politiques en prison de privilèges
ME WADE SOUHAITE RENCONTRER L’OPPOSITION DEMAIN
Le Front Siggil Senegaal dit « niet »
Par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN | mardi 4 mars 2008
Le souhait du président de la République, Me Aboulye Wade de rencontrer demain, mercredi 5 mars, à 17 h au Palais présidentiel, ne se réalisera pas. Pas du fait de sa volonté mais de celle des leaders du Front Siggil Senegaal qui ont rejeté l’idée de rencontrer le Chef de l’Etat ce jour, puisque certains nombre de questions n’ont pas trouvé pour l’heure réponses.
Sur quelle base cette rencontre se tiendra ? De quoi les acteurs vont-ils discuter ? Qu’est-ce qui justifie cette « précipitation » de Wade ?
En tout cas, le Front Siiggil Sénégal qui a tenu sa rencontre hebdomadaire hier, n’a pas spécifiquement statué sur la question du dialogue national auquel le président de la République le convie. Une rencontre est prévue lundi prochain et c’est au cours de celle-ci que cette question sera débattue, pour déboucher sur une position définitive. En attendant cela, les leaders du Front Siggil Senegaal se disent favorables au dialogue politique, mais dans le cadre des Assises nationales, qui sera garantie par les populations représentatives de toutes les forces de la nation. Ils estiment qu’un dialogue politique entre opposition et pouvoir ne suffit pas pour apporter des réponses aux problèmes qui se posent à la nationale. Il faut des Assises nationales qui réunissent toutes les forces vives de la nation.
Par ailleurs, selon des sources dignes de foi, le président de la République de la République a accordé une audience à Amadou Macktar Mbow désigné par l’opposition réunie au sein du Front Siggil Senegaal pour diriger les Assises nationales, mais les deux hommes se sont donnés rendez prochainement, puisqu’aucun terrain d’entente n’a été trouvé.
L’Organisation pour la Conférence Islamique (OCI), pour quoi faire ?
Par | | mardi 4 mars 2008
L’on ne peut mettre en cause la légitimité de cette organisation quand on sait les circonstances dans lesquelles elle a été créée. Mais surtout l’on admettra que, de plus en plus, des structures spécifiques puissent voir le jour pour pallier les insuffisances observées dans le fonctionnement de l’organisation qui se veut universelle, l’ONU. En effet, l’efficacité de cette organisation mondiale se heurte aux limites suivantes :
Présence prépondérante de cinq pays dont chacun peut empêcher par son droit de veto la prise des décisions ; - Difficulté, une fois la décision prise, de la mettre en oeuvre s’il est fait opposition à l’usage des moyens destinés à cette fin : déploiement d’une force militaire, autres sanctions. L’exemple de la résolution 242 relative au conflit du Proche Orient est à cet égard édifiant. - La défiance dont font preuve certaines grandes puissances vis-à-vis de l’organisation et qui n’hésitent pas à l’ignorer en prenant des initiatives majeures pouvant mettre en péril la paix internationale (la guerre déclenchée par les Etats-Unis contre l’Irak).
L’OCI a donc été mise sur pied avec pour objectif de défendre l’Islam, d’assurer la protection des lieux saints propres à cette religion et de faire éclore une solidarité entre les pays musulmans.
Cependant, le moment semble venu de s’interroger sur l’efficacité réelle de cette organisation dans les domaines suivants : - La solidarité économique ; - L’entraide pour assurer la sécurité des pays membres de l’organisation ; - Le combat contre la dégradation des moeurs par une meilleure prise en compte de la morale islamique dans les droits internes.
1. Solidarité économique
Il est indéniable que la force de l’organisation ne pourra réellement s’exprimer que si les différents pays qui la composent connaissent un niveau de croissance économique suffisant, de nature à enrayer la pauvreté qui sévit au sein de la grande majorité des populations. Il faut en effet se souvenir que la plupart des pays musulmans, qu’ils soient en Afrique ou en Asie, ont vu leur évolution retardée par la colonisation. Des matières premières existent en grandes quantités dans ces états, mais les équipements industriels permettant leur transformation, l’énergie, ainsi que les infrastructures devant favoriser l’intégration des marchés, font grandement défaut.
Il se trouve toutefois que c’est dans les pays musulmans que se situent les plus grandes réserves d’hydrocarbures dont l’exploitation a permis la constitution d’énormes excédents financiers. A titre d’illustration, on peut noter que l’Arabie Saoudite, en quatre jours d’exploitation pétrolière, obtient une recette brute équivalente au budget annuel du Sénégal.
Dans le même sens et dans le cadre du projet d’exploitation du minerai de fer, il aurait suffi au Sénégal d’obtenir un prêt de l’Arabie Saoudite ou d’un consortium de pays membres de l’OCI pour mettre en valeur, pour son propre compte, cet important gisement, moyennant simplement le recours à l’expertise d’ingénieurs conseils pour apporter leur assistance technique. A cet égard, l’expérience du secteur sidérurgique algérien aurait pu largement faire l’affaire. L’application d’un tel schéma permettrait de transformer la totalité du minerai en acier fini qui, compte tenu de la teneur en fer, pourrait atteindre annuellement 15 millions de tonnes. Cette production, en raison de la forte demande sur le marché, fournirait au Sénégal l’opportunité d’un décollage économique décisif.
Enfin un prélèvement annuel de 0.5 % sur les recettes pétrolières des pays producteurs membres de l’OCI, pour constituer un fonds qui serait logé à la Banque Islamique de Développement (BID), pourrait assurer le financement de grands projets d’infrastructures communs à des pays membres (chemin de fer Dakar-Djibouti).
2. L’entraide pour assurer la sécurité
Il faut d’abord rappeler que chaque Etat a le devoir d’assurer à l’intérieur de ses frontières la sécurité de ses populations. Si, pour y parvenir, il a besoin de l’appui d’un ou de plusieurs Etats alliés, rien ne l’empêche, sur le plan juridique, de conclure les accords nécessaires. L’on a bien vu, en Occident, des pays se regrouper au sein de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) pour mettre en commun leur défense, non contents qu’ils étaient de la seule existence de l’ONU. L’Europe elle-même a plusieurs fois tenté la même démarche (Union de l’Europe Occidentale : UEO, etc.).
Concernant l’OCI, la constitution d’une force armée pour assurer une défense commune peut se révéler pertinente. Il ne s’agirait pas d’une force d’agression contre quelque pays que ce soit, mais d’un moyen d’assurer la protection des pays faibles, de garantir la sécurité des importantes ressources économiques situées dans certains pays et enfin, en cas de conflits entre pays membres, d’empêcher les affrontements par le déploiement d’unités d’interposition. En particulier, on peut signaler que la situation aurait pu être tout autre au proche et Moyen-Orient si une telle force existait, capable qu’elle aurait été de dissuader tout pays tiers d’entreprendre des hostilités contre un pays de la région, membre de l’OCI.
Pour la constitution de cette force, les moyens existent tant du point de vue des effectifs (Nigéria, Indonésie) que de l’expérience (Sénégal, Maroc, Egypte). Quant au financement de ces unités (équipements, fonctionnement), ce ne sont pas les ressources qui font défaut. De toute manière, il faut s’orienter vers cette option car tout le monde a vu les limites qui ont compromis l’action de la Ligue Arabe dont les objectifs sont assez proches de ceux de l’OCI.
3. Lutte contre la dégradation des moeurs
L’on aura noté que la mondialisation qui a d’abord intéressé l’économie (production, marché), a tendance à investir les sociétés pour uniformiser les comportements. Mais, le grand risque dans ce domaine, c’est que certaines sociétés occidentales qui animent ce mouvement s’étant, pour la plupart et depuis longtemps, éloignées de la religion, celle-ci n’inspire plus ni la morale ni le droit. Tout se passe comme si la morale et la foi avaient tendance à déserter le coeur des puissants et des riches, la spiritualité trouvant de grandes difficultés à coexister avec le sentiment de force, de suffisance et d’orgueil.
Ainsi la norme morale ne fondant plus le droit, de nombreux délits se trouvent supprimés au nom de la liberté : attentat à la pudeur, homosexualité, avortement, dépénalisation de l’usage de certaines drogues. La peine de mort elle-même est annulée sous le motif que la société n’a pas le droit de mettre fin à la vie, alors qu’un individu semble pouvoir être autorisé à tuer son prochain.
