candidature IRRECEVABLE
Peuple du Sénégal, te reste-t-il encore la moindre capacité d’indignation ?
Le 22 mars 2009, le suffrage universel direct a nettement tranché, en confiant les destinées de la Mairie de Dakar à la Coalition Benno Siggil Senegaal. Celle-ci a mis en place un conseil municipal, qui a lui-même porté Khalifa Ababacar Sall à sa tête. Le maire Sall est l’un des rares chefs de collectivité locale de Benno Siggil Senegaal – en tout cas à ma connaissance –, qui mette en œuvre une gestion de rupture, une gestion transparente et participative. Dès le lendemain de son installation officielle, il a donné le ton en déclarant que sa préoccupation n’était pas sa réélection en 2014, mais plutôt de respecter les engagements qu ’il a pris devant ses compatriotes qui lui ont fait confiance, à lui et à son équipe. Ce n’est pas courant d’entendre une telle déclaration dans la bouche de nos élu (e)s, obnubilé (e)s plutôt par un second ou un troisième mandat.
Le Maire Sall et son équipe ont consacré 80 % du budget (2010) de la Mairie à l’investissement et 20 % au fonctionnement. Les collectivités locales ne nous ont pas habitués à une telle performance : elles consacrent plutôt le gros de leur budget à payer des gens souvent à ne rien faire, à entretenir le cabinet du maire et les jardins de la mairie, à distribuer des secours à des « indigents » triés sur le volet, etc. Il ne reste alors que des miettes à consacrer à l’investissement. Les actions de l’équipe municipale de Dakar en faveur de l’éducation et de la santé – secteurs prioritaires – sont aussi une véritable révolution. Sans compter qu’il est loisible à tout citoyen de consulter le site de la Mairie pour accéder à toutes les informations concernant sa gestion.
Ce qui est encore remarquable et mérite d’être souligné, c’est qu’après un an de gestion, le Maire Sall s’est publiquement adressé aux citoyens en général et à ses électeurs en particulier, pour les « remercier et (leur) renouveler (son) engagement à porter (son) mandat avec le souci permanent de la parole donnée et de la transparence, tout en partageant avec (eux) le déroulement de l’action municipale ». Á l’époque, je n’avais pas pu m’empêcher de réagir, et je l’ai fait en ces termes :
« Nos élu (e)s, de la majorité présidentielle comme de l’opposition, ne nous ont pas habitués à un tel degré de transparence dans leur gestion. L’exemple de M. Sall et de son équipe mérite donc d’être salué, encouragé et vigoureusement soutenu. Ce qui ne me semble pas être tout à fait le cas, surtout de la part des responsables de Benno Siggil Senegaal. Je ne les ai pas souvent entendus s’exprimer publiquement sur cette gestion de rupture. Je ne crois pas, non plus, qu’ils se soient déplacés pour aller le féliciter, lui et son équipe. Cette dernière (heureuse) initiative serait pour eux l’occasion d’encourager la gestion de rupture, puis de flétrir vigoureusement le statu quo. Il ne sert à rien de changer les femmes et les hommes, si les méthodes de gestion restent désespérément les mêmes. »
Je ne me suis pas alors arrêté en si bon chemin et poursuivais : « J’insiste sur la nécessité d’appuyer le Maire Sall et son équipe : ils font face à un adversaire redoutable, un politicien pur et dur, un homme de clan et de coterie, doté de moyens immenses dont il use et abuse sans état d’âme. Un adversaire déloyal qui, malgré des apparences bavardes et trompeuses, lui mettra toujours des bâtons dans les roues. »
Nous étions en fin avril 2010. Un peu plus de quatre mois après, le politicien pu et dur et un de ses hommes liges me donnent tristement raison. Foulant aux pieds les lois et règlements en vigueur et, en particulier, la Constitution, ils frisent le ridicule en s’opposant à une délibération régulière du Conseil municipal de Dakar. L’homme lige, ce docteur qui ne voit pas plus loin que son nez en matière de gestion administrative, se lance dans des accusations aussi idiotes que graves : il y aurait dans la démarche du Maire Sall et de son équipe, « une tentative de détournement de deniers publics ». Ce qui leur a valu d’ailleurs l’ouverture d’une information judiciaire annoncée dans le communiqué du Conseil des Ministres du 16 septembre 2010. En balade aux Etats-Unis d’Amérique, plus exactement dans le petit et lointain État du Vermont, notre président politicien charge encore plus copieusement le Maire Sall et ses collègues.
