plume pour exiger du juge constitutionnel des explications sur une décision rendue et pourtant si bien motivée concernant l’interdiction faite à ses alliés politiques d’apposer sa photo sur les bulletins de vote ?
Comment ne pas se souvenir de l’affaire du certificat médical d’un dirigeant politique, extirpé d’un dossier en cours d’instruction, excipé et commenté au plus sommet de l’Etat et de surcroît dans une presse étrangère ?
Des graves accusations devant l’opinion publique nationale et internationale à l’encontre des principaux leaders de l’opposition, corroborées par des menaces d’emprisonnement ? Comment supporter un instant ces mots au sujet d’un journaliste : « je ne l’emmènerai pas en prison »
Louis XIV a laissé un nom, une trace dans l’Histoire de France. Il a porté à son apogée la monarchie absolue. On peut citer sa célèbre formule : « l’Etat, c’est moi » et retenir sa pratique : les lettres de cachet »
Tout cela ne contribue pas pour le moins qu’on puisse dire à créer une justice indépendante et crédible. Ce climat déplorable ne participe qu’à la fragilisation des institutions d’une République abolie par un pouvoir ultrapersonnel, phagocytant l’exécutif, le législatif et le judiciaire, livrant des oukases à ses alliés pour se fondre dans son rêve d’un grand parti autour de sa personne.
Le culte de la personnalité
Il a réussi par confiner à l’adulation obligatoire. La propagande est omniprésente, dans les rues, sur les murs, relayée par les comportements des médias d’Etat, des nouveaux riches,d’une majorité parlementaire et d’une pléthore de petits partis, par des moyens colossaux destinés à mettre en marche la mécanique de l’enthousiasme,selon les principes de la psychologie des masses, cette mécanisation scientifique et bête.
On nous apprend désormais que dans notre République, il n’y a plus qu’une constante :Lui et des variables :le peuple. La folie ne commence-t-elle pas pour les individus et pour les peuples quand ils s’arrogent le privilège dont on ne sait quelle surhumanité ? Quand ils se mettent à ignorer que toute politique, même la plus grossière implique quelque idée de l’homme et quelque idée d’une société ?
La République qui devait être plus haute et plus essentielle que les individus est hélas anéantie par une méthode, une mise en oeuvre autour d’un homme providentiel, d’un sauveur suprême au nom d’une aspiration populiste.
Le personnage est devenu le seul possesseur de la plénitude de l’action, absorbant toutes les valeurs dans la sienne.
Le mépris du peuple
On peut affirmer sans être démenti que le système du « matèye », ce mélange de laisser-faire, de laisser- passer et de mépris a déjà eu raison de notre République et de sa démocratie. L’unilatéralisme, l’autisme, l’absence de recherche de consensus, l’intolérance, la violence décisionnelle, tous ces maux sont devenus l’unique méthode pour gouverner.
Le Président couple et découple les élections, prolonge le mandat des élus, s’engage à délocaliser un lycée ; à créer une nouvelle capitale et à mettre fin au rare consensus général ayant existé jusque-là sous son règne : la loi organique portant création de la CENA sans solliciter l’avis du gouvernement ni du parlement. « Il décide seul, se trompe seul » disait un ancien premier ministre
Le peuple sénégalais n’est là que pour recevoir l’action, la subir sans en être en tous points, les collaborateurs. Nos concitoyens sont ravalés à la condition d’instrument, quelle que soit leur valeur et leur compétence. Cette politique tend à les traiter comme des choses puisqu’il s’agit de disposer d’eux
Benjamin Constant, le philosophe, théorisait avec force que l’autorité du prince ne pouvait se passer d’un minimum de débats, de contrôles et de libertés. Le Sénégal actuel qui est entrain de se dessiner sous nos propres yeux lui administre incontestablement un drôle de contre-exemple.
L’opposition nationale toujours si républicaine et responsable est donc avertie sur la nature du mépris, sur l’idée d’une résistance à la confusion, à la hâte, à la versatilité, à la facilité.
Le goût des dépenses
L’histoire exerce sans doute une attraction assez puissante sur tout homme politique parvenu au plus sommet de sa carrière. Le risque est de finir néanmoins par penser que la vanité mène le monde.
Le pouvoir a décidé comme d’habitude de porter seul ses grands projets. Dakar est en chantier. La durée de réalisation des travaux et leurs modalités de financement restent aléatoires. Le train de vie de l’Etat est impressionnant. Le pays dépense sans compter et la prodigalité politique ne touche que le Sénégal d’en haut : les députés reçoivent des véhicules en don sans que l’avis du contribuable sénégalais ne soit sollicité.
La mise en place d’un Sénat pour lequel le Président a choisi sans débat et de manière discrétionnaire, la nomination et non l’élection de 65 sénateurs parmi les 100 membres révèle plutôt les limites en matière d’orthodoxie budgétaire plus que l’utilité éventuelle d’ un bicaméralisme à la sénégalaise.
La réalité finit toutefois par triompher toujours de l’habileté surtout dans ce Sénégal qui dit avoir plus de voix et plus d’influence même si l’on ne croit plus à ce qu’il dit.
D’autre part, les faits du prince se sont multipliés : 5 semaines sans Conseil des Ministres et 3 jours fériés et chômés pour que le peuple assiste à une cérémonie grandiose :une prestation de serment dans un stade, lieu symbolique au nom d’un immortel
Aujourd’hui, un homme assume seul de jour en jour dans ce pays toutes les fonctions de l’esprit, se charge de notre bonheur, de l’ordre, de la puissance, du prestige, de notre avenir et sans doute de sa succession.
Ce pays que nous chérissons tant, le Sénégal qui avait présenté à la chute de la monarchie absolue en France, ses Cahiers de doléances pendant les Etats Généraux de 1789 se laisse maintenant embarquer dans un débat de dévolution successorale. N’entend-t-il donc plus faire école et exception en Afrique ? Ou bien a-t-il simplement oublié que la démocratie doit rester une compétition à armes égales ?
Il est temps pour ce grand peuple d’exister pour résister et reconstruire la République. Une République démocratique, vertueuse et humaniste plus grande, plus forte, plus sûre d’elle-même parce qu’elle aura rassemblé tous les enfants de son Histoire. Le pays doit enfin regarder le problème en face. Si nous restons amorphes, avec un bandeau sous les yeux, nous contentant par dégoût ou par intérêt, par une sorte aussi de remords et de pusillanimité de parlottes éternelles, notre système de valeurs reculera à l’échelle du continent qui voyait longtemps en nous un modèle d’exception.