L’on est porté à oublier que toutes ces infractions, délits ou crimes ont été prévus et réprimés pour protéger la société. La liberté de chacun doit être limitée, dit-on, par celle des autres. Mais, la vraie limite de la liberté doit se situer à la frontière du mal, celui-ci étant entendu comme tout acte dommageable à l’individu, au groupe ou à la société : dommage corporel, matériel et même moral. Le simple fait pour un acte déterminé, de heurter la conscience du plus grand nombre, est traditionnellement considéré dans plusieurs droits nationaux comme délit et réprimé en tant que tel.
Les pays musulmans doivent, au regard de ces tendances, s’attacher à se rapprocher du texte révélé et s’efforcer de faire en sorte que leurs droits internes s’inspirent davantage de la morale islamique. Aussi bien le droit pénal (préservation de la vie et de la famille, sauvegarde du développement de l’espèce humaine par la reproduction) que le droit civil (protection du patrimoine ainsi que de son mode de dévolution, état des personnes) sont concernés.
Les propositions qui figurent dans les développements ci-dessus pourraient faire l’objet d’un examen de la part des instances chargées de préparer la conférence au sommet de Dakar et le cas échéant, constituer une partie de l’ordre du jour de cette réunion. En tout état de cause, il nous semble qu’une nouvelle évolution doit être imprimée à l’action de l’OCI si tant est que celle-ci cherche réellement à répondre aux aspirations des nations qui la composent.
Sidy DIOP
Ancien Directeur Général de la SOTEXKA
Email : sidyamadouyella@hotmail.com
HAUSSES EN CASCADES DES DENREES DE PREMIERE NECESSITE
L’Etat va-t-il imposer des marges aux commerçants ?
Par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN | mardi 4 mars 2008
L’Etat a renoncé à plus de 23% de droit de douane et de taxes sur les importations des denrées de première nécessité. Un manque à gagner d’au moins 40 milliards de Fcfa l’an. Cela n’a cependant jusqu’ici aucun effet sur les prix à la consommation. Les prix ne cessent même de grimper au grand dam des populations. Les pouvoirs publics pointent du doigt les opérateurs économiques qui « captent » ainsi des marges « anormalement » élevées. Ils envisagent d’administrer ou d’encadrer les prix si ces derniers ne reviennent à la raison. Ceux-ci dégagent en touche. « L’inflation est indépendante de notre volonté. L’Etat le sait très bien. Ni lui, ni nous ne pouvons influer sur les cours mondiaux qui flambent. C’est un phénomène mondial », souligne Mor Talla Kane, le Directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) en écho à la déclaration sur le même ton de Ousmane Sy Ndiaye de l’Unacois.
Qui disait que Me Abdoulaye Wade est loin d’être un libéral ? Lui-même invoque un « libéralisme à visage humain » pour caractériser sa doctrine et sa démarche économique. Toujours est-il que de guerre lasse, sera-t-il obligé de revenir à « un encadrement » du secteur commercial, de faire revivre le contrôle économique ? D’imposer des marges bénéficiaires aux commerçants ? S’il en venait à prendre de telles décisions, il aura au moins renoncé à quelques règles d’or du libéralisme : la libre concurrence. La loi du marché, celle de l’offre et de la demande… N’empêche l’Etat ajoutera-t-il à ses dix-neuf mesures annoncées par Me Abdoulaye Wade qui visaient à stabiliser, voire éradiquer l’inflation, une vingtième ? Celle d’administrer finalement les « marges » des commerçants ? Il se désole en effet de constater que ses efforts de « renonciation » à sa fiscalité sur l’ensemble des denrées de première nécessité n’ont eu aucun effet jusqu’ici. Et il remarque même que « seuls les opérateurs économiques tirent profit de cette situation au grand dam des consommateurs et de l’Etat ».
Du côté du ministère de l’Economie et des finances, on n’en pense pas moins en constatant les sacrifices consentis qui sont sans effet pour les consommateurs depuis l’année dernière. On y informe que l’Etat a renoncé à plus de 23% des droits de douane et de taxes sur les importations des denrées de première nécessité. « Rien que pour le dernier semestre 2007, le manque à gagner s’est chiffré à plus de 20 milliards de CFA. Ce qui fait que pour l’an, on risque de dépasser les 40 milliards de Fcfa. Cela est intenable », confie-t-on.
UNE IRRESISTIBLE INFLATION
Les tendances haussières observées en 2007 se maintiennent. Pis elles s’affolent même en ce début d’année. Les Sénégalais souffrent d’une inflation galopante qui fait que l’ensemble des prix des denrées de première nécessité et des produits à grande consommation connaît une flambée que rien ne semble pouvoir arrêter. Il ne se passe pas un jour sans que la ménagère de retour du marché ne voie pas son panier plus allégé que jamais. Riz, huile, sucre, lait… Tout a augmenté et s’accroît vertigineusement au point de donner des céphalées aux consommateurs qui ne savent plus à quel …marché se vouer. Ils sont obligés de payer 325 Fcfa pour le prix du kilogramme de riz, au lieu de 300 Fcfa. Le savon et plusieurs autres produits de consommation courante connaissent chaque jour une hausse en ce début d’année. Une tendance qui confirme la fin de l’année dernière. Le dernier trimestre, on peut même dire, le dernier semestre 2007, a été marqué par une aggravation des prix des denrées de première nécessité parmi lesquels, l’électricité, l’huile, le pain, le lait pour ne citer que ceux-ci. 2008 en ce premier trimestre confirme 2007 à ce niveau et semble même vouloir le dépasser, réduisant à néant les efforts consentis par l’Etat pour amortir le choc et épargner la bourse des consommateurs mise à rude épreuve.
Retour aux prix encadrés ?
Face à cette situation, les pouvoirs publics disent qu’ils ne peuvent pas rester bras croisés. Ils ont souscrit des efforts importants de renonciation à des droits de douane et de taxe au risque même d’hypothéquer des unités de productions naissantes, notamment celles qui s’occupent du lait. « L’industrie laitière balbutiante est menacée. D’être mort né si elle ne dispose pas de la protection nécessaire à son implantation et à sa croissance. Il est vrai que les pays africains s’étaient élevés contre la protection des industries du Nord qui bénéficiaient de subvention conséquente, mais peut-on aujourd’hui se priver de protection pour nos unités ? Il faut, nous semble-t-il, faire l’option de disposer d’unités de production quitte à se serrer la ceinture pendant quelques années. Ou y renoncer définitivement. Une question de souveraineté et d’option économique. Le prix à payer pour disposer d’unités nationales passe forcément par une protection de l’Etat de ces unités », souligne t-on du côté gouvernemental. On n’y annonce également que face à la situation imposée aux consommateurs, l’Etat sera obligé réagir. Malgré le fait qu’il a renoncé à ces droits de douane et de taxe, le consommateur continue de subir l’inflation, tandis que les commerçants eux tirent un immense profit de la situation, y croit-on. « On serait amené par conséquent à administrer les marges des commerçants, si ces derniers continuent de capter des marges anormalement élevés », avancent de hauts responsables.
Des opérateurs économiques interrogés dégagent en touche. Pour Ousmane Sy Ndiaye de l’Unacois joint au téléphone hier lundi 3 mars, « il est vrai, que l’Etat a renoncé à des droits de douane et de taxes sur des importations de denrées de première nécessité. Mais il ne doit pas oublier qu’au moment où il renonçait à ça, les cours du pétrole se sont affolés pour atteindre des sommets jamais observés. Ce qui s’est répercuté aussitôt sur le transport maritime par conséquent a alourdi les prix de revient des produits ainsi importés. Le riz s’étant fait également rare dans le monde, son coût a flambé, d’autant plus que la Chine est devenu un grand importateur de riz et que certains pays asiatiques producteurs s’intéressent de plus en plus à la production du biocarburant au détriment du riz. L’un dans l’autre, la denrée est devenue pour nos pays, de plus en plus inaccessible ». Il s’y ajoute, poursuit-il que « la faiblesse de notre marché fait que les armateurs exigent souvent de se faire payer un aller-retour pour toute destination Sénégal ». A l’entendre, l’effort de l’Etat de renonciation des droits de douane et de taxe n’a aucun impact sur des cours dont la tonalité et les contours se dessinent ailleurs.
