Karim:maire de Dakar
chez «Wade-Fils», à l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci)
Bonjour
Nous avons repris dans notre site web votre riche contribution parue dans walfadjri.
Comme savent le faire les rares dignes fils de ce pays qui osent dénoncer et faire des contre-propositions.
Le Pds peut-il faire face à la crise ? Omar Khassimou Dia appelle à un sursaut national
par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN , lundi 6 octobre 2
Le président du groupe parlementaire Démocratie et progrès, Oumar Khassimou Dia et numéro deux du Rassemblement populaire (Rp) a appelé à un sursaut national. Invité hier, dimanche 5 octobre de l’émission Grand Jury de la Rfm, il a plaidé pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale au Sénégal. Omar Khassimou Dia a demandé au président de la République de faire appel à toutes les compétences et de se départir des laudateurs et des « flatteurs prêts à faire du mal ».
Un gouvernement d’union nationale semble être la panacée pour extirper le Sénégal de la crise qui le plomb présentement. Tel est l’avis du président du groupe parlementaire Démocratie et progrès et numéro deux du Rassemblement populaire (Rp), Omar Khassimou Dia. « Ce qu’il faut faire, c’est se dépasser. Quand vous avez des cadres comme, Moustapha Niasse, Tanor Dieng Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho…, il faut un sursaut national », a-t-il déclaré lors d’une émission Grand jury de la Rfm.
Le responsable du Rp, qui a gelé ses activités au sein de ce parti dirigé par Mamoune Niasse depuis quelques mois, s’est demandé ce qui empêche le chef de l’Etat de faire appel à toutes ces compétences. Pour lui, « la complémentarité des compétences est nécessaire. C’est ça qui va sauver le pays. Mais tant qu’ils resteront sous la coupe des flatteurs prêts à faire du mal… », a-t-il ajouté. Omar Khassimou Dia de souligner : « nous avons des compétences diverses. Pendant 26 ans, le président de la République a appris à mettre le paquet sur les porteurs de voix. En face, vous avez l’opposition qui sait gérer l’Etat mais qui ne sait pas gérer les partis d’opposition ».
Faisant référence à l’affaire Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, le responsable du parti membre de la mouvance présidentielle a estimé « qu’on est en train de détourner le président de la République des réalités du pays. Il y a actuellement un malaise au niveau de la société sénégalaise. Un malaise qui est dû aux hommes politiques ». Le président du groupe parlementaire Démocratie et progrès a fait savoir que « pour un sursaut national, il faut se dépasser, se départir des flatteurs ». Citant Montesquieu, il a expliqué que « lorsque Dieu, dans sa colère, veut châtier les peuples, il permet que les flatteurs se saisissent de la confiance des chefs ».
Selon lui, « il faut se dessaisir des flatteurs qui se saisissent de la confiance des chefs. Personne n’ose dire la vérité à un président, personne n’ose dire la vérité à un chef de parti ». Omar Khassimou Dia d’avancer dans le même ordre d’idées qu’un « chef de parti est entouré des porteurs de voix, de compétences et de flatteurs. (…) Un chef de parti qui met le paquet sur les flatteurs. Aujourd’hui les flatteurs prennent le pas autour du président. Au lieu de lui dire la vérité exacte, on essaie toujours de le détourner pour un profit personnel. C’est valable aussi bien pour le parti du président que les autres partis ».
Le président du groupe parlementaire minoritaire à l’Assemblée nationale est d’avis et défend mordicus qu’il faudrait qu’il y ait un sursaut national, que les chefs de parti se ressaisissent. « S’ils ne ressaisissent pas, on risque d’avoir des problèmes. Il faut que le président de la République comprenne qu’il n’a pas intérêt à suivre les comploteurs. Il a intérêt à rassembler tout le monde », a-t-il averti.
Sans ambages, Omar Khassimou Dia a, par ailleurs, désapprouvé la volonté de ses collègues de la majorité de voter une loi visant la réduction du mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an. Il a indiqué que la proposition de loi ne sera pas votée par le groupe parlementaire démocratie et progrès qu’il dirige. « Cette escalade décrédibilise non seulement le Président Abdoulaye Wade qu’on est en train de détourner de la réalité, mais aussi dévalue la Constitution, qui est la charte fondamentale du pays », a-t-il signalé.
AUTORITE ET RESPONSABILITE DANS LE MANAGEMENT DE L’ETAT
lundi 6 octobre 2008
Seuil d’incompétence et angoisse citoyenne
Il est des moments dans la vie des organisations où les dirigeants en place, dans un ou plusieurs domaines, atteignent le seuil d’incompétence. Cette saturation est appelée principe de Peter. Face à la pression des obligations managériales, les dirigeants sont alors incapables d’apporter de bonnes solutions aux problèmes de leurs mandants.
Au Sénégal, nombreux sont aujourd’hui les secteurs de la vie où, manifestement, la classe dirigeante a fini de nous convaincre de son incapacité à prendre en charge les préoccupations les plus élémentaires des populations. Jamais dans l’histoire récente de notre pays, les Sénégalais n’ont vécu, au même moment, autant de situations de pénurie : le riz, le gaz, l’essence, l’eau et le pain, entre autres, ont tous connu ou connaissent encore des perturbations dans leur distribution. Mais de toutes ces pénuries, celle qui les perturbe le plus, au point de provoquer une véritable psychose, c’est sans conteste les coupures d’électricité.
Il n’existe pas un seul foyer, à quelques exceptions près, où l’on n’endure pas l’angoisse des délestages :
l’étudiant, ou l’élève qui travaille le soir, éprouve du mal à se concentrer du fait des délestages.
La ménagère qui vient de s’approvisionner en produits frais soigneusement rangés dans son congélateur, croise les doigts et se demande s’il lui sera donné la chance de les conserver ou, si du fait d’un délestage elle va être obligée de tout jeter à la poubelle.
Le consultant ou le professeur qui a un rapport à rédiger ou des cours à préparer, passe souvent une bonne partie de son temps devant son ordinateur, sous la hantise d’un délestage qui viendra briser son élan studieux.
Les tenants de cybercafés ne comptent plus le nombre de faillites provoquées par les délestages auxquels ils sont confrontés.
La même désolation est partagée par le tailleur, le menuisier métallique, l’enfant qui fête sa réussite à l’examen ou son anniversaire, le chirurgien dentiste dans son cabinet, l’amateur de football qui suit un match à la télé, mais aussi tous ceux que je n’ai pas cités (qu’ils veuillent bien m’en excuser) et qui vivent au quotidien le drame des délestages. L’angoisse des délestages est sans conteste le phénomène le plus démocratisé dans ce Sénégal du 21e siècle. Les Sénégalais ont perdu jusqu’à l’espoir qu’un jour les délestages seront une mauvaise parenthèse dans leur existence. En effet, à force d’entendre des discours rassurants qui se révèlent plus tard comme des contrevérités, nous avons fini par nous rendre à l’évidence : l’incompétence du système qui a donné la preuve tragique que la rationalisation est le cadet de ses soucis. L’amateurisme et le pilotage à vue expliquent en bonne partie notre atterrissage forcé dans ce cul de sac, dans ces ténèbres qui nous renvoient à l’âge de la pierre taillée.
Il y a quelques jours, nous avons suivi attentivement les explications du responsable du secteur de l’énergie. Il nous conforte dans le constat de cette incapacité : non seulement l’Etat n’a plus de solution à nous proposer, mais pis, il vient d’inaugurer à travers ce douteux exercice de communication, l’ère de la provocation, de la raillerie et du mépris des victimes de délestages. En effet, c’est de manière à peine voilée que le responsable en question a fait comprendre à ses compatriotes même la fourniture régulière d’électricité, si ce rêve se réalisai un jour, ne signifierait nullement l’accès de tous à ce service social de base : les tarifs seraient alors plus que dissuasifs ! (A suivre).
