Circulez, la République joue !
Un coaching gagnant, comme on le dit souvent, signifie que l’on ait eu l’inspiration sublime de mettre un ou des remplaçants au moment opportun et dans des conditions idoines pour mieux booster une équipe de football quelconque vers la victoire.
Un joueur «boudeur» aux yeux de l’arbitre ou déjà remplacé pour blessure, pour indiscipline tactique ou pour ses limites techniques ne peut plus revenir dans la partie. En prenant le gouvernement pour une équipe de football et lui comme un entraîneur infaillible, notre Président national a oublié ou délibérément snobé les primaires fondamentaux des lois qui régissent la pratique de ce sport
«ku gedd sa yaay mo àyee.»( l’Alternoce).
Le récent remaniement du gouvernement a fini de consacrer le règne abominable des «revenants» et des «boudeurs». Dans la mythologie négro-africaine et spécialement wolof, le «revenant» et le «boudeur» demeurent respectivement l’aède de la peur et le réceptacle de la risée publique. Par et dans la cognition populaire, le «revenant» vogue dans un océan de dangerosité obscure, nuisible et fatale en marge du monde des humains alors que le «boudeur», par ses enfantillages décrépits et ses chantages avachis, cupides et calculateurs, passe pour le clown public car comme le dit l’adage wolof
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que le régime en place depuis 2000, que le parti-Etat du Pds a fini de transformer notre pays en un gâteau succulent, en une galette à se partager entre mercenaires cupides, entre prébendiers sans vergogne, entre profiteurs et usurpateurs de pouvoir sans aucune moralité.
Quel est aujourd’hui le souteneur de ce régime qui ose nous dire les yeux dans les yeux que ce nouveau gouvernement pléthorique à souhait va dans le sens de l’allégement des souffrances de notre peuple
les cassures sont visibles et les disparités trop profondes, trop tranchantes? Dans la conduite des affaires de la Nation, on se trompe de cible et plus profondément encore, de priorité. Que l’on s’entende une fois pour toute, le peuple sénégalais ne vit pas de politique politicienne, il aspire à mieux c’est-à-dire à la quiétude, à l’émergence économique et au bien-être. Depuis ces bonnes dix dernières années, le Sénégal avance à plusieurs vitesses
: ce nouveau gouvernement fait de «revenants» et de «boudeurs» est un indicateur infaillible de la volonté de nos décideurs actuels à remailler et à recontrôler un électorat national qui boudent et/ou qui s’échappe de plus en plus. Wade pense plus à l’avenir de sa formation politique (le mirage de la parité aidant) et à la consolidation douteuse de la Génération du concret, seuls gages de son obsédant entêtement pour une dévolution monarchique du pouvoir. ; seul compte à ses yeux assassins la pérennisation de sa splendeur. Que l’on ne s’y méprenne point Que les indigents (l’écrasante majorité du Peuple) se heurtent quotidiennement à la cherté des produits de première nécessité ou aux maigres récoltes pourrissant entre leurs mains impuissantes, que la jeunesse désemparée se rue et se suicide en haute mer pour le mirage de Barcelone, on ne pense au sommet de l’Etat qu’au recasement de mécontents. Que bon nombre de nos braves femmes laissent leur vie en voulant donner la vie, qu’un pourcentage assez éloquent de ces mêmes bébés passe l’arme à gauche avant d’ouvrir les yeux à la vie, la République-monarchie cherche encore et encore les sales et crottés moyens de se maintenir au pouvoir après 2012. Que nos braves étudiants étouffent dans les facultés, que les artisans, pêcheurs et autres nécessiteux se noient quotidiennement dans un océan de privations, le pouvoir libéral ne s’en émeut point
? et ne mobilisent qu’à partir des centaines de millions distribués à un peuple qui y voit le seul moyen de reprendre ce qui lui a été indûment extorqué Savez-vous Monsieur le Président que les incultes, les saltimbanques, les marionnettes, les polichinelles, les bateleurs et les guignols qui entourent le «prince héritier» et qui vous menacent à longueur d’année par des chantages chimériques en bombant en toute circonstance le torse de l’arrogance, n’ont personne derrière eux