Appuyant son ministre, il déclare que « cette affaire (d’achat de terrain) est une tentative de détournement de deniers publics ». Il trouve « paradoxal que le maire ait voulu acheter des terrains » car, « s’il me demande des terrains, je lui donne, même au franc symbolique ». Il va plus loin dans ses accusations en faisant cette grave déclaration : « Il y a des gens qui s’attendaient à avoir des commissions. » Il rappelle en particulier, qu’il « a l’obligation de veiller sur la bonne gestion des ressources publiques ».
Me Wade a donc un œil vigilant sur la gestion de la Mairie de Dakar, depuis le 22 mars 2009. Or, pendant plus cinq ans, cette même mairie a été gérée de la manière que l’on sait et sur laquelle je n’ai pas besoin d’insister, par Papa Diop, sans que notre « sentinelle » vigilante de nos deniers publics ait levé le plus petit doigt. La mairie de Dakar était alors le siège des marchés de gré à gré, des graves surfacturations et de la bamboula. Des millions y étaient distribués à tout bout de champ à une clientèle politique ou religieuse, sous formes de secours aux « indigents », de distribution de billets de pèlerinage aux lieux saints de l’Islam et de la chrétienté, etc. Au point que, quand il a été remercié par les populations, Papa Diop a laissé une énorme dette de 18 milliards, que son successeur a fini de payer. On se souvient surtout qu’il a vendu 22000 m2 des terrains de l’ancien Champ de Courses à 8000 francs le m2. Notre « sentinelle » vigilante de nos deniers publics a hermétiquement fermé les yeux sur cette gestion gabégique de plus de cinq ans. Voilà qu’il les ouvre grandement aujourd’hui sur la gestion exemplaire du Maire Khalifa Sall et de son équipe, qui compte aussi, il faut le souligner, des élu(e)s de la Coalition Sopi !
Me Wade est vraiment mal placé, très mal placé pour accuser quiconque de mauvaise gestion foncière. Ce Me Wade qui a déclassé toutes nos réserves foncières et a distribué les terrains, ainsi que ceux du domaine maritime, à sa famille et aux membres de sa mouvance, aux chefs religieux, aux hauts magistrats, aux hauts gradés de l’Armée nationale et à des investisseurs venus d’on ne sait où ! Pendant qu’il refuse sans base légale l’achat de terrain à la Marie de Dakar, il achète – lui, pas l’État du Sénégal – un terrain de 10 milliards à New York et annonce le coût de la construction pour 30 milliards.
Qui va croire vraiment cet homme, quand il prétend qu’il est prêt à mettre des terrains à la disposition de la Mairie de Dakar ? Quel paradoxe ! Qui a arraché le terrain de Cerf-volant à la Mairie de Dakar, pour s’opposer vigoureusement à la volonté de celle-ci d’y reloger les marchands ambulants ? Me Wade ne mettra aucun terrain à la disposition du Conseil municipal de Dakar. Il n’en a pas d’ailleurs puisqu’il a tout bradé. En matière de gestion foncière, il pratique la politique de la terre brûlée. C’est comme s’il était animé de la ferme volonté de ne rien laisser à ses successeurs !