De l’individualisme citoyen à l’impuissance collective
Le plus navrant dans la situation de crise que traverse le Sénégal, c’est la tendance des dirigeants à déployer l’arme de la diversion en versant dans de vaines querelles sémantiques. Famine ou Rareté ? Pénurie ou Rétention ? Ou encore disette ? Coupures ou délestages ? Pour le consommateur, toutes ces expressions renvoient à la même réalité : l’absence sur le marché des produits et services dont il a besoin, et dont l’Etat a le devoir de créer les conditions de sa mise à disposition. Ces difficultés au quotidien des Sénégalais sont donc aujourd’hui une réalité incontestable. Et c’est le lieu de s’interroger, quant à leur capacité de réaction face à tous ces désagréments. C’est d’abord l’occasion pour tout observateur, de regretter l’individualisme, l’égocentrisme et l’égoïsme « rentré » qui caractérisent hélas les comportements dans notre société actuelle.
Dès qu’une pénurie de gaz est constatée, chaque individu va chercher sa bonbonne de par ses propres moyens. Au besoin il se rendra jusqu’à l’usine avec son véhicule pour s’approvisionner. Il n’a guère de souci pour son voisin qui n’a pas la même possibilité que lui, et qui hélas sera dans l’obligation de recourir à des moyens de bord tel que le charbon ou le bois de chauffe. Il y a là un égocentrisme parfois doublé d’une fanfaronnade qui pousse le cynisme jusqu’à présenter sa bonbonne de gaz, son sac de riz,ses bidons remplis d’eau,ou son réservoir rempli d’essence comme un trophée, fruit de sa propre aptitude entreprenariale ou de ses capacités relationnelles. Cette attitude est en porte à faux avec les enseignements tirés de toutes les religions révélées, notamment en matière de voisinage.
Un consommateur serait allé jusqu’à Bambey pour se procurer une bonbonne de gaz, histoire de laver « l’affront » que son épouse venait de subir du fait de sa voisine, dont le mari s’était montré plus entreprenant dans la recherche du produit. Face aux délestages, certains ont trouvé refuge dans l’acquisition de groupe électrogène, en attendant que les autorités finissent de nous narguer. Il leur faudra évidemment compter avec le coût élevé du gasoil
De telles attitudes fragilisent forcément les associations de consuméristes dont la noble mission est bien souvent court-circuitée par des comportements individualistes et égoïstes où chacun cherche à tirer son épingle du jeu. .
En Amérique du nord, dès qu’une communauté se sent lésée dans ses droits, on assiste à ce qu’on appelle le recours collectif, qui consiste en une prise en charge des problèmes par toutes les victimes sans exception, même si parmi celles-ci, certaines sont en mesure de trouver aisément des solutions individuelles. Et c‘est dans un esprit et un cadre de démarche collective et républicaine que l’on engage alors une bataille qu’on n’abandonnera qu’après avoir obtenu gain de cause. Evidemment, une pareille démarche n’est possible que dans un système où les citoyens prennent conscience de leurs devoirs et de leurs obligations, où l’on ne leur présente pas toutes les actions entreprises en leur faveur par l’Etat, dans le cadre normal de ses prérogatives, comme des « cadeaux » offerts par le chef suprême « dans sa générosité légendaire ».
C’est aussi une démarche qui n’est applicable que dans des systèmes où le concept de l’Etat et de ses différentes composantes renferme un contenu, et revêt une certaine signification aussi bien aux yeux des citoyens que des acteurs qui animent les institutions.
Inefficace boulimie présidentielle
Au Sénégal, tout porte à croire qu’en dépit d’une longue tradition administrative, l’exécutif, le législatif et, accessoirement, une bonne partie de la justice se confondent avec la seule personne du Président de la République.
Usant et abusant de règles formelles et de pratiques informelles, il s’est taillé lui même le profil du faiseur de TOUT, d’incontournable et d’indispensable, au point que certains esprits zélés n’hésitent pas à lui conférer cet attribut divin de « seule constante ». Sous entendu que les douze autres Millions de sénégalais ne sont que des variables. D’abord au plan formel, une analyse du décret portant répartition des services de l’Etat laisse clairement apparaître que tout ce qui est stratégique est concentré à la Présidence de la République. Un seul exemple suffit à le démontrer : les corps de contrôle.
Certes, ces corps, ils ont été toujours logés à ce niveau. Toutefois, nombreux sont ceux qui les perçoivent aujourd’hui davantage comme un sabre avec lequel l’on exécute « proprement », quiconque manifesterait des velléités de remise en cause de la suprématie du Président au plan politique. C’est aussi un moyen de tenir en respect ceux qui ont des dossiers compromettants, et qui pourraient être tentés par toute forme de « rébellion ».
Ses adversaires politiques, responsables au niveau des collectivités locales, qui ont été récemment renvoyés de leur poste par décret, ne trouvent autres explications à leur destitution que dans une volonté de sanctionner leur défiance politique envers le chef suprême. Pourtant, pour la plupart, ces responsables de collectivité locale ont été élus au suffrage universel au même titre que celui qui aujourd’hui, dispose d’un pouvoir de vie ou de mort sur les institutions qu’ils dirigent. On aurait pu étendre l’analyse sur cet aspect à toutes les institutions et leurs démembrements, sur lesquels l’Etat, dans ses attributions traditionnelles, exerce un pouvoir de contrôle.
Il y a donc là un rapport de force inégal en faveur d’un exécutif superpuissant qui peut faire et défaire. La suppression du CRAES avant la fin de son mandat en est une flagrante illustration.
Sur un autre plan, l’on constate aisément que la présidence de la République à travers ses attributions gère deux types d’administration : celle classique et formelle, socle d’un Etat qui a toujours fait la fierté du Sénégal, de par la compétence de ses ressources humaines, mais qui est aujourd’hui totalement en déliquescence, et un second type d’administration marqué par une prolifération d’agences avec des personnels nouveaux fortement colorés au plan politique et bénéficiant pour la plupart de substantiels contrats spéciaux.
Que l’on se comprenne bien : pour des raisons diverses il peut paraître opportun de concevoir des agences dans une administration publique avec des missions précises et limitées dans le temps. Mais dans une administration classique qui respecte les normes d’un fonctionnement rationnel, beaucoup, parmi les dizaines d’agences qui prolifèrent aujourd’hui dans le système administratif sénégalais, auraient dû être logées dans les ministères en charge des secteurs d’activité qui les concernent.
Les sénégalais ont suivi les péripéties de l’octroi d’une troisième licence de téléphonie mobile à la compagnie SUDATEL. L’orthodoxie aurait voulu qu’en la matière, le ministère chargé des télécommunications fut le véritable interlocuteur dans ce dossier, et non des conseillers logés à la présidence.
Cette absence de normes dans l’affectation des rôles, dans la gestion des affaires de l’Etat, donne souvent raison à ceux qui nourrissent des appréhensions quant à la transparence qui entoure le traitement des dossiers publics ayant des relents financiers. L’argument qui veut que le Président de la République impute ses dossiers à qui il veut, n’est en réalité qu’un subterfuge pour légitimer les régimes de faveur. Il y a un minimum de règles et de normes auxquelles une administration sérieuse doit obéir.
En effet, si dans une administration, le conseiller chargé d’un secteur donné, du fait ou à cause de sa proximité avec le chef, arrive à éclipser un ministre dans les dossiers les plus importants qui relèvent naturellement de son secteur, ce dernier n’existe alors que pour légitimer le formalisme du protocole gouvernemental.
Enjeux et jeux ministériels
Les théoriciens du Management sont unanimes à s‘accorder au moins sur ce principe : Quand ceux qui sont à des positions de staff font oublier, de par les pouvoirs qui leur sont conférés par l’autorité, ceux qui exercent les positions de line, il y a une forte probabilité pour que le style de leadership auquel ils sont soumis soit à la fois dirigiste, centralisateur, voire autocratique.
