mal gouvernance : le nec plus ultra
le nec plus ultra dans les gammes de mal gouvernance !
Le Soleil : Vendredi 6 Fév 2009
Le ministre de l’Intérieur opposé à la mise en place d’un syndicat de la police.
Le ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy, a fait part hier de son opposition à la mise en place d’un syndicat des policiers au Sénégal. ‘’Sur cette question, ma réponse est non’’, a réagi M. Sy en réponse à l’interpellation de certains députés à l’occasion du vote du Projet de loi n°66/2008 relatif au statut du personnel de la police nationale. Pour le ministre de l’Intérieur, ce n’est parce qu’il existe un syndicat des policiers en France qu’il doit en être de même au Sénégal. ‘’Ce qui se fait en France, se fait en France. Nous sommes un Etat souverain’’, a-t-il dit. Néanmoins, il a souligné que des voies de recours existent lorsque les policiers sentent que ‘’leurs intérêts sont lésés’’.
Nettali : Vendredi 6 Fév 2009
REGLEMENT TOTAL DE LA DETTE INTERIEURE : Abdoulaye Diop annonce que l’argent est disponible, mais il reste des réglages à faire.
NETTALI.NET - Le ministère de l’Economie et des Finances poursuit sa campagne pour expliquer, pourquoi l’État n’a pas encore à ce jour payé totalement la dette intérieure. Les autorités sénégalaises s’étaient engagées à éponger toute la dette intérieure au plus tard le 31 janvier 2009. Or, depuis que des responsables d’entreprise ont annoncé que l’État leur doit toujours de l’argent après le 31 janvier 2009, le ministère de l’Economie et des Finances tente de donner des explications. D’après les chiffres officiels, sur les 174,9 milliards de Fcfa de dette intérieure, l’État déclare ne devoir maintenant que 43,763 milliards de Fcfa.
Le ministre d’État, ministre de l’Economie et des Finances a avancé pour se justifier que l’État était confronté à des dépenses prioritaires, l’obligeant donc à ne pas solder toute la dette intérieure. Une explication qui ne convainc guère. Son ministère revient à l’assaut, et fait le point sur la situation du règlement de la dette intérieure au 2 février 2009 dans un communiqué de presse. Le ministère de l’Economie et des Finances annonce même que l’argent est disponible pour le règlement de cette date, mais qu’il y a des réglages à faire avec une mission du Fmi qui est en ce moment au Sénégal.
La situation se présente ainsi, selon le ministère de l’Economie et des Finances. Les impayés sur l’encours de 174,9 milliards de francs Cfa sont évalués à 43,763 milliards (2,663 milliards pour 2007 et 41,100 milliards pour 2008). Ainsi, sur le total de 174,9 milliards, il a été payé 131,144 milliards. Et le ministère de l’Economie et des Finances de donner trois raisons qui expliquent le non apurement complet de cet encours au 31janvier 2009.
D’abord, il y a des règlements intervenus au profit de divers correspondants du Trésor (Agences et établissements publics) pour environ 48,0 milliards de Fcfa. Ensuite, des règlements pour environ 30 milliards de Fcfa, au titre de dépenses urgentes, de souveraineté et de sécurité qui ne pouvaient être différées. Ensuite, la non-consommation de 20 milliards de francs Cfa du prêt de la France par le biais de l’Agence française de développement (Afd).
A la suite de ces explications, le ministère de l’Economie et des Finances donne la stratégie de l’État pour résorber la dette. Les services de Abdoulaye Diop annoncent une régulation des dépenses du budget de 2009 qui a démarré dès ce mois de janvier. Le ministère de l’Economie et des Finances n’écarte pas l’éventualité de recourir à une loi de finances rectificative. De même de recourir à l’emprunt. Ce qui est fait, annonce le ministère de l’Economie et des Finances puisque « l’argent pour régler toute cette dette est disponible. Reste quelques réglages à faire avec la mission du Fmi en séjour à Dakar, depuis ce matin, pour une semaine ».
Par ailleurs, le ministère de l’Economie et des Finances explique que « la situation de la dette intérieure avec des arriérés évalués à la date du 31 octobre à 174 milliards de francs, est une situation exceptionnelle, expliquée par les chocs exogènes liés, sur le marché international, au renchérissement des produits pétroliers et des produits alimentaires. En 2008, le prix du bail a connu une montée exceptionnelle et historique, dépassant même 140 dollars le baril. ».
Les services de Abdoulaye Diop ajoutent : « Ces chocs ont engendré une crise de la dette intérieure, du fait de la vulnérabilité de l’économie sénégalaise. En voulant endiguer ces chocs et leurs conséquences néfastes sur le niveau des prix et sur le niveau de vie des populations, l’État avait opté pour une politique de subventions afin que les populations ne subissent pas les effets de l’inflation importée. Le Gouvernement à du dégager sur la période 2007-2008, une enveloppe globale de 232 milliards Fcfa pour des subventions sur différents produits, alimentaires et produits. ».
Auteur: Mayaram
Seneweb.com : Jeudi 5 Fév 2009
Agression : Kara Thioune et Cambell Dieng retournent sur les lieux du crime
Les journalistes Karamogo Thioune et Kambell Dieng ont participé ce jeudi à la reconstitution des faits, dans le cadre de l’enquête ouverte par la Gendarmerie nationale suite à leur agression. Cette reconstitution conduite par la Brigade de gendarmerie de Colobane s’est faite en présence des journalistes témoins des faits, mais aussi des responsables du Comité de normalisation du football. Les journalistes maintiennent leurs accusations contre les membres de la Brigade d’intervention polyvalente, qui les auraient agressés lors d’un match international au stade Leopold Sédar Senghor.
Le président de la République, malgré les preuves sonores fournies par les journalistes, défend la version selon laquelle les journalistes auraient voulu agresser un joueur de l’équipe sénégalaise. La presse sénégalaise a dénoncé ces derniers jours les lenteurs constatées dans l’enquête. Boubacar Cambell Dieng a effectué un séjour d'un mois dans un centre hispitalier suite à cette agression dont les auteurs n'ont pas encore été indentifiés.
Une autre enquête, ouverte après la mise à sac des locaux des journaux sénégalais L’As et 24 H Chrono, connait les mêmes lenteurs. L’Assemblée nationale serait dans l’attente d’un feu vert du président de la République pour engager les poursuites contre l’ancien ministre Farba Senghor, une des personnes citées dans cette affaire.
24hchrono : Jeudi 5 Fév 2009
Plus d’un mois sans carburant aux différents services de la Ville de Dakar: Elton ferme ses robinets à Pape Diop
Les différents services de la ville de Dakar n’ont pas bénéficié de dotation de carburant depuis l’année dernière. La société pétrolière fournisseuse principale de la Mairie de Dakar a fermé ses robinets pour un dette impayée. L’hôpital principal a également fermé ses portes aux agents municipaux de Dakar.
La ville de Dakar est elle en banqueroute ? C’est la question que l’on peu se poser. En effet, depuis l’année dernière, la ville de Dakar n’arrive pas à honorer ses engagements vise à vis de certaines sociétés. Et les principales victimes sont ses travailleurs. De sources concordantes, la Mairie de Dakar n’a pas livré d’essence aux différents services qui lui sont rattachés. Cela s’explique par le fait que la Mairie de Dakar doit plusieurs millions à Elton son principal fournisseur d’essence. La dernière livraison de carburant remonte au mois de Décembre dernier, nous indique cette autre source qui rapporte par ailleurs que même les salaires tardent à tomber. «Nous sommes le 5 janvier, jusqu’à présent les gens ne sont pas payé. «Au mois de janvier dernier nous avions été payé en milieu du mois», indique cet agent municipal sous couvert de l’anonymat. Cette dette très élevée de la ville de Dakar a obligé les responsables de la station d’essence de fermer les robinets jusqu’à ce que cette dette soit payée. Autre exemple qui montre que la ville de Dakar a des difficultés financière, les travailleurs municipaux ne sont plus acceptés par l’hôpital Principal. Cela est également du a une dette colossale que la Mairie de Dakar doit à cette structure sanitaire. «Il y a plusieurs factures qui sont encore impayées par la ville de Dakar et ses services», rapporte cet interlocuteur. Il confirme également que la ville de Dakar a des difficultés financières, car elle ne verserait plus à l’Ipres. Les travailleurs reçoivent tardivement leur salaire. D’ailleurs les heures supplémentaires ne sont pas encore payés». Il faut également signaler que les différentes Asc de la ville de Dakar n’ont pas bénéficié de subventions cette année.
Auteur: Sambou BIAGUI
USA- A l’occasion du 50e Breakfast Prayer Day :Moustapha Niasse parmi les invités de marque de Obama .