Me Wade qui se soucie de l’utilisation à bon escient de nos deniers publics ! C’est vraiment le monde à l’envers ! Je n’ai vraiment pas besoin de m’appesantir sur ce « souci ». L’homme est, de toute l’histoire du Sénégal, peut-être même de l’Afrique, le plus gros bourreau des deniers publics. C’est le champion incontesté de la nébulosité dans la gestion des affaires publiques. Transparence pour transparence, qu’il commence par nous édifier sur les 7,5 milliards de Taïwan ! Que sont-ils réellement devenus ? Combien de milliards ont-ils été versés, hors circuit légal, dans ses fonds spéciaux ? Et ce gros butin qui l’oppose depuis de longues années à son « fils d’emprunt » ! Quel en est le montant réel ? D’où provient tout cet argent ? Le 1er mars 2007, il nous promettait fermement que tout cet argent planqué à l’extérieur par son ancien acolyte serait rapatrié ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Qu’il nous dise aussi où sont réellement passés les 500 à 600 milliards « investis » dans la Senelec ! Á qui fera-t-il croire que tout cet argent a été réellement utilisé à rendre cette société plus performante ?
Cet homme peut-il nous convaincre qu’il se préoccupe de la bonne gestion des deniers publics, quand il a toujours à ses côtés une délinquante notoire, spécialiste de la surfacturation ? Quand il (re)nomme directeur général de la Lonase un autre délinquant qui a maquillé les comptes de cette société et lui a présenté un faux bilan ? De qui se moque-t-il en se faisant passer pour un champion de la bonne gestion, quand il brade la Sonacos à 8 milliards de francs, alors que les spécialistes estiment le patrimoine foncier et immobilier de cette société à près de 100 milliards ?
L’octogénaire qui nous dirige veut donc nous faire prendre des lampes pour des vessies. Depuis le 22 mars 2009, sous le prétexte fallacieux de veilleur sur la bonne utilisation de nos ressources nationales, il a les yeux braqués sur la Mairie de Dakar. En réalité, il ne supporte pas que les populations aient arraché celle-ci à sa Coalition, et faussé tous les plans qu’il a mis en œuvre pour porter son fils au sommet. Il n’est pas le moins du monde préoccupé par la bonne utilisation des deniers publics dont il est le plus gros gaspilleur. Il est décidé à empêcher le Maire Khalifa Sall et son équipe de travailler, par tous les moyens. Il n’est pas question qu’ils réalisent leurs différents projets et présentent aux populations un bilan positif, qui pourrait profiter très largement à Benno Siggil Senegaal.
L’homme ne recule devant aucune vilénie pour réaliser ses objectifs politiciens. Il jettera sûrement du sable dans le plat de couscous de Khalifa Sall et compagnies. Déjà, il va leur enlever la gestion des ordures ménagères qu’il va confier, semble-t-il, à une agence nationale, une de plus. Et il ne va sûrement s’arrêter en si bon chemin. Si c’est nécessaire, il dissoudra le Conseil municipal de Dakar et nommera à la place une délégation spéciale.
Le peuple sénégalais est désormais connu pour son indifférence, sa capacité d’avaler les plus grosses couleuvres. Il est temps, cependant, qu’il se rebiffe pour dire halte au président politicien. Le 22 mars 2009, les populations se sont librement déterminées et ont confié la gestion de la Mairie de Dakar à la Coalition Benno Siggil Senegaal. En voulant empêcher coûte que coûte l’équipe municipale mise en place par ladite Coalition de travailler, Me Wade viole allègrement la Constitution. Il est devenu une force dangereuse qui va, une force qui massacre sur son passage tout ce qui ne s’inscrit pas dans son projet monarchique. Nous n’avons pas le droit de le laisser faire. Ce serait trop facile. Pour une fois au moins, opposons-lui la réaction appropriée !
Cette affaire qui oppose le président politicien à la Mairie de Dakar ne doit laisser personne indifférent : ni l’opposition, ni les organisations de la société civile, ni même les élus de la Coalition Sopi. Le Maire Khalifa Sall et son équipe ne travaillent pas seulement pour Benno, ils sont au service de toutes les populations de Dakar. Personne, fût-il le président de la République, n’a le droit de les en empêcher. Il convient de le faire savoir à notre vieux président politicien, par tous les moyens. L’heure est surtout venue de lui administrer la preuve que nous sommes loin d’être les demeurés et les imbéciles qu’il croit. Nous devons aller plus loin encore, en lui jetant à la figure que les pires imbéciles, ce sont ceux qui changent à tout bout de champ, et sans état d’âme.