En écho, Mor Talla Kane du Cnes ne dit pas autre chose. « Prenons par exemple le lait, la tonne de lait importé au moment des discussions avec l’Etat était à 1850 euro, soit plus de 1.200.000 Fcfa la tonne, il a grimpé à 3500 euro la tonne au moment où l’Etat renonçait à ses taxes, soit plus de 2200.000 Fcfa la tonne.Ce qui fait que le gap est insoluble. Quelque soit ainsi le taux de douane et de taxe abandonné par l’Etat, le résultat reste quasiment le même pour l’importateur qui subit la dure loi des cours mondiaux. Il est vrai que si l’Etat n’avait pas enlevé les droits de douane, le consommateur payerait du simple au double. Cela a permis de contenir un peu la hausse qui est un phénomène mondial. On l’observe partout. Regardez ce qui se passe au Cameroun, au Burkina et dans d’autres pays à ce niveau. C’est dire que c’est une tendance mondiale »
Quid de l’accusation de « capter » des marges anormalement élevées dont ils font l’objet de la part des pouvoirs publics ? « Certes, il revient à l’Etat de veiller à ce que des commerçants véreux ne profitent pas de la situation, mais je ne pense pas que les opérateurs économiques qui interviennent dans l’importation et la distribution des biens de consommation courante fassent des marges anormalement élevées. Je ne le pense pas. Je suis d’avis plutôt que ni l’Etat, ni nous, ne pouvons influer sur les cours mondiaux qui flambent. C’est un phénomène mondial » Une situation qui, selon lui, devrait amener pouvoirs publics et opérateurs privés « à méditer la grande leçon qui s’y dégage, celle de commettre sa propre production de biens de consommation. Nous devons pouvoir transformer cette situation en boostant notre propre production ».
Ousmane Sy Ndiaye de l’Unacois de renchérir : « il faut se tourner vers la seule solution qui vaille aujourd’hui : le riz de la vallée. Il faut que les pouvoirs publics travaillent à le rendre accessible à moindre coût. Aident aux aménagements nécessaires, appuient à la création d’unités de production et de transformation. A l’Unacois, nous y réfléchissons avec les producteurs de la vallée de manière très avancée. Dès demain (aujourd’hui mardi 4 mars Ndlr) nous reprenons langue avec eux pour voir tout cela ». L’opérateur économique est cependant d’avis que la division du travail est nécessaire. « Il faut que les producteurs se convainquent du fait que chacun a un rôle à jouer dans la chaîne. Eux produisent, nous nous commercialisons.. . », indique-t-il. Revenant à l’Etat, il signale cependant « que la compétitivité du port de Dakar promis avec l’arrivée de Dubaï port world n’est encore qu’à l’état de souhait. Les coûts de débarquement n’ont pas changé », fait-il observé.
Pour des responsables publics cependant, « la production de la vallée est epsil. Depuis 2000, l’Etat a pris l’option d’acheter toute la production de la vallée pour la consommation dans les casernes de Gendarmerie et dans les hôpitaux. Bocar Samba Dièye pour ne pas le nommer parmi les opérateurs à ce niveau ont toujours peiné d’y trouver quelques graines, en tout cas le tonnage nécessaire. C’est dire que la production de la vallée reste encore marginale ». En attendant les consommateurs risquent de renoncer au « thébou dieune » (riz au poisson) parce que de plus en plus inaccessible à leurs bourses.
Qui disait que Me Abdoulaye Wade est loin d’être un libéral ? Lui-même invoque un « libéralisme à visage humain » pour caractériser sa doctrine et sa démarche économique. Toujours est-il que de guerre lasse, sera-t-il obligé de revenir à « un encadrement » du secteur commercial, de faire revivre le contrôle économique ? D’imposer des marges bénéficiaires aux commerçants ? S’il en venait à prendre de telles décisions, il aura au moins renoncé à quelques règles d’or du libéralisme : la libre concurrence. La loi du marché, celle de l’offre et de la demande… N’empêche l’Etat ajoutera-t-il à ses dix-neuf mesures annoncées par Me Abdoulaye Wade qui visaient à stabiliser, voire éradiquer l’inflation, une vingtième ? Celle d’administrer finalement les « marges » des commerçants ? Il se désole en effet de constater que ses efforts de « renonciation » à sa fiscalité sur l’ensemble des denrées de première nécessité n’ont eu aucun effet jusqu’ici. Et il remarque même que « seuls les opérateurs économiques tirent profit de cette situation au grand dam des consommateurs et de l’Etat ».
Du côté du ministère de l’Economie et des finances, on n’en pense pas moins en constatant les sacrifices consentis qui sont sans effet pour les consommateurs depuis l’année dernière. On y informe que l’Etat a renoncé à plus de 23% des droits de douane et de taxes sur les importations des denrées de première nécessité. « Rien que pour le dernier semestre 2007, le manque à gagner s’est chiffré à plus de 20 milliards de CFA. Ce qui fait que pour l’an, on risque de dépasser les 40 milliards de Fcfa. Cela est intenable », confie-t-on.
UNE IRRESISTIBLE INFLATION
Les tendances haussières observées en 2007 se maintiennent. Pis elles s’affolent même en ce début d’année. Les Sénégalais souffrent d’une inflation galopante qui fait que l’ensemble des prix des denrées de première nécessité et des produits à grande consommation connaît une flambée que rien ne semble pouvoir arrêter. Il ne se passe pas un jour sans que la ménagère de retour du marché ne voie pas son panier plus allégé que jamais. Riz, huile, sucre, lait… Tout a augmenté et s’accroît vertigineusement au point de donner des céphalées aux consommateurs qui ne savent plus à quel …marché se vouer. Ils sont obligés de payer 325 Fcfa pour le prix du kilogramme de riz, au lieu de 300 Fcfa. Le savon et plusieurs autres produits de consommation courante connaissent chaque jour une hausse en ce début d’année. Une tendance qui confirme la fin de l’année dernière. Le dernier trimestre, on peut même dire, le dernier semestre 2007, a été marqué par une aggravation des prix des denrées de première nécessité parmi lesquels, l’électricité, l’huile, le pain, le lait pour ne citer que ceux-ci. 2008 en ce premier trimestre confirme 2007 à ce niveau et semble même vouloir le dépasser, réduisant à néant les efforts consentis par l’Etat pour amortir le choc et épargner la bourse des consommateurs mise à rude épreuve.
Retour aux prix encadrés ?
Face à cette situation, les pouvoirs publics disent qu’ils ne peuvent pas rester bras croisés. Ils ont souscrit des efforts importants de renonciation à des droits de douane et de taxe au risque même d’hypothéquer des unités de productions naissantes, notamment celles qui s’occupent du lait. « L’industrie laitière balbutiante est menacée. D’être mort né si elle ne dispose pas de la protection nécessaire à son implantation et à sa croissance. Il est vrai que les pays africains s’étaient élevés contre la protection des industries du Nord qui bénéficiaient de subvention conséquente, mais peut-on aujourd’hui se priver de protection pour nos unités ? Il faut, nous semble-t-il, faire l’option de disposer d’unités de production quitte à se serrer la ceinture pendant quelques années. Ou y renoncer définitivement. Une question de souveraineté et d’option économique. Le prix à payer pour disposer d’unités nationales passe forcément par une protection de l’Etat de ces unités », souligne t-on du côté gouvernemental. On n’y annonce également que face à la situation imposée aux consommateurs, l’Etat sera obligé réagir. Malgré le fait qu’il a renoncé à ces droits de douane et de taxe, le consommateur continue de subir l’inflation, tandis que les commerçants eux tirent un immense profit de la situation, y croit-on. « On serait amené par conséquent à administrer les marges des commerçants, si ces derniers continuent de capter des marges anormalement élevés », avancent de hauts responsables.
