le rôle de vigie des libertés publiques
le rôle de vigie des libertés publiques
Démagogie ou insouciance
Amadou Gueye NGOM Lundi 23 Fév 2009
« Dès que quelque chose est créée de par le monde, elle appartient à tout le monde. » -Iba Ndiaye, artiste peintre-
Démagogie ou insouciance
Les valeurs fondamentales d’un peuple meurent-elles jamais?
Elles peuvent s’assoupir, tomber dans un profond coma ou être momentanément troquées. Elles se re-saisissent, lorsque dictées
par la prise de conscience, l’instinct de survie ou la révolte.
Devenue indépendante, l’Afrique de tradition orale s’est évertuée au mimétisme plutôt que de se restituer à elle-même comme
l’y conviait le professeur Cheikh Anta Diop. Evidemment, nul n’est jamais prophète chez soi…Une triste illustration de cette
vérité fut que Senghor bouda Cheikh Anta qui prêchait, entre autres vertus, la « Nécessité et possibilité d’un enseignement
dans la langue maternelle en Afrique ». Sédar avait pris le parti de célébrer, avec un joyeux paradoxe, les travaux de
l’ethnologue français Marcel Griaule qui soutenait que les mathématiques et l’astronomie, inventions nègres sont encore
présentes chez les Dogons auprès desquels des chercheurs occidentaux viennent s’abreuver. Tout comme leurs ancêtres au
contact des Egyptiens, il y a trois mille ans.
« Il s’agit moins pour l’Afrique de se survivre que de se réinventer » disait feu Iba Ndiaye
Si, à l’instar des peuples qui mènent le monde, nous autres Sahéliens avions eu la volonté politique de systématiser
l’enseignement de nos langues, véhicules du savoir ancestral, nos brevets d’invention rivaliseraient avec ceux des maîtres
de l’univers.
Songez que grâce au trait (écriture, dessin) la notion du cercle s’est concrétisée par le cerceau de l’enfant, la roue des
engins de trait, de la bicyclette et tant d’autres applications.
Aussi longtemps que nous céderons à la facilité de la consommation plutôt que d’exhumer et transcrire nos langues pour en
faire des outils de production, long sera le tunnel de l’errance et de plus en plus subtils seront les arguments du génocide
culturel.
Qu’il s’agisse d’agriculture, d’éducation, d’économie, de santé, tous nos modes d’existence et fonctionnement sont calqués
sur ceux de l’Occident sans que cela nous émeuve outre mesure. Nul ne semble convaincu que le développement n’est pas une
manne du ciel mais la perpétuation sans fin d’un long processus qui prend racine sur des acquis. On se laisse subjuguer par
les inventions de l’autre au lieu d’être torturé par l’inquiétude questionneuse de la souveraineté. A cela s’ajoute la peur
d’affronter l’inconnu. Dans notre propre environnement, les serpents dont le simple aperçu nous glace d’effroi sont saisis,
étudiés par ceux qui reviendront nous en vendre le sérum anti venimeux. -« Ils n’ont pas faim, ces toubabs… Et puis ils ont
le temps » réagit-on…Diable! Celui là même auquel on n’assimile le reptile.
Le plus grave est de se claquemurer dans des salons mondains puis, au nom d’un déterminisme claudicant, postuler un lien de
causalité entre rigueur climatique et avancée technologique. Car il arrive que le froid encourage à se terrer et s’encenser
L’Enfer est intenable mais j’ai ouï dire que l’on s’y démène dans tous les sens pour en sortir. Les fourmis de l’Afrique du
Sud s’en sauvent...
Esclavage, colonisation ne devraient plus servir d’excuses.
L’Ecriture sauve-t-elle du désespoir?
Les Japonais auraient pu ne jamais cesser de gémir sur Hiroshima, Nagasaki et céder à la fatalité de ne pas avoir de ces
ressources minières dont l’Afrique est pleine à craquer. L’holocauste non plus n’a pas incinéré la pugnacité juive qui
contrôle une bonne partie de l’économie mondiale.
Démagogie, ruse avec l’en soi conduisent également à ne pas se donner le temps de prendre le temps d’aller au-delà des
facultés physiques et mentales. En sport comme en matière de gouvernance, 60% de travail suffisent. Le marabout « Yal na fi
yàgg »- comblera le déficit. Inch’Allah! Les cours « serigneurales » servent de rampes de lancement aux candides et niches
de rédemption aux damnés.
Nous autres Africains vivant Outre Mer enseignons aux petits blancs des lycées et universités l’héritage des leurs et même
les nouvelles technologies qui feront d’eux les producteurs d’une civilisation que contempleront et consommeront les nôtres.
Hélas!
Pendant que nous éreintons nos enfants à étudier maths, sciences, histoire, géographie et même les disciplines sportives en
langue étrangère, les mômes des pays émancipés foncent avec les cornes et dents de leur naissance.
Une langue étrangère, outre qu’elle aliène, à un certain niveau, exige un long apprentissage. Le jeu en vaudrait peut -être
la chandelle si nos langues nationales n’en faisaient pas les frais. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter nos bulletins
d’informations en langues dites nationales, de jeter un coup d’œil sur l’orthographe anarchique des panneaux publicitaires,
des titres d’émissions radiotélévisées. Autant d’insouciances qui s’incrustent dans la mémoire graphique et visuelle pour
perpétuer le massacre de nos langues nationales, si l’on y prend garde. Le vocabulaire citadin s’étiole pour se réduire à de
redondantes vulgarités du genre «defar bam baax », « moo ko yor », « tabax bam kowe » que je ne m’humilierai pas à traduire
aux non sénégalais.
On se berce d’illusions tout en se laissant berner par les démagogues qui font croire que le pays se développe à coups de
gadgets électroniques, de belles villas qui poussent partout, des voitures de luxe qui s’esquintent dans les nids de poules
et sur les bosses de chameau que chaque quartier s’autorise à fomenter en ciment ,contre l’arrogante attitude des
automobilistes.
On se développe? Bah oui…La preuve, le budget national de mille milliards sous Ndiol a presque tripllé avec Ndiombor.
De quoi pousser des pustules de rage-« Mer ba futt»
Amadou Gueye Ngom
Critique social
Lucarne citoyenne : Qui a peur des congrès ?
Un grand gâchis que cette déchirante querelle de leadership qui mine, ces temps-ci, And-Jef, Parti africain pour la
démocratie et le socialisme ! Pourtant, ils ont bien nommé leur parti And-Jef, prosaïquement, ce qui se sous-entend par «
l’unité dans l’action » ou, à tout le moins, « l’action dans l’unité », si tant est qu’il est possible de déchirer la
sémantique aux origines de ce parti, original dans sa naissance culturelle, parce que proposant idéologiquement autre chose
que le post-colonialisme, idéalisant un projet de société solidaire, projetant de nouveaux hommes, icônes d’une nouvelle
génération qui a eu la tentation de l’éthique en politique.
Bref, si l’étiquette du maoïsme a toujours accompagné Aj, le pragmatisme qui a accouché de la chute du Mur de Berlin en a
fait son lit, une sorte de parti à part, pas électoraliste pour un sou, mais déterminé par son élitisme et l’envergure de ses
cadres à influer sur la marche de ce qui se veut la nouvelle société sénégalaise.
Au Sénégal, un peu avant 2000, au plus fort de la déliquescence du régime socialiste, et quand il s’est agi de mettre fin au
magistère des héritiers du président Senghor, on retient que Aj est le seul parti politique d’envergure qui ne s’est jamais
allié avec la formation au pouvoir, déniant cette fameuse stratégie du « sharing the power », cette idée accouchée de
quelques groupes d’influence, consistant à faire croire l’idée que l’association de l’opposition à la gestion de la chose
étatique était la meilleure manière de prévenir les troubles post-électoraux, conséquences bien évidemment de toutes les
mauvaises intelligences de forces politiques au pouvoir, et qui n’auraient pas compris l’incompressible besoin de nouvelles
exigences démocratiques des jeunes masses africaines.
Gâchis à cause des déchirements personnels, au sein d’Aj. Il est évident que ni le ministre d’Etat, Landing Savané, pas plus
que le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix n’auraient parié sur cette conjoncture, quand, jeunes hommes, ils voulaient
changer le monde, l’Afrique et le Sénégal ; les années d’oppression au début des années 70, l’exil et la répression, la
longue lutte pour l’alternance démocratique au Sénégal, la nécessaire unité de l’opposition d’alors pour battre aux élections
le Ps en maintenant la tension dans la rue et les syndicats en veille permanente, la famille, tout les unissait.
Et clash ! Finalement, contrairement à une opinion savamment répandue, c’est purement une question d’orientation, pas de
stratégie, mais de tactique, qui oppose les deux têtes pensantes d’Aj. Comme dirait un politologue bien connu de la place, si
Landing est un fantassin bravant les tranchées électorales (candidat « sans illusion » en 1988 », Decroix se voit des
ambitions d’un étoilé d’état-major. Deux. On a bien dit deux, car c’est un binôme qui est à la tête de ce parti, ni jamais le
même, pas toujours comme les autres, le culte du chef y étant comprimé depuis des origines.
Si le ministre d’Etat Landing Savané, pour l’intérêt de son parti, ne pouvait rater le rendez-vous de la présidentielle de
2007 (et en même temps pour son marketing personnel), Mamadou Diop Decroix avait très vite compris l’inutilité, comme le
ministre d’Etat, Djibo Kâ, d’aller ferrailler avec le président Abdoulaye Wade vers les élections de 2007. Tous deux
s’accordent sur la solide alliance qu’ils ont nouée avec le président Wade.
Ces tourments ne révèlent, finalement, que les faits divers que le déficit de démocratie interne dans les partis politiques
sénégalais déroule depuis des décennies. Qui a peur des congrès ? Avec une centaine de partis politiques, le Sénégal ne
parvient paradoxalement pas à développer des mécanismes de dévolution du pouvoir au sein de ses formations politiques selon
les normes démocratiques, pour ne pas dire tout simplement justes. Certes, on sait que les comparaisons ont le don de réduire
en mots des situations fort alambiquées. Mais, le propre du jeu politique, comme du reste le commerce des relations humaines,
est le rapport de force. En dehors du pays, des exemples s’offrent. On voit qu’aux Etats-Unis d’Amérique, l’administration
Obama va mettre en avant des compétences du camp Hillary Clinton, nouvelle patronne des Affaires étrangères Us, et même des
caciques du camp républicain. L’un des plus vieux partis politiques européens, le Ps français en l’occurrence, vient de faire
l’économie d’une crise majeure qui aurait pu conduire à son éclatement en taisant le clivage Royalistes/Aubristes. Les
exemples font légion. Tsvangirai, toutes choses étant égales par ailleurs, n’est-il pas le nouveau Premier ministre du
président Mugabé ? La démocratie, c’est finalement l’art du compromis, quand ne vient pas le temps de la confrontation.
N’a-t-on pas dit And-Jef ?
PAR Samboudian KAMARA
WALF FADJRI:
Irrégularités dans le fichier électoral : 55 856 électeurs fictifs dénichés par l’opposition
Au ministre de l’Intérieur qui les accuse d’être de mauvaise foi, en remettant en cause, au sortir de l’audit, la fiabilité
du fichier électoral, les experts de l’opposition apportent la réplique, chiffres à l’appui. 55 856 électeurs fictifs ; 934
394 électeurs impactés par le nouveau découpage ; l’absence de la biométrie... Telles sont, entre autres, les anomalies
notées dans le fichier.
55 856 électeurs, c’est le gap qu’il y a entre le nombre total d’inscrits sur le fichier en février 2009, compte non tenu des
militaires et paramilitaires et des inscrits de janvier 2007. C’est du moins ce qu’ont révélé les experts des partis de
l’opposition dans leur rapport de l’audit du fichier électoral. Dans ce document, rendu public hier par les leaders de Benno
Siggil Sénégal, les experts, chiffres à l’appui, indiquent, à la suite de la requête effectuée dans le cadre de l’audit pour
déterminer le nombre d’inscrits sur le fichier, depuis 2007, que ‘ le nombre total d’inscrits sur le fichier, au 10/02/2009
est de 4 818 913 électeurs résidant au Sénégal ; sans les militaires et paramilitaires’. Et poursuivent-ils, ‘au 31/01/200,
il était de 4 756 342. Il y aurait eu donc logiquement 62 571 électeurs inscrits depuis 2007. Mais la requête effectuée a
donné un chiffre de 6 715. Il y a donc un gap de 55 856 (62571-6715) électeurs supposés fictifs’.
Sur la production des cartes, les opposants estiment que le nombre total de nouvelles cartes devrait être de 934 311.
C’est-à-dire la somme des cartes du découpage administratif (872 407) ; de la révision (55189) et des nouveaux inscrits
(6715). Mais, ‘si l’on sait que la production des cartes est loin d’être achevée, il apparaît, même en tenant compte de
‘mauvaises cartes ’(précision de l’opérateur), que le nombre de cartes produites (1416716) est très largement supérieur au
nombre supposé de cartes à produire ’, font-ils remarquer dans le rapport. Quant au fichier de production des cartes au
niveau de la salle de production, ‘c’est un simple fichier texte, sans aucun lien sécuritaire avec une quelconque biométrie,
sur lequel toute sorte de manipulation est possible’, renseignent les mandataires de l’opposition.
Les effets négatifs du découpage administratif ont aussi été passés en revue dans le document. Selon les experts, 934 394
électeurs ont été impactés par le nouveau découpage dont 835 208 mouvements réels et 872 407 avec une nouvelle adresse
électorale. Résultat : ‘872 407 électeurs doivent donc recevoir une nouvelle carte d’électeur avant le 22/03/2009’, indique
le rapport. Les opposants d’informer dans la foulée que le nombre réel de collectivités locales est de 525 dont une ‘mauvaise
adresse électorale’ ce qui donne 524. Et que le nouveau découpage a donné lieu à 6 156 lieux de vote et 11 682 bureaux de
vote.
Aussi les experts de l’opposition ont décidé d’exécuter une requête sur les noms de famille. Et c’est parce que ‘nous nous
sommes rendu compte qu’il était vain de chercher des doublons puisque dans un système informatique, il est impossible de
trouver dans une même base ; deux enregistrements identiques’. De même, la recherche d’inscriptions multiples en utilisant
les sept critères d’identification n’était pas non plus assez pertinente.
Et, ’compte tenu de la durée de l’audit, il fallait trouver une astuce. Celle-ci nous a été servie par le hasard ’, ont-ils
fait savoir dans le rapport. De cette requête ressortent pas moins de 17 825 noms de famille. ‘D’autre part, des noms ont été
fabriqués en ajoutant un E final, une lettre devant un nom ; en transformant I en Y ; S ou Z etc. et d’autres noms ont tout
simplement été inventés ; ce qui a donné lieu à des graphies multiples’, renseigne le document.
... et informent de l’absence de la biométrie
A ceux qui croient encore à la biométrie, les experts de l’opposition indiquent qu’elle n’existe pas. Pour preuve, ‘lorsqu’on
choisit d’autres doigts que le pouce et l’index, le système est incapable de s’en apercevoir’. Pire, ‘puisque la biométrie
n’existe pas dans la procédure, on peut tout aussi bien prendre les mêmes doigts ou ne pas en prendre du tout, étant entendu
que la surface grisée (au dos des cartes) appelée code barres - et qui n’en n’est pas un - ne correspond à rien’, indiquent
les opposants dans leur rapport. A en croire Iba Guèye (coordonnateur des experts de l’opposition à l’audit du fichier, Ndlr)
et ses camarades ; il n’existe nulle part dans la procédure, un lecteur de codes barres capable d’identifier un électeur de
manière unique ‘et de prouver ainsi l’utilité de ce code barres’. D’ailleurs ; l’absence de biométrie est confortée,
disent-ils, par le fait que le nouveau système de passeports biométriques n’utilise pas la base existante’.
Yakhya MASSALY
Contre les traitements dégradants à la police : Les avocats du Sénégal aux avant-postes du combat
Détenu pendant deux jours, jeté par terre dans une cellule crasseuse en compagnie des bandits, sans couverture, c’est les
deux mains menottées que Me Birame Sassoum Sy sera présenté au parquet. Tel est le traitement infligé à l’avocat, qui a amené
tous ses confrères du Sénégal à boycotter hier les audiences et à tenir sit-in au Bloc des Madeleines. Les avocats du Sénégal
engagent ainsi le combat contre les brutalités policières qui ont libre cours dans ce pays.
C’est un acte sans doute inouï, qui va être inscrit dans les annales des revendications, que le barreau du Sénégal a posé
hier et qui devrait être déterminant dans les relations futures entre les avocats et les autorités de ce pays. Non seulement,
tous les membres de l’Ordre, où qu’ils soient au Sénégal, ont boycotté hier les audiences en portant leurs robes noires, mais
en plus, ceux de Dakar ont organisé un sit-in dans l’enceinte même du Bloc des Madeleines, ponctué par un point de presse.
Ils entendaient ainsi protester contre le traitement inhumain infligé par les policiers à l’un des leurs, Me Birame Sassoum
Sy, lors de la marche réprimée de samedi dernier contre la démolition du stade Assane Diouf, sous l’égide des populations de
la Médina, de Rebeuss, Niaye Thiokère, etc.
Pour le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, les brutalités policières infligées à Me Sy ne se justifient guère pour
la simple raison que leur collègue est connu pour sa ‘droiture, un homme d’un grande politesse qui ne dit jamais un mot
déplacé à son prochain, c’est le témoignage de tous les avocats de ce pays’. Mieux, au-delà des qualités personnelles de la
victime, Me Mame Adama Guèye est d’avis qu’une marche organisée ne doit pas obligatoirement être réprimée, à plus forte
raison servir de prétexte pour brutaliser des innocents, de surcroît un défenseur des droits de l’homme et des libertés.
