L’overdose de grève
Afrik.com : Jeudi 21 Mai 2009
Christel Sassou et Karim Wade, deux fils de présidents contestés
Les fils des présidents congolais et sénégalais, Christel Sassou et Karim Wade, ont de hautes ambitions politiques. Ils ambitionnent d’occuper les fonctions de leurs pères. Doit-on le leur reprocher ? Billet d’humeur.
Ils ne se connaissent peut-être pas, et pourtant ils ont des points communs : l’un et l’autre sont fils de présidents en exercice ; l’un et l’autre ont des ambitions politiques, avec le plus personnel des objectifs : la présidence ; l’un et l’autre sont sous les feux des critiques - "Le Congo n’est ni l’ex-Zaïre ni le Togo" ; "Karim Wade se prépare à succéder à son père" ; "La mère de Christel Sassou n’est pas Congolaise" ; "Celle de Karim Wade non plus", etc.
Si le premier est passionné par la Sape (ce qui est naturel pour un Congolais), flambeur, - il aurait dépensé 3,6 millions d’euros en une semaine -, le deuxième, lui, a un style décontracté et est très pudique - il n’accepte pas que l’on photographie sa famille sans sa permission. Si le pétrolier multiplie les initiatives pour se faire connaître - notamment son récent forum à Paris pour la consolidation de la paix au Congo-Brazzaville (un non-événement couteux) -, l’expert en finances, lui, baigne déjà dans la politique —il est depuis peu ministre d’Etat ; aussitôt il s’est attaqué au dossier d’Air Sénégal.
Si Christel Sassou ne dit mot sur son rythme de travail, Karim Wade, lui, est très bosseur. Aux dires de son entourage et de la presse locale, il ne dort que quatre heures par jour ; il est capable de réveiller un collaborateur à trois heures du matin, pour un détail. Ne dit-il pas : "Le diable est dans les détails" ? Il est l’auteur d’un slogan qui fait mouche : "Génération du concret". Et il ne parle que du "concret".
Un déni de démocratie
Mais, au-delà de tout parallèle ou de toute critique, c’est un déni de démocratie que de les disqualifier d’avance, sous prétexte qu’ils sont fils de présidents. Non, ils n’ont pas choisi leurs parents. Chacun a le droit d’assumer des responsabilités dans son pays. Les critiques dont ils sont l’objet relèvent davantage d’une morale élastique. Des critiques à géométrie variable, sans plus. Sinon que dire de Georges W Bush ? Celui-ci est l’un des successeurs de son père, et nul doute qu’il s’y préparait pendant que son père était au pouvoir. Se présenter à la magistrature suprême, surtout dans une démocratie, est une décision qui ne s’improvise pas. Certes le Congo et le Sénégal ne sont pas les USA ! On serait même tenté de dire que ces pays africains sont des démocraties fictives. Il n’en demeure pas moins que l’embryon démocratique germe dans le ventre du Congo et du Sénégal. Et c’est faire preuve d’honnêteté intellectuelle et de bon sens que de le reconnaître. A quoi bon s’auto-flageller continuellement ? Une élection - la condition nécessaire de la démocratie - peut être entachée d’irrégularités, mais c’est déjà un pas en avant que d’avoir été organisée (Et puis, aucune élection au monde n’est propre, tant elle ne favorise que les candidats aux gros moyens. Barack Obama n’aurait pas été élu s’il avait été un candidat indépendant aux partis démocrate et républicain. En France, aucun président ne sortira de la LCR, de LO ou des Verts. N’est-ce pas une injustice inhérente à la démocratie ?).
Le deuxième argument ronchonné par les âmes frustrées - Christel Sassou et Karim Wade sont de mères étrangères au Congo et au Sénégal, en conséquence ils ne peuvent prétendre un jour briguer la présidence de la République - est immonde. Que penser de Barack Obama et de Nicolas Sarkozy ? Ces deux hommes ont des racines venues d’ailleurs, mais ils sont à la tête de deux grands pays. Les Africains auraient tort de ne pas s’en inspirer, car l’homme du vingt-et-unième siècle est mondial...
Le problème chez les Africains, c’est qu’ils applaudissent lorsque l’un des leurs est nommé ministre ou occupe un poste important dans un pays européen - le maire de Rottherdam est d’origine marocaine, pour ne citer que cet exemple. Mais leur ton devient acerbe quand il s’agit de promouvoir dans leur propre pays un homme ou une femme aux racines étrangères. C’est une belle contradiction. Il faudra que les Africains apprennent à juger leurs responsables, ou ceux qui prétendent assumer des responsabilités éminentes, non pas sur ce qu’ils sont, mais sur leurs qualités et projets. Ont-ils une vision pour leur pays ? Si oui, leurs idées méritent d’être commentées et discutées. Si non, les fils-présidents ne sont que des personnages fabriqués d’un théâtre soporifique.
Une autre question est sans conteste légitime : les fils-présidents profitent-ils de leur statut pour parvenir à leurs fins ? La réponse est sans ambages"oui". Les structures et la logistique du moment servent de rampe de lancement à leurs fusées d’ambitions politiques. Un facile accès aux médias ; une facilité de voyager à travers le monde ; des contacts avec les personnalités du monde ; etc. En juin 2004, Karim Wade est précipité sur le devant de la scène par son père. C’est à lui en effet que revient la tâche de préparer le onzième sommet, à Dakar, de l’OCI, une instance regroupant 57 pays musulmans. Si le but officiel est de se démarquer des investisseurs traditionnels, la France et les USA, pour attrayer ceux des pays du Moyen-Orient, le but officieux est de le faire connaître, puisqu’il aura le privilège de négocier les contrats. Karim Wade ne le cache pas, il est ami avec le roi du Maroc. Ensemble, ils font du ski. Une telle image pourrait séduire à jamais, "voilà le président qu’il nous faut, il est connu dans le monde entier, il côtoie déjà les grands"... Sa "Génération du concret" est devenue, peu à peu, une formation politique.
Christel Sassou, lui, est chef de parti, réprésenté à l’Assemblée par pas moins de sept députés. Certains d’entre eux avaient été élus grâce à la pression exercée sur leurs adversaires politiques, lesquels avaient dû retirer leur candidature. Un déni de démocratie. Par ailleurs, son Forum pour la consolidation de la paix au Congo-Brazzaville, avait pour but inavoué de le mettre en orbite. Un événement superfétatoire et coûteux. Qui plus est, aux frais de l’Etat congolais — les déniers publics au service d’un intérêt particulier : inadmissible ! C’est un hors-sujet que de parler de "Paix" ou de "Reconciliation nationales" — deux termes inappropriés. Non, les Congolais ne sont pas ennemis les uns contre les autres ; les guerres civiles de 97-98 ne se justifient pas par le régionalisme ou le tribalisme, mais par les intérêts pétroliers, un point c’est tout. Il eût fallu parler d’un autre sujet, plus important celui-là, le désert professionnel que traversent des centaines de milliers de jeunes.
Bien sûr, l’homme politique privé de tous ces privilèges est handicapé par rapport aux fils-présidents. Surtout quand il ne peut exposer facilement ses idées ou ses opinions dans les médias ; surtout quand il ne peut tenir meeting par faute de moyens ; surtout quand il apprend sur le site Internet de Global Witness - une ONG qui milite contre la corruption - que Christel Sassou a fait des dépenses somptuaires grâce à un compte offshore -bénéficiaire indirect de recettes pétrolières de l’Etat -, etc.
Les hommes politiques ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes
Le Congo et le Sénégal fourmillent de partis politiques — plus de cent partis pour chaque pays —, mais leurs messages sont sinon illisibles, du moins confus. Si le Sénégal a pris des mesures dès 1981 afin de limiter la prolifération des partis politiques, en relevant notamment le montant de la caution exigée pour les candidats, le Congo commence à peine à plancher sur ce sujet. Dernièrement, dans le cadre de la concertation nationale, le gouvernement a prévu de ne financer que dix-huit partis, ce qui est déjà trop, pour une population de quatre millions.
Pour ne prendre que l’exemple du Congo-Brazzaville, dans les années 90, plusieurs intellectuels pensaient que SASSOU-LISSOUBA-KOLELAS constituaient le triangle des Bermudes congolais. Une erreur de jugement. En fait, c’est toute la classe politique qui est un océan abyssal, dévoreur d’espoir. Les femmes et les hommes politiques congolais manient difficilement l’imparfait du subjonctif ; ils abusent en revanche de la litote et la paraphrase... Le verbe terne les étreint. Le diagnostic et l’analyse les rébutent. Tous les candidats ou presque, à l’élection présidentielle du 12 juillet prochain, proposent d’indéminiser les chômeurs. Soit ! Mais c’est une pure démagogie, car pour percevoir une allocation de chômage, on doit avoir cotisé. Or, la majorité des chômeurs congolais, de 20 à 60 ans, n’ont jamais travaillé de leur vie.