Des opérateurs économiques interrogés dégagent en touche. Pour Ousmane Sy Ndiaye de l’Unacois joint au téléphone hier lundi 3 mars, « il est vrai, que l’Etat a renoncé à des droits de douane et de taxes sur des importations de denrées de première nécessité. Mais il ne doit pas oublier qu’au moment où il renonçait à ça, les cours du pétrole se sont affolés pour atteindre des sommets jamais observés. Ce qui s’est répercuté aussitôt sur le transport maritime par conséquent a alourdi les prix de revient des produits ainsi importés. Le riz s’étant fait également rare dans le monde, son coût a flambé, d’autant plus que la Chine est devenu un grand importateur de riz et que certains pays asiatiques producteurs s’intéressent de plus en plus à la production du biocarburant au détriment du riz. L’un dans l’autre, la denrée est devenue pour nos pays, de plus en plus inaccessible ». Il s’y ajoute, poursuit-il que « la faiblesse de notre marché fait que les armateurs exigent souvent de se faire payer un aller-retour pour toute destination Sénégal ». A l’entendre, l’effort de l’Etat de renonciation des droits de douane et de taxe n’a aucun impact sur des cours dont la tonalité et les contours se dessinent ailleurs.
En écho, Mor Talla Kane du Cnes ne dit pas autre chose. « Prenons par exemple le lait, la tonne de lait importé au moment des discussions avec l’Etat était à 1850 euro, soit plus de 1.200.000 Fcfa la tonne, il a grimpé à 3500 euro la tonne au moment où l’Etat renonçait à ses taxes, soit plus de 2200.000 Fcfa la tonne.Ce qui fait que le gap est insoluble. Quelque soit ainsi le taux de douane et de taxe abandonné par l’Etat, le résultat reste quasiment le même pour l’importateur qui subit la dure loi des cours mondiaux. Il est vrai que si l’Etat n’avait pas enlevé les droits de douane, le consommateur payerait du simple au double. Cela a permis de contenir un peu la hausse qui est un phénomène mondial. On l’observe partout. Regardez ce qui se passe au Cameroun, au Burkina et dans d’autres pays à ce niveau. C’est dire que c’est une tendance mondiale »
Quid de l’accusation de « capter » des marges anormalement élevées dont ils font l’objet de la part des pouvoirs publics ? « Certes, il revient à l’Etat de veiller à ce que des commerçants véreux ne profitent pas de la situation, mais je ne pense pas que les opérateurs économiques qui interviennent dans l’importation et la distribution des biens de consommation courante fassent des marges anormalement élevées. Je ne le pense pas. Je suis d’avis plutôt que ni l’Etat, ni nous, ne pouvons influer sur les cours mondiaux qui flambent. C’est un phénomène mondial » Une situation qui, selon lui, devrait amener pouvoirs publics et opérateurs privés « à méditer la grande leçon qui s’y dégage, celle de commettre sa propre production de biens de consommation. Nous devons pouvoir transformer cette situation en boostant notre propre production ».
Ousmane Sy Ndiaye de l’Unacois de renchérir : « il faut se tourner vers la seule solution qui vaille aujourd’hui : le riz de la vallée. Il faut que les pouvoirs publics travaillent à le rendre accessible à moindre coût. Aident aux aménagements nécessaires, appuient à la création d’unités de production et de transformation. A l’Unacois, nous y réfléchissons avec les producteurs de la vallée de manière très avancée. Dès demain (aujourd’hui mardi 4 mars Ndlr) nous reprenons langue avec eux pour voir tout cela ». L’opérateur économique est cependant d’avis que la division du travail est nécessaire. « Il faut que les producteurs se convainquent du fait que chacun a un rôle à jouer dans la chaîne. Eux produisent, nous nous commercialisons.. . », indique-t-il. Revenant à l’Etat, il signale cependant « que la compétitivité du port de Dakar promis avec l’arrivée de Dubaï port world n’est encore qu’à l’état de souhait. Les coûts de débarquement n’ont pas changé », fait-il observé.
Pour des responsables publics cependant, « la production de la vallée est epsil. Depuis 2000, l’Etat a pris l’option d’acheter toute la production de la vallée pour la consommation dans les casernes de Gendarmerie et dans les hôpitaux. Bocar Samba Dièye pour ne pas le nommer parmi les opérateurs à ce niveau ont toujours peiné d’y trouver quelques graines, en tout cas le tonnage nécessaire. C’est dire que la production de la vallée reste encore marginale ». En attendant les consommateurs risquent de renoncer au « thébou dieune » (riz au poisson) parce que de plus en plus inaccessible à leurs bourses.
Désolation !
Mes yeux remplis de larmes, levés vers le Ciel
Je n’avais qu’une envie, lorsqu’ils ont tiré
Quitter ce monde perdu, ne plus affronter la réalité affligeante
Ah non ! Je suis désolée, ce serait fuir une responsabilité
Mais pourquoi ont-ils tiré ?
C’est la question que je pose.
Tirer près du lieu sacro-saint et refuge
Tirer près de l’endroit où grands et petits
Riches et pauvres sont à une même échelle
Tirer près de la maison de Dieu
Sur qui ont-ils osé tirer
Des personnes ne revendiquant que leur droit
Par une marche pacifique.
Je suis dans la désolation totale
Ne vous étonnez pas, c’est donc dire
Dans ce pays, les musulmans doivent-ils
Se taire sur des choses abominables ?
Les autorités sont ce que nous sommes
Elles peuvent se tromper
Mais l’islam toujours dans son œuvre de régulation
Est là pour corriger les erreurs
Nous n’accepterons jamais que notre pays soit infesté
Par des ni hommes, ni femmes maudits par l’islam.
Femmes, je dis bien femmes, femmes vertueuses,
Femmes amies, nos sœurs, tendres épouses
Femmes qui ne se cachent pas sous le masque d’un homme.
Femmes qui prennent mère Khadîdja et mère Aïcha
Mère de tous les musulmans comme référence
Femmes qui ne se rabaissent jamais
Femmes par ma plume, je vous invite à lutter contre ces parasites
Facteurs de toutes les maladies incurables
Vous êtes la force la plus importante de la nation
Sans votre participation, le combat est impossible
Il est temps que tous les musulmans se donnent la main
Car nous avons besoin de la lumière qui éclaire
De la force qui libère et du pouvoir qui édifie.
Notre lutte est sacrée
Elle a germé dans les cœurs
Elle ne mourra jamais
Dans la vie, il faut lutter pour être heureux
Lutter dans la voie divine, c’est chasser ces êtres malsains
Lutter pour améliorer les choses
Sinon c’est la misère à perpétuité.
Mme SALL Diamila DIEYE
Pikinois, ne vous laissez pas berner par les lobbies politico-maraboutiques
Les élections locales arrivent à grands pas. Elles sont d’une importance considérable, car il revient à la base de porter à la tête des collectivités locales des hommes qu’elle connaisse, c’est-à-dire des hommes compétents et intègres, répondant de par leur profil aux attentes des populations, parce que vertueux, soucieux de l’intérêt général, et au-delà des contingences partisanes. De Kabirou Mbodji à Demba Seck, en passant par Daour Niang Ndiaye aujourd’hui, on a assisté à un défilé de maires médiocres, incompétents. Marchands ou spéculateurs fonciers, certains se sont révélés maîtres dans l’octroi de permis d’occupation irrégulière de la voie publique à une clientèle politique bien ciblée.
Pikine, selon certains observateurs, fut ‘le bourreau du Ps’ en 2000. Malgré tout, nous continuons d’être les parents pauvres de l’Alternance. Nos problèmes d’assainissement sont réels avec un tout-à-l’égout défectueux et délimité. Notre cadre de vie est totalement dégradé. Aucun espace vert n’existe à Pikine. Nos difficultés de transport sont devenues plus criardes. Il n’y a aucune pertinence ni efficacité dans la gestion communale. Sinon une politique de cantinisation outrancière et irrationnelle, dans une ville qui est déjà un souk à ciel ouvert. Pikine n’a pas besoin de centre commercial, mais d’infrastructures socio-sportives et socioculturelles, d’espaces de loisirs qui permettent aux populations de s’épanouir au lieu de migrer vers Dakar.