MODY NIANG, e-mail : modyniang@arc.sn
La situation actuelle du Sénégal est si grave, qu’elle interpelle directement tous ses enfants et patriotes, car trop c’est trop.
Il est vrai que tout pays à une particularité qui lui est propre. Mais au-delà de ce fait commun à tous, notre pays, par son principal dirigeant Me Wade, à la tête de l’Etat depuis le 19 mars 2000, lui a imprimé par sa méthode de gouvernance, un caractère spécieux qui le distingue des autres pays et le sort de l’ordinaire. En effet, en lieu et place des espoirs que la majorité d’entre nous nourrissaient et avaient porté sur lui, ce dernier n’a rien fait d’autre, que nous servir le désespoir. Et, à notre grand regret, nous découvrons aussi avec amertume, que tout en l’homme, est faux. Et, ses partisans et souteneurs tentent maintenant de convaincre le peuple sénégalais, en qualifiant ses volte-face, ses dénégations, ses déclarations contradictoires et tant d’autres manquements innombrables, comme un « homme nuancé ». Ceci, n’est tout simplement rien d’autre que de l’hypocrisie de leur part. Ce qu’il faut dire plutôt et en une intelligible voix, c’est que l’homme manque de parole exacte et moins encore d’honneur. Ne serait-ce qu’en tant que simple individu, à plus forte raison, pour un dirigeant et de surcroit, d’un pays comme le Sénégal, qui occupait dans le passé, une place de choix dans le concert des nations, il devrait conserver cette place, à défaut de la rehausser. C’est le malheur du peuple sénégalais d’avoir aujourd’hui, un tel homme à sa tête, qui lui obstrue la voie vers le progrès.
Après 10 ans de pouvoir, ce ne sont plus les preuves d’incompétence qui manqueraient aux Sénégalais pour étayer la gestion de Me Wade et la caractériser objectivement. Trop c’est trop ! Le mal a assez duré pour nous.
Et pour ceux d’entre nous qui ne sont pas amnésiques ou simplement oublieux, Me Wade avait annoncé ses couleurs dès l’entame de son magistère, au peuple sénégalais. C’est ainsi que son premier acte de manquement aux règles préétablies dans la république, fut le jour solennel de sa prestation de serment, par la substitution de notre hymne national par un fameux hymne qualifié pompeusement par lui-même, de « hymne de l’Afrique », qui est plutôt, son hymne personnel parce que l’ayant concocté tout seul, sans la participation, ni l’aval d’aucun autre pays d’Afrique. Ce fait anodin pour certains, avait frappé d’autres, comme un précédent dangereux. Il fut toléré par les institutions habilitées parce que, personne n’avait relevé ou dénoncé la gravité de l’opération, qu’il avait sans doute murement préparée.
Ensuite le choix du lieu de la tenue de la cérémonie, le Stade Léopold Sédar Senghor, n’était pas fortuit. Il a été fait à dessein, pour donner déjà un aperçu de sa dimension mégalomane et de la folie des grandeurs qui anime l’homme, à savoir : l’excès en tout ! Et encore, à la place d’une cérémonie simple empreinte de solennité à la Cour Suprême ou à l’Assemblée nationale, pour un coût financier modeste, non, cherchant toujours comme à son habitude, à impressionner ses interlocuteurs, il a pris la responsabilité sur lui d’inviter le monde entier, avec naturellement des dépenses colossales imprévues que rien ne justifiait, si ce n’est pour rendre la cérémonie somptueuse et faire parler de lui à travers le monde. C’est déjà le début du commencement des dépassements budgétaires et autres manquements par lui-même, à l’orthodoxie de l’exécution d’un budget. C’était aussi comme calculateur, un acte délibéré pour lequel il donnait une signification particulière, autre que celle que les Sénégalais en avaient, à savoir : se donner une dimension « planétaire » à la face du monde.