C’est la fin de ces méthodes d’un autre âge que les avocats du Sénégal entendent sonner. Et, dans ce cadre, ils entendent
lutter de toutes leurs forces et utiliser tous les moyens légaux pour se faire ‘respecter’ car, ils sont d’avis que s’il
n’est pas mis fin dès maintenant à de telles pratiques, ‘il y aura d’autres Birame Sassoum Sy et cela en pire’.
Visiblement très touché par le traitement réservé à son ami, le bâtonnier est largement revenu sur les traitements
‘inhumains’ infligés par les policiers à Me Birame Sassoum Sy : ‘Détenu pendant deux jours, jeté par terre dans une cellule
crasseuse en compagnie des bandits, sans couverture, c’est les deux mains menottées que Me Birame Sassoum Sy sera présenté au
parquet’. Selon Me Mame Adama Guèye, il aura ainsi vécu les pires moments de sa vie et l’humiliation la plus extrême que l’on
ait jusqu’ici infligée à un avocat sénégalais.
A en croire le bâtonnier, les policiers ont corsé la souffrance de Me Sy en refusant même qu’il nettoie, comme il en avait
exprimé la volonté, sa cellule qui dégageait une extrême puanteur. Pis, ils vont lui refuser une couverture durant cette
période où Dakar baignait dans un froid intenable. Ainsi, deux jours durant, note Me Mame Adama Guèye, Me Birame Sassoum Sy
sera laissé à lui-même dans cette cellule alors que les policiers savaient parfaitement qu’ils ont arrêté un avocat. Les
interpellations de l’avocat pour améliorer ses conditions de détention vont se heurter à une seule et même réponse : ‘Nous
avons reçu des ordres’. L’humiliation atteindra son paroxysme quand, les deux mains menottées, Me Sy est présenté au parquet
qui le mettra en liberté provisoire.
Me Birame Sassoum Sy a été arrêté samedi dernier, suite à un échange de propos avec un policier, lors de la marche réprimée
des riverains du stade Assane Diouf qui entendaient ainsi protester contre la démolition dudit stade et son octroi à des
promoteurs chinois pour y ériger un centre commercial dénommé Kawsara. Il est, par conséquent, poursuivi pour outrage à agent
dans l’exercice de ses fonctions.
Yathé Nara NDOYE
Activisme de mauvais aloi, frilosité dissimulée et auto-déresponsabilisation juridique : à quel(s) jeu(x) se livre la Cena ?
L’insoutenable calvaire des pèlerins 2008
Le pèlerinage à La Mecque (édition 2008) a été, c’est le moins que l’on puisse dire, une catastrophe nationale. Pour avoir
suivi avec attention, comme beaucoup de compatriotes ses péripéties, son déroulement rocailleux, périlleux, nous suggérons,
un certain nombre de mesures pour ramener la paix dans les cœurs et dans les esprits, décrisper cette situation grave, qui
empire, ayant soulevé la colère de tout le peuple sénégalais .Plus jamais ça ! Le président de la République savait-il que
ceux qui ont joui du privilège de la confiance placée en eux prendraient, imprudemment le risque, avec une étonnante
légèreté, de choisir Zam-Zam qui allait plonger nos pèlerins dans ‘une mer sans fond, une nuit sans lune, dans l’aveugle
océan à jamais enfouis’ ? Océano nox (Victor Hugo). Nul doute que le chef de l’Etat sévira : c’est ce qu’attend son peuple
meurtri dans sa chair, atteint dans son honneur et dans sa dignité.
La lecture de l’interview accordée par Ahmet Khalifa Niasse, ambassadeur, ministre conseiller dans le cabinet du président,
publiée dans le magazine Week-end n° 70, semaine du 2 au 8 février 2009, permet de mieux cerner les contours de ce problème
douloureux, d’en connaître les tenants et les aboutissants, car il s’agit bien de ’l’arbre qui cache la forêt’.
Dans l’Observateur du samedi 21 février, l’ambassadeur Ahmet Khalifa Niasse revient sur la question avec une rare violence et
un courage à saluer. Ce viatique, ce bréviaire apporte un éclairage sûr qui permet de connaître les raisons profondes qui ont
causé cet échec sans nom. En prélude à la convocation, sans délai des Etats généraux ou des assises nationales sur le
pèlerinage à La Mecque, El Hadji Oumar Seck dans sa belle émission ‘Grand Débat’ pourrait organiser une large table ronde à
laquelle prendraient part tous les acteurs concernés. Plus jamais ça.
Le président de Zam Zam est à poursuivre devant les tribunaux et ceux qui l’ont choisi sévèrement sanctionnés, une fois les
responsabilités situées et à quelque niveau où ils se situent. Lourdes sont les fautes commises, et les victimes ne sont que
les pèlerins ! Non ! On ne défie pas un Etat, souverain ! Ce qui s’est passé est inadmissible, déplorable, et inacceptable !
Plus jamais ça !
Le pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’Islam concerne, à plus d’un titre, tous les musulmans. Le débat qui nous
interpelle tous, est celui de 2008, avec ses graves désagréments dont le troisième vol retour, inqualifiable cauchemar, en
constitue, véritablement, une bien triste illustration. Même s’ils sont arrivés épuisés, affaiblis, traumatisés mais sain et
sauf, nos pèlerins n’oublieront jamais ce voyage chaotique, périlleux, à haut risque : une réelle et hallucinante odyssée, à
l’aller, comme au retour.
Rendons grâce à Allah, l’Unique, l’Omnipotent, l’Omniprésent, qui, dans Sa grande bonté et Son incommensurable miséricorde
les a protégés, nous évitant ainsi un ‘Joola aérien’ que nous avions dangereusement frôlé (qu’il soit exalté).C’est le lieu
de souligner, avec force, et de magnifier l’exemplaire coopération fraternelle entre le Sénégal et le Maroc, la Libye et le
Sénégal. Honneur et gloire au roi Mohamed VI, Commandeur des croyants et au guide suprême de la Révolution libyenne,
africaniste de foi et de conviction Mouamar Khadafi pour le rôle efficace, généreux et discret qu’ils ont joué, volant au
secours de nos pèlerins, dans le désarroi, dont les parents, les familles, les amis, assis sur des braises, passant des nuits
blanches dans l’angoisse de l’attente du retour incertain, de l’absent, étaient dans l’inquiétude et le désespoir, au
paroxysme. Puissent les sénateurs et les députés voter une motion de remerciements et de félicitations à l’endroit de ces
deux géants du continent africain et du monde !
C’est le lieu de rappeler, non sans déchirement, que, depuis plus d’une dizaine d’années, nous assistons à des dérives, des
disfonctionnements des tâtonnements, des improvisations, à un pilotage à vue, à des échecs répétés. Il s’agit, et nous y
insistons, d’une œuvre difficile, à préparer pendant un an, au moins ! La relève, pour éviter les dérapages et les passages à
vide, devrait être étudiée à notre humble avis, avec minutie, ‘organisation et méthode’, dans l’espace et dans le temps.
La vie humaine, nous en sommes tous conscients, n’a pas de prix. Et le pèlerinage à La Mecque est une affaire très sérieuse,
à confier à des hommes d’expérience, entre des mains sûres, expertes, capables de conduire cette redoutable mission sur des
eaux calmes, dans l’intérêt bien compris des pèlerins. Gouverner, c’est prévoir, loin des compromis et des compromissions !
Déplorons-le ! Les manquements, hors de proportion, constatés à l’aller comme au retour et qui ont provoqué cette colère de
tout le peuple sénégalais, dans toutes ses composantes nous imposent, pour un climat social plus apaisé, une cohésion
nationale pour un dialogue fécond, pour atteindre le noble objectif qui demeure pour tous, la parfaite organisation du
cinquième pilier de l’Islam, pour les années à venir. Plus jamais ça !
Notons avec amertume que, de la suppression du pèlerinage par voie maritime (le dernier par bateau a été assuré par le
‘Banfora’ en 1956), à celui de tous les dangers de 2008, c’est la première fois, dans l’histoire de ce grand rendez-vous de
l’islam, que des pèlerins, encadrés par la mission officielle, passent la ‘Achoura’ (Tamkharite) à La Mecque où ils sont
restés un mois après la Tabaski, dans des conditions très dures. Avouons que c’est simplement… scandaleux ! Plus jamais ça !
S’ajoutent, à ce tableau sombre, les nombreux bagages qui, semble-t-il, seront acheminés par bateau. Les pèlerins de Dakar et
banlieue en général, ceux des régions en particulier, prendront leur mal en patience malgré leurs plaintes et complaintes
entendues à la télévision. Annoncés pour le 25 février à Dakar, la question que nous nous posons est la suivante : dans quel
état seront ces bagages à leur arrivée au port ? Nul ne le sait ! Quel gâchis !
C’est pourtant curieux. Dans la conscience populaire et de science certaine, ‘Zam-Zam’ et ses obscurs alliés sénégalais tapis
dans l’ombre seraient les seuls responsables de cette douloureuse situation. Et les déclarations publiées dans la presse
nationale (voir le journal l’As n° 1005 du samedi 17 et dimanche 18 janvier 2009) apportent un important et surprenant
éclairage, pour une bonne information ! Suivez le titre : ‘Pèlerinage 2008 catastrophe ! La société Zam-Zam va porter plainte
contre la Compagnie saoudienne de transport aérien national de service (Nas) qui a assuré le volet transport des pèlerins
sénégalais lors du dernier pèlerinage aux lieux saints de l’islam’. L’annonce a été faite par le président de Zam-Zam, Mazeb
Gazi Dérar, dans une interview à paraître dans le prochain numéro du mensuel sénégalais bilingue arabe-français Assahva (le
réveil) Extrait : ‘Après l’option de Nas, les visites des techniciens aéronautiques sénégalais ont fait toutes les
vérifications techniques des appareils proposés par la compagnie et donné leur feu vert’, a révélé le patron de Zam-Zam qui a
profité de l’occasion pour présenter ses excuses au chef de l’Etat sénégalais, Me Abdoulaye Wade qu’il a remercié du fond du
cœur pour la confiance placée en lui. Mazen Gazi Dérar a affirmé qu’il s’était assigné comme principal objectif la
satisfaction des pèlerins sénégalais afin d’instaurer une confiance entre sa société et le commissariat. Il a, à cet égard,
affirmé avoir versé 11 millions d’euros à la compagnie Nas contre seulement 9 millions d’euros reçus du gouvernement
sénégalais qui reste lui devoir 4 millions de rials saoudiens (environ 895 millions de francs Cfa) sans les 150 billets qu’il
a personnellement offerts aux autorités sénégalaises ’.
Mais, au fait, ce dossier judiciaire (Zam-Zam contre Nas), ces 150 billets offerts aux autorités sénégalaises par le
président de Zam-Zam, quel intérêt, peut-il susciter auprès des pèlerins et de leurs familles, après ces lourds préjudices
(moral, matériel, financier) difficilement réparables ? Il convient de préciser qu’au cœur de ces opérations, chaque pèlerin,
avec ses propres deniers, a déboursé 2 300 000 francs Cfa. Ce qu’il faut retenir de cet amalgame dont la victime au début et
à la fin est le pèlerin, c’est l’échec cuisant et retentissant du pèlerinage, dans ses différents volets : séjour à Médine,
prières et hébergement, encadrement religieux.
Nous ne le répèterons jamais assez : le choix de Zam Zam, avec son grand lot de problèmes insolubles, est simplement
scandaleux, malheureux, regrettable, injustifié et injustifiable. Le conflit ci-dessus évoqué l’illustre à souhait.
Soulignons, en passant, que l’écart de la discorde de 200 000 F sur le coût du billet considéré comme un faible argument
serait, sur une grande échelle, violemment contesté : un point à éclaircir ! Toutefois, le chiffre annoncé est loin en deçà
de celui bruyamment médiatisé, considéré comme fantaisiste.
S’agissant de l’aspect technique du DC10, nous savons qu’il s’agit, essentiellement, d’un avion de type déclassé, comme en
témoignent éloquemment les multiples pannes enregistrées à l’aller et au retour, avec la lourde responsabilité de faire
toutes les rotations. Avouons que c’est particulièrement grave de faire voyager, dans de telles conditions des pèlerins d’un
Etat, dont il est imprudent de défier la souveraineté.
Le séjour à Médine entre dans le même contexte sur le double plan de la durée du séjour, des 40 prières écourtées contre la
volonté manifeste des pèlerins et de l’hébergement ! Flagrante violation des clauses du contrat ! Enormes préjudices subis
par les pèlerins abusés pour avoir payé 1 600 rials pour un séjour de 8 jours à Médine, dans un hôtel de luxe, aux environs
immédiats de la Sainte Mosquée. En échange, ils n’auront eu qu’un séjour de 48 heures, dans un hôtel de seconde zone, loin de
la Sainte Mosquée ! Reconnaissons que ce n’est pas sérieux !
Peut-être, pour des raisons d’éthique, d’équité, de morale tout court, mais aussi et surtout pour l’application des
directives contenues dans le Saint Coran, trouvera-t-on la solution, tant attendue, par le remboursement de la différence.
Nous sommes de ceux qui pensent que ce problème si crucial ne sera pas enterré !
L’encadrement religieux, avec ses nombreuses lacunes n’a pas répondu à l’attente des pèlerins esseulés, laissés à eux-mêmes,
de véritables orphelins. Il est question d’une absence quasi-totale sur les sites à l’occasion des Tawifs : Khoudom - Ifada -
Oumra - vidal (les says : Safa et Marwa, les jamrattes). Les Etats généraux ou les assises nationales prendront en compte
dans leur programme les problèmes préoccupants concernant les voyagistes, les missionnaires, les agréments, le personnel
local à la compétence avérée, et les critères de nomination du Commissaire général au pèlerinage à La Mecque. Il nous semble
juste d’évoquer l’attitude patriotique de la compagnie Air Sénégal International, qui a transporté nos pèlerins en difficulté
aux lieux saints de l’islam, à la demande du roi Mouhamed VI. En tout état de cause le peuple sénégalais retiendra sa
légendaire générosité qui s’est traduite par la mise à la disposition de ses pèlerins d’un avion spécial pour leur retour au
Sénégal, à partir de Djeddah.
Sur le même registre, le Guide de la révolution libyenne, constatant que le DC 10 transportant les pèlerins sénégalais du
troisième vol était tombé en détresse à Tripoli, a pris la décision historique de lui substituer un avion libyen pour
acheminer nos pèlerins sur Dakar ; en autorisant le survol du territoire libyen par le DC 10 qui ne remplissait, en vérité,
aucune condition de sécurité.
Après ses deux interventions salutaires, le roi Mouhamed VI vient, une fois encore, de prouver à la face du monde tout
l’intérêt qu’il attache à la consolidation et à la pérennisation des liens plusieurs fois séculaires entre le Maroc et le
Sénégal. Et qu’il est aussi le petit-fils de la plus belle créature du monde, le Sceau des Prophètes Mouhamed Ibn Abdallah
(Psl). Le roi Mouhamed VI est aussi et surtout l’infatigable avocat défenseur, le protecteur des faibles, des pauvres, des
déshérités, des sans-voix dans la voie royale tracée par ses ascendants. Le Sénégal et le Maroc chantent et chanteront
toujours l’exemplaire amitié qui liait le président Lamine Guèye au roi Mouhamed V (…)
Nous recommandons la création d’une structure totalement indépendante chargée de l’organisation du pèlerinage à la Mecque :
Agence, Délégation générale, Commissariat général, peu importe l’appellation. A défaut pour l’Etat sénégalais de pouvoir
prendre toutes les mesures idoines, ne conviendrait-il pas de privatiser les opérations du pèlerinage en ne maintenant qu’une
structure légère de supervision et de contrôle ? Une telle expérience nécessiterait une sélection rigoureuse des opérateurs
privés appelés à prendre la relève et qui seraient soumis, annuellement, à une évaluation assortie de sanction négative ou
positive, de reconduction ou d’élimination systématique.
Chers lecteurs, frères et sœurs en islam, nous vous laissons apprécier, sereinement, lucidement, objectivement, cette modeste
contribution et d’en tirer les leçons ! Pourvu, simplement, que nos pèlerins qui, chaque année, se rendent très nombreux aux
lieux saints de l’islam après une table ronde télévisée, les Etats généraux ou Assises nationales, soient épargnés, enfin,
dans l’avenir, des affres connues et de l’insoutenable calvaire des pèlerins de 2008. Et surtout, qu’ils ne s’orientent pas
en désespoir de cause vers les Etats de la sous-région où ils pourraient accomplir le cinquième pilier de l’Islam, dans les
meilleures conditions et au moindre coût. Plus jamais ça !
Cheikh Abdoulaye DIENG
Stratégie
La charrue avant les boeufs ? : La Sca ouvre un processus participatif après son début de mise en œuvre
Un atelier de partage du document de la Stratégie de croissance accélérée s’est tenu hier à Dakar. Réunissant tous les
acteurs de la vie active au Sénégal, la rencontre va déboucher sur un document de référence qui va véritablement asseoir
toute la théorie de la Sca.
Le secteur public, la société civile, le patronat, les différentes structures de l’administration, les syndicats, les
associations consuméristes et les partenaires techniques et financiers, ont planché hier sur le document de la Stratégie de
croissance accélérée. L’idée est que tous les acteurs de la vie active, au Sénégal, puissent émettre leurs avis sur la
démarche visant à accélérer la croissance économique nationale. Mais cette démarche participative intervient un an après le
début de la mise en œuvre de la Sca, sur demande du comité d’orientation et de suivi de la Stratégie. D’ailleurs, le
secrétaire permanent de la Sca, Ibrahima Wade soutient que les quarante-quatre mesures prises pour la mise en œuvre de la
Stratégie ont connu un niveau d’exécution ‘satisfaisant’ d’environ 60 %.
Le plan d’actions de réformes transversal avait fait l’objet de prise en charge à travers le Conseil présidentiel sur
l’investissement. Il restait donc à amorcer le processus de réflexion au niveau des cinq grappes que sont l’Agriculture et
l’agro-business, les Technologies de l’Information et de la Communication, le Tourisme, Industrie culturelles et Artisanat
d’Art, le Textile et la confection et les Produits de la Mer et Aquaculture.