Le replâtrage du champ de patates qu’est le stade Alassane Djigo par les Chinois est un saupoudrage hypocrite. Comment un stade digne de ce nom peut-il cohabiter avec un marché qui, pendant l’hivernage, se transforme en bouillon de culture et rejette son trop-plein d’eau fétide et miasmique sur la chaussée,rendant ainsi Talli-Boubess impraticable pendant des mois ? Daour Niang Ndiaye avait déclaré, en 2006, avoir mobilisé 300 millions pour déplacer le marché à Keur Massar. Encore une affabulation grotesque. Espérons que le terrain ne soit pas bradé. Avec les libéraux, il faut s’attendre à toutes les bassesses foncière, économique, sociale et institutionnelle. Les parvenus que sont Daour Niang Ndiaye et Amadou Diarra sont incapables de défendre les intérêts de Pikine à l’Assemblée nationale. Pas étonnant pour un ex-chaudronnier et un ex-joueur de dames abonné des grand’place de la rue10.
Pikinois, Pikinoises, ne vous laissez pas berner par les lobbies politico-maraboutiques repus, ni par la chefferie coutumière affairiste inféodée à Wade, encore moins par les politiciens véreux, acheteurs de conscience. Ces gens que Wade arrose à coup de millions, de 8x8, de passeports diplomatiques ne sont pas nos amis. Démystifiez ces mystificateurs. Ce sont des viveurs qui, dans leur discours, cherchent à nous imposer le fatalisme au nom de Dieu. Les élections locales, c’est notre destin en main. Le management des organisations, c’est un programme, des objectifs, des compétences et surtout l’obligation de rendre compte.
Pikinois, Pikinoises, refusons le 18 mai 2008 de voter pour les grands bandits libéraux qui, de par leur pratiques mafieuses, ont transformé le Sénégal en vallée de larmes. Tous ensemble, boutons dehors le Pds et sa voyoucratie. Il y va de notre avenir et de celui de nos enfants.
Lamine GAYE Travailleur social Pikine Rue 10
Répondre au discours de Dakar, une nécessité historique
‘Le fait historique n’est pas plus donné que les autres ; c’est l’historien, ou l’agent du devenir historique qui le constitue par abstraction’. (Claude Lévi-Strauss)
Je me sens très indigné en lisant la contribution du sociologue Kaly Niang qui a traité avec une remarquable condescendance les intellectuels africains qui ont osé prendre leurs plumes pour répondre au discours provocateur de Sarkozy à Dakar. De prime abord, je souligne que cette indignation découle du fait que cet intellectuel a une certaine clairvoyance d’esprit qui lui permettait jadis d’aborder les questions qui nous interpellaient avec une lucidité sans reproche. Mais cette fois-ci, je ne suis pas d’accord avec lui et je tiens à le lui faire remarquer. Je pense qu’en consacrant un ouvrage en réponse au président français, qui est venu saper nos croyants et falsifier notre histoire, il était de notre devoir de lui répondre. Ces intellectuels ont voulu restituer la vérité des faits et rien d’autre. Il est digne pour tout Africain ayant les capacités intellectuelles requises, de réagir face à une manipulation sous-tendue par des préjugés racistes.
Le discours de Nicolas Sarkozy a choqué plus d’un, par son soubassement idéologique tiré des idées d’extrême droite. Ce courant révisionniste veut à tout prix refaire l’histoire de l’humanité de manière sélective et selon ses propres préoccupations égoïstes. Je suppose alors que, ce postulat qui est d’une malhonnêteté intellectuelle manifeste, mérite d’être condamné avec forte énergie. En agissant de la sorte, les militants d’extrême droite ne font que conforter l’idée du philosophe Lebon qui disait à juste titre que ‘chaque société réécrit son histoire, parce qu’elle se choisit, recrée son passé’.
Cette droite décomplexée, négationniste s’inspirant de la thèse hégélienne d’une Afrique ahistorique, n’a pas trouvé mieux que de venir au sein de l’Université qui porte le nom du plus grand défenseur de l’Afrique, Cheikh Anta Diop, pour nous imposer sa vision erronée de l’histoire de l’Afrique.
Certes, l’histoire de l’Afrique dont Sarkozy veut faire la relecture, a ses pages sombres comme toute l’histoire humaine, mais détient ses pages de gloire. Le dernier Pharaon a prouvé, avec des instruments scientifiques, que non seulement l’Afrique n’a pas toujours été ce que les Blancs ont voulu nous faire croire, mais qu’elle est surtout le berceau de l’humanité, le foyer générateur de la science, des mathématiques et de la technologie. L’Afrique a contribué à la richesse de la civilisation de l’humanité. Les voyages de Pythagore et de Thalès en Egypte le prouvent à merveille. Jusqu’à présent, les merveilles et la grandeur de la civilisation Nubie continuent de dévoiler son mystère au monde tout entier. Nous pouvons continuer le débat de manière plus cartésienne si vous le souhaitez.
Je pense qu’il faut être d’une cécité intellectuelle doublée de mauvaise foi pour prétendre donner raison à Nicolas Sarkozy. D’abord, son discours n’est pas nouveau puisque des intellectuels, surtout africains, ont abordé la question avant lui. Je ne parle pas seulement des afro-pessimistes, mais d’empiristes critiques qui ont planché sans complaisance sur la question. C’est le cas d’Axelle Cabou dans son ouvrage Si l’Afrique refusait le développement ?
Bizarre, le discours de Sarkozy n’a mentionné aucun de ces intellectuels, sauf Senghor pour le citer de la manière la plus négative possible. Ce qui a suscité l’ire de ces intellectuels au-delà de la falsification de l’histoire, c’est la ‘vérité sélective’ de Sarkozy. Pourquoi il n’a jamais montré aux Français qu’ils sont, en partie, responsables de l’occupation nazie puisque des Français ont collaboré avec l’occupant. Pourquoi il rend hommage aux résistants français et les conçoit comme des martyrs et les nôtres comme de vulgaires poltrons ? Pourquoi il n’a jamais minimisé la shoah comme il l’a fait avec l’esclavage et la colonisation qui ont duré quatre siècles avec des millions de victimes ? En se posant des questions de cette nature, ce n’est pas parce que nous sommes ancrés dans un anachronisme et un fatalisme défaitiste. Non, c’est un devoir de mémoire, une dette envers les générations à venir. Un refus contre l’oubli. Ce qui, du reste, ne saurait être une chaîne contre le progrès, contre la projection vers le futur.
Certes, l’Afrique doit se tourner vers l’avenir, mais elle a l’obligation de garder intacte son histoire. Celui qui n’a pas compris ces enjeux, c’est qu’il n’a rien compris.
Seydou SONKO Etudiant en maîtrise en Droit Membre de l’Alliance panafricaniste
OCI:S’adapter ou se discréditer
[ 22/02/2008 ]
S’adapter ou se discréditer ! Probablement à jamais ! Voilà quelques mots qui peuvent, à notre sens, résumer aujourd’hui, la situation de l’Organisation de la conférence islamique. Fusée porteuse de centaines de pays à l’échelle planétaire, elle revendique une religion commune, l’Islam au centre d’une « guerre » contre des terroristes à qui il sert de soubassement idéologique. Son existence de plus de trois décennies n’a pas trop servi la Ummah islamique qui y voit souvent une coquille vide. En effet, à quoi sert une « conférence » quand les Etats qui y participent sont pour la plupart frappés par des maux qui ont pour nom : pauvreté, maladies, analphabétisme, etc. et qu’elle passe le clair de son temps à prendre des résolutions vite oubliées dans des tiroirs ? La réponse à cette question coule de source. D’où la nécessité d’adapter l’Oci à l’évolution du monde moderne dans un double souci organisationnel et fonctionnel. Il est en effet indéniable que malgré les difficultés énoncées plus haut, nombre de pays membres de cette organisation ont les ressources financières, matérielles mais surtout humaines nécessaires à un vital bond en avant.