A défaut d’élever des monuments durables, les femmes et les hommes politiques congolais ont bâti des archipels d’intérêts. Ils sont obsédés par les 4x4, les 607 blindées, les claquements de portière, les protocoles, etc. Leur livre de chevet pourrait être Le Tambour de Gunter Grass, tant les femmes et les hommes politiques congolais ressemblent à Oscar, le héros, lequel refuse de grandir... Non pas par la taille, mais intellectuellement, philosophiquement, politiquement... Le drame dans toute sa splendeur, c’est que ces trente dernières années, ils se déterminent par rapport à Denis Sassou Nguesso : pour ou contre. Evidemment, l’homme en profite pour les manipuler ou jouer de leur vie. Aujourd’hui, il les nomme ministres ; demain, ils les envoie au Conseil constitutionnel - une voie de garage.
Ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Quand un pays souffre d’un manque de fortes personnalités, il court le risque d’appartenir à un homme une famille un clan. L’opposition n’y est plus. C’est le cas du berceau des idées politiques : l’Italie. Oui, ce grand pays appartient désormais à Silvio Berlusconi, et pour cause, personne n’est là pour le contredire avec des mots forts.
L’Afrique doit pondre les hommes politiques de demain, et cela passe par l’éradication des idées préconcues. Tel père n’est pas forcément tel fils.
Auteur: Bedel Baouna
Quel âge atout ?
Souleymane Jules Diop Jeudi 21 Mai 2009
« Il me semble, bercé par ce choc monotone,
qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part »
BAUDELAIRE
Les rédacteurs des Assises nationales sont des gens intelligents. Mais ils ont dit, en l’occurrence, une bêtise qu’il faut vite corriger. Si le choix m’était proposé, je préférerais de loin un autocrate en fin de parcours à un dictateur à la fleur de l’âge. Tout comme il me parait plus souhaitable d’avoir un mégalomane assoiffé de pouvoir à 83 ans, en étant sûr qu’il n’en a pas pour longtemps, plutôt que d’avoir à supporter son clone de 41 ans. C’est presqu’une moquerie que de nous dire qu’Abdoulaye Wade aurait mieux fait de devenir président de la République beaucoup plus tôt. A quoi je réponds que le banditisme n’est pas un monopole des gens âgés, loin s’en faut. Après les dégâts qu’il nous a causés, le président de la République aurait été mieux avisé d’arriver bien plus tard, puisque nous trouvons les neuf années passées à la tête du pays insupportables. Il s’ajoute, et je peux en témoigner par le nombre de confidences que je reçois toutes les semaines, que c’est chez les gens de sa génération qu’Abdoulaye Wade suscite le plus la colère et l’incompréhension. Sa capacité à se dédire et à se ridiculiser suscite tous les jours l’effroi de ses semblables. Il le sait si bien qu’il ne s’entoure que de jeunes délinquants.
Les propositions contenues dans le rapport des Assises sont sans doute d’excellente facture, comme on s’en apercevra bientôt. Mais celle de la limitation de l’âge des candidats n’honore pas ses rédacteurs. Puisque pour une simple question de cohérence intellectuelle, on ne peut pas avoir demandé à Amadou Makhtar Mbow de présider les Assises, ce qu’il a fait à mon avis avec une grande hauteur d’esprit et le déclarer par la suite inapte à devenir président de la République. D’expérience, les plus graves dérives de ce monde ont été le fait d’hommes arrivés au pouvoir trop tôt, pas trop tard. Abdoulaye Wade en est l’exception malheureuse.
J’attribue la maladresse au traumatisme causé par la présidence d’Abdoulaye Wade, en me disant qu’il est bien réel. Une des propositions qui n’a pas été retenue -heureusement- était de soumettre tous les candidats à la présidence de la République à une expertise psychiatrique. Mais puisqu’en la matière, on ne peut pas imposer à un candidat son psychiatre, on imagine de là le marché de dupe que cette disposition pouvait ouvrir aux futurs candidats. Quand le gouvernement a fait appel à un expert en balistique pour élucider le meurtre de Me Babacar Sèye en 1993, Abdoulaye Wade avait, lui aussi, trouvé son expert en « balistique ». Ce n’était personne d’autre que l’actuel président de l’Ascosen, Momar Ndao, qui ne connaissait cette science que de nom.
C’est pourquoi ceux qui pensent qu’il faut choisir les chefs d’Etat à un plus jeune âge avant qu’ils ne deviennent des voyous à un âge plus avancé se trompent en la matière. On ne peut pas, à partir d’un chiffre somme toute aléatoire -puisque certains peuvent le changer comme ils veulent- décider de l’avenir d’un pays. L’ancienneté terrestre ne peut pas être un handicap. Le problème d’Abdoulaye Wade est d’une autre nature, puisque nous ne savons pas, à ce jour, quand et où le monarque est né. Ce qui rend la tâche encore plus ardue. Ses hagiographes, très divisés sur la question, survolent cet espace nuageux avec la plus grande prudence, de peur de tomber dans le vide.
Mais on peut perdre la tête à 70 ans comme on peut la perdre à 35 ans. Et ce serait une erreur monumentale que de nous priver de l’expériance de tous ceux qui ont plus de 70 ans, par la faute d’un seul homme. Ce que nous devons veiller à faire et c’est ce qui est valable en la nature, c’est de créer des mécanismes juridiques qui permettent de constater l’incapacité d’un président de la République. Il y a, ces derniers jours, des pratiques peu rassurantes quand elles s’observent au sommet d’un Etat. On pouvait imaginer les tâtonnements observés lors de la formation du gouvernement liés à la démission surprise de Hadjibou Soumaré. Mais ce qui se passe avec le vote de la loi instituant la vice-présidence est plutôt alarmant. Si Abdoulaye Wade s’empresse avec autant de maladresse à se désigner un successeur, c’est qu’il se passe quelque chose. Ils disent qu’ils le font « parce que tout peut arriver », mais tout peut toujours arriver. Ce n’est donc pas une raison suffisante.
Ce qui aggrave la situation avec un homme comme Wade, c’est qu’il est médiocre et s’entoure de médiocres comme lui. Et puisqu’il est seul à décider, il ne peut jamais savoir quand une décision est bonne et quand elle est mauvaise. Je discutais cette dernière semaine avec un de ses principaux collaborateurs, en pensant que le président de la République a été la victime de la mauvaise qualité de ses conseillers juridiques lors de la rédaction du projet de loi portant création du poste de vice-président. Mais la réponse est non. Puisqu’il se prend pour un expert de la chose à juger, Abdoulaye Wade a passé un week-end laborieux face à ses feuilles noircies, rédigeant, corrigeant des pages entières d’exposés des motifs sans jamais se lasser. L’expert juridique s’évertuait à expliquer qu’il souhaitait faire la promotion de la « femme » sans qu’on le lui demande. Quand il produit de la nourriture intellectuelle en si grande abondance, ses ministres la bénissent et s’en gavent sans discernement aucun. Ce n’est qu’une fois que l’opinion s’en est indignée que le projet loi a été retiré du site du gouvernement et modifié en catimini. Il connaitra un autre toilettage, avant de passer au vote des députés. Souleymane Ndéné Ndiaye, qui n’est pas de meilleure qualité intellectuelle, ne verra même pas passer la dernière mouture. A ce point malmené, le texte méritait un petit repos. Mais c’était sans compter avec l’expertise d’Abdoulaye Wade. Puisqu’il tient à ce qu’on reconnaisse sa supériorité sur tout, l’homme passera sa plume lumineuse sur la nouvelle loi avant son arrivée au Sénat. Le résultat est que la loi adoptée en Conseil des ministres est différente de celle votée par les députés, différente de celle votée par les sénateurs. Quand viendra le moment de la promulguer, le professeur de génie promet d’y ajouter une nouvelle touche lumineuse, pour la postérité. Les étudiants de l’Enam en sont abasourdis et ne s’en cachent pas. Ils sont catastrophés par autant de légèreté.
Le problème d’Abdoulaye Wade, c’est peut-être d’avoir passé trop de temps à l’école, dans quoi il fait jeu égal avec son Premier ministre. Juste Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a mis 13 ans après son baccalauréat pour devenir avocat, peut-il se vanter qu’à l’âge où il est devenu Premier ministre, Abdoulaye Wade était encore sur les bancs de l’université.
La sagesse veut que quand on est si peu doté en intelligence, l’on s’entoure de gens doués. Mais en la matière, le président de la République ne peut compter que sur le sémillant Pape Samba Mboup et son fils Karim qui, en se penchant, fait jaillir toute sa lumière sur le cerveau de son père.