Faut-il le rappeler ? Oui ! N’en déplaise à ses ouailles, l’homme est bien arrivé au pouvoir grâce à l’appui d’une coalition de partis politiques, des forces de progrès, de la démocratie et de la société civile, ce qu’il tente vainement aujourd’hui de nier, en attribuant son élection à son seul marabout. Quelle ingratitude à son peuple! Cette coalition s’était bel et bien appuyée sur un programme consensuel de transition bien ficelé, auquel Me Wade avait parfaitement donné son accord total, par l’apposition de sa signature et sa préface. Contre toute attente, il l’a rejeté en bloc dès le lendemain de son installation au pouvoir, en se prévalant de son propre programme personnel, qui était inconnu de tous et qui n’est apparu nulle part, au cours de la campagne électorale.
Et tout le contenu de ce programme, sous le titre de : Coalition alternance 2000 (CA2000), qui a été réalisé par consensus, après de longues et intenses concertations point par point, a été considéré par Me Wade, comme faisant partie des promesses qu’il n’allait pas tenir. Alors, les prémisses d’une rupture unilatérale étaient dores et déjà établies et les chances de l’application de ce programme compromises.
Dans l’euphorie de la découverte du trésor public trouvé sur les lieux, Me Wade n’en croyait pas ses yeux. Compte tenu, de la relation particulière pour ne pas dire l’amour, qu’il voue à l’argent, il a aussitôt déclaré à Idrissa Seck : « maintenant nos soucis d’argent sont terminés ». C’était à cet instant précis, que le peuple sénégalais venait de s’engouffrer dans la gueule du loup. Et depuis lors, au lieu de travailler à faire fructifier nos ressources en tout genre, non, nos gouvernants se sont plutôt attelés en son partage, comme s’il s’agissait d’un butin de guerre.
C’est à cette même période précise, qu’il a pris la décision inopportune, irréfléchie et antiéconomique, de rompre le contrat qui liait Hélio-Hydro- Québec à l’Etat du Sénégal, pour la reprise en main de la Sénélec, en vue de la fourniture régulière et suffisante de l’énergie pour l’ensemble du territoire national. Par vanité et fanfaronnade ou plutôt pour disposer de la Sénélec comme éventuellement, une vache laitière, l’Etat du Sénégal a décidé d’autorité de rompre le contrat à ses torts, et de rembourser séance tenante intégralement, toute la somme qu’avait versée Hydro Québec, dans l’inobservation totale des clauses du contrat. Avouons que pour un juriste, ce n’était pas fort. C’est le résultat de cette faute, qui nous a conduits aujourd’hui, à la situation de manque chronique d’énergie, dans laquelle Me Wade nous installe depuis 10 ans, et dont il est incapable de nous sortir maintenant. Cette erreur grave ou faute de gouvernance ne traduit rien d’autre que leur incapacité et leur incompétence notoire à gérer les affaires publiques convenablement et à la satisfaction des citoyens. Ainsi, nous sommes entrés dans une période de pénurie d’énergie généralisée durable, qui s’aggrave chaque jour davantage, et dont la fin nous est totalement inconnue. Tout le peuple sénégalais en entier, devrait être totalement convaincu aujourd’hui, que toutes les promesses et dates avancées pour régler la crise de l’énergie, comme entre autres, les inondations, ne sont que du vent. Et ce qui est dramatique, c'est que l’homme ne semble pas encore prendre conscience de la .gravité de la situation du pays, il est aussi loin de réaliser qu’il est le premier et l’unique responsable de cette situation. Dans ce XXIe siècle, même l’homme de la rue est à même de mesurer combien, l’énergie est primordiale et indispensable dans le développement économique, social et culturel d’un pays aujourd’hui, mais Me Wade, lui, ignore malheureusement cela pour un économiste doublé de chef d’Etat. Et c’est peut-être pour cette raison-là, qu’il nous propose de retourner à l’ère de la bougie pour un moment. C’est triste et désolant, d’avoir un président aussi empirique qui marche à contrecourant du progrès scientifique et technique. Comme c’est le cas du Sénégal.