La feuille de route 2009 de la Stratégie de croissance accélérée est d’identifier pour chaque grappe, douze mesures
prioritaires. Ces mesures vont constituer la charge de travail de cette année. Mais parallèlement, le paquet des actions
définies et non exécutées en 2008, sera mis en œuvre courant 2009. Les tournées de vulgarisation de la Stratégie de
croissance accélérée ont permis de détecter les potentialités des différentes localités du pays. Ainsi, la démarche de
l’opérationnalisation à la base est adoptée. Ceci pour faire émerger le potentiel de valeur ajoutée dans certains terroirs.
Par ailleurs, la crise fiancière ne devrait pas freiner le déroulement de la Stratégie. C’est du moins ce que soutient le
secrétaire permanent de la Sca. La Stratégie de croissance accélérée, dit-il, s’insère dans le Programme triennal
d’investissement où elle est prise en charge. Elle épouse également le Document de stratégie de réduction de la pauvreté
(Dsrp). Aussi, le plan d’actions de la Sca se retrouve-t-il, dans certains programmes sectoriels, projets et activités en
cours d’exécution. Pour Ibrahima Wade, la crise économique renforce plutôt la nécessité d’une stratégie de croissance
accélérée. Il estime que c’est un impératif que de trouver les voies et moyens d’une accélération des processus de création
de richesse et d’une croissance forte et inclusive.
En outre, la Banque africiane de développement (Bad) a donné son aval pour un appui de 15 milliards dans un projet inclus
dans la grappe Produits de la mer et aquaculture. Une mission d’évaluation du projet est prévue au mois de mars.
Khady BAKHOUM
SUD QUOTIDIEN ;
FAUSSES NOUVELLES, CALOMNIES, TROUBLES A L’ODRE PUBLIC
Cheikh Tidiane Sy va-t-il démissionner ? Sera-t-il jugé ?
par , vendredi 27 février 2009
La justice vient de confirmer la peine infligée à El Malick Seck. Le pourvoi en cassation qui s’offre au journaliste vise à
juger les jugements et non les faits en question. Pour diffusion de fausses nouvelles, le directeur de publication de 24 H a
écopé de trois ans d’emprisonnement ferme. Il avait, sans pouvoir en apporter la preuve, accusé Abdoulaye Wade et Karim Wade
d’être trempés dans une histoire de blanchiment d’argent. Dure est la loi, mais c’est la loi. Dit-on !
Le sieur Cheikh Tidiane Sy, ministre de l’Intérieur de son état, a émis un communiqué en date du 26 janvier dans lequel il
accuse messieurs Macky Sall et Abdoulaye Sall d’être impliqués dans une opération de blanchiment d’argent, en relation, donc
en complicité, avec un chef d’Etat étranger. Ce communiqué a été publié et diffusé par voie presse, par les soins de l’actuel
ministre en charge première de protéger les citoyens et d’assurer la sécurité de leurs biens et personnes. Cheikh Tidiane Sy
est coupable d’avoir diffusé de fausses nouvelles, porté atteinte à la dignité d’honnêtes citoyens dont le seul « tort » est
d’apparaître comme ses adversaires politiques, et fait planer des menaces sur les relations du Sénégal avec le Gabon où
vivent 40 000 de nos concitoyens.
Il a porté de graves accusations – ce qui relève déjà de l’usurpation de fonction- sans pouvoir apporter la preuve de ses
allégations, malgré les moyens de l’Etat qu’il a mis en branle.
Dans cette affaire, montée de toutes pièces et initiée dans des officines qui confondent l’Etat avec leur clan
politico-affairiste, les accusations calomnieuses et les violations des droits de citoyens irréprochables se sont
accompagnées de déclarations mettant en péril les relations du Sénégal avec un pays étranger mais aussi la tranquillité de
milliers de nos compatriotes qui y vivent.
Des jours et des jours durant, d’importantes forces de police ont été mobilisées pour des enquêtes poussées, des fouilles
intempestives, des écoutes téléphoniques indécentes, des filatures inconvenantes, des interrogatoires frustes menées à leur
comble. Domiciles, chéquiers, téléphones portables, ordinateurs, voitures…tout a été fouillé, les proches et amis interrogés,
des familles mises en émoi, des enfants choqués. But de la manœuvre : trouver les preuves devant fonder les chefs
d’accusation dressés dans le bureau du ministre de l’Intérieur. On aura beau chercher, avec indulgence, on ne trouve rien
d’autre pour qualifier le fait : c’est de l’inquisition.
Cheikh Tidiane Sy s’est rendu aussi coupable de trouble à l’ordre public : des milliers de Sénégalais qui affluent au
commissariat de police, avec des risques d’affrontements.
Le grotesque a été poussé à son comble dans ce dossier, par des questions sur « des containers remplis d’euros transportés
depuis la Hollande », quand ce n’est pas un « transfert de 36 millions d’euros ». « Containers d’euros » ? Pourquoi pas des
paquebots de diamants ?
Macky Sall et Abdoulaye Sall, en plus d’être coupables d’avoir le même patronyme, ne sont-ils pas les responsables de la
crise financière mondiale, comme personne ne l’ignore ?
Même dans les aventures de Picsou, l’imagination débridée n’atteint pas de tels sommets.
Après la confirmation de la condamnation de El Malick Seck, Cheikh Tidiane Sy devrait rendre sa démission, s’il a les
ressorts moraux qui commandent un tel acte. Les mêmes délits n’appellent-ils pas les mêmes sanctions ? Quelqu’un qui commet
un délit est, par définition, un délinquant.
L’Ordre des avocats du Sénégal, et à travers lui le bâtonnier, Me Mame Adama GUEYE, mais aussi la Rencontre africaine des
droits de l’homme (Raddho) et son président, Alioune Tine, ont rempli dans cette affaire, avec brio et honneur, leur rôle de
vigie des libertés publiques. Ils ont compris que Cheikh Tidiane Sy est allé trop loin. Dans son genre, il s’agit-là
d’ailleurs d’une récidive.
Nombreux sont ceux qui auraient rendu le tablier. Mais les pauvres types ne sont pas forcément les types pauvres.
Si le ministre de l’Intérieur est un justiciable comme tout autre, si l’égalité des citoyens devant la loi est encore
vérifiée dans notre pays, s’il y subsistent des institutions soucieuses de l’équilibre républicain, laquelle passe par la
preuve que chacun doit répondre de ses actes, un signal fort doit venir de la justice.
Ce qui a ému l’Ordre des avocats du Sénégal laissera-t-il indifférente la justice de notre pays ?
Cheikh Tdiane Sy, avec sa gestion éruptive du ministère de l’Intérieur, ne doit pas échapper au glaive qui a frappé El Malick
Seck.
Blanchiment d’argent, transfert de fonds, implication de pays étranger… N’en jetez plus ! La litanie haineuse, soutenue par
une prose indigente du ministre de l’Intérieur à travers son acte d’inquisition était digne d’une république bananière.
Non, M. le ministre de l’Intérieur, ceux que vous accusez, en vous arrogeant la fonction des juges, ne sont pas ceux qui sont
devenus riches en milliards, ces enfants du pouvoir qui roulent dans Paris en bolides de luxe, genre Bentley garés dans les
parkings de leurs appartements achetés entre l’avenue Montaigne et la place Vendôme. S’il y a des millions d’euros gagnés
illégalement à rechercher, la fouine devrait se faire ailleurs que chez ceux que vous vouez aux gémonies : les agences et
cabinets de consultance sont nombreuses, tenues par des enfants du pouvoir, dont la gestion mériterait, plus que tout, un
faisceau de lumière.
Entre les émigrés qui rapportent ce qu’ils gagnent ailleurs et les vulgaires privilégiés qui planquent des sommes
faramineuses à l’étranger, un ancien émigré devrait savoir où doivent mener des enquêtes, si seulement elles avaient pour
unique motivation l’intérêt du pays dans la légalité et le respect de l’égalité des citoyens.
Abou Abel THIAM
EMPRISONNEMENT DE EL MALICK SECK
Le délit de l’oubli
par , vendredi 27 février 2009
J’ai été voir El Malick Seck, directeur de publication de 24 heures Chrono au Camp Pénal. Mais, je l’avoue : après notre
entretien, je n’étais pas fier de moi. Encore moins de ma corporation. Ce jour-là, il faisait bon de faire la sieste en
prenant ses trois normaux, mais c’était plus fort, quelque chose au fond de moi me disait d’aller voir El Malick au Camp
Pénal.
Il déboule dans la salle d’entretien escorté d’un malabar haut comme trois Pommes, la démarche fière, très digne dans sa
condamnation, El Malick Seck vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon kaki garde encore le sourire et serre fortement la
main.
Sur ses conditions de détentions. « On rend grâce à Dieu, c’est difficile mais on tient le coup », souffle-t-il d’un débit
lent, il semble gagner du poids en prison. « Je dors beaucoup », avoue-t-il. Un sommeil qui cache mal sa colère contre ses
collègues journalistes : « Les confrères m’ont laissé tomber, mais je reste avec ma dignité. » le décor est pitoyable et
suffit à vous arracher les larmes. Des gardes pénitentiaires circulent entre les détenus et leurs hôtes de quelques minutes.
Bientôt le journaliste sera seul. Seul dans sa cellule.
Le journaliste du quotidien 24 heures Chrono croupit à la prison de Camp Pénal depuis pratiquement 5 mois. Son tort :
diffusion de fausses nouvelles, actes et manœuvres de nature à troubler l’ordre public et créer des troubles politiques
graves, recel de documents administratifs et offense sur la personne du Président Abdoulaye Wade. Bref, le principal reproche
c’est d’avoir sorti dans ses colonnes un papier « incendiaire » mettant en cause le président de la République sur une
affaire de blanchiment d’argent. Il purge une peine de trois ans ferme au Camp Pénal. Son recours à la cour d’appel a été
rejeté sans gants. Il va payer parce que force reste à la loi, à la justice. Trois ans, sans activité, sans moyens de
ressources, sans cette passion que le bonhomme avait chaque jour de remplir la page de son ordinateur. 3 ans.
Silence fermez le banc ! C’est trop ! Et ils ne sont pas nombreux les journalistes qui le disent tout haut. Ils ne sont pas
nombreux ceux qui sont prêts à se battre pour ce jeune homme qui a eu « l’outrecuidance » de s’attaquer à « notre chef de
l’Etat bien aimé », à Me Wade. Qui dans le calme et l’opulence de son palais royal ignore royalement les misères qu’il fait à
toute une famille. A beaucoup de jeunes sénégalais qui travaillaient pour le compte de El Malick Seck.
Combien d’actions ont été entreprises pour sauver le journaliste des geôles de ses bourreaux ? Pourquoi la corporation s’est
emmurée dans un silence assourdissant ? Tout simple. C’est parce que El Malick selon certains donneurs de leçons de la
profession (ils sont nombreux) « El Malick a commis une erreur. Car, il ne devait pas sortir cette information », « il a
prêté le flanc et le pouvoir lui a cassé les côtes », « Il est tombé dans le piège d’un journal qui voulait se faire
rapidement un nom » etc.
Alors, la bonne attitude à adopter face à ce confrère « encombrant » c’est de lui tourner le dos, de le laisser dans la
solitude de sa cellule, de lui faire payer sa faute. Non ! Même si dans le principe, une erreur est imputable au journaliste,
la corporation doit montrer sa solidarité envers un confrère « égaré ? » qui peut bien revenir aux normes d’éthique et de
déontologie qui régissent la profession. Où va la profession quand un des leurs est emprisonné pendant que ses confrères
applaudissent des deux mains ? La solidarité qui devait être le ciment de nos relations confraternelles se fissure grave dans
nos rédactions, dans nos groupes, mais aussi entre nos rédactions et entre nos groupes. Et la presse perd de son pouvoir de
manière sournoise. C’est plus grave encore. Car, on ne voit rien venir. Parce que dans ce métier, on aime se faire admirer le
nombril, on aime détenir le monopole de la vérité, on aime le manichéisme. Tout court.
Mais, l’heure est grave. Au moment où, les crises économiques et les dangers de toutes sortes guettent nos rédactions et nos
groupes, le moment doit être à l’unité, à la solidarité, nos rangs ne doivent pas se fissurer. La brèche ouverte par notre
manque de solidarité risque de donner l’occasion à nos ennemis de s’y engouffrer et de nous jeter en pâtures à l’opinion. Oui
à l’auto-flagellation ! Nous ne devons pas toujours nous caresser dans le sens des poils, ni aussi se maudire dans les places
publiques. N’acceptons pas de céder au diktat et aux donneurs de leçons de tout acabit qui parce que conscients de notre rôle
cherchent à discréditer le confrère d’à côté ou le concurrent d’en face. Refusons cela pour cette noble profession que nous
avons en commun.
Et puis, dans l’emprisonnement d’El Malick Seck, le président de la République Me Abdoulaye Wade n’a pas le beau rôle. On a
vu pire. Pourtant, pas trace d’une moindre menace. Voulait-t-on fermer le journal 24 heures Chrono qui commençait à gêner en
haut lieu ?
En tout cas, un ancien ministre de la République a été contraint à la démission parce que cité dans l’affaire de la casse des
journaux 24 heures chrono et l’As. Jusqu’à présent, il vaque tranquillement à ses occupations sans être inquiété. Le moins du
monde.
L’on voudrait maintenant qu’un journaliste pour un papier qu’il aura publié dans son journal soit mis au gnouf. Et silence
pour tout le monde. Où sont passés les agresseurs de Talla Sylla ?
Des personnalités politiques ont dit pire que El Malick Seck mais ils ne sont inquiétés le moins du monde ? Un cortège d’un
candidat a été attaqué par des nervis d’un marabout bien connu mais où en est-on dans ce dossier ?
Alors on voudrait qu’un jeune journaliste parce qu’il a écrit un papier sur notre « cher président » et qu’il n’a pas daigné
apporter des preuves, qu’on veuille réduire toute une corporation au silence. Réagissons vite. Car, si nous ne faisons rien,
nous ne serons pas nombreux demain à nous regarder fièrement devant une glace.
Mor Talla GAYE journaliste
mgaye29@yahoo.fr
De l’aveu à la découverte des familles sataniques.
par , jeudi 26 février 2009
Le débat sur la Franc-maçonnerie, réactivé par l’aveu de Me Wade, est le « Sccop » de Février 2009, mois anniversaire d’une
certaine élection présidentielle sénégalaise et de tendance à empoisonner encore l’atmosphère pour détourner l’opinion
nationale du mal vivre des populations si meurtries et remontées contre le régime de l’alternance. Pourquoi la
Franc-maçonnerie comme sujet de diversion ? Parce que l’histoire de celle-ci, aussi vieille que la civilisation continue de
susciter un vif intérêt sur le public, soucieux de connaître la vérité sur cette confrérie (secte) qui entretient si
longtemps le mystère sur les rites et ses objectifs et dont l’existence soulève maintes polémiques dans le monde.
Pourtant Wade a eu plus d’une opportunité de démontrer son courage de jouer à la transparence, par exemple quand « cette dame
» l’a accusé publiquement dans la presse locale.
Seule la presse européenne mérite-t-elle de la considération de Me Wade ? Mais ce « scoop » « njoomborien », cette mise au
point au journal français « L’Express » est simplement que « de l’huile sur le feu, du vrai mataay ». Wade est le seul sur «
les 23 chefs d’Etat africains francs maçons qui tiennent l’Afrique » à confirmer.
Il est dangereux d’alimenter la rumeur, surtout celle ayant un fondement dans la réalité qui dynamise la vie sociale car elle
est porteuse de suspicions et de scandales.
« Une société dont l’idéal est clandestin, qui choisit délibérément de se cacher est une société malsaine »
Dans son ouvrage « La Franc- maçonnerie au Parlement » Pierre Saint Charles écrit : « Les francs maçons ne sont pas des
hommes libres, ce sont des hommes qui sont liés par des serments et des obligations à une organisation internationale
redoutable, la Franc-maçonnerie, souvent sans mesurer l’importance des engagements qu’ils ont pris. » Evidemment il arrive
que certains initiés enlèvent le voile comme en France récemment a fait Monsieur Xavier Bertrand, l’homme politique qui
monte, et le plus proche du Président Nicolas Sarkozy. Sollicité par le journal « l’Express n° 2995 de la semaine du 21 au 27
février 2008) il a accepté de jouer la transparence et d’expliciter les raisons de son engagement. On peut citer aussi le cas
de Monsieur Olympe Bely Quenum, dans son hommage au Sage Amadou Hampaté Ba, diffusé sur son site web le 30-01-2007 intitulé «
Rencontre et amitié avec A H Ba » quand il écrit « …les gestes discrets et l’accolade q’Amadou Hampaté Ba et moi, avions
échangés devant le centre Richelieu, étaient maçonniques, parce que Doudou Gueye lui avait dit en Wolof que je suis
franc-maçon ; eux aussi ; il existe à Dakar une loge maçonnique dénommée KOUMEN. Le frère Amadou Hampaté Ba était membre de
la Grande Loge Nationale française, obédience reconnue par la Grande Loge unie d’Angleterre dont je dépens…. »
Par ailleurs, il est possible de consulter le répertoire des francs-maçons les plus célèbres des années 1700 à 1950 et aussi
le lexique maçonnique ; tous publiés dans le magazine français « Le crapouillot » paru en hiver 1976.