Les résultats de cette prodigieuse épopée familiale sont affolants. Avec près de 400 milliards de francs Cfa investis dans la Goana, la production céréalière du Sénégal a baissé de 20% l’année dernière. Rappelez-vous quand même que la saison à peine terminée, le chef de l’Etat a organisé sur la Place de l’indépendance une grande fête de la moisson dans laquelle s’étaient plutôt distinguées les tomates en plastique importées de Chine. Il vient d’emprunter à Khaddafi sa révolution verte sans plus de conviction.
Peut-être croit-il sincèrement qu’il lui suffit de commander aux moissons pour qu’elles croissent et murissent. Mais rendez-vous compte que pour la même année, la production céréalière de l’Afrique de l’Ouest a augmenté de 13,7%. Le Mali et le Burkina Faso ont fait mieux que nous, sans grand bruit. Le budget général de chacun de ces Etat est presqu’égal à la totalité des sommes investies pour la seule Goana. J’en parlais avec un haut fonctionnaire de la Présidence de la République, qui a eu du mal à me cacher sa colère. Comme dans de nombreux cas, « il appelle les experts, il leur dit voilà ce que je veux. Puisqu’ils veulent avant tout sauver leurs places, même s’il dit des bêtises, ils ne le contredisent pas », s’insurge mon interlocuteur.
C’est pourquoi je reste convaincu que c’est à Abdoulaye Wade qu’il faut s’en prendre, pas à son âge. Ceux qui ont commémoré ces derniers jours la mort de Me Babacar Sèye se rendent bien compte de ce dont, plus jeune, cet homme était capable. Nous devons donc bénir le ciel de nous l’avoir imposé si tard.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
Seneweb.com : Jeudi 21 Mai 2009
L’overdose de grève dans l’ Education et la Santé.
La grève est un droit reconnu par la législation sénégalaise. Elle est un instrument qui permet de contraindre un employeur (Etat, patron) à satisfaire des revendications pour améliorer les intérêts matériels et moraux du travailleur. L’expérience a montré qu’elle est utile et a servi à conquérir beaucoup d’autres avantages pour les ouvriers et fonctionnaires. C’est une sorte d’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des employeurs. Mais le risque, c’est de lui faire perdre tout effet de persuasion ou de dissuasion si on en use et abuse. Une arme aussi fatale soit-elle peut produire un effet boomerang.
C’est le cas, aujourd’hui, notamment dans les secteurs stratégiques de la santé et de l’éducation. La grève y est tellement récurrente qu’elle relève presque d’une banalité affligeante dans ces deux maillons essentiels de la vie sociale. Une société malade et ignorante est une société bloquée et fatalement régressive.
La santé et l’éducation valent bien tous les sacrifices du monde car ce sont des sacerdoces où la première valeur réside dans le don de soi et le dépassement eu égard aux enjeux sociétaux et vitaux qui y sont attachés. Ceux qui cherchent de l’argent facile ne vont pas prioritairement dans ces métiers financièrement ingrats mais humainement exaltants. Le réconfort y est d’abord moral avant toute autre considération. Soulager la détresse et faire reculer les limites de l’obscurantisme sont plus valorisants que quelques billets de banque. Il est vrai que l’on travaille pour améliorer ses conditions de vie mais pas au prix de toutes les désinvoltures possibles.
La décision de grève est souvent prise à la légère par quelques tout-puissants leaders syndicaux. Quelques syndicalistes de la santé ont eu raison de dénoncer le dernier mot d’ordre de grève pour absence de concertation large et d’inopportunité. Pendant ce temps, du côté de l’éducation, les syndicalistes ont eu le malin plaisir d’appeler à la grève le jour de l’audience avec le Premier Ministre à qui ils avaient demandé d’aller, disent-ils, consulter leur base. Ils ont la gâchette revendicative trop facile.
Jusqu’ici le système sanitaire et éducatif sénégalais était apprécié au-delà même de nos frontières mais aujourd’hui la qualité de nos diplômes et nos soins est remise en cause, faute de quantum horaire et de présence effective au sein des structures sanitaires. L’outil de travail s’affaiblit et menace même l’emploi à terme.
Dans ce diagnostic, il serait coupable d’occulter la grande responsabilité des pouvoirs publics qui optent souvent pour la stratégie du pourrissement et de la culpabilisation de l’autre.
Si le fait de grève est devenu un sport national, c’est que l’Etat a laissé faire en procédant à des hausses salariales inconsidérées dans la magistrature et la haute administration et à d’autres dépenses non prioritaires. Point n’est besoin de les lister ici car étant de notoriété publique. Ce serait également fastidieux
Les autres agents de l’Etat, happés par la conjoncture morose, ne sont pas allés chercher loin pour se compliquer la tâche. Augmentez-nous ou nous croisons les bras !
Mais cela ne peut autoriser les excès nauséeux auxquels nous assistons dans la désertion à longueur d’année des écoles et hôpitaux. On n’a même entendu des enseignants menacer de déballage un ministre dont ils auraient enregistré les propos compromettants. Ces enseignants ne méritent pas d’avoir la garde de nos enfants, avenir de ce pays.
Aujourd’hui, même ceux qui sont dépourvus de moyens financiers importants répugnent à envoyer leurs progénitures à l’école publique, jadis fierté nationale. A plus forte raison les nantis. Ils ont tourné le dos à cette fabrique de produits médiocres Bientôt ces écoles seront désertées et les grévistes n’auront plus d’élèves hélas. C’est gravissime !
Au-delà de la caricature, nous voulons juste sonner l’alarme et dire avec Charles-Maurice de Talleyrand que tout ce qui est excessif est insignifiant. Les médias, transformés en murs de lamentations, et la société civile ont également un rôle crucial à jouer dans cette nouvelle symphonie à créer au bonheur de tous.
Maintenant, il nous faut sortir des logiques clientélistes et guerrières en instaurant le dialogue social. Parce que seule une démarche constructiviste où tous les acteurs se réunissent à temps, dès le début de l’année, pour identifier les besoins et leur proposer des solutions communes. « Rero amoul bagna waxtaanna am », dit l’adage populaire. De la discussion naît le consensus.
La lutte est certes présentée comme le moteur de l’histoire mais il faut se garder d’en faire une donnée idéologique en érigeant la grève systématique comme unique action de revendication. Il est urgent de repenser les moyens de lutte en faisant une évaluation critique de la grève à travers ses avantages, limites et perspectives. Cela pour faire de la grève, non pas un outil de chantage à travers grèves de la faim, séquestration, incinération ou détournement de bus et autres véhicules, zèle…mais un moyen rationnel et rationalisé de défense de ses droits.
La vie et l’esprit sont trop sérieux pour être laissés entre les mains d’apprentis sorciers, de quelque bord qu’ils soient. Sans rancune !
Massar Fall
Fallmassar4@gmail.com
LE RÉGIME ET SES DÉRIVES.
Une crise politique sans précédent,une situation sociale qui se détériore,des populations rurales mécontentes,une économie complètement à genou...Voilà le triste bilan du régime de l’alternance depuis qu’il est au pouvoir.
Depuis neuf ans le Sénégal est mal gouverné,les impasses se succèdent les unes plus irritantes que les autres:l’inflation des prix des denrées de première nécessite,la faim qui s’installe à l’intérieur du pays dans des proportions extraordinaires,les difficultés d’accéder aux soins médicaux devenues réelles,une société polluée par une insécurité notoire, des familles sous le choc du chômage,sont autant de faits qu’il faut désormais insérer dans la vie quotidienne des sénégalais.
Au même moment comme si les autorités n’en n’ont cure elles se montrent plus préoccupées par des stratégies malheureusement sans génie pour se maintenir au pouvoir.Et pour y parvenir tous les coups sont permis.
Des institutions bafouées pour régler des comptes purement politico-personnels,des manœuvres concoctées pour des achats de conscience,des schémas mis en œuvre pour récupérer des chefs de parti dont les attaques virulentes d’hier se muent à des hâbleries assourdissantes d’aujourd’hui,un palais de la république transformé en un lieu de célébrations des ralliements politiques aux discours dithyrambiques à l’endroit du chef sont autant de dérives devenues banales des sénégalais tellement ils en ont vues.
Aujourd’hui l’éthique,la morale semblent être oubliées bienvenue les violences,menaces et persécutions.L’expression libre et démocratique des opinions n’est permise que si elle joue à la faveur du Parti-État.Il y a aussi cette almanach de détournements des deniers publics qui ont mis en faillite des entreprises mais surtout occasionné l’enrichissement de personnes non encore revenues de leur ascension fulgurante.