06-02-2009
Par Astou Winnie BEYE
Pour la 57e édition du Breakfast Prayer Day (Petit déjeuner de prières) organisé par le Sénat américain, le Président américain Barack Obama a invité l’ancien Pm du Sénégal, Moustapha Niasse. Cette cérémonie a eu lieu hier, à Washington. Au cours de ce petit-déjeuner, des interventions de haute facture, prononcées à l’occasion de cette rencontre, ont recentré les urgences qui interpellent les dirigeants du monde, sur les questions de bonne gouvernance, de démocratie, de développement autogéré. En effet, «un accent particulier a été mis sur les politiques publiques en faveur des catégories défavorisées que sont les femmes et les jeunes, notamment dans les pays du sud où les masses paysannes et les travailleurs subissent de plein fouet les effets de la mondialisation et des crises financières qui affectent même l’économie des pays industrialisés».
L’allocution du Président Obama a été accueillie chaleureusement, car elle a confirmé, en des termes très clairs, sa détermination à réaliser une synthèse dynamique entre les capacités de l’Amérique et celles des autres Nations. Ceci, «pour relever, ensemble, les défis de la modernité, pour réhabiliter les valeurs de justice, de croissance, dans un monde de paix».
Des prières ferventes ont été formulées, sur le Saint Coran, sur la Bible et sur la Thora, pour que la paix et la solidarité marquent de nouveau l’évolution du monde et les relations de coopération entre les Nations et les Etats, rapporte un communiqué de l’Afp que dirige Moustapha Niasse.
Stagiaire
LE QUOTIDIEN :
POSITION - Les entrepreneurs des Tic se désolent .
06-02-2009
Le boycott des appels est «contre-productif et inacceptable»
Par Safiétou KANE
L’appel au boycott des services de la téléphonie, vendredi 6 février, lancé par les mouvements et associations de consommateurs est jugé «contre productif et inacceptable» par le Rassemblement des entreprises du secteur des Technologies de l’information et des télécommunications (Restic). Cet appel a été lancé en début de semaine par le président de l’Ascosen pour protester contre la promulgation et l’application de la redevance sur l’utilisation des télécommunications (Rutel). Le Restic, dans un communiqué envoyé à la presse, estime que les services du mobile sont plus «qu’une commodité, une nécessité pour la majorité des consommateurs. Son boycott causera un désagrément inutile aux usagers et un manque à gagner pour les opérateurs qui ont investi massivement pour assurer un service de qualité à des tarifs compétitifs».
Ainsi, il invite l’Etat à une réflexion stratégique «sur l’assiette et le taux de redevances appliquées de manière discriminatoire aux opérateurs de téléphonie mobile alors que l’utilisation transversale du spectre permet d’envisager d’appliquer la Rutel aux secteurs comme l’audiovisuel et une myriade de prestataires d’application s’appuyant sur des plateformes de téléphones fixe ou mobile».
La Rutel est une décision de l’Etat, rappelle le Restic. Le texte de loi qui l’a défini a été voté par l’Assemblée nationale et le Senat, sa promulgation et son application, consacrées par décret. Elle s’applique aux opérateurs de téléphonie mobile qui la facturent aux consommateurs pour la reverser ensuite au Trésor public, conformément aux lois et règlements qui régissent les impôts au Sénégal. Le Restic indique que les opérateurs ni le patronat n’ont été associés à la décision de l’autorité publique d’appliquer une deuxième redevance. La première s’applique à hauteur de 3% du chiffre d’affaires annuel des opérateurs de téléphone, pour contribuer au fonds national de développement de service universel (Fndsu).
sakane@lequotidien.sn
Faudrait-il avoir peur de demain ?
06-02-2009
Face aux dérives persistantes et troublantes, au désespoir présent et à la menace qui pèse sur le Sénégal, nous avons le devoir d’attirer, à nouveau l’attention sur la situation et la présence du danger au-dessus de nos têtes. Décrire les blessures et les souffrances actuelles n’est pas un exercice banal.
A côté de cette forme de «je-m’en-foutisme» incarnée par les dirigeants fous du pays, du matérialisme partout triomphant, se trouvent les bruits des Imams de Guédiawaye, des jeunes de Kédougou, du patronat, des enseignants, des étudiants. Ces malheurs démontrent à quel point le mal est profond.
Cette population, de plus en plus violente, doit beaucoup à la responsabilité de la politique catastrophique de Me Wade. Les chances de s’en sortir sont quasi-inexistante, la vie devient de plus en plus dure et l’avenir de plus en plus sombre. Il est triste de constater qu’il n’y a rien de concret sur la question du pouvoir d’achat, rien de concret sur l’emploi des jeunes et surtout aucune remise en cause des choix et orientations politiques du pouvoir actuel.
Faudrait-il avoir peur de demain ?
Je reste convaincu, en l’état actuel des choses, que la solution du règlement de la crise qui secoue notre pays ne viendra ni des retrouvailles de la «grande famille» libérale, ni des agissements de la «Génération du concret», ni de la Constitution rédigée sans conviction par Me Wade, ni des textes législatifs à deux poids deux mesures, ni des mouvements sociaux manipulables à dessein, encore moins d’une hypocrisie intellectuelle.
La solution viendra du réveil et de la clairvoyance de chaque Sénégalais, de son effort individuel pour faire triompher la vérité au détriment du mensonge. La survie du Sénégalais lambda sera effective le jour où chaque individu comprendra et se rendra compte qu’on n’a qu’un seul adversaire : l’anti-républicain.
Les difficultés, pour remédier aux problèmes auxquels le Sénégal est confronté, se situent dans l’ignorance, par les tenants fous de la direction de notre pays, de la nature monarchique du président de la République qui semble choisir le pire. C’est pourquoi, la déception grandit d’autant plus que la confiance s’affaiblit, dans la mesure où tous les moyens semblent avoir été utilisés et ont échoué.
Le constat malheureux de la situation actuelle est qu’il ne peut y avoir de dialogue effectif entre le pouvoir et l’opposition, tandis que dans une communauté à problème comme la nôtre, l’échange de connaissances, de points de vue et de méthodes est incontournable. Avez-vous compris, monsieur le président, que la grandeur d’un homme est, avant tout, d’unir les hommes. Combien de temps faudrait-il au Sénégal pour obliger les auteurs de ses souffrances, c’est-à-dire cette bande d’incapables, à se confesser et à laisser la place aux capables.
Je prends à nouveau ma plume pour le Sénégalais qui craint pour son avenir, ses droits et ses libertés, pour ses hommes, ses femmes et ses enfants que je regarde avec pitié, pour la restauration de nos valeurs et de notre dignité d’antan. Je prends ma plume pour aider le Sénégalais à acquérir l’esprit de discernement, pour éviter surtout que la jeunesse de mon pays devienne délibérément la génération sacrifiée. Je me tâche d’être fidèle à moi-même, et c’est tout.
Pour ceux qui visent ardemment le pouvoir en ce bas-monde, qui croient que la richesse est entre les mains de Abdoulaye Wade, je leur dis que pouvoir et richesse sont entre les mains de Dieu, en abondance infinie, et qu’Il les donne à qui Il veut.
Me Wade, jusque là, n’est pas en mesure d’assurer sa mission d’employé des aspirations du peuple sénégalais meurtri. Il ne travaille que pour son bonheur et celui de son fils. Dans ce contexte, il faut oser le dire : le combat d’aujourd’hui relève de la responsabilité citoyenne de chaque Sénégalais. Oh oui, chacun doit être l’aide-jardinier de son propre avenir et comprendre qu’il n’y a de bonheur possible pour personne sans le soutien du courage.
Il est temps, avant qu’il ne soit trop tard, de s’atteler à cette tâche de libération du peuple. Le mal constaté partout devait sonner le glas de la mobilisation. Il serait trop tard pour se boucher les oreilles lorsque le coup de tonnerre éclate.
Certes, Monsieur le président, on ne vous a pas appris à vous arrêter mais, il vous sera tout bénéfique de comprendre qu’il y a une mesure pour tout, et que dès qu’on en sort, on la dépasse.
Papa Baba GUISSE - Jeunesses socialistes
LETTRES- Quand l’ancien président du Conseil écrivait à Diamacoune Senghor et au Président Diouf.
06-02-2009
Ce que Mamadou Dia pensait du conflit en Casamance
Dans l’entretien avec Mamadou Nkrumah, ce dernier a révélé le contenu des deux correspondances que le défunt Mamadou Dia avait adressées à l’Abbé Diamacoune et au Président Abdou Diouf pour livrer sa position sur le conflit casamançais. Nous reproduisons in extenso ces deux lettres citées par M. Nkrumah…
A Augustin Diamacoune Senghor...
