IDEES
Mourir pour des idées…
Amadou Gueye NGOM Lundi 21 Sep 2009
« Borom auto kiko jiitu lay klakxoné »- l’automobiliste ne klaxonne qu’en direction de ce qui se trouve devant lui, m’a rappelé plaisamment un cadet de Seneweb. L’image m’a plu par son sens analogique qui rejoint un dicton moins moderne : « ku boot bukki xaj baw la »- le compagnonnage de l’hyène ameute les chiens. Ce dicton à double sens renvoie aux conséquences de la mauvaise fréquentation mais signifie également qu’une réputation bonne ou mauvaise n’est jamais de tout repos. C’est bien là le sort des porteurs d’idées que la critique de bon ou mauvais aloi n’épargne guère. Par contre, la chanson dont est extrait le titre de cette chronique fait allusion à ces gens qui se disent prêts à mourir pour des idées… A condition, sous entendu, que ce soit les autres qui meurent à leur place. Un sacré privilège pour lequel beaucoup de compatriotes se sentent la vocation.
Les commandants en chef de ces escadrons de la mort dont l’héroïsme aspire à la retraite entonnent le même cri de guerre : - « armons-nous… Partez !
Les lacrymogènes, matraques, coups de crosse, faut bien que d’autres les essuient à leur place. Ce serait une catastrophe nationale que le pays perde des comme eux. Mais à y regarder d’un peu plus près, on constate que c’est juste de l’ivraie qui pousse par dépit, après avoir germé dans les limons fertiles de l’opportunisme.
Depuis le début de l’ « Alterfolie », combien de va-t-en guerre ont servi d’hommes de mains ou de mercenaires aux sacrifices rituels du commandant de brigade ayant pignon sur Sédar Avenue? Rien qu’à l’Assemblée nationale, ce décompte glace d’effroi.
L’aspect le plus exécrable chez ces individus est qu’après avoir galvanisé et poussé les simples d’esprit à l’hécatombe, ils s’arrangent toujours pour récolter les dividendes de leur « nationalisme ». Ces fanatiseurs existent dans presque toutes les catégories socio-professionnelles : marabouts déguisés en chef de nervis tabasseurs de journalistes, syndicalistes marrons. On en trouve jusque dans les campus où sévissent les inspirateurs d’années blanches qui s’ enrichissent, par la suite, des cours particuliers qu’ils dispensent aux gosses de riches. Honte également à ces patrons de presse qui aiguillent des reporters inexpérimentés vers les pistes menant aux chantiers de la Direction des Inincubations criminogènes.
Dans ce cher pays qui est le mien et auquel on attribue 95% de musulmans, il est « laïquement » correct de dire aux filles de joie : -« armez-vous d’un carnet sanitaire et …Faites vous maudire par l’Islam.
Rien que des héros, vous dis-je! Mourront-ils pour nos idées?
Qu’Allah ait pitié d’eux et ne se presse pas pour nous!
Amadou Gueye Ngom
Critique social