L’histoire des associations ouvrières initiatiques commence en Europe occidentale vers l’an 790, lorsque des maçons romains
débarquent en Angleterre pour édifier une cathédrale à Vérulam, où ont été découvertes les reliques de Saint Alban. On
assiste alors à la naissance de confréries secrètes. Et quand les corporations italiennes de maçons fondent en 1040 une
confrérie destinée à envoyer des architectes et des ouvriers dans les pays où les églises et les monastères manquent encore
et dans l’euphorie du grand mouvement d’expansion du christianisme du XIe siècle, la papauté à cette initiative confirme tous
les anciens privilèges des maçons et leur reconnaît le monopole de la construction des édifices religieux dans toute la
chrétienté , obtenant aussi des rois et évêques de respecter leur s associations. A l’aube du XIIe siècle, les maçons ont
pris conscience de la place qu’ils occupent dans la société- En 1350, les trois loges de Londres, d’York et Westminster
obtiennent le droit de siéger en permanence entant que loges maçonniques à caractère spéculatif. La maçonnerie spéculative ou
philosophique se soucie des meilleures voies pour parvenir à une société humaine plus harmonieuse.
En 1459, paraissent les constitutions de Strasbourg qui montrent l’existence en Allemagne depuis au moins deux siècles, de
loges opératives reconnaissant l’autorité des Grandes Loges. Les loges à caractère opératif ne se préoccupent que des métiers
de bâtisseurs.
Le secret de l’appartenance (recrutement) et de l’initiation deviennent des règles absolues en 1640, suite particulièrement
aux évènements graves survenus en Angleterre où la révolution chasse du pays, la famille des Stuarts et met hors-la-loi la
religion catholique. Les catholiques qui appartiennent à des loges maçonniques participent aux complots contre Cromwell qui
fit décapiter le roi Charles 1er en 1649. En Angleterre, en Ecosse, en France les stuartistes abritent leurs activités
derrière le secret des loges. C’est au tour du groupe d’exilés du Château de Saint Germain que va s’organiser la
Franc-maçonnerie française.
L’histoire de la franc-maçonnerie d’Europe est assez riche en conflits, divisions et rivalités internes entre « frères, loges
et familles » Sauvée en 1937 la maçonnerie française est dissoute en 1940 par le Maréchal Pétain devenu chef de l’Etat. Les
interventions de plus en plus fréquentes du Grand Orient et de la Grande Loge dans les controverses politiques provoquent en
1933 et 1934 un réveil brutal des campagnes anti-maçonniques.
A l’avènement de la France libre le général de Gaule s’abstient jusqu’en 1943 de prendre position et finit par déclarer «
Nous n’avons jamais reconnu les lois d’exception de Vichy. En conséquence, la Franc-maçonnerie n’a jamais cessé d’exister en
France ».Elle s’émancipe, se diversifie et devient une réelle puissance à tout point de vue. Bien que tirant leur origine
d’un même tronc initiatique commun et bien qu’utilisant à peu près les mêmes outils, les mêmes rituels symboliques, les mêmes
tabliers et les mêmes cordons -mais de couleur différente-, chacune des obédiences maçonniques françaises possède sa propre
identité et ses moyens caractéristiques de travail et d’action vers l’extérieur. On dénombre dans les années soixante dix
(70) en France sept (7) familles et soixante mille (60000) maçons environ tandis que dans le monde ils seraient une dizaine
de millions d’adeptes.
1) Le Grand orient de France : 16, rue Cadet – Paris Ixe.
Avec environ vingt cinq mille (25000) membres répartis dans quatre cent cinquante loges (450), un patrimoine immobilier
composé de plus de cent cinquante (150) immeubles gérés par des associations ou des sociétés locales, elle prétend être, avec
son récent bicentenaire la plus ancienne de toutes les organisations maçonniques actuellement en activité sur le territoire
national français.
2) La Grande loge de France : 8, rue Puteaux – Paris XVIIe
Réunissant environ treize mille membres actifs dans deux cent quatre vingt dix huit loges (298) la grande loge occupe la
deuxième place parmi les grandes obédiences maçonniques françaises. Son siège social est un important édifice au quartier des
Batignolles abritant une impressionnante chapelle ainsi que plusieurs temples rénovés, dont le plus grand porte le nom du
président franklin Roosevelt. Non seulement la Grande loge est propriétaire de cet immeuble, mais elle possède ses propres
temples sur l’ensemble du territoire national et dans les départements d’Outre Mer, où ses loges sont solidement implantées.
Elle vient d’être désignée comme membre correspondant en Europe de la conférence maçonnique interaméricaine.
3) La Grande Loge nationale française : 65, Boulevard Bineau – Neuilly – sur – Seine
Avec un effectif d’environ quatre mille sept cents membres (4700) et cent soixante dix (170) loges, réparties en loges
provinciales et loges de district. Sa caractéristique essentielle est qu’elle a pour fondement traditionnel la Foi en Dieu, «
Grand architecte de l’Univers » et impose à ses membres le respect des opinions et croyances de quiconque, l’interdiction,
sous peine de radiation immédiate de toute fréquentation des autres obédiences françaises, quelle se refuse obstinément à
reconnaître.
4) La Grande Loge nationale française (OPERA) :
Du nom complémentaire du lieu des réunions de son conseil, elle est créée par plusieurs notables dissidents et issus de la
GLN Bineau ci-dessus, supportant mal l’emprise que la puissante Loge Mère anglaise entendait exercer sur eux en les isolant
de leurs « frères » des autres obédiences françaises. Elle possède actuellement une quarantaine de loges regroupant environ
huit cents initiés.
5) L’Ordre Mixte Français et international du Droit Humain : 5, rue Jules – Breton Paris XIIIe Affirmant l’égalité
essentielle de l’homme et de la femme, et leur droit de bénéficier de la m^me façon de la justice sociale, le Droit humain
fit scandale lors de sa création, le 4 Avril 1893. Cette famille compte en France une soixantaine de loges et plus de cinq
mille membres, hommes et femmes.
6) L’Ordre Hermétique du Rite Memphis-Misraïm
Fonctionnant discrètement sous une forme maçonnique internationale, cet ordre, qui fait état de plus de cinq mille adhérents
dans le monde, est surtout répandu en Australie, à Haïti, en Argentine, en Bolivie, au Venezuela et, pour l’Europe, en
France, en Belgique, en Suisse et aux Pays bas. En France, l’ordre compte une quinzaine de loges, où quelques centaines de
membres pratiquent une forme spirituelle hautement ésotérique et occultiste.
7) La Grande Loge féminine française : 71, bis, rue de la Condamine – Paris XVIIe
C’est en 1952 que la Grande Loge Féminine française ayant acquis sa totale indépendance est devenue officiellement une
puissance maçonnique souveraine. De nos jours, on rencontre dans les loges féminines, principalement des institutrices, des
femmes magistrats, des avocates, des doctoresses, des journalistes, des fonctionnaires, mais aussi des employées et des
ouvrières. Comptant une soixantaine de loges, réparties sur l’ensemble du territoire (ainsi qu’en Belgique et en Suisse) la
grande loge rassemble quelques deux mille deux cents (2200) maçonnes.
Jean Vitiano, l’auteur de « 60000 maçons et 7 familles » dans le « crapouillot, précise « que toutes les obédiences ci-dessus
énumérés sont déclarées à la préfectures de police de Paris en tant que associations se réclamant de la loi de 1901. En
outre, leurs statuts, constitutions et règlements généraux ont été dûment déposés aux archives du ministère de l’intérieur,
ainsi que les noms de leurs dirigeants responsables. La maçonnerie française n’est donc ni secrète ni illégale. ». Loi que
Sarkozy voulut récemment modifiée mais sans succès grâce à l’opposition ferme des francs-maçons mobilisés qui l’obligèrent à
venir en discuter au siège de la rue Bineau.
Au Sénégal, l’histoire de la franc-maçonnerie est tributaire de la colonisation française. Très tôt perçue comme une société
satanique, d’anti-religion musulmane et d’anti-valeur,la franc-maçonnerie ne sut prospérer que sous le voile, à visage
encagoulé.
Certains initiés ou considérés comme tels, étaient connus de l’opinion publique. Mais l’hostilité et la réprobation de la
franc-maçonnerie n’a cessé de s’amplifier. On retiendra l’opposition en 1934 d’enterrer Blaise Diagne dans l’enceinte du
Cimetière musulman de Dakar entre autres. Dans une récente période, les révélations de Latif Gueye sur la franc-maçonnerie et
ses implications ont scandalisé l’opinion et agité le pays, provoquer interrogations et suspicions grandissantes et
fracassantes avec la prise de position ferme du vénéré Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh.
Le journal sénégalais bimensuel « Promotion » n°25 du 7 juillet 1985 titrait « les francs-maçons arrivent.. » avec plusieurs
photos de personnalités, preuves à l’appui. Dans son dossier, l’auteur Boubacar Diop rappelle « que bien avant, notre
journal, le jeune marabout terrible de Kaolack, Ahmed Khalifa Niasse a soulevé ce problème de la franc-maçonnerie et ses
corollaires dans les agressions culturelles qui blessent notre nation pieuse… » B. Diop donne ici la perception que les
Sénégalais ont de la franc-maçonnerie en ces termes « …les francs-maçons, membres de sociétés secrètes, constituent au sein
de la communauté et en marge des institutions un groupe solidaire d’amis liés par des intérêts de classe qu’il faut préserver
par tous les moyens.
A la vérité leur objectif n’est plus de gêner l’essor des religions, ni de s’immiscer dans les pratiques rituelles de
celles-ci. Toutefois lorsque l’essor de l’une d’elles peut gêner le leur quant à leur influence dans la gestion des biens de
la communauté et dans la distribution des fonctions y afférentes, fussent-elles politiques alors seulement les francs-maçons
s’interposent, dans toute la puissance de leur solidarité… » (….) « s’il reste clair que nul ne peut tuer l’Islam au Sénégal,
il est évident que les francs-maçons ont intérêt à l’affaiblir dans ses valeurs et ses principes…. Tout franc-maçon
souhaiterait que les musulmans sénégalais le soient pour la forme mais que cette foi hésitante les autorise à boire de
l’alcool, à admettre le principe de loteries et à fuir les daaras… »
Dans une de mes contributions « le mirage des milliards et le pouvoir de Me Wade » publiée le 27 Avril 2007 dans Sud
Quotidien, nous notions que « la succession des jalons du gouvernement de l’alternance fait penser à la tendance à bâtir au
Sénégal un « pays de services et de plaisirs ». Il est admis que dans tous les segments de notre société, on assiste à une
agression systématique contre l’ordre et les règles établis annexant notamment toute l’ossature d’éthique et de morale,
d’éducation et de formation, de foi et de croyance..
Les homosexuels s’exhibent partout, les francs-maçons exhument et exhortent en fêtant « le 30e annoversaire de la loge Blaise
Diagne » coïncidant par hasard au lancement des travaux de l’aéroport de Diass nébuleusement offert à des privés non encore
connus et sur le dos du peuple sénégalais. Avec notre « cher président bien aimé, tout est possible… » Voilà quelques repères
pouvant contribuer à cerner la question telle qu’elle est perçue dans l’opinion sénégalaise.
Ce n’est qu’en Avril 2007, qu’à visage découvert, à l’occasion du 30e anniversaire de la loge Blaise Diagne et l’arrivée du
Grand maître du Grand Orient de France que les « frères » encagoulés osent organisés une conférence de presse. A cela, il a
fallu aussi l’avènement du régime de l’alternance de même, l’agression de l’opinion par des mariages contre nature et autres
cérémonies d’anniversaires d’homosexuels sous nos cieux. Le journal « Populaire » n°2220 du lundi 16 Avril 2007, écrit à sa
Une « Les francs-maçons en forme – 200 membres en majorité des jeunes dans trois loges »
Tous ces faits et gestes viennent renforcer l’hostilité des Sénégalais qui sont vertigineusement dubitatifs devant la
multiplication de bâtisses et signes maçonniques dans leur environnement. Voilà pourquoi l’aveu de Me Wade est mal venu et de
trop à moins que l’objectif ne soit qu’une tentative de banaliser la question pour affaiblir toutes les hostilités des
Sénégalais autant qu’il en fait des institutions de la république. Mais nul ne peut interdire aux Sénégalais de s’offusquer
et de vouloir savoir combien de ministres sont francs-maçons à la suite de leur président, combien de députés à l’exemple de
« la fraternelle parlementaire » française actuelle qui rassemble 300 maçons à l’assemblée nationale du Sénat, du Parlement
européen et du conseil économique et social.
Et enfin qui est qui ? Parmi les concitoyens, chacun pouvant par les illusions et les mirages qui meublent notre vie
aujourd’hui, être attiré dans ces organisations qui peuvent paraître la « voie royale de la réussite » et dont le fondement
demeure « Ni Dieu, ni maître, vive la sociale et à bas la carotte » (L’Expresse 2955 susvisé). Devant l’aggravation de nos
conditions de vie et l’éclosion d’une caste de nouveaux riches arrogants, une situation qui fait le lit de l’obscurantisme,
nombreux Sénégalais se convainquent de l’idée « que Dieu nous punisse pour nos manquements aux règles et recommandations
divines » c’est le sens de l’appel au retour à Dieu, au respect des préceptes religieux permanemment renouvelés dans les
sermons pertinents des chefs religieux, y compris dans le discours, de ce jour 15 février 2009, du Khalif de Touba.
Les Sénégalais, dans leur grande majorité, sont fondés vivre la propension de la franc-maçonnerie et l’affirmation de leur
puissance au point de penser que « les francs-maçons tiennent » le Sénégal et sont rassurés pour tant oser. La
franc-maçonnerie accusée dans tous les pays du monde, de représenter une conjuration politique permanente, cherche
irrémédiablement, grâce à l’influence dont elle dispose dans les partis politiques (socialistes, communistes, libéraux et
autres) à orienter les gouvernements des pays, à procurer à leurs membres des avantages personnels. Il en va ainsi parce que
« les trente-trois plus hauts dignitaires d’une puissance maçonnique sont aussi des administrateurs gérant des fonds très
importants. « En 1976-1977, les francs-maçons du Grand Orient de France, (dont le Grand Maître a fêté la loge Blaise Diagne
récemment) verseront ainsi un total de cotisations qui approchera les 9 milliards d’anciens francs sur lesquels 8 milliards
environ iront à la caisse de l’obédience.
A la Grande Loge de France, dans le même temps, le total des cotisations approchera 5 milliards et demi, d’anciens francs,
sur lesquels plus de 4 milliards et demi iront à la caisse du Grand Trésorier. A ces cotisations s’ajoutent, au chapitre des
recettes les dons, les héritages, les taxes de location des temples, acquittées par les loges à l’obédience, les sommes
versées par les « frères » pour couvrir les formalités d’augmentation de grade, les ventes d’imprimés et de médailles, etc… »
(le crapouillot)
Par ailleurs au sujet de la religion, des auteurs font remarquer que « créer un rassemblement général des croyances, une «
religion universelle » tel est le premier objectif de la maçonnerie. En 1962, dans la revue maçonnique « le symbolisme » Un
initié écrivait : « Fondamentalement, la franc-maçonnerie se veut super – église qui les réunira toutes ». Dans son ouvrage «
La franc-maçonnerie au Parlement » Pierre Saint-Charles écrit lui aussi que « la franc-maçonnerie a périodiquement cherché
dans l’anticléricalisme une diversion ou un point de ralliement. » Déjà en 1880, Monseigneur Gaume avait accusé les
francs-maçons d’organiser des messes noires et d’exiger de leurs nouveaux initiés qu’ils profanent les hosties consacrées.
Cette accusation a été reprise en 1976 par Mgr Lefebvre, dans son homélie de Lille ville française, un Mgr bien connu à la
cathédrale de Dakar.
D’ailleurs, la franc-maçonnerie est encore appelée dans de nombreux cercles catholiques « synagogue de Satan » On comprend
dès lors l’indignation de nombreux catholiques lorsque Mgr Lebvre, le Révérend père Bruckberger et certains journaux leur
affirment que des cardinaux, des archevêques, des évêques, notamment ceux qui ont orienté le dernier concile, sont
francs-maçons.
C’est vrai, aujourd’hui plus que jamais en Afrique, notamment au Sénégal, on ne saurait sous-estimer la trame d’organisations
sociales et structures institutionnelles ayant servi de support aux infiltrations maçonniques et leurs implications. Hormis
les opportunités offertes aux étudiants étrangers et autres émigrés au début, on s’interrogera sur la « Gentry » dakaroise
que Cheikh Faty Faye, universitaire sénégalais, dans son livre « les enjeux politiques à Dakar (1945 -1960) nous fait
découvrir par une belle présentation. « En somme cette « Gentry » se compose de ceux qui occupent les postes clefs dans
l’ensemble des secteurs d’activités de la capitale (….) elle exerce une grande influence sur la scène politique par les rares
éléments qui s’y activent … » Il cite des personnalités qui, à quelques rares exceptions sont celles faisant sujets « des
révélations de Latif Gueye rapportées telles quelles dans sa conférence… »
Dans le journal « Promotion » susmentionné. « … Latif accuse, sur la foi de documents secrets inédits, que la plupart des (…)
piliers de l’économie sénégalaise et conseillers privilégiés du régime senghorien, hier, ces « Toubabs » qui ont vu naître
l’indépendance dans leur majorité, sont des maçons de grande réputation… »
D’ailleurs, il est plus aisé aujourd’hui qu’hier d’entendre ou de rencontrer des hommes, délateurs ou pas, qui brandissent
des documents et preuves sur l’appartenance de personnalités africaines et sénégalaises à la franc-maçonnerie. Dans le
contexte d’approfondissement de la pauvreté et de la religiosité et fanatisme, raviver ou réactiver des sujets aussi
agressifs sur les consciences et les croyances, c’est amonceler de gros nuages lourds de dangers aux limites incertaines.
Moctar Fofana Niang
Matafofana39@yahoo.fr
LE REGIME DE LA MAGOUILLE
Les Sénégalais en ont las des magouilles du Président Abdoulaye WADE, qui ne cesse de tricher en amont et en aval. Le constat
partagé, est que, toutes les élections organisées depuis 2000, sont entachées d’incohérences, d’irrégularités et
d’incongruités. Les locales du 22 mars 2009 n’y échapperont pas, parce que, leurs montages sont lourdement pipés et truqués.