Sous un autre angle, et de manière empirique, on peut aisément remarquer qu’il existe une catégorie de ministères dont les responsables n’expriment leur dynamisme et leur engagement qu’à travers un militantisme zélé et une attitude propagandiste à la faveur exclusive du chef.
C’est le cas, entre autres, du ministère du développement social et de celui de la santé. Mais concernant ce dernier, c’est seulement dans son visage le moins hideux, car le président de la république est toujours en première ligne dans ce secteur, à chaque fois qu’il s’agit de recevoir ou de distribuer du matériel au profit des populations ou des administrations, sans doute pour une récupération politique d’actions qui, somme toute, relèvent naturellement des obligations de tout Etat vis à vis de ses populations. L’exploitation politique, à la limite de la décence, qui entoure la distribution de vivres et de matériels aux pauvres sinistrés des inondations de la banlieue avec une médiatisation à outrance donne le sentiment que toute occasion est bonne pour se mettre en relief.
Un des proches collaborateurs du chef de l’Etat ne disait-il pas à propos des performances de nos lions de Séoul, que le Président a investi, et que donc, il lui faut récupérer « ses » dividendes. C’est à croire que les fonds qui ont servi à cette expédition provenaient de ses ressources personnelles et non de l’argent des contribuables sénégalais.
Il y a par contre des ministères dont l’ingratitude des activités administratives et des tâches sont telles que le président et ses conseillers s’en éloignent, laissant à leurs délégataires le soin de se substituer à eux pour exécuter les actions laborieuses auxquelles sont attachées leurs missions. Dans ce lot figurent le Ministère en charge de l’Education Nationale et celui en charge de l’Emploi et du Travail, auxquels sont assignées les tâches ingrates de négociations et de confrontation avec les syndicats ; de même que celui de l’énergie où le niveau d’incompétence de l’actuel régime est sans nul doute le plus évident.
Il y a enfin les ministères « anonymes » tels que le tourisme, la culture, l’environnement, le secteur maritime, les transports, les petites et moyennes entreprises, l’hydraulique, l’artisanat, l’élevage, sortes de réceptacles destinés à récompenser des hommes et des femmes politiques qui ne semblent hélas disposer d’aucun pouvoir réel ni d’esprit d’initiatives. C’est la raison pour laquelle, la plupart de ces ministères sont aujourd’hui soit méconnus du grand public, soit peu performants au plan des réalisations techniques, ou alors sont totalement en perte de vitesse, comme dans le domaine de la pêche ou de celui du tourisme. Les nombreuses complaintes qui émanent régulièrement des acteurs de ces départements en attestent éloquemment. Récemment, des éleveurs du département de Linguère se sont sentis sans doute si délaissés qu’ils se sont demandé, dans une station de télévision, s’il existe au Sénégal un ministère chargé de l’élevage.
En effet, à quelques exceptions près, nul ne peut vous indiquer de manière explicite, quelles sont les stratégies élaborées pour conduire des politiques dans ces différents ministères. Passé le stade du discours de politique générale, c’est le flou le plus total, pour ne pas dire une quasi léthargie qui entourent leurs activités.
Les titulaires de ces postes ministériels semblent être davantage appréciés plus par rapport à leur engagement politique auprès du chef de l’Etat, que dans les réalisations concrètes de leur département en faveur des populations.
Les seules exceptions qui échappent à cette logique d’irrationalité, relèvent de secteurs apparemment considérés comme des domaines réservés. A cet égard, dès que Dubaï s’est intéressé au port de Dakar, tout le monde a remarqué l’implication dans le dossier du conseiller et non moins fils du chef de l’Etat, même si on cherche par des circonvolutions à démontrer que le ministère y est impliqué. On peut en dire autant du dossier de recherche de financement des ICS, et récemment de celui de la « centrale nucléaire » qui se négocierait à Paris.
L’inacceptable tentative de mettre au pas le législatif
On aurait pu étendre cette analyse à tous les niveaux de l’activité gouvernementale en y incluant les établissements publics, les sociétés nationales, pour démontrer à quel point l’administration traditionnelle a cessé d’exister, du fait d’une hégémonie manifeste de la présidence de la république, de ses agences et de ses supers conseillers. Un de nos hommes politiques disait qu’« il faut vraiment aimer le poste de Ministre pour accepter d’être dans ce gouvernement ».Il était alors dans l’opposition. Aujourd’hui il occupe un poste ministériel dont l’anonymat n’a d’égal que l’ennui qu’il doit sans doute y subir au quotidien.
Mais là où cette macrocéphalie de l’exécutif est la plus triste à observer, c’est dans l’influence qu’elle tente d’exercer sur le législatif, une institution dont elle est censée être totalement indépendante. Les Sénégalais avaient été abasourdis d’apprendre, selon des propos rapportés par la presse, le que le Président de République avait demandé ouvertement au Président de l’Assemblée nationale de quitter son poste. C’est là une manifestation concrète de la volonté de l’exécutif d’apprivoiser le législatif attestant que le principe la séparation des pouvoirs entre les deux institutions n’est que pure fiction.
Les déclarations souvent répétées de membres du parlement, remerciant le chef de l’Etat de les avoir « placés » au niveau où ils sont, témoignent suffisamment de la nature des rapports qui existent entre ces deux institutions. Et pourtant, il se proclame urbi et orbi que nous sommes dans un système démocratique. C’est peut être aussi une des raisons qui expliquent pourquoi, à coté de notre constitution, est placée une paire de ciseau qu’utilise le président de la République pour tailler et retailler à sa convenance sans que personne, à l’exception de quelques députés téméraires de l’opposition, n’ose réclamer l’indépendance effective du parlement par rapport à l’exécutif. Il semble qu’au Bénin depuis que leur Constitution a été votée, elle n’a été modifiée que deux fois. L’acharnement dont l’actuel Président de l’Assemblée Nationale fait l’objet pour le débarquer de son poste, est une triste illustration que ce qui reste de notre démocratie est aujourd’hui fortement menacé.
En matière de justice, ma conviction et mon expérience personnelle m’autorisent à croire qu’il existe des magistrats du siège comme ceux du parquet qui exercent leur fonction en faisant preuve d’équité, d’honnêteté et de justice. Mais le système, tel qu’il est configuré, avec un ministère de la justice, le cordon ombilical entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire, peut, à bien des égards, atténuer l’indépendance de cette dernière. En effet, l’autorité directe que le ministère de la justice exerce sur le parquet pourrait, à n’en pas douter, conduire à des situations incongrues du genre « flagrants délits continus » où, à tout moment, la possibilité est ouverte d’incriminer tout citoyen qui « dérange ». Il s’y ajoute que le Président de la République est en même temps le Président du conseil supérieur de la magistrature, et qu’à ce titre il est au cœur du processus de nomination des magistrats.
Cette analyse du fonctionnement de notre système administratif est loin d’être exhaustive. Mais elle suffit pour démontrer un principe fondamental en Management : « la responsabilité ne se délègue point au contraire de l’autorité ».
Pour en revenir à la problématique des difficultés auxquelles les Sénégalais sont confrontés dans tous les secteurs et par laquelle cette réflexion a débuté, l’application de ce principe managérial voudrait que seul le président de la République soit l’unique responsable des dysfonctionnements ayant conduit à cette situation.
Les récents évènements marqués par les dépassements budgétaires dont on ne connaît certainement pas encore ni l’ampleur ni la gravité, n’ont qu’un seul et unique responsable au plan managérial, en l’occurrence le chef de l’Etat, ne serait-ce que par rapport au choix qu’il a porté lui même sur les Hommes qui ont été à l’origine de ces dérapages. Il en va de même de la responsabilité des séries de pénurie d’eau, d’électricité, de riz, de carburant. Evidemment, il peut convoquer la conjoncture internationale pour les expliquer. De même, il lui est loisible d’aller trouver ses boucs émissaires et de les sacrifier sur l’autel des principes de bonne gouvernance.