? Les prédateurs de l’Etat et de la République qui se sont sucrés et enrichis sans retenue à force de malversations, de corruption et de détournements, vous ont-ils dit que le peuple a la mémoire courte, qu’il a oublié les gouffres obscurs de l’anonymat et l’indigence d’où vous avez eu le «grand cœur» de les sortir il y a à peine une décennie
! : quelle parité Le nouveau gouvernement compte douze femmes (sur quarante-deux membres) en son sein
Beaucoup de nos concitoyens ne comprennent pas que l’on puisse s’appesantir autant sur un sexisme suranné et antagonique, sur une discrimination surréaliste que l’on veut positive à l’encontre des femmes, de nos braves femmes encore mal en point pour tenir convenablement le rôle que l’on s’efforce coûte que coûte à vouloir leur faire jouer. A l’heure actuelle, la parité est une chimère, un vœu pieux, un leurre de plus pour mieux ferrer un plus que consistant, un plus que séduisant électorat féminin dans la seule perspective de l’échéance présidentielle de 2012. Trêve de plaisanteries : on ne gère pas un pays par des arnaques électoralistes, par des contorsions calculatrices, par des convulsions et hallucinations politico-politiciennes émises à dessein et par des combines mafieuses sur le dos des majorités muettes car assurément bon nombre de nos sœurs (surtout celles du monde rural) ne se sentent pas encore concernées par ce dit combat de la parité.
; il vous attendait dans un renouveau fait d’une austérité dans les dépenses de prestige ou de clientélisme politique et dans une bonne redistribution des Finances publiques entre les priorités accablantes pour notre jeune Nation. Le peuple essoufflé, Monsieur le Président, ne peut comprendre votre boulimique et démesuré gouvernement qui va encore une fois engloutir une majeure partie de nos ressources nationales qui auraient dû servir à mieux soigner les disparités sociales ou à atténuer concrètement le poids lancinant de votre indigence. Le peuple impécunieux et miséreux vous attendait sur le dégraissement du train de vie faramineux et singulier de votre appareil d’Etat
En vérité nous avons plus besoin d’ austérité dans la conduite des af faires de ce pays, dans les maigres Fi nances publiques qui demandent plus que jamais à être affectées dans les secteurs vitaux de la vie nationale.
Pour avoir choisi de mettre notre pays en perpétuelle campagne électorale, Monsieur le président de la République, vous avez ouvert une large brèche à tous les maîtres chanteurs politiques de ce pays. Et la suite logique de tant de tergiversations coupables, de tant de méprises et d’errements déplorables, est que le gouvernement vidé de sa substance, dépouillé de ses ornements et lapidé dans sa splendeur, a depuis belle lurette perdu la force de son mythe et telle une âme en peine, il erre et s’étire au risque d’aiguiser tous les appétits même les plus sordides, les plus loquaces et les plus inattendus.
car beaucoup de nos c Je vous concède, Monsieur le Président ce manque de lucidité dans le choix des priorités nationales, ce pessimisme égarant sur le génie du peuple sénégalaisompatriotes ont choisi de vous vendre leur dignité au cénacle des intérêts particuliers et partisans et naturellement, vous semble-t-il que l’on puisse tout se permettre en ayant mis en avant l’achat des consciences comme seul mode de gestion des affaires et des hommes de la cité.
Le peuple souverain tranchera sans aucun doute le débat. Alors chacun d’entre nous répondra de ses actes. Qu’il sera beau ce jour-là d’être du côté des justes et des vertueux Je suis du reste convaincu qu’il arrivera bientôt un moment où tout se payera cash dans ce pays
Amadou FALL - Enseignant à Guinguinéo / Zemaria64@yahoo.fr /zemazia64@hotmail.fr