De facto, le Sénégal actuel n’est pas disposé à organiser des élections mais plutôt des sélections, vu que son processus
électoral est confronté à des contradictions, limites et ambiguïtés qui ne garantissent guère la régularité et la
transparence d’un scrutin normal.
Force est de constater que le Parti Etat- PDS et ses alliés, dans leur mince Coalition Sopi 2009, se manifestent par une
détermination à décrédibiliser les acquis de notre processus électoral. Moult sont les griefs qui ne satisfont pas la plate
forme revendicative d’une démocratie citoyenne, participative et consensuelle.
D’abord le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane SY, en tant que candidat à Saint Louis et membre actif du
Pds, tronque le jeu du scrutin, pis, il ne cautionne guère la tenue d’élections libres et incontestables. Il est juge et
partie, organisateur et postulant. Or, pour une question de principe tout Ministre de l’Intérieur, par principe, doit
constituer un gage de sûreté et de transparence.
Ensuite, notre CENA actuelle telle que configurée, n’est pas un organisme doté d’un caractère indépendant pour se décharger
totalement de sa mission de superviser et de réguler le déroulement du scrutin. Elle ressemble à une coquille vide dépouillée
de ses moyens juridiques et financiers pour observer et vérifier la régularité des élections.
Puis, Le code électoral qui est la règle du jeu, est instable et tripatouillée en fonction des calculs du Parti-Etat. Le
notre qui découle d’un consensus large, a été modifié à deux mois des élections, violant ainsi un protocole de la CEDEAO,
proposée et ratifiée par le Sénégal. C’est-à-dire, l’interdiction de changer toute disposition électorale à six mois avant la
tenue d’une élection.
Le fichier électoral constitue le maillon du contentieux électoral. Devenu électronique, sa confection doit respecter toutes
les contraintes qu’impose l’informatique. Dans un pays comme le Sénégal où finalement il n’existe aucune base de données,
l’informatisation du fichier électoral pour être correcte doit être précédée d’un recensement général transparent et
crédible. La démocratie électronique exige la banalisation de l’accès du fichier. Surtout que notre fichier insécurisé n’a
jamais été réellement fondu. Il contient des étrangers, des inscriptions multiples et fictives et un grand stock de morts.
A titre d’exemple, citons quelques cas flagrants parmi tant d’autres.
1) Ibrahima DIAKITE et sa famille, de nationalité mauritanienne, sont inscrits dans la communauté rurale de ROSSO BETHIO plus
précisément à NDIORNO.
2) Babacar DIOP, inscrit dans trois centres électoraux, Pikine, Amitié et Mbao.
3) Le lieu de vote école 02, de KOTHIARY, dans le département de GOUDIRY, qui n’existe pas.
4) Le vieux Abdoulaye DRAME décédé en 2006 et pourtant qui a voté pour le PDS à SEDHIOU plus précisément dans le département
de BOUNKILING dans le centre de BOGHAL FOLOLO.
5) Et enfin le bureau 01 de PANAL, dans la communauté rurale de MBOSS dans le SALOUM qui a été dépouillé sans procès verbal,
le Pds y a gagné avec 876 voix sur 876 inscrits sur 876 votants.
Ces défaillances parmi d’autres ont été possibles parce que tout simplement, les nouvelles technologies déjouent facilement
les données informatiques, biométriques, analogiques et numériques. Or, il a été prouvé à plusieurs reprises que notre
fichier électoral manque ces données.
En sus de ces magouilles électroniques, administratives et humaines, le PDS va réutiliser la fraude intellectuelle sous
plusieurs aspects. Par exemple berner un mandataire illettré de parti politique, en lui faisant signer un Procès Verbal
contenant des résultats inversés. Le PDS a beaucoup usé de cette pratique. Ajoutons un autre exemple, qui s’est produit dans
les coins les plus reculés du Sénégal où les populations sont extrêmement ignorants, et, n’ont pas accès à la télévision, de
facto, ne connaissent point les candidats.
Pour duper les populations, les responsables du PDS ont fait croire aux populations, que voter était un acte simple qui se
limitait à mettre tout simplement le bulletin bleu avec un monsieur en « Ndel » et que la machine se chargerait du reste.
Cela s’est passé dans plusieurs localités du pays, dont celui de NDIAGNE dans la région de LOUGA, plus précisément le village
de PATAR, qui avait un penchant pour d’autres candidats et qui s’est retrouvé avec un vote massif à cent pour cent au
candidat sortant. Ce mode de magouille a apporté beaucoup de voix au candidat Abdoulaye WADE.
Pour conclure, plusieurs manquements portent atteinte à notre démocratie entre guillemets. Des solides griefs entachent notre
processus électoral. Le Sénégal rétrograde du régime du Président Abdoulaye WADE n’est pas apte à organiser des élections
libres et transparentes, parce que la fraude qui est le sport favori du Parti Démocratique Sénégalais, n’est pas verrouillée
mais ouverte, Planifiée, organisée et cautionnée au sommet de l’Etat par le Président Abdoulaye WADE qui magouille sur tous
les fronts, en amont et en aval.
Cheikh Sidiya DIOP
Secrétaire général de la Ligue des Masses
dcheikhsidiya@gmail.com
Me Wade : un président foncièrement injuste et froidement calculateur
Au moins trois quotidiens de la place ont fait état d’une lettre du président de la République où il instruit – c’est le mot
consacré (…)– le Garde des Sceaux Ministre de la Justice d’annoncer aux magistrats qu’il mettait à leur disposition 70
parcelles de terrain. Ce geste bien intentionné en faveur de nos magistrats ne surprend que ceux et celles d’entre nous qui
ne suivent pas de près l’actualité. C’est la manifestation, une de plus, de la « générosité » déferlante et sélective que le
président Wade déploie sans état d’âme depuis le 1er avril 2000. Dans au moins trois contributions antérieures, j’ai mis en
garde contre les conséquences négatives auxquelles cette « générosité » politicienne pourrait donner lieu.
L’actualité me donne certainement raison puisque, depuis de longs mois, le front social chauffe et des secteurs aussi
importants que la santé, l’éducation, la justice – pour ne citer que ceux-là – sont régulièrement secoués par des mouvements
de grèves toutes, pratiquement, en réaction au parti-pris flagrant érigé en méthode de gouvernement par notre président
politicien. Pour en avoir le cœur net, revenons un peu en arrière.
Dans une contribution à « Opinions et Débats » du journal Le Quotidien du mardi 15 février 2005, je mettais déjà en cause la
responsabilité directe de notre président politicien dans le chienlit, le chaos qui sont le lot quotidien de notre pauvre
pays. J’y faisais remarquer notamment ce qui suit :
« L’histoire retiendra sûrement de la présidence de Me Wade, sa propension à distribuer à tour de bras l’argent du
contribuable, sa trop grande ″générosité″. Une ″générosité″ particulièrement sélective, profitant d’abord aux seuls
Sénégalais qui, de leurs fonctions, sont susceptibles d’influer sur le vote de leurs compatriotes dans un sens ou dans un
autre : magistrats, autorités administratives, chefs de collectivités locales, chefs religieux, grands notables, etc. » Et
j’insistais avec force sur l’aspect nocif et pernicieux de cette « générosité », qui constitue un précédent dangereux pour la
stabilité sociale et politique de notre pays, du fait de l’injustice manifeste et des frustrations qu’elle génère. C’est
manifestement Me Wade qui allume les incendies et continue de jeter de l’huile au feu par ses choix politiciens et certaines
de ses déclarations irréfléchies.
Rappelons quand même – puisque nous oublions vite et le politicien Wade le sait parfaitement et en profite largement – que
c’est au beau milieu du péril acridien qui menaçait gravement les récoltes de l’hivernage de 2004, que le Président de la
République a annoncé sans état d’âme, de la Somone, entouré et applaudi à tout rompre par ses courtisans chauffés à blanc, sa
décision de porter le salaire de ses nombreux ministres à 2 000 000 de francs.. Dans la même période, il décida de
régulariser les « dessous de table » confortables accordés mensuellement aux autorités administratives et qui étaient de 500
000 francs pour les gouverneurs, 300 000 pour les préfets, 200 000 pour les sous-préfets. Il y était contraint puisque les
différents adjoints, qui n’en bénéficiaient curieusement pas, avaient vendu la mèche. L’indemnité leur était alors étendue et
ils empochaient, eux aussi, respectivement 300 000, 200 000 et 100 000 francs. Un tollé s’en suivit évidemment et, pour se
donner bonne conscience, notre politicien national décida d’augmenter le salaire des fonctionnaires de l’Etat.
Quelques mois auparavant il avait, au détour d’une audience accordée à l’Association des Magistrats du Sénégal (Ams), porté
l’indemnité dite de judicature de 150 000 à 300 000 francs. L’appétit venant en mangeant et le président ayant ouvert
imprudemment la boîte de pandore, les magistrats revinrent à la charge et exigèrent 500 000 francs. Contre toute attente, et
à la grande surprise des magistrats eux-mêmes, Me Wade leur accorda 800 000 francs. Ils se montreront plus exigeants encore –
pourquoi pas – en demandant que cette indemnité substantielle ne soit pas frappée d’impôts . Un premier lot de parcelles de
terrains leur fut également octroyé, auxquels viennent s’ajouter les tout derniers 70 parcelles. C’est donc un secret de
polichinelle : Me Wade se montre particulièrement ″généreux″ avec les magistrats . Le politicien Wade étendra sa « générosité
» sélective à ses députés dont le salaire passera de 650 000 à 1300000 francs pour le député simple, 1 800 000 pour le
président de commission, 2 000 000 pour le député membre du bureau de l’Assemblée nationale. Sans compter le véhicule de
fonction, la dotation de carburant (jusqu’à 1000 litres par mois), des facilités pour le téléphone, etc . Les chefs de
collectivité ne seront pas en reste : notre politicien national les arrosera copieusement. Les présidents de conseils
régionaux et les maires des communes chefs-lieux de région étrennent une indemnité mensuelle de 900 000 francs.
Leurs collègues des chefs-lieux de département et des mairies d’arrondissement et des communes rurales se retrouvent
respectivement avec 500 000 et 300 000 francs. Sans compter leurs nombreux adjoints et les présidents de conseils ruraux et
leurs adjoints, qui ne sont pas laissés en rade. Pour illustrer jusqu’à quel point les choix de Me Wade peuvent être
irréfléchis, le maire de Matam – pour ne donner que cet exemple – voit tout d’un coup son indemnité mensuelle passer de moins
de 40 000 à 900 000 francs. Nous aurions compris ce choix du président politicien si les chefs de collectivités locales
géraient mieux. C’est vraiment loin d’être le cas : la gestion de nombre d’entre eux est des plus catastrophiques. Les
citoyens sont mieux placés pour en juger, et en jugeront peut-être le 22 mars 2009, à l’occasion des élections locales.
En août 2006, donc à quelques mois de l’élection présidentielle de février 2007, Me Wade signe un décret la veille de son
départ pour un voyage en suisse. Ce décret relève très notablement les indemnités de logement des personnels de l’Armée et de
la Gendarmerie nationales. Celles des officiers généraux passent du simple au double : de 250 000 à 500 000 francs. Comme la
plupart des officiers supérieurs et généraux sont logés, un article de ce décret – dont j’ai cherché en vain à me procurer un
exemplaire – préciserait que ces derniers cumulent l’indemnité avec le logement occupé. Il y a moins d’une semaine, une loi
votée par l’Assemblée nationale a donné leurs parts du gâteau aux Forces de police .
Signalons aussi le cas des 100 sénateurs bleus (j’y comprends le seul sénateur de Aj) dont nombre d’entre eux éprouveraient
toutes les peines du monde à conjuguer correctement un verbe du premier groupe au présent de l’indicatif, et qui sont payés
substantiellement à ne rien faire, sinon qu’à chanter les louanges de leurs bienfaiteurs ! Ils ont les mêmes salaires et
autres avantages que les députés. Je passerai sous silence les 50, 100 millions et les véhicules rutilants que notre
politicien national met gracieusement et au grand jour, à la disposition des chefs religieux et autres grands notables dits
porteurs de voix.
Cette « générosité » sélective et indécente a soulevé la colère de nombre d’autres agents de l’Etat, et particulièrement des
différentes hiérarchies A. Les professeurs de l’Enseignement supérieur, les administrateurs civils, les docteurs en médecine,
les docteurs vétérinaires, les différents ingénieurs, les professeurs de l’enseignement moyen et secondaire tapèrent eux
aussi sur la table et réclamèrent légitiment leurs parts du gâteau. Devant les antécédents dangereux qu’il a créés, notre
calculateur national est obligé d’ouvrir encore les cordons de la bourse : il ne pouvait raisonnablement octroyer une
indemnité de 800 000 au jeune magistrat sorti fraîchement du Centre de Formation judiciaire (Cfj) et refuser de donner
satisfaction aux professeurs du supérieur qui ont formé ce dernier aussi bien à l’Université qu’au CFJ. Pour donner un autre
exemple qui illustre l’instabilité et les risques dont les choix de Me Wade sont gros, les professeurs d’enseignement
secondaire, se fondant sur les indemnités substantielles accordées aux forces de la gendarmerie, de l’armée nationale et de
la police, exigèrent une indemnité de logement de 60 000 francs.
Qui pouvait vraiment le leur reprocher ? Ils sont quand même recrutés sur la base du baccalauréat plus six ans ! Ils ont même
été très raisonnables si on considère que, dans l’armée, dans la gendarmerie comme dans la police nationale, des gens qui
sont loin, très loin d’avoir leur cursus, se retrouvent avec 100 à 150000 francs d’indemnités de logement. Ne pouvant rester
sourd à cette exigence face à la détermination du Cusems (c’est le syndicat des enseignants du Moyen et du Secondaire), et
craignant d’accorder une indemnité de logement de 60 000 qui serait réclamée immédiatement par tous les enseignants, le
gouvernement l’enroba sous le nom d’« indemnité de recherche documentaire (Ird) ». Ce fut le tollé général chez les
enseignants de l’Elémentaire, qui objectèrent que tous les enseignants font de la recherche et de la documentation. Le bras
de fer qui oppose aujourd’hui les différents syndicats de cet ordre d’enseignement trouve son fondement dans ce malentendu.
Surtout que, entre temps, la décision a été prise d’accorder une indemnité d’encadrement de 150 000 francs aux inspecteurs de
l’Education nationale qui étaient entrés, eux aussi, dans la danse .
Les secteurs de la Justice et de la santé sont aussi secoués par d’interminables grèves. Les greffiers en chef en particulier
exigent d’être versés dans la hiérarchie A1 en même temps que l’indemnité de judicature de 800 000 francs. J’ai entendu le
responsable de leur syndicat expliquer que leur exigence se justifie, si on considère que certains fonctionnaires appartenant
à la hiérarchie B3 ont été versés dans la hiérarchie A. Le Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action
sociale (Sutsas) devient de plus en plus offensif et perturbe terriblement le fonctionnement des hôpitaux et autres
structures de santé qui sont déjà très mal en point.
Finalement, tous les agents de la Fonction publique et des collectivités locales demandent toujours plus. Qui peut le leur
reprocher ? C’est Me Wade qui a donné le ton en commençant d’inonder imprudemment et sans retenue d’avantages exorbitants les
seules autorités qui sont susceptibles, par leur influence, de lui donner le coup de pouce nécessaire à la réalisation de son
principal objectif : rester le plus longtemps au pouvoir et se faire remplacer par son fil, le moment venu. Sans compter le
train particulièrement dispendieux de l’Etat qui crèvent les yeux de goor goor lu. Le vaste mouvement de revendications est
donc parti pour durer très longtemps et menace très gravement aussi bien le trésor public que la stabilité politique et
sociale du pays.
Le président Senghor, au contraire de Me Wade, avait constamment les yeux rivés sur les écarts entre les salaires. Il
veillait à ce qu’ils ne fussent jamais trop grands. Sous sa présidence comme sous celle de son successeur, les salaires et
les différentes indemnités étaient calculés en fonction de critères objectifs : diplômes plus nombre d’années d’études
notamment. Arrivé au pouvoir, Me Wade détraque tout ce système de calcul et accorde les divers avantages en fonction de ses
humeurs du moment et de ses seuls intérêts politiciens. L’une des conséquences de ce choix hasardeux, politicien et
irresponsable, c’est que désormais, nous assistons à toutes sortes de revendications, y compris des plus fantaisistes et des
plus irréalistes. Au rythme où elles se développent, les finances publiques risquent d’être terriblement obérées au profit
des seuls agents de l’Etat.
Or, ces derniers ne font pas plus de 100 000, sur une population d’environ 12 millions de Sénégalaises et de Sénégalais. Le
budget ne devrait donc pas servir pour l’essentiel à satisfaire des revendications salariales. Il convient aussi de penser au
grand nombre, aux millions d’agriculteurs, de pêcheurs, de jeunes sans emplois, etc. Il faut construire des écoles, des
routes, des forages, des centres de santé, des brigades de gendarmeries, des commissariats de police, des camps militaires,
surtout dans les régions périphériques en proie à l’insécurité grandissante, etc.
Sans l’injustice flagrante de Me Wade, je ne serais certainement pas d’accord avec tous ces mouvements de grèves qui se
développent, même pas avec l’intransigeance de mes collègues de l’Enseignement élémentaire par rapport à l’Ird. Je ne partage
pas, pas du tout alors, cette autre revendication de « supprimer la partie théorique du certificat d’aptitude pédagogique
(Cap) ». L’enseignement marche sur deux pieds : la théorie et la pratique. C’est la première qui éclaire la seconde. Je ne
suis pas non plus d’accord avec la demande d’éteindre – c’est le terme consacré – le corps des instituteurs adjoints, pour
les verser purement et simplement dans celui des instituteurs (titulaires du Cap). Tout cela est trop facile.
Aucun pays ne s’est jamais développé dans la facilité et dans paresse de ses habitants. Travaillons plutôt à mettre les
enseignants dans les conditions de préparer les différents examens et concours, pour accéder aux hiérarchies supérieures.