Obnubilé certainement, par les délices du pouvoir et le désir de s’y cramponner le plus longtemps possible, il se fait concocter une constitution genre pâte à modeler, qui répondrait parfaitement à ses attentes et son objectif. Une Constitution qui serait modifiable à souhait selon ses désirs, sans aucune entrave de quiconque. Ce fut fait avec une majorité écrasante à la suite d’un référendum. Loin de s’en arrêter là, il entreprit avec l’appui de ses alliés d’alors pour l’alternance, qui étaient sans doute à mille lieues d’être dans les secrets, des véritables intentions de Me Wade, et aussi de ce qui les attendait. Il dissoudra l’Assemblée nationale d’avant alternance. Il organisa de nouvelles élections législatives desquelles, est sortie une nouvelle Assemblée nationale, dominée de la tête aux pieds par la coalition Sopi.
Le manque de vigilance de certains acteurs politiques et la complicité non désintéressée d’autres secteurs, n’ont pas permis de déceler à temps, le caractère pernicieux avec lequel Me Wade était en train de tisser sa toile, pour basculer sans crier gare notre pays, vers une future monarchie. Malgré aussi, les avertissements et les alertes des forces de progrès, des patriotes, de la société civile consciente, des mouvements citoyens, etc., qui faisaient preuve de sentinelle à travers la presse et les média, la majorité du peuple sénégalais n’a pas encore pris conscience du danger que constitue Me Wade pour notre pays, et surtout, pour son unité nationale. La vigilance des citoyens sénégalais face à ce qui se passe est de plus en plus exigible et vivement souhaitable qu’elle soit plus accrue, pour ne pas être surpris demain, à l’aboutissement du plan que mijote, Me Wade.
Et pour avoir les mains libres afin d’agir et d’exécuter en toute liberté son plan, il a commencé par éliminer ses alliés un à un, jusqu’au dernier. Une opération qu’il a parfaitement réussie. Il les a fait remplacer tous par des transhumants qui ne savent dire que oui, monsieur le Président et qui lui obéissent au doigt et à l’œil. Ces derniers ont cautionné toutes les mesures et décisions les plus rétrogrades, dangereuses et scélérates qui venaient du Président, sans aucune objection ou observation objective de leur part. A ce titre, ils endossent une large part de responsabilité dans les malheurs qui sont tombés sur notre pays. (La loi Ezzan, révisions incessantes de la constitution, bateau le Joola, etc.)
Déjà, un an après alternance, il était perceptible pour les observateurs perspicaces et les analystes pointilleux de souligner, les traits particuliers et caractéristiques du régime libéral de Me Wade, à savoir : le retard ou les reports récurrents dans l’exécution de tous les programmes, projets ou simplement des cérémonies ; le reniement de toutes leurs promesses ou déclarations faites antérieurement ; le parallélisme des formes pour semer éventuellement la confusion et la division dans l’esprit des gens ; l’informel intégral comme méthode de gouvernance et soubassement d’une économie nationale donc, d’où sont exclues ou absentes : l’organisation, la méthode, les normes universelles de gestion moderne et aussi la planification dans l’exécution des tâches et du travail ; et enfin « l’oubli » ou « l’amnésie » pour ne plus se rappeler de tous ses nombreux engagements précédents qu’il prend inconsidérément et à la pelle et dont il n’entend ni ne peut respecter. En fait, c’est tout simplement un prétexte pour masquer son incapacité à respecter sa parole donnée, il fait ainsi semblant d’avoir oublié mais, c’est rien d’autre qu’une fuite de ses responsabilités.