Quand dans un pays en mal d’atteindre les 3% du taux de croissance,la plus grande marque industrielle est la fabrication« de nouveaux fortunés »,des agences et des ministères les uns aussi farfelus que les autres abondent le résultat auquel on peut s’attendre c’est de perdre l’estime et la confiance de l’écrasante majorité des sénégalais à l’occasion des élections locales.Ce qui constitue un signal fort que Wade est en train de vivre ses derniers moments à la tête de notre pays.Et au rythme ou vont les choses l’irréparable risque de se produire.
Face aux dérives, tâtonnements et scandales qui se répètent le pays se lasse du régime de Wade,du PDS et de ses alliés.Si l’heure est toujours aux promesses fallacieuses et aux discours du genre « je ferai.. » ou « je vous promet... » c’est parce que pendant neuf ans de règne le parti libéral n’a pas pu insérer ses actions dans l’urgence des sénégalais.Au lieu de chercher à retirer le couteau de la plaie Wade choisit plutôt à l’enfoncer là ou ça fait plus mal c’est à dire se faire succéder par son fils...
Mais pour l’heure reconnaissons lui au moins le titre de recordman mondial de voyages effectués à l’extérieur,l’or du statut le plus couteux du Caire au Cap et sans doute le NOBEL du chef d’état dont le fils est plus populaire que n’importe quel ministre de son gouvernement... YOUSSOUPHA BA
WALF FADJRI :
Pour une émancipation de la femme plus juste et plus adaptée aux réalités du monde moderne
Mesdames les présidentes des associations féminines sénégalaises, les intellectuelles sénégalaises, les femmes politiques sénégalaises et les femmes sénégalaises de bonne volonté. Malgré tous les efforts que les associations féminines ou des droits de la personne du Sénégal - dont les vôtres - font pour l'émancipation de la femme sénégalaise, quant à ses droits et son épanouissement dans tous les domaines, il reste cependant beaucoup à faire, à savoir :
- La lutte contre les violences physiques (conjugales ou extraconjugales) qui lui sont faites, dont celles entraînant la mort. Et même contre les violences psychologiques comme les propositions indécentes, les chantages et/ou les harcèlements sexuels, lors de la recherche d'un emploi, d'un prêt financier, d'une promotion, d'un avancement dans la profession ou lors d'un examen de passage scolaire ou universitaire, etc. Il y a lieu de créer des Centres d'écoute et de soutien aux femmes en détresse où travailleront des psychologues, des médecins, des assistantes sociales et des juristes. Un numéro d'appel urgent sera mis à la disposition de cette catégorie de femmes et fonctionnera 24 h/24 h. Le but est de soigner, d'écouter, de réconforter et d'assurer une assistance judiciaire et même, dans la mesure du possible, de leur trouver un emploi qui leur procurera une indépendance économique. Une loi contre les harcèlements sexuels serait la bienvenue. Pour les violences physiques qui entraînent la mort et les crimes crapuleux et abominables, il faut que les coupables soient condamnés à de très lourdes peines (25 ans de travaux forcés ou à vie) ou, mieux, rétablir la peine de mort.
- La lutte contre l'excision, pratique basée sur une tradition ancestrale barbare et hypocritement attribuée à la religion islamique. Ce qui est inexact ! Ce geste grave n'est pas sans conséquences sur la vie sexuelle et génitale de la femme : infections, déchirure et hémorragie génitales, risque de contracter le virus du sida, dyspareunie (rapports sexuels douloureux), incontinence urinaire, accouchement difficile, frigidité et même traumatisme psychologique avec sentiment de honte et de culpabilité. Bien que la loi contre l'excision existe au Sénégal, elle est plus théorique qu'appliquée.
Ici, il fallait, avant de légiférer à la va-vite, faire un immense travail de persuasion et de sensibilisation et faire du marketing social à travers tout le pays et particulièrement cibler les régions où certaines ethnies bien connues - il ne faut pas se voiler la face - pratiquent régulièrement l'excision, parce qu'ancrée dans leur tradition. Cependant, toute tradition évolue et disparaît si elle est inutile et néfaste pour la santé et n'apporte rien au bien-être physique et mental du peuple qui la subit et demeure une tare pour la modernité et l'évolution civilisationnelle. Il faut qu'il y ait un équilibre entre ‘enracinement et ouverture’ si nous voulons entrer dans la ‘civilisation de l'universel’, comme disait un illustre poète-président.
Concernant le marketing social, des photographies terribles des conséquences sanitaires désastreuses sur les excisées seront montrées aux exciseuses, aux chefs traditionnels et aux chefs religieux de toute obédience ; car le choc de l'image remue les consciences et fait naître un sentiment de culpabilité chez les leaders d'opinion adeptes de cette pratique. Les chefs religieux convaincus, s'évertueront à clamer haut et fort à leur population que cet acte horrible ne figure, ni n'est recommandé par aucun texte sacré.
- La lutte contre les mariages précoces avec ses conséquences graves sur la santé des jeunes filles - je dirais même des fillettes - comme l'accouchement difficile, la déchirure vaginale, la fistule vésico-vagino-rectale, la rupture utérine, la mort par hémorragie génitale, etc. Les conséquences sont également désastreuses sur la santé de l'enfant qui va naître : souffrance foetale, anoxie cérébrale, encéphalopathie infantile et même mort in utéro.
La loi (Code de la famille, loi n°72-61 du 12 juin 1972, article 111) n'autorise le mariage chez la femme que si elle a plus de 16 ans. Encore une fois, la loi n'est pas sévèrement appliquée ou pas du tout. Ceux qui permettent de telles unions précoces, prônent - comme d'habitude - des valeurs traditionnelles rétrogrades auxquelles ils se réfèrent et ignorent ou semblent ignorer notre commun vouloir de vie commune qui est le ciment d'une nation où les valeurs républicaines et laïques permettent à tous les citoyens d'y vivre en harmonie. Pour cela, le respect de la loi doit primer sur la tradition. Là, il faudra mettre à contribution les imams, les chefs traditionnels, les officiers d'état civil pour la faire respecter et les éléments de la police, de la gendarmerie et les magistrats, bien sûr, pour sévir. Une modification de cet article 111 semble nécessaire en vue d'autoriser le mariage chez la femme à 18 ans révolus pour préserver sa santé et lui permettre d'avoir une scolarité avancée et à 21 ans révolus chez l'homme pour lui donner la chance d'avoir au moins un peu de maturité. Et encore, ce n'est pas évident chez lui à cet âge! - La lutte contre les mariages forcés, même si la femme est physiologiquement en pleine maturité génitale, physique, mentale et ayant l'âge requis par la loi. Les conséquences sont psycho-sociales, délictuelles, voire criminelles. Du côté de la femme : scolarité perturbée, le plus souvent abandonnée, scènes de ménage violentes et récurrentes, crises de larmes, dépression, fugue, refus de relations sexuelles, adultère, suicide, etc. A l'encontre du mari non aimé : refus de la femme de faire les travaux quotidiens domestiques (nettoyage, vaisselle, lessive, etc.), repas non servis ou sabotés, gaspillage volontaire des denrées alimentaires, empoisonnement, tentative d'émasculation ou de le rendre impuissant en lui donnant des breuvages à base de plantes nocives, etc., le tout pouvant aller jusqu'à l'assassinat. Là aussi, comme pour les violences physiques et psychologiques, interviendra le Centre d'écoute et de soutien aux femmes en détresse - structure à créer - pour apporter aide et assistance à cette catégorie de femmes.
- La lutte contre l'avortement clandestin et l'infanticide, en légalisant l'acte abortif jusqu'à 49 jours d'aménorrhée (absence de règIes), soit 2 mois de grossesse, sous le vocable d'interruption volontaire de grossesse (Ivg). Un avortement clandestin mal fait -et c'est le cas le plus souvent - peut entraîner des infections et des hémorragies génitales, la stérilité et même la mort. L'Ivg, bien entendu, se fera uniquement dans un milieu médical spécialisé.