J’ai des problèmes aussi avec le Sutsas qui se soucierait davantage de primes de motivation que du fonctionnement normal des
hôpitaux et autres centres de santé. L’essentiel des maigres ressources de ces structures serait englouti dans des primes et
autres avantages matériels, pendant qu’elles croupissent sous de lourdes dettes et de graves pénuries.
Après le départ des Wade du pouvoir – ils partiront bien un jour –, il conviendra d’envisager sérieusement de revenir sur les
injustices flagrantes de leur nauséabonde gouvernance. Il faudra en particulier auditer profondément la Fonction publique, et
principalement les salaires et indemnités diverses, ainsi que les milliers de contrats spéciaux de complaisance, qui
empestent et polluent l’administration sénégalaise. Il n’est pas concevable qu’entre deux agents de l’Etat qui ont fait le
même nombre d’années d’études après le bac par exemple, l’un perçoive, sur la base du simple ya ma neex, un salaire et des
indemnités quatre à cinq fois supérieurs à ceux de l’autre. On pourrait me rétorquer l’irréversibilité des avantages acquis.
Un avantage acquis dans l’illégalité ne saurait être irréversible dans aucune démocratie qui se respecte.
En tous les cas, en attendant, l’opposition devrait resserrer ses rangs, se montrer plus offensive et ne rien attendre (de
bon) de la Justice, des autorités administratives, des forces de sécurité, ni même de la Cena qui, malgré sa bonne volonté,
n’a vraiment pas les moyens de sa politique, devant un président politicien comme Me Wade.
Mody Niang,
modyniang@arc.sn
L’AUDACE ET LE COURAGE DE FAIRE FACE AUX FRANCS-MACONS :
N’AYONS PAS PEUR.
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire » Albert Einstein
Dans la vie d’un homme, s’il existe une chose dont la durée de vie est limitée dans le temps, c’est bien le mensonge car tout
se qui se caractérise par le mensonge a vocation à disparaître puisque la vérité finit toujours par triompher. L’on a beau
mentir (en venant de loin), démentir, nier ou renier l’évidence, on finit toujours par être trahi par ses propres mensonges
parce que, quelque part, quelqu’un au pouvoir suprême aura décidé, contre vents et marées, que la vérité se réveillât en même
temps que se lève un nouveau jour éclairé par les rayons d’un soleil vêtu de ses plus beaux atours et prêt à égayer la terre
dans une splendide clarté sans nulle autre pareille.
L’on a beau cacher ses secrets au plus profond de ses entrailles, ou même au plus profond des ténèbres, ces secrets finissent
toujours, par un incroyable concours de circonstances, par refaire surface alors que tout semblait les enfouir à jamais, loin
du champ de vision et de la perception humaine et pourtant...
Les aveux de Abdoulaye Wade sur son passé maçonnique en disent long et révèlent, si besoin est, qu’on n’est pas encore au
bout de nos peines et des révélations de cette homme de la part de qui plus rien ne doit nous surprendre. Peut-être, nous
révélera t-il, un jour, être un ange ou un démon...Qui sait ?
Après avoir gracié puis fait amnistier les assassins de Me Sèye, Clédor et sa bande, alors qu’il a été le principal
commanditaire de cet acte odieux. Après avoir fait classer, sans suite, le dossier sur l’agression de Talla Sylla dont les
auteurs ne sont autres que des proches tapis dans les couloirs de la présidence (l’enquête de la gendarmerie l’a prouvé).
Après avoir fait classer, sans suite, le dossier sur l’assassinat de Balla Gaye tué par les balles de la police. Après avoir
publiquement avoué que ce qui l’opposait à son ancien premier ministre, Idrissa Seck, c’était un problème d’argent (l’argent
du contribuables sénégalais), Abdoulaye Wade vient, une fois de plus, de se distinguer en avouant, à la face du monde, son
appartenance, jadis, à la franc-maçonnerie en s’empressant, toutefois, de préciser qu’il n’y est plus qu’un simple membre
dormant ou...somnolant selon les interprétations. Et, comme à son habitude, il pense s’adresser à des ignares ou à des gens
incultes, incapables de comprendre que dans la franc-maçonnerie, on y entre un jour mais qu’on y reste pour toujours. Face à
ces aveux contradictoires, une seule vérité s’impose : notre Président de la République est toujours un franc-maçon.
Puisqu’en droit l’aveu devient une preuve irréfragable dés lors qu’il est fait dans des conditions où son auteur a agi en
toute connaissance de causes, parce que disposant de toutes ses facultés mentales, et en toute liberté, parce que n’agissant
pas sous le coup de la contrainte, la question que nous sommes légitimement en droit de nous poser, en tant que croyants, de
surcroît dans un pays composé à 95°/° de musulmans, est de savoir quelle doit être notre attitude face à ces déclarations
d’une exceptionnelle gravité.
Une objection de conscience ne s’imposerait-elle pas si l’on sait que depuis son accession au pouvoir Abdoulaye Wade n’a
cessé de nous mentir sur pas mal de questions, précisément sur cette question relative à la franc-maçonnerie ? Et pourtant,
il continue à fréquenter nos mosquées et autres lieux de culte et d’aller surtout à Touba, berceau de la confrérie des
mourides, pour se mettre à genoux, devant « son marabout », avec l’ensemble du gouvernement mettant, du coup, à genoux, toute
la République, à travers les institutions qu’ils incarnent et qui sont censées se trouver au dessus de toutes contingences
ethniques ou religieuses. Quelle hypocrisie ! Quelle imposture ! C’est en fait cela la franc-maçonnerie.
Elle consiste à banaliser et à ridiculiser tout ce qui peut constituer un symbole ou un moyen d’identification, en termes de
valeurs, pour des gens en quête de repères. Le pouvoir spirituel ainsi que toute autre référence à la morale passent à la
trappe au profit d’un pouvoir occulte incarné par des hommes sans foi et ayant à leur tête un gourou, des hommes dont leur
seule pensée suffit comme seul et unique recours. Cela s’appelle une secte, ni plus ni moins. On ne peut, dés lors, pas faire
la sourde oreille en faisant comme si de rien n’était face à ces aveux de Wade. Ce qu’il vient de faire est extrêmement
grave.
Une interprétation du diagnostic social permet aujourd’hui de comprendre que des choses à la fois inimaginables et
invraisemblables se passent dans notre pays depuis un certain soir de mars 2000. Nous avons comme l’impression que tout est
fait pour promouvoir des anti-valeurs sinon comment comprendre que nous soyons dans un pays où le sens des valeurs a été
remplacé par la corruption, le blasphème, le reniement, l’homosexualité et d’autres phénomènes que l’on n’aurait jamais
imaginé, encore moins pensé, avoir droit de cité au Sénégal. Depuis l’accession de Wade et du PDS au pouvoir, on assiste,
avec une implacable passivité des sénégalais, à des choses que l’éthique et la morale réprouvent au plus haut point. Des
homosexuels qui célébraient leur mariage à Mbour ont été arrêtés et présentés à la justice avant d’être libérés parce que
l’un des « futurs époux » aurait menacé de mouiller de hauts responsables de l’Etat dont leur homosexualité ne ferait l’ombre
d’aucun doute.
Ce dernier, à qui le régime aurait octroyé un visa, a quitté en catimini le pays pour aller s’installer aux USA où il est en
train de se reconstruire une nouvelle vie sous le nom de Stefanie.
Le responsable de la Loge du Grand Orient de Paris a été reçu par Wade peu de temps après l’alternance. Pire, il lui a été
donné la possibilité de faire sa propagande à travers la défunte émission « En toute liberté », animée par Madior Sylla et
Daouda Ndiaye sur les écrans de la RTS. Grande fut d’ailleurs la surprise des sénégalais avertis d’entendre ce Monsieur
avouer, sans sourciller, que leur organisation avait joué un très grand rôle dans l’avènement de l’alternance survenue dans
notre pays. Lequel ? Comment ? Qui lui avait attribué ce rôle ? Ce sont là autant de questions sur lesquelles Abdoulaye Wade
qui les a pratiqués doit éclairer notre lanterne d’autant que le mode opératoire de ces sectes consiste à procéder par
infiltration.
Mais non, Wade ne le fera jamais parce que tout ce que ce Monsieur et sa clique de parvenus politiques ont réussi à faire
depuis leur accession au pouvoir, c’est de transformer négativement notre pays avec comme seul objectif l’accaparement et la
conservation du pouvoir à tout prix. Ils ne se sont pas fixé de limites dans cette entreprise macabre de destruction du pays
et il ne sont pas près de s’arrêter. Ils on réussi à effacer tous les repères à partir desquels s’identifiait notre jeunesse,
c’est pourquoi ce pays est en train de s’auto-détruire.
Il n’y a pas pire pour un dirigeant d’un peuple que d’avouer son adhésion à des principes qui sont, dans le fond comme dans
la forme, contraires aux valeurs pour lesquelles il a été choisi parce que justement ceux-là qui l’avaient choisi avaient
confiance en lui. C’est cela qu’a fait Abdoulaye Wade en avouant avoir appartenu à la franc-maçonnerie. Nous croyions avoir
élu un homme de foi conscient de ce que Marx Weber appelait : « l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction ».
Mais, hélas, nous venons de nous rendre compte que c’est un homme à la foi douteuse et à l’immoralité sans faille que nous
avons malheureusement porté à la tête de notre pays. Personne ne l’a obligé à faire ces aveux et il aurait mieux valu qu’il
nous épargnât cette énième humiliation et qu’il eût surtout le courage de démissionner et de demander pardon au peuple
sénégalais car ces aveux, nous les avons tous ressentis, au plus profond de nous-mêmes, comme une trahison.
Cela ne se serait passé dans aucun pays du monde sans que le président ne fût poussé à la démission ou qu’il n’y eût la
réaction appropriée à la hauteur de ces déclarations gravissimes. Mais, hélas, en presque dix années de règne, Wade a réussi
à faire du Sénégal le pays des extrêmes, un pays où tout peut se passer sans que personne ne trouve à redire. Nous ne pouvons
même pas imaginer ce que ce type serait capable de faire si nous l’avions porté un peu plus tôt à la tête de notre pays.
Personne ne sait ce qu’il serait capable de faire si nous l’avions fait accédé, en 1988, à la magistrature suprême. Et
pourtant, cela aura pu se faire n’eût été la clairvoyance et la détermination de Abdou Diouf que nous avions combattu
jusqu’en 2000. Heureusement que le temps est là pour jouer contre ce pauvre arriviste de la politique arrivé au pouvoir en
mars 2000 par un simple coup de chance.
Dénoncer leurs dérives ne suffit plus pour enrayer le danger ambulant que Wade et son régime représentent pour le pays. Ils
se sont inscrits dans une logique implacable de conservation du pouvoir à tout prix, quitte à détruire tous les acquis de
notre peuple pour mieux l’asservir et l’assujettir à leurs ambitions. L’heure n’est alors plus aux spéculations et autres
supputations politiques car l’objectif de Abdoulaye Wade est clair : mettre son fils à la tête du pouvoir ou détruire le pays
avant de partir. Cela, nous ne devons pas lui en laisser le temps le soin. Il faut instaurer des extrêmes pour lutter contre
des extrêmes car ce qui nous arrive n’est pas une fatalité, c’est une condition que tentent de nous imposer Abdoulaye Wade et
son régime.
Ils veulent instaurer le règne de la peur et de la cruauté de sorte que personne n’osera lever le plus petit doigt. Ils se
croient ainsi tout permis. Regardez ce qui se passe avec le stade Assane Diouf et vous comprendrez aisément jusqu’où peuvent
aller ces gens pour de l’argent. Cette affaire dont le soubassement n’est rien d’autre qu’une spoliation de terres pour des
raisons mercantilistes. Tout ce scandale repose sur l’arnaque car trop d’argent est en jeu pour des cens qui sont prêts à
tout. Le déploiement de la police et l’arrestation de certains jeunes de rebeuss déférés directement au parquet en est une
parfaite illustration. Voilà le supplice qu’est en train de nous faire vivre ce franc-maçon de Wade depuis son accession au
pouvoir.
C’est maintenant à nous de mettre fin à ce supplice qui n’a que trop duré car comme le disait Camus dans l’Homme révolté : «
Jusque là, oui mais au delà non. Toute chose a des limites (...) La grandeur de l’Homme est dans sa grandeur à être plus fort
que sa condition ». Il est impératif de comprendre que notre pays est malade par la faute d’Abdoulaye Wade et de son régime
et il n’est pas près de se rétablir d’où l’urgence d’instaurer autre chose que ces valeurs maçonniques qu’on veut nous
imposer. Personne n’est en mesure de nous dire à quoi ressemble le Sénégal d’aujourd’hui sous Wade et à quoi ressemblera t-il
demain lorsqu’il l’aura quitté et que sera arrivée l’heure de faire les comptes tellement il a tout foutu en l’air.
Au vue de cette situation, nous ne pouvons plus passer notre temps à disserter sur la métaphysique d’Aristote, la psychologie
de Freud ou encore l’anthropologie sartrienne. On ne peut plus attendre en ayant toujours l’espoir que les choses vont
évoluer dans le temps car s’il est vrai que l’espoir peut être un catalyseur pour le rétablissement (ce qui souhaitable pour
notre pays qui est vraiment malade), il n’en demeure pas moins que le rétablissement est un processus qui doit se mener avec
toutes les armes dont nous pouvons disposer.
Il est, à ce titre, urgent que nous opposions notre conviction à sauver notre pays à la dégradation des mœurs, à la cruauté,
au chaos et à l’irrationnel vers lequel tendent à le plonger Wade et son régime et surtout de le sauver de cette forme de
réification dans laquelle ils tendent à nous confiner car comme le notait si bien Pascal : « L’Homme est esprit et corps ».
Nous ne saurions, alors, accepter sans réagir faire à cette forfaiture car notre grandeur en tant que êtres humains, c’est
justement de savoir se relever une fois qu’on est tombé. Ayons le courage de le reconnaître, avec Abdoulaye Wade, le Sénégal
est vraiment tombé bien bas. Faisons, alors preuve d’audace et de courage pour faire face à ce syndicat du crime, car c’est
notre seule voie de salut. Sans cela, nous aurons à rendre compte aux générations futures, aux suivantes et encore aux
suivantes.
Que les anges protecteurs veillent sur le Sénégal d’aujourd’hui et sur celui de demain, ce Sénégal qui nous est si cher et
que nous avons tous l’impérieux devoir de préserver des dérives sataniques et maçonniques.
Amen !!!
Amadou Mbaye
75013 Paris
hama.amadou@hotmail.fr
L'OBSERVATEUR ;
ARRIVEE DE WADE A ZIGUINCHOR Elèves et étudiants sonnent la révolte
Article Par Abdourahmane THIAM,
Paru le Samedi 28 Fév 2009
Les élèves du Lycée Djignabo et les étudiants de l’Université de Ziguinchor ont sonné, hier, la révolte à l’occasion de la
visite de Wade dans la région du sud. Plongés dans l’indignation et la désolation, ces jeunes ont brandi des cartons rouges
et des pancartes pour demander au président de trouver très rapidement des solutions aux maux qui gangrènent l’école
sénégalaise.
Pour avoir quitté très tôt leurs salles de classe, les élèves du Lycée Djignabo ont assiégé la grande avenue de leur
établissement qui mène directement à l’aéroport de Ziguinchor. «C’est l’occasion pour nous, aujourd’hui, d’exprimer au
Président Wade notre colère. Parce que nous sommes tous déçus et nous n’en pouvons plus avec ces multiples grèves de nos
professeurs. Mieux, l’enseignement au Sénégal a perdu toutes ses valeurs», disaient-ils en chœur. Mais pour Mamadou Lamine
Diatta, élève en classe de 1ère, «il faut maintenant une autodétermination des élèves pour que l’Etat prenne en compte nos
préoccupations». Pis, selon son collègue Ousmane Biaye, «nos professeurs ne cessent d’aller de plus en plus en grève. Nous
pensons que Me Wade et son gouvernement doivent trouver très rapidement des solutions à leurs problèmes. Faute de quoi, c’est
nous qui allons en pâtir avec les compostions qui tardent». Aujourd’hui, selon ces élèves, la politique de l’Education au
Sénégal a connu un échec et l’Etat ne donne aucune impression pour relever le plateau de ce secteur. «C’est pourquoi, nous
avons décidé de brandir des cartons rouges en direction du Président Wade, pour lui exprimer notre déception», explique
toujours Mamadou Diatta. Et pour réprimer leur regroupement, les forces de l’ordre ont balancé des grenades lacrymogènes en
direction des élèves. Mais, au moment où on croyait que le calme est revenu après ce face-à-face entre élèves et forces de
l’ordre, les étudiants sont entrés dans la danse. Pancartes à la main sur lesquelles on pouvait lire, entre autres,
«L’Université a mal», «Non à la politisation de l’Université», «Nous sommes déçus par la politique de l’Education au
Sénégal», les étudiants ne cessaient de scandaient des slogans hostiles à la politique de l’Etat du Sénégal. Et malgré
l’appel au calme de certains responsables politiques du Pds et des chefs religieux, les étudiants, rejoints par les élèves,
ont vivement manifesté leur mécontentement. C’est dans cette atmosphère très tendue et ponctuée de chants hostiles au régime
de l’alternance, que le Président Wade va, à sa descente d’avion à 13h 35mn, s’ébranler à bord de sa voiture pour entamer sa
«Marche bleue», laissant derrière lui des élèves, des jeunes et des étudiants très dégoûtés. Une «Marche bleue» qui a
coïncidé avec l’heure de la prière du vendredi et qui aura laissé un goût amer aux nombreux fidèles musulmans, imams et
oulémas qui étaient indifférents à la visite présidentielle. «Le peuple souffre et pendant ce temps, ils trouvent le loisir
de s’amuser», disent ces fidèles qui se réfugient derrière leurs prières pour que «le Salut et la Grâce de Dieu se répandent
sur nos populations meurtries».