*Avocat au Barreau de Paris
Docteur en droit
La société sénégalaise a-t-elle perdu ses valeurs ?
L’affaire du film tristement célèbre du concours de danses obscènes organisé dans une boite de nuit il y a deux ans et qui a atterri aujourd’hui au tribunal, continue de défrayer la chronique. Partout on en parle et les imams en font même leur principal thème de prêche en ce début de ramadan. Même si elle ne semble plus signifier grand-chose la pudeur a pourtant toujours été une valeur essentielle dans la société sénégalaise. La question qui nous taraude l’esprit, c’est, qu’est ce qui s’est passé pour que la femme sénégalaise décrite et chantée jadis comme modèle de pudeur, en est aujourd’hui arrivée à un stade où, elle semble avoir perdu complètement des valeurs essentielles comme le Sutura (retenue) et le kersa (pudeur) ?
Il suffit de faire un tour dans les boites de nuit où se déroulent habituellement ces dites soirées sénégalaises, pour se rendre compte qu’un mauvais procès est souvent fait aux femmes. Car, elles sont toujours considérées à tort comme les seules et uniques responsables de toute cette perversion. La responsabilité des hommes est toujours oubliée.
Alors que ce sont eux qui organisent ces manifestations et qui constituent l’essentiel du public qui paie pour venir assister à ce genre de spectacles. Ce ne sont pas simplement des désoeuvrés ou des déviants, mais des hommes de toutes catégories sociales et de toutes catégories socio professionnelles. Des férus des boites de nuit, racontent même que les soirées sénégalaises permettent aux promoteurs de réaliser les meilleures recettes. Ce qui est une preuve éclatante que les prestations offertes sont largement appréciées par le public, par les hommes. On constate donc que même si la responsabilité des danseuses est pleine et entière dans la chaîne d’expression de cette perversion, force est de constater qu’elles ne sont rien d’autre, que de simples maillons et que les autres maillons restent occupés par les hommes.
C’est ainsi que, vouloir combattre la perversion par la répression comme c’est le cas avec les acteurs du film « Goudi town », traînés au tribunal, ne nous semble pas être la stratégie la plus efficiente et la plus optimale. Loin de nous toutefois l’idée de faire l’apologie de la perversion, encore moins de l’encourager. Mais nous voulons tout simplement estimer qu’il est beaucoup plus pertinent, de chercher à identifier d’abord les causes endogènes et exogènes de cette « déréglementation de la société », avant de penser à proposer des solutions idoines. Les origines de la perversion sont diverses et variées :
La mondialisation a fait qu’on est entrain, aujourd’hui d’assister à ce qu’on peut appeler une démocratisation de la sexualité. Avec les NTIC et la libéralisation de l’audiovisuel, la mondialisation favorise beaucoup plus de libertés, de découvertes et d’aventures. Elle expose les jeunes aux agressions culturelles avec l’adoption de modèles importés, qui le plus souvent choquent les populations et finissent par pervertir la jeunesse. Les familles sont aussi mises en cause. Le travail d’éducation et de socialisation qui se faisait afin de préparer les jeunes filles à intégrer la société, imbues de valeurs, ne se fait plus. Ce relâchement des parents en matière d’éducation, est aujourd’hui un des facteurs déterminants de la dépravation des moeurs dans notre société. Mais aussi, les dislocations des familles et les divorces fréquentes ne sont pas pour faciliter les choses. Egalement, l’individualisme a entraîné la disparition des cadres intermédiaires d’éducation c’est-à-dire des tantes paternelles, des oncles et des grand-mères qui jadis, suppléaient les parents dans l’éducation des enfants et surtout des jeunes filles.
Enfin, la paupérisation grandissante de la société, a aussi fait que beaucoup de parents sont pratiquement tout le temps absents des maisons, à la recherche de quoi faire vivre leurs enfants. Ce qui les laisse à eux-mêmes dans la rue, où ils sont exposés à tous les dangers. Ce que certains considèrent comme une démission des parents.
On peut donc dire que la dégradation des moeurs, la perte des repères, le bouleversement de l’échelle des valeurs fondant notre dignité trouvent essentiellement leurs sources dans la mondialisation, la paupérisation et la déliquescence de la famille. Leurs conséquences les plus immédiates sont la perte des valeurs. Tous ces phénomènes, ne sont rien d’autres que des signes révélateurs d’une mutation profonde, qui interpellent la société sénégalaise dans son ensemble.
La solution. Elle passe non pas par la répression, mais par l’éducation, par un retour à nos valeurs traditionnelles et à la religion, qui sont les moyens les plus sûrs, pour extirper la perversion de nos moeurs.
Emile Durkheim a raison de dire que, c’est la force de la société qui peut et qui doit discipliner l’individu tout en lui offrant un minimum de sécurité et de solidarité. Mais si aujourd’hui la société ne parvient plus à jouer convenablement ce rôle, c’est parce que la famille, la religion et l’Etat, n’offrent plus un cadre social réellement valable pour l’intégration des individus. La famille n’offre plus une protection efficace contre les menaces. La religion, malgré le travail sans relâche d’éducation et de conscientisation des fidèles abattu par les prêtres et les imams, semble aujourd’hui avoir perdu sa fonction de contrainte sociale. Enfin, l’Etat placé trop loin de l’individu et trop autoritaire, n’arrive plus à remplir sa fonction d’intégration. Etant donné que c’est par le mécanisme de la socialisation que les individus arrivent à partager les mêmes sentiments, à respecter les interdits et les obligations, il s’ensuit que le problème social de notre société est un problème lié au mécanisme de la socialisation.
Au point de départ il y a l’individu dominé par l’égoïsme naturel, animé de désirs infinis, qu’il faut discipliner pour que l’ordre social soit possible. Si l’éducation suppose une autorité, celle-ci ne doit pas être brutale, imposée par la force : elle doit être voulue et aimée. C’est ainsi que les individus pourront prendre conscience des normes auxquelles ils doivent obéir afin que la société fonctionne normalement. C’est seulement et uniquement par l’éducation qui s’inspirerait de nos valeurs traditionnelles et de la religion, que l’homme décrit par Auguste Comte comme « un humain bâti sur un fond d’animalité », arriverait à se discipliner, à accepter les règles et normes édictées par la société et à s’interdire lui-même tout acte de perversion et par delà, tout autre comportement déviant.