Pendant ce temps, l’opinion aura du mal à comprendre le peu d’empressement qu’il y a à diligenter un audit indépendant, sur les centaines de milliards gérés par une institution comme l’ANOCI dont son propre fils et non moins conseiller est le Président de conseil de surveillance.
Certes il a limogé le Ministre en charge du budget et menacé de faire tomber d’autres têtes relativement aux dérapages. Mais ces mesures sont d’autant plus gênantes que l’on peut constater tous les jours, que cette ANOCI n’a même pas encore achevé les travaux pour lesquels elle a été créée. Il s‘y ajoute que la manière dont le projet a été géré tant au niveau de la définition de sa mission, de ses objectifs, que dans les stratégies de leur mise en œuvre, suscite réserves et interrogations de la part des initiés en Management de projet.
La nouvelle mission de super assistant social tout azimut dont son Président de conseil de surveillance semble s’être investi, ne saurait éclipser la volonté farouche des sénégalais de savoir comment ont été utilisées les ressources de l’ANOCI, quelles que soient par ailleurs leurs origines.
Je voudrais terminer par cette anecdote dont j’ai été le principal témoin. Il s’agit d’un de mes enfants, âgé seulement de 7 ans qui est venu me voir dans le salon, un soir, alors que les délestages avaient fini de nous plonger dans l’obscurité. Sur un ton à la fois naturel et naïf, il me posa trois questions, à savoir si en France il y avait des délestages, des pénuries de gaz et de riz. Ma réponse à ses questions fut négative, même si c’était avec quelques réserves. Il marqua alors un temps de réflexion avant de poursuivre : « Est-ce qu’on ne pourrait pas demander au Président français de venir gérer le Sénégal et à notre Président d’aller diriger la France, pour nous mettre ainsi à l’abri des pénuries » ? Croyez moi, ces propos juvéniles ne m’ont guère fait rigoler, encore moins sourire.
Bien au contraire, ils m’ont plutôt rendu triste à l’idée que finalement, quel que soit son âge, chaque Sénégalais est envahi par une angoisse mal dissimulée et dans son for intérieur, il s’investit dans la recherche de solutions de sortie de ces multiples crises qui nous étouffent, et en particulier de ces ténèbres dans lesquelles hélas nous sommes tous plongés, peut être encore pour bien longtemps. Sa suggestion naïve, m’a plutôt rappelé cette boutade du Général De Gaulle : « on ne devrait plus accepter certaines responsabilités au-delà de soixante dix ans ».Je suis convaincu que les Français la retiendront eux aussi, avant de se lancer dans une quelconque opération d’échange de chef d’Etat, quelle que soit par ailleurs l’opinion qu’ils se font de leur propre Président de la République.
Le seul sentiment d’espoir que je peux tirer de ce dialogue, c’est de pouvoir paraphraser l’autre, en disant à mon fils, que je dirai à sa mère tout le mérite qu’il a de commencer déjà à réfléchir sur les multiples problèmes qui assaillent son pays.
ABDOUL AZIZ TALL,
Conseiller en Management,
Ancien conseiller du Bureau Organisation et Méthodes,
Diplômé es sciences politiques de l’Université de Montréal,
MBA, HEC Montréal.
WALFQDJRI:
Monsieur le Président, avez-vous besoin d’un Wangrin pour régler vos comptes avec Macky ?
Tout pouvoir charrie des dérives plus ou moins pernicieuses. Aujourd’hui, avec le premier des libéraux, nous atteignons la cote d’alerte. Votre serviteur met le doigt dans la plaie pour interpeller le premier magistrat de notre pays et les consciences libres.
La pause du ramadan mois béni est une période propice à la réflexion et à la remise en cause salutaire. J’en appelle citoyennement à la réflexion, pour dénoncer toute forme de gangrène sociale, politique et sociétale d’où qu’elle vienne, pour participer à une croisade morale salutaire, c’est simplement, et pas plus, qu’un sursaut éthique. La déliquescence institutionnelle qui s’est installée dans ce pays des hommes intelligents, menace de manière permanente toutes les sociétés, quelle que soit leur grandeur passée, leur niveau de développement, la solidité de leurs structures. Du vivant d’Abdoul Aziz Sy Dabakh, des appels retentissants avaient cherché à remobiliser les consciences. Présentement, tout le monde est à carreaux (j’emprunte l’expression à Abdourahim Agne le transhumant).
Justement à propos de ce mot transhumance, j’avais adressé le 10 avril 2000, une lettre à Me Abdoulaye Wade pour le féliciter de sa victoire et le mettre en garde contre ces transhumants qui risquent de dépeupler ses militants des années de braise. Dans ma correspondance à Me Abdoulaye Wade, je lui disais qu’elle n’avait aucun caractère d’allégeance et que ce mot était approprié à Dieu. Quant au mot transhumance, il convenait au cheptel fatigué par la sécheresse et que le berger nomade déplaçait pour trouver des prairies vertes. Je disais à l’opposant de 26 ans, qu’une tâche immense l’attendait. Le modeste citoyen que je suis, s’était donné le devoir en tant qu’homme de devoir, d’honneur et de dignité de l’écrire pour apporter une contribution républicaine.
J’avais tenu à le féliciter très sincèrement pour la tournure de la page historique de notre pays, en associant d’ailleurs, à ces félicitations mon ami et parent Abdou Diouf, cette période post-électorale particulièrement délicate. Et de poursuivre : ‘Cette sagesse dont vous avez fait preuve, devrait guider votre action tout au long de votre magistère à la tête de l’Etat, vous êtes maintenant le président de tous les Sénégalais. Vous êtes le gardien d’une Constitution qui ne doit souffrir d’aucune entorse et à ce titre, vous représentez toutes les ethnies, toutes les confessions, bref tous les citoyens. Votre comportement de tous les jours doit traduire cette réalité qu’imposent vos éminentes charges. C’est une règle, dans cette même optique que vous devriez faire appel à toutes les compétences du pays pour les utiliser à bon escient, dans l’intérêt exclusif du Sénégal et de la Sénégalaise.’
Maître, qu’est-ce qui vous arrive ? Aviez-vous reçu à l’époque une telle contribution d’un citoyen sénégalais ? Avez-vous oublié votre maxime préférée : ‘Ku boot boukki, khaje bow la !’ Voilà qu’aujourd’hui, l’allégeance et la transhumance sont en train de dépeupler votre parti qui avait souffert des alternants et transhumants qui font aujourd’hui la loi dans votre gouvernance. Maître, à chacun de ces virus qui vous entourent, je peux vous décrire les forfaitures qu’ils avaient commises. A cet égard, il importe aujourd’hui de revenir sur terre, et de vous délocaliser des galaxies. Maître, vous me connaissez bien. J’ai été avec le frère Bathie Gadiaga dans votre proximité intime à la manière de Pape Samba Mboup et Zaccharia Diaw qui sont les deux hommes de qualité participative à vos côtés.
Maître, tous vos Toucouleurs sont de bas étages, à l’exception de Zaccharia et de Macky Sall, quoi que vous pensiez de lui. Entre Macky et l’auteur de la loi scélérate, il n’y a pas photo ! Je me donne le devoir de commencer par l’axe du mal pour vous éviter des écueils, puisque je vous aime bien, et que vous êtes un grand cœur. L’enfant de Nguidjilone est cet esprit farfadet dont le comportement farfelu est prompt à farfouiller tout sur son passage. Farfelu dans le vestimentaire, ce personnage fanfaron pense que le monde tourne autour de lui. Heureusement que tout cela s’explique au niveau des Foutancobee qui ont la décence de taire ce qu’ils savent de lui. Acteur fanfare, il trompe tout le monde, même Me Wade ! Sa verve cache quelque part une trahison à un moment précis que lui seul connaît. Très léger comme une fane, ce reptile saurien étonne par ses métamorphoses diaboliques. Ce fardeau politique sorti des entrailles de Ousmane Tanor Dieng pour qui, le reptile se passait pour être son beau-frère par le nom Dieng que porte sa première épouse (opportunisme oblige). Ce Fanfan de la Tulipe a réussi toutes les fantasmagories de son itinéraire, à gruger les deniers de l’Etat. Félin exécuteur de basses besognes, je suis circonspect que vous soyez derrière lui. Vous qui êtes le mieux élu !