«Monsieur l’Abbé,
Vous m’avez plusieurs fois interpellé, au même titre que le Président Senghor, sur la situation de la Casamance, en me reprochant mon silence. Cette appréciation est certainement due à votre manque d’informations. En fait, je ne me suis jamais tu sur la situation casamançaise. J’ai régulièrement pris position et expliqué à mes concitoyens les causes profondes, économiques, sociales et culturelles de cette crise que je connais certainement mieux que beaucoup de Sénégalais. J’ai partagé votre amertume devant le sort fait à la Casamance.
Je m’adresse aujourd’hui à vous pour contribuer à la recherche d’une solution définitive de la question casamançaise. Pour ma part, j’écarte aussi bien l’éventualité d’un référendum que celle d’une sécession qui serait suicidaire. Je ne partage plus l’approche du gouvernement qui privilégie, à mon avis, l’option militaire, et n’envisage pour l’heure que la solution politique d’une déconcentration administrative. Je voudrais vous dire également que je déplore l’implication de la France. L’arbitre, ici, n’est ni la France, ni Senghor, ni Mamadou Dia. Le gouvernement en place n’est pas non plus qualifié pour modifier la situation politique de la Casamance. C’est pourquoi je vous propose la tenue d’Assises nationales comprenant, outre le Mfdc dans toutes ses composantes politiques, le gouvernement, les partis politiques et les organisations et personnalités de la société civile. L’objet de ces Assises serait, en plus d´un cessez-le-feu contrôlé par les pays africains voisins et de la délimitation de la Casamance, la définition d’un statut spécifique, s’inspirant de l’histoire et des réalités d’aujourd’hui. J’ai l’espoir que vous voudrez bien répondre à cet appel à la raison que je lance à tous les protagonistes.
Veuillez agréer, Monsieur l’Abbé, l’expression de mes sentiments fraternels et de mon dévouement patriotique».
Monsieur le Président de la République du Sénégal Abdou Diouf,
«Monsieur le Président,
L’aggravation brutale de la situation dans le sud de notre pays m’inquiète et m’émeut profondément. L’offensive de notre armée a sans doute entraîné d’importants dégâts humains et écologiques. Son but semble d’écraser définitivement la rébellion indépendantiste. Mais mon expérience personnelle et ma connaissance de la situation casamançaise m’interdisent de croire que ce but puisse être atteint. L’expérience de ces dernières années aussi : militairement défaite, la rébellion renaît toujours de ses cendres, avec un impact renforcé. C’est pourquoi, je vous le dis d’ailleurs depuis plusieurs années dans mes écrits, seule une solution politique et non militaire me semble envisageable. Je vous demande donc de privilégier des négociations franches et loyales. Ces négociations devront être menées avec une participation assez large pour impliquer les populations. Elles devront être menées dans le cadre d’assises nationales comprenant le gouvernement, les diverses composantes du Mfdc, les partis politiques et les organisations et personnalités de la sociétés civiles.
Je pense aussi que l’objet de ces discussions devrait être défini à l’avance. Outre un véritable cessez-le-feu, contrôlé par les pays africains voisins et menant à la démilitarisation de la région, je suggère l’élaboration d’un statut spécifique de la Casamance. Pour ma part, j’écarte aussi bien l’éventualité d’un référendum que celle d’une indépendance qui serait suicidaire.
Mais je pense qu’il convient d’aller bien au-delà de la déconcentration administrative envisagée, d’admettre la particularité de la crise casamançaise et d’accepter le principe de la recherche d’une solution spécifique, pacifique et négociée. C’est donc un appel à la raison que je m’autorise à lancer avec l’espoir être entendu par tous les protagonistes.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments patriotiques et de ma haute considération.»
A l’affiche cette saison, la «Sall» guerre dans le «Maquis» libéral.
Question visiblement saugrenue et infantile : Et si Wade tournait simplement un nouvel scénario avec comme acteur principal Macky Sall ? Nos mémoires semblent tellement amnésiques que nous n’avons pas retenu les leçons du polar «Idy et les chantiers de Thiès».
«Les lois sont muettes au milieu des armes.»
Question visiblement saugrenue et infantile : Et si Wade tournait simplement un nouvel scénario avec comme acteur principal Macky Sall ? Nos mémoires semblent tellement amnésiques que nous n’avons pas retenu les leçons du polar «Idy et les chantiers de Thiès». Amnésie et amnistie font bon ménage dans nos poreuses mémoires.
L’épisode tragi-comique de l’alternoce a pour titre le «Marquis Sali» ou «la Sall guerre dans le maquis libéral». Macky Sall, ancien commandant des troupes libérales, aujourd’hui traqué, est entré en rébellion dans le maquis national. L’ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale a donc pris les armes politiques pour, dit-on, faire mordre la poussière à ses anciens camarades de troupes et reprendre le commandement des armées. Sall n’a rien perdu pour attendre, le Pds avec sa machine de guerre a affûté et fourbi ses armes pour mener le combat frontal, j’allais dire «mortal kombat» (film américain). L’angle d’attaque : le blanchiment d’argent sale. Avouez que cette salve est une arme non conventionnelle et ressemble fort à une arme de destruction massive. Et bonjour l’escalade avec la guerre des communiqués entre le très martial ministre de l’Intérieur, ci-devant collaborateur du maréchal
Mobutu Sésé Séko, Cheikh Tidiane Sy et l’Etat major du «Marquis» Sall. Du côté de Fann-Résidence, on prend soin de numéroter les communiqués-roquettes (n°1, n°2, n°3…) après le communiqué-missile de la Place Washington, siège du ministère de l’Intérieur. Israël et Gaza inspirent certainement Dakar.
Le nouveau feuilleton auquel on assiste entre le commandement libéral et l’officier supérieur Macky «déserteur» est un remake insipide du film à rebondissements «Idy et les chantiers de Thiès» qui nous a tenus en otages pendant plus de quatre ans (nous l’avons évoqué dans un récent article). Le scénario est fade et sans originalité. On prend un autre et on recommence la même trame. Ici aussi, l’argent est également au cœur de cette dramatique à deux sous qui n’émeut que les effarouchés et autres âmes hypersensibles. On soupçonne ainsi un ancien homme de confiance (devenu un homme de défiance) de fricoter illégalement avec de l’argent sale après lui avoir tressé, il n’y a guère, des lauriers aujourd’hui fanés. Le pestiféré est accusé de tous les pêchés d’Israël et par conséquent bon pour l’abattoir. Il appelle au secours et crie sans sourciller : «Ils veulent m’éliminer». Le persécuté prend le soin de solliciter au préalable le «soutien» et les «conseils» d’un chef d’Etat étranger au pouvoir depuis 42 ans. Quelle rupture !
Le personnage central de cette nouvelle production ironique et tragique et celui qui tire aujourd’hui à sa défaveur les ficelles ne se couvraient-ils pas mutuellement d’éloges ? Un éminent analyste politique (bon mathématicien certainement) disait que la politique, c’est comme l’algèbre, un membre change de signe (discours) dès qu’il change de terme (position). Réécoutez les déclarations de nos hommes politiques et vous vous en rendrez facilement compte.
Il ne faut pas exclure que Wade et son ancien sherpa se retrouvent demain après des réconciliations que faciliteraient les autorités confrériques. Elles offrent gratuitement leurs bons offices pour ça ! Mais auparavant, l’infanterie (nationale) et l’artillerie (étrangère) de Macky auront dégarni la garnison de l’opposition. Cela ne vous rappelle pas une histoire récente faite d’«ancien cadavre» et de «serpent venimeux».
Plus trivialement, tout cela paraît bien comique s’il n’était pas dramatique pour nos consciences et esprits durablement flagellés. Au Sénégal, il y a une pénurie de sérieux et une inflation de dérisions au plus haut niveau au moment où les priorités et urgences sont légion. Qu’en est-il de la dette intérieure, des prix des denrées de consommation courante, de l’école, de la santé, des routes, etc ? Ces chantiers méritent-ils le peu d’attention qu’on leur accorde. Assurément non !
Ce qui est regrettable, c’est que la classe politique, la presse et la société civile sont totalement embarquées dans cette diversion et risquent d’être encore une fois menées en bateau. Ils y vont à fond la caisse dans les dénonciations, soutiens et autres attitudes passionnées. Le réveil risque encore d’être brutal et nous ne serons pas remboursés après le dernier clap libéral. Floués, nous le serons, en plus des dégâts collatéraux.
Souvenons-nous que Wade avait annoncé que son parti allait rester 50 ans au pouvoir. Cela autorise toutes les manœuvres même les plus irréalistes. Il ne veut pas mettre tous ses œufs dans un même panier. Le franc-tireur Wade a plus d’une corde à son arc, même celle filiale dont tout le monde parle «sauf» lui. Suivez mon regard.