Birane LO
Doctorant en Sociologie UCAD
Baïdy AGNE (Président du conseil national du patronat-Cnp) : 'Le secteur énergétique doit être considéré comme un secteur de 'souveraineté économique'
La crise dans le secteur de l'énergie est préoccupante, selon le président du Conseil national du patronat. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, même si Baïdy Agne loue les efforts de l'Etat pour trouver une solution à cette crise, il n'en demeure pas moins que le Cnp a déjà fait des propositions de sortie de crise. Le président du Cnp est revenu aussi sur la privatisation du terminal à conteneurs du port de Dakar.
Wal Fadjri : Quel regard portez-vous sur le secteur de l'énergie ?
Baïdy Agne : Dans notre Pacte de ‘bonne gouvernance générateur de croissance et d’emplois productifs’, une très grande place est accordée à la résolution de cette crise énergétique. Il s’agit d’un préalable à la mise en œuvre de toute stratégie ambitieuse pour le développement économique du Sénégal, mais aussi pour le renforcement de la compétitivité des entreprises et l’amélioration des conditions des populations.
Depuis le milieu des années 80, l’Etat et des partenaires au développement comme la Banque mondiale, se sont penchés sur notre filière énergétique sans nous apporter une solution définitive. Le constat est là, la crise énergétique, nous la vivons tous, chefs d’entreprise comme tout citoyen sénégalais. Nous devons reconnaître que tous les programmes sectoriels ‘énergie’ successifs ont échoué et qu’aujourd’hui, la situation s’est fortement aggravée avec les fortes tensions sur les marchés pétroliers. C’est pourquoi, malgré la situation très difficile, je salue les efforts entrepris par l’Etat de renseigner sur les mesures urgentes pour assurer la fourniture normale en énergie.
En effet, la reprise de l’activité industrielle de la Société africaine de raffinage (Sar) est intervenue le 22 mars 2007 sur la base d’un schéma de processing. Les importations de butane sont toujours réalisées par la Sar et la dette relative à la subvention et contractée par l’Etat a fortement évolué à la baisse (2,4 milliards francs Cfa au 31 mai 2007). La mise en service par la Senelec de la centrale Kounoune 1 de 67,5 mégawatts, dans le courant du mois de juin, sera la bienvenue. Cependant, les investissements annoncés pour résoudre notre problème de fourniture d’énergie électrique nous conduiraient en 2012.
Wal Fadjri : Quel impact réel ont les délestages sur l'outil de production ?
Baïdy Agne : Je ne sais pas s’il est aujourd’hui important de décrire ou de mesurer l’impact des délestages. La situation est d’une telle ampleur que l’urgence devrait plutôt porter sur les solutions de crise. Personne ne peut vous dire, de façon précise, le coût réel des délestages au niveau du secteur productif. Ce qu’il faut retenir c’est que, d’une façon générale, les entreprises ont enregistré de fortes baisses de productivité et de compétitivité, ainsi que d’importantes pertes de marchés surtout celles tournées à l’exportation.
Les surcoûts de production enregistrés au niveau des entreprises sont essentiellement liés d’une part, à l’achat de groupe électrogène et de fuel, d’autre part, aux paiements d’heures de travail non productif et d’heures supplémentaires de rattrapage, et enfin aux paiements de pénalités pour retard dans les délais de livraison. Et bien entendu, il faut y ajouter les pertes de marché, la détérioration des équipements de production, etc.
Wal Fadjri : Quelles solutions préconiseriez-vous ?
Baïdy Agne : Le Cnp s’est déjà prononcé par ma voix sur cette question. J’ai dit qu’une résolution définitive de cette crise énergétique passe par : le respect des engagements contractuels de toutes les parties prenantes Etat/pétroliers/Senelec ; le renforcement des capacités des nationaux présents dans le secteur énergétique, notamment Elton, Touba Gaz, etc. ; la restructuration financière et l’évolution institutionnelle de la Senelec.
A ces mesures, s'ajoutent la mise en œuvre de contrats de concession/privatisation en y associant le secteur privé national ; la construction d’un ‘hub pétrolier’ et enfin le développement des énergies alternatives (solaire, éolienne, etc).
Le secteur énergétique doit être avant tout considéré comme un secteur stratégique, mieux de ‘souveraineté économique’.
Je vois que l’Etat vient de saisir pleinement les enjeux en étant plus présent dans l’actionnariat de la Sar (57,2 % des actions), mais cela ne suffit pas. L’Etat ne peut être l’actionnaire majoritaire, ce n’est pas sa vocation. Il faut rétrocéder une partie à des privés nationaux pouvant ‘booster’ ce secteur, identifier ce ‘noyau déclencheur’ de notre souveraineté économique.
Je vous annonce que le Cnp va organiser dans une ‘Rencontre sur le secteur de l’énergie au Sénégal’. Nous entendons ainsi apporter une contribution très significative à la résolution définitive de cette crise énergétique.
Il ne s’agira pas d’une rencontre de plus dans la mesure où l’Etat pourra présenter la situation actuelle, ainsi que sa vision stratégique prospective à court, moyen et long termes, et que les investisseurs nationaux que nous sommes vont prendre des engagements décisifs en termes d’investissements.
Regardez par exemple, notre politique de l’habitat, avons-nous une stratégie pour la substitution progressive de l’énergie électrique par l’énergie solaire ? Mieux notre politique énergétique favorise-t-elle le développement de producteurs indépendants, notamment les grandes entreprises industrielles productrices d’énergie pour des niveaux pouvant aller bien au-delà de leur propre consommation ? Et mieux encore, quelle place accorde notre Stratégie de croissance accélérée (Sca) à la résolution de cette crise énergétique qui pourtant constitue le préalable ?
L’entreprise a besoin de moins de politique et de plus de productivité au regard des enjeux qui l’attendent dans les mois à venir aux niveaux d’une part, régional avec l’accélération du processus d’intégration économique, et d’autre part, international avec l’Ape (Accord de partenariat économique) et l’Omc (Organisation mondiale du commerce) .
Wal Fadjri : Dans ce contexte, l'environnement des affaires est-il toujours favorable à l'investissement privé, notamment étranger ?