La diversité des régimes politiques des Etats qui le composent, les disparités culturelles, l’éloignement géographique, les contraintes de la géo-politique internationale n’ont pas empêché ces peuples à croire au message de Mahomet (Psl) lancé en Arabie en 611 avant l’hégire. Alors, un peu plus de volonté politique devra permettre aux différents experts de ces pays de mettre en place une organisation internationale structurée au triple plan politique, militaire et judiciaire. Ainsi, on a aura plus besoin de la violence pour régler les problèmes existants et les Etats Unis et le monde occidental en général pourra trouver en face un interlocuteur capable d’inspirer confiance et surtout de forger le respect. Car, il ne fait pas de doute qu’à l’état actuel des rapports de force entre l’Occident et les pays islamiques, l’incompréhension, l’obscurantisme, le terrorisme individuel et le terrorisme d’Etat sont les caractéristiques essentielles.
Certes, rien ne justifie la mort d’innocents quelles que soient les pseudo-explications religieuses avancées mais, il n’en reste pas moins que l’attaque contre des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, les menaces contre l’Iran, etc. pourront être mis sous le compte d’un terrorisme d’Etat difficilement explicable. Dans le même ordre d’idées, les Palestiniens sont encore sous domination israélienne, bafoués par conséquent dans leur dignité d’homme sans que le monde islamique soit à même de trouver une solution à ce problème, du fait justement de sa dispersion. Pendant ce temps, l’on continue à organiser des conférences à coût de millions dans des salons luxueux, en quelques heures (48 heures pour le prochain sommet de Dakar). Alors qu’il était possible, par exemple, de mettre en place un tribunal pénal international islamique contre les criminels de guerre qui seraient tentés de s’en prendre sans motifs conséquents à l’un de ses membres en tant qu’Etats ou en tant que ressortissants de ses Etats.
Le monde a en effet en tête les exactions commises par des militaires de pays d’occupations contre des ressortissants de pays en guerre comme en Irak et le transfert de prisonniers dans des pays divers sous prétexte de lutte contre le terrorisme. De telles initiatives ne font que perpétuer les sentiments de haine qui nourrissent le terrorisme. D’où le cercle vicieux où le monde se trouve tenaillé. Et comme paradoxalement, ce sont les pays islamiques (en dehors du 11 septembre aux Etats Unis) qui sont les plus frappés, la Ummah islamique est plus que jamais interpellée dans la lutte contre ce fléau des temps modernes. Dans le même ordre d’idées, il serait intéressant de mettre en place un système caritatif au niveau du monde musulman. Ce qui serait un bon moyen de venir à bout de lutter contre la faim, la pauvreté et l’analphabétisme.
C’est pour dire que c’est par des actions concertées entre monde musulman et occidental que les solutions verront le jour. Donc, si l’Oci arrive à faire adapter cette démarche, cela pourra contribuer à éviter à moyen ou long terme des opérations de force comme celles connues jusqu’ici. Car, le droit international étant celui des forts, les nations faibles ont toujours eu du mal à imposer leur point de vue si ce n’est dans le cadre de grands ensembles structurés comme l’Otan. Il est peut-être temps d’assimiler une telle leçon. Et que le sommet de Dakar en soit justement le point de départ.
Assane SAMB
SOCIETE
ORGANISATION DE LA CONFÉRENCE ISLAMIQUE:De la réaction aux réalisations
[ 22/02/2008 ]
Le cheval de bataille de l'Organisation de la Conférence islamique (Oci) est de se frayer un chemin et une identité face à la mondialisation impitoyable et aux injustices qui lui sont inhérentes. Aujourd'hui, l'Oci est certes traversée par de nombreuses contradictions mais ce serait faire preuve de négligence que d’ignorer complètement son rôle sur la scène internationale. Ce serait encore plus négligeant que d’ignorer la force et l’influence de l’islam politique et de l’attrait bien réel que représente le panislamisme auprès des populations musulmanes. Retour sur une organisation à quelques jours de son onziéme sommet à Dakar..
Un incendie criminel à la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem par un Juif, a servi de déclic pour créer deux mois plus tard une Organisation de la conférence islamique à Rabat au Maroc . C'était le 25 septembre 1969. C’est en 1972 que l’institution a vu officiellement le jour avec l’adoption de sa charte à Djeddah en Arabie Saoudite. Djeddah est depuis ce temps le siège provisoire du Secrétariat général de l’Oci en attendant la « libération de Jérusalem », avaient affirmé ses géniteurs.
Au départ, l’organisation est donc plus une réaction défensive qu’une initiative constructive. Lorsque les leaders de vingt-quatre États islamiques (plus l’Olp en tant qu’observateur) se rassemblent à Rabat malgré "la période de détente", ce sont toujours les impératifs bipolaires de la guerre froide qui dominent les relations internationales. De plus, le souvenir amer de l’humiliante défaite de 1967 (la Guerre de Six Jours) est encore bien présent. Ce sont donc les deux contextes politiques de la guerre froide et le conflit israélo-palestinien qui motivent la création de l’Oci. Bien plus que des considérations de solidarité religieuse.
Attitude défensive disions-nous. Le 16 mars 1989, l'Oci, réunissant les ministres des Affaires étrangères des quarante-quatre pays membres, condamnent à leur tour le livre des "Versets sataniques". Mais ils se bornent à exiger l'interdiction du livre, à recommander l'adoption « de législation nécessaire à la protection des idées religieuses d'autrui » et à affirmer que l'auteur « est considéré comme hérétique ». Cette position qui semble plus modérée, affirme leur refus d'admettre que la loi de l'Islam ne puisse s'appliquer dans les États non-musulmans et leur accord d'abandonner Salman Rushdie à la sentence de mort promise aux hérétiques et renégats de la religion musulmane.
Autre moment fort de l'Oci , le 5 août 1990. Ce jour là, la conférence des ministres des Affaires étrangères du Caire a adopté la Déclaration des droits de l'homme en Islam. Celle-ci peut être vue comme une volonté de relecture des droits de l'homme dans un cadre compatible avec la Charia. Cette relecture s'est notamment traduite par une forte imprégnation religieuse et une omission de certains droits présents dans la déclaration originale, comme la liberté de choisir et de changer de religion.
L'audacieuse résolution de Khartoum
La résolution de Khartoum du 1er septembre 1967 est une charte de solidarité affirmée entre les dirigeants de huit pays arabes. Cela, en conclusion d'une réunion à la suite de la guerre des Six Jours. La résolution constitua la base de la politique de ces gouvernements jusqu'à la guerre de Kippour de 1973. Elle a ainsi appelé à une lutte permanente contre Israël pour regagner les territoires perdus pendant la guerre.
Il y a aussi l'utilisation du pétrole arabe, la solidarité arabe et la fin de la guerre au Yémen. Une collaboration militaire entre pays arabes pour se préparer « à toute éventualité » ainsi que la défense des droits du « peuple palestinien » ont été prônées. Sans oublier l'aide économique pour l'Égypte et la Jordanie.
"Trois nons" des relations israélo-arabes
Ce qui avait le plus attiré l'attention sur cette résolution de Khartoum ce sont les "trois nons" des relations israélo-arabes. En plus clair, "pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociation avec Israël." La Déclaration des droits de l’Homme en Islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l'Organisation de la conférence islamique, est aussi une volonté de relecture des Droits de l'homme dans un cadre compatible avec la Charia. Cette relecture s'est notamment traduite par une forte imprégnation religieuse et une omission de certains droits présents dans la déclaration originale, comme la liberté de choisir et de changer de religion.
Toutefois, cela traduit une volonté des musulmans de se rapprocher des autres peuples et civilisation en utilisant une base commune, l'humanité. Cette déclaration n'a qu'un impact restreint du fait même qu'elle est placée sous l'autorité de la Charia qui la précède et la contraint.
Des contradictions notoires
Si dès la création de l’Oci, les impératifs de la politique intérieure des états membres ont souvent pris le dessus sur la solidarité islamique, la même chose est vraie en ce qui concerne la politique extérieure. Par conséquent, plusieurs membres de l’Oci ont recherché la protection ou ont formé des alliances avec des puissances non-islamiques. Cela, parfois au détriment de pays islamiques. Également, certains membres de l’Oci ont même appuyé des pays non-islamiques dans des conflits, armés ou non, contre d’autres pays membres.