Quand on se réconcilie avec Idrissa Seck, et d’autres contempteurs plus virulents, on peut bien, sans frais, le faire un jour avec Macky qui n’a jamais dit de mal de son «père» Wade. Ne prêtez aucune foi aux déclarations de bonne foi des «apparatchiks» de l’Apr qui soutiennent mordicus que la rupture est définitive avec le Pds. Un porte-parole du parti Rewmi l’avait soutenu, il n’y a pas longtemps. On connaît la suite.
Nous ne devons pas hurler gratuitement avec les loups pour amplifier le vacarme actuel… Soyons des objecteurs de conscience devant cette Sall guerre et disons : Rideau, la comédie tragique a assez duré !
Décidément, être bon politicien, c’est aussi être metteur en scène ou acteur. Si l’on y prend garde, bientôt nos hommes politiques enverront au chômage nos professionnels du 4e et du 7e art. Sauf que sous nos tropiques politiques, on est, parfois, en panne d’inspiration.
Il était une fois «Au théâtre ce soir…» ou «Coumba am ndèye ak Coumba amoul ndèye» pour faire local… Cey politique, cinéma ak théâtre !
Samba Saër DIOP - Citoyen Inquiet/ sambasaerdiop@yahoo.fr
SUD QUOTIDIEN :
COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE A KAOLACK Le kilogramme bradé entre 100 et 150 F Cfa
par Bakary DABO | SUD QUOTIDIEN , vendredi 6 février 2009
Au moment où le ministre de l’agriculture joue au tyran contre le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), les producteurs d’arachide eux broient du noir. Ces derniers ne savent plus à quel sein se vouer. A défaut de voire des structures étatiques venir leur acheter leur production à un prix acceptable, ils sont obligés de brader l’arachide à des prix dérisoire pour espérer avoir quelque chose à mettre sous la dent.
Le ministre de l’agriculture, Amath Sall ne s’est il pas trompé de combat en donnant des directives consistant à cesser toute collaboration avec le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) ? La question s’impose du moment que l’arachide est en train d’enregistrer l’une de ses plus mauvaises campagnes de commercialisation avec des ratées à en plus finir. La tournée que l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) a effectué le samedi 31 janvier 2009, pour des visites de chantier d’installation à Wakhngouna, dans la région de Kaolack, a été une opportunité pour s’enquérir de la situation des producteurs d’arachide de la zone. Le désarroi était perceptible chez ces « braves » populations du bassin arachidier qui n’ont que l’arachide comme source de revenu. Après des mois d’investissements physiques et financiers, nombreux d’entre eux cachent mal leur désolation. L’inquiétude a gagné le cœur de ces gens qui font face à une demande sociale qui ne cesse d’être pressente. Comme l’a fait savoir M. Alpha Sall, agriculteur rencontré à Wakh Ngouna. Interpellé sur la question, le bonhomme, dans sa tunique bleue dont la couleur n’a pas beaucoup résisté aux rayons du soleil, a lancé : « nous les paysans, nous sommes confrontés à d’énormes difficultés.
Ce qui a généré une grande frustration ». Il juge cette situation incompréhensible du moment que le régime actuel leur inspirait beaucoup confiance. « Nous sommes parmi les premiers souteneurs de ce régime mais à chaque fois, on se débrouille pour trouver des moyens pour cultiver nos champs, après c’est la croix et la bannière pour la commercialisation ». A l’image de plusieurs producteurs de cette localité, a poursuivi notre interlocuteur, « je stocke désespérément ma production d’arachide pour espérer un jour trouver preneur ».
Sans pour autant se décourager, M. Sall d’affirmer : « nous prions les autorités de venir acheter l’arachide que nous avons produit avec beaucoup de peine parce que nous n’avons que ça comme source de revenu ». En plus de cela, il a profité de l’opportunité pour faire savoir que : « les producteurs et populations de Wakh Ngouna attendent toujours les promesses faites par les autorités pour nous aménager une piste de production et des routes praticables pour lutte contre l’enclavement ».
Avec cette situation, Alpha Sall informe que « beaucoup de producteurs sont obligés de vendre une grande partie de leur arachide parce qu’ils n’ont pas le choix ». A l’en croire, « les prix vendus dans les marchés hebdomadaires se situent entrent 135 à 140 F Cfa. Ce qui ne nous arrange pas ». Devant cet état de fait, il estime ainsi que : « ce sont les commerçants qui profitent plus de cette situation où les producteurs se trouvent dans le besoin ». Malgré cette situation incertaine, M. Sall nous apprend que certains producteurs ont cas même pris le soin d’épargner une partie de leur récolte pour préparer la prochaine campagne. Par contre, a-t-il précisé, « d’autres ne peuvent pas faire la même chose parce qu’ils sont obligés de tous brader pour espérer avoir de quoi nourrir leur famille ».
La même désolation a été enregistrée chez M. Mbaye Thiam, producteur rencontré à Thiamène Keur Amath Ndangé. Avec son chapelet à la main qui renseigne sur sa piété, le bonhomme environ la quarantaine pense que « pour la présente campagne de commercialisation arachidière, nous nous remettons au bon Dieu bien que nous n’ayons pas atteint les résultats escomptés ». A son avis, « les mauvaises récoltes sont dues à une insuffisance de semences et d’engrais à laquelle les producteurs étaient confrontés au départ de la campagne ». Une situation qui, selon M. Thiam, « n’a pas beaucoup aidé les cultivateurs qui étaient déjà confrontés à un problème de sols qui ne sont presque plus fertiles ni praticables pour l’arachide ».
Ce producteur d’arachide a déclaré à qui veut l’entendre que la présente campagne de commercialisation diffère de loin de celles des années passées notamment du côté de l’engouement. « Nous n’avons que des échos du démarrage officiel de cette campagne de commercialisation parce qu’on ne voit pas de point de collecte ». Ce qui, à l’en croire, oblige les producteurs de sa localité à courir les marchés hebdomadaires pour espérer écouler leur production. « Actuellement, nous avons presque vendu toute notre production sans pour autant en tirer profit. Maintenant, on espère que le gouvernement nous viendra en secours pour au moins nous permettre de préparer la prochaine campagne si non ce sera la catastrophe dans le monde rural ». M. Mbaye Thiam a fait savoir que : « au début, les gens vendaient à 100 F Cfa mais actuellement les prix sont à 150 F Cfa ».
La même situation a été relevée à Keur Makhtar Fatou où on a rencontré M. Bassirou Cissé. Ce dernier qui se réclame producteur informe que « l’arachide n’est actuellement vendue que dans les marchés ». Parfois, a-t-il ajouté, « il y a des commerçants qui viennent à l’improviste avec leur camion pour acheter à des prix qui n’arrangent pas vraiment les producteurs. A un moment, les prix avaient pris un léger envole en se fixant à 150 F Cfa mais actuellement non seulement ils ont baissé jusqu’à 135 F Cfa mais les agriculteurs ne voient même plus d’acheteurs ». Il fait savoir que « vraiment, le mieux pour nous c’est de vendre l’arachide à un prix qui nous permet au moins de régler les problèmes de nos familles ».
Pour ce qui est de la prochaine campagne arachidière, M. Cissé, ave un ton de désolation a avancé : « on ne sait pas encore à quoi s’en tenir. Le plus important c’est d’abord de se focaliser sur le sort qui sera réservé à la récolte qui est actuellement entre nos mains ». Les femmes rencontrées dans ces villages n’ont pas été insensibles à ce problème. Sans vouloir trop s’avancer sur ces difficultés, elles nous ont, à chaque fois, renvoyé chez les hommes qui, selon elles, maitrisent plus la question.
Ce blocage constaté dans la commercialisation de l’arachide dans le bassin arachidier était même perceptible dans le milieu urbain de cette zone avec notamment les camions chargés de sacs remplis d’arachide qui étaient stationnés devant le port commercial de Kaolack. Ce qui pourrait être un point de satisfaction pour cette présente campagne est la disponibilité de l’aliment bétail. Les cases de la plupart des villages traversés étaient ornées de tas de paille d’arachide jalousement stockés pour espérer mettre les animaux domestiques à l’abri du besoin alimentaire. Reste à savoir si les animaux pourront bénéficier pendant longtemps de cette situation d’abondance si toute fois leurs propriétaires ne parviendraient pas à trouver de quoi mettre sous la dent. Wait and see.