Baïdy Agne : Oui bien sûr ! Que demande avant tout l’investisseur qu’il soit national ou étranger ? La stabilité politique, nous sortons d’élections présidentielle et législatives apaisées. La paix sociale, nous avons un dialogue social de qualité avec les partenaires sociaux, même si des problèmes existent au niveau du secteur de l’enseignement et de certaines entreprises en difficulté. Une bonne politique macro-économique, le Sénégal est le pays de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) qui a respecté le plus de critères de convergence (6 sur les 8). Si c'est un environnement juridique et judiciaire, le Sénégal est membre de l'Ohada et a adopté les différents Actes uniformes. Mais bien entendu nous devons poursuivre l’adaptation des textes en vigueur à l’environnement actuel des entreprises. Une décision de justice est toujours coûteuse pour toute entreprise. S'il s'agit d'infrastructures de base performantes, le Sénégal n’a jamais connu un tel niveau de développement de ses infrastructures de transport.
Wal Fadjri : Pourtant, il existe toujours des difficultés pour attirer davantage d'investisseurs étrangers ?
Baïdy Agne : Je pense que si nous rencontrons encore des difficultés pour attirer davantage aussi bien l’investissement national qu’étranger ceci est lié à la faible productivité de notre main-d’œuvre, à notre faible capacité d’offres de produits exportables à haute valeur ajoutée, au coût élevé et à la qualité de nos facteurs de production tels que l’électricité, etc. Regardez par exemple quelque chose de très simple : le nombre de jours fériés. Le Sénégal est l’un des pays qui en totalise le plus au monde et pourtant nous ne sommes pas le seul Etat laïc. Je rappelle que les fêtes légales sont fixées par des Lois datant de 1974. Le Cnp a demandé au ministre du Travail d’organiser une concertation nationale pour redéfinir les jours de fêtes légales, prenant en compte à la fois les mutations de notre société, les préoccupations de nos communautés religieuses, ainsi que les exigences de productivité de la nation pour améliorer les conditions d’existence de notre population. Autre exemple : le Code des douanes. Quelle considération est accordée aux investisseurs ? La présomption d’innocence n’en parlons pas ! Notre statut est celui de ‘Délinquant’ et c’est l’une des principales raisons pour laquelle le Cnp a demandé cette réforme du Code des douanes.
Wal Fadjri : En tant président du Syndicat des manutentionnaires, quelle lecture faites-vous de la concession du terminal à containers ?
Baïdy Agne : Tout d’abord, je souhaiterais rappeler que si ce n’était pas le Syndicat des manutentionnaires qui avait pris des positions pertinentes et courageuses (contre l’autorité portuaire) en 1997 sur l’actualisation du schéma directeur du port de Dakar et les discussions subséquentes en 1999 sur l’acquisition et l’exploitation de deux portiques, aujourd’hui on en serait pas là en train de discuter du projet d’extension du terminal à conteneurs et de la réalisation du ‘Port du futur’ où un investissement cumulé de plusieurs centaines de milliards est prévu contre 10 milliards en 1999.
Tout projet d’extension et de modernisation du Port de Dakar visant à hisser les infrastructures d’accueil, les coûts et la qualité des services du Port au niveau international, est salutaire parce qu’il participe à un meilleur positionnement du Port de Dakar et du Sénégal par rapport à ses concurrents.
Cependant, les critères dans le cahier des charges de l’appel d’offre ne permettaient pas aux entreprises sénégalaises de participer. C’est pour cela très tôt nous l’avions souligné et nous nous sommes inscrits dans le schéma de discuter avec l’autorité portuaire pour que l’adjudicataire de cette concession réserve une place importante aux acteurs sénégalais.
Je pense qu’il y aura à gérer l’existant. Dubaï port a été retenu et le directeur général du port m’assure que le processus d’adjudication a été transparent et que tous les compétiteurs ont été informés du pourquoi du choix.
Wal Fadjri : Pensez-vous réellement que l'opérateur pourra changer le visage du Pad ?
Baïdy Agne : Dp ports (Dubaï ports World) est un grand opérateur portuaire qui opère beaucoup de terminaux au monde et semble avoir présenté le meilleur dossier parmi quatre excellents dossiers. Pour le reste, changer le visage du port doit inclure le renforcement de la position de nos sociétés. Donc nous continuons de suivre le processus qui n’est pas encore arrivé à terme.
Wal Fadjri : Quel sera le rôle du secteur privé sénégalais ?
Baïdy Agne : Le secteur privé sénégalais est présent au port depuis plus de 30 ans, contribuant ainsi au développement du port et à l’économie sénégalaise. Il compte continuer à occuper sa place et compte aussi sur l’Etat pour le renforcement de notre souveraineté économique.
Wal Fadjri : Comment avez-vous accueilli la promulgation du nouveau Code des marchés publics ?
Baïdy Agne : L’Etat a beaucoup fait dans ce domaine, et nous ne pouvons que nous réjouir des grandes orientations apportées à ce nouveau code des marchés publics avec la baisse positive des niveaux de caution requis qui passent de 5 % du marché à 3 % maximum, l’allégement des procédures pour les entreprises, la non exigence de la garantie de soumission pour les marchés de prestation intellectuelle.
La suppression de la procédure d'adjudication de même que la procédure de gré à gré désormais limitée aux seuls cas où un unique candidat peut être pressenti et lorsque le secret ou les mesures de sécurité requises par la protection de l'intérêt supérieur de l'Etat l'exige.
En définitive, le nouveau Code des marchés publics oblige les acheteurs publics à définir préalablement leurs besoins en conformités aux principes d'égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures.
Nous ne pouvons que saluer ici cette volonté de transparence et d’allégement des procédures qui anime les autorités publiques.
Cependant, comme j’ai eu à le dire lors de l’atelier de présentation et d’échange sur le nouveau Code des marchés publics du 11 mai 2007, organisé par le Syndicat professionnel des entrepreneurs de bâtiments ( Spebtps), membre du Cnp, on a fait un code, mais sa mise en application peut durer un ou deux ans parce que les acteurs concernés ne sont pas tout à fait en phase avec tous les actifs.
Il ne s’agit pas uniquement pour nous d'édicter des lois et des codes, mais de s'assurer de leur efficacité sur le terrain et de l’impact sur le renforcement de nos entreprises.
A ce jour, en ce qui concerne les travaux routiers, rien ne permet aux Petites et moyennes entreprises d'entrer dans le jeu malgré des critères allégés. Il nous faudrait voir comment les petites entreprises, afin qu'elles puissent augmenter leurs capacités et à terme, accumuler des références et soumissionner. Il s’agit aussi pour l’Etat de mettre en œuvre des politiques plus volontaristes de soutien à l’entreprise sénégalaise face à toutes ces entreprises étrangères. C’est comme disait le président Sarkozy : ‘Mon problème ce n’est pas l’Omc. Je suis élu pour soutenir les Français et les entreprises françaises comme le font les Américains, les Chinois...’.