Quant à Macky, vous le connaissez mieux que votre frère Mamadou Amadou Wane, puisque vous n’avez pas tari d’éloges sur lui. Les Sénégalais retiennent de lui, son esprit républicain inscrit sur le granit des valeurs de son éducation modeste auprès de ses ascendants (ce qui n’est pas valeur pour l’autre). L’amour partagé de son milieu humble, contrôle ses sens avec mesure. Fidèle à la parole donnée, à l’ordre établi, aux instructions obéir, voilà le moule de l’homme qu’on croit poltron et naïf.
A-t-il jamais fait fi de la vision de son mentor, Abdoulaye Wade ? N’a-t-il pas toujours couché ses idées généreuses et candides face à la décision quelquefois informelle du Maître ? N’est-il pas de tous les jeunes de sa génération, celui qui emprunte ce dicton : j’aime bien Pharaon, mais je préfère la vérité dissuasive. Ce citoyen, par accident du Sine, s’est constitué en médium privilégié, entre les jeunes de son âge et les hautes vertus, qui sont aussi nécessaires à l’homme que le pain quotidien. C’est parce qu’il a horreur du mensonge qu’il s’est situé à la station privilégiée, incontournable sise désormais sur la nécropole de la science africaine policée qui définit le leadership. Politesse, intégrité, honnêteté, dignité, patience et courage jusqu’à la lie de l’inacceptable.
Monsieur le Président, pour que vous restiez dans l’histoire, avez-vous besoin d’un Wangrin pour régler vos comptes avec Macky ? Non ! Et au nom de vos illustres ascendants et à celui de Khady Wade, votre sœur qui avait promu le Pds à de lendemains fastes par son esprit fédération. Faites que la réflexion puisse continuer sur des décisions à prendre avec sérénité. Au nom de la République.
Mamadou Amadou WANE Journaliste Arrière petit-fils des constitutionalistes de 1774
Le silence des coupables
Et l’on se croirait dans une des fables de La Fontaine mais hélas, la presse a encore fait dans le sensationnel en nous présentant ce malheureux événement sans pointer du doigt les vrais coupables ! Eh oui, il faudrait que ces assassins invisibles soient démasqués. Comment peut-on accepter qu’un être humain vienne se donner gratuitement la mort devant notre plus haute institution, qui plus est après avoir averti le commun des mortels, sans que nul ne leva* le moindre doigt ? Mais quel est le rôle primaire d’un Etat s’il ne parvient pas à assurer la moindre protection à ses citoyens ? Et comble de malheur, on se targue de balancer partout qu’il aurait reçu les espèces sonnantes et trébuchantes après sa ‘longue marche’ ou, en plus ce ‘Monsieur est un malade mental’. Alors, a-t-il choisi d’être malade ? Quelle est la conduite à tenir devant ce cas clinique pour emprunter une terminologie médicale ?
Si certains de nos politiciens qui sont des experts dans la démagogie, ont tenté de nous sortir, une fois de plus, leurs argumentations stériles, sa famille dans une naïveté sans équivoque, les professionnels de la santé eux n’avaient pas le droit de se taire, car leur responsabilité est plus que jamais engagée ! Eh oui, vous avez aidé ce Monsieur dans sa descente en enfer ! Combien de psychiatres avons-nous dans ce pays ? Vous pouvez me dire qu’il n’y en a pas dans son Bignona natal, mais quand même de Thiaroye à Fann, ce n’est pas ces spécialistes qu’il nous manque ; et pourtant, ils ont laissé Kéba se ‘re-suicider’ après sa première tentative aux barbituriques ! Ce Monsieur ne demandait pas de l’argent ; ni une audience auprès du chef de l’Etat ; il manifestait tout juste son état mental et ne demandait pas plus que d’être pris en charge ! Ceci pose une fois de plus le douloureux problème de l’offre de soins dans notre pays. De la santé mentale, le programme n’existe que de nom et ne se résumera qu’au bureau bien caché dans cet imposant immeuble du ministère de la Santé qui est en train de faire le deuil de sa fameuse réforme hospitalière.
Où sont les techniciens du verbe ? Toujours prompts à la palilalie, pour nous réitérer que la société sénégalaise est malade, sans pour autant nous présenter une solution durable. Ces sociologues toujours présents pour crever les écrans ou engloutir les micros sont restés pantois. L’on dédouanerait peut-être l’unique psychologue qui prônait un ‘ndeup’ national, mais qui malheureusement s’est maintenant laissé écraser par le train à grand écartement de la cité du rail ; aujourd’hui, l’histoire lui donne raison.
Nous sommes tous responsables ! Mais je vais me constituer partie civile pour dénoncer cette non-assistance à personne en danger comme vient de le faire toute une nation ! Eh oui, parce que l’urgence est ailleurs. On nous parle de l’assemblée des 35 % des Sénégalais, de la proposition de loi des repris de justice, de succession monarchique par une génération spontanément créée ! Ou du fou du roi qui, après avoir tout cassé, risque d’être la prochaine victime de ce psychopathe appelé ‘Alternance’ avec ses meurtres en série.
Qu’est devenu le Sénégalais lambda ces dernières années ; juste un électeur potentiel et virtuel qui, après des échéances électorales - si elles ne sont pas renvoyées aux calendres grecques - redevient un simple sujet sans aucune considération de la part du Roi. Qu’ils crèvent de faim, qu’ils soient engloutis dans les eaux pluviales de ‘Jaxaaye’ ou usée de la Gueule Tapée ‘tunnelisée’. L’exemple de Kéba Diop vient illustrer le sinistre destin qui nous guette tous si l’on continue de subir le diktat de ces nouveaux parvenus, sans avenir ni devenir, nous menant tout droit vers le gouffre. Et nous ferons tous le deuil, sans pour autant chercher à situer les responsabilités de tout un chacun. Et demain fera jour, un autre citoyen entamera une grève de la faim et l’on dira qu’il se suicide. Triste ce Sénégal qui, s’il ne se noie pas, se consume !
Dr Demba Anta DIONE MD MSc dionedemba@hotmail.com
Wall Streets ou le château de cartes
‘J’espère que nous serons tous riches et retraités avant que ce château de cartes ne s’effondre’. Ceci est un extrait des écoutes téléphoniques effectuées par la Cia auprès d’un des traders de Wall Streets et ceci en dit long sur la crise sans précédent que le monde est en train de traverser. En effet, jour après jour, nous assistons comme des spectateurs médusés sans un mot à dire à un scénario dont l’intrigue conditionnera notre survie. Malheureusement, nous n’avions pas notre mot à dire en ce qui concerne les scènes, les actes ou autre tableau pendant l’écriture de cette dramatique.
L’Afrique assiste ainsi impuissante à l’effondrement de ce gratte-ciel que représente l’économie mondiale battue sur des centaines d’étages, mais malheureusement, dont les concepteurs ont oublié les fondations. De l’aveu même de ces coursiers et autres professionnels des finances de Wall Streets, rien ne justifiait la situation de hausses vertigineuses des prix à laquelle nous assistons depuis bientôt un an. A part le fait que c’était la volonté de quelques ‘joueurs’ qui, devant leurs ordinateurs, tels des enfants devant leur consol, s’amusent à faire et à défaire le marché selon leurs humeurs avec comme seul motivation, remplir le compte bancaire de quelques multimilliardaires tapis dans l’ombre.