Mais avant d'en arriver là, on pourrait intensifier les cours d'éducation sexuelle dans les lycées et collèges pour les élèves ou de façon beaucoup plus large, pour tout le monde, à la télévision dans le cadre des programmes d'éducation sanitaire. Lors de ces séances, on préconisera l'abstinence à celles qui le veulent et le peuvent, la prise d'une contraception, notamment la pilule ou le port du préservatif par le partenaire. Il faut remarquer qu'il existe même depuis longtemps la pilule du lendemain, c'est-à-dire tout simplement post-coïtal et que le port du préservatif par le partenaire a l'avantage de protéger en plus contre le virus du Sida. La femme, selon qu'elle soit jeune et sous tutelle parentale ou adulte et disposant d'elle-même, choisira ce qui lui convient, eu égard à son milieu familial (conservateur ou permissif), à ses croyances religieuses, philosophiques, morales et à ses sentiments d'appartenance à un pays laïc où la liberté individuelle est respectée. Le but n'est pas d'inciter à la débauche - comme certains esprits retors et pervers pourraient le penser - mais de trouver une solution à ces deux maux qui croissent dans la société sénégalaise de manière inquiétante. - La lutte contre l'irresponsabilité et la lâcheté des hommes à l'encontre des femmes. En effet, en matière d'avortement clandestin, c'est toujours la femme qui supporte les conséquences d'un acte dont le primum movens est commis à deux : c'est elle qui subit l'opprobre de la part de sa famille, de la société et l'emprisonnement si elle est reconnue coupable. Au cas où la grossesse ne peut être interrompue à cause de l'état avancé de celle-ci ou si elle dépasse la durée légale permise par l'Ivg - si évidemment, elle est permise au Sénégal - il faut, par la promulgation d'une loi, obliger l'auteur de la grossesse à reconnaître son acte et la paternité de l'enfant qui va naître. Les tests d'Adn existent depuis longtemps et on peut y avoir recours en cas de contestation ou de refus de paternité.
- La lutte contre les viols - surtout ceux qui concernent les mineures et les petites filles - contre les cas de pédophilie, contre l'inceste, en condamnant sévèrement l'auteur à une peine maximale allant de 10 ans à 20 ans de travaux forcés. Comme preuve : utiliser les tests d'Adn. Mais aussi, faire intervenir les éducateurs sociaux, les assistantes sociales, les psychologues, les pédiatres, les gynécologues et les religieux pour faire ‘l'éducation’ de la société. Ils auront à avertir les victimes potentielles, à mettre en garde les parents et à les encourager à dénoncer les coupables quel que soit le degré de parenté de l'auteur avec la victime. Il faudra leur apprendre - à ces parents - à se départir de cette ‘soutoura’ qui brise une vie innocente, parfois pour toujours, à se séparer de cette pudeur malsaine qui détruit. Mais, il faut aussi que les coupables condamnés subissent des traitements psychiatriques pendant la durée de leur séjour carcéral.
En manière de viol, il y a lieu de souligner ici, qu'il n'est d'aucune importance que la femme soit vierge ou pas, lors du déroulement de l'acte odieux. L'absence de virginité chez une femme ne signifie nullement qu'elle peut être violée impunément et qu'elle doit accepter des relations sexuelles sans son consentement. Bien plus, il y a des femmes qui naissent même sans hymen et d'autres qui ont un hymen souple qui admet facilement la pénétration sans déchirure et, par conséquent, sans saignement ! Donc l'absence de déchirure et de saignement de l'hymen chez une femme ne traduit pas nécessairement une absence de viol, si c'est le cas. C'est pourquoi, il est judicieux de désigner des médecins experts en matière de viol pour assister les magistrats à prendre une décision éclairée, car beaucoup de coupables échappent encore à la condamnation.
- La lutte pour obtenir la pénalisation de la contamination volontaire et consciente du virus du sida par le mari ou le partenaire séro-positif. Il faut noter à l'occasion que la pénalisation est valable pour les deux sexes : que l'homme contamine la femme ou que la femme contamine l'homme. Mais le plus souvent, c'est l'homme émigré pendant longtemps qui revient au foyer et qui contamine sa femme. Et dans le même ordre d'idée, lutter pour faire établir une loi qui exige le test de dépistage du virus du sida comme test prénuptial, dans un but préventif. La femme devrait pouvoir exiger de son mari ou partenaire le test avant de reprendre les relations sexuelles, surtout si celui-ci revient d'un long voyage à l'étranger et particulièrement d'un pays à forte endémicité. Le but, ici, est de lutter contre la contamination intra conjugale qui tend à se multiplier dans une région de notre pays.
- La lutte pour l'établissement total de la parité homme/femme, non seulement et pas uniquement sur le plan ‘accession à des postes de direction ou postes politiques’, mais aussi sur le plan du droit civil. En effet, dans le Code de la nationalité sénégalaise (loi n°61-10 du 7 mars 1961), il existe une omission qui porte préjudice à la femme sénégalaise et principalement à ses descendants. Là, de manière flagrante, la notion de parité homme/femme n'est pas respectée. Ce Code stipule en son article 5, alinéa premier : ‘Est sénégalais l'enfant légitime né d'un père sénégalais’. Alors pourquoi ne pas faire modifier cet article et le libeller comme suit : ‘Est sénégalais l'enfant né d'un père sénégalais ou d'une mère sénégalaise’ ? Un point c'est tout !
N'est-ce pas que le Sénégal est une république laïque où les hommes et les femmes sont égaux en droit ? Alors, pourquoi favoriser l'homme au détriment de la femme ? On oublie souvent que dans le ‘Sénégal ancien’, traditionnellement, la société était d'essence matriarcale. Mais où se trouve donc la place de la femme sénégalaise dans l'élaboration des textes législatifs ?
Voilà, à mon humble avis, quelques voies d'action sur lesquelles pourront se déterminer les femmes sénégalaises de bonne volonté à quelque niveau qu'elles se situent dans la société. Basta les discours, les séminaires, les colloques, les conférences et les journées nationales ou mondiales en l'honneur de la femme. Il est temps d'agir. Il faut des actes courageux, concrets et visibles. Voilà, à mon humble avis, ce que je pense d'une vraie émancipation de la femme plus juste et plus adaptée aux réalités du monde moderne dans le Sénégal d'aujourd'hui. Que Dieu bénisse la femme sénégalaise !
Docteur Mohamed CHRAÏBY BP 3555 - DAKAR RP DAKAR, Sénégal
Conjoncture internationale : Les entreprises sénégalaises commencent à ‘importer’ la crise
Les effets de la crise économique commenceraient à se faire sentir dans les entreprises sénégalaises. L’heure n’est pas encore aux pertes d’emploi, mais les ajustements internes devraient atteindre, bientôt, leurs limites.
‘Les Etats et la crise mondiale, stopper la récession ? Relancer l’économie ?’. C’est le thème du dîner-débat organisé avant-hier par Hec executive club. La crise, telle que vécue dans les entreprises sénégalaises, a fait l’objet d’intenses discussions. Les directeurs généraux et autres responsables de sociétés, faisant chacun son analyse et exprimant ses craintes. Les effets de la crise se traduisent dans les entreprises nationales par un rétrécissement de la demande et un ralentissement des investissements structurels. Pour atténuer le choc, ces entreprises procèdent à des réductions de coûts, de tarifs et cherchent des marchés de substitutions. Le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (Cciad), Lamine Niang, lors de sa présentation, a fait un rappel du contexte dans lequel le Sénégal se trouvait lorsque la crise mondiale est venue s’ajouter aux maux.
La crise ‘importée’ est venu s’ajouter à la morosité économique due au retard de paiement de la dette intérieure. Et les comptes d’exploitations et le bilan des entreprises ont été affectés par la dette de l’Etat. La carte de la préservation des emplois est en train de jouer, mais Niang soutient que les sociétés vont, bientôt, atteindre leurs limites car ‘l’ajustement interne ne peut-être le seul levier sur lequel on tire pour faire face à la crise’. Le président de la Cciad, regrette qu’il n’y ait pas de concertation entre les pouvoirs publics et le patronat sénégalais pour faire face à la crise économique. Aussi affirme-t-il que le Sénégal n’a pas l’expérience de gérer une crise de cette nature, ce qui fait que l’Etat, comme le privé d’ailleurs, est ‘obligé de tâtonner’. Néanmoins, les entreprises attendent des ‘signaux’ de l’Etat, notamment le paiement régulier de la dette intérieure, l’adoucissement du Fisc dans le recouvrement des impôts et un ‘véritable’ partenariat public privé. Lamine Niang souhaite qu’il y ait ‘moins de harcèlement’ dans la fiscalité, pour ‘ne pas aggraver les problèmes des entreprises’.Il invite, ainsi, l’Etat à chercher d’autres sources de financement pour améliorer sa trésorerie.
Le Président directeur général de Attijari Bank, Abdoul Mbaye, explique que l’archaïsme des mécanismes des banques locales a protégé le Sénégal de la crise financière. Cependant, la crise budgétaire du pays est due à ‘l’accélération de la croissance économique mondiale’. Le Pdg relève que la crise mondiale remet sur la sellette la question du modèle économique. ‘Quand ça ne va pas au centre (le cœur du système), ça ne va pas chez nous. Et quand ça va au centre, ça ne va pas chez nous’, analyse le banquier. Qui propose que le modèle sénégalais soit rebâti sur la base du nationalisme économique. Si la crise dure au centre, croit-il, ce sera une opportunité à saisir pour ‘repenser nos économies’.