Wal Fadjri : Dans ce cadre, le chef de l'Etat a-t-il répondu aux attentes du secteur privé ?
Baïdy Agne : Je vous rappelle qu’il y a trois ans, lors de nos Assises de l’entreprise, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, nous a fait l’honneur d’accepter d’être l’avocat de l’entreprise. Je suis heureux de constater, aujourd’hui, que sous son impulsion, le gouvernement a respecté les engagements pris dans le cadre des négociations avec le secteur privé en ce qui concerne la baisse du taux d’impôts sur les sociétés à compter du 31 décembre 2005, la suppression de la taxe d’égalisation et l’affectation progressive de la Contribution forfaitaire à la charge de l’employeur (Cfce) avec une dotation initiale de 500 millions de fCfa en 2006.
C’est pourquoi nous ne pouvons que nous réjouir de la qualité de notre concertation publique privée et des différentes mesures prises par le chef de l’Etat pour améliorer la compétitivité de nos entreprises.
Propos recueillis par
Johnson MBENGUE
Assises nationales : gadget folklorique par ADAMA DIOUF
Assises nationales, voilà ce que l’opposition réunie au sein du Front Siggil Sénégal veut avoir de Me Abdoulaye Wade, Président de la République et (...)
Assises nationales, voilà ce que l’opposition réunie au sein du Front Siggil Sénégal veut avoir de Me Abdoulaye Wade, Président de la République et non moins Secrétaire Général du Parti Démocratique Sénégalais( PDS). Assises nationales veut dire se mettre autour d’une table pour un large débat sur les problèmes d’ordre politique, économique, culturel etc. du pays Mais qui dit assises nationales parle d’abord d’une crise politique, d’un état en faillite, dysfonctionnement institutionnel, absence de dialogue entre l’Etat et les forces politiques oppositionnelles, sociétales et syndicales. En d’autres termes lorsque les forces de centrifuge et de centripète ne sont plus sur le même épicentre. Certes le régime de Wade a délabré notre situation économique, fragilisé et joué nos institutions, mais on n’est pas dans une situation de blocage politique.
Quel est l’intérêt donc de tenir des assises nationales dans un pays où l’Etat et les institutions fonctionnent normalement ?où le Président a été élu démocratiquement avec un taux de pourcentage relativement éloquent ? Ou ce même président s’est vu octroyer une forte majorité aux élections législatives ? Ou le Président canalise les ardeurs et les émotions de son peuple ? Dans un pays ou l’autre frange de l’opposition accepte de dialoguer et de collaborer avec le Président ? Dans un pays où il n y pas de contestation populaire et syndicale dans la rue. Bref je veux dire dans un pays où le climat social est relativement calme ?
Donc parler des assises nationales relève de pure himie et calcul politico-politicien, d’autant plus que celles-ci risquent d’être de fortes empoignades, de débats stériles. N’en parlons pas le coût financier qu’elles engendreront au contribuable sénégalais. Ne faut pas se leurrer, l’ambition première des partisans de Dansokho, n’est pas la baisse des prix des denrées de premières nécessités dont réclame le peuple. Ils ont obsédé par une seule idée, contester à Wade son élection présidentielle et lui forcer d’organiser des élections présidentielles et législatives anticipées. En plus ses assises nationales ne changeront à rien sur le vécu quotidien drastique du peuple sénégalais. Les revendications et les récriminations du pauvre Gorgolou sont plus audibles que celles des membres du Front Siggil Sénégal que chez Wade. D’ailleurs il ne leur accorde aucun respect et légitimité. Eux même savent bien que Wade n’accédera jamais à leur demande. Ils font de la supercherie politique pour marquer leur présence politique existentielle. Ils ont donné à Wade l’occasion rêvée de leur cadenasser et de leur tuer politiquement. Ils oublient que Wade est très préoccupé par la conservation de son pouvoir.
Donc comme le député et l’Imam Mbaye Niang, ces assises nationales ne sont pas opportunes. Nous ne sommes pas dans une situation où il faut convoquer l’opportunité de ces assises nationales qui ne cadrent pas aux aspirations du peuple sénégalais qui sont : la réduction du coût des denrées alimentaires, l’offre suffisante en électricité, en énergie et en eau potable. Ceux qui agitent et ceux qui soutiennent ces ass ises n’ont rien compris des enjeux sociaux.
Source © : Adama Diouf
Mascarade intellectuelle ! par ADAMA DIOUF
Depuis un certains temps une certaine fausse érudition sous le couvert de la « société civile » et une certaine presse sous le couvert de fausse (...)
Depuis un certains temps une certaine fausse érudition sous le couvert de la « société civile » et une certaine presse sous le couvert de fausse neutralité ne cessent de vouer aux gémonies le peuple sénégalais du fait d’avoir accordé un second mandat à Me Abdoulaye Wade. Il ne se passe pas un jour que cette presse dilettante stipule dans ses colonnes cette boulette : « que les sénégalais se taisent, ils ont choisi Me Abdoulaye Wade comme Président de la République, ils doivent assumer, donc ils ne doivent ni rouspéter, ni s’alarmer de la manière dont Wade conduit les affaires du pays et de la cherté des produits et denrées de premières nécessités ». Quel idiotisme pour un « savant » de la plume de penser de la sorte. . A chaque fois que cette presse parle de hausse de denrées, elle conclut bêtement : « que personne ne pleurniche, que personne ne parle, c’est vous (le peuple) qui l’avait choisi ». Voilà un idiotisme doublé d’amateurisme pour des soi disant professionnels de l’information.
Les sénégalais avaient un choix entre Wade et l’opposition (Niasse, Tanor etc.), autrement dit entre la peste et le choléra, deux fléaux séculaires avec leur cohorte de malheurs et de détresse. Finalement ils ont opté pour le premier. Jamais dans l’histoire du Sénégal, un choix aussi chaotique et effrayant s’est offert aux électeurs. Donc un grand dilemme s’était imposé et il fallait l’assumer, et le peuple l’a assumé, contrairement aux opinions de certains olibrius. Le peuple sénégalais a assumé son choix. Assumer son choix ne ut pas dire que « fermer sa gueule », au contraire assumer son choix signifie élever la voix à chaque fois qu’il y a défaillance ou obstruction sur ton choix. Et c’est ça que le peuple est en train de faire, il le fait avec éthique, respect. Donc ceux qui doivent fermer leur gueule, c’est ceux qui passent à longueur de journée de nous tympaniser sur les ondes des radios.