POUR REAGIR CONTRE L’AUGMENTATION DU COUT DES TELECOMMUNICATIONS Les consuméristes invitent les usagers au boycott
par Cherif FAYE | SUD QUOTIDIEN , jeudi 5 février 2009
L’association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) s’insurge contre la décision de l’État du Sénégal d’augmenter de plus de 2 % les coûts d’utilisation des télécommunications. En considérant que ce mode de taxation est « contraire au bon sens », Momar Ndao invite tous les usagers de boycotter les télécoms vendredi prochain 6 février 2009 et d’éteindre les portables de 13 h à 15 h.
En réaction contre la décision de l’État d’augmenter les factures de téléphone au Sénégal, l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) et ses partenaires ont décidé de dérouler un plan d’action à deux temps à partir de vendredi prochain 6 février 2009. Du moins c’est la déclaration liminaire faite hier mercredi 4 février 2009 par Momar Ndao, Président national de l’Ascosen. « L’Etat du Sénégal, a décidé de manière unilatérale, péremptoire et sans aucune justification, d’augmenter de plus de 2% les coûts d’utilisation des télécommunications », a souligné Momar Ndao dans une déclaration liminaire à la presse. « Pour lutter contre l’augmentation des télécommunications les associations de consommateurs signataires, l’ASCOSEN (Association des consommateurs du Sénégal), l’UNCS (l’Union nationale des consommateurs du Sénégal) et leurs partenaires ont décidé de boycotter les agences de télécommunications et les boutiques, d’arrêter toute opération de paiement de facture de télécommunications, d’abonnement, d’achat et de partage de crédit de 8H à 15 heures, dans la journée du vendredi 6 février prochain », a déclaré Momar Ndao.
Dans le même élan, le Président national des consuméristes du Sénégal a ordonné à tous les usagers « d’éteindre tous les portables, le même jour du vendredi 6 février 2009 de 13 heures à 15 heures ». Selon lui, cette mesure sert à « refuser cette forfaiture et éviter à l’Etat d’engranger des dizaines de millions de FCFA rien que sur un seul jour ». Momar Ndao a noté l’importance de cette action, dans la mesure où, toujours selon lui, « les sénégalais payent près d’un milliard de FCFA par jour de téléphone ». Momar Ndao n’a pas manqué de rappeler à l’occasion que « cette augmentation de 2% instaurée par la loi 2008-46 du 3 septembre 2008 et portant création de la Redevance d’utilisation des télécommunications (RUTEL) est applicable depuis le 1er février 2009 ». Mieux, le Président national de l’Ascosen explique que « la redevance s’applique sur le montant hors taxes des factures et sur ce montant global obtenu, sera appliqué la TVA ; ce qui fait que l’augmentation sera supérieure aux 2 % annoncés ».
Momar Ndao est convaincu que cette stratégie de taxation est « contraire au bons sens », car toujours de son point de vue, « en instaurant cette augmentation sur plus de 5 000 000 de consommateurs détenteurs de téléphone et plusieurs autres milliers d’usagers des télécommunications résidant au Sénégal ; et au vu des chiffres d’affaires des opérateurs déjà opérationnels, sans compter le chiffre d’affaires du nouvel opérateur, l’Etat du Sénégal va récupérer au minimum 33 millions 336 713 FCFA par jour, soit 12 milliards 167 millions 900 400 FCFA sur le dos des consommateurs », a-t-il révélé. Par la même occasion, le Président de l’association des consuméristes reproche à l’Etat d’avoir « choisi de faire des opérateurs de téléphonie ses complices dans cette opération, en leur chargeant de faire payer aux consommateurs les augmentations ».
Cette mesure de hausse est applicable à tous les abonnements et tarifs du téléphone fixe et du téléphone mobile, les abonnements et tarifs keurgui Khewel et ses cartes,les SMS et les MMS,les cartes de crédit, les transferts de crédit, SEDDO et EASY et EXPRESSO, la messagerie vocale, les renseignements 1212, les services clients 1441, 1677, 1111, les serveurs vocaux des radios, des ambassades et des administrations, les abonnements temporaires, les télécommunications nationales et internationales, le fax, l’internet fixe et l’internet mobile, la TV sur ADSL, les lignes spécialisées, les connexions satellites VSAT, le Roaming international, l’hébergement des sites internet par les opérateurs, et autres.Momar Ndao a aussi annoncé que « d’autres actions seront prises par la suite, en fonction de l’évaluation de cette première action de vendredi prochain ». Ainsi, a-t-il invité « tous les sénégalais à être solidaires avec nous dans cette lutte, et à suivre le mot d’ordre ».
WALF FADJRI :
District sanitaire de Guet Ndar : Les femmes qui accouchent ne passent que 24 heures à la maternité
La maternité du district sanitaire de Guet Ndar a établi ses propres règles pour les femmes en âge de reproduction. Vingt-quatre heures, c’est la durée du séjour dans la maternité pour toute femme admise pour y accoucher. La raison : la maternité ne dispose que de quatre lits pour une population de plus de 650 femmes sur le registre de reproduction.
(Envoyé spécial à Saint-Louis) - ‘Avec la capacité d’accueil réduite de la maternité, nous sommes obligés de demander aux parturientes de rentrer chez elles 24 heures après l’accouchement. Après 24 heures, s’il n’y a pas de complications, on libère la femme dans le but de permettre aux autres femmes qui accouchent de disposer de places dans la maternité’, souligne Bébi Diop, infirmière chef de poste et seule sage-femme du district sanitaire de Guet Ndar. A défaut, ‘nous sommes obligés de recourir à des nattes pour juguler ce manque de lits pour les femmes qui viennent accoucher’, a-t-elle ajouté devant une délégation de parlementaires espagnols en visite au district sanitaire de Guet Ndar. Ces parlementaires espagnols, en voyage d’études au Sénégal, étaient accompagnés des membres du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa).
Guet Ndar est l’un des quartiers les populaires de la ville de Saint-Louis. Situé de l’autre côté de la rive du fleuve, juste après l’île de Saint-Louis, Guet Ndar est un quartier traditionnel, fief d’une communauté essentiellement composée de pêcheurs. Le stationnement des pirogues le long de la berge rappelle la ville de Venise. Mais l’insalubrité d’à-côté désole tout visiteur. De loin, on aperçoit les camions frigorifiques qui viennent s’approvisionner en poissons.
Pour une population d’environ 25 000 habitants, les rues de Guet Ndar qui grouillent de monde renseignent largement sur la densité élevée de la population dans ce quartier aux allures de bidonville. Les habitations aux antipodes des normes de servitudes d’urbanisme témoignent de la promiscuité qui règne dans les maisons.
Face à cette surpopulation, l’équipe du district sanitaire de Guet Ndar composée de 21 agents se déploie jour et nuit. Elle comprend un gynécologue, huit matrones, des agents de santé communautaire et une sage-femme. Cette dernière, aidée par un assistant infirmier, est la seule rémunérée par l’Etat. Bébi Diop est une ‘amazone’ qui n’a presque pas de vie. Elle peut facilement recevoir 40 à 50 consultations prénatales par jour, sans compter son assistance pour les femmes en travail. Elle travaille jusqu’à 18 h. Compte tenu de l’immensité de la tâche, elle reste toujours en veille. ‘Nous sommes obligés de rester en alerte. Les femmes nous arrivent à n’importe à quelle heure’, explique-t-elle. En 2008, la maternité de Guet Ndar a enregistré 531 accouchements normaux. Au cours de l’année, environ 70 femmes présentant des complications ont été référées. Les mois de septembre et d’octobre constituent les périodes où la structure sanitaire reçoit le plus de femmes.
Malgré l’apport de la coopération espagnole qui a réfectionné le district sanitaire de Guet Ndar et offert un appareil échographique, des problèmes ne manquent pas d’être soulevés par les responsables de la structure sanitaire. Ces difficultés touchent à l’eau qui est totalement prise en charge par le district sanitaire. Seule l’électricité est prise en charge par la municipalité de Saint-Louis. Parmi le personnel, seule la sage-femme est payée par l’Etat. Toute le reste est rémunéré à partir des recettes générées par la structure sanitaire.
L’étroitesse des locaux de la structure sanitaire constitue également un casse-tête. Avec seulement deux tables dans la salle d’accouchement, le personnel est obligé de recourir à des paravents. ‘Parfois, une femme âgée peut accoucher en même temps qu’une fille dont elle pourrait être la mère. Les paravents servent à séparer les deux accouchements’, informe Bébi Diop.
Issa NIANG
Me Madické NIANG sur le dossier Farba SENGHOR : «Le Parlement n’a pas à attendre les instructions du président»
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Madické Niang, est présent à Genève pour défendre la politique de l’Etat du Sénégal en matière de démocratie et de droits de l’homme. En marge de cette activité, nous nous sommes entretenus avec lui, notamment, sur le cas Habré dont il assure qu’il va être jugé, sur l’affaire Farba Senghor et sur l’objet de sa venue à Genève.