L’animateur du dîner-débat, Christos Passadeos, maître de conférence à Paris I, avait auparavant, fait une analyse panoramique de la situation mondiale. L’expression imagée d’’une étincelle qui a brûlé la plaine’ a été donnée par le professeur pour faire la genèse de la crise mondiale. La mondialisation aura été plutôt ‘chaotique’. La chute de l’’empire’ (les Etats-Unis) et la montée ‘chaotique’ de la multipolarité avec l’émergence simultanée de plusieurs puissances et la crise ‘théorique et idéologique’ du libéralisme ont été, de l’avis de Passadeos, les crises simultanées qui ont ‘asséché’ la plaine. Tout ceci a été suffisant pour que ‘l’étincelle’ que sont les ‘Subprimes’ embrasent l’économie mondiale. Le conférencier explique, ainsi, qu’aucun marché ne peut être viable sans régulation.
Dans le même sillage, la directrice de l’Apix, Aminata Niane estime que la crise mondiale est celle de ‘la pensée unique, du capitalisme’. Raison pour laquelle, ‘nous devons commencer à penser pour nous, pour gagner notre souveraineté intellectuelle et stratégique’, invite-t-elle. Aminata Niane a, également, indiqué que les efforts du Sénégal rejoignent les recommandations des 44es Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, notamment pour ce qui est du développement des infrastructures.
Khady BAKHOUM
Dépourvu de moyens de fonctionnement : Le Centre d’appareillage orthopédique du Sénégal à l’agonie
Malgré sa lourde tâche consistant à satisfaire la demande sociale en matière de soins et d’appareillage des personnes handicapées, le Centre national d’appareillage orthopédique ne dispose que d’une faible subvention de la part de l’Etat. C’est dans l’optique de changer cette forme de discrimination que le Cnao se lance à la recherche de partenaires financiers.
Le Sénégal compte 10 % de personnes handicapées. Mais c’est avec beaucoup de peine que le Centre d’appareillage orthopédique (Cnao) de Dakar arrive à satisfaire la demande sociale de ses patients. En effet, souligne Amadou Coura Ndao, directeur du centre, plus de mille nouveaux patients ont recours à sa structure tous les ans et le centre prend en charge de 80 à 95 % de leurs frais de kinésithérapie. ‘Constituant la couche sociale la plus vulnérable, les personnes handicapées doivent jouir d’une infaillible prise en charge de leurs frais médicaux. Seulement, le Cnao n’est pas en mesure de le faire, car ne bénéficiant que d’une faible subvention annuelle de la part de l’Etat ne dépassant pas 65 millions de francs Cfa’, se plaint-il.
Aussi, dans le but d’améliorer l’existence de ses patients, le centre s’est-il lancé dans la recherche de partenaires pouvant lui prêter main forte. C’est dans ce cadre que se situe la remise de matériels financés par le Rotary club. Il s’agit de tables de rééducation, de matériels de physiothérapie et de mécanothérapie, d’outillage pour la fabrication d’appareils orthopédiques ainsi que des kits informatiques.
D’après son président, Frédérick Gojard, le Rotary club Dakar est prêt à participer activement à l’amélioration de l’accès aux soins sanitaires des personnes handicapées. Il a aussi, au cours de son intervention, salué le dévouement du personnel du centre. Celui-ci, malgré la faiblesse de ses ressources, se sacrifie pour satisfaire la demande sociale de ses patients Toutefois, le directeur du centre annonce sa détermination à relever des défis qui, selon lui, sont l’augmentation de la production des centres de rééducation fonctionnelle afin de couvrir au mieux les besoins de la population, le remplacement des personnes partant à la retraite par de jeunes diplômés entre autres. Il a ainsi rappelé que le Centre national d’appareillage orthopédique du Sénégal existe depuis 1917 avec ses antennes régionales à Tambacounba, Kaolack, Saint-louis, et Thiès. Parallèlement, le plateau technique du secteur de la réadaptation fonctionnelle du Sénégal a été renforcé à travers des formations initiales et continues pour son personnel, mais aussi des appuis techniques visant à améliorer la qualité et des dons des matériels, a-t-il affirmé. Et d’ajouter que les formations en 2008 et 2009 ont porté sur la prise en charge des patients diabétiques ou des épaules hémiplégiques.
Paule Kadja TRAORE
Moustapha Diakhaté quitte le Pds pour l'Apr : Le gardien de l’orthodoxie rejoint Macky Sall
L'ex-chargé de mission du président Wade a claqué la porte du Pds en raison, selon lui, du danger que constitue ce dernier pour le Sénégal. Nouveau point de chute : l'Apr de Macky Sall. Dorénavant, Diakhaté va œuvrer pour une alliance forte autour du maire de Fatick pour le triomphe en 2012.
L'ex-chargé de mission du président Wade et membre du Parti démocratique sénégalais (Pds), Moustapha Diakhaté a finalement démissionné de son parti pour aller rejoindre l'Alliance pour la République (Apr) de Macky Sall. Le démissionnaire motive sa décision par le danger que fait courir au Sénégal son président de la République. Selon lui, ‘depuis les élections locales de mars 2009, la seule indication claire (…) est qu'Abdoulaye Wade continue de placer son mandat sous le sceau du tripatouillage de la Constitution, de vassalisation des institutions, de gestion familiale du pays et de dévolution monarchique du pouvoir’. Ce sont là, assez de forfaitures et d'abus qui, aux yeux de Moustapha Diakhaté, doivent ‘exiger une riposte forte pour que la République, patrimoine commun, ne serve aucun dessein familial, encore moins d'espace où prospèrent, avec des méthodes mafieuses, des clans politico-affairistes plutôt soucieux de leur propre survie’.
Expliquant sa nouvelle adhésion au sein du parti de l'ex-Président de l'Assemblée nationale, l'ancien chargé de mission de Me Wade soutient que celle-ci obéit à une volonté de sa part de poursuivre son engagement politique pour l'atteinte de multiples objectifs. Parmi ceux-là, figurent la mise en place, sans délai et par toutes les formes, de ‘résistance appropriée à la mainmise familiale du Sénégal par le Président Wade ; bâtir un Sénégal gagnant, indépendant, libre et ouvert que nous pourrons transmettre, en grand et en bon état, à nos descendants’.
Mais pour arriver à cette fin, le démissionnaire est d'avis qu'il faut des patriotes pouvant porter ce projet. Aussi, demande-t-il à son tout nouveau mentor de travailler dans le cadre du rapprochement avec des leaders politiques et des citoyens crédibles, dans la perspective des futures échéances électorales. Et dans ce sens, Moustapha Diakhaté pense à des personnalités comme Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Niasse pour former une alliance devant cristalliser les espoirs des Sénégalais. Dans la même veine, l'ex-libéral recommande à son nouveau chef de parti d'œuvrer pour l'implantation et la structuration de son parti au niveau national. Car, selon lui, l'urgence c'est de faire en sorte ‘qu'il y ait dans tout le Sénégal, des militants ayant la carte de l'Apr et pouvant participer à la vie du parti’.
Sur ses prochaines responsabilités dans son nouveau parti, Moustapha Diakhaté ne se fait pas de fixation sur quelque poste que ce soit. ‘J'assumerai les responsabilités que le président du parti voudra bien me donner mais je travaillerai sincèrement à ses côtés pour le bien du Sénégal’, confie-t-il.
Moustapha Diakhaté est membre fondateur du mouvement ‘Waccok alternance’, proche du pouvoir et qu'il dirigea pendant quatre ans avant de créer une autre structure, le ‘Taxawu Sopi’. Lesdits mouvements lui avaient permis de jouer, avec ses amis, le rôle de sentinelles au niveau de leur parti, le Pds. Une posture qui leur donnait l'opportunité d’émettre des critiques à l'endroit des tenants du pouvoir, chaque fois que de besoin. C'est sa position critique qui lui avait, d'ailleurs, valu le poste de chargé de mission auprès du président de la République. Mais cette tâche ne sera pas de longue durée puisque Diakhaté va démissionner de son poste cinq mois après, suite à un accrochage verbal avec le fils du président, Karim Wade. Après quelques mois de chômage, le tonitruant membre du Pds sera rappelé par Me Wade mais pour, cette fois-ci, jouer le rôle d'Inspecteur général du Pds. Nouveau clash ! Le 4 janvier 2009, Moustapha Diakhaté va adresser une lettre de démission à son Secrétaire général national de parti. Dans sa correspondance, Diakhaté fera comprendre au président Wade que ‘l’environnement de dérives, de laisser-aller et de violations délibérées de nos textes fondamentaux au préjudice de l’image, de l’équilibre et des performances du Pds’ ne militaient plus en faveur de son maintien au poste d'Inspecteur général de son parti.
