Nadems diagnostique le visage actuel du Sénég
Le président de la Nouvelle alliance démocratique du Sénégal (Nadems), Samba Kara Ndiaye, n’a pas mis de gants pour attaquer avec vigueur Me Wade ainsi que sa gestion. D’ailleurs, selon lui, entre deux mandats présidentiels, c’est la «Waddenzee». Par Astou Winnie BEYE
«Entre deux mandats présidentiels, c’est la Waddenzee». Cette phrase de Samba Kara Ndiaye, président de la Nouvelle alliance démocratique du Sénégal (Nadems) indique, de prime abord, sa position sur le terrain politique sénégalais. De New-York, M. Ndiaye affirme que «l’économie sénégalaise est écrasée par le service d’une «dette odieuse», contractée pour des objectifs spéculatifs, qui profitent aux créanciers internationaux et à quelques banquiers de la place». Il s’y ajoute que cette économie «se caractérise par une insuffisance criante d’investissements créateurs d’emplois, tandis que les privilégiés mettent leur épargne à l’abri dans les banques étrangères. Quant aux investisseurs étrangers, ils ne se bousculent pas, car ils craignent les explosions sociales récurrentes et l’influence grandissante des Wade».
Une analyse qui le mène à indiquer qu’il existe plusieurs Sénégal : «Celui des grandes familles de plus en plus riches de la bourgeoisie économique et des sphères dirigeantes de l’Etat (Armée, Police, haute administration), rassemblées autour de la plus puissante d’entre elles, la famille Wade de la dynastie libérale; le Sénégal des pauvres du monde rural et des bidonvilles, de loin les plus nombreux des Sénégalais, où l’on trouve les travailleurs, salariés ou non, dont les revenus sont environ dix fois inférieurs au salaire moyen européen, ainsi que tous les chômeurs, déclassés, migrants de l’exode rural sans emplois qui vivent dans une véritable misère ; enfin le Sénégal des classes moyennes, qui assument difficilement les tâches courantes de gestion, d’administration et d’organisation dans tous les secteurs d’activité, notamment dans les services publics, notoirement insuffisants et mal équipés.» Par conséquent, pour Samba Kara Ndiaye, il ne faut donc pas s’étonner du très mauvais classement du Sénégal dans l’indice de développement humain établi par le Pnud ni du retard qu’il a pris dans ce domaine par rapport à la Côte d’Ivoire et le Mali.
Si l’on se fie à sa déclaration, «cette situation a ainsi débouché le 19 mars 2000 sur une monarchie absolue, à la tête d’un pays plus corrompu que jamais dans son histoire : le roi Wade a aussi un pouvoir économique prépondérant puisque la famille présidentielle, enrichie par le prélèvement de rentes régaliennes systématiques, contrôle les plus puissants groupes économiques et financiers du pays». Et depuis 2007, poursuit le leader de Nadems, «cette monarchie laisse toute liberté d’action aux grands groupes financiers et industriels des princes de Dubaï et d’ailleurs, alliés aux principaux secteurs de la bourgeoisie malsaine des pays du Golf ». Et d’ajouter : «L’explosion du tourisme sexuel à outrance, des dégradations des mœurs et de nos valeurs fondamentales en sont très révélateurs de la Waddenzee».
«Ces crises politiques et sociales ont de graves conséquences », indique M. Ndiaye et c’est pourquoi, il indique que le mouvement de la Nouvelle alliance démocratique du Sénégal, dans le cadre du partenariat et d’une alliance décisive a conclu, avec d’autres organisations, un accord d’association qui prévoit une alternance générationnelle dans un Sénégal libre. (le quotidien)