Wal Fadjri : Monsieur le Ministre, Human Rights Watch, la Raddho et tant d’autres Ong s’inquiètent de la tenue de l’affaire Habré. Pouvez-nous donner l’assurance que ce procès aura lieu ?
Me Madické Niang : Oui, le procès Hissène Habré aura lieu parce que nous nous sommes battus devant l’Union africaine pour qu’elle prenne ses responsabilités. Aujourd’hui, nous avons fait tout ce qui nous revenait. Il ne reste qu’à mobiliser les fonds devant permettre l’organisation du procès. On vient d’obtenir de l’Ua qu’elle s’engage elle-même à arrêter le budget, à organiser avec l’Union européenne une conférence des bailleurs et des donateurs et que les fonds soient rassemblés pour nous permettre d’avancer dans la tenue du procès. Tout est terminé du point de vue institutionnel, constitutionnel et administratif. Toutes les décisions ont été prises. Tout est fin prêt, même les termes de référence de l’organisation du procès ont été fixés. Il ne reste plus que la mise en œuvre et nous sommes prêts pour l’organisation.
Wal Fadjri : Cela voudrait-il dire que le budget sera révisé ou cela dépendra-t-il de la décision de l’Union africaine ?
Me Madické Niang : Cela dépendra de ce que décidera l’Ua et les parties sur lesquelles il y a discussion, concernent la formation des magistrats. Comment pouvons-nous demander à des magistrats qui n’ont jamais connu la justice internationale de juger Hissène Habré s’ils n’ont pas reçu la formation requise ? Le deuxième point concerne l’organisation du procès lui-même. Ils ont voulu que nous ayons un procès avec un nombre limité de témoins alors que tout le monde sait que dans le débat juridique, il faudrait autant de témoins pour que la manifestation de la vérité intervienne. C’est un ensemble de questions sur lesquelles l’Union africaine devra se pencher en fixant un budget définitif. En tout cas, nous avons terminé notre travail, en ce qui nous concerne. Nous avons accompli notre part du travail par rapport au mandat qui nous a été confié par l’Union africaine. Je précise que Habré n’a plus maille à partir avec le Sénégal, mais plutôt avec l’Union africaine qui nous a confié le mandat de le juger.
‘Nous voulons que le procès soit juste et équitable, que Habré ait les moyens de se défendre et que les victimes aient les moyens d’apporter toutes les preuves pour étayer leurs accusations’
Wal Fadjri : Alors à quand le procès ? Dans une année, deux ans… ?
Me Madické Niang : Nous recevons tellement de pressions sur ce dossier ! Les gens sont pressés. Je voudrais seulement signaler que c’est le président Wade qui, lors de la tenue de l’avant-dernier Sommet de l’Union africaine dont les travaux avaient duré jusqu’à 3 h du matin, avait demandé que le cas Habré soit évoqué. On lui avait demandé d’attendre le mois de juillet suivant, mais il avait insisté pour que cette affaire puisse être évoquée. Le lendemain, les chefs d’Etat se sont réunis sur insistance du président Wade. C’est vous dire que nous sommes aussi pressés pour que le procès ait lieu. Mais nous voulons que le procès soit juste et équitable. Que Habré ait les moyens de se défendre et que les victimes aient les moyens d’apporter toutes les preuves pour étayer leurs accusations.
Wal Fadjri : A la ‘Une’ de Wal Fadjri de ce jeudi 5 février, il est annoncé que le Parlement attend le feu vert du président Wade pour l’organisation du procès de Farba Senghor. Quel est votre commentaire ?
Me Madické Niang : Mais le Parlement n’a pas à attendre. Le Parlement est saisi et les députés doivent programmer ce dossier et l’examiner. Je voudrais aussi vous dire que je ne vais pas m’immiscer dans les affaires de cette institution. Premièrement, je n’en ai pas le pouvoir et deuxièmement, c’est une question de principe pour moi. Je peux, par contre, vous dire qu’en ce qui me concerne, j’ai la conscience tranquille. J’ai traité ce dossier avec tout le sérieux qui était nécessaire pour la manifestation de la vérité. D’ailleurs, vos confrères au Sénégal et d’ailleurs me rendent hommage pour cela et je voudrais que cela soit le cas dans tout autre affaire. Nous nous engageons à ce que la vérité se manifeste de façon tout à fait claire et qu’il n’y ait aucune entrave à l’exercice de la justice.
‘Quand l’affaire du saccage des locaux des journaux l’As et de 24 H Chrono a éclaté, j’assumais l’intérim du ministère de l’Intérieur. Quand j’ai demandé que l’enquête soit poursuivie jusqu’au bout, c’était aussi la volonté du président de la République’
Wal Fadjri : Mais le président Wade est-il dans les mêmes dispositions d’esprit que vous sur le dossier Farba Senghor ?
Me Madické Niang : Oui, le président est dans les mêmes dispositions. Je voudrais même vous parler de quelque chose qui devait rester confidentiel. Quand l’affaire du saccage des locaux des journaux l’As et de 24 H Chrono a éclaté, j’assumais l’intérim du ministre de l’Intérieur. Quand j’ai demandé que l’enquête soit poursuivie jusqu’au bout, c’était aussi la volonté du président de la République. Ce dernier avait demandé la poursuite de l’enquête afin de disposer des éléments permettant de situer les responsabilités. Quand j’ai eu les rapports, je les ai transmis au président de la République. Et dès réception de ces documents, il a immédiatement décidé de sortir le ministre Farba Senghor du gouvernement. Il l’a convoqué, il l’a entendu et il a pris sa décision. Tout le monde sait ce que représente Farba pour le président de la République. Plus qu’un ministre, c’est un membre de sa famille parce qu’étant très lié avec cette dernière. Tout le monde sait aussi ce que représente Farba pour moi. C’est quelqu’un avec qui, j’ai cheminé pendant longtemps, quand j’étais l’avocat du président de la République. J’ai donc avec lui des relations plus que fraternelles. Aujourd’hui, nos relations semblent mal en point, mais je voudrais vous dire que j’ai au moins la conscience tranquille d’avoir fait mon devoir.
Mon devoir consistait, à l’époque, à demander que l’enquête se passe dans de meilleures conditions. Mon devoir, c’était aussi, au moment où l’affaire a atterri devant le procureur de la République, de lui demander de faire ce qui était nécessaire pour que ceux qui étaient impliqués dans l’affaire puissent être poursuivis et condamnés sévèrement. Mon devoir était aussi de faire de telle sorte que personne ne soit tenté, parce qu’on est tout simplement en désaccord avec les écrits d’un journal, d’aller le saccager et de s’en prendre aux patrons de presse.
D’un autre côté aussi, j’ai pris une décision dans l’affaire El Malick Seck. Et j’ai dit aux journalistes - avec qui j’ai de meilleures relations cultivées depuis longtemps, quand le président Abdoulaye Wade était dans l’opposition et que j’étais son avocat - que la justice ne peut pas aussi tolérer qu’il y ait des actions délibérées à l’encontre des citoyens et des institutions de la République. Nous sommes là pour protéger tous les citoyens, mais aussi pour protéger les institutions. C’est pourquoi avec l’affaire El Malick Seck, qui était flagrante et grave d’atteinte aux institutions de la République, nous avons agi en obtenant du Parquet que des réquisitions soient faites dans le sens d’une condamnation sévère. Et aujourd’hui, les citoyens savent qu’ils doivent s’adresser à la justice quand certains écrits portent atteinte à leurs intérêts et à leur honorabilité et non se faire justice eux-mêmes. Et les journalistes n’ignorent pas qu’ils doivent aussi respecter les droits des citoyens mais aussi les institutions. Si ces deux impératifs sont, de part et d’autre, pris en compte, nous aurons une société dans laquelle l’Etat de droit sera très fort.
Wal Fadjri : Vous êtes présent à Genève pour défendre la politique de l’Etat du Sénégal en matière de démocratie et de droits de l’homme. Qu’attendez-vous de ce Conseil des Droits de l’homme ?
