à la lettre ouverte de Karim Wade
‘Réponse ouverte à Karim Meissa Wade’
Karim,
Votre lettre ouverte adressée aux citoyens sénégalais n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, elle nous dévoile d’emblée votre méconnaissance des réalités du pays, des besoins et aspirations du peuple. M. Wade, si vous êtes ‘la cible d’attaques profondément injustes’ par le simple fait d’être un citoyen que le Président a appelé pour servir son pays, alors là, nous avons tous tort de vous en vouloir car après tout, l’intérêt du Sénégal passe en premier et vous avez votre place dans ce gouvernement tout autant que ces autres ministres de la République si vous en avez les compétences bien sûr !
Que vous reproche donc le peuple sénégalais, vous et votre père ? Vous-même reconnaissez que ‘Jamais dans l'histoire du Sénégal, un homme public n’a reçu, autant de coups’ alors vous devriez évidemment savoir que jamais dans notre histoire un homme n’a eu autant de faveurs : Président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (Anoci) ; ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie. Etes-vous un super homme dont le père peut se passer des compétences de dignes fils de la nation en saucissonnant nos ministères pour votre grande prétention d’homme à tout faire ? Dire que rien ne vous a été donné est un pur mensonge !!!
Karim, si vous êtes ‘l'objet de graves accusations’, ‘sanctionné sans être entendu’, ‘jugé dans des procès sans défense’, ‘condamné sans recours possible’ eh bien, vous méconnaissez le peuple sénégalais qui est loin d’être amnésique. Nous n’avons pas oublié la mascarade des députés de votre père qui ont sacrifié votre ancien camarade de parti Maky Sall qui avait commis l’erreur de vous convoquer à l'hémicycle ; nous attendons toujours le vrai bilan.
Karim, vous n’êtes pas une ‘petite personne’ car votre père a tout fait pour que vous sortiez du lot des Sénégalais et arrêtez d’insulter la croyance de ces derniers qui savent distinguer la volonté divine (accidents…) de vos propres responsabilités dans la gestion de notre pays.
Karim, nous pardonner relève d’un véritable manque de respect au peuple sénégalais !!! C’est à vous de nous demander pardon ! Au nom de votre père, demandez-nous pardon d’utiliser les moyens de l’Etat pour vous placer au-dessus de tout le monde. En son nom propre, demandez-nous pardon pour sa prétention d’avoir un fils plus intelligent que les autres Sénégalais ; demandez-nous pardon pour votre gestion gabegique du pouvoir. Demandez-nous pardon pour tout le mal que votre père et son régime font endurer au peuple sénégalais. Enfin SUPER KARIM, demandez-nous pardon d’être incapable de résoudre le problème énergétique qui nous vaut des morts dans les hôpitaux, des commerces en faillite… .
Karim, où étiez-vous durant le ‘combat pour l’approfondissement de la démocratie et pour la conquête des droits individuels et collectifs’ ? Ceux qui ont ‘choisi la difficulté’ portent le nom de calots bleus qui ont tout fait pour ton père ; ils portent le nom de ces millions de jeunes qui couraient derrière la voiture de ton père grand opposant à l’époque ; ils portent également le nom de ces jeunes valeureux soldats qui défendent nos frontières… Ceux qui ont vraiment refusé ‘le scénario de la facilité’ sont eux aussi des fils de quelqu’un et pourtant ils ont choisi d’écrire leur propre histoire. Je me fais ici le grand plaisir de vous donner l’exemple de Cheikh Bamba Dieye, fils de feu Cheikh Abiboulaye Dieye fondateur du Front pour le socialisme et la démocratie Benno Jubel. Contrairement à vous, il s’est toujours battu à côté de son père en occupant des postes électifs jusqu’à lui succéder démocratiquement suite à son décès tragique. Ce même fils de quelqu’un se bat aujourd’hui à côté du peuple sénégalais pour ôter les chaînes d’une république prise en otage par votre père et ses arrivistes comme vous Karim !!!
Pour conclure Karim, si le travail vous ‘occupe nuit et jour’ alors que les jeunes peinent à trouver du travail et que le coût de la vie augmente…, remettez-vous en question !!! Au fait, ‘doomu baye’ je vois que vous avez retenu la leçon des élections locales : ’Le pouvoir ne s’hérite pas, il se conquiert par la voix des urnes.’ Permettez-moi de profiter de cette occasion pour féliciter et encourager la jeunesse de mon pays qui est prête à tout pour défendre les intérêts de toute une nation.
Bonne fin de règne !!!
Cheikh Moubarack WADE (à Nice)
LETTRE OUVERTE DE KARIM WADE AUX SENEGALAIS : Une pilule amère, difficile à avaler Créé le 6 Juillet à 12:35
Sous la pression des événements populaires des 23 et 27 juin 2011 qui ont mis en exergue la résolution d'un vaillant peuple à combattre la forfaiture et le défaut de prise en charge réelle de ses préoccupations, Karim Wade essaie, de guerre lasse, dans une lettre ouverte aux Sénégalais, de se proclamer chantre de la démocratie. "Le sentiment démocratique est très fort chez nous et il n'y a qu'un seul chemin pour accéder au pouvoir:celui des urnes" le contexte politique de rejet systématique par le peuple souverain du projet de loi instituant le ticket présidentiel est-il la cause de la nouvelle posture de Karim Wade?
Manifestement, devant la certitude d’une débâcle électorale en 2012,ce projet de loi unique et inique était une tentative dérobée de détournement du suffrage des Sénégalais par l'orchestration d'un hold-up électoral de la pure espèce pour la conservation d'un pouvoir d'un régime décadent.
