Karim ne gère pas de l'argent
Lobs n°1038 du 02/03/07 PAGE 5 signé par Serigne Saliou SAMB
Tel un père de famille bienveillant enverssa progéniture,Wade a placé Karim sous son aîle protectrice.Le Président de la République affirme à qui veut l'entendre queson fils ne gère pas des sous."Il n'est dans aucunposte où il a des rapports avec l'argent".
Son fils n'intervient que dans 2 structures;l'ANOCI et l'aéroport de Diass qui est conçu par le fils diplômé en ingénierie financière à la Sorbonne et qui est banquier en même temps.Wade révèle que les travaux dont le gestionaire se trouve à Francfort (RFA)sont financés par la BMCE du Maroc
Ilassure qu'il a aucune possibilité de détournements de fonds dans ce chantier.
L’alternance dans la gestion des affaires publiques, par la voie des élections, marque un temps fort dans le déroulement de tout processus démocratique. Elle n’est pas une fin mais plutôt une étape susceptible d’être à son tour alternée. Dès lors, considérer le changement survenu en 2000, comme une modalité aboutie de dévolution du pouvoir, un parachèvement de la démocratie procède d’une mauvaise perception du système. Du chemin reste à faire, non pour réussir une identification totale entre gouvernés et gouvernants, but poursuivi dans la démocratie, mais d’asseoir les règles d’une cohabitation entre majorité et opposition, la prise en compte des opinions de tous. Tout e autre tentative procéderait d’une prétention injustifiée, d’un leurre. Les anciennes démocraties dites populaires de l’Europe de l’Est en ont vécu la traumatisante expérience.
Mardi 20 février 2007, à un mois, jour pour jour du septième anniversaire de l’appel de Diouf à Me Abdoulaye Wade, pour le féliciter de sa victoire, force est de constater que beaucoup reste à faire dans les chantiers de la démocratie. Des fritures se signalent sur la ligne. Les interdictions dans la jouissance de droits inscrits dans la Constitution (il en est de la marche) sont la norme et les autorisations l’exception. Les hommes et femmes des médias, organes d’information dont le rôle est d’éclairer et de soutenir le processus démocratique, ont plus fréquenté que par le passé les locaux de la Division des investigations criminelles (Dic). Infortune partagée avec les politiques. Les studios de Sud Fm ont été investis par les forces de police, une édition de Sud quotidien saisie, des professionnels de l’Information traînés devant les tribunaux au motif fallacieux d’atteinte à la sécurité de l’Etat, de publication de documents confidentiels. La liste est longue de tracasseries policières dirigées contre des journalistes et techniciens de la communication sociale. La justice, dernier rempart perd de sa sérénité. Poussée par des vents contraires, elle navigue, difficilement, dans une mer en furie.
Les rapports entre le pouvoir et l’opposition ne sont pas au mieux. Le dialogue nécessaire entre acteurs politiques piétine. La recherche du consensus sur des questions majeures comme l’organisation des élections libres et régulières se heurte à la politique du fait accompli et au subjectivisme. L’affirmation et la défense des valeurs de la République ne sont pas érigées en paradigmes. L’électoralisme, le choix du parti au détriment de l’Etat ou du bien commun ont fini de briser la confiance entre acteurs du jeu politique. L’écoute des autres composantes des secteurs économique et social reste insuffisante. Le traitement de la crise de l’éducation, des maux qui frappent l’industrie, le paysannat, les jeunes et les femmes, emprunte souvent des voies de contournement embouteillées.
Le Sénégal n’est pas en manque de démocratie. Il accuse un retard sur sa feuille de route. La seule idée que le pouvoir suprême d’Etat, exercé aujourd’hui par un homme qui a souffert des avatars d’une démocratie proclamée et non vécue pendant des décennies puisse laisser se déliter les acquis, fait froid au dos. La liberté n’est pas fille du désordre, comme certains zélateurs du Prince tentent de le faire croire. Le pays a mûri et ce serait désespérer le monde que d’offrir, là où l’espérance de nouveaux pas franchis luit, le spectacle d’une démocratie affaissée au soir du 25 février.