Ce qui est grave dans tout cela, la presse a entraîné dans ce chantage, notre élite, qui affirme avec éloquence et maladresse, « que le peuple ne doit rien dire à Wade parce que c’est son choix ». C’est grave pour un intellectuel de tenir des propos aussi ostentatoires et insultants à l’égard du peuple.
Pourquoi refuse t-on au peuple ce qu’on a accepté à Me Boucounta Diallo, et à Souleymane Jules Diop. Le premier a défendu corps et âme Idrissa Seck qui avoue publiquement d’être enrichi avec l’argent du pauvre contribuable sénégalais. Le second a défendu avec zèle et ardeur Idrissa Seck, tout en vantant ses valeurs morales et cardinales. Aujourd’hui Souleymane Jules Diop est le plus grand détracteur de Idy et ses amis du PDS. Si cette logique s’impose à Souleymane Jules Diop, elle devrait être pareille chez le peuple. C’est tout à fait logique que le peuple décrie celui à qui il confie ses destinées. Si le Sénégal ne marche pas, ce n’est pas la faute du peuple, c’est la faute de Wade. Le peuple choisit, Wade décide. C’est Wade qui est aux manettes, c’est à lui d’assumer l’entière responsabilité de ce qui se passe. La situation du pays est tant que telle, le silence du peuple serait complice. Donc laissez le peuple agir, parler. Tous ceux qui s’agitent par ci, par là, sont imbus de leurs propres intérêts. Ils ont tenté d’une manière à une autre de se rapprocher avec Wade. S’ils sont déçus ce n’est pas la faute du peuple. Le peuple sénégalais n’est pas un godillot pour permettre des soi disant intellectuels d’accéder à leurs besoins. Beaucoup d’intellectuels sont comptables dans ce qui se passe dans ce pays, ils ont tous la plupart fleurté avec le « saint », Wade et lorsqu’ils sont en disgrâce avec lui, il devient le « diable », ils le traitent de tous les noms d’oiseaux en y adjoignant même le peuple. Ils critiquent la passivité et l’immobilisme du peuple. Qu’ils nous disent ce qu’ils veulent. Veulent ils envoyer le peuple à la charnière ? Et eux tous, qui gazouillent, vous ne les verrez jamais dans un cortége de marche ou de protestation. Leur voix s’arrête aux ondes, c’est tout. Ils cherchent à être des stars, ils veulent parler à la place du peuple. Comme Wade ils veulent réduire le peuple à la loi du silence qu’ils laissent le peuple sénégalais en paix. Empêcher la voix du peuple de s’exprimer relève d’une pure mascarade intellectuelle.
Source © : Adama Diouf
« Les Incapables »
Ils ne connaissent rien, ils ne savent rien, ils ne comprennent rien. Ils ne peuvent rien faire de bon, ni de concret. Ils ne savent ni géré, ni (...)
Ils ne connaissent rien, ils ne savent rien, ils ne comprennent rien. Ils ne peuvent rien faire de bon, ni de concret. Ils ne savent ni géré, ni résoudre un problème. Ils sont passifs, laxistes, et immobiles. Ils s’en foutent de la misère, de la souffrance, de la faim et de la soif de la population. L’éducation, la santé, l’agriculture, le sport, bref j’en passe, ils s’en moquent complètement. Par contre ils peuvent mentir, tromper, ruser, voler, violer et même tuer.
Ils, c’est Wade et compagnie ministérielle, conseillère et collaboratrice.
Leur seule préoccupation réside dans la recherche du profit privé.
Quant à leur Chef Wade, il se soucie plus des médaillons, de gloire, d’honneur, de titre, de distinction honorifique, des louanges, des flatteries fantasmagoriques, que du lot et cortége de malheur qui habitent le peuple Sénégalais, qui est en train de vivre sans nulle doute les heures les plus pénombres et les plus dures de son existence et vécu quotidien, avec la hausse inexorable des prix des denrées alimentaires et de première nécessité et du train de vie de l’Etat hautement cher.
Ses ministres et collaborateurs, n’en parlons pas. Ils sont même pires que lui. Ils se rivalisent dans l’art de la flagornerie au « roi » Wade, dans l’art de la médiocrité, du piètre, du mauvais, du mal, de la bassesse sans gêne, de la délinquance et du banditisme, bref dans l’art de la « wadolatrie ». Il ne se passe pas un jour qu’un ministre ou collaborateur de Wade soit mouillé dans des affaires criminelles, malsaines, é dépravation de mœurs sociales, de détournement et de trafic d’argent. Avec Wade on a vu des ministres accusés de « Gorjiggen », de « pédophile », de « travers sexuels », « d’écart de conduite », « d’alcoolique ». Bref on a tout vu avec le Papi Wade.
Les « Incapables » c’est la série d’un film qui se passe nulle part ailleurs qu’au Sénégal. Vous n’avez pas besoin d’aller à Hollywood, ni à l’Opéra de Paris, ni à Sorano, ni à Vox pour le regarder. Le film est une série de chrono 24h sur 24h non stop, ça ne s’arrête jamais, ça se déroule comme un TGV sans limite de visite et sans destination. Il va vite, il écrase tout sur son passage. Il sen fiche des règles de la bonne conduite. L’essentiel qu’il se fasse remarquer heureusement ou malheureusement, importe peu le qualificatif.
« Les Incapables » (le film) se passe en plein jour comme en pleine nuit, ils mettent en scène une bande d’indigents, de nervis, de voyous, bref une horde de gourou qui après avoir conquis l’Etat, pillent tous ses biens matériels, financiers et industriels et toutes ses valeurs sociales et morales.
« Les Incapables » mettent le Sénégal en bas et en ruine. Ils ont su instaurer ruse et d’une manière éhontée, le culte du mensonge, de la violence, de la dépravation des mœurs, de l’incompétence et de l’insuccès. « Sans honte et Sans vergogne, Allez les Incompétents » tel est le slogan favori des « Incapables ». Combien de fois nous a-t-on promis la fin des coupures répétitives et parfois à longueur de journée du courant ? Combien de fois des lois contraires à l’éthique morale et religieuses ont été votées à l’assemblée ou promulguées par Wade ? Combien de fois des affaires de corruption et de détournement se sont révélées ? Combien de fois des ministres se sont comportés dans le haut sanctuaire symbolique de la République comme des voyous et des brigands ?
On a tout vu au palais présidentiel : des insultes, des quolibets, des railleries, des agressions.