Pendant ce temps, quelque part en Afrique, on assistait à des émeutes de la faim et autre manifestation pour réclamer juste quelque chose à mettre sous la dent. Pendant ce temps, on estimait à des milliers le nombre de morts causés par la faim et ses conséquences parce que subissant de plein fouet les effets néfastes de cette politique financière, aveuglé par la recherche de profit et rien d’autre.
Je suis tenté de sourire quand je vois toute l’agitation de certaines populations occidentales qui aujourd’hui manifestent un peu partout parce qu’elles ont peur de perdre leurs épargnes, ou bien par ce qu’elles sont mécontentes de voir la valeur de leurs actions achetées à coups de millions chuter. Je ne voudrais pas donner l’impression d’un méchant sans cœur qui se réjouit du malheur de ces honnêtes citoyens qui ont récolté tous ces biens grâce à la sueur de leur front, mais je voudrais juste leur demander de comparer leur mal à celui des millions d’Africains qui se battent tous les jours pour trouver de quoi manger.
Alors continuons d’assister comme c’est le seul rôle qui nous est accordé pour le moment. En espérant que ce château de cartes s’effondre autant pour moi que les metteurs en scène de ce scénario, les ‘maîtres du monde’ trouvent une solution avant la fin de cette pièce afin que l’intrigue soit moins triste. Ainsi, même si nous payons les frais de cette crise, espérons qu’elle soit le déclic et qu’elle apportera un peu de moral à Wall Streets.
En attendant, s’il vous reste un petit plus sur ce dont vous avez besoin pour manger à votre faim, pensez à la maison voisine. Peut-être que les enfants de la dame d’à-côté sont partis à l’école ce matin le ventre vide et qu’ils ont passé toute la matinée les yeux fixés sur le tableau noir en essayant de retenir un minimum sur ce que dit le maître, mais en priant le bon Dieu de leur faire la bonne surprise de trouver un bol de riz à la maison en rentrant à midi. La solidarité est la seule chose qui peut nous aider à limiter la casse.
Modou DIAW Chargé de Mission Secours Islamique Sénégal diawmodou@hotmail.com
5e anniversaire de son agression : Talla SYLLA dévoile la stratégie de succession de Me Wade
Cinq ans après, Talla Sylla a choisi Thiès pour célébrer l’anniversaire de son agression. Un acte dont il attribue la paternité au régime de Me Wade. Lequel, pense-t-il, pour assurer sa succession par son fils, a choisi d’affamer le peuple pour ensuite envoyer Karim en secouriste.
(Correspondance) - Cinq ans après l’agression qui a failli mettre un terme à sa vie, le président de l’Alliance Jëf-Jël, Talla Sylla a choisi la Cité du rail pour rendre grâce au Tout-Puissant qui le préserva de la volonté assassine de ses agresseurs. ‘Si leur volonté s’était réalisée, on en serait aujourd’hui à réciter et prier pour le repos de mon âme’, laissera-t-il entendre dès l’entame de son propos avant de rendre grâce à Dieu. Talla Sylla avait été, en effet, victime, le 5 octobre 2003, d’une violente agression qui l’éloignera un temps de son terrain de prédilection, la scène politique. Aussi certains de ses proches de le considérer après son retour aux affaires comme un miraculé. Laquelle considération explique, peut-être, que le responsable de l’Alliance Jëf-Jël ait choisi de tenir en ce jour anniversaire de son agression, une journée de prières pour remercier le Tout-Puissant.
Talla Sylla regrettera que cinq années après son agression, le Sénégal en soit toujours réduit à parler d’agression avec comme seule constante l’agresseur qui n’est autre que le régime de l’alternance. Une constance qui, selon Talla Sylla, ne trouverait son explication que dans le niveau critique de l’inféodation du pouvoir judiciaire à celui politique où l’on ne saurait justifier le silence coupable de l’un et l’impunité injuste de l’autre depuis l’avènement de l’alternance. A l’en croire, le corollaire direct de ce cercle vicieux a été une montée inégalée dans l’histoire du Sénégal de la violence physique parfois mortelle et, depuis quelque temps, du vandalisme le plus abject. Et Talla Sylla de se dire ainsi d’avis que l’agression dont il a été victime n’est, à ses yeux, en rien comparable à celle que subissent le peuple sénégalais et la République. ‘La trahison, les manipulations constantes de la Constitution, la pauvreté galopante, l’insécurité entre autres problèmes liés à l’éducation, à la santé et la justice’ sont autant d’agressions importantes qui relèguent la sienne au dernier plan . ‘Lorsqu’un citoyen n’a plus confiance en la Justice de son pays, il choisit de s’immoler au feu devant les grilles du Palais’, martèle-t-il amer.
Talla Sylla se désolera de constater que pendant que le peuple sénégalais fait face à toutes ces agressions, surtout celles économiques que l’on a tort de vouloir attribuer à la crise économique mondiale, le gouvernement de l’alternance a simplement choisi d’aller en vacances. Pour lui, il ne fait aucun doute que, loin d’être la résultante d’une quelconque crise économique mondiale, la situation que vivent les Sénégalais est plutôt tributaire de l’incompétence de nos gouvernants.
S’agissant du président de la République qu’il qualifie de grand voyageur devant l’éternel, Talla Sylla de dire sa conviction qu’il (Wade) n’a comme projet que celui de faire de son fils son successeur. Car, poursuit-il, c’est pour lui le seul moyen d’assurer sa sécurité. C’est ainsi qu’il fera savoir que le stratagème utilisé par Wade est d’affamer le peuple sénégalais et de le mettre dans le besoin pour ensuite donner à son fils l’opportunité de se rendre auprès de ces nécessiteux sous prétexte de leur venir en secours. Aussi a-t-il tenu à mettre en garde ses concitoyens sur la vigilance qui doit être la leur face à de telles pratiques.
Parlant des Assises nationales, le leader du Jëf-Jël considère qu’il s’agit là d’une première qui ne peut être que salutaire. Car c’est la première fois au Sénégal qu’autant de citoyens et d’organisations se sont réunis pour réfléchir sur la situation du pays. Par conséquent, il dit s’indigner d’entendre le président Wade, qui avait dans un premier temps rejeté les assises, revenir pour dire sa volonté de prendre après les travaux les conclusions pour voir comment appliquer les recommandations qu’il jugera pertinentes. ‘Cette décision n’appartient pas au président Wade, mais plutôt au peuple sénégalais’, souligne-t-il. Avant de demander aux responsables de ces assises de demander à Wade, s’il ne consent pas à appliquer l’intégralité des recommandations contenues dans les conclusions, d’organiser un référendum afin de permettre à la population de décider elle-même le sort qu’il faudra réserver à ces conclusions. Car, en réalité c’est à elle seule de décider.
Sidy DIENG
Serigne Mor MBAYE (Directeur du centre de Guidance infantile et familiale de Dakar) : ‘L’enseignant et l’école ne sont pas valorisés au Sénégal’
De plus en plus, l’on parle de violence en milieu scolaire qui se présente, en général, sous forme de châtiment corporel, de viol et de violence verbale. Quelles en sont les causes et les conséquences ? Enfants, parents, enseignants et Etats, qui en est responsable ? Quelles solutions proposer pour aider les enfants à apprendre sans avoir peur ? Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le professeur Serigne Mor Mbaye, psychologue, chercheur, consultant et, par ailleurs, directeur du Centre de guidance infantile et familiale de Dakar (Cegid), répond à ces questions.
Wal Fadjri : De plus en plus, on parle de violence en milieu scolaire. En tant que psychologue, quelles en sont les causes et les différentes formes ?