Le résultat de cette manière cavalière de gouverner et l’anarchie dans tous les domaines du pays, prouvent à suffisance que Me Wade s’est complètement emmêlé les pédales et ne sait plus par quel bout sortir de ce labyrinthe. Ceci l’a conduit, d’installer le Sénégal dans une grave situation économique qui annonce une banqueroute difficilement inévitable. Ainsi au plan économique, l’échec retentissant de tous les programmes et projets d’éléphants blancs qui se succèdent et disparaissent aussitôt qu’ils ont été présentés, est un indice assez parlant et explicite. Et bizarrement, tous ces échecs, comme le dicte la règle, ne font jamais l’objet d’une évaluation pour connaitre les causes, avant d’entamer d’autres programmes, aussi extravagants qu’hypothétiques. Et depuis 10 ans, nous pataugeons dans l’incertitude économique, le pilotage à vue et l’informel intégral, ce qui nous a conduits à la perte aujourd’hui, de nos entreprises les plus performantes, par la faute d’un homme qui n’en fait qu’à sa tête et ne sait pas où il met les pieds pour conduire un pays vers le progrès. Ce qui traduit une incapacité notoire, qu’il cherche à masquer par un manque de respect au peuple sénégalais, qui n’est pas loin d’un je-m’en-foutisme en fin de compte.
Incapable depuis 10 ans comme capitaine, de trouver une équipe gouvernementale homogène pour conduire notre pays et nous sortir de ce bourbier dans lequel il nous a installés, il passe le plus clair de son temps à voyager en touriste à travers le monde, comme les gens du voyage et les tsiganes. Des voyages qui nous coûtent excessivement chers, et qui ne nous rapportent rien, si ce n’est un endettement plus accru, que nos enfants et petits enfants seront tenus de payer demain, sans raison, parce que le pays n’en a pas bénéficié.
Par ailleurs, au lieu de mettre le pays au travail en commençant par lui, il nous installe dans une campagne électorale permanente stérile, afin de nous détourner des questions fondamentales et essentielles de notre développement. Les polémiques de bas étage et complètement ridicules qu’il entretient avec l’opposition et même tous ceux ont une opinion contraire à sa vision étroite et étriquée de la gestion d’un Etat, constitue une attitude décevante et puérile, pour un homme qui se targuait de détenir par devers lui, une science infuse, pour développer économiquement et en un temps record le Sénégal, et par ricochet, mettre fin au conflit de la région Sud du pays, en 100 jours. Malheureusement pour lui, toutes ses allégations ont été infirmées par le temps et la réalité. Heureusement pour certains, que la honte ne tue dans notre pays !
Me Wade, depuis son accession au pouvoir dans notre pays il y a de cela 10 ans, ne fait que jouer de la comédie à son peuple. Il a manqué totalement tous ses rendez-vous avec son peuple, il est passé complètement à côté des attentes et espoirs que l’on attendait de lui. Alors, au lieu de tirer les leçons de ses échecs récurrents et de s’amender à la fois, afin de se remettre sur le droit chemin du travail productif, non, il entreprend de faire encore, des montages machiavéliques pour conserver le pouvoir, et restreindre nos libertés fondamentales. Tout ceci, pour ne pas laisser libre cours à la démocratie s’exerçait convenablement. Il modifie tous les aspects de nos institutions qui ont ou qui semblent avoir l’impression d’être un frein à l’exécution de son plan de conservation illégitime du pouvoir. Il compte pour cela, passer par la voie du parlement qu’il contrôle à 95%. Il fera fi du caractère organique de certaines lois, dont la modification devrait passer obligatoirement par voie référendaire, comme à son habitude, il les modifiera malgré tout.
Nous noterons aussi dans ses contradictions puériles et ses va-et-vient qui n’en finissent pas, la suppression du Sénat et du Conseil économique et social, pour ne citer que ceux-là, et puis leur retour presque instantané, sans aucune justification acceptable, si ce n’est un accroissement infondé du train de vie de l’Etat, pour caser politiquement ses militants, ce qui constitue encore un autre point qui devrait convaincre davantage les Sénégalais, que Me Wade n’a aucun respect pour notre peuple, et que les préoccupations essentiales et primordiales des Sénégalais, sont le cadet de ses soucis.