Des ministres peureux, complexés, qui n’ont même pas le courage de jeter un regard furtif à Karim, le fils de Wade lorsqu’il rencontre celui-ci dans les couloirs de palais. Ils s’agenouillent devant le petit Karim en lui chantant les « bienfaits » de son père, de sa maman et de ses réalisations. Personne parmi eux n’ose critiquer l’immixtion de Karim dans les affaires du pays.
Ils se contentent de dire communément que « Karim est mon petit frère ou un ami ». Devant Karim, leur mélanine se transforme rouge.
Des ministres qui se font tancer publiquement par Wade. Des ministres et des responsables jugés incapables par Wade d’assurer la relève. Seul Karim, « son fils toubab » peut assurer la succession dans « un pays nègre » dans sa pensée, dans sa culture.
Aujourd’hui avec le régime de Wade tout est permis, personne n’a peur du chef. Les commerçants ou les vendeurs de mauvaise foi augmentent comme bon leur semble les prix des denrées alimentaires et des articles. L’Etat avoue son incapacité et son impuissance face à cette pagaille et indiscipline notoire sur la flambée des prix. C’est faux, de nous faire croire que celle-ci est liée au contexte économique international. Il n y a ni hausse de prix chez nos voisins frontaliers. Le problème en est qu’on est dirigé par des « Incapables », des incompétents, des tocards, des nullards, des médiocres qui sont dépassés et accablés par la cherté de la vie. Il est temps qu’ils bougent leur c… par respect je m’arrête là.
Source © : Adama Diouf Chroniqueur sur Xalima.com
Installation des membres du sénat : L’espoir trahi des sénégalais d’amerique par ELIMANE
Nonobstant la position que chaque sénégalais a, de l’utilité ou non du sénat, d’abord supprimé à la survenue de l’alternance, puis réinventé sept ans plutard, Chaque sénégalais d’amérique, attendait avec beaucoup d’intérêt, le nom de la prochaine personnalité, représentante des immigrés d’Amérique du nord. La publication de la liste des sénateurs, sans la présence d’un membre de notre communauté est ressentie comme une rejection abjecte de ce que nous représentons, et pour le dire simplement, une humiliation de (...)
Nonobstant la position que chaque sénégalais a, de l’utilité ou non du sénat, d’abord supprimé à la survenue de l’alternance, puis réinventé sept ans plutard, Chaque sénégalais d’amérique, attendait avec beaucoup d’intérêt, le nom de la prochaine personnalité, représentante des immigrés d’Amérique du nord. La publication de la liste des sénateurs, sans la présence d’un membre de notre communauté est ressentie comme une rejection abjecte de ce que nous représentons, et pour le dire simplement, une humiliation de tous les sénégalais d’Amérique.
Cette gaffe politique, dont seuls les responsables du Pds ont le secret, expose au grand jour, la médiocrité de certains responsables, dont la démarche de dénigrement de l’autre, pour obtenir eux mêmes le poste à pouvoir, vient d’aboutir à cette catastrophe, dont les conséquences restent à déterminer au niveau du mental des sénégalais et de leur attitude vis à vis de leur gouvernement.
Il me semble que, certains arguments sont entrain d’être distillés pour justifier l’injustifiable.Par exemple :
Le faible nombre d’inscrits aux élections, est un argument imputable aux responsables du pds et qui ne tient pas la route. Le nombre d’immigrés aux Etats Unis est dix fois moins que le nombre Européen. Il est par contre certain, que l’apport total des émigrés est de plus de trois cents milliards par an, est un nombre dont les sénégalais d’Amérique peuvent réclamer le quart. Une fraction parfaite pour bénéficier au moins d’un siége de sénateur. -La responsable du mouvement des femmes du pds qui était la plus attendue serait semble –t’il un personnage controversé .Cet argument est plus que tiré par les cheveux. En fait, de tous les prétendants possibles, Madame Djobé Diop était attendue parce que, du point de vue intellectuel, elle est titulaire d’un BTS de secrétariat obtenu à Paris. Elle a travaillé à la mission du Sénégal auprés des Nations Unis avant d’être assistante du Direteur Général D’air afrique en amérique du nord. Cette personne calme de nature, joviale à souhait et surtout serviable,emploie dans son restaurant qu’elle gère à merveille,une dizaine de sénégalais. Qui parmi ceux qui vivent parmi nous présente un meilleur profile ? Personne,tous des tocards. Chaque sénégalais ici, te dira que Djobé est gentille et d’un commerce facile,elle est seule qui peut représenter tout le monde. Si cette personne est rejetée, qui peut faire confiance à Wade et son parti ? Cette gaffe est irréparable, elle restera gravée dans nos mémoires à jamais.
Elimane ...
La chambre des miracles
mardi 21 août 2007, par Nettali /
C’est fait. Les notables de la République viennent de désigner ceux qui vont siéger au Sénat ; institution censée incarner ce que la démocratie a de plus valorisant au sens de l’éthique. Ethique ? A l’origine, cette chambre était pourtant l’essence même de la sagesse dans le commerce de la vie des hommes, comme en atteste, aux origines romaines, son rôle dans ce qui fait que, deux millénaires plus tard, l’opinion d’un hobereau tropical vaut celle d’un prince consorts. Les savants ont appelé cette formidable création le miracle…romain. Rapporté aux usages en cours dans nos systèmes de gouvernance tout le monde se retrouve dans ce que l’usage commun appelle donc chambre. Avec tout ce que cela comporte comme intimité. Comme dans un couple ! Ici les deux tourtereaux sont le peuple et ses institutions. Mais le paradoxe demeure dans ce que ce mariage ne sera pas fête. Ce Sénat-ci sera comme toutes les chambres. Pour abriter hontes et secrets.
"L’esquiveur"
mardi 7 août 2007, par Nettali /
La stratégie du "bouc émissaire", telle est la méthode de sa demi-majesté Karim Wade. Chaque fois qu’on lui tape dessus, il dénonce des réseaux quelque part camouflés qui ne lui voudraient pas que du bien. Dans l’affaire du Corbeau, le débat a été noyé par l’ombre des nombreux commanditaires. Cela permet toujours d’éviter le débat comme c’est encore le cas avec le rapport accablant des syndicalistes architectes. Rien que des maîtres chanteurs et la voie est bien tracée.