Arrêt des installations de la Sar Les travailleurs en sit-in ce mardi
Article Par JEAN-PIERRE MANE ,
Paru le Samedi 28 Fév 2009
Les travailleurs de la Société africaine de raffinage (Sar) tiennent, ce mardi, une assemblée générale suivie d’un sit-in
dans les locaux de l’entreprise. La cause de leur courroux : l’arrêt total de la raffinerie, consécutif à l’incapacité des
autorités à répondre à l’exigence des banques.
Un tanker transportant 125 000 tonnes de brut, représentant environ 925 000 barils de pétrole, mouille toujours aux larges de
Gorée. Bien que la Sar ait payé, en 2008, 18 milliards sur les 89 milliards représentant la dette cristallisée pendant 11
mois d’arrêt, les banques exigent de la société l’apurement de la dette de Senelec avant la délivrance de la lettre de crédit
pour décharger la cargaison. Conséquence : les installations de l’entreprise sont aux arrêts depuis bientôt un mois. Avec une
menace réelle sur la préservation des emplois, mais aussi de la raffinerie qui risque de se dégrader. Las de vivre la
fréquence de tels ennuis, les travailleurs décident de se faire entendre ce mardi. Ceci, pour amener les autorités à mettre
un terme à ces arrêts répétés. «Même si la situation semble se décanter comme le laisse croire le Dg de la Sar, Carmélo Sagna
qui rassure que le tanker va décharger ce week-end, les travailleurs vont tenir une assemblée générale qui pourrait être
suivie d’un sit-in le mardi prochain dans les locaux de l’entreprise. Il est temps de tirer les conclusions de la situation
et dégager leur position par rapport aux arrêts fréquents de la raffinerie», persiste une source digne de foi. Il urge pour
les travailleurs, de procéder à un diagnostic global de la situation de la société pour mettre un terme à ces arrêts
fréquents qui risquent de dégrader les installations, mais aussi d’envoyer environ 300 permanents et une forte main-d’œuvre
journalière en chômage, insistent nos interlocuteurs. «Il est inimaginable que le tanker, aux larges de Gorée depuis le 29
janvier dernier, ne puisse toujours pas décharger pour faute d’argent. Conséquence : Il faudra supporter les pénalités après
avoir fait attendre le bateau pendant des semaines», renseignent, désolés, nos interlocuteurs. Ces pénalités se chiffrent à
100 000 dollars par jour, soit 45 millions F Cfa par jour. «Il y a quelques années, La Sar faisait la grande visite technique
de ses installations tous les deux ans, un cycle allongé jusqu’à quatre ans. Aujourd’hui, à chaque arrivée d’un tanker, les
installations sont aux arrêts après raffinage. Ce qui est mauvais pour la préservation des installations et des emplois»,
regrettent nos interlocuteurs.
Beeg Beugou Askan Wi sur la situation nationale «Le Sénégal est malade de ses élites, leaders, intellectuels…»
Article Par Harouna FALL et Djibor DOLLET (stagiaire),
Paru le Samedi 28 Fév 2009
A vingt quatre heures du démarrage de la campagne électorale, les candidats de la liste Beeg Beugou Askan-Wi (Moustapha
Diakhaté, Ndiaga Samb, Babacar Ndaw, Bachir, Lamine Bâ) étaient face à la presse. Ils ont mobilisé leurs troupes en direction
des élections. Pour eux, le Sénégal est malade de ses élites, leaders, intellectuels…
La salle Daniel Brothier a refusé du monde, hier. Les militants et sympathisants de la liste Beeg Beug Askan Wi sont venus en
masse apporter leur soutien à leurs responsables, candidats aux élections locales dans les communes d’arrondissement de Dakar
Plateau, Grand-Yoff, Parcelles Assainies, Hann Bel-Air… Une occasion saisie par Moustapha Diakhaté, porte-parole, pour tirer
à boulets rouges sur le régime de Me Abdoulaye Wade. A en croire Moustapha Diakhaté, neuf ans après l’Alternance, le Sénégal
se trouve encore en proie à tous les démons : calamités économiques, politiques et sociales. Le Sénégal est malade de ses
élites, de ses leaders, de ses intellectuels dangereusement affaissés, et, au premier chef, de son président de la
République, coupable d’avoir fait son lit de l’exploitation obscène des mauvais instincts du peuple par une surenchère
populiste et électoraliste. C’est pourquoi, dira Moustapha Diakhaté, il urge de défendre la République contre ceux qui l’ont
pris en otage, contre ceux qui font de la politique leur unique moyen de promotion sociale. A cette heure, poursuit-il, force
est de reconnaître la faiblesse et le dévoiement du débat et du projet politiques au Sénégal. Et dans ce contexte de
brouillage des repères axiologiques, il faut résister. Etre debout. Entre un pouvoir à la gourmandise goulue et une
opposition qui cherche encore son projet, il y a place pour une autre manière de faire de la politique, réconciliée avec sa
raison d’être : servir le peuple et édifier une Nation libre et prospère. La seule ambition de «Beeg beugou Askan-Wi», selon
Moustapha Diakhaté, reste la promotion du Sénégal et des Sénégalais dans leur devenir. Et qu’elle est ouverte à toutes les
compétences pour, ensemble, repenser les règles et les valeurs fondamentales de la république. Redonner sens et une chance au
Sénégal pour réaffirmer ici et maintenant que le Sénégal «ne refuse pas le développement».
DOOR MU DAANU «Dolécratie»
Article Par XEF XIPPI,
Paru le Samedi 28 Fév 2009
Le Parti socialiste avait inventé le flagrant délit continu pour priver le Pape du Sopi d’alors, devenu son Altesse royale El
Hadj Gorgui Wade, d’oxygène et d’eau fraîche. Ce dernier rend bien la monnaie de la pièce. A ses «amis» de l’opposition qu’il
interdit de pointer le nez un centimètre hors du salon de Dansokho, mais aussi et surtout à ses «sujets» de parti. Sa Majesté
a inventé un nouveau concept : la démission sans consentement. Alors que les journalistes nous enseignent qu’une démission
est toujours accompagnée d’un élément intentionnel, Gorgui les rectifie en constatant la démission de fait des initiateurs de
listes parallèles aux Locales. Lamine Bâ, Souleymane Baïdy Ndiaye and Co, visés par cette procédure déjà testée sur Mbaye
Ndiaye et El Pistéléro, savent à quoi s’en tenir. Rangez-vous ou vous perdez vos mandats de député ! Moralité : la raison du
plus fort est toujours la meilleure.
Université : Exorciser les démons et ténèbres de ce temple de la lumière
27-02-2009
elle n’est pas devenue un repoussoir, elle a sans nul doute perdu de son éclat et de sa fière allure. Son étoile pâlit
gravement, s’assombrit nettement et s’obscurcit malheureusement.
Que dire encore qui n’a été déjà dit et redit sur la lancinante et récurrente crise de l’enseignement, notamment, supérieur
au Sénégal ? Vraiment pas grand-chose, sauf qu’à faire constater qu’à laisser s’installer la routine, à laisser pourrir une
situation, elle finit par atteindre la gangrène, la métastase, diraient les cancérologues pour alerter sur la dangerosité du
mal.
L’Université, jadis, faisait rêver aussi bien les aspirants étudiants que la société de manière globale. Un attrait qui
s’expliquait aisément par le prestige que l’institution revêtait. Un demi-siècle après, si elle n’est pas devenue un
repoussoir, elle a sans nul doute perdu de son éclat et de sa fière allure. Son étoile pâlit gravement, s’assombrit nettement
et s’obscurcit malheureusement. L’Université sénégalaise constitue aujourd’hui un creuset à problèmes. Elle ploie sous le
poids d’effectifs d’étudiants qu’elle ne supporte pas tandis que son personnel d’encadrement et son réseau d’infrastructures
(locaux) est largement insuffisant. Les étudiants s’entassent jusqu’à huit dans une chambre pendant que d’autres passent la
nuit à la belle étoile, faute de pouvoir acheter une chambre sur le marché noir ouvert sur le campus. La restauration est
également lacunaire. Finalement, cette locomotive du savoir, au lieu de tirer les wagons de la société et de la Nation,
piétine, stagne, recule et même déraille.
Pour autant, faut-il amener à la casse l’Université comme un vieux train. Sûrement non ! Faut-il la réformer ? Nous sommes
tentés de répondre par l’affirmative. Mais le terme est tellement galvaudé, la Réforme de 1994 ayant laissé de mauvais
souvenirs, que le vocable est négativement chargé. Rénovons alors l’Université. Allons plus loin dans la radicalité des
changements. L’Université a carrément besoin d’une refondation. Pour que les zones d’ombres qui planent sur ce temple de la
lumière s’estompent. Que le lux mea lex, devise de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), recouvre son sens plein et entier.
Il y va de sa survie et de son avenir. Car au-delà, la face économique, sociale et même politique d’un pays se mesure à
l’aune de la place qu’il accorde au savoir et notamment à l’enseignement supérieur, clé de voûte du système de formation.
Apporter des solutions radicales aux maux de l’enseignement supérieur exige de se pencher sérieusement sur quelques
principaux points qui ont pour noms massifications des effectifs, locaux insuffisants, faiblesse des budgets, orientations
et finalités des filières, manque de débouchés, diversification et professionnalisation des cursus, vision prospective,
manque de dialogue dans la communauté universitaire et avec la tutelle, centralité des Tic… Finalement, le problème est
systémique. Tout se tient.
Nous avons trop…
peu d’etudiants
Il est vrai que le nombre de bacheliers s’est considérablement accru, ces dernières années, du fait notamment de l’érection
de nombreux lycées au Sénégal mais, une meilleure planification aurait dû prévoir des sites d’accueil conséquents pour
contenir ces flux importants. Néanmoins, il est faux de soutenir qu’il y a trop d’étudiants au Sénégal. Loin s’en faut. Moins
de 100 mille pensionnaires du supérieur sur une population de plus de 11 millions. Soit moins de 1%. C’est plus que faible
comparé à beaucoup de pays même en développement. Le principal problème, c’est qu’il n’y a pas assez d’universités et
d’établissements d’enseignement supérieur dans notre pays. Pour y remédier, l’Etat doit augmenter leur nombre et les
équipements qui vont avec (amphis, salles, hébergements, restaurants et autres infrastructures) pour un enseignement de
qualité. Dakar a besoin d’une seconde université pour soulager l’Ucad. Kaolack également doit étrenner sa première université
pour polariser les régions du centre. Tambacounda mérite aussi d’être un pôle universitaire pour la vaste partie orientale.
Les universités de Saint-Louis, Ziguinchor, Bambey et Thiès devront monter en puissance pour pouvoir accueillir chacune au
moins 3 à 5 mille étudiants. A terme, chaque région devrait avoir une à deux universités avec des tailles plus ou moins
grandes. Parallèlement, les pouvoirs publics ont à coopérer étroitement avec les établissements supérieurs du privé pour y
drainer, placer des bacheliers moyennant des subventions publiques, des dégrèvements fiscaux et des crédits d’impôts pour
favoriser l’initiative privée.
Pour faire face à l’accroissement exponentiel des effectifs, les Technologies de l’Information et de la communication jouent
un rôle incontournable. Leur usage accru peut permettre de désengorger les amphis et autres salles de cours par le e-learning
et l’enseignement à distance. Aujourd’hui avec Internet (vaste bibliothèque), la présence physique n’est plus une condition
sine qua non pour accéder à la connaissance. D’où la nécessité de vulgariser partout l’utilisation de l’ordinateur et de
l’Internet avec un contrôle correct. Tout cela demande évidemment de la volonté politique ainsi que des moyens conséquents.
A peine 2% du budget
national est accordE aux universitEs publiques
La question des effectifs est intimement liée à celle du financement. Les budgets alloués aux universités sont plus que
maigres comparés aux nombreux défis et urgences de ce sous-secteur. L’Université Cheikh Anta Diop Dakar avait un budget de 20
milliards en 2008 tandis que le budget des quatre autres Petites et moyennes universités publiques ne dépassait guère 5
milliards sur un budget national de plus de 1 600 milliards. Ce qui donne un taux d’environ 1,5 %. C’est naturellement faible
!
Pendant ce temps, des institutions et des agences à l’utilité problématique sont légion. Il y a donc urgence à faire des
économies budgétaires en réduisant le train de vie dispendieux de l’Etat pour accroître les subsides de l’enseignement
supérieur et de la recherche.
Mais au banc des accusés, il faut placer également les autres segments de la Nation notamment les entreprises et surtout les
banques qui doivent mettre la main à la poche pour financer l’enseignement supérieur. Elles sont très frileuses alors que
certaines d’entre elles sont hyper liquides. L’éducation n’est pas un secteur improductif même si sa rentabilité est à
situer à long terme. Ces sociétés peuvent financer des étudiants et se faire rembourser quand ces derniers intègreront la vie
active. La récente initiative d’une grande entreprise de farine de la place de créer une école de formation de boulangers est
à saluer, à encourager et à suivre.
REorienter et endogEnéiser
les cursus
Les nouveaux bacheliers ont besoin d’être assistés dans l’orientation et le choix des filières et d’être suivis de près
pendant les deux premières années. Sinon, c’est comme si on les jetait dans une jungle où tous les coups sont permis
Il faut également renverser la vapeur entre littéraires et scientifiques. Nous avons trop de littéraires. La pléthorique
faculté des lettres de Dakar (30 mille étudiants) qui concentre la moitié des effectifs de l’université de Dakar, ajoutée aux
pensionnaires de la faculté de Droit en est une parfaite illustration. Elles polarisent plus de 70% de l’université.
A la base, il est urgent de susciter des vocations scientifiques et techniques dès l’école maternelle et élémentaire. Une
discrimination positive consistant à accorder des faveurs aux élèves et enseignants des filières scientifiques n’est pas
injuste. A titre d’anecdote, on rappelle ce SOS lancé récemment par des professeurs de mathématiques qui voient d’année en
année leurs rangs se dégarnir ainsi que les classes S.
A cet effet, nous croyons qu’il est temps de cesser de diaboliser les sciences notamment les mathématiques pour les faire
aimer par les jeunes écoliers, élèves et autres étudiants. Par leur simplification.
En revanche, l’université doit abriter des mentions langues nationales et des études théologiques (musulmanes, chrétiennes…)
ouvertes sur l’international comme cela se fait dans beaucoup de pays également laïcs. Cela aura le don et la capacité de
capter une bonne partie d’élèves issus des sphères religieuses et traditionnelles. La diversité est un atout et non une
limite. Sur ce plan, nous traînons un complexe inexplicable. L’extraversion de nos filières est incompréhensible.
Les Evaluations
sont erratiques
Le système d’évaluation pose également un sérieux problème chez nous. Du coup, la réussite est l’exception et l’échec, la
règle. Le bon sens ne serait- il plus la chose la mieux partagée, comme le soutenait René Descartes ? Les résultats
catastrophiques à l’université sont loin d’être normaux. Rares sont les premiers cycles qui atteignent des taux de réussite
de plus de 20%. 80% des bacheliers ne peuvent pas tous être des nullards. Ou bien voudrait-on dire, par là, que le Bac leur a
été offert sur un plateau d’argent ? Aux Facultés de Lettres et de Droit, il est fréquent d’enregistrer surtout en première
année, moins de 3% de succès aux premières sessions. L’hécatombe est la notion la plus répandue. Elle n’est même plus un
événement qui fait courir la presse. Ces échecs démentiels ont pour conséquences, une massification inutile et de nombreuses
exclusions. Et bonjour l’armée de «cartouchards» gratuitement stigmatisés. De bons élèves échouent lamentablement à
l’université à cause d’enseignants eux-mêmes sous-évalués et qui se comportent en roitelets.
L’exemple de cet essayiste et conseiller dans une grande agence nationale qui a confié au mensuel «Icône», dans son numéro de
février, qu’il était un «cartouchard» et un ancien «clochard de luxe», il y a une dizaine d’années, l’illustre à souhait.
C’est la même faculté de droit d’où il a été exclu au premier cycle pour insuffisance de résultats qui lui a décerné
récemment un Dea en science politique, après un crochet en France, en l’autorisant à s’inscrire en doctorat et à publier son
mémoire de troisième cycle. On est au paroxysme du paradoxe. Ce cas est loin d’être unique. Notre système d’évaluation est
pour le moins tatillon.
Combien de vocations ont été sacrifiées sur l’autel de la pseudo-nullité ? Ce goulot d’étranglement du premier cycle est à
casser. Il vaut mieux avoir de nombreux chômeurs hautement qualifiés et autonomes que de sans-emploi sans diplôme et donc
presque sans débouchés.
Trouver un emploi,
chercher une aiguille dans une botte de foin
L’Université doit cesser d’être une grande fabrique de chômeurs et proposer de meilleurs produits aux entreprises et
organisations qui trouveront même de l’intérêt à la financer. Elle ne peut pas continuer à se soucier dérisoirement de la
destination de ses produits. L’Université est appelée à nouer des partenariats féconds avec le monde du travail. Nous ne
pouvons continuer à dire : «L’Université forme, après on verra.» Cela manque de sens. Elle doit savoir pour qui et pour quoi
elle forme et optimiser à cet effet l’utilitabilité ou l’employabilité de ses pensionnaires. Le moment est venu de mettre
davantage de contenu dans la formule adéquation formation et emploi.
Même si l’Université doit garder quelque peu sa vocation de longues et profondes études, elle doit tendre vers la
professionnalisation accrue de ses filières en les rendant plus courtes et moins généralistes. Trop souvent, les sortants
sont obligés de compléter leur formation par des diplômes plus pratiques et qualifiants. Cela leur faciliterait l’accès au
marché de l’emploi.