Aucun Etat arabe n’a été autant dans une situation de dépendance au niveau sécuritaire que l’Arabie Saoudite. Malgré le fait qu’elle soit un des promoteurs de la création de l’Oci, la championne du panislamisme et le protecteur de La Mecque et de Médine, la monarchie saoudienne a toujours eu une relation privilégiée avec, dans un premier temps, la Grande-Bretagne, et ensuite, les États-Unis. En fait, malgré son « mandat divin », l’état saoudien existe principalement grâce à des soutiens externes. Après l'exclusion de l’Égypte de l’Oci en 1979 pour avoir fait la paix avec Israël , c’est l’Arabie Saoudite qui obtient sa réadmission dès 1984, en pleine guerre Iran-Irak, pour renforcer la « position arabe » dans l’Oci. Pourtant, l’Égypte ne fut réadmis dans la Ligue Arabe qu’en 1989.
Malgré la protection américaine dont elle dispose et son attitude de confrontation avec d’autres puissances islamiques, la position centrale de l’Arabie Saoudite ne semble pas en souffrir et l’Oci exprime souvent sa pleine solidarité avec le "gardien des deux mosquées." La rivale des Saoudiens, l’Iran, est un autre exemple de pays qui compromet l’idée de la solidarité islamique dans ses relations internationales, et ce même après la révolution islamique. Ce n’est pas tant au niveau de ses alliances, qu’au niveau de ses positions diplomatiques, que l’Iran dévie de la logique de l’internationalisme islamique, et ce surtout depuis la fin de la guerre froide.
Par exemple, dans le contexte de l’étroite relation entre l’Iran et la Russie, lorsque venait le temps de prendre position sur la guerre en Tchétchénie. De plus, l’Iran a préféré se rapprocher de l’Arménie chrétienne au détriment de l’Azerbaïdjan musulmane chiite.
Des lendemains prometteurs
Plusieurs développements récents à l’intérieur de l’Oci font présager que, d’ici quelques années, le monde islamique pourrait fonctionner dans un cadre institutionnel intégré, tant au niveau socio-économique que juridique. Cela aura le potentiel de transformer l’Oci en un véritable bloc géopolitique avec un centre plutôt unifié. Le fait que le monde islamique fonctionne avec des normes communes, qui peuvent parfois entrer en contradiction avec les normes « universelles » dictées par l’Occident aura certainement des conséquences.
Sur le plan économique, dès les années 70, l’Oci se donna comme objectif de promouvoir les principes de ce que l’on appelle « l’économie islamique ». En 1973 a été fondée la Banque de développement islamique, qui aide à la fois les états membres de l’Oci et les communautés musulmanes dans des états non-membres. En 1977 a été fondée l’Association internationale des banques islamiques, associé à l’Oci. Avec comme objectif de promouvoir le concept de « l’économie islamique » et des pratiques bancaires en accord avec la charia.
La promotion de ces idées donnent l’impression que le monde islamique est régi par des normes économiques différentes du reste du monde. De plus, en octobre 2005 a été inauguré par l’Oci le premier Forum mondial de l’économie islamique. À ce forum, il fut question de créer, d’ici quelques années, une zone de libre-échange s’étendant à tous les états membres. Tout comme l’intégration européenne a débuté avec l’idée d’un marché commun. Cette initiative de l’Oci peut avoir un impact énorme sur l’intégration institutionnelle du monde islamique. Dans le domaine juridique, une résolution de l’Oci en 1987 établit la création d’un Tribunal islamique international basé au Koweit.
Bien qu’il ne soit pas encore opérationnel, ce tribunal fait poser d’importantes questions aux experts en droit international : au niveau de son fonctionnement, ainsi qu’au niveau de ses impacts politiques . Ce serait effectivement la première fois que le monde islamique se sentirait aussi unifié sous des normes communes et il est difficile pour le moment d’en mesurer les conséquences.
Donc, malgré toutes ses faiblesses et ses limites, ce serait faire preuve de négligence que d’ignorer complètement le rôle de l’Oci sur la scène internationale. Mais ce serait encore plus négligeant que d’ignorer la force et l’influence de l’islam politique et de l’attrait bien réel que représente le panislamisme auprès des populations musulmanes. La Ummah « post-moderne » transcende le concept d’état-nation tout en vivant temporairement en complémentarité avec lui.
Par Mame Gor NGOM Souleymane Jules Diop
Tous les MARDI 16H GMT
Mardi 4 Mars 2008
Pourquoi cette subite volonté du président de la République de faire la paix avec son opposition ? Souleymane Jules Diop évoque les derniers voyages du chef de l'Etat, et les réticences exprimées par certaines Etats quant à la stabilité du pays, les manifestations possibles. Mais surtout comment convoquer une organisation dont le but est de faire la paix dans le monde, sans la réussir dans son propre pays ? Wade fait face à un dilemne. Le sommet va vers un fiasco, la président des élites arabes est incertaine. Une opposition réunie et invitée au sommet pourrait lui permettre de sauver la face. Encore des révélations sur l'état désastreux des préparatifs.
Ecoutez l'émision de la semaine:
Mardi 4 Mars 2008
Cette émission hebdomadaire d’une heure est une chronique de la vie politique, sociale et économique sénégalaise. Elle vise une meilleure compréhension par les auditeurs, des faits d’actualité qui se déroulent au pays, en mettant l’accent sur les dessous et les enjeux de tels faits.
Lesthèmes choisis seront toujours liés aux derniers développements de l’actualité, et tout doit reposer à la fois sur l’expérience journalistique de Souleymane Jules Diop et sa bonne connaissance du monde politique et journalistique sénégalais.
Ciblant un public large et souvent analphabète de sénégalais vivant à l’étranger souvent non francophones appelés Modou-modou, l’émission sera animée en wolof, avec une pause musicale.
Souleymane Jules Diop
Tous les MARDI 16H GMT
Mardi 4 Mars 2008
Pourquoi cette subite volonté du président de la République de faire la paix avec son opposition ? Souleymane Jules Diop évoque les derniers voyages du chef de l'Etat, et les réticences exprimées par certaines Etats quant à la stabilité du pays, les manifestations possibles. Mais surtout comment convoquer une organisation dont le but est de faire la paix dans le monde, sans la réussir dans son propre pays ? Wade fait face à un dilemne. Le sommet va vers un fiasco, la président des élites arabes est incertaine. Une opposition réunie et invitée au sommet pourrait lui permettre de sauver la face. Encore des révélations sur l'état désastreux des préparatifs.
Ecoutez l'émision de la semaine:
Cette émission hebdomadaire d’une heure est une chronique de la vie politique, sociale et économique sénégalaise. Elle vise une meilleure compréhension par les auditeurs, des faits d’actualité qui se déroulent au pays, en mettant l’accent sur les dessous et les enjeux de tels faits.
Lesthèmes choisis seront toujours liés aux derniers développements de l’actualité, et tout doit reposer à la fois sur l’expérience journalistique de Souleymane Jules Diop et sa bonne connaissance du monde politique et journalistique sénégalais.
Ciblant un public large et souvent analphabète de sénégalais vivant à l’étranger souvent non francophones appelés Modou-modou, l’émission sera animée en wolof, avec une pause musicale.
MONDE-HAUSSE DES PRIX ALIMENTAIRES
Une opportunité pour les pays en développement, estime la FAO
mardi 4 mars 2008
Reuters - Les prix agroalimentaires devraient continuer d’augmenter pendant encore deux saisons mais une hausse des revenus des exploitants pourrait favoriser la production, notamment dans les pays en développement, estime le président du Conseil de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
"(Les prix alimentaires) vont continuer à augmenter pendant une ou deux saisons au moins", a déclaré à Reuters Mohammad Saeid Noori-Naeeni.
Entre janvier 2007 et janvier 2008, l’index des prix alimentaires de la FAO a augmenté de 47%, en raison notamment de la flambée des céréales et des huiles végétales, qui ont crû respectivement de 62% et 85%.
"Nous devons considérer cette hausse comme une opportunité. S’il était possible de faire bénéficier les agriculteurs de ces hausses, alors la production augmenterait", a-t-il dit en marge de la 29e Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient.
"Cela pourrait vouloir dire relancer l’agriculture dans les pays en développement à travers des programmes et des investissements publics de long-terme, catalyser les investissements du secteur privé en réponse à une plus grande rentabilité", a-t-il dit.