Serigne Mor Mbaye : Les causes sont, d’abord, structurelles. L’institution elle-même est malade du point de vue de ses objectifs et est dans un contexte de société en crise. Parce que ce sont les sociétés en crise qui produisent des institutions en crise. Parce que ces sociétés elles-mêmes sécrètent des valeurs qui informent des attitudes et des comportements déviants. C’est cela qui se passe. Je prends un exemple : Nous avons fait une étude grâce à Plan international au Liberia et en Sierra Leone. Dans le contexte de ces conflits armés, plus de 60 % de filles ont été victimes de viol. Pourquoi ? Parce que c’était une période de non-droit où les repères situationnels sont complètement perturbés, où il n’y a plus de familles, de valeurs, … Et dans ce cas, l’enfant est dans une situation de risques énormes. Donc, l’école n’échappe pas aux crises sociales.
Je vous donne un exemple aussi de l’école : Aujourd’hui, les Etats africains investissent peu dans l’école. Les enseignants sont dans des situations extraordinaires de dénuement et de précarité. Regardez les écoles : aucun enfant n’a envie d’aller dans ces écoles. Lorsque l’école n’est pas valorisée. Lorsque l’enseignant, à qui nous confions nos enfants pour qu’ils deviennent savants, lui-même est désigné comme un rebut de la société qui n’est pas valorisé, mais qui en fait les frais si ce n’est quelqu’un de tout à fait fragile ?
En outre, la Banque mondiale a dicté aux Etats de devoir régler les questions d’éducation en sortant des sentiers battus, les écoles normales et autres. Maintenant, ce sont des volontaires de l’enseignement qui sont créés. Ces derniers sont des zombies qui, quelque part, sont dans une situation de besoin de survie que l’on recrute et que l’on recycle dans cet enseignement. Ils n’ont aucune vocation. Ils sont mal payés. Ils sont projetés au-devant des enfants et mal formés, ne comprenant même pas quel est le besoin de développement d’un enfant et comment un enfant s’exprime. Parce que, bien souvent, lorsqu’on interroge un enseignant qui a été pris sur le fait d’abus sexuel, il dit : ‘C’est l’enfant qui m’a provoqué !’ Imaginez quel degré d’immaturité doit exister chez cet individu enseignant pour qu’il ne comprenne pas que, dans l’attitude d’un enfant, d’un adolescent, il y a quelque chose de l’ordre de la séduction qui n’est pas une convocation de passage à l’acte. C’est cela la problématique et les causes. Les causes, c’est aussi la structure familiale qui a éclaté en termes d’assumation de ses tâches quotidiennes d’éducation.
Wal Fadjri : Quelles sont les conséquences de cette violence qui se présente généralement sous forme d’abus sexuel, de châtiment corporel et de violence verbale ?
Serigne Mor Mbaye : C’est l’échec de cette école ! On parle beaucoup d’échec à l’école. Les enfants fuient l’école. Il n’y a pas d’assiduité. Et il y a un coût, en santé publique, énorme. Combien de grossesses précoces, combien d’enfants blessés ? C’est un milieu pathogène. C’est-à-dire que, quelque part, c’est un milieu qui a raté ses objectifs. Je ne dramatise pas. Mais, ce qu’on voit dans ces écoles, qu’on dit publiques, qui ont cessé d’être des écoles publiques, dépasse l’entendement. Parce que les enfants, dans un pays donné, m’ont dit qu’il faudrait 100 mille francs Cfa par mois, pour aller à l’école. ‘Ces 100 mille francs Cfa, les parents ne les ont pas et nous, nous sommes obligés de nous débrouiller’. Comment se débrouillent-elles, ces jeunes filles ? En se prostituant de façon occasionnelle !
La problématique fondamentale, c’est que les enfants vont à l’école, mais cette dernière les blesse, les traumatise, en fait des enfants inadaptés. Je ne dramatise pas, mais c’est cela la réalité de plus en plus dans les écoles publiques. Il faudrait donc aider les enfants à apprendre sans avoir peur. Parce que si la peur s’installe dans un enfant, elle handicape, quelque part, son développement intellectuel et de ce fait, il n’a pas envie de rester dans cette institution.
Wal Fadjri : Parents, élèves, enseignants, Etats, tout le monde est impliqué dans l’enseignement et l’éducation scolaire. Où faut-il situer les responsabilités de la crise ?
Serigne Mor Mbaye : C’est d’abord au niveau des Etats. Lorsque vous n’avez pas de projet de société, vous ne pouvez pas commander aux institutions familiales et scolaires un type d’enfant, de sujet, d’individu en devenir, qui doit assumer, demain, le développement et élaborer le futur. Et, aujourd’hui, bon nombre d’Etats sont corrompus et il n’y a pas de valeurs qui sont transmises à la base. Il n’y a pas de ‘schéma de commande d’un individu humain et singulier’ capable de supporter un projet de développement. Si vous n’avez pas de projet de société, vous ne pouvez pas avoir un projet humain de production de ressources humaines.
Wal Fadjri : Quelles sont les solutions que vous proposez ?
Serigne Mor Mbaye : Il me semble qu’il faut, d’abord, que les élites africaines se réveillent. Parce que l’éducation, c’est la base du développement. La sortie de crise en Afrique, et notamment au Sénégal, passe par l’éducation. Tous les pays, dont on dit émergents, sont des pays où les gens arrivent à 70 % d’une cohorte d’enfants au baccalauréat. Mais ici, il y a beaucoup de mensonges. L’on soutient que 40 % de notre budget est alloué à l’éducation. C’est faux pour la plupart du temps ! C’est un grand coup de bluff. Si 40 % des budgets des Etats - suivez mon regard - étaient investis dans l’école, celle-ci s’en sentirait mieux. Mais ce n’est pas cela. Il me semble que ce sont les élites qui doivent prendre leur responsabilité. Et je pense qu’ils sont, quelque part, atteints de Sida mental et je n’en vois pas de préservatif. Mais le jour où les élites se rendront compte que, dans le cadre de la compétition mondiale, il faut qu’elles s’investissent pour que nos enfants aillent à l’école et deviennent des savants, à partir de ce moment-là, il y aura moins de difficultés.
Autre chose qu’il faudrait faire, c’est de mener des campagnes au niveau des enseignants pour qu’ils prennent conscience que cette institution qui est la leur, est quelque part malade. Et qu’au-delà de la pauvreté, il faudrait qu’ils se ressaisissent, qu’ils comprennent où est leur mission. Il faudrait qu’ils choisissent aussi d’autres alternatives que les châtiments corporels ou la violence.
En outre, pour ce qui est de l’école et des parents, les sociétés africaines doivent fonder de larges programmes d’éducation des parents. Parce que, lorsque l’éducation est passée du groupe familial élargi au couple parental, ce dernier n’est pas préparé à assumer son rôle et ses fonctions. Bon nombre de parents ne savent pas quelles sont leurs prérogatives, qu’est-ce qu’ils doivent faire pour éduquer leurs enfants. Dans des situations de conflit, ils ne savent pas gérer. Il me semble qu’il faut leur apporter des informations d’ordre général sur les besoins du développement de l’enfant afin qu’ils assument leur rôle et leur fonction à la maison. Donc, il faut une solidarité des acteurs.
Wal Fadjri : Que répondez-vous à ceux qui soutiennent qu’avant, l’enfant réussissait mieux à l’école parce qu’on le battait ?
Serigne Mor Mbaye : C’est faux, parce qu’ils n’ont pas fait les statistiques. Ils prennent des échantillons et disent que ‘c’est parce qu’on m’a frappé à l’école que j’ai réussi’. C’est faux ! Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas restés à l’école du fait du châtiment corporel. Il y a beaucoup de pays, notamment développés, où de nombreux enfants réussissent alors il n’y a pas de châtiment corporel. Il existe des formes de pédagogie qui excluent totalement le châtiment corporel et qui considèrent l’enfant en termes d’individu acteur devant participer à son éducation. Il se pose une question d’environnement tout simplement. Et à partir de ce moment, il y a des techniques pédagogiques à mettre en œuvre et un environnement - qui dépasse ce que l’on voit - qu’il faut créer. Lorsque l’enseignant est en face de cent enfants, il n’y a pas de dialogue possible. Il est débordé et, quelque part, il recourt au châtiment corporel comme technique. Cela, je pense qu’il faudrait pouvoir aussi le souligner.