Me Madické Niang : Je voudrais que le Conseil reconnaisse les efforts considérables accomplis par le Sénégal. Vous savez que la démocratie et la promotion des droits de l’homme ne sont jamais achevées. Si jamais une construction est achevée, il faut toujours la parfaire et la consolider. Dans les actes de consolidation, nous sommes preneurs de toute recommandation qui permettrait que les Droits humains puissent être protégés de la manière la plus forte. Nous attendons aussi une coopération avec tous les pays pour que les considérations qui font ressortir certaines contingences sociales particulières soient traitées non pas uniquement sur la base des principes, mais aussi sur la base des spécificités qui ont cours dans chaque pays. C’est le cas de l’homosexualité au Sénégal, c’est également le cas des enfants de la rue. Ce sont des affaires dans lesquelles, on a certes besoin que les principes soient dits, mais il faudrait tenir compte des contingences sociales qui ont cours chez nous. Le gouvernement du Sénégal prend avec beaucoup de sérieux ce Conseil. Nous sommes venus avec une forte délégation de onze membres, dont les représentants de tous les départements ministériels concernés, pour répondre aux éventuelles questions.
Wal Fadjri : Quels sont les acquis et les faiblesses du Sénégal ?
Me Madické Niang : Le Sénégal a réalisé beaucoup de choses. Par exemple, nous avons parachevé toute l’architecture sur le plan des structures qui permettent le développement et le renforcement des acquis. Nous avons le Comité sénégalais des Droits de l’homme, le Haut Commissariat aux Droits de l’homme et à la promotion de la paix, mais aussi la Médiature. Et au-delà de cela, nous avons toutes les Ong et la société civile qui s’activent dans le développement et la promotion des droits humains. Nous avons aussi adapté à notre dispositif interne tous les mécanismes internationaux et les Conventions internationales que nous avons signés. Ce qui permet d’enregistrer des avancées notoires. Par exemple, j’ai défendu, il y a deux à trois, jours l’adoption et le vote de la loi qui crée l’Observatoire des lieux de préservation des libertés. La France dispose de ce même organe depuis 2007 et le Sénégal va être le premier pays africain à mettre en place ce mécanisme judiciaire très important pour le respect des Droits de l’homme, après avoir ratifié le protocole facultatif.
Wal Fadjri : Quel sera le rôle de l’Observateur des lieux de préservation des libertés ?
Me Madické Niang : L’Observateur devrait avoir pour mission principale de prévenir des actes de torture, mais aussi de pouvoir les dénoncer pour que ces actes puissent être réprimés et que ceux qui seraient tentés de les réaliser, ne soient plus dans les dispositions qui portent atteinte à la personne humaine et aux engagements du Sénégal. C’est une autorité indépendante qui est nommée pour une période donnée et qui ne peut quitter ses fonctions que sur la base d’une démission ou en cas d’empêchement dûment constaté. C’est vous dire que l’indépendance est garantie et l’Etat lui donne les moyens d’une gestion autonome des ressources qui lui permettent de fonctionner correctement. L’Observateur se fait représenter à l’Assemblée nationale par ce qu’on appelle des observateurs délégués qui concourent à la réalisation de la mission qui lui est assignée. Et le plus important est qu’il bénéficie de garanties et d’une immunité totale par rapport aux avis et aux observations qu’il va émettre dans l’exercice de ses fonctions. Ceci devrait nous permettre, à chaque fois qu’il y a des allégations de torture, que cette autorité puisse aller sur les lieux et contrôler la situation. Il peut désigner lui-même des médecins qui pourront examiner la personne concernée et en même temps cette autorité a l’obligation d’établir un rapport qui sera rendu public. C’est dire que nous disposons aujourd’hui de tous les moyens de prévenir la torture et de respecter nos engagements qui découlent de la Convention internationale contre la torture.
Propos recueillis à Genève par El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)
Ni Hao President Hu Jintao*
La visite au Sénégal du président chinois, Hu Jintao, dans quelques jours, est, en termes protocolaires, le nec plus ultra dans les gammes de la distinction diplomatique. Elle marque l’apothéose des retrouvailles entre la Chine et notre pays. En même temps, elle consacre la fin du sérieux malentendu qui avait provoqué la rupture de leurs liens diplomatiques. C’était en 1996. La reconnaissance alors par le Sénégal de Taiwan, pour des considérations principalement pécuniaires, entrait en contradiction avec la politique d’une ‘seule Chine’, incluant cette île située au large de la Chine continentale. Ce pré-requis est la pierre angulaire de la politique étrangère de Pékin. C’est le seul point sur lequel le pays le plus peuplé au monde a ouvertement indiqué sa détermination à user de tous les moyens, y compris militaires, pour réaliser l’unité entre les deux entités géographiquement situées de part et d’autre du détroit.
C’est que Taiwan mérite bien son autre nom, Formosa, ‘belle île’, comme le proclamèrent dans leur langue les navigateurs portugais qui furent parmi les premiers à l’avoir découverte. Mais, bien avant que la Corée ne fut amputée de la Chine au début du siècle dernier par les colons japonais qui lui accordèrent… l’indépendance, ce joyau avait déjà été cédé par la Chine, en 1895, au Japon au terme d’une guerre l’ayant vue baisser pavillon pour la première fois face à un pays asiatique.
Déjà dominée par des puissances occidentales qui lui imposèrent la cession de territoires et l’application d’une extraterritorialité judiciaire sur des portions importantes de son sol, mais aussi fragilisée à l’intérieur par les rivalités des seigneurs de guerre et le déclin de l’Empire, la Chine n’a eu de cesse, depuis lors, d’œuvrer à la reconstitution de son intégrité physique. Son ambition était de se venger de ce qui fut entre 1840 et 1945 un siècle d’humiliation pour elle. Sa rédemption passait donc par la reconquête de ses territoires perdus autant qu’à travers la restauration de sa stabilité intérieure.
En récupérant Hong Kong en 1997 dont la Grande Bretagne avait pendant longtemps fait un entrepôt autant qu’une base de projection de sa puissance impériale sur l’Asie, elle avait déjà fermé un autre chapitre de ses revers passés : la défaite chinoise dans la guerre de l’Opium de 1840 avait entraîné la cession de Hong Kong aux vainqueurs britanniques. S’ajoutant au retour de Hong Kong dans le giron de la grande Chine, le retour de Macau, restitué par les Portugais, était une autre preuve de la détermination chinoise de fermer les derniers legs de l’occupation coloniale. Comme les deux Allemagne, les deux Chypre et d’autres régions du monde divisées pendant la guerre froide, il n’est pas surprenant que les dirigeants chinois considèrent normal que Taiwan revienne au sein de sa famille naturelle. Même si, en l’occurrence, comme dans les cas de Hong Kong et Macau, les dirigeants chinois sont encore plus flexibles sur la nature des retrouvailles avec Taiwan, dès lors que l’idée d’indépendance est exclue de la négociation.
Dans le cas de Taiwan, les dirigeants chinois savent que la légitimité historique est de leur côté. Car seule la volonté d’endiguer le communisme avait amené le président Truman à remettre en question l’identité chinoise de Taiwan peu après le déclenchement, en 1950, de la guerre de Corée. Ce conflit, qui mit face à face les troupes chinoises et celles onusiennes sous la direction des Usa, sur les bords du fleuve Yalu, avait soudain amené le président américain à changer de fusil d’épaule en réalisant que le combat contre le communisme ne se limiterait pas qu’en Europe contre les menées des forces soviétiques, alors émergentes.
Ce retournement était remarquable car quelques années plus tôt, en 1943, à la Conférence de Téhéran, qui fut l’une de celles qui préparèrent l’après-guerre, Churchill, Roosevelt et Chiang Kai-shek, alors à la tête de la Chine continentale, avaient convenu que Taiwan serait restituée à Pékin, une fois les hostilités terminées. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts mais une réalité demeure : de fait ou de jure, l’avenir de Taiwan est étroitement, pour ne pas dire indissociablement lié à celui de la Chine continentale.
Aussi bien, quand j’avais été sollicité en fin 2003 par l’hebdomadaire Nouvel Horizon à inaugurer sa rubrique ‘Par invitation spéciale’, je n’avais pas hésité à rédiger un texte sur le thème : Sénégal, qui a perdu la Chine ? Je ne pouvais pas manquer de revenir sur les motivations légères ayant présidé à la reconnaissance de Taiwan pour satisfaire les besoins financiers de quelques activistes, affairistes et autres politiciens fauchés ou sans moralité de notre pays qui avaient accepté de se faire corrompre pour aller, si l’on ose dire, à… Taipeh.
Cette contribution éditoriale avait produit des réactions qui dépassèrent mes attentes. La première vint du représentant de Taiwan à Londres. Il m’avait aussitôt convié à dîner à l’hôtel Thistle, à la célèbre gare Victoria de la capitale britannique. Pour me proposer de visiter Taipeh. Ma réponse avait été : ‘Oui pour l’invitation, mais sans que cela m’engage à changer mes vues sur la question chinoise’.