La FAO estime que 862 millions de personnes dans le monde étaient sous-alimentées dans la période allant de 2002 à 2004, parmi lesquelles 830 millions vivaient dans des pays en développement. Cette situation risque de s’aggraver en raison de la hausse des produits alimentaires.
"Sans augmentation de la productivité, tout le monde en souffrira et seuls quelques-uns y gagneront", a déclaré Noori-Naeeni.
SENEGAL-AGRICULTURE
L’ex-directeur de l’Isra, Jacques Faye passe au crible la politique agricole de Wade
mercredi 27 février 2008
NETTALI - Les agriculteurs ont de plus en plus du mal à « assurer le minimum de repas pour se nourrir », selon l’ex-Directeur général de l’Isra, Jacques Faye. Il a tiré cette sonnette d’alarme au cours d’une conférence de presse après une tournée dans le monde rural de plusieurs mois.
A en croire M. Faye, les paysans « n’auront pas de semences pour la campagne agricole prochaine, car il n’existe pas aujourd’hui dans le pays assez d’arachides pour un approvisionnement normal en semences ». De fait, la récolte prochaine risque fort d’être plus mauvaise que celle de 2007, prévenant un exode rural massif vers les grands centres urbains du Sénégal si l’on y prend garde.
De l’avis de l’ancien directeur de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), le gouvernement est Le seul responsable de cette situation en ayant pas initié de « programme de distribution de vivres de soudure, un programme de réparation des forages pour que les paysans puissent faire du maraîchage et surtout un programme de production en intersaison ».
M. Faye explique que cette production au permis de disposer « de semences de mil, de niébé, d’arachide, pour essayer au moins de pallier cette question d’insuffisance de semences qui va se poser ».
Jacques Faye a aussi regretté la faiblesse des surfaces cultivées aujourd’hui au Sénégal actuellement à 3 millions d’hectares avec autant de rendements faibles. La production oscille entre 400 à 500kg à l’hectare, alors qu’elle pourrait passer à 2 tonnes à l’ha.
M. Diouf a également critiqué le plan Reva (Retour vers l’agriculture, soutenant que c’est plutôt « une promesse électorale qu’un programme sérieux ». Pour lui « rien » de ce qui a été annoncé cela n’a été fait 18 mois après.
AFRIQUE-SENEGAL-APE
Moubarack Lô : « Refuser les Ape, c’est refuser l’émergence pour demain »
lundi 25 février 2008
NETTALI - Quelque soit la dénomination utilisée, la signature des Accords de partenariat économiques (Ape) peut entraîner en retour un transfert de technologies pour l’Afrique. C’est en substance la déclaration de l’économiste, Moubarack Lô, ce vendredi, à l’Institut africain de management (IAM) à Dakar.
Une fois de plus, les Accords de partenariat économiques (APE) ont été au menu de la première conférence annuelle du Cercle de recherche et documentation de l’Institut africain de management (IAM). Au menu des réflexion : APE ou APD : Quel impact sur nos économies ?
D’emblée, Moubarack Lô indique qu’il est possible de signer les Accords de partenariat économiques sans pour autant changer les termes. Pour lui, l’Afrique peut signer les Ape et demander en retour des compensations à travers un transfert d’un certain nombre de technologies.
Selon le conférencier, il est possible de négocier une libéralisation progressive des frontières artificielles des Etats africains en identifiant un certain nombre de produits compétitifs.
Dans une perspective intégrationniste, le rôle du Sénégal, déclare t-il, est de proposer des stratégies, des idées et de renforcer la Cedeao pour proposer des APE bénéfique à l’Afrique. Fort de ce constat, les APE pourraient alors renforcer l’intégration africaine.
Etant l’un des rares partisans de la signature des APE, M. Lô dit comprendre la stratégie de communication du Sénégal qui consiste à occuper le terrain alors que la substance peut être ailleurs. Pourtant, en dépit de la vaste campagne de boycott des APE, le Sénégal, depuis le 1er janvier 2008, est versé dans le système du Tout Sauf Arme (TSA).
Dès lors, précise l’économiste : « que notre pays signe ou pas, nous continuons d’exporter nos produits dans le marché européen sans droits de douanes, sans quotas ». Toutefois, la menace que l’Europe pourra brandir sera de nous appliquer le système généralisé des préférences, confie M. Lô. Des pays comme la Côte d’ivoire, le Ghana et le Cap-vert, considérés comme à revenus intermédiaires, sont obligés de signer ces accords de partenariat économiques. C’est pourquoi, au regard des enjeux économiques, la Côte d’ivoire a signé des accords intérimaires.
Dans un contexte économique marqué par la mondialisation et la compétitivité, Moubarack Lô situe l’urgence pour l’Afrique dans l’élaboration d’une vision cohérente pour son décollage économique. L’économiste clame tout haut que « refuser les Ape, c’est refuser l’émergence pour demain. »
SENEGAL-AGRICULTURE-CAMPAGNE 2008
Le Cncr demande au gouvernement la mise en place rapide de semences de qualité
dimanche 24 février 2008
NETTALI - Le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) nourrit des inquiétudes pour la campagne agricole 2008. Il veut la mise en place rapide des semences de qualité, vu que les paysans n’en disposent pas du fait des déficiences de l’hivernage 2007, rapporte Sud Fm.
Selon Babou Ngom, secrétaire général du Cncr à Kaolack, il ne faudrait pas reconduire les erreurs de la campagne 2007. « A la sortie de l’hivernage difficile de 2007, un problème récurrent se pose aujourd’hui, c’est celui des semences. Il est temps qu’on sache à quoi s’en tenir. Le paysan aujourd’hui est inquiet, il ne sait pas où est-ce qu’il va trouver des semences, des semences toutes espèces confondues », a noté M. Ngom.
A en croire le secrétaire général du Cncr à Kaolack, « si aujourd’hui, l’Etat ne trouve pas dès maintenant des solutions idoines à cette question récurrente des semences, nous ne savons pas où nous allons pour le prochain hivernage ». Il a indiqué qu’une campagne agricole se prépare, ajoutant que « ce n’est pas rester dans un bureau, écrire des choses pour dire qu’on a besoin de tant de tonnes de ceci ou de cela pour préparer un hivernage, non ».
M. Ngom a ainsi demandé au gouvernement de descendre sur le terrain et recenser les besoins des paysans.
La pluviométrie déficitaire de 2007 a entraîné une baisse des productions dans pratiquement l’ensemble du pays plongeant les ruraux dans une situation de soudure plus importante que d’ordinaire obligeant les paysans à vendre les maigres récoltes. Les possibilités de constituer des semences sont par conséquent très minimes.
MOUHAMADOU MBODJ, COORDONNATEUR DU FORUM CIVIL
"L’appartenance confrérique du Président est au coeur de la destruction de l’Etat"
lundi 3 mars 2008
NETTALI - Mouhamadou Mbodj, coordonnateur du Forum civil ne mâche pas ses mots quant il s’agit de faire le diagnostic de l’Etat du Sénégal. Pour lui, il est en totale déliquescence. Mais parmi les raisons qui ont engendré la destruction e l’Etat, Mouhamadou Mbodj, invité hier de l’émission Remue-ménage d’Alassane Samba Diop, cite l’appartenance confrérique affichée du chef de l’Etat à la conférie mouride.
"L’appartenance confrérique du président de la République est au coeur de la destruction de l’Etat", a-t-il en effet déclaré. Il dénonce le "draînage financier" en direction de Touba. "100 milliards de francs Cfa sont prévus à Touba, alors que le Sénégal est constitué de Tidianes, de Niassènes, de Khadres etc", dénonce Mouhamadou Mbodj.
Le Coordonateur du Forum civil constate aussi que "le pays est polarisé par la succession" et parle d’un "affairisme nouveau" lié justement à la montée en puissance d’une nouvelle caste d’hommes d’affaires. Toutes choses qui, de son point de vue, permettent de comprendre la "boulimie foncière" du régime qui s’est manifestée dernièrement avec la destruction controversée du stade Assane Diouf.
Mouhamadou Mbodj met cependant en garde contre les dangers de ces dérives : "si on le (l’Etat) ne redresse pas", avertit-il, "il faudrait une profonde opération chirurgicale", qui, estime-t-il, pourrait être douloureuse.