Aguibou KANE
Reflet
Macky Sall répond au coup de poing de Wade
C’est un gros morceau que Macky Sall vient de prendre au président Wade. En effet, après qu’un de ses plus fidèles adjudants lors de son combat au sein du Pds a rejoint son ancien mentor le jour où son parti a été reconnu officiellement, il fallait répondre par un acte politique très symbolique. Et le leader de l’Alliance pour la République vient de montrer au pape du Sopi qu’il a assimilé la leçon. L’ancien fils putatif de Wade à qui certains ne reconnaissaient pas des talents politiques avérés a démontré qu’il peut être un fin manœuvrier. Parce que le nouveau militant qu’il accueille n’était pas n’importe qui au Pds. En effet, même s’il a perdu la municipalité de Dakar qu’il convoitait sous sa propre bannière, il n’en demeure pas moins que Moustapha Diakhaté est resté un grand cacique du Pds. Il a symbolisé l’orthodoxie du Pds en ce sens qu’il n’a jamais appartenu à un clan et a toujours rappelé à l’ordre ceux qui s’écartaient des textes fondateurs du parti. Il s’était opposé à la volonté d’Idrissa Seck de s’emparer de l’appareil du Pds en créant en 2001 le courant ‘Wacco ak Alternance ak Sopi’. Aussi, à l’apogée de Macky Sall dans l’appareil d’Etat et quand ce dernier avait lancé la ‘déseckisation’, il n’avait pas hésité à prendre ses distances d’avec ce dernier et lancer ‘Tawaxu Sopi’ pour ouvrir les yeux à ses camarades de parti sur les méfaits qui pourraient découler de cette stratégie. Pourtant, avec le retour de bâton sur la tête de Macky Sall, il avait fait entendre sa voix et s’était opposé au débarquement de ce dernier du perchoir de l’Assemblée nationale. Sa force : il ne rouspétait jamais et pouvait porter la contradiction devant Wade. Ce qui lui avait d’ailleurs valu d’être promu au poste de chargé de mission auprès du président de la République avant de quitter le Palais pour malentendus avec Karim Wade. Jouissant d’une légitimité charismatique, cet ancien du Rnd de Cheikh Anta Diop incarnait l’orthodoxie du parti et jouait le rôle de gardien du temple. Et son départ révèle bien que le temple est menacé par le démantèlement dont il fait l’objet de la part de gens qui ont fini d’assujettir les militants de la première heure. Cependant, Moustapha Diakhaté qui entend ‘élaborer des réponses opérationnelles aux souffrances économiques et sociales de notre pays et à sa perte de confiance et de repères’, a encore du travail. En effet, face à la gestion patrimoniale des partis politiques sénégalais, il lui sera encore difficile de trouver à l’Apr cette démocratie interne qu’il a toujours réclamée à cor et à cri.
L’histoire retiendra qu’il avait adhéré au Pds en 1987. Sa carte de membre, il l’avait acquise dans sa chambre d’étudiant (75 A, pour la précision) des mains d’un certain Pape Saër Guèye, actuel ambassadeur itinérant auprès du président de la République et responsable libéral à Kébémer. Après vingt-deux années de militantisme aux côtés d’Abdoulaye Wade, c’est le gardien de l’orthodoxie qui abandonne le temple Pds sous une nouvelle mallette de commande entre les mains de vaincus qui doivent se soumettre à la volonté du Maître du jeu ou quitter le navire.
Seyni DIOP
Stock de dépenses engagées et non mandatées, personnel sous-qualifié, pléthorique et budgétivore… : Madieyna Diouf ‘audite’ la gestion de Khalifa Niasse
(Correspondance) - A peine installés à la tête de la commune de Kaolack, Madieyna Diouf et ses camarades de Benno Siggil Senegaal (aBss) font face à une situation peu reluisante léguée par le maire sortant, Khalifa Niasse.
Devant l’urgence, la première mesure a été un arrêté municipal en bonne et due forme suspendant les transactions sur les souks et cantines. ‘Nous avons été alertés par des informations sur des ventes illicites de souks et cantines à un rythme effréné sur la période du 22 mars au 14 avril dernier de la part l’équipe municipale sortante’, renseigne Madieyna Diouf au cours d’un point de presse, tenu, ce jeudi, dans les locaux de la mairie de Kaolack. ‘Pire, la concession accordée à des opérateurs selon la formule du Build, operate and transfer (Bot) pour la construction de centres commerciaux réduit drastiquement la marge de manœuvre de l’institution en matière financière’, renchérit le second de Moustapha Niasse. Pour ne rien arranger, poursuit le nouveau maire de la capitale du Saloum, ‘le site de l’ancienne gare routière dénommée ‘garage Nioro’ est morcelé en cantines et en souks, au grand dam des riverains’. Dès lors, une mesure de suspension du chantier sera alors prise pour arrêter ces constructions anarchiques, avertit le successeur de Khalifa Niasse à la tête de la mairie de Kaolack.
Sur le plan financier, le bilan n’est guère plus reluisant. Du moins, à en croire Madieyna Diouf qui ajoute que ‘sur un budget prévisionnel de 2 milliards 600 millions, voté chaque année, le recouvrement n’a pas, jusqu’ici, dépassé les 1 milliard 600 millions’. Ce qui crée un déficit structurel d’un milliard, chaque année, analyse le premier magistrat de la ville de Kaolack. Des rares ressources utilisées quasiment pour entretenir un personnel pléthorique et sous-qualifié. En effet, fait savoir Madieyna Diouf, sur les 233 agents les deux tiers sont peu qualifiés. Car, confie-t-il, ‘seuls 16 sont de la hiérarchie B, tandis que les autres sont issues des catégories C, D et E. Aucun n’est d’ailleurs de la hiérarchie A’.
Pis, Khalifa Niasse et compagnie ont laissé un cadeau empoisonné à la nouvelle équipe municipale, semble dire Madieyna Diouf. Et ce cadeau consiste en une dette qui se chiffre à 300 millions de francs dont 70 % dus à deux seuls fournisseurs, en plus d’un stock de 100 millions de dépenses engagées non mandatées. Un héritage qui met la trésorerie de la nouvelle équipe municipale sous forte tension.
ELH.Thiendella FALL
NETTALI :
WADE, LANDING, DECROIX, BACAR DIA ET LES AUTRES
De ces alchimies désenchantées…
NETTALI.NET - Depuis un peu plus d’une semaine, comme s’ils s’étaient donné le mot, beaucoup d’acteurs de la scène politique ont cru bon de cocher sur le registre ouvert par le Président Wade avec le changement de gouvernement intervenu le 1er mai, quelques lignes sur leurs histoires et ambitions personnelles. Et cela, au détour d’interviews savamment provoquées pour les uns et accidentellement réalisées pour les autres, largement diffusées par les radios et chaînes de télé.
Si les uns en ont profité pour se rappeler au bon souvenir du peuple, en convoquant leur passé et leur compagnonnage avec Sa Majesté descendant du « Barak du Walo », il y en a eu, à l’image de Landing Savané, qui avaient du mal à tirer leur épingle du jeu de persuasion d’une opinion publique de plus en plus avertie. Aussi bien dans le micro de Mamadou Ibra Kane (Grand Jury - RFM) que dans celui de Oumar Gningue (Opinion - Walf Tv) le secrétaire général des ex-cocos de Gibraltar a de manière laborieuse pris le pari de défendre l’indéfendable. En continuant à s’acoquiner avec le régime libéral, à pas forcés, au lendemain de l’élection présidentielle de février 2007 d’où, il est sorti avec le pitoyable score de 2% que l’on sait, alors que le réalisme politique et les exigences morales lui avaient indiqué une attitude plus honorable, Landing Savané se conduisait lui-même à l’abattoir avec- et c’était connu de tous les observateurs attentifs ! - la complicité active de son « ami » de trente ans Mamadou Diop Decroix. Celui-là même qui lui a valu le départ dévastateur des compagnons de première heure, en l’occurrence Madièye Mbodji, Haoua Dia Thiam, Alassane Guissé, entre autres figures de proue du mouvement maoïste, partis mettre sur pied leur propre formation Yoonu-Askanwi.
Contre vents et marées, il a eu à couvrir et… « couver » celui qui s’est révélé aujourd’hui un de ses pires ennemis politiques, plongeant du coup, son parti dans une zone de turbulences jamais connues jusque-là par cette formation au parcours pourtant mouvementé. Il a beau dire qu’il était depuis fort longtemps convaincu des « intentions malveillantes » de l’ex-ministre du commerce débarqué avec lui du gouvernement, le 1er mai, Landing sait plus que quiconque que la pilule si soigneusement administrée est absolument amère. Son retour dans le gouvernement après la présidentielle de 2007 ne lui a jamais été pardonné par ses militants et sympathisants, en tout cas dans leur écrasante majorité, parce qu’il leur a été impossible de comprendre que ces parangons en voie de disparition, gardiens des vertus et chevaliers preux de la bonne gouvernance, se pavanent tranquillement aux côtés des « voleurs qui ont pillé les ressources du pays » et qu’il avait dénoncés avec hargne et verve, durant trois semaines de campagne électorale.