Si Karim Wade était un démocrate comme il le proclame urbi et orbi, aujourd’hui, pourquoi ne s'est-il pas opposé à un tel projet et à la forme utilisée pour l'instituer, étant entendu qu'il est bien l'alpha et l'oméga du régime actuel ? Tout au contraire, il a eu, indubitablement, à accréditer le projet de loi de modification constitutionnelle instaurant l'élection simultanée d'un président et d'un vice-président avec seulement moins du quart du corps électoral ?
La vraie question que les Sénégalais devraient se poser, de nos jours, est de savoir quel sort devrait-on réserver à un régime en fin de mandat pris en flagrant délit de vol ?
Au demeurant, le seul fait d'évoquer dans notre pays, être contre une dévolution monarchique du pouvoir, constitue en soi une auto-culpabilisation et par conséquent une intention cachée, mais bien réelle d’hériter le pouvoir, dans la mesure où la dévolution monarchique d'un pouvoir ne s'est jamais posée au Sénégal depuis l'indépendance sauf, un temps soit peu,avec l’article 35 de la constitution abrogée il y’a plus de 30 années. C'est dire que cette correspondance de Karim Wade aux Sénégalais devrait plutôt s'adresser à son père qui, en d'autres temps, évoquait Bush père et Bush fils et définissait Karim Wade comme le meilleur parmi les meilleurs Sénégalais au point de lui faire occuper tous les secteurs stratégiques pour le développement économique et social du Sénégal.
L’autre vraie question que les Sénégalais devraient se poser serait de savoir quel est le véritable statut de Karim Wade au sein du régime, au-delà de ses nombreuses fonctions ministérielles, étant donné qu'il ne subit aucun contrôle, ni ne rend compte à aucune institution de la république.
Si la dévolution du pouvoir par la tentative de modification constitutionnelle instituant l'élection simultanée d'un président et d'un vice-président a avorté sous la pression populaire justifiant la nouvelle posture d'un démocrate avéré de Karim Wade (autres temps, autres moeurs), l’exercice actuel du pouvoir a été toujours d'essence monarchique au vu du statut du fils du président au coeur du régime.
Plutôt que de se morfondre et se mettre au banc des opprimés jusqu’à vouloir accorder paradoxalement le pardon à certains caciques pourfendeurs sénégalais gardiens du temple, Karim Wade et son père devrait solliciter le pardon du peuple dont ils ont voulu abuser de l’indulgence en tentant de faire passer par la ruse un projet de loi de nature autocratique qui devrait nous conduire vers la réhabilitation de l’article 35 de la constitution abrogée.
Kadialy GASSAMA
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque
Réponse à la lettre ouverte du Ministre d’état Karim Wade
Monsieur le Ministre d’Etat, c’est avec beaucoup d’intérêt et de curiosité que je me suis hâtée à prendre connaissance de la lettre adressée à nous pauvres sénégalais.
La simple passante sur terre que je suis, pour reprendre vos termes, fut ahurie de constater le vide de ce long texte bon à la poubelle où se trouvât le défunt projet de loi sur la vice- présidence.
Je m’attendais Monsieur le Ministre d’Etat que vous vous soulagez de toutes ses responsabilités, oh combien lourdes pour vos frêles épaules.
Je m’attendais Monsieur le Ministre d’état, que publiquement et solennellement, vous vous adressez aux pauvres passants sur terre que nous sommes, pour annoncer votre retrait définitif des affaires publiques
Enfin, je m’attendais Monsieur le Ministre d’Etat, à ce que vous retiriez les propos tenus chez votre ami transhumant Serigine Mbacké Ndiaye. Propos qui renseignent à suffisance de votre immaturité et ignorance de la réalité sénégalaise. Ou simplement, serait-ce un déni de la réalité !!!
Monsieur le Ministre d’Etat, penser une seconde qu’accuser l’opposition en ces moments de révolte pourrait faire renverser la tendance, c’est sous- estimer le peuple sénégalais et même à la limite le mépriser comme vous savez si bien le faire. Il est dit que le peuple apprend de par les expériences, et ces sommes d’expériences donnent lieu à un éveil, à une maturité et à une conscience sociale de la population. Soyez conscient Monsieur le Ministre d’Etat qu’une nouvelle aube s’est levée et le Sénégalais reste convaincu que le pouvoir c’est lui et il confère une partie de ce pouvoir à une personne à qui il a confiance
Le peuple sénégalais espérait avec la gestion de Son excellence Monsieur le président de la République voir le bout du tunnel, mais des tunnels ils en ont vu un qui est impraticable à la moindre goutte de pluie.
Monsieur le Ministre d’Etat, le pays tend vers une implosion sociale consécutive à une accumulation de colères, de déceptions et de frustrations. Cela peut se traduire par la violence qui est le stade suprême du mécontentement populaire.
« Au besoin, Ami est bon », ton clin d’œil à nous pauvres citoyens me rappelle mes cours de publicité, c’est comme faire un clin d’œil à une femme dans le noir. Vous l’avez dit vous-même : le peuple sénégalais ne vous porte pas dans son cœur
Last but not least, votre ami Cheikh Diallo à beau vouloir comprimer sa belle pertinente plume pour vous faire porter la paternité de cette longue lettre, hélas… le Sénégalais est à milles lieux d’être dupe.
Pour paraphraser Hillary Clinton s’adressant aux dirigeants africains, notre Président fait plus attention à sa longévité au pouvoir et pas assez de l’héritage qu’il laisse pour l’avenir de ce pays.
Adji Mergane Kanouté
Secrétaire Politique Uds/Innovation