Notre université doit impulser les changements et les ruptures attendues. Nous déplorons à ce niveau de l’analyse, que
l’essentiel de nos diplômés investissent le secteur des services alors que ceux de l’agriculture et de l’industrie, moteurs
du développement sont désertés. Il y a une utopie, dans ces conditions, à vouloir tirer de l’avant notre économie. Une
économie qui a du mal à tirer encore grand profit de la recherche universitaire.
Des chercheurs
qui trouvent,
on en cherche
Cette boutade, lancée à nos chercheurs, a du mal à être sérieusement démentie. Notre recherche peine vraiment à émerger au
plan national et international. Nos chercheurs sont très peu connus. Les meilleurs d’entre eux prennent le chemin de l’exil
occidental à la quête d’un mieux être. Les publications scientifiques sont rares ou restent dans les placards.
Il y a un manque manifeste de visibilité de leurs recherches et découvertes éventuelles. Mais en réalité, le problème de
fond, c’est qu’en matière d’inventivité et de créativité, nous pêchons dangereusement. Le mimétisme semble occuper le haut du
pavé. Nous en voulons comme preuve le système Lmd qui a été hâtivement calqué, y compris dans la dénomination, alors qu’il
est en train d’être contesté en France même pour son caractère flou. Au Sénégal, on aime le «copier-coller», si cela est
tolérable ailleurs, c’est proprement navrant et inacceptable de la part de cette source majeure de la production
intellectuelle qu’est l’Université. On ne saurait justifier tout, au nom de l’ouverture. Sommes-nous obligés de faire
toujours comme la France, 50 ans après l’indépendance ? Plus de rigueur et d’originalité n’y gâcheraient sûrement rien.
Cette absence de profondeur est en partie due à la portion congrue que nos chercheurs accordent à leur Université. Le Recteur
Abdou Salam Sall dénonçait récemment lors du cours inaugural de rentrée à l’Ucad ses collègues qui, au lieu de se consacrer
à la recherche, passaient tout leur temps à enseigner la moindre once d’éthique et de responsabilité, leur emploi légal. De
même, de nombreux enseignants répètent dans les amphis- ils ne font pas suffisamment de recherches et de renouvellements- les
mêmes cours pendant plusieurs années sans sanction.
Ces dérives ne sont possibles que parce que les composantes de la structure évoluent quasiment en vase clos.
Le dialogue, l’absent le plus prEsent
A l’UniversitE
Dans le champ universitaire, c’est à se demander si les acteurs se considèrent comme des partenaires. La tension y est
permanente entre administration, enseignants, étudiants et personnels techniques au grand dam de la stabilité et de la
quiétude dont a besoin un espace d’enseignement et de recherche. Cela renvoie, sans nul doute, une image négative à la
société. Les acteurs universitaires oublient souvent qu’ils sont porteurs d’un même projet institutionnel et qu’ils
constituent une communauté, mieux, une famille. Il est temps que l’on y renoue les fils du dialogue, du partage et de
l’échange pour mettre régulièrement à plat les préoccupations et difficultés aux fins de les résoudre. Cela implique pour
plus d’efficacité une planification stratégique qui évite le pilotage à vue répondant par à coups, aux problèmes ponctuels.
Un nouveau mode de management, en quelque sorte, est à instaurer. Il faudra également penser à instituer symboliquement une
journée nationale de l’enseignement supérieur, cadre annuel pour évaluer et consolider les acquis de l’Université.
Au-delà, plus fondamentalement, il serait utile de convoquer des Etats généraux ou Assises de l’enseignement supérieur pour
redéfinir une vision prospective commune de notre Université. Ce sera l’occasion de discuter des grèves récurrentes qui sont
devenues des moyens surannés de revendication. L’imagination semble vraiment nous manquer. Chaque année nous perdons
impunément des centaines d’heures de cours pour des grèves inutiles. A ce niveau, la responsabilité des tenants de l’Etat est
grande mais également celle des autres «partenaires sociaux». La politique universitaire reste encore floue et illisible pour
bon nombre de personnes. Nous appelons de tous nos vœux son affinement. Le «saucissonnage» du ministère de l’éducation est
venu encore ajouter de la confusion à la confusion déjà sidérante.
Notre université est aujourd’hui à la croisée des chemins. Elle doit renouer avec la société en étant son fidèle reflet par
la qualité de ses prestations. En cette période de crise financière, économique, politique, sociale et culturelle, il n’est
pas normal qu’elle ne mène pas sérieusement la réflexion pour proposer des solutions de sortie de crise après avoir manqué de
nous en alerter. Ce lieu est, par essence, un cadre d’excellence où s’élaborent et se transmettent le savoir, les
connaissances et les compétences. Il ne peut, par conséquent, continuer à marcher sur la tête au lieu d’avancer par la tête.
Cette humble tribune n’avait qu’un seul but, apporter sa modeste contribution à la communauté universitaire, qui ressemble à
un panier de crabes, pour l’aider à exorciser ses démons pour le bien de toute la société. Uniquement.
Samba Saër DIOP - Citoyen inquiet sambasaerdiop@yahoo.fr
Lettre ouverte aux dirigeants de l’opposition
27-02-2009
Bonjour cher(e)s Compatriotes (femmes et hommes)
Nous disions dans un commentaire récent publié par la presse locale que le problème politique majeur du Sénégal, c’est son
opposition. Les faits et prises de positions actuelles et du ministre de l’Intérieur et de l’Opposition, viennent encore une
fois, s’il en était encore besoin, confirmer cette thèse.
En effet, face à la volonté du ministre de l’Intérieur qui, en fait, ne procède qu’à un test certes sanglant, mais un test
tout de même, l’opposition détale et par une gymnastique en une pirouette honteuse de peureux (je n’inclus pas les femmes,
«ëy» si c’étaient elles les dirigeantes ?), renonce à son planning dont le mouvement allant crescendo, allait faire peur à
Wade et le décider à reculer.
Ceci allait constituer une étape sérieuse et décisive vers la mobilisation de tout le peuple sénégalais, sa jeunesse et ses
femmes en singulier pour le départ de Wade. Peut être même le précipiter avant le terme de son mandat, ou sa reculade réelle
avec mise sous le boisseau voire enterrement de toutes ses ambitions de sa succession à la tête de l’Etat par prédestination.
Il eût fallu pour cela que l’opposition engageât et déroulât son programme de protestation et ripostât avec véhémence à
toutes répression de Wade qui serait dans ce cas illégale et illégitime à la fois, au vu de tout ce qui s’est déroulé, ne
serait ce que ces derniers temps, comme entorses aux lois et règlements y compris la loi fondamentale (constitution) qui
régissent le Sénégal.
Wade lui-même affirmait, avec insistance, dans les années 88 que quand le régime ne respecte pas la loi et réprime le peuple
dans toutes ses manifestations et protestations, il est légitime que le peuple s’oppose par tous les moyens : il n’excluait
même pas le coup d’Etat militaire. En cela, il était un digne opposant craint par Diouf dont il hantait le sommeil, les rêves
et les errances cérébrales de tout instant.
L’histoire nous enseigne que Etienne Tschisékédi de l’ex-Zaïre a perdu ses capacités le jour où, au lieu de se battre et de
montrer la voie au peuple qui lui collait et lui faisait confiance, n’attendant que son engagement, s’est mis à demander à la
communauté internationale d’intervenir à la place du peuple zaïrois et sa propre place, pour les sauver de Mobutu. D’autres
opposant(e)s zaïrois(e)s canaliseront le mécontentement populaire en allant dans le sens attendu par le peuple et finiront
par chasser Mobutu, un des fascistes les plus célèbres des vingt dernières années avec ses compères Bokassa, Eyadema,
Duvalier, et autres Guéma de la Guinée Equatoriale.
Au Togo, la même chose est presque arrivée à Edem Kodjo qui lui aussi, en froussard attendait tout de la France au lieu de
faire corps avec le peuple togolais dont les fils et les filles mourraient sous les balles et noyades de Eyadema, sous un
empire ethnique. Il installera son fils bien avant sa mort ce qui fait que ce dernier sans coups férir, le remplacera à la
tête de son royaume et de la dynastie des Eyadema. Duvalier avait fait la même chose avec Bébé Doc.
En Iran, le gendarme terriblement répressif et sanglant du golf surarmé et sur encadré par l’Armée qu’on disait la plus
puissante du monde mais, que les peuples mobilisés ont toujours déroutée (Cambodge, Viet Nam, Laos, Cuba en premier, etc.),
le Shah d’Iran, sa Majesté Pahlavi, a dû prendre ses jambes à son coup malgré le ralliement de Chapour Basthiar, pour finir
et mourir lamentablement et atrocement comme son corollaire Mobutu Séssé Seko Ku ku Bangou de Wasabanga.
Aujourd’hui, l’opposition qui n’a jamais pu ou n’a jamais voulu trouver les modalités d’une jonction réelle avec le peuple
dans ses luttes au quotidien pour faire face aux affres et difficultés de la pauvreté, vient de signifier et de témoigner
clairement à Wade «que tout est possible et qu’il peut tout faire». C’est une complicité criminelle de grande connivence
contre un peuple meurtri, trop à l’écoute et à l’attention de ceux qui se prétendent ses dirigeants politiques.
Je n’inclus toujours pas les femmes qui, j’en suis sûr, finiront par nous montrer à nous, hommes vaniteux avec des
prétentions sans ancrage, le chemin de l’honneur.
Le prochain Président où la prochaine Présidente du Sénégal reste encore à émerger. La panoplie politique actuelle tant qu’il
en sera ainsi, ou ne changera pas de comportements, ne générera pas la ou le prochain(e) Président(e) du Sénégal.
Face aux exactions et dénis de droits de tous les jours que nous vivons et souffrons au quotidien au Sénégal, seul(e)s des
citoyen(ne)s qui n’ont pas en arrière fonds de leurs pensées de devoir tout compter et raconter à leurs descendant(e)s et/ou
de jouir de leurs engagements actuels à titre personnel et dans un «futur immédiat», mais seulement engagé(e)s et mu(e)s pour
le changement qualitatif des conditions de vie politiques, sociales et économiques du peuple. Avec en perspective, l’avenir
des Sénégalaises et Sénégalais de demain bien que ne s’oubliant pas, en s’impliquant dans ses combats quotidiens comme partie
à part entière de ce même peuple, finiront par faire entendre raison au pouvoir et à faire partir ceux qui l’exercent contre
le peuple. Il faut être organique du peuple. Ainsi l’ont fait les Imams de Guédiawaye.
Ainsi l’ont fait les jeunes (filles comme garçons) de Grand Dakar, Niarry Tally qui ont manifesté, de nuit et pendant plus de
2 heures, pour l’arrêt des coupures répétitives, intempestives, indécentes et grossières de courant. La répression munie de
grenades (semi offensives ?) insérées dans des lances grenades et avec en appui des matraques électriques qui ne sont rien de
moins que des armes mortelles de répression de proximité qu’utilise tout régime inhumain voire fasciste et meurtrier, pour
faire peur aux populations et garantir sa pérennisation. .
Il faut avouer que l’opposition est loin de tout cela et ne semble intéressée que par des postes de préséance dans telles ou
telles assemblées fussent elles locales. L’occupation de ces postes électifs est certes salutaire, mais peu porteuse de
durabilité dans le jeu politique dans lequel est enfermé en ce moment, le Sénégal.
Les leaders de l’opposition, comme naguère Wade ; doivent oser braver les matraques, grenades et menaces, pour capter la
confiance du peuple sénégalais dans toutes ses composantes. Ceci afin d’être en mesure de la mobiliser pour les changements
politiques plus que souhaitables et dont le non avènement continuera de jeter toujours un peu plus loin le peuple dans les
bas fonds de la misère la plus crasseuse et la désolation la plus terrifiante. Il vous faut oser y aller ou osez vous
effacer. Leader ne se proclame pas.
Daouda DIOP - Ex-Liberté 6 -Dakar/Sénégal
Fausses nouvelles, calomnies, troubles à l’ordre public.
27-02-2009
Cheikh Tidiane Sy va-t-il démissionner ? Sera-t-il jugé ? La Justice vient de confirmer la peine infligée à El Malick Seck.
Le pourvoi en cassation qui s’offre au journaliste vise à juger les jugements et non les faits en question. Pour diffusion de
fausses nouvelles, le directeur de publication de 24 H a écopé de trois ans d’emprisonnement ferme. Il avait, sans pouvoir en
apporter la preuve, accusé Abdoulaye Wade et Karim Wade d’être trempés dans une histoire de blanchiment d’argent. Dure est la
loi, mais c’est la loi. Dit-on !
Le sieur Cheikh Tidiane Sy, ministre de l’Intérieur de son état, a émis un communiqué en date du 26 janvier dans lequel il
accuse messieurs Macky Sall et Abdoulaye Sall d’être impliqués dans une opération de blanchiment d’argent, en relation, donc
en complicité, avec un chef d’Etat étranger. Ce communiqué a été publié et diffusé par voie de presse, par les soins de
l’actuel ministre en charge première de protéger les citoyens et d’assurer la sécurité de leurs biens et personnes. Cheikh
Tidiane Sy est coupable d’avoir diffusé de fausses nouvelles, porté atteinte à la dignité d’honnêtes citoyens dont le seul
«tort» est d’apparaître comme ses adversaires politiques, et fait planer des menaces sur les relations du Sénégal avec le
Gabon où vivent 40 000 de nos concitoyens.
Il a porté de graves accusations – ce qui relève déjà de l’usurpation de fonction- sans pouvoir apporter la preuve de ses
allégations, malgré les moyens de l’Etat qu’il a mis en branle.
Dans cette affaire, montée de toutes pièces et initiée dans des officines qui confondent l’Etat avec leur clan
politico-affairiste, les accusations calomnieuses et les violations des droits de citoyens irréprochables se sont
accompagnées de déclarations mettant en péril les relations du Sénégal avec un pays étranger mais aussi la tranquillité de
milliers de nos compatriotes qui y vivent.
Des jours et des jours durant, d’importantes forces de Police ont été mobilisées pour des enquêtes poussées, des fouilles
intempestives, des écoutes téléphoniques indécentes, des filatures inconvenantes, des interrogatoires frustes menées à leur
comble. Domiciles, chéquiers, téléphones portables, ordinateurs, voitures…tout a été fouillé, les proches et amis
interrogés, des familles mises en émoi, des enfants choqués. But de la manœuvre : trouver les preuves devant fonder les chefs
d’accusation dressés dans le bureau du ministre de l’Intérieur. On aura beau chercher, avec indulgence, on ne trouve rien
d’autre pour qualifier le fait : c’est de l’inquisition.
Cheikh Tidiane Sy s’est rendu aussi coupable de trouble à l’ordre public : des milliers de Sénégalais qui affluent au
commissariat de Police, avec des risques d’affrontements.
Le grotesque a été poussé à son comble dans ce dossier, par des questions sur «des containers remplis d’euros transportés
depuis la Hollande», quand ce n’est pas un «transfert de 36 millions d’euros». «Containers d’euros» ? Pourquoi pas des
paquebots de diamants ?
Macky Sall et Abdoulaye Sall, en plus d’être coupables d’avoir le même patronyme, ne sont-ils pas les responsables de la
crise financière mondiale, comme personne ne l’ignore ?
Même dans les aventures de Picsou, l’imagination débridée n’atteint pas de tels sommets.
Après la confirmation de la condamnation de El Malick Seck, Cheikh Tidiane Sy devrait rendre sa démission, s’il a les
ressorts moraux qui commandent un tel acte. Les mêmes délits n’appellent-ils pas les mêmes sanctions ? Quelqu’un qui commet
un délit est, par définition, un délinquant.
L’Ordre des avocats du Sénégal, et à travers lui le bâtonnier, Me Mame Adama Guèye, mais aussi la Rencontre africaine des
droits de l’Homme (Raddho) et son président, Alioune Tine, ont rempli dans cette affaire, avec brio et honneur, leur rôle de
vigie des libertés publiques. Ils ont compris que Cheikh Tidiane Sy est allé trop loin. Dans son genre, il s’agit-là
d’ailleurs d’une récidive.
Nombreux sont ceux qui auraient rendu le tablier. Mais les pauvres types ne sont pas forcément les types pauvres.
Si le ministre de l’Intérieur est un justiciable comme tout autre, si l’égalité des citoyens devant la Loi est encore
vérifiée dans notre pays, s’il y subsistent des institutions soucieuses de l’équilibre républicain, laquelle passe par la
preuve que chacun doit répondre de ses actes, un signal fort doit venir de la Justice.
Ce qui a ému l’Ordre des avocats du Sénégal, laissera-t-il indifférente la Justice de notre pays ?
Cheikh Tdiane Sy, avec sa gestion éruptive du ministère de l’Intérieur, ne doit pas échapper au glaive qui a frappé El Malick
Seck.
Blanchiment d’argent, transfert de fonds, implication de pays étranger… N’en jetez plus ! La litanie haineuse, soutenue par
une prose indigente du ministre de l’Intérieur à travers son acte d’inquisition était digne d’une République bananière.
Non, M. le ministre de l’Intérieur, ceux que vous accusez, en vous arrogeant la fonction des juges, ne sont pas ceux qui sont
devenus riches en milliards, ces enfants du pouvoir qui roulent dans Paris en bolides de luxe, genre Bentley garés dans les
parkings de leurs appartements achetés entre l’avenue Montaigne et la place Vendôme. S’il y a des millions d’euros gagnés
illégalement à rechercher, la fouine devrait se faire ailleurs que chez ceux que vous vouez aux gémonies : les agences et
cabinets de consultance sont nombreuses, tenues par des enfants du pouvoir, dont la gestion mériterait, plus que tout, un
faisceau de lumière. Entre les émigrés qui rapportent ce qu’ils gagnent ailleurs et les vulgaires privilégiés qui planquent
des sommes faramineuses à l’étranger, un ancien émigré devrait savoir où doivent mener des enquêtes, si seulement elles
avaient pour unique motivation l’intérêt du pays dans la légalité et le respect de l’égalité des citoyens.
Abou Abel THIAM