En refusant de rompre les amarres en ces temps appropriés, Landing et ses amis ont commis une grave erreur politique qui se paye aujourd’hui. Et lourdement ! Car pour regagner la confiance et le respect des populations, ce qui avait toujours fondé leur légitimité historique, il leur faudra courir encore longtemps et opérer des ruptures distinctives, caractéristiques d’une nouvelle démarche politique révolutionnaire pour ne pas dire séditieuse par rapport au pouvoir en place.
Le Président Wade, on peut sans doute ne pas l’aimer mais, personne ne peut lui contester ses capacités à faire face à l’adversité. Surtout quand il finit par la confondre à l’inimitié. Un ennemi, il est comme une bête féroce, avait-il l’habitude de dire à ses ouailles : il ne faut jamais la blesser car, une fois guérie, elle devient dangereuse. Il faut donc l’abattre sinon, inutile de tirer sur elle. L’histoire semble lui donner raison. De Serigne Diop à Idrissa Seck en passant par Ousmane Ngom , Djibo Leity Kâ (dans une certaine mesure) et bien d’autres acteurs politiques de premier plan contre qui, il a eu à mener un combat de vie ou de mort, personne n’est finalement parvenue à lui échapper. Ils ont tous fini par revenir par la fenêtre, et tels des vautours affamés, se sont jetés sur les restes de la viande, pardon de… prébendes empoisonnées qui leur ont valu aujourd’hui leur mort politique, en dépit des pantomimes et agitations dont, ils font montre pour s’offrir l’image d’icônes pourvues d’une nouvelle virginité politique.
A ses frères libéraux qui se sentaient vexés par les propos jugés « injurieux » d’un Landing drapé sous les oripeaux d’un « ministre honnête, blanc comme neige dans un gouvernement de voleurs », Me Wade leur avait demandé au sortir de la présidentielle 2007, de prendre leur mal en patience, de contrer les assauts de l’opposition et de le laisser s’occuper de Landing et d’And-Jëf . C’est une affaire personnelle et il a les moyens de laver l’affront ! Les accusations brandies aujourd’hui par les ex-maoïstes pour justifier l’entêtement de Mamadou Diop Decroix à vouloir maintenir le « partenariat » de son parti avec le Pds, trouveraient leur force dans cette volonté prêtée à tort ou à raison au chef de l’Etat qui a d’ailleurs pris l’initiative de la rupture, en limogeant tous les ministres issus de cette formation politique le 1er mai. En politique, les vérités d’hier ne sont pas forcément celles d’aujourd’hui,encore moins celles de demain, surtout quand il s’agit de justifier la… fin des compagnonnages comme, savent bien le faire, les adeptes de Machiavel.
Un autre qui n’a pas su retenir à bon escient cette leçon pourtant si élémentaire, c’est l’ancien Ministre des sports et des Loisirs, Bacar Dia que son départ du gouvernement a grandement surpris au point de lui faire perdre la raison. Ce « gamin politique » pour rependre Ousmane Tanor Dieng qui a toujours refusé de polémiquer avec le chef du Front populaire, a eu au lendemain du 1er mai, un réveil douloureux pour n’avoir pas compris à temps qu’il ne suffit plus pour un leader de « parti-cabine-téléphonique » de pérorer à longueur de journées sur les qualités révolutionnaires de Sa Majesté pour s’arroger une place sous le soleil. A la veille de chaque remaniement annoncé, Bacar Dia « remplissait » Sorano de… lambins et bambins, en s’appuyant sur les caméras de « sa » Rts (il a été longtemps ministre de l’Information !) pour marquer son attachement douteusement désintéressé au Président de la République. Jamais son parti n’est monté au front électoral pour se mesurer et pouvoir présenter une offre alléchante à l’acquéreur-président qui distribue les fromages. Les lobbies du milieu des sports qu’il égratigne ne sont pour rien dans son départ du gouvernement. Politiquement, il ne pèse pas lourd. C’est tout.
Le président Abdoulaye Wade n’a pas changé. Il a toujours fonctionné de la même manière aussi bien dans l’opposition qu’à la tête de la magistrature suprême. C’est le regard de l’Autre qui varie en fonction de la position où, il le trouve. Il se fixe toujours des objectifs en même temps qu’il tente de trouver les moyens de les atteindre. Sous le prisme déformateur de la vénération, on aura toujours du mal à le cerner pour maîtriser ses pulsions. Tout acteur politique averti devrait le comprendre ainsi pour composer avec lui. Avec succès.
Par OUSMANE KEBE DIOP
NETTALI :
LES RAPPORTS AVEC TANOR DIENG, BARTHELEMY DIAS, STADE ASSANE DIOUF ET ABASS NDAO
Khalifa Sall, le maire de Dakar solde ses comptes !
NETTALI.NET- Khalifa Sall, le maire socialiste de Dakar, la Capitale, a déclaré hier au cours d’un entretien avec la radio privée Rfm, qu’il n’est point en concurrence avec Ousmane Tanor Dieng dans une quelconque compétition au niveau et en dehors du Parti socialiste. Sa position d’édile de la ville de Dakar lui "suffit très largement comme ambition". Il entend ainsi mettre fin aux rumeurs sur la guerre supposée entre lui et l’ex-sherpa du président Abdou Diouf.
Pour éclairer la lanterne des socialites qui étaient encore dubitatifs, Khalifa Babacar Sall, a été on ne peut plus clair sur son projet politique personnel : « servir les dakarois et les dakaroises je n’ai que cela pour ambition", a-t-il dit avec force car pour lui, "le développement de Dakar est un vrai challenge et il s’agit de satisfaire les aspirations et les attentes des populations". Comme pour souligner l’importance de la tâche qui l’attend durant les cinq années de son mandat, le successeur de Pape Diop à la mairie de Dakar, http://www.nettali.net/Khalifa-Sall-nouvel-edile-de-la.html] a pensé que "cela suffit largement !" et que les intentions qu’on lui prête sont tout simplement "dans le rêve de certains". Pour renchérir, Khalifa poursuit :"je ne vois même pas de raisons qui pourraient m’opposer à Ousmane Tanor Dieng au point qu’il y ait une guerre froide". En conclusion, il ne voit ce scénario que "dans le subconscient de certaines personnes" car pour lui, "au Ps il n’y a pas de problèmes entre les responsables". Tout est parti, dans ses explications, des spéculations nées de l’attitude d’un de ses camarades socialistes, en l’occurrence Barthélémy Dias, le jeune des cités Sacré-Coeur-Baobab-Mermoz, qui avait dénoncé il y a un peu plus d’une semaine ce qu’il avait considéré comme "une volonté d’écarter les jeunes du bureau du Conseil municipal de Dakar" avant de démissionner du groupe Benno. Pour Khlifa Sall, "ce n’est pas suffisamment solide" pour en tirer une pareille conclusion.
Interrogé sur le sujet explosif de la rétrocession du stade Assane Diouf, le maire se demande "avec qui l’accord a été trouvé ? ». Comme pour dégager en touche. Khalifa Sall considère que les déclarations de l’architecte Abdel Kader Konaté, ne présentent aucune valeur et par conséquent, « je ne pense pas que le président ait changé d’avis. Il avait dit que désormais le stade Assane Diouf revenait aux jeunes de Dakar. Nous attendons une autre déclaration de sa part pour nous édifier". C’est clair donc pour le tout nouveau maire très attendu sur cette épineuse question, la balle est dans le camp du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Pour clore le débat à son nouveau, Khalifa Sall se veut catégorique : "le stade doit rester aux jeunes !".
Autre sujet importnt abordé au cours de cet entretien, la situation délétère qui prévaut à l’hôpital Abass Ndao. Khalifa Ababacar Sall estime qu’il s’agit d’un problème de gestion et de management. « Quand on gère des hommes il faut discuter avec eux. Il faut leur parler pour les convaincre. Quand on est chef d’équipe, on doit être l’animateur. C’est un problème de gestion et de statut » note-t-il.
Nous avons engagé des discussions qui sont en phase terminale. Nous allons discuter avec le conseil d’administration et après nous ferons une réunion de synthèse pour tirer les conclusions". En guise de calmant, le maire administre une bonne dose d’espoir : "nous pensons aller vers une sortie de crise ", a-t-il conclu.
- Par Béatrice L. -