Soupe à milliards
vendredi 3 août 2007, par Nettali /
Le pays est comme cheval dopé depuis quelques jours. Les apparences sont trompeuses mais on est en plein dans les grandes manoeuvres politiques. La finalité - question non tabou en République - c’est la succession du Président. Gorgui a mis en place son schéma, l’oeil rivé sur les seuls intérêts de sa famille. Libérale ou biologique, c’est presque pareil puisque l’enjeu est d’assurer un avenir bien reposant à...l’aîné de la maison. Mais qui pourra résister au quarté tout en milliards que pourraient Gorgui, Karim, Idy et Pape Diop. Le peuple sénégalais, pardi !
"Dans le vent"
lundi 16 juillet 2007, par Nettali /
Ce qui singularisait le Sénégal des autres pays, c’était dabord et avant tout la capacité qu’ont les citoyens de ce pays à anticiper et à désamorcer les tensions avant qu’elles n’éclatent. Curieusement depuis quelques années, on a comme l’impression que ce talent nous file entre les doigts. Et comme des feuilles au gré du vent, nous attendons que les dieux décrètent à notre place. Est-ce à dire que nos voisins nous ont piqué notre petit génie sénégalais ? Pour ne laisser sur la table que des restes du genre : filouterie et "kakatar-eries" ? Goorgoorlu
Cours magistral
vendredi 20 juillet 2007, par Nettali /
Après les leçons administrées aux députés, le 17 juillet dernier, le président Abdoulaye Wade ne décélère pas. Gorgui a maintenu sa cadence toute professorale les jours suivants, ordonnant, cette fois-ci à ses ministres, de travailler avec méthode, comme le fait si bien Sarko, son hôte dans une semaine. Les ministres de Wade sont donc invités à tenir un tableau de bord –ou chronogramme – pour utiliser son mot, qui « permettra de suivre, pour chaque projet, les niveaux et délais de réalisation », selon la teneur du communiqué du Conseil des ministres de ce jeudi 19 juillet. Pour rappel, ces fameux « délais de réalisation » ont coûté son poste à l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, de son propre aveu. C’est dire que l’actuel PM Haguibou Souamré doit veiller à faire suivre à la lettre les prescriptions et préceptes de Me Wade. Lequel a opportunément fait noter, en bombant le torse, une « arrivée massive, dans notre pays, des investisseurs ». Et donc, une foultitude de projets. Que n’eût-il fait pendant qu’il y est de réactiver le BOM (Bureau organisation et méthode) si cher à Senghor. Cela éviterait au Prof Wade, agrégé d’économie, des urticaires en découvrant, souvent trop tard, que ses collaborateurs ne sont pas à la hauteur de ses ambitions déclarées. Goorgoorlu
CHEIKH BAMBA DIEYE, DEPUTE, SECRETAIRE GENERAL DU FSD/BJ
« Un groupe financier est là qui fait du détournement d’objectif sur des deniers publics pour rentabiliser leurs propres investissements »
mardi 18 septembre 2007, par Nettali /
La grande priorité est au niveau de l’investissement. Telle est la conviction du député Cheikh Bamba Dièye du Fsd/Bj, réagissant sur la Voix de l’Amérique à la Déclaration de politique général du Premier ministre Cheikh Hadjibou, hier à l’Assemblée nationale.
"Quand on travaille pour la mobilité urbaine, il faut savoir qu’il y a des populations qui souffrent du fait qu’aujourd’hui, pour aller à Dakar, il faut se réveiller à 4 heures du matin dans la banlieue, trimer dans 3 cars rapides avant d’y arriver. Alors pourquoi créer une autoroute à péage. Lorsqu’il faudra emprunter de l’argent sur le dos des Sénégalais et en sus faire payer à ces Sénégalais des droits de passage. Alors que les experts sénégalais avaient réfléchi sur trois variantes qui auraient pu régler le problème de la mobilité urbaine pour la banlieue. Aujourd’hui, je pose la question de savoir pourquoi cette autoroute à péage ?", s’interroge le député Cheikh Bamba Dièye. Ce dernier ne semble pas non plus comprendre les motivations du pouvoir relativement aux chantiers ouverts sur la Corniche ouest. "Deuxièmement, pourquoi aussi la Corniche Ouest, d’autant plus que son impact sur la mobilité est très réduite ?"
Toutes choses qui, dit-il, le pousse "à réfléchir". "Je me suis dit : qu’est-ce qui se passe au Sénégal ? Est-ce qu’on ne serait pas dans une configuration où l’investissement public est orienté pour servir les intérêts de groupes financiers ? En d’autres termes, lorsque des gens investissent dans un coin et qu’ils veulent le valoriser, il faudrait qu’on amène les deniers publics pour servir de support à la valorisation d’un investissement privé. Et ça c’est extrêmement grave", dénonce Cheikh Bamba Dièye.
Il estime dans la même veine que la déclaration de politique générale n’est pas une priorité mais l’équation de l’investissement. "Vous savez, j’ai eu à le dire à la tribune de l’Assemblée nationale, que c’était en cette année la 5e fois que nous consacrons au discours de politique générale. En réalité, l’ensemble des priorités et des voies sur lesquelles on devrait travailler a été déjà balisée par les quatre Premier ministres qui sont passés avant lui. Et pour moi, il y avait des questions essentielles sur lesquelles j’aimerais bien que le gouvernement donne des réponses. Et franchement, je n’ai pas eu de réponses. Parce que, en réalité, Au Sénégal, la véritable priorité, c’est une priorité sur les investissements".
Et de poursuivre : "J’ai dénoncé devant le Premier ministre le fait que depuis 2000, il n’y a pas de loi de règlement. L’Assemblée a voté des budgets depuis cette année et ils ne savent exactement pas comment ces budgets ont été exécutés, si les budgets définis ont été respectés et s’il y a eu oui ou non détournement d’objectif. Sur toutes ces questions, pas de réponses".
A en croire le Secrétaire général du Fsd-Bj, l’Etat mène une politique économique qui mène à l’impasse : " pour les mêmes causes qui nous ont amenés à perdre les financements des Américains sur la Plateforme de Diamniadio pour un projet sur lequel aucune étude n’a encore été faite, nous risquons encore de pâtir et de subir les conséquences, surtout d’un groupe financier qui est là bien présent, que tout le monde regarde sans jamais oser le nommer et qui fait du détournement d’objectif sur des deniers publics pour rentabiliser leurs propres investissements. Tout cela est très déplorable, compte tenu des urgences du Sénégal en matière de lutte contre la pauvreté et pour accélérer la croissance », a soutenu le député Cheikh Bamba Dièye, Secrétaire du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno jubël (Fsd/Bj).