Quelques jours plus tard, le représentant officieux de la Chine continentale à Dakar, M. Luo Hansu, me contactait pour, lui aussi, me proposer de visiter Pékin, comme ‘premier’ Sénégalais à ce niveau depuis la rupture des relations diplomatiques. J’avais accepté. Mais dès mon arrivée en Chine, je n’avais pas hésité à dire à tous mes interlocuteurs qu’autant j’étais un militant pour les retrouvailles entre les deux rives du détroit de Formose, autant mon engagement en faveur de la promotion des relations sino-africaines ne pouvait se faire sans une vigilance de tous les instants, et surtout au nom des intérêts du continent, dans le cadre d’un dialogue véritablement profitable aux deux partenaires.
Le fait d’avoir été invité intuiti personae ne m’avait pas cependant empêché, pour le principe, d’en informer les autorités sénégalaises. ‘Je tiendrai compte de tes réflexions sur la relation sino-sénégalaises’, m’avait écrit le président Wade. Quand la reprise des relations diplomatiques fut annoncée le 25 octobre 2005, mes hôtes chinois m’avaient appelé alors que je me trouvais à Londres pour m’inviter à revenir en Chine avec d’autres Sénégalais de mon choix.
Ce signe amical ne m’a toutefois pas empêché de rester dubitatif devant un certain nombre de développements qui méritent d’être passés au crible d’une réflexion sans concession. C’est le moment, ou jamais de les évoquer à l’occasion de cette visite du numéro Un chinois. Les interrogations fusent, nombreuses : Comment peut-on accepter les accords signés et les projets initiés sans que l’information ne soit disponible pour éviter toute mainmise fut-ce virtuelle sur notre pays et, plus généralement, sur le continent ?
Comment se fait-il que les laudateurs du ‘pragmatisme’ de la coopération avec Taipeh soient devenus, du jour au lendemain, sans transition, les chantres d’une Chine continentale, ‘incontournable’ à leurs yeux maintenant ? Comment se fait-il que les diplomates chinois continuent de ne vouloir traiter qu’avec les officiels publics, en particulier ceux qui ont participé au bradage du patrimoine diplomatique entre leur pays et le nôtre ? Comment expliquer le même cynisme qui souvent accompagne la générosité professée par les représentants de la Chine en contradiction avec l’exigence formulée par leurs plus hautes autorités, notamment Hu Jintao, qui, lors d’un séjour en Namibie, il y a deux ans, les avaient invités, en même temps que les opérateurs économiques chinois, à être attentifs à la nécessité de préserver de bonnes relations sociales avec les pays du continent, y compris à s’ouvrir aux forces autres que gouvernementales ?
Ces questions-là, j’aurais souhaité les poser, de vive voix, au président Hu Jintao. Parce qu’il a déjà eu connaissance de certains mouvements d’humeur africains, notamment lors de sa précédente tournée, en 2007, quand des ouvriers et politiciens zambiens avaient violemment manifesté contre des dérives liées à la présence chinoise, singulièrement l’explosion meurtrière ayant coûté la vie à une quarantaine de Zambiens à Chambisi, localité située dans la ceinture du cuivre locale. Pour être un intellectuel, le président chinois n’aurait pas manqué d’arguments pour répondre aux questions que je lui aurais soumises. Mais je ne serai ni à son accueil ni dans les réceptions pour les lui soumettre, encore moins discuter avec lui, en ami, de son pays. Car, depuis la Baie des Cochons, le mot de Kennedy n’a jamais été encore plus pertinent : ‘Le succès a une centaine de pères alors que la défaite est orpheline.’
J’ose simplement espérer que le président chinois ne se laissera pas divertir par les troubadours qui, il y a encore quelques années, chantaient sur tous les modes la qualité de la coopération avec Taiwan, s’il tient vraiment à bâtir une coopération solide sur ce continent. Sans lui faire perdre la face, il lui faut affronter les questions réelles que soulèvent certains impairs associés à la présence croissante de son pays à travers l’Afrique, aussi bien en termes de respect des normes environnementales, professionnelles, mais aussi d’équité et de transparence dans la relation sino-africaine. Certes, toute bonne politique étrangère commence à domicile et ce n’est donc pas la Chine qu’il s’agit d’incriminer ici. Mais des actes posés par des Chinois, y compris des diplomates, sont de nature, par leur désinvolture et leur cynisme, à jeter le trouble dans l’esprit de ceux, à commencer par l’auteur de ces lignes, qui militent pour un rapprochement entre la Chine et l’Afrique.
Qu’on se comprenne bien : les bases d’une relation avantageuse sont réunies pour un nouveau compagnonnage sino-africain dans ce contexte des turbulences internationales. L’Afrique a beaucoup à gagner d’une relation équitable avec la Chine. Elle gagnerait à s’inspirer du patriotisme et de la vision de ses dirigeants successifs qui, depuis maintenant une centaine d’années, ont entrepris, avec succès, d’inverser le cours d’un destin qui était lourdement compromis. Sa réussite actuelle commande le respect. Elle explique pourquoi, dans le contexte de la crise financière qui secoue la planète entière, les yeux sont tournés vers l’Est, vers elle, pour qu’elle offre des réponses crédibles là où, en déroute, les recettes néolibérales n’ont jamais paru aussi discréditées. Seule cependant une franche discussion pérennisera la relation sino-africaine. Elle doit tenir compte des spécificités africaines, notamment démocratiques, mais aussi des attentes des peuples africains pour une meilleure gouvernance de leurs pays. Alors, Ni Hao, Président Hu et vive la coopération sino-africaine!
Adama GAYE Auteur de ‘Chine-Afrique : Le dragon et l’autruche’ (Ed. L’harmattan) Chercheur invité à la Johns Hopkins University de Washington Dc. adamagaye@hotmail.com
*Ni Hao : Bonjour ou bienvenue en Chinois.
L’OFFICE :
Grandes manœuvres
C’est le branle-bas de combat au niveau des états-majors politiques, en vue des élections locales du 22 mars 2009. Des élections qui, il faut le reconnaître, ne sont pas sûres d’être tenues à date échue. C’est les grandes manœuvres au niveau du palais, alors que du côté de l’opposition, l’on semble sentir le coup venir ; et de se préparer en conséquence. Wade mijote quelque chose, et l’opposition sonne la mobilisation. Une période à hauts risques. Attention, danger !
( Mor Todjangué )
NETTALLI :
VENDREDI 6 FEVRIER 2009 - RAPPORT "DOING BUSINESS 2009"
Les non-dits d’Aminata Niane
NETTALI.NET- Dans un article publié par le magazine African Business de ce mois, les progrès réalisés par le Sénégal en matière d’investissement et de performances sont longuement analysés. C’est ainsi que le journal a pris le contrepied d’Aminata Niane, la directrice de l’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix). Celle-ci a largement diffusé les résultats du rapport "Doing Business 2009 " de la Banque mondiale faisant apparaître le Sénégal à la première position parmi les dix pays les plus réformateurs du monde. Ce qui, selon African Business, est inexact.
« En s’appuyant uniquement sur trois réformes clés prises en compte dans le classement de la Banque mondiale qui porte sur 187 pays, les responsables de l’Apix n’ont donné qu’une image partielle de la réalité. Comme n’ont cessé de le rappeler le président Wade et son premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, le pays est certes très performant sur les trois critères « de la création d’entreprise en 48 heures, de la réduction significative des délais de transferts de propriété ou de la simplification des formalités concernant le commerce transfrontalier », mais le Sénégal arrive loin derrière, pour tous les autres indicateurs, lit-on dans l’article intitulé « Sénégal : des progrès très relatifs ».
Interrogé, un économiste qui a gardé l’anonymat, fait le commentaire suivant : « certes le Sénégal fait des efforts, mais il est loin d’être aussi performant qu’on voudrait nous le laisser croire, y compris en Afrique de l’Ouest ». Ce brin de pessimisme relatif au climat des affaires, est partagé par Patrick Mathieu, le coordinateur du Club des investisseurs français au Sénégal (Cifas). Interpellé sur la question, il déclare : « globalement, la situation des entreprises s’est dégradée depuis cinq ans avec une pression fiscale qui devient de plus en plus arbitraire entre le secteur formel et informel, ce qui empoisonne considérablement le climat des affaires ».
« La plupart des investisseurs locaux sont d’autant plus dépités qu’avec l’arrivée d’Abdoulaye Wade , ils s’étaient mis à espérer que le « Sopi » serait une réalité. En attendant, ce sont les sénégalais qui subissent les coupures d’électricité à répétition et n’ont jamais payé aussi cher les denrées alimentaires de première nécessité » constate le magazine.
« Sauf à donner un sérieux tour de vis dans la gestion des affaires, les opérateurs privées travaillant au Sénégal craignent maintenant que Dakar ne devienne un chantier perpétuel. », conclut-il.