En examinant de près l’évolution du coût de la vie de 2000 à 2010, dans tous les domaines de la société par rapport à celle des revenus dans le même temps, nous constatons que les prix, à tous les niveaux montent en flèche, tandis que l’augmentation des salaires et autres revenus non salariaux stagnent ou traine le pas. Ceci est une réalité indéniable que tout honnête citoyen vivant au Sénégal peut parfaitement attester, sans risque d’être démenti. Et l’exemple le plus frappant est le coût de l’énergie. Non seulement, elle ne nous est pas servie correctement aujourd’hui, mais nous la payons encore plus cher, ce que quand bien même, certains obligés et inconditionnels du régime libéral reconnaissent, parce que la réalité les y contraint.
L’exemple de gestion de la Sénélec, qui depuis 10 ans est incapable de nous fournir de l’électricité suffisamment et régulièrement, nous sert de paramètre pour apprécier objectivement l’échec patent de Me Wade, dans sa gouvernance de notre pays. En effet, la Sénélec est le miroir qui symbolise la gestion libérale à tout point de vue de notre pays. Et, si chacun de nous, qui aimons tant ce pays, assumait pleinement ses responsabilités à partir de maintenant et dans les moments à venir, ce régime libéral vomis par la grande majorité des Sénégalais aujourd’hui, cédera la place, à d’autres citoyens plus compétents et aux mains plus propres. Mais pour cela, il faut que les actes concrets remplacent maintenant les paroles ou palabres qui animent les places publiques et autres assemblées informelles.
Me Wade considère à tort en effet, qu’à lui tout seul, il est plus important et vaut même plus que tous les Sénégalais réunis. Ceci est attesté par son comportement et ses faits de tous les jours. Alors devant une telle attitude, nous sommes tous en tant que citoyens, concernés et, c’est à chacun de nous d’avoir la conduite qui sied à son propre niveau dans de pareils cas, le moment venu. Donc, il est inutile et vraiment déplorable de jeter toujours le tort sur les autres, au lieu d’agir à partir de soi-même, face à une éminente question républicaine et de citoyenneté, qui relève de chacun de nous.
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
La candidature d’Abdoulaye Wade est irrecevable, selon Amsatou Sow Sidibé
Kolda, 3 oct (APS) – Le professeur Amsatou Sow Sidibé, présidente de la Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (CAR-LENEEN), a soutenu samedi à Kolda que la Constitution sénégalaise n’autorise pas à Me Abdoulaye Wade se présenter à la présidentielle de 2012, pour un troisième mandat présidentiel.
’J’ai démontré de long en large que la candidature d’Abdoulaye Wade est irrecevable en 2012’’, a déclaré Mme Sidibé lors d’une conférence du mouvement CAR-LENEEN, qu’elle dirige.
‘’La candidature de Me Wade est d’abord (…) un conflit de lois et de temps. Ensuite, c’est une question d’interprétation. Mais, j’ai démontré de long en large que la candidature d’Abdoulaye Wade est irrecevable pour 2012’’, a ajouté Amsatou Sow Sidibé, sans autre précision.
Le président Abdoulaye Wade a déclaré, récemment à New York (Etats-Unis), qu’il sera candidat à l’élection présidentielle prévue en 2012. Selon des juristes, dont certains parmi les rédacteurs de la loi fondamentale, il existe une disposition de la Constitution qui ne le lui autorise pas.
Le Conseil constitutionnel est habilité à dire si la candidature de Me Wade, élu en 2000 et réélu en 2007, est recevable ou pas.
Mme Sidibé a rappelé que le mouvement qu’elle dirige présentera un candidat ou une candidate à la présidentielle de 2012.
‘’CAR-LENEEN va présenter un ou une candidate en 2012. Je ne sais pas si le ou la candidate sera un Obama ou une Ellen Johnson Sirleaf, mais le moment venu nous serons édifiés’’, a ajouté Amsatou Sow Sidibé, agrégée de droit et enseignante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
‘’Ce qui caractérise notre mouvement, a-t-elle affirmé, c’est la rupture. Nous voulons plus de transparence, de justice sociale.’’
Auteur: Aps