Wal Fadjri : Un travail est en train d’être fait sur le terrain en matière de respect des Droits de l’enfant par les Etats et autres organisations non gouvernementales. Est-on sur la bonne voie en Afrique en général et particulièrement au Sénégal ?
Serigne Mor Mbaye : On n’est pas tellement sur la bonne voix. Parce que, d’abord, il faudrait que les élites y croient. Il faudrait que ces derniers, au plan idéologique, décident à rompre avec une société gérontocratique de commandement pour passer résolument à une société démocratique de convention. Cela est une nécessaire rupture qu’il faut opérer, parce que, je ne crois pas que le Sénégal soit un pays moderne. Le Sénégal a des institutions, mais lorsque vous regardez du point de vue du schéma idéologique en cours dans la société, vous vous dites que c’est un pays arriéré, où l’enfant est toujours perçu comme dans une position de passivité, comme un tonneau, dans lequel, il faut verser des choses. Alors que, lorsque nous voulons évoluer en société démocratique, il faut apprendre déjà ce que c’est que la démocratie, le respect de l’enfant, de son intérêt supérieur en famille et dans les relations quotidiennes. Je ne suis pas pessimiste - sinon, je ne continuerais pas à lutter - mais il me semble qu’il faudrait que les sociétés civiles africaines bousculent ces appareils-là à des fins de transformation sociale à partir d’une configuration d’attitudes et de comportements en faveur de l’enfant.
Propos recueillis par Joseph DIEDHIOU
WalFadjri : Lundi 6 Oct 2008
Budget 2009 : L’Etat augmente les impôts sur le revenu
L’année 2008 a coïncidé avec une crise sans précédent enfonçant les populations dans une situation économique des plus difficiles. Pour le budget 2009, l’Etat dont l’essentiel des revenus reposent sur les taxes, continuera à faire subir une forte pression fiscale sur les pauvres populations. Ces dernières paient ainsi la note très salée d’un gouvernement trop dépensier.
Le budget 2009 a bénéficié d’une bonne cure de renflouement émanant des fortes pressions fiscales que l’Etat a fait subir aux populations. Car, en termes de dépenses et de recettes, l’Etat a pu engranger une somme de 1 881 milliards de francs Cfa avec près de 1 497 milliards de recettes internes dont 1 300 milliards en recettes fiscales. Des chiffres exorbitants qui, de l’avis de l’économiste Moubarak Lô, en disent long sur l’exagération fiscale qu’on a fait peser sur les populations. ‘Il vaut mieux dépenser mieux que de procéder à de fortes pressions sur les personnes’, précise l’économiste qui, par ailleurs, dénonce cette ‘situation de trésorerie tendue’. En effet, selon lui, cette accumulation de recettes n’atteste pas d’une bonne santé financière d’où l’urgence de procéder à des dépenses utiles ciblant les principaux secteurs de développement. Et pour Moubarak Lô, ‘il faut que l’Etat réduise fortement les impôts sur les revenus’ car cette pression fiscale ne se justifie nullement dans un pays où le pouvoir d’achat est de plus en plus faible par rapport à la hausse constante des prix des denrées. ‘D’ailleurs le plafond fiscal dans l’espace Uemoa se situe à 18 % alors qu’au Sénégal il dépasse les 20 %’, informe-t-il.
Pendant ce temps, les 79 pays des ACP ont fini de se réunir à Accra pour mieux harmoniser leur position par rapport aux fameux Accords de partenariat économique (Ape) qui réduisent considérablement les recettes douanières. Et au Sénégal les recettes émanant des échanges européens avoisinent les 375 milliards de francs Cfa auxquels notre pays ne compte pas renoncer. Mais, d’ici là, une planification interne s’impose au Sénégal pour, d’une part, alléger les lourdeurs fiscales et, d’autre part, être au même niveau que les autres pays de l’Uemoa.
Auteur: Abdoul Aziz AGNE . nettali.
NETTALI:
SENEGAL-CODE MARCHES-MODIFICATION LOI D’APPEL D’OFFRES RESTREINT
Le gouvernement prétexte les inondations, l’ARMP met le veto
lundi 6 octobre 2008
NETTALI - Le consensus qui avait prévalu dans la mise en place du Code des marchés publics a été rompu par l’Etat du Sénégal. C’est ce que dénonce l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Celui-ci révèle une modification unilatérale de l’article 73 qui traite de l’appel d’offres restreint, objet d’un projet de décret sur lequel le Conseil de l’Armp a émis un avis défavorable, selon Sud Fm.
Le consensus sur la régulation des marchés publics vient d’être rompu par le gouvernement, du moins si l’on en croit le Conseil de régulation des marchés publics. Selon M. Birahim Seck, membre dudit Conseil, il y a eu rupture du consensus autour du Code des marchés publics. "Le ministère de l’Economie et des Finances avait envoyé au Conseil, il y a une ou deux semaines, une consultation sur la modification de l’article 73 du Code des marchés, portant sur l’avis d’appel d’offres restreint qui est soumis à des conditions et des délais particuliers. Le gouvernement voulait considérer les inondations comme des circonstances imprévisibles pouvant justifier les modifications", explique M. Seck.
Mise en place cette année, avec à sa tête l’ancien ministre Youssouph Sakho, l’Autorité de régulation des marchés publics regroupe l’administration, la société civile et le secteur privé. Cette structure est chargée d’encadrer l’exécution du nouveau Code des marchés, adopté pour répondre à un besoin de transparence dans la passation des marchés publics, mais aussi de bonne gouvernance exigée par les bailleurs de fonds. Sous l’égide d’un Conseil qui regroupe les parties prenantes, l’Armp travaille sur la base du consensus.
A en croire le membre du Conseil de régulation, "le Conseil a été unanime pour dire que les inondations ne sont pas des circonstances imprévisibles, vu que le Service de météo avait averti de la pluviométrie abondante de cette année et des risques d’inondations". M. Seck déplore que "passant outre l’avis du Conseil, le ministère des Finances a donc initié un décret pour donner à l’Administration la capacité de fixer les délais pour les appels d’offres restreints. Déjà, l’article 29 avait été modifié sans les autres segments impliqués. C’était moins grave, mais cette fois, le Conseil va se réunir et statuer".
De son côté, le Secteur privé regrette ce projet de modification unilatérale du Code des marchés entrepris par l’Etat. "Je sais que ce projet de décret avait été soumis au Conseil de régulation des marchés publics, qui avait donné un avis contraire. Il est donc regrettable que l’on passe outre. Les arguments ne sont pas convaincants, car les inondations n’ont pas été imprévisibles. Et puis, le Code est consensuel et ne donne qu’à l’Autorité la capacité de procéder à des modifications", martèle pour sa part Babacar Diop, membre du Secteur privé.
Redaction Xalima, lundi 6 octobre 2008
Source : Xalima.com
Karim Wade, candidat à la Mairie de Dakar aux prochaines municipales, c’est la révélation faite par l’hebdomadaire Nouvel Horizon dans sa page les « Confidentiels de NH ». le journal précise que le fils du président en a fait part à ses amis qui vivent en France et qui ont décider de soutenir ce projet.
La candidature de Karim Wade est une possibilité soulevée dans la presse depuis plusieurs mois. Celle-ci précisait en croire l’hebdomadaire que la porte d’entrée du fils de Wade. Ainsi en devenant Maire de Dakar, il remplacerait Pape Diop dont il est proche. Nouvel Horizon de préciser que l’actuel Maire de la ville de Dakar est considéré comme le principal soutien de Karim Wade dans ses ambitions pour remplacer son père à la présidence de